mardi 24 janvier 2023

La quotidienne centriste du 24 janvier 2023. L’Europe pour l’Allemagne était-elle un moyen et non une fin?

Au départ, sans doute, l’Europe politique était une nécessité pour l’Allemagne.

Sortie vaincue et exsangue de la Deuxième guerre mondiale, surtout au ban des nations, elle devait vite réintégrer sa place sur le continent d’autant que les Américains comptaient sur elle pour être un des piliers de l’Occident face à l’URSS et la guerre froide.

Les Allemands obtempérèrent au grand frère étasunien à qui ils ne pouvaient rien refuser alors d’autant que c’était leur intérêt et ils jouèrent le jeu de ce qui est aujourd’hui l’Union européenne, étant souvent le moteur principal de l’intégration devant la France.

Mais les temps ont changé.

L’URSS s’est désagrégé et ses pays satellites se sont émancipés, la plupart faisant désormais partie de l’UE.

Sans oublier évidemment la réunification du pays.

Dès lors, la politique européenne de l’Allemagne se fit plus «allemande» et centrée avant tout sur l’économie avec cet espace est-européen qui est essentiel pour elle.

On l’a vu avec la crise grecque où les intérêts allemands supplantèrent sans aucun filtre ceux de l’Europe.

On le voit avec la crise déclenchée par Poutine et les atermoiements dans l’aide à l’Ukraine.

Mais aussi dans ce plan de relance de 200 milliards d’euros adopté sans concertation avec l’Union européenne et ses membres.

Avec ce mélange du «plus jamais ça» en regard de la période nazie et cet hubris découlant d »’une vision de la grandeur du pays qui vient du 19e siècle et qui fut partagée de Bismarck à Hitler en passant par Guillaume II.

L’unification européenne peut être vue, ainsi, pour l’Allemagne plus comme un moyen que comme une fin.

D’où les interrogations que l’on peut avoir sur son investissement présent et futur dans une Europe plus fédérale que ses dirigeants continuent pourtant à promouvoir dans les discours.

Reste que son ouverture vers la Russie ainsi que ses liens commerciaux avec la Chine recèlent beaucoup de dangers comme l’invasion de l’Ukraine le démontre, de même qu’un nationalisme économique promu par Xi Jinping.

Néanmoins, on ne voit pas pour l’instant – à part le plan de relance européen suite à la pandémie de la covid19 – un retournement de tendance d’un pays que l’on sent un peu à l’étroit dans l’Union européenne.

D’un certain côté, l’OTAN et le marché unique lui suffisent amplement.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

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