Voici une sélection, ce 30 janvier 2023, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Nos émissions de CO2 baissent. Mais pas assez
vite. Pour réussir, il nous faut doubler nos efforts. Ce sera difficile, mais
ensemble nous en sommes capables. Avec la planification écologique, nous allons
mener ce qui doit être bien plus qu'une transition : une bascule.
> Mes sincères félicitations général Petr Pavel pour votre
élection à la présidence de la République tchèque ! Nos pays sont liés par
des valeurs profondément européennes et dans le soutien à l’Ukraine. Vous êtes
le bienvenu à Paris !
> [Déclaration annonçant le
lancement de la deuxième promotion de l'initiative Marianne sur les droits de
l’Humain]]
J’ai souhaité m’exprimer aujourd’hui sur un sujet important, cher à toutes les
Françaises et tous les Français : la protection des droits de l’Homme.
Ce combat est plus que jamais d’actualité, dans un contexte où les repressions
aux quatre coins du monde se multiplient : de la corne de l’Afrique
au Moyen-Orient, en passant par l’Asie et l’Amérique centrale.
Comme souvent, les premières victimes de ces oppressions ce sont les femmes et
les jeunes filles. En disant cela je pense aux femmes afghanes, je pense aussi
aux femmes iraniennes, à l’heure où résonnent en chacun d’entre nous les
exécutions sommaires perpétrées en Iran.
Si Mahsa Amini, assassinée en martyre, est aujourd’hui devenue un symbole pour
nous tous, elle doit être plus que cela et son combat nous oblige. Il nous
oblige à la responsabilité et à l’action. Nous avons agi, en Européens, en
sanctionnant les principaux responsables du régime iranien. En membre des
Nations unies, en actant au Conseil des droits de l’Homme la création d’une
mission d’établissement des faits pour documenter les repressions. Enfin, nous
agissons en reconnaissant le combat des femmes et le prix qu’elles ont payé. Je
recevais le 11 novembre dernier une délégation de femmes iraniennes pour leur
réitérer notre soutien.
La France est et restera une terre d’accueil pour les défenseurs des droits de
l’Homme. C’est la raison pour laquelle j’ai annoncé il y a un an le lancement
de l’Initiative Marianne.
Avec Marianne, nous avons cherché la manière la plus concrète de compléter
notre soutien aux organisations internationales et aux associations de droits
de l’Homme par une action plus ciblée, en agissant directement auprès de celles
et ceux qui peuvent être considérés, à bien des égards, comme des combattants
et des combattantes de la liberté à travers le monde.
L’an dernier, nous avons accueilli une première promotion de 15 femmes
remarquables, aux combats divers : pour la liberté d’expression, les
droits des personnes LGBT+, les droits sociaux, la protection de
l’environnement. Durant un an, Marianne leur a permis d’accéder à un programme
de formation, leur donnant de nouveaux outils pour poursuivre leur engagement
dans leurs pays, ou en France pour celles d’entre-elles qui ont souhaité
demander l’asile. J’ai d’ailleurs souhaité que nous puissions continuer à
accompagner les membres des anciennes promotions de Marianne, en fédérant un
réseau des défenseurs et défenseuses des droits de l’Homme de par le monde.
Je suis très heureux d’annoncer que nous accueillons en ce moment même la
seconde promotion de Marianne. La diversité de ces femmes et de ces hommes,
issus de tous les continents – d’Irak au Bangladesh, en passant par le
Salvador, l’Iran ou la Russie – et de leurs combats, illustrent l’universalité
du combat pour les droits de l’Homme. Ils sont notre plus grand bien commun.
Par notre accueil, par le soutien très concret que nous apportons dans le cadre
de ce programme, c’est au succès de leurs luttes que nous allons contribuer. Je
souhaite donc la bienvenue aux nouveaux lauréates et lauréats Marianne. J’aurai
très prochainement l’occasion de les rencontrer et de leur réitérer notre
admiration et notre reconnaissance.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Réforme des retraites] L'âge légal de départ à la retraite n'est plus
négociable. La retraite à 64 ans et l'accélération de la réforme Touraine,
c'est le compromis que nous avons proposé après avoir entendu les organisations
patronales et syndicales, après avoir échangé avec les différents groupes
parlementaires. Et, je vous le dis, c'est nécessaire pour assurer l'équilibre
du système.
> [Réforme des retraites] À la fin du mandat, il y a une
clause de revoyure par nature qui est l'élection présidentielle et les
élections législatives. Si on peut introduire le fait qu'il y aura par exemple,
en transparence, un point d'étape sur où on en est dans le retour à l'équilibre
de notre système, on pourra avoir ce débat au Parlement.
> [Réforme des retraites] Tous les ans le Cor, le Conseil
d'orientation des retraites, produit un rapport. Et on regarde tous les ans
quelle est l'évolution de notre système de retraite. Si les parlementaires
souhaitent particulièrement qu'il y ait un débat en 2027 sur cette question, ce
sera leur choix. Pourquoi pas. Je dis simplement que nous, notre objectif,
c'est assurer qu'en 2030, on a un système à l'équilibre.
> [Réforme des retraites] Le système de retraite qui est
le nôtre repose sur un âge de départ à la retraite et une durée de cotisation.
Et ce sont ces deux paramètres qui assurent l'équilibre du système de retraite.
Dans le système, il y a des gens qui atteignent l'âge légal et qui n'ont pas la
durée de cotisation requise, et qui doivent travailler plus longtemps pour ne
pas avoir une décote sur leur retraite. Cet âge, il est de 67 ans. Aujourd'hui,
on a fait le choix de ne pas le décaler, parce qu'on pense que ça concerne
notamment des femmes qui ont des carrières interrompues, pour qui c'est difficile
d'avoir tous les trimestres demandés. On n'a pas voulu leur demander de
travailler plus longtemps. On a aussi des gens qui ont le nombre de trimestres
voulus et qui ont à travailler un peu plus longtemps pour avoir l'âge légal. Le
système, c'est comme ça qu'il s'équilibre. Et je pense que c'est important
d'avoir en tête que, si on avait qu'un seul paramètre, alors ce ne serait pas
43 ans de cotisation et 64 ans pour pouvoir partir à la retraite. Par exemple,
ça pourrait être 45 ans de durée de cotisation, ce qui nous semble impossible
de demander aux Français.
> [Réforme des retraites] J'ai entendu beaucoup
d'inexactitudes. Cette réforme, elle protège les femmes, notamment celles qui
ont des carrières interrompues, en ne décalant pas l'âge où vous pouvez partir
sans décote, quel que soit le nombre de trimestres. Elle protège les femmes qui
ont des plus petits revenus tout au long de leur vie professionnelle et qui
sont largement majoritaires dans celles qui ont la retraite minimale en
revalorisant cette retraite minimale. Les deux tiers des retraités qui vont
bénéficier d'une revalorisation, ce sont des femmes. Les deux tiers des
retraités qui, demain, partiront avec 100 euros de plus par mois, ce sont des
femmes. Donc on a été très attentifs à la situation de ces femmes qui ont des
carrières difficiles. Comme on est attentif aussi, pour les femmes et pour les
hommes, à ceux qui ont des carrières dans des métiers pénibles, où vous pouvez
avoir de l'usure professionnelle, comme on est attentif à ceux qui ont commencé
à travailler tôt.
Donc, dans la réforme, il y a des personnes qui vont devoir travailler plus
longtemps. Ce sujet des trimestres qui s'appellent maternité, éducation, dès
aujourd'hui, il y a beaucoup de femmes qui ne peuvent pas les utiliser à plein.
On regarde de qui il s'agit. Est-ce que ce sont des petites pensions? Est-ce
que ce sont des femmes qui ont commencé à travailler tôt ? Est-ce que ce sont
peut-être des personnes, comme vous et moi, pour lesquelles, quand on est dans
un métier de cadres supérieurs avec une perspective d'une bonne pension,
peut-être qu'on fait partie des gens qui peuvent avoir à travailler un peu plus
longtemps. Donc, cette analyse est en cours.
> [Discours de présentation du plan national contre le
racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine] Il y a des
réalités plus dures que les autres. Des
réalités que certains, par idéologie ou par lâcheté, préfèrent minimiser,
contester ou nier. De mon côté, et
avec tout le Gouvernement, nous croyons qu’il faut regarder les faits en face,
y répondre et agir.
Chaque jour, en France, des insultes
racistes et antisémites sont proférées. Certains parlent à visage découvert jusque dans les médias. Ils réécrivent notre Histoire et se prétendent
transgressifs pour cacher leur haine.
D’autres, plus nombreux, déversent leurs
injures et leurs théories du complot, bien cachés derrière l’anonymat des
réseaux sociaux.
Depuis un peu plus de 50 ans, et
l’adoption de la loi Pleven, notre
lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations s’est
renforcée. Les études nous
montrent que la tolérance atteint des niveaux inégalés. Mais la haine sait se réinventer. Elle a fait
d’internet et des réseaux sociaux son terrain de jeu. Elle mine la cohésion
nationale et s’interpose, sans cesse, sur le chemin de l’égalité des chances.
Les discriminations et les stéréotypes,
notamment dans le travail, continuent à briser des confiances et des destins.
Surtout, la violence se nourrit de cette
haine. Les agressions, voire les crimes à caractère raciste, antisémite ou
xénophobe persistent encore.
Dans notre République, laïque et
indivisible, il est inacceptable qu’une personne puisse se sentir en danger en
raison de sa religion, de son origine ou de la couleur de sa peau. Il est intolérable que des personnes puissent
encore être mises au ban, blessées et parfois même tuées, en raison de ce
qu’elles sont, en raison de leur foi. Aimer la France, être un patriote, c’est partager et défendre les valeurs
de la République.
C’est croire en la liberté, en l’égalité,
en la fraternité. C’est combattre
toutes les haines et traquer toutes les discriminations. Ce combat, le Président de la République le
porte depuis 2017. Il anime tout
mon Gouvernement. Et j’y tiens personnellement. C’est une étape essentielle vers l’égalité des chances.
Depuis plus de 5 ans, nous avons agi et
obtenu des résultats. En 2018, le
Premier ministre Edouard Philippe avait présenté un plan important, qui
mobilisait plusieurs ministères et s’appuyait sur les autorités administratives
indépendantes. Aujourd’hui, avec
tous les ministres présents, symboles de notre mobilisation collective, nous
présentons un nouveau plan. Un plan qui va compléter, prolonger et amplifier
les actions d’ores et déjà initiées.
Pour réussir, nous avons agi ensemble,
collectivement. Notamment sous
l’égide de la ministre Isabelle Rome, de nombreuses concertations ont eu lieu avec des associations, des
fondations et lieux de mémoire, avec des institutions indépendantes comme la
Défenseure des droits, la Commission nationale consultative des droits de
l’Homme ou l’ARCOM, et bien sûr, avec les ministères. Chacun des membres de mon
Gouvernement est mobilisé.
Notre objectif commun : trouver des
solutions concrètes contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations
liées à l’origine. Et c’est
ensemble que nous avons abouti aux 80 mesures de ce plan.
Notre premier défi, c’est de regarder la
réalité du racisme et de l’antisémitisme en face, et de ne rien céder aux
faussaires de l’Histoire, qui réécrivent notre passé en oubliant ou déformant
certaines pages. Notre jeunesse
doit connaître son passé, et la force de notre modèle républicain pour intégrer
et respecter chacun. Nous devons
faire connaître notre Histoire dans ses heures les plus nobles, comme dans ses
pages les plus sombres. C’est bien
dès le plus jeune âge que la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les
discriminations se joue. C’est dès
l’enfance que des stéréotypes peuvent s’installer. C’est dans notre jeunesse que certaines
théories du complot foisonnent. C’est
aussi sur nos jeunes que les messages haineux des réseaux sociaux ont le plus
d’effet.
Nous devons agir. L’enseignement joue un rôle clé, mais pour
changer les mentalités : il faut voir et se rendre compte par soi-même. Une visite d’un lieu historique ou mémoriel en
lien avec le racisme, l’antisémitisme ou l’anti-tsiganisme sera organisée pour
chaque élève durant sa scolarité. C’est une décision forte. C’est en faisant savoir, que l’on empêche l’Histoire
de bégayer. Mais le combat se joue
aussi au-delà du temps scolaire. Ainsi,
le Pass culture sera désormais étendu à tous les lieux de mémoire. Nous comptons sur la mobilisation de la
culture: nous devrons évaluer la
diversité au cinéma et dans le spectacle vivant, à l’instar de ce qui existe
déjà pour l’audiovisuel. Un catalogue d’expositions et de spectacles vivant
sous l’angle de la lutte contre le racisme, l’anti-tsiganisme et
l’antisémitisme sera mis en place. Et je vous annonce que nous soutiendrons la création, sur le site de
l'ancien camp de Montreuil-Bellay, d’un musée à la mémoire des Gens du voyage
internés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce sont autant de décisions concrètes,
importantes dans notre lutte contre la haine.
Mais pour bien lutter, il faut être
efficacement formé, en particulier celles et ceux qui côtoient nos jeunes.
Nous allons mener un effort sans
précédent en faveur de la formation. Nous allons renforcer la formation initiale des enseignants en matière de
lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à
l’origine. Et organiser une
journée obligatoire de formation pour tous les personnels pédagogiques des établissements scolaires tous
les 5 ans. Il s’agit de donner à
chacun les outils pour faire face aux préjugés et développer les bons réflexes
en cas d’incident.
J’ajoute que tous les agents de la
fonction publique seront formés et que nous donnerons des outils de formation
au secteur privé. Je souhaite
également, et j’y tiens, qu’un effort soit mené pour former les éducateurs
sportifs. Leur parole a du poids pour les jeunes. L’intégralité des éducateurs sportifs et des volontaires pour les
Jeux olympiques et paralympiques devra être formée.
Enfin, pour parler directement aux
jeunes, nous aurons un effort particulier contre la haine en ligne et sur les
réseaux sociaux. Avec les plateformes et avec les influenceurs, nous mettrons
en œuvre des outils adaptés et parlants, pour lutter contre le racisme,
l’antisémitisme et les discriminations. Vous l’aurez compris : nous serons actifs et présents auprès des jeunes
pour déjouer la haine, à cette étape de la vie où les préjugés se nouent.
Nous devons agir en amont, alerter,
former. Mais nous devons aussi être intraitables avec les auteurs. D’abord, il faut mieux mesurer la réalité du
racisme, de l’antisémitisme et des discriminations, et renforcer nos
connaissances sur ces actes et ces violences trop souvent cachés ou sous-estimés. C’est pourquoi nous ajouterons des questions sur ces faits dans les
enquêtes menées par le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Éducation
nationale, l’Union nationale du
sport scolaire et l’Observatoire de la vie étudiante.
Pour mieux sanctionner, nous voulons
améliorer le dépôt de plainte. C’est un acte douloureux, difficile – et parfois
inquiétant pour les victimes. Trop d’entre elles y renoncent. C’est pourquoi nous allons mettre en place, en
lien avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice et les
associations, des dispositifs pour donner confiance et que chacun ait le courage d’aller porter plainte.
Ainsi, nous allons favoriser le dépôt de
plainte hors des commissariats et des brigades de gendarmerie, notamment en
allant vers les victimes. Nous
allons permettre l’anonymisation partielle des plaintes pour protéger les
victimes Et nous limiterons le
recours aux mains courantes.
Je souhaite également que nous
renforcions le dispositif PHAROS. Il sera couplé à un dispositif de retrait de
contenus. Nous créerons ainsi un guichet unique capable d’assurer tant le retrait
de contenus illicites que le traitement judiciaire.
Si nous agissons en amont, pour faciliter
les plaintes et les signalements, je souhaite aussi que nous soyons d’une
fermeté totale dans notre réponse pénale. Nous permettrons
l’émission de mandats d’arrêt contre les personnes qui dévoient la liberté
d’expression à des fins racistes ou antisémites. Certains se croient des martyrs ou des héros. Ce sont en réalité des
délinquants. Et comme tous les délinquants, ils doivent purger leur peine. Il
n’y aura pas d’impunité pour la
haine.
J’ajoute que les agents des services
publics ont un devoir d’exemplarité. C’est pourquoi nous aggraverons les peines en cas d’expression raciste ou
antisémite, même non-publiques, quand elles sont commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique
ou chargées d’une mission de service public.
Enfin, le dernier pilier de ce plan,
c’est le renforcement des outils de prévention et d’accompagnement des
victimes. Derrière les insultes,
les agressions, les discriminations, il y a des femmes et des hommes. Des personnes, qui peuvent être blessées,
inquiètes, perdre confiance en elles et dans notre pays. Nous ne devons pas l’accepter.
Comme ancienne ministre du travail,
notamment, j’ai vu la réalité des discriminations à l’embauche. Nous savons
aussi leur poids dans l’accès au logement, et nous connaissons le sentiment
d’injustice terrible qu’elles nourrissaient. J’ai souhaité personnellement que ce sujet avance. C’est pourquoi nous allons développer une
politique de testing dans les entreprises, mais aussi pour l’accès au logement.
Notre but sera de mesurer la réalité des
discriminations, de donner des outils aux acteurs pour les éviter, de mettre en
avant les bonnes pratiques, et de dénoncer les mauvaises. Nous
associerons la Défenseure des droits, les entreprises, les bailleurs, les
associations et des scientifiques pour mettre en place une méthodologie incontestable. Nous travaillons aussi avec les parlementaires pour outiller les victimes
de discriminations devant la justice.
Je viens de vous livrer quelques-unes des
80 mesures concrètes de notre nouveau plan d’action. Ce plan doit se déployer partout en France. Je
connais l’engagement des acteurs associatifs sur tout le territoire. Je compte
sur les préfets et les procureurs de la République pour les aider et les
soutenir.
Avec les associations, avec tous les
acteurs engagés, le Gouvernement est pleinement mobilisé et à la tâche contre
le racisme, l’antisémitisme et les discriminations. C’est un combat qui nous rassemble. Un combat
qui nous guide. C’est agir pour
l’égalité des chances. Agir pour défendre la République et les valeurs de la
France. Le combat contre la haine continue et continuera jusqu’au bout.
Nous sommes déterminés.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Dette française à 3 000 milliards d’euros] Nous avons une
stratégie de maîtrise de nos finances publiques, nous l’appliquons. À la fin du
troisième trimestre 2022, la dette française atteint les 113% de notre richesse
nationale. Avec le Président et la Première ministre, nous sommes déterminés à
faire baisser la dette à partir de 2026, et à ramener le déficit public sous
les 3% en 2027. Tout simplement parce qu’une dette élevée représente une charge
financière importante, surtout quand les conditions de financement changent :
hier, l’État français empruntait à 0 %, aujourd’hui à 2,5%. En
conséquence, la charge de la dette est passée de 31 milliards en 2021 à 42 milliards
en 2022. Il serait irresponsable de faire peser cette charge sur les
générations futures.
En 2017, la dette publique approchait déjà les 100% du PIB. En 2018, nous
sommes revenus sous les 3% de déficit et nous avons sorti la France de la
procédure pour déficits excessifs. Mais nous avons dû faire face à deux chocs
exceptionnels : la plus grande crise économique depuis celle de1929, avec le
Covid ; et la plus importante crise énergétique depuis le choc pétrolier
de1973, avec la flambée des prix du gaz liée à la guerre en Ukraine. Nous avons
dépensé pour protéger, comme tous les autres États européens. Avec un résultat
clair : nous sommes le premier pays de la zone euro à avoir retrouvé notre
niveau d’activité d’avant-crise ! Maintenant, nous entrons dans une nouvelle
étape.
> [Dette] Le montant de notre dette à la fin de
l’année 2022 sera connu fin mars. Ce qui est important, ce n’est pas le
montant absolu de la dette en euros : c’est que cette dette soit soutenable.
> [Dette] La première stratégie, c’est la stratégie de
l’autruche : la tête dans le sable, on ne fait rien. Elle est irresponsable :
elle conduirait inéluctablement à des hausses d’impôts. La deuxième stratégie,
c’est la hache. Mais personne ne veut tenir la hache, et tous ceux qui le
prétendent ne le font pas quand ils arrivent au pouvoir. Par ailleurs, elle est
dangereuse, car nous savons d’expérience que la brutalité casse la croissance.
Notre stratégie est la plus solide : produire plus que nous ne dépensons. Cela
suppose donc de créer plus de richesses : nous sommes en bonne voie puisque
notre croissance est positive, que nous avons créé 1,6 million d’emplois
en cinq ans et que notre nation est devenue la plus attractive en Europe. Mais
cela suppose aussi de freiner la dépense publique.
Nous passerons au peigne fin toutes les dépenses publiques : État,
collectivités locales, champ social. C’est l’objet de la revue des dépenses que
nous engagerons dans les prochains jours sous l’autorité de la Première
ministre. Nous ne sommes pas novices en la matière : nous avons rétabli les
finances publiques en 2018, en prenant des décisions difficiles par exemple sur
les emplois aidés. (…)
Interrogeons chacune de nos dépenses. Par exemple, nous ne pouvons pas vouloir
décarboner notre économie et maintenir des avantages fiscaux favorables aux
énergies fossiles. Rendons nos dépenses cohérentes avec nos objectifs
politiques ! Dès le budget 2024, nous pourrons ainsi programmer des réductions
de dépenses significatives.
> Le Président a lancé un chantier majeur de
transformation de notre politique éducative. Nous devons avoir un débat sur le
niveau d’investissement dans l’éducation, comme nous l’avons dans tous les
domaines. Avec un objectif : dépenser mieux en préservant les investissements
nécessaires à la nation.
Par exemple, il est indispensable d’augmenter le budget de nos armées, parce
que la guerre est de retour en Europe ; ou de soutenir massivement la
décarbonation, parce que le coût de l’inaction serait exorbitant. Et parce que
ça rapporte ! En ayant investi 8 milliards d’euros par an dans les
énergies renouvelables par le passé pour garantir des tarifs aux producteurs,
l’État a touché plusieurs milliards en 2022 parce que le prix de
l’électricité a explosé. Cela nous permet de financer pour partie le bouclier
tarifaire.
> Je souhaite surtout être le ministre qui atteindra le
cap, fixé par le Président, du plein-emploi en France en 2027 ! La dépense
publique n’est pas la réponse à tout : c’est un instrument qui doit être
utilisé avec responsabilité et mesure. Elle doit se concentrer sur les dépenses
d’avenir, plutôt que sur le fonctionnement. Elle doit offrir à nos compatriotes
le service qu’ils sont en droit d’attendre.
> La croissance française sera positive en 2023.
> Le quoi qu’il en coûte a été une bonne décision de
politique économique du Président. Nous avons utilisé la dépense publique pour
éviter une vague de faillites, une explosion du chômage dont la France ne se
serait pas relevée. C’était aussi une bonne décision budgétaire : cela nous
aurait coûté infiniment plus cher de réparer les dégâts d’un tsunami économique
que de construire les digues mises en place. Mais cette réponse massive doit
rester une exception.
Le quoi qu’il en coûte est fini. Mais cela ne signifie pas la fin de la
protection des plus faibles, des entreprises et des ménages en difficulté. Nous
maintenons une protection contre la flambée des prix de l’énergie, pour les
Français bien sûr, mais aussi pour nos industries, nos artisans, nos
boulangeries. Je renouvelle mon appel aux TPE et PME : elles doivent se
déclarer auprès de leur fournisseur d’énergie pour bénéficier des aides !
> Le bouclier tarifaire a gelé les tarifs. En février, il
sera resserré puisque nos compatriotes devront supporter une hausse de
15 % de leur facture d’électricité. Sur le carburant, nous avons fait un
choix difficile : nous sommes passés d’une remise de 30 centimes pour tous
les automobilistes à une aide pour tous ceux qui utilisent leur véhicule pour
aller travailler. C’est plus juste et plus cohérent avec nos objectifs
d’accompagnement et de transition écologique. Le coût de cette mesure a baissé
de 8 milliards à 1 milliard d’euros. Nous sommes donc passés du
« quoi qu’il en coûte » à une politique plus ciblée.
> L’inflation devrait refluer dès mi-2023. (…)
Nous observons, sur les marchés de gros, une baisse des prix qui se
transmettra, lentement mais sûrement, aux prix à la consommation. Je préfère
que les grands distributeurs travaillent avec nous, notamment sur notre
proposition d’un panier à prix cassé pour les produits de première nécessité,
plutôt que de dresser des perspectives sombres et de jouer avec les peurs des
Français.
> Prenons la mesure de ce qui se joue en ce moment dans
le monde : toutes les grandes puissances se livrent une bataille sans merci
pour l’industrie verte. Les États-Unis en tête, avec l’inflation reduction act
[loi sur la réduction de l’inflation]. Avec un objectif stratégique : la
souveraineté. Voulons-nous rester dans la course ou être dépendants de la Chine
ou des États-Unis?
Le Président a donné une réponse claire : nous voulons être à la pointe des
industries vertes. Ce qui suppose des investissements massifs, que nous avons
déjà engagés avec France 2030, comme le plan hydrogène, la construction de six
nouveaux réacteurs nucléaires, des usines de batteries électriques, notamment
dans le Nord. Mais l’argent public ne doit pas tout financer à lui seul : il n’est
que le levier de l’investissement privé. C’est tout l’objet du projet de loi
que je présenterai en mai.
> Il faudrait de 60 à 70 milliards d’euros
supplémentaires par an pour réussir la transition énergétique. L’État peut en
porter une partie mais certainement pas la totalité. Le reste doit venir de
financements privés ou des collectivités.
> [Réforme des retraites] J’appelle les partis de la
majorité, Renaissance, Horizon, MoDem, à faire bloc. Quand on appartient à une
majorité, on soutient les propositions qui faisaient partie du projet
présidentiel. Ce projet nous engage tous. D’autant qu’il est conforme à tout ce
que nous avons porté depuis près de six ans, et qu’il porte ses fruits : le
travail, sa valorisation et le soutien aux carrières plus difficiles ou
hachées. Quant aux Républicains, ils disent soutenir cette réforme, tant mieux.
J’espère qu’ils tiendront cette cohérence jusqu’au bout…
> [Réforme des retraites] Le projet de loi proposé par le
gouvernement prend déjà en compte les améliorations apportées par la Première
ministre après des discussions avec les parlementaires, les forces politiques,
les organisations syndicales et patronales. Toutes les propositions
complémentaires seront étudiées, sous réserve qu’elles garantissent l’équilibre
financier en 2030.
> [Réforme des retraites] La Première ministre n’a cessé
d’enrichir le texte. Personne ne peut dire qu’Élisabeth Borne n’a pas écouté.
Le débat parlementaire doit permettre de répondre aux inquiétudes et critiques.
Mais nous posons une limite : l’équilibre de notre système à l’horizon 2030
doit être rétabli. La vraie injustice, ce serait de laisser tomber notre
système. Cela fragiliserait les femmes, les plus modestes, ceux qui ont eu des
carrières hachées. Toute proposition doit donc être accompagnée d’un
financement.
> [Réforme des retraites] Nous demandons à tous nos
compatriotes de travailler davantage : on peut comprendre que ce ne soit pas
populaire. Mais il est dans l’intérêt des Français que nous nous donnions les
moyens de financer notre protection sociale, d’améliorer la situation des
retraités, de garantir aux jeunes travailleurs qu’ils auront une retraite. Les
projets des oppositions, ce sont plus d’impôts ou plus de dette, une baisse des
pensions et du pouvoir d’achat. Parallèlement, nous devons poursuivre notre
réflexion sur une meilleure rémunération des salariés et sur le partage de la
valeur. Il est légitime que ceux à qui on demande de travailler plus longtemps
soient mieux rémunérés. À ce titre, je me réjouis qu’en seulement cinq mois,
depuis le vote de la loi pouvoir d’achat, 3,6 millions de Français aient
reçu pour 700 euros en moyenne de nouvelle prime Macron.
> Nous voulons mettre à contribution les sociétés
d’autoroute dans le cadre juridique applicable. Nous l’avons fait dans le
projet de loi de finances 2020 : cela nous rapportera plus de 1 milliard
d’euros d’ici à la fin des concessions. Ces sociétés s’opposent à cette
décision de l’État devant les tribunaux. J’ai donc engagé la bataille. Ce
rapport de l’IGF nous sert à livrer ce combat jusqu’au bout pour qu’elles
contribuent à la hauteur de leurs moyens.
> Je ne sais pas ce qui se passera à Taïwan. Mais je sais
que la France doit être plus indépendante et souveraine. Ce qui serait
imprudent, c’est de continuer de dépendre de Taïwan ou du reste de l’Asie pour
nos semi-conducteurs, qui sont absolument partout : dans la domotique, les trains,
les voitures… Les semi-conducteurs sont le nerf de la vie économique. Investir
dans ce domaine est essentiel. C’est pourquoi la décision du géant américain
GlobalFoundries d’investir sur le site de STMicroelectronics à Crolles, près de
Grenoble, est un succès majeur pour la France.
> Je n’aime pas la France des coupeurs de tête. Je me
méfie des partis qui excommunient : ils se transforment rapidement en sectes.
Je préfère ceux qui rassemblent, qui discutent, qui font une place à chacun :
c’est ma vision de la France. Les entrepreneurs que vise Europe Écologie-Les Verts
ont créé des dizaines de milliers d’emplois sur notre territoire, soutenu des
villes moyennes, remis de l’activité dans ces villes qui en ont besoin, et
elles font rayonner partout sur la planète le nom de la France et la culture
française.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> La lutte contre les violences faites aux femmes
est une priorité fixée par Emmanuel Macron. Les femmes qui en sont victimes trouvent désormais un
accueil renforcé dans les commissariats : policiers formés, psychologues et
assistantes sociales, travail avec les associations…
Merci à tous les policiers, gendarmes et personnels de l’Etat chargés
d’accompagner ces femmes qui plus que jamais ont besoin de notre protection.
Comme je vous l’ai dit ce matin, nous continuerons de renforcer vos moyens dans
les prochains mois.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Libération immédiate de nos compatriotes otages
en Iran: demande
répétée cette semaine au ministre iranien des Affaires étrangères.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> «L'arrivée de l'IA dans la société doit être accompagnée
pour en tirer le meilleur. Il est particulièrement important de sensibiliser
les étudiants et les professionnels de l'enseignement supérieur aux
opportunités et aux défis de l'IA».
C’est l’IA qui a rédigé ce tweet, pas moi. Si les règles des examens
appartiennent bien à chaque établissement, ce coup de projecteur sur ChatGPT a le mérite de nous
rappeler que oui l’IA progresse, et que nous devons accompagner son usage
raisonné et non-frauduleux.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Grâce aux cyberenquêteurs de la policeet la
coopération fructueuse de 13 pays, le réseau criminel derrière l’un des trois
rançongiciels les plus actifs au monde a été mis hors d’état de nuire.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> [Réforme des retraites] Faire ce qu’on a
promis, ce n’est pas de la provocation. Je vois plutôt de la provocation de
l’extrême gauche pour qui il est urgent de rien faire, malgré le déficit, et de
la droite qui serait réticente alors qu’elle défend le report de l’âge légal
depuis des années.
> Non, l'Assemblée nationale n'est
pas une ZAD, ne doit pas l'être et j'espère de tout cœur qu'elle ne le sera
pas.
> [Panier anti-inflation] Faire
en sorte que les Français puissent avoir sur un panier du quotidien des prix
attractifs. J'ai à cœur qu'il y ait aussi des produits de qualité, des produits
frais, bio et que ce ne soit pas uniquement un panier petits prix, mais un
panier du quotidien. (…)
Ce n'est pas au gouvernement de fixer les références. Et si les prix sont bas,
ce n'est pas sur le dos de nos agriculteurs ou de nos producteurs qu'il faut
que ces marges soient trouvées.
> [Hausse des prix de l'énergie]
Un bouclier tarifaire pour tous serait injuste. Il irait donner des aides à des
TPE/PME qui n'en auraient pas besoin.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> [Réforme des retraites] Une réforme d'effort
est toujours une réforme difficile. Nous devons expliquer et convaincre le plus
possible. Il faut défendre une réforme qui engage le projet présidentiel. Il
faut, aussi, rassurer les Français car il y a énormément de fake news propagées
par les oppositions, qui veulent faire obstruction. (…) On doit expliquer,
défendre, convaincre. On ne doit pas avoir une forme de timidité ou de honte à
défendre ce projet. (…) Nous n'avons pas perdu la bataille de l'opinion. Il
nous faut être offensif et expliquer. Cette réforme n'a jamais été cachée et
elle va probablement évoluer. Aucune réforme avant celle-ci n'a autant pris en
compte la différence des situations.
> [Réforme des retraites] On
indexe pas une réforme sur telle ou telle mobilisation. Quand il y a une
protestation sociale, elle a toujours plusieurs revendications, notamment aussi
sur le pouvoir d'achat. La tentation de la girouette nous mènerait vers une
grande incohérence.
> [Réforme des retraites] Non, la
réforme n'est pas défavorable aux femmes. C'est mensonger et purement faux. Les
inégalités de la vie professionnelle sont au maximum corrigées par le biais de
cette réforme. Le maintien de l'âge d'annulation de la décote profite aux
femmes.
> [Réforme des retraites] Une
mairie qui décide à la place de chacun s'il fait grève ou non, c'est
inacceptable et une confusion des esprits totale.
> [Réforme des retraites] Beaucoup
de choses sont répandues avec beaucoup de cynisme par les oppositions qui
veulent angoisser.
> [Réforme des retraites] J'entends
des gens qui disent encore aujourd'hui à l'extrême gauche la retraite à 60 ans.
Il faut dire que c'est 85 milliards d'euros de dettes supplémentaires pour les
Français.
> [Réforme des retraites] LFI veut
jouer l'obstruction parlementaire. C'est une position d'agitation et de désordre.
> [Réforme des retraites] Le
travail, ce n'est pas une mauvaise valeur. Le droit à la paresse, ce n'est pas
mon truc.
> [Taux d'emploi des seniors]
Aujourd'hui, il est plus faible que la plupart des pays européens. Il y a déjà
une sanction pour les entreprises qui ne publieraient pas leurs données sur
l'index. Utilisons d'abord cet outil et nous irons plus loin s'il le faut.
> [Contrôle technique des
deux-roues] Nous le ferons. (…) C'est une façon de lutter contre le bruit dans
nos villes. Il ne s'appliquera pas avant l'été, chacun doit pouvoir
s'organiser. On le fera de manière concertée. Je ferai des annonces en février.
> [Augmentation des péages] Cela reste en-dessous de
l'inflation. Les profits des gérants d'autoroutes diminuent. Je veux être plus
exigeant sur les réinvestissements de ces sociétés, notamment à propos de
l'installation de bornes électriques. (…) Il y aura une réduction de 40% sur
les abonnements.
> [Eventuelle nationalisation des
sociétés d'autoroutes] Renationaliser aujourd'hui, c'est 50 milliards d'euros
de dette immédiate. Je ne sais pas si privatiser était une bonne idée, mais
nous ne pouvons pas aujourd'hui engager la nationalisation.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> La situation sanitaire a accrue les placements.
Les enfants qui arrivent ont des parcours beaucoup plus compliqué.
> Tous les ministères doivent se
sentir concernés par l'enfance.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie
associative)
> [Réforme des retraites] [Tribune :La
réforme apporte des réponses utiles aux femmes précaires]
Depuis 6 ans nous garantissons de nouveaux droits aux femmes qui auront des
conséquences positives très concrètes sur leurs pensions de retraite. Le projet
de loi actuellement en discussion prend pleinement en compte ces réalités
auxquelles les femmes sont confrontées.
On connait tous une mère solo qui jongle entre plusieurs jobs, avec du temps
partiel subi, tentant de joindre les deux bouts pour élever ses enfants, et qui
s’inquiète à juste titre de ce qui lui restera pour vivre au moment de prendre
sa retraite. C’est l’un des nombreux exemples de carrières hachées et d’inégalités
qui touchent spécifiquement les femmes.
Le combat pour l’égalité femmes-hommes c’est le nôtre depuis 6 ans, aux côtés
du président de la République, Emmanuel Macron, et aujourd’hui avec le
gouvernement de la Première Ministre Elisabeth Borne. Ensemble nous agissons
sur tous les rouages qui créent des inégalités et des freins tout au long de la
vie des femmes, et ce jusqu’à leur retraite. En somme, nous faisons plus pour
celles qui ont moins.
Particulièrement touchées par les impayées de pensions alimentaires, les femmes
seules bénéficient désormais du recouvrement automatique que nous avons mis en
place, via la CAF. Celles dont le conjoint est violent perçoivent à présent
leur salaire sur leur propre compte en banque pour éviter la captation de leurs
revenus. Depuis le Grenelle des violences conjugales, ce sont 4 lois et une
centaine de mesures qui protègent les femmes. Aucun gouvernement n’a fait
autant pour remédier à ce fléau qui maintient les femmes dans la précarité.
Dans les entreprises, grâce aux quotas et aux politiques publiques pour faire
évoluer les mentalités, les femmes ont dorénavant plus d’opportunités d’accéder
à des fonctions de dirigeantes. Parce que nous voulons l’égalité pour toutes,
les agricultrices et les indépendantes qui avaient seulement 2 semaines de
congés maternité bénéficient désormais de 8 semaines.
Aujourd’hui, avec ces mêmes soucis de protection et d’égalité, nous travaillons
à apporter des réponses utiles à toutes ces femmes qui vont prendre leur retraite,
après une carrière hachée, à temps partiel, avec un petit salaire.
Alors que les femmes assument dans la grande majorité des cas le rôle d’aidant
auprès de leur enfant handicapé ou de leurs parents, la réforme prévoit la
création de l’assurance vieillesse des aidants qui validera leurs trimestres
pour leur retraite.
Véritable révolution pour toutes les mères qui ont pris un congé parental,
leurs trimestres de congés seront pris en compte dans leurs droits à la
retraite !
Aujourd’hui une femme sur cinq est concernée par un départ tardif à 67 ans, qui
est l’âge maximum où l’on peut bénéficier de tous ses droits à la retraite
malgré des carrières hachées. Soyons clairs et disons-le en sororité : avec ce
projet, nous ne demanderons pas à ces femmes de faire des efforts
supplémentaires. Nous ne demandons pas plus à celles qui ont déjà fait le
maximum !
Continuons à faire bouger toutes les lignes et à construire ensemble de
nouvelles réponses, parlementaires, associations, entreprises, société civile,
pour que l’égalité femmes-hommes soit une réalité pour les jeunes femmes
d’aujourd’hui et pour nos filles demain.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Nombreux échanges avec les commissaires européens
dans la perspective du Conseil européen des 9 et 10
février. Les objectifs : une réponse à l’Inflation Reduction Act qui renforce
la compétitivité de l’UE et une gestion des migrations efficace et solidaire.
> [Traité de l’Elysée sur la réconciliation
franco-allemande] Ce 60e anniversaire s’est déroulé
pendant une crise historique, la guerre en Ukraine. La France et l’Allemagne
ont apporté de nombreuses réponses communes face à ce conflit ces derniers mois
– financières, humanitaires, militaires. Nos deux pays sont en train de
transformer leurs politiques énergétiques et industrielles. Nous voulons tous
les deux que l’Union européenne devienne une puissance industrielle
indépendante à part entière. Nous sommes en train de répondre à la loi
américaine sur la réduction de l’inflation, l’« Inflation Reduction
Act » (IRA). Et nous nous repositionnons géopolitiquement, y compris sur
la question de la livraison des chars de combat. Tout ne va peut-être pas
toujours aussi vite qu’on le souhaiterait. Mais cette guerre a mis beaucoup de
choses en mouvement.
> [Union européenne] Nous devons veiller à ce que les
Etats membres témoignent d’un esprit de compromis. Pour avancer, l’Europe doit
être capable de dépasser les seuls intérêts nationaux et les transformer en
action commune… De plus, actuellement, certaines
décisions importantes dépendent encore du consentement de pays qui ne
respectent pas eux-mêmes totalement les principes de l’Etat de droit. Les
conclusions du groupe d’experts sont attendues en automne. Nous verrons à ce
moment-là. Il s’agit d’une procédure très ouverte. Pour l’instant, nous n’avons
aucune idée de ce que seront leurs recommandations.
> Sur la question de l’élargissement de l’Union
européenne, la France a beaucoup évolué. Nous sommes désormais plus proches de
la position allemande, comme jamais cela n’a été le cas par le passé. Nous
voulons ancrer les pays des Balkans, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie dans
la famille européenne. Nous devons intégrer tous ces pays dans l’Union, mais
aussi les éloigner d’autres zones d’influence. C’est une évolution importante.
Le contexte de la guerre en Ukraine nous pousse à envisager l’élargissement de
l’Union sous un nouvel angle
> Il n’y a pas de concurrence dans les relations entre
pays à l’intérieur de l’Europe, pas de clause d’exclusivité. L’amitié
franco-allemande et le traité de l’Elysée sont ancrés de façon profonde dans
notre histoire commune. Rien ne peut les remplacer. Mais bien sûr, nous
bâtissons aussi des liens avec l’Italie et l’Espagne, avec lesquelles nous
avons donc signé ces traités d’amitié. Qu’est-ce qui s’y oppose ? Je crois
aussi que cette division entre Sud et Nord, Ouest et Est n’a plus de sens. Sur
certains points, nous sommes en ligne avec les Pays-Bas, par exemple pour la
politique commerciale, sur d’autres avec l’Espagne ; et je pense ici
notamment aux sujets numériques.
> On
ne doit pas confondre relation de travail et histoire d’amour. Il ne faut pas
s’attendre à ce qu’Emmanuel Macron et Olaf Scholz s’embrassent sur les deux
joues à chaque rencontre et d’ailleurs, je ne pense pas non plus que Helmut
Kohl et François Mitterrand le faisaient. Mais le président français et le
chancelier allemand ont actuellement construit une relation de travail franche
et qui fonctionne. Il suffisait de constater leur vision commune sur l’avenir
de l’Europe, à la Sorbonne, lors de la cérémonie du 60e anniversaire
du traité de l’Elysée.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> [consigne des bouteilles plastique] La question est restée en suspens
après le vote de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec),
début 2020. Le Parlement avait décidé de fixer un calendrier progressif, qui
nous conduit à prendre une décision en 2023. L’objectif a changé. Ce qui
compte, avant tout, c’est d’être au rendez-vous des engagements ambitieux que
nous nous sommes fixés en matière de recyclage et de réemploi. Une vingtaine de
réunions sont prévues avec les industriels, les associations d’élus, de
consommateurs, les ONG, avec des rendez-vous en région. Une décision sera prise
en juin 2023.
D’ici à 2025, 77 % de nos bouteilles en plastique devront être recyclées. Nous
voulons également diviser par deux le nombre de ces bouteilles jetables et en
recycler 90 % d’ici à 2030. Nous en sommes à 60 %. La marche à franchir est
grande.
On note une grande disparité suivant les territoires. La Bourgogne
Franche-Comté et les Pays de la Loire affichent par exemple des taux
exemplaires, autour de 80 %.
À ce niveau, atteindre 90 % est encore plus difficile. En Île-de-France, en
Paca, moins de la moitié seulement de ces déchets sont aujourd’hui collectés.
Est-ce parce que dans ces régions touristiques le volume jeté dans les poubelles
de rue est plus important ? Est-ce parce que la généralisation des bacs jaunes
ou la tarification incitative avantagent les régions les plus efficaces ?
L’idée de cette concertation est d’identifier les solutions.
> [Emballages consignés] On focalise sur les bouteilles
en plastique d’eau PET et PEHD, omniprésentes dans notre vie. Or, le verre, les
cannettes métalliques et les briques seront aussi examinés. Toutes les méthodes
qui permettront de mieux les collecter sont les bienvenues en prenant en compte
l’intérêt écologique global des différentes méthodes pour mieux collecter, et
donc mieux recycler. C’est la gestion des déchets d’emballages, dans sa
globalité, que nous devons interroger. (…) On doit inciter le consommateur à
récupérer la consigne payée à l’achat, sans pour autant le pénaliser. La
concertation aidera à déterminer le bon niveau. En dessous de dix centimes par
récipient, c’est trop peu. À partir de quinze centimes, cela devient plus
efficace. Une bouteille plastique consignée a moins de chance d’être
abandonnée.
> Aux consignes de la grande distribution s’ajoutent
celles, sauvages, reposant sur le pillage de bacs jaunes des particuliers afin
d’en dégager un bénéfice. Négocié à près de 700 € la tonne, le plastique à
recycler est une manne. Cela se traduit par un manque à gagner pour les
collectivités qui investissent dans la collecte et le tri. La consigne n’est
pas un objectif en soi. Elle ne favorisera pas à elle seule le recyclage.
> Je veux le dire très clairement, on ne va pas créer un
nouvel impôt sur les poubelles. Certaines collectivités ont mis en place cette
redevance. Cela a le mérite d’inciter à mieux trier afin de réduire le poids
des déchets non recyclés. Mais cela doit être juste. Par exemple, les familles
nombreuses, qui produisent plus de déchets, ne doivent pas être pénalisées.
> En divisant par deux le nombre de bouteilles d’ici à
2030, on aura commencé à favoriser le réemploi, avec notamment du plastique
plus épais, lavable et réutilisable. Et des filières locales pour limiter les
coûts et l’empreinte carbone. On comprend l’impatience des ONG mais les
filières ont besoin de temps. Cette transition ne peut se faire du jour au
lendemain.
> Le président de la République veut faire de la France
un pays moteur dans la lutte contre la prolifération des déchets plastique. À
ce titre, nous organisons, du 27 mai au 2 juin à Paris, un sommet
international. C’est aussi à cette échelle que se combat le fléau de la
pollution plastique.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] L'âge de départ à 64 ans est le cœur de la
réforme. Si on disait que la réforme, ça n'est plus le décalage pour qu'il y
ait plus de personnes qui travaillent, alors il y aurait plus de réforme. Mais
il me semble qu'il y a une chose qu'il est important de reprendre, de rappeler,
c'est la raison de cette réforme. Parce qu'on se perd dans des considérations
et on oublie parfois l'essentiel, c'est l'arbre qui cache la forêt.
Qu'est ce qui se passe ? Il se passe que notre système de retraite est depuis
très longtemps en déficit extrêmement grave. (…)
C'est la lecture des chiffres. Le Plan a rappelé les chiffres précis que je
vais faire devant vous et personne n'a contredit ces chiffres, et on ne peut
pas les contredire parce que ce sont les chiffres même que le Conseil
d'Orientation des Retraites rappelle dans ses annexes.
Ces chiffres sont ceux-ci : il y a un déficit de 30 milliards d'euros tous les
ans, 30 milliards d'euros je rappelle à ceux qui l'oublierait c'est 30 000
millions d'euros tous les ans, c'est l'État qui apporte cette somme pour
arriver à un équilibre. Car les chiffres repris habituellement, ce sont des
chiffres après versement de 30 milliards de l'Etat, 30 000 millions
d'euros tous les ans.
Et alors, on dit «Bon, c'est normal, l'État verse pour équilibrer». Mais s'il
avait cet argent, on pourrait discuter, on considèrerait que ça va,
qu'après tout on peut prendre cette décision. Mais l'Etat n'a pas cet argent.
Ce n'est pas de l'argent que l'Etat donne au système de retraites, c'est de
l'argent que l'Etat emprunte tous les ans, de sorte que l'équilibre du système
de retraites, il est mis à la charge des générations qui viennent.
Un pays dans lequel les pensions des plus âgés sont mis à la charge des plus
jeunes est un pays qui ne respecte pas les règles morales élémentaires qui font
qu'une génération en place, normalement elle aide la génération suivante.
> [Réforme des retraites] On vit sur une illusion, tout
le monde se gargarise, y compris les responsables politiques et les médias,
d'un système par répartition. Un système par répartition, c'est un système dans
lequel ceux qui travaillent paient pour ceux qui sont à la retraite. Mais ce
n'est pas du tout comme ça que ça fonctionne.
Je vous donne les chiffres exacts, la somme des pensions c'est 345 milliards.
Sur ces 345 milliards, il y en a 120 qui ne viennent pas de la répartition mais
qui viennent de l'Etat, pour deux buts.
Le premier c'est normal, l'Etat compense aux caisses de retraites, les
efforts qu'il demande à faire. Par exemple, si je mets des trimestres
supplémentaires pour telle ou telle catégorie familiale, ou bien si je baisse
les charges des salaires les plus bas de la pyramide, c'est normal : l'État dit
"Faites ça", il compense. Mais ce qui n'est pas normal, c'est que
c'est l'équilibre même du système de retraites, l'équilibre financier du
système de retraite qui, année après année, est financé par l'emprunt depuis
des décennies.
Vous savez que je me suis beaucoup battu sur la dette. On se trouve aujourd'hui
devant un mur. Si on n'est pas capable de revenir à cette raison élémentaire.
> [Réforme des retraites] Qu'on établisse vraiment les
chiffres, Je répète la contribution à 345 milliards de dépenses pour les
pensions, sur lesquels l'État en paie 143. l'Etat. Donc vous voyez qu'on est
très loin de la répartition. Sur les 143. Il y a 25 milliards qui sont les
cotisations de retraite des fonctionnaires contractuels ou pour l'Etat, pour
les collectivités locales, pour les hôpitaux. Il y en a 90 qui sont les
compensations que j'évoquais. Et il en reste 30 milliards tous les ans, mis à
la charge des plus jeunes.
Quand je pense qu'on essaie de les engager à manifester alors que c'est eux qui
vont payer. Il y a là quelque chose qu'on ne dit pas. Je ne comprends pas bien
pourquoi on ne le dit pas, ou plus exactement, je comprends assez bien
pourquoi on ne le dit pas. C'est parce qu'on ne veut pas ouvrir des fronts, et
que le COR au fond, ça satisfait tout le monde.
Et lorsque le gouvernement dit équilibre, lorsqu'on dit 10, 12, 15 milliards,
ça n'est pas les déficits actuels, ce sont les déficits prévisibles. C'est
pourquoi il y a des scénarios qui disent "Avec tant de croissance, c'est
un peu plus, un peu moins". Donc la situation réelle d'un système de
retraites qui ne s'équilibre que parce que l'État emprunte tous les ans des
dizaines de milliards pour l'équilibrer, participant ainsi à la dette générale
qui s'accumule à un point inquiétant...
> [Dette] S'endetter quand on emprunte à 0%, c'est une
chose. Moi-même j'ai plaidé avec des taux à 0% pour qu'on fasse une grande
politique d'investissement industriel et économique, agricole,
industrielle, culturelle, que sais-je.
0%, ça vous permet d'imaginer que, en réalité, votre emprunt se rembourse pas
la croissance qui est créée à l'intérieur du pays. Mais emprunter comme on fait
maintenant à 3%, ce n'est plus du tout la même chose.
Vous vous rendez compte que désormais on creuse le trou, et on creuse le trou
non pas pour les générations actuelles, mais pour les générations qui viennent,
pour ceux qui sont au travail, qui ont 40, 50 ans, encore davantage pour les
plus jeunes. Parce qu'évidemment, la dette, comme les crédits revolving des
supermarchés, elle se renouvelle tout le temps. Ceci est immoral.
Et prétendre qu'il ne faut pas de réformes, c'est aller à l'encontre des règles
élémentaires qui devraient réunir les générations, ceux qui devrait être
dans la rue aujourd'hui, c'est ceux qui sont au travail et les plus
jeunes, parce que c'est à leur charge qu'on met l'ensemble du système de
retraites. Alors je reconnais que j'ai une position qui n'est pas reprise par
tout le monde.
> [Réforme des retraites] J'ai plaidé, vous savez, pour
qu'on cherche ou qu'on identifie d'autres sources de financement que l'âge. L'âge,
c'est pour moi dans les estimations que nous avons faites et qui sont dans la
note du Plan, c'est à la louche, mais la grosse louche, une dizaine de
milliards, ce qui permet au gouvernement de dire que ça sera équilibré s'il ne
considère que les déficits à venir. Mais j'avais plaidé d'autres choses, le
plus important pour moi, c'est le plein emploi, l'augmentation de la
productivité. (…)
L'effort général peut se fixer cela comme objectif. La productivité. J'ai même
évoqué l'idée d'une légère augmentation des cotisations patronales pour que la
réforme soit équilibrée.
> Le gouvernement a une politique que je comprends, il
dit: «On ne touche pas aux impôts, on ne touche pas aux cotisations».
> Il est normal et juste qu'un gouvernement ait une ligne
de conduite ait un axe pour sa politique. Ce n'est pas moi qui vais dire le
contraire, qui essaie d'avoir les mêmes axes depuis de longues années. Mais je
dis que la situation d'endettement dans lesquels les régimes de retraites
jouent un rôle important est inacceptable moralement pour le pays.
> [Réforme des retraites] Ce n'est pas moins bien pour toutes les femmes. Disons la
vérité. Vous savez bien, nous avons vécu toute une longue époque du pays dans
lequel l'âge de la retraite n'était pas calculé en fonction des cotisations,
mais en fonction de l'âge où s'ouvrait le droit de partir à la retraite. Mais
tout ça va être, j'en suis sûr, regardé par le débat à l'Assemblée. Regardé par
le débat au Sénat.
La situation des femmes. On devrait avoir
une règle de conduite simple, c'est que le temps consacré à la maternité ne
peut pas être un handicap pour la retraite. On aurait pu imaginer encore une
autre politique qui était que ç'aurait pu être un avantage !
Il y a maintenant débat à l'Assemblée
nationale. Le gouvernement est à la recherche d'un accord, d'un consensus. Le
MoDem sera le plus solidaire des partis de la majorité. Vous avez vu qu'il y a
eu des études sur les votes probables des groupes.
Je pense que, en tout cas, de tous les
groupes de la majorité, celui qui paraît aujourd'hui le plus soudé dans la
solidarité, c'est le nôtre. Parce que vous voyez, je viens de le dire. Il y a
une raison fondamentale, civique, pour qu'il y ait une réforme des retraites.
Mais elle doit être le plus juste possible et la plus équilibrée possible. Vous
voyez bien qu'il y a des efforts qui sont faits tous les jours.
À une question d'un de vos confrères qui
disait : "Mais est-ce que vous êtes assez entendu ?" Oui,
et ma réponse était " je ne supplie pas. Jamais, je ne souhaite pas
demander ceci." On ne demande pas, on propose. Et c'est dans cette
vigueur de la discussion que se trouve la solution.
> [Réforme des retraites] Il y a l'idée qu'on écrive dans la loi qu'on fera un bilan sur la
clause de revoyure... Je pense que
ça rassure les gens. En réalité, la gouvernance de notre système de retraites,
comme de beaucoup d'autres systèmes dans la société française, devrait être en
temps réel. Au lieu d'aller de crise en crise, on devrait être capable
d'adaptation permanente. (…)
> [Réforme des retraites] Le temps long, voir loin, se fixer des objectifs et pour les atteindre, des
adaptations permanentes si on
s'aperçoit que ça ne marche pas. Si j'étais le gouvernement, comme on dit au
café du commerce, j'aurais proposé volontiers. C'était d'ailleurs le cas de la
réforme qui n'est pas allée à son terme, qui a été adoptée et que je trouvais
intéressante et juste, celle qui a été abandonnée, qui a été votée, la retraite à point et que je défends depuis
très longtemps, il devrait y avoir une gouvernance de notre système de retraite
qui s'inspire de ce qui s'est fait pour le système de retraite du privé
Agirc-Arrco. C'est un équilibre presque parfait. Eux ont montré qu'on pouvait
arriver à un équilibre avec une gouvernance entre les mains des partenaires
sociaux. Et ce sont les partenaires sociaux qui, jour après jour, semaine après
semaine ont pris les décisions nécessaires pour qu'on arrive à l'équilibre du
système de retraites. En réalité, c'est beaucoup plus intelligent et beaucoup
plus intéressant que d'avoir un système qui nous envoie pour chaque réforme
d'une crise à une autre crise, d'un blocage à un autre blocage, d'une révolte à
une autre révolte. Vous disiez Nathalie Saint-Cricq tout à l'heure que sous
Sarkozy, tout le monde avait été convaincu...
> On peut imaginer
qu'il y ait: institutionnaliser l'obligation d'un bilan de la manière dont se
passe la réforme et peut être une suggestion pour arriver à trouver de nouveaux
équilibres. Ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est, je vous
l'ai dit, la situation des femmes dont la carrière a été interrompue par une
maternité. Qu'on puisse tenir compte de manière plus sérieuse des trimestres
qui sont aujourd'hui - alors c'est une subtilité pour comprendre
- ils sont validés mais ils ne sont pas cotisés. Et donc il y a là une
approche, alors c'est très compliqué dans le texte aujourd'hui. Tout le
monde essaie de trouver le meilleur équilibre possible. Pour moi, Elisabeth
Borne a raison de dire que la situation de beaucoup de femmes ou d'un nombre
important des femmes est améliorée par la réforme. Mais il me semble que la
situation des femmes ayant eu des enfants, ce qui nous ramène au sujet de la
démographie dont on va peut-être dire un mot, devrait être mieux pris en
compte.
> [Réforme des retraites] Je suis persuadé qu'il n'y a de réforme sérieuse que si une partie
importante de l'opinion y adhère, soit y adhère, soit considère qu'elle est
inévitable. Parce qu'évidemment ce n'est pas agréable comme a dit un ministre.
Mais on peut considérer que c'est indispensable. Et s'il y a un point sur
lequel on aurait dû avancer avec l'opinion en partageant avec l'opinion les
éléments que je décris devant vous, c'est précisément la situation qui est
faite aux plus jeunes en les surchargeant de la dette des retraites.
> [Réforme des retraites] Tous les gouvernements, sans exception, sont constamment en charge du lien
avec l’opinion. J'espère qu'on ne va pas en arriver à une institutionnalisation
des blocages qui serait pour moi pas civique, anti civique. J'ai été très
choqué, comme beaucoup de gens de l'annonce que la mairie de Paris allait
fermer.
À Pau, la mairie est ouverte. Que le
maire soit ou non d'accord avec les gouvernements successifs. Il y a évidemment
des moments où on peut avoir des désaccords quand on est responsable politique.
Mais la charge de maire, c'est une fonction publique qui est un service public.
Celle-là ne peut pas s'interrompre. Enfin, pour moi, c'est une évidence.
> [Réforme des retraites] Le président de la République, il a à tenir compte de quoi ? Il a à
tenir compte des nécessités de justice dans la société qui lui a confié cette
charge. Et j'ai dit ce qu'il en était entre générations du déséquilibre et de
l'injustice entre générations.
Donc il a tenu compte de ça. Il a à tenir
compte de la situation chiffrée et il a à tenir compte des engagements qu'il a
pris et il a à tenir compte de l'opinion. C'est cet équilibre là qu'un
président de la République recherche et c'est pourquoi le la nécessité dans
cette fonction d'un équilibre avec une composante morale aussi est très
importante.
> [Réforme des retraites] Il faut se préoccuper aussi à terme, progressivement, avec le temps,
calmement, des déficits actuels qui, tous les ans, grèvent la situation du pays
en augmentant tous les ans la dette du pays de plusieurs centaines de
milliards. Parce que si c'est ça la situation...
> [Réforme des retraites] Moi je suis pour le pluralisme. Je pense qu'il y a une gauche parce qu'il y
a une droite. Je pense qu'il y a un centre. Je pense que c'est ce centre-là
qui, au travers du temps, s'est vu confier les responsabilités du pays. Ou en
tout cas cette philosophie-là qui s'est vu confier les responsabilités du pays.
Dans l'équilibre politique ou général des sensibilités françaises, le courant
réformiste que vous évoquez est absolument essentiel. J'ai toujours plaidé pour
qu'on comprenne qu'il y a dans un pays une coresponsabilité.
> [Réforme des retraites] Les oppositions quelles qu'elles soient, elles ont une responsabilité dans
l'avenir du pays. En tout cas, moi, je plaide pour que cette démocratie de
coresponsabilité, elle soit reconnue, établie, qu'on prenne l'habitude
et ça passe par le partage avec les Français des éléments précis qui
justifient une réforme.
> [Réforme des retraites] En réalité, l'obsession de la retraite est, dans un certain nombre de cas,
une insatisfaction par rapport au travail. Et si l'on s'attaquait à cette
insatisfaction-là, alors je suis persuadé que la question de la retraite
prendrait un autre visage. C'est la raison pour laquelle il y a un point très
important dans le texte, c'est qu'on ait sur les deux dernières années la
possibilité de prendre du temps partiel en touchant une partie de la retraite
et en continuant à créer des droits pour une autre partie.
> [Réforme des retraites] Ce qui compte pour un parti politique, c'est sa philosophie. Certains
disent idéologie, doctrine. Comment voit-il le monde ? Et comment voit-il
son propre engagement ? Ce qu'il y a de clair au Parti socialiste, c'est qu'il
y a deux lignes et que ces deux lignes sont même additionnées, ultra
minoritaires dans le pays. On l'a vu avec le score de madame Hidalgo, moins de
2 %.
Et donc ces lignes-là, elles ne
rassemblent pas, elles ne fédèrent pas. Il y en a une qui dit il faut détruire
le système et qui se reconnaît dans la NUPES version LFI. Et il
y en a une qui dit il faut être réformiste et celle-là, c'est une ligne avec
laquelle je me sens profondément en accord.
Et ces deux lignes se retrouvent à droite
aussi, d'une certaine manière. Et donc c'est la raison pour laquelle j'avais
depuis longtemps analysé et prédit que les deux tours jumelles qui
contrôlaient la totalité de la politique française un jour s'écrouleraient.
> [Réforme des retraites] Le PS ne peut pas survivre s'il ne trouve pas et n'impose pas une ligne
politique assise sur une philosophie politique et une philosophie de l'action
et de la responsabilité. Le PS se présente comme un parti de gouvernement.
Il demande le retour à la retraite à 60 ans, alors qu'ils ont eux-mêmes voté la fin de la retraite à 60 ans !
C'est eux qui l'ont voté. La réforme
Touraine, c'est pas autre chose que ça, avec des modalités différentes.
C'est eux qui l'ont voté. Ils demandent aujourd'hui pour être dans le cadre de
leur alliance, le retour à la retraite à 60 ans.
> La question
démographique en France est un sujet vital. Ce n'est pas vrai pour les autres
pays. Je vais vous expliquer pourquoi. Il y a deux aspects. Vous avez raison de
dire qu'il y a un certain nombre de pays qui vont souffrir cruellement de ne
pas avoir d'enfants : la Chine va perdre presque l'équivalent de la
population européenne dans les 30 ans qui viennent. Et ça sans aucun
recours parce que ces enfants sont déjà nés ou plus exactement pour beaucoup
d'entre eux, ils ne sont pas nés. L'Allemagne, l'Italie, un certain nombre de
pays italiens sont en crise. Pourquoi ? Parce que le renouvellement des
générations, c'est la clé de la vitalité d'un pays. Mais il y a un autre
problème en France, c'est que tout notre système social est assis sur la
répartition, pas seulement les retraites : l'école gratuite pour tout le
monde, de la maternelle à l'université, la santé gratuite pour tout
le monde, l'assurance chômage pour tout le monde, l'assurance retraite
pour tout le monde, l'ensemble de notre contrat social en France, l'ensemble de
tous les sujets qui sont à ce point difficiles à porter. Tous ces sujets-là
sont assis sur le rapport entre le nombre des actifs et le nombre des
assujettis. (…)
Il faut une politique démographique
responsable qui favorise le renouvellement des générations et plus encore. Et
je vais vous en donner une preuve. On est en France, descendu
au-dessous des deux enfants par femme. On est à 1,8 alors que le taux de
renouvellement de générations est à 2 grossièrement, grosso modo. C'est très
intéressant parce que là aussi, on a établi une étude du plan sur ce sujet que
l'on peut trouver sur le site. Quand vous demandez aux femmes quel est le
nombre idéal d'enfants qu'elles voudraient. Eh bien les études
montrent de manière indiscutable qu'elles en voudraient un de plus que ce
qu'elles ont. Celles qui en ont un, envisageraient très volontiers d'en avoir
eu deux. Celles qui a donc deux envisagent d'en avoir trois, toujours un
de plus que ce qu'elles ont. Pourquoi on ne leur laisse pas cette liberté-là ? Pourquoi on ne les aide pas ? (…°
Il n'y a pour la France aucun avenir
comme pays, comme nation, et aucun avenir comme contrat social si nous restons
avec cet effondrement de la natalité-là. Il faut une
politique démographique. Par exemple, que dans le cadre de la carrière
pour les retraites, on soit assuré que d'avoir un enfant, ça ne fait pas perdre
des droits. Ça veut dire une politique de garde des enfants...
Quand on est maire dans une ville, oui on doit se sentir en charge, et
favoriser les gardes, les crèches, les assistantes maternelles, leur permettre
de s'organiser pour ne pas être seules avec les enfants, des associations
d'assistantes maternelles, ça c'est pas des politiques abstraites.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Je pense qu'on est dans le devoir des pays
de liberté, de ne pas accepter qu'un Etat puissant se jette sur un voisin
réputé plus faible pour l'annexer. Ça, ça a donné des guerres mondiales.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Très heureuse que le groupe Renaissance compte ce soir une députée de plus avec la talentueuse Laure
Miller (et donc une députée d'extrême droite en
moins !). Ensemble, plus que jamais mobilisés !
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] La Première Ministre a
dit la vérité : on ne reculera pas sur l’âge de départ. C’est la condition pour
équilibrer notre système de retraites.
● Parti radical
> [Communiqué: Plan de lutte contre les discriminations : Le Parti radical
salue un Plan en phase avec la réalité du terrain]
Systématiser les testings, sécuriser les
dépôts de plaintes, organiser une visite d’histoire ou de mémoire liée au
racisme, l’antisémitisme ou l’antitsiganisme pour chaque élève durant sa
scolarité, aller vers une forme de « citoyenneté numérique » pour
lutter contre le cyberharcèlement : Le Parti Radical salue les mesures
contenues dans le Plan de lutte contre les discriminations pour les quatre
prochaines années dévoilé ce matin par la 1ère ministre.
Laurent Hénart, Président du Parti radical déclare : « Ce Plan témoigne
de la volonté forte de l’exécutif de combattre le racisme et l’antisémitisme,
et ce dès le plus jeune âge ».
Pour Catherine Michaud, déléguée
nationale chargée de la lutte contre les discriminations et présidente de
Gaylib : « Les radicaux saluent un Plan concret, en phase avec la
réalité du terrain, qui saura promouvoir la fraternité, valeur socle de notre
pacte républicain ».
Pour aller plus loin, dans son Manifeste
2022, le Parti radical milite pour
une République protectrice pour tous, solidaire et sans exception. Les Radicaux
souhaitent que l’Etat demande à chaque élu, chaque collectivité, chaque
administration de s’engager pour une société inclusive c’est-à-dire ouverte à
toutes et tous, sans discrimination.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> L’opinion s’est émue à raison du Qatargate. En
oubliant les pratiques de l’Azerbaïdjan pour recruter des soutiens en Europe.
Qui se souvient du Caviargate ? Il est temps d’adopter des règles strictes,
> L’initiative Marianne [présentée
par Emmanuel Macron] permet de venir en aide à des défenseurs des droits de
l’homme du monde entier. Une pensée particulière pour les Iraniens qui se
battent depuis la mort de Mahsa Amini contre une répression barbare.
Bernard Guetta
> [Opinion : Le message de Memphis] Le plus terrible est qu’ils étaient
Noirs. C’est le plus terrible car si ce sont des policiers noirs qui ont pu
tabasser avec autant de froide violence et sans la moindre raison un jeune
automobiliste noir qui en en est mort, l’explication de ce meurtre n’est pas le
racisme. A Memphis, ce qui a tué n’est pas ce racisme ordinaire qui conduit
toujours tant de policiers américains à faire de tout Noir un si grand danger
qu’il faille d’abord frapper ou tirer, fut-ce à mort, et réfléchir ensuite.
Non, c’est encore pire que cela car, bien au-delà du racisme, Memphis vient de
tragiquement confirmer la prévalence d’une violence arbitraire et systémique
dans la police américaine. Rien de surprenant à cela puisque la société
américaine est elle-même anormalement violente mais force est de constater que
la plus puissante des démocraties du monde s’avère ainsi impuissante à faire
respecter les plus élémentaires principes de droit par ses propres policiers.
Or ce n’est pas seulement atterrant, odieux et intolérable. A l’heure où les
régimes russe et chinois et tant d’autres de moindre importance contestent
ouvertement la supériorité morale des démocraties sur les dictatures, à l’heure
de l’agression contre l’Ukraine et des menaces contre Taiwan, il est
formidablement dangereux que l’Amérique puisse être accusée d’ignorer les
valeurs dont se réclame cet indispensable bouclier de la démocratie.
Le problème, dira-t-on, n’est pas neuf. Il n’est en effet que persistant
puisque la ségrégation était encore vécue comme acceptable et naturelle par les
Etats-Unis des années cinquante, lorsque la Guerre froide ne connaissait pas
encore de détente. « Mais ils pendent les nègres ! », disaient alors
les propagandistes soviétiques pour contrer les Etats-Unis mais les années
soixante furent bientôt celles de l’avancée des droits civiques, de Martin
Luther King et de Bobby Kennedy, d’un formidable souffle de jeunesse et de
liberté qui, par comparaison, fit de l’URSS une puissance grise et liberticide,
de Budapest à Prague.
L’espoir était alors incontestablement américain car le monde libre, comme on
disait, était d’autant plus séduisant que la peur du communisme y avait conduit
l’argent à accepter une spectaculaire progression de l’Etat-providence et de
ses protections sociales. Rien n’était parfait à l’Ouest mais tout y était
infiniment mieux qu’à l’Est alors qu’aujourd’hui les repères se sont brouillés.
L’argent est redevenu partout roi. Les inégalités sociales se sont approfondies
et universalisées. Le recul de l’Etat-arbitre et des protections sociales a
fait basculer à l’extrême-droite beaucoup des laissés-pour-compte pour lesquels
la supériorité de la démocratie n’est plus incontestable.
Rien n’est plus acquis. Rien n’est plus aussi évident qu’avant la chute du mur
et le triomphe du thatchérisme. Face à MM. Poutine et Xi, les démocraties ont
en un mot besoin de se réarmer moralement, de retrouver une base sociale aussi
large que dans les années d’après-guerre et de rendre à la démocratie un
prestige politique qu’elles ont laissé s’éroder.
Au-delà de l’horreur de cette scène de meurtre, c’est le message de Memphis.
Tout commande de l’entendre.