L’année qui vient sera un test pour la démocratie républicaine telle qu’elle est pratiquée en France.
Face à des extrémismes de gauche et de droite, l’axe central sera-t-il capable de gouverner alors que la gauche et la droite républicaines ne savent plus comment trouver leur place dans ce nouveau paysage politique où elles se sont elles-mêmes marginalisées après des années de clientélismes qui n’ont abouti qu’à faire monter un populisme revanchard avec des personnages à la Mélenchon, à la Ruffin, à la Le Pen et à la Zemmour?
Cette question ne concerne pas que le Centre et les défenseurs de cette démocratie libérale qui forment avec lui cet axe central mais tous ceux qui ne se résolvent pas à être les marches-pieds des extrêmes et du populisme.
Cependant l’axe central sera certainement le premier rempart pour éviter un basculement catastrophique.
L’année 2022 a montré, dans ses six derniers mois, après la réélection d’Emmanuel Macron et une victoire sans majorité absolue aux législatives, que c’était possible mais pas certain.
Ils ont également démontré qu’il était possible de gouverner avec une majorité relative face à des oppositions qui n’ont pas les mêmes références idéologiques.
On peut espérer que 2023 sera moins dans la confrontation puisqu’il n’y a pas de grandes élections au programme (les européennes auront lieu en 2024 et le renouvèlement de la moitié du Sénat à l’automne ne concerne pas l’électeur directement).
Mais ce pourrait être également l’inverse!
En effet, aucun scrutin ne viendra perturber l’année, ce qui peut permettre de libérer les comportements d’autant que ce sera sans doute celle des plus importantes réformes du deuxième qui quinquennat d’Emmanuel Macron dont celle des retraites, en particulier.
De même, ce pourrait être une année d’émancipation du MoDem qui doit préparer l’avenir – et l’éventuelle candidature de François Bayrou en 2027 – donc de prouver qu’il est utile au paysage politique et qu’il n’a pas besoin de Macron et de Renaissance pour exister.
On fait confiance au leader du Mouvement démocrate pour créer le buzz médiatique, la seule manière qu’il ait trouvé pour peser sur la majorité présidentielle sachant que ses différentes fonctions au haut-commissariat au Plan ainsi qu’au Conseil national de la refondation n’ont en réalité aucun poids politique.
Renaissance – qui succède à LaREM – devra démontrer qu’elle est une formation politique qui a un avenir qui ne s’arrêtera pas en 2027, qu’elle peut donc survivre à Emmanuel Macron.
Elle a quatre ans pour y parvenir mais 2023 devrait déjà donner des réponses sur sa capacité à être autre chose qu’un outil au seul service de l’actuel président de la république.
Enfin, l’UDI qui n’est plus du Centre et très peu au centre, pourrait retrouver sa famille d’origine avec la présidence d’Hervé Marseille même si cela parait peu probable.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC