mercredi 28 décembre 2022

Propos centristes. France – Nouvelle baisse du chômage / Grève des médecins malvenue / Epidémies: le système de santé tiendra / Plan vélo prolongé / Science et société / Bicentenaire de la naissance de Pasteur…

Voici une sélection, ce 28 décembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> À mon arrivée à Kiev, j’ai déposé une gerbe sur le mur des Héros pour rendre hommage aux soldats ukrainiens tombés pour défendre leur pays.

> Lors de mon déplacement à Varsovie, à l’issue de mon entretien avec mon homologue polonais, la France et la Pologne ont signé un accord pour la vente de deux satellites d'observation français. Ce contrat majeur témoigne de la confiance de la Pologne dans notre technologie et industrie. Ce contrat est la preuve des liens profonds qui unissent la France et la Pologne dans le domaine de la défense. Cela représente 500 emplois en France pendant cinq années.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Une baisse du nombre de demandeurs d'emploi qui s'appuie sur la création nette de 119000 emplois au 3e trimestre comme l'a indiqué l'Insee. Le plein emploi est atteignable. L'économie française a créé 1,7M d'emplois depuis 2017.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Il y a 200 ans [27 décembre] naissait Louis Pasteur. Depuis le Jura débutait l’un des plus incroyables destins de la recherche mondiale. Ce génie français a révolutionné la médecine et continue plus que jamais d’inspirer les traitements contemporains !

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Les 2,6 millions de familles qui ont fait le choix de se chauffer au bois peuvent elles aussi bénéficier d’une aide de l’Etat pour faire face à la hausse des prix des granules et du bois de chauffage.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Contre la hausse des prix, l’Etat agit. Si vous vous chauffez au bois, vous pouvez bénéficier d'une aide allant de 50 à 200€.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> La grève des médecins généralistes est malvenue en cette période d'extrême difficulté pour le système de santé. Je ne remets pas en cause le droit de grève des médecins mais c'est une très mauvaise période, ce n'est pas le bon moment.

> Ma porte est toujours restée ouverte, elle le restera pour régler les problèmes, mais on ne fait pas la grève avant de commencer à discuter.

> Le volet santé du Conseil national de la Refondation (CNR) arrive à échéance dans quelques jours et j’annoncerai les grands axes de travail sur la restructuration du système de santé à partir de janvier.

> nous sommes dans une phase un peu plus calme en ce qui concerne le Covid19 et la bronchiolite mais qu'il y a une explosion des cas de grippe, avec également des cas graves, qui font que les services de réanimation sont saturés. Cette semaine est une semaine de tous les dangers mais le système arrive à tenir,

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Dès le 1er janvier 2023, les plus bas salaires de la fonction publique vont être revalorisés. Cette mesure, que j'ai présentée lors du dernier conseil des ministres, concerne plus de 400.000 agents publics.

> Ma plus grande fierté après 3 ans à la tête d'EnMarche, c’est d’avoir contribué à faire émerger des personnalités. Ces réussites collectives doivent se poursuivre, et se réinventer. Toujours avec la sincérité dans l’engagement. C'est ce que nous faisons à Renaissance.

> Il faut recentrer l’Etat sur des missions principales, régaliennes, sociales. Et puis il faut sortir, externaliser tout ce qu'on peut externaliser pour maintenir au fond la fonction publique et l'Etat. Donc je pense que plutôt que de vouloir faire des grandes lois de simplification, où chacun a pu constater qu'à chaque fois qu'on simplifiait en fait, on a rajouté une couche de complexité supplémentaire qui généralement pesait sur les épaules des agents de la fonction publique eux-mêmes, à qui on demandait de tout supporter. Mais en partant du terrain, donnons nos priorités. Et ensuite, je pense qu'on pourra se donner les moyens de porter cette simplification et cette transformation.

> Je pense que la gauche, la vraie gauche, si je puis dire, elle s'attaque aux inégalités à la racine. J'ai trouvé cette idéologie portée par Dominique Strauss-Kahn au moment ou moi je me suis engagé dans la vie politique, et ça correspondait bien à ce que je ressentais moi-même comme inégalité de parcours (...) C'était un moment d'émulation absolument passionnant. Et c'est là que j'ai forgé le cœur de mes convictions européennes sur cette deuxième gauche au fond, que Rocard avait déjà théorisée, mais auquel Strauss-Kahn a redonné, je crois, une grande modernité.

> Le parti socialiste  a été un grand parti, qui a été un parti de gouvernement, que j'ai rejoint avec fierté parce qu'il a une histoire. Mais il s'est perdu, parce qu'il s'est coupé en deux, parce qu'il s'est fracturé, parce que ce que je disais sur la confusion entre compromis et compromission, cette confusion, elle n'a jamais su être levée. Ou en tout cas, elle s'est élevée dans la douleur. C'était dans la fracturation. Et ce parti est aujourd'hui en miettes.

> Quand on est chef (de La REM], sa première mission, c'est d'incarner parfaitement les valeurs. C'est ce que j'ai essayé de faire pendant trois années et demie, trois belles années et demie, même si elles n'ont pas toujours été facile, à la tête d'un mouvement citoyen, d'un mouvement militant où j'ai essayé d'être tout simplement à la hauteur de la sincérité, de l'engagement des gens que j'ai toujours retrouvés à la République en marche hier et au sein de Renaissance aujourd'hui. Ce mouvement, il avait une dimension un peu naïve au démarrage, très pur si je puis dire. Dans l'engagement, on a appris, on a fait des erreurs, on a appris que, notamment, préparaient des échéances électorales municipales, départementales, régionales, ça partait d'un tout petit peu plus loin et en s'appuyant sur l'expérience acquise d'élus aussi.

> [Renaissance] On a besoin de se réinventer de plusieurs façons. D'abord en continuant le travail de dépassement des clivages et d'élargissement de notre socle. Petit à petit, la République en marche s'était peut être trouvée trop fermée autour des seuls historiques au fond, engagés autour du président.

> Je pense que les Français, dans ce deuxième quinquennat, nous ont mis dans une situation où on est obligés aux compromis. (...) On a besoin d'avancer. On a besoin que ce quinquennat soit le plus utile possible pour pouvoir continuer à transformer notre pays. Il y a beaucoup de réformes dont je suis extrêmement fier qu'on a pu mener. Je pense que notre pays, malgré les crises, il est plus fort aujourd'hui qu'il l'était au début 2017. Mais si on veut continuer à avancer, à transformer le pays pour l'ordre doit retrouver le sens du compromis.

> Michel Rocard, c'est la réforme à tout prix, c'est la CSG, c'est le RMI, ce sont les accords de Nouméa, c'est la réconciliation en Nouvelle-Calédonie. C'est un moment de grande transformation qui montre au fond que le compromis, ce n'est pas la compromission. Et en France, on a besoin de retrouver cette culture-là. Cela ressemble à la façon dont j'ai envie de faire de la politique. Parfois, on me dit trop conciliant à rechercher au fond le point de passage, le consensus. Je crois qu'on en a besoin dans le pays. Je vois une vie politique qui est extraordinairement clivée. Et pourtant, regardons ce débat pas si loin de nous que ça. Ce moment-là de vie politique. A un moment où on a pu réconcilier les points de vue, on a pu s'écouter et on a pu transformer, avancer.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Le vélo est une vraie solution pour se déplacer sur des courts trajets sans polluer et contribue pleinement à la transition écologique. Cette transition doit être accessible à tous les Français. C’est pourquoi nous décidons de prolonger ces aides à l’achat toute l’année 2023, au bénéfice des ménages modestes.

> On entend moins les zélateurs français du Brexit. Ils nous disaient, dans une période difficile pour tous, que les choses iraient mieux en quittant l’Europe… C’est le contraire. Facture du Brexit : déjà 37 milliards d’euros.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Dès le 1er janvier, il ne sera plus possible de louer des taudis énergétiques. La lutte contre les passoires thermiques et la rénovation énergétique des bâtiments sont des priorités du gouvernement pour mettre les Français à l’abri des températures hiver comme été !

 

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie associative)
> [Immigration] Le projet de loi vise à considérer les personnes venues de l'étranger pour ce qu'elles font et pas pour ce qu'elles sont, mais aussi à sortir d'une hypocrisie : dans notre quotidien, on croise des travailleurs clandestins tous les jours. L'idée n'est pas d'être pour ou contre la loi. L'idée est de se dire quelle politique publique nous voulons mener. Est-ce qu'on considère que la France peut expulser des étrangers délinquants, oui ou non ? Et comment ont fait pour mieux intégrer.

> Je me targue d'avoir obtenu en 2018 le soutien du gouvernement à l'expulsion des étrangers auteurs de violences sexistes et sexuelles. Je considère que si quelqu'un a été condamné pour des violences conjugales ou pour un viol, oui il doit être expulsé.

> Il est prévu de mettre beaucoup de moyens sur l'apprentissage de la langue française. On va mettre aussi les employeurs à contribution, qu'ils puissent contribuer à l'apprentissage de la langue pour aider des personnes à mieux s'intégrer.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Vu l’urgence climatique et énergétique, la France est mobilisée pour que RePowerEU finance les ttes les productions d’énergie non carbonées dont le nucléaire et pour faciliter en UE le développement de la production de l’hydrogène bas carbone par le nucléaire

 

Chrysoula Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Il y a 200 ans naissait Louis Pasteur, qui marquera l'histoire de la médecine et de la santé publique. L'occasion de saluer le travail exceptionnel des Instituts Pasteur, notamment en Afrique, pour développer des partenariats efficaces en faveur de la recherche en santé.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Guillaume Kasbarian (député)
> Nous défendrons à la rentrée un projet de loi visant à accélérer le développement de la filière nucléaire, formidable atout pour notre pays !

 

Karl Olive (député)
> Le chameau ne voit pas sa bosse. La France, l’un des rares pays européens où la retraite est à 62 ans, là où la moyenne est supérieure à 65 ans, au moins…

 

Jean-Marc Zulesi (député)
> Voilà les conséquences du
Brexit : inflation, grèves en séries et augmentation du coût de la vie. Bizarrement aucune réaction des adeptes de la sortie de l'UE.

 

● MoDem
Bruno Millienne (député)

> [Opinion: «L’heure d’un premier bilan »]
Déjà six mois écoulés depuis les dernières élections législatives et alors que la frénésie de l'étude du projet de loi sur les énergies renouvelables et du budget laisse place à la traditionnelle trêve des confiseurs, voici le temps de tirer un premier bilan de ce début de mandat ! 
Au global, je dirais que dans le contexte particulier que nous connaissons, il est plutôt prometteur. En effet, si le gouvernement a été obligé d'utiliser le 49-3 pour faire adopter le budget, la majorité a montré sa capacité à travailler avec ses oppositions - en tout cas celles intéressées par l'intérêt général plus que par leur nombre de "likes" sur les réseaux - pour aboutir à des compromis. De nombreux textes majeurs ont ainsi été votés grâce à cette méthode, notamment ceux sur la protection du pouvoir d'achat des Français ou encore sur la programmation du ministère de l'Intérieur. J'ai d'ailleurs bon espoir qu'on aboutisse au même résultat sur le texte concernant le développement des énergies renouvelables.
Au niveau de mon groupe Démocrate, je me félicite de la voix loyale mais exigeante que nous portons au sein de la majorité présidentielle. Nous avons ainsi soutenu sans réserve toutes les réformes engagées pour libérer notre économie tout en garantissant plus de justice sociale mais nous n'avons pas hésité à faire part de nos désaccords lorsque cela était nécessaire. Je pense par exemple à la taxation des superdividendes ou encore au sujet des retraites pour lequel nous avons obtenu que le débat, initialement envisagé en fin d'année 2022, soit repoussé de quelques mois pour laisser le temps de la concertation. Nous resterons d'ailleurs vigilants afin que cette réforme indispensable soit la plus juste possible et que les efforts à accomplir pour pérenniser notre système de retraite soient les plus équitablement répartis. 

 

 

Philippe Berta (député)
> [Tribune coécrite par Jimmy Pahun, député MoDem et un collectif de scientifiques: «La société et la science doivent se retrouver en confiance l’une avec l’autre»]
De nombreuses voix s’élèvent en faveur d’un dialogue renforcé entre science et société. La crise sanitaire liée au Covid-19 apparaît à cet égard comme une occasion manquée. Les crises écologiques, énergétiques, sanitaires, économiques et même démocratiques ne pourront être dépassées sans la science. Au pays des Lumières, des savants et des inventeurs, nous appelons de nos vœux à une réelle prise de conscience collective en faveur d’une politique nationale ambitieuse de la culture scientifique !
Le politique doit prendre ses responsabilités. Un rapport parlementaire du 11 octobre 2022 s’alarme de l’état de la culture scientifique en France et dresse un bilan mitigé des politiques menées en sa faveur. Forte pourtant de nombreux acteurs des plus volontaires et présents sur tout le territoire, la culture scientifique reste à trop d’égards un parent pauvre. Elle pâtit d’un problème systémique de considération, de gestion, de pilotage et de moyens.
Une organisation nationale rénovée, dotée de nouveaux moyens coordonnant tous les acteurs institutionnels, associatifs, publics, privés, permettra de répondre à la triple crise qui nous frappe : écologique, sanitaire et démocratique. Oui, la culture scientifique est une des solutions pacifiques pour l’avenir de notre humanité et de notre planète !
Le concept One Health, qui considère les santés humaine, animale, et l’état écologique comme un continuum enjoint à embarquer toute la société. L’ouverture à la curiosité, aux savoirs, à la conscience du monde qui nous entoure et à la citoyenneté nécessite une mise en action transversale, intersectorielle et transdisciplinaire. Impulser une synergie et coordonner tous les acteurs impliqués permettra d’assurer des interventions régulières au primaire jusqu’à l’enseignement supérieur et professionnel, en intégrant le périscolaire et l’ensemble de la population.
La culture scientifique s’adressera également aux grands corps d’Etat, aux corps intermédiaires, aux responsables politiques, aux dirigeants et aux journalistes. Bien plus qu’une question de justice sociale et de bien commun, la redistribution des connaissances et l’égalité d’accès aux sciences en général s’inscrivent dans le respect de nos droits fondamentaux.
Changer de paradigme et de représentation est décisif : la société et la science doivent se retrouver en confiance l’une avec l’autre. Encourageons les sciences fondamentales et appliquées mais aussi les sciences humaines et sociales à se rencontrer. Transmettons l’esprit des sciences, leurs méthodologies, leurs temporalités et le doute intrinsèque à la recherche.
Légitimons les chercheurs, les médiateurs scientifiques, leurs pratiques et leurs méthodes. Eveiller une nouvelle économie de la connaissance donnera à tous la possibilité de s’ouvrir au monde et d’y trouver sa place. Au-delà et comme les zoonoses le démontrent, la culture scientifique incarne les principes de responsabilité et de solidarité pour notre espèce et avec toutes les espèces vivantes dans une biodiversité menacée.
Renforcer les partenariats publics-privés tout en maintenant l’indépendance scientifique favorisera la pluridisciplinarité. Une pédagogie citoyenne responsable, une démocratisation scientifique et une transparence des postures, des protocoles et des méthodes scientifiques en est la clé.
L’ensemble des acteurs, académiciens, institutionnels, universitaires, chercheurs, enseignants, médiateurs, syndicats professionnels, associations mais également journalistes, influenceurs scientifiques, instituts, fondations, industriels, etc., doivent y être associés. Ils sont déterminés à agir ensemble : entendez-les !
Qu’il s’agisse de la part de notre industrie et de sa contribution au PIB français, de son rôle pour l’économie, de la transformation numérique, de la transition écologique, du rôle des mathématiques, de la santé des populations, de nos relations aux autres et à l’environnement ou encore de l’accompagnement des grandes innovations du futur, la culture scientifique est l’interface pacifique privilégiée.
Toutes les disciplines, les secteurs d’activité, les scientifiques et leurs méthodes mais aussi l’ensemble des acteurs de la culture scientifique forment des garde-fous essentiels, du développement de l’esprit critique, du savoir, de l’éthique scientifique et de la paix sociale sur lesquels reposent notre humanité et la planète qui l’abrite. Parce qu’il est avant tout et aussi l’égalité devant le progrès, devant la connaissance, l’humanisme scientifique se doit d’être accessible à tous et partout.
Il est urgent que le politique donne à la culture scientifique les moyens d’irriguer l’ensemble de la société d’un récit scientifique collectif français et même européen. Face à l’ignominie du négationnisme, du populisme, du fascisme et contre la manipulation des faits scientifiques et la montée des extrêmes, incarnons le véritable humanisme et faisons de la science ensemble !

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> La Russie, un pays qui a tout pour réussir mais qui s’enfonce dans l’échec et le déclin, en raison d’un régime politique qui n’a plus rien d’autre à proposer que l’aventurisme militaire. Personne n’humilie davantage la Russie que Vladimir Poutine.

> out compte fait, les Russes tiennent moins bien la vodka qu’on ne le prétend. Encore un mythe de la puissance russe qui s’effondre. Quatrième Reich, fin de l’euro… Les prophéties délirantes de Dmitri Medvedev pour 2023.

> On en parle bien peu en France, et pourtant : nous sommes sortis de notre dépendance au gaz russe et le prix du gaz est redescendu au niveau d’avant le début de la guerre d’Ukraine. L’UE a tenu.

 

 

La quotidienne centriste du 28 décembre 2022. Peut-on soutenir un gouvernement d’extrême-droite en Israël?

Nous sommes, nous les occidentaux, des alliés d’Israël dont nous sommes les garants de son existence.

Et cela n’est pas gratuit mais est, d’abord, notre responsabilité historique dans l’existence d’un comportement antijuif puis de l’antisémitisme mondial.

C’est bien en Europe qu’il s’est développé, qu’il est devenu systématique et qu’il a abouti à la Shoah.

Sans oublier que l’antisémitisme n’a pas disparu, loin de là, depuis le génocide des nazis.

Il s’est même étendu au monde musulman qui, s’il opprimait les juifs, ne s’appuyait pas sur les thèses européennes de l’antisémitisme jusque récemment et est dû, notamment, au retour des juifs en Palestine puis à la création de l’Etat d’Israël.

Mais ce dernier, qui est, rappelons-le, la seule véritable démocratie de la région – l’alternance qui vient d’avoir lieu à l’occasion des dernières législatives le démontre sans l’ombre d’un doute – connait une montée de l’extrémisme qui va aboutir à la création d’un gouvernement – dirigé par un extrémiste populiste corrompu, Benjamin Netanyahou – le plus à droite que le pays ait jamais connu dont plusieurs de ses membres ont des théories dignes des fascistes et… des nazis!

Ces suprémacistes juifs développent au bénéfice de leur «peuple» les mêmes thèses que celles des suprémacistes blanc aux Etats-Unis.

Et la politique suivie par ce gouvernement – même s’il devra mettre un peu d’eau dans son vin – sera un défi à la démocratie.

Dans ces conditions qu’elle doit être l’attitude de l’Occident?

Défendre cette politique au nom de l’absolue garantie de l’existence d’Israël a déjà obligé celui-ci à des contorsions lorsque les gouvernements dirigés par Menahem Begin, Ariel Sharon et, déjà, Benjamin Netanyahou ont existé par le passé, même si la radicalisation n’était pas aussi forte.

Le soutien à Israël ne peut pas, ne peut plus être un soutien à un gouvernement et un premier ministre au programme si extrémiste.

Mais la critique de ce pouvoir ne peut pas, non plus, désengager l’Occident de ce soutien au nom de l’Histoire et de sa responsabilité écrasante dans la situation des juifs.

Cette contradiction, 77 ans après la fin du génocide nazi, doit être gérée et ne peut aboutir à affaiblir un pays dont nous avons favorisé puis avalisé la création, loin de chez nous, loin de notre forfaiture à l’égard de ses habitants, pour ne pas se retrouver avec un «problème juif» sur le territoire européen, même si nous avons été mis, quelque part, devant le fait accompli.

Que cela ne nous empêche surtout pas de critiquer l’action d’un gouvernement et surtout d’un premier ministre qui compte dans ses amis les plus détestables politiciens comme Donald Trump.

En revanche, n’oublions jamais, comme le font certains avec des arrière-pensées infamantes, de ne pas mélanger la politique d’un gouvernement avec la légitimité de l’existence du pays qu’il dirige.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]