Voici une sélection, ce 24 décembre 2022, des derniers
propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en
France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Les Kurdes de France ont été la cible d’une odieuse attaque au cœur de
Paris. Pensées aux victimes, aux personnes qui luttent pour vivre, à leurs
familles et proches. Reconnaissance à nos forces de l’ordre pour leur courage
et leur sang-froid.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le jour de la paix
supposera des discussions. En premier chef pour les garanties envers l’Ukraine,
pour son intégrité territoriale, sa sécurité dans la durée. Mais aussi pour la
Russie, comme une partie qu’elle sera à un traité d’armistice et de paix.
Que quiconque me reproche de me projeter sur un tel sujet m’explique ce qu’il
propose.
Ce que les gens qui refusent de préparer cela et d’y travailler proposent,
c’est la guerre intégrale. Elle impliquera tout le continent. (…)
On ne fait pas un traité de paix seuls. Une paix durable implique les parties
prenantes, et donc la Russie, autour de la table.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les Etats-Unis
font beaucoup sur le plan militaire et sur le plan financier. L’Europe fait aussi
beaucoup et nous sommes en étroite coordination.
C’est une bonne chose aussi que M. Zelensky s’exprime au Congrès, en particulier
pour présenter le plan en dix points qu’il a eu l’audace et le courage de
mettre sur la table pour engager le travail sur la sortie de cette guerre.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ceux qui pensaient
que les Russes étaient prêts au cessez-le-feu et à la paix ont pu voir qu’ils
ne l’étaient pas. Ce que les Russes demandent depuis le début, c’est la
reddition, pas la paix.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous sommes sur
une stratégie de défense absolue de l’Ukraine, de victoire de l’Ukraine, qui se
construira à la fin par un nouveau texte qui doit bâtir un nouvel ordre
assurant la stabilité politique et sécuritaire de cette région et de l’Europe.
(…) Les garanties de sécurité à la Russie, ce n’est pas la priorité ; cela
fait partie des choses qui viendront à terme. La priorité aujourd’hui, c’est de
défendre l’Ukraine, ce que nous faisons, nous, depuis le premier jour.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le sujet de la
souveraineté ukrainienne et de son intégrité territoriale est du ressort des
Ukrainiens. (…) Le cœur de l’effort porte aujourd’hui sur la zone qui a été
prise par les Russes depuis le 24 février.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] [Aide de l’Iran à
Moscou] C’est une espèce de multilatéralisme du terrorisme qui est en train de
s’installer.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] J’ai toujours été clair pour dire que je ne
pensais pas que ce conflit puisse finir uniquement militairement. Je vois bien
aussi la stratégie de certains qui consiste à dire que la seule solution serait
l’anéantissement d’une des deux parties. J’ai conscience que ça contrarie
beaucoup de gens qui sont dans le scénario de l’anéantissement. Et donc que
tous les Européens et les Occidentaux qui me donnent des leçons de morale
m’expliquent avec qui ils se mettront autour de la table. Moi, je n’ai pas
envie que ce soient les Chinois et les Turcs seuls qui négocient le jour
d’après.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L’entrée de
l’Ukraine dans l’OTAN serait perçue par la Russie comme quelque chose de
confrontationnel. Ce n’est pas avec cette Russie-là que vous pouvez l’imaginer.
Que l’Ukraine entre ou non dans l’OTAN – et ce n’est pas le scénario le plus
vraisemblable –, il faudra lui donner des garanties de sécurité d’autant plus
robustes qu’elle a été agressée par la Russie.
> Il faut penser une architecture de sécurité et de
stabilité qui garantit avant toute chose la sécurité et la stabilité de
l’Ukraine mais aussi celles de la Moldavie, celles de l’Arménie, celles de
l’Azerbaïdjan, de la Géorgie. Et la question sera aussi posée demain :
celles de la Biélorussie. Nous, on ne peut pas penser la sécurité de cette zone
que par le truchement de l’OTAN.
> L’Europe a besoin de se protéger elle-même. L’Europe
doit gagner en autonomie technologique, capacitaire, par rapport aux
Etats-Unis, créer un vrai pilier européen dans l’OTAN. Ce n’est pas un projet
alternatif.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Pensées et plein soutien aux victimes de la
fusillade mortelle à Paris et à leurs proches. Une enquête est ouverte.
Gratitude envers les policiers qui ont interpellé
l’auteur présumé de cet acte odieux, aux pompiers engagés.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Face aux menaces cyber, le ministère de l’Intérieur
est pleinement mobilisé : - En 2021, environ 260 000
procédures judiciaires liées au cyber ont été enregistrées (+ 20% par rapport à
2020) ;
- Un millier d’attaques au rançongiciel constatées en 2021
- Déjà 75 000 signalements d’escroquerie sur la plateforme Thésée pour la
plainte en ligne pour les escroqueries sur internet
- La loi d’orientation et de programmation renforce considérablement les moyens
en la matière, avec par ex le recrutement de 1 500 cyber patrouilleurs.
Lorsqu’on est victime de cyber attaques, il est important de porter plainte
systématiquement afin que des enquêtes puissent être menées et aboutir.
Récemment, un hacker russe qui avait participé à plus de 115 attaques contre
des victimes françaises a été interpellé au Canada.
> Le projet de loi présenté ce
matin en Conseil des ministres est déterminant pour la sécurisation des Jeux
Olympiques & Paralympiques de 2024 Il prévoit notamment : - La
vidéosurveillance intelligente à titre expérimental ;
- Le renforcement de la sécurité des fan-zones.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7 - 22 décembre
2022]
- Guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine
1. Aujourd’hui, à l’occasion de leur douzième réunion cette année, les
ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis
d’Amérique, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni et le haut
représentant de l’Union européenne ont à nouveau condamné avec la plus grande
fermeté la guerre d’agression injustifiable et illégale de la Russie contre
l’Ukraine, qui ne fait suite à aucune provocation. Ils ont également exprimé
leur totale solidarité et leur soutien inébranlable à l’égard de l’Ukraine et
de son peuple aussi longtemps qu’il le faudra. Ils ont rappelé leur attachement
indéfectible à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale
de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues.
2. Rappelant les déclarations précédentes des ministres des Affaires étrangères
du G7, ils ont réitéré leur ferme condamnation de la tentative illégale de la
Russie d’annexer une partie du territoire de l’Ukraine souveraine, annexion qui
ne sera jamais reconnue, ainsi que des atrocités commises par les forces armées
russes, notamment l’assassinat de civils, les actes de torture, les exécutions,
la violence sexuelle et les déportations, y compris d’enfants, vers la Russie,
qui ont été signalés. Les membres du G7 ont souligné que les crimes de guerre
et les autres atrocités ne sauraient rester impunis. Ils demanderont des
comptes au président Poutine et aux autres responsables de ces actes,
conformément au droit international. Les membres du G7 ont réaffirmé que
l’instrumentalisation de l’énergie et de l’alimentation par la Russie touche
les populations les plus vulnérables du monde et que la désinformation et les
fausses accusations diffusées par la Russie, sa rhétorique nucléaire irresponsable
ainsi que la prise et la militarisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia
sont inacceptables. Les membres du G7 réaffirment à nouveau leur total soutien
aux travaux de l’Agence internationale de l’énergie atomique visant à créer une
zone de protection pour la sûreté et la sécurité nucléaires autour de la
centrale nucléaire de Zaporijjia.
3. Les membres du G7 continuent d’appeler les autorités biélorusses à cesser de
faciliter la guerre d’agression menée par la Russie en autorisant les forces
armées russes à utiliser le territoire biélorusse et en leur apportant leur
soutien. Toute nouvelle participation active à la guerre d’agression illégale
de la Russie irait à l’encontre de la volonté et des aspirations du peuple
biélorusse. Si les autorités biélorusses s’engagent de manière plus directe
dans la guerre menée par la Russie, le G7 imposera au régime de ce pays des
coûts supplémentaires exorbitants.
4. Les attaques massives et délibérées de la Russie contre les infrastructures
essentielles, notamment énergétiques, et les installations de chauffage et
d’approvisionnement en eau de l’Ukraine, à l’aide de missiles et de drones
iraniens, ont plongé des millions d’Ukrainiens dans le noir et le froid de
l’hiver. Par ces attaques barbares, la Russie cherche à terroriser les
populations civiles. Les membres du G7 ont rappelé que les attaques aveugles et
celles qui visent les populations ou des objectifs civils constituent un crime
de guerre. Ils ont marqué leur volonté d’intensifier les efforts pour aider le
peuple ukrainien à traverser cet hiver, notamment à la suite de la conférence
internationale qui s’est tenue à Paris le 13 décembre, qui a permis de soutenir
les efforts déployés par le G7+ pour répondre à l’urgence humanitaire.
Déterminés à soutenir la remise en état, la reprise et la reconstruction de
l’Ukraine, les membres du G7 ont rappelé l’importance de la coordination du
soutien international, en particulier dans le domaine des infrastructures
essentielles et de la reprise de l’Ukraine, et ils se sont félicités de
l’accord trouvé récemment par les chefs d’État et de gouvernement du G7 pour
créer une plateforme interinstitutionnelle de coordination des donateurs.
5. Les membres du G7 se sont engagés à accroître et à coordonner étroitement
leurs efforts pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine en matière
d’équipements militaires et de défense, notamment dans le domaine aérien. Ils
ont souligné combien cela est important pour sauver des vies et éviter de
nouvelles souffrances aux civils.
6. Les membres du G7 ont également réaffirmé leur détermination sans faille à
poursuivre la coordination de leur aide financière, matérielle, humanitaire,
politique, technique, juridique et en matière de défense en soutien à la
souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ils demeurent attachés
aux mesures de sanctions coordonnées sans précédent prises en réponse à la
guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Ils maintiendront et
intensifieront les pressions économiques exercées sur la Russie et sur ceux qui
contournent les mesures restrictives et en diminuent l’efficacité. Ils ont
encouragé les autres pays à se joindre à leurs efforts, notamment à leur action
concertée visant à réduire les revenus que la Russie tire de l’exportation de
pétrole en recourant à un prix plafond par baril pour le pétrole brut russe
transporté par voie maritime tel que fixé par la Coalition de plafonnement des
prix. Ils ont réaffirmé leur détermination à protéger les pays vulnérables qui
pâtissent gravement des répercussions de la guerre d’agression de la Russie
contre l’Ukraine et de l’instrumentalisation par la Russie de l’énergie et de
l’alimentation.
7. Les membres du G7 ont salué le courage du peuple ukrainien dans le combat
qu’il mène pour son pays. Ils ont fermement appuyé les efforts visant à
garantir la stabilité financière immédiate de l’Ukraine et à soutenir sa
reprise et sa reconstruction dans la perspective d’un avenir prospère et
durable, et ils ont encouragé le programme ukrainien de réformes. Ils demeurent
déterminés à soutenir pleinement l’Ukraine dans ses efforts visant à garantir
un avenir libre et démocratique conformément à son approche européenne. Ils ont
souligné leurs valeurs partagées de liberté et de démocratie et ils ont affirmé
leur détermination à défendre l’ordre multilatéral fondé sur les règles de
droit et la coopération internationale.
8. Les membres du G7 ont salué et soutenu les efforts du Président Zelenski
pour promouvoir une paix juste et durable. Il est possible pour la Russie de mettre
immédiatement fin à cette guerre en cessant ses attaques contre l’Ukraine et en
retirant complètement et sans condition ses forces et ses équipements de
l’ensemble du territoire ukrainien dans ses frontières internationalement
reconnues. Les membres du G7 ont de nouveau appelé la Russie à le faire
immédiatement.
- Afghanistan
9. Les membres du G7 ont fermement condamné la décision récente des Talibans
d’interdire aux femmes l’accès aux universités, de continuer à exclure les
filles des établissements d’enseignement secondaire et d’imposer d’autres
restrictions sévères à l’exercice par les femmes et les filles afghanes de
leurs droits et de leurs libertés fondamentales. Ils ont instamment demandé aux
Talibans de renoncer à l’exclusion des femmes de l’enseignement supérieur et de
revenir sans délai sur leur décision antérieure d’interdire aux filles l’accès
à l’enseignement secondaire. Les dernières mesures des Talibans, cumulées à
celles prises précédemment pour restreindre l’exercice par les femmes et les
filles afghanes de leurs droits et libertés fondamentales, sont extrêmement
inquiétantes et semblent constituer une politique systématique. La persécution
de personnes en fonction de leur sexe peut être considérée comme un crime
contre l’humanité en vertu du Statut de Rome, auquel l’Afghanistan est partie.
Les membres du G7 soutiennent la revendication de tous les Afghans de pouvoir
exercer leurs droits de l’Homme conformément aux obligations de l’Afghanistan
en vertu du droit international. Les mesures prises par les Talibans pour
bannir les femmes de l’espace public seront lourdes de conséquences pour les
relations entre nos pays et ces derniers.
- Passation de la présidence du G7 au Japon
10. Sous présidence allemande en 2022, les membres du G7 ont, avec leur
partenaires internationaux, démontré leur unité et leur détermination dans leur
soutien à l’Ukraine, en défendant leurs valeurs communes et leur attachement à
l’ordre international fondé sur des règles de droit qui s’articule autour de la
Charte des Nations Unies. Les membres du G7 poursuivront leurs efforts avec
leurs partenaires pour atténuer les conséquences mondiales de la guerre que la
Russie a déclenchée contre l’Ukraine, nuisant ainsi considérablement au pays et
aux plus vulnérables dans le reste du monde. Le G7 se tient prêt à poursuivre
et à approfondir ses engagements sous la prochaine présidence japonaise du G7
en 2023.
> [Déclaration des ministres des Affaires étrangères sur
les restrictions prises par les Talibans à l’encontre des femmes et des filles
(21 décembre 2022]
Les ministres des Affaires étrangères de l’Australie, du Canada, de la France,
de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, des Pays-Bas, de la Norvège, de
l’Espagne, de la Suisse, du Royaume Uni, des États-Unis et le haut représentant
de l’Union européenne condamnent fermement la décision récente des Talibans
d’exclure les femmes des universités, de continuer à exclure les filles des
établissements d’enseignement secondaire et d’imposer d’autres restrictions
sévères à l’exercice par les femmes et les filles de leurs droits de l’Homme et
de leurs libertés fondamentales en Afghanistan.
Les mesures d’oppression prises par les Talibans à l’encontre des femmes et
filles afghanes sont implacables et systémiques. Au cours des 16 derniers mois,
les Talibans ont publié pas moins de 16 décrets et ordonnances qui, entre
autres, limitent la liberté de mouvement des femmes, les obligent à se retirer
de la sphère professionnelle, exigent qu’elles soient couvertes de la tête aux
pieds, leur interdisent l’accès aux espaces publics tels que les parcs et les
salles de sport et laissent les veuves et les ménages dirigés par des femmes
dans une situation désespérée en raison de l’obligation de tutelle masculine.
Ces politiques montrent clairement le mépris des Talibans pour les droits de
l’Homme et les libertés fondamentales du peuple afghan.
L’ingéniosité et le dynamisme des femmes afghanes sont de toute urgence
nécessaires pour faire face aux besoins économiques et humanitaires
considérables du pays. Un Afghanistan stable, économiquement viable et en paix
à long terme n’est réalisable que si tous les Afghans, y compris les femmes et
les filles, peuvent participer et contribuer pleinement, équitablement et de
manière significative à l’avenir et au développement du pays.
Nous soutenons la demande des Afghanes et des Afghans de pouvoir jouir de leurs
droits, conformément aux obligations de l’Afghanistan vis-à-vis du droit
international. Par ces actions, les Talibans s’isolent encore davantage de la
population afghane et de la communauté internationale. Nous demandons
instamment aux Talibans d’abandonner immédiatement cette nouvelle mesure
oppressive interdisant l’enseignement universitaire pour les femmes et les
filles, et d’annuler sans délai la décision existante d’interdire l’accès des
filles à l’école secondaire.
Les politiques des Talibans visant à effacer les femmes de la vie publique
auront des conséquences sur la manière dont nos pays interagissent avec les
Talibans. Notre principale préoccupation restera le bien-être, les droits et
les libertés du peuple afghan.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Toutes mes pensées vont aux victimes de la
terrible fusillade à Paris ainsi qu’à leurs proches. Une enquête a été
immédiatement ouverte pour faire toute la lumière sur ce drame atroce. Merci
aux forces de l’ordre et aux pompiers pour leur intervention rapide.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Alors que l’épidémie d’influenza aviaire touche
durement notre territoire et plusieurs pays européens, j’ai souhaité me rendre
en Vendée, département très touché par le virus, afin de soutenir les acteurs
et professionnels des filières volailles.
En parallèle, le dispositif d’indemnisation pour l’épisode 2021/2022 s’accélère
avec une 1ère avance déjà versée et une 2nde pour les éleveurs qui le sera à partir
de la mi-janvier. Nous continuerons d’être au rendez-vous pour accompagner les
éleveurs.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> L’accord trouvé entre les syndicats et la SNCF
est une bonne nouvelle pour tous les Français. Preuve
que le dialogue social est la solution. J’ai néanmoins une pensée pour toutes
celles et ceux qui seront éloignés de leurs proches en ces fêtes de fin
d’année.
> L’accord sur la biodiversité à
la COP15 est un accord historique au sens propre du terme, et la formule
a été reprise par le secrétaire général de l'ONU et par plusieurs ONG. La
communauté internationale partait de quasiment rien. Le fait que l'on ait
réussi, même dans la douleur, à s'entendre à 196 pays est historique.
Ce n'est pas un texte au rabais : il y a une véritable ambition, avec la
protection de 30 % des terres, des mers, et aussi des espaces à restaurer
d'ici à 2030. La réduction des pesticides a été maintenue et nous avons tous
pris des engagements sur la baisse très importante des subventions néfastes à
la biodiversité. Il y a aussi un doublement des crédits des pays riches vers
les pays du Sud en trois ans et un triplement à l'horizon 2030. Enfin, un
accord a été trouvé sur les rétributions que doivent payer ceux qui exploitent
les ressources génétiques liées à la biodiversité.
> La COP16 permettra de disposer des indicateurs de
suivi, ligne par ligne, pour vérifier que chacun tient bien les objectifs
fixés.
> La protection de la biodiversité n'est plus l'angle
mort de l'écologie, à l'ombre de la lutte contre le réchauffement climatique.
C'est un élément à part entière. (…) Nous nous sommes mis d'accord sur un
niveau d'engagement financier supérieur à ce que nous avions auparavant
envisagé. Cela fait un an et demi que la France avait réclamé le doublement [20 milliards
d’euros. Cela marque aussi une avancée majeure. (…)
Les discussions ont été compliquées. Au sein du groupe des pays donateurs, nous
avons dit : « On nous demande d'augmenter les financements mais
est-on certains que les ambitions de fond sont là ? » L'enjeu
est d'avoir, en complément des financements, des mesures qui stoppent la perte
de biodiversité. Sans cela, vous videz la mer avec une petite cuillère !
Et nous avons aussi réclamé, et obtenu, que le tour de table soit élargi aux
fonds privés et non plus seulement aux fonds publics, car les entreprises ont
clairement leur rôle à jouer dans la préservation de la nature. (…)
À aucun moment le principe n'a été de dire que l'on envoie directement des
sommes. Le problème est que deux attentes s'opposaient. D'un côté les pays du
Sud exigeaient, à juste titre, une meilleure accessibilité des fonds, car ils
craignent des procédures trop complexes du Fonds pour l'environnement mondial
(FEM). De l'autre, les pays donateurs voulaient un processus de décaissement
qui soit sous contrôle. L'autre élément critique, c'est que nous voulions
pouvoir mobiliser les fonds privés. La solution adoptée consiste en un
« fonds dans le fonds », à l'intérieur du FEM qui dispose de
processus de contrôle solides et qui permettra, ce qui n'était pas le cas
jusqu'à présent, de mettre à contribution le secteur privé. Et rendez-vous est
pris dans deux ans à la COP16 pour voir s'il faut faire évoluer ce mécanisme.
> La Chine est arrivée à la COP15 en étant peut-être
moins impliquée que d'autres présidences en avance de phase, mais elle a su se
hisser à la hauteur de ses responsabilités.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Sobriété énergétique:
la baisse de notre consommation est le résultat d’une grande mobilisation.
Entreprises, administrations, collectivités, mais aussi citoyens que je veux
remercier. Nous avons montré que c’était possible, il faut maintenant tenir le
cap tout l’hiver !
> Pour avoir de l’électricité française
dans les 15 ans, nous avons besoin des énergies renouvelables. Il serait
incompréhensible que les députés s’opposent à loi ENR qui répond au défi
climatique & de souveraineté. Sauf à faire de la politique politicienne
contre l’intérêt des Français.
> En renforçant ces dispositifs de
soutien, nous voulons accélérer sur les rénovations globales de logements en
accompagnant mieux les Français dans le montage des dossiers et dans leurs
financements.
> Certificats
d’économies d’énergie : nous renforçons les moyens pour soutenir les
associations luttant contre la précarité énergétique et soutenir le covoiturage
et les mobilités douces.
François Braun (ministre
de la Santé et de la Prévention)
> Mes pensées vont aux victimes de la fusillade
mortelle à Paris ciblant la communauté Kurde, ainsi qu’à leurs proches. Merci
aux équipes de secours et aux soignants pour leur réactivité sans faille dans
la prise en charge des blessés après l'intervention des forces de l'ordre.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Après 6 mois de débats intenses au Parlement,
je fais le bilan avec vous ! Si on prend du recul face aux vociférations des
extrêmes et aux clashs des réseaux sociaux, où en est-on ? Des lois
essentielles adoptées grâce au compromis, et des textes importants à venir !
Alors que certains ne nous parlent que du 49.3 dont ils sont responsables sur
les budgets ... En 6 mois, 6 projets de loi ont été adoptés par de larges
majorités pour changer concrètement la vie des Français : pouvoir d'achat,
santé, sécurité, plein-emploi, écologie.
Dès juillet, le projet de loi de vigilance sanitaire a été adopté. Il met fin
aux régimes d'exception créés pendant la pandémie tout en mettant à disposition
des outils de surveillance du virus. Pour éviter que l'épidémie se propage de
nouveau, nous devons rester vigilants !
La première priorité du gouvernement a été de lutter contre l'inflation et de
protéger le pouvoir d'achat des Français. La loi sur le pouvoir d'achat
enrichie et votée par une large majorité des parlementaires a permis d'agir
immédiatement.
Dans la lignée de cette loi, un projet de loi de finances rectificative a été
voté pour permettre de débloquer 20 milliards d'euros pour continuer à protéger
les Français.
> Emmanuel Macron l'avait annoncé pendant sa campagne, nous voulons atteindre le
plein emploi d'ici la fin du quinquennat. Dans ce sens, la loi
assurance-chômage a été adoptée, première étape pour atteindre cet objectif
ambitieux !
Dans la perspective de l’organisation de grands événements sportifs, le
Parlement a adopté une loi donnant des moyens conséquents au Ministère de
l’Intérieur. Grâce à la LOPMI, ce sont 8 500 policiers et 200 brigades de
gendarmes en plus pour assurer notre sécurité !
La protection du pouvoir d'achat des Français est restée notre priorité tout au
long de ces six mois. Avec le second projet de loi de finances rectificative,
nous avons renforcé et prolongé les aides face à la flambée des prix de
l'énergie.
Et bien sûr l'écologie, avec le projet de loi pour accélérer le développement
des énergies renouvelables, en cours d'examen. Adopté à la quasi-unanimité au
Sénat, nous espérons que l'Assemblée fasse de même le 10 janvier prochain pour
avancer sur le combat du siècle !
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> En cette veille de fêtes, mes pensées vont vers
celles et ceux qui souffrent. Le combat que nous menons avec le Gouvernement
pour l’égalité et la dignité humaine nécessite de conjuguer toutes les
compétences. C’est en cette concorde des forces que je crois.
> [Femme agressée à Blois par son ancien compagnon : le
policier qui n'a pas pris sa plainte a été suspendu] Ce qui s’est passé à Blois
est contraire aux instructions données. C’est une faute individuelle. Cette
femme aurait dû être prise en charge. Ce drame ne doit pas être un frein à la
libération de la parole. Aux femmes victimes : n’hésitez pas à pousser la porte
d’un commissariat.
Olivier Becht
(ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des
Français de l’étranger)
> Très heureux d’avoir eu l’opportunité de
rencontrer le Prince Abdulaziz, ministre de l’énergie, avec lequel nous
partageons une volonté forte de renforcer nos liens pour faire face aux défis
de la transition énergétique.
Les entreprises françaises sont pleinement engagées pour accompagner l’Arabie
saoudite dans la transformation de son mix énergétique, notamment dans les
domaines du solaire et de l’hydrogène.
Carole Grandjean
(ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> L’hôtellerie-restauration est un secteur en
tension : il manque près de 200 000 salariés. Les lycées professionnels et les
CFA ont un rôle à jouer.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> [SNCF remboursera à 200 % les billets annulés] J’ai très
clairement demandé à la direction mardi un geste commercial inédit et exceptionnel.
J’ai parfaitement conscience que ça ne remplace pas un train pour Noël et un
week-end en famille. Mais nous devons respecter clients et usagers, et c’est
une mesure très forte.
> [Coût de cette grève à la SNCF] Sans doute une centaine
de millions d’euros. Ce n’est pas négligeable pour une entreprise de service
public que l’État a aidée à se redresser dans les derniers mois ! Un petit
nombre de grévistes a choisi l’option du blocage, alors que des dizaines de
milliers de cheminots ont participé aux élections professionnelles en novembre
et fait confiance à leurs représentants syndicaux, qui ont négocié des
augmentations substantielles. Donc oui au dialogue, non au désordre.
> [Grève à la SNCF] On peut et on doit toujours faire
mieux, mais c’est toujours facile de le dire après coup. Nous avons agi
jusqu’au bout pour éviter la grève, les syndicats n’y ont d’ailleurs pas
appelé. J’ai toujours fait la distinction dans ce conflit entre les
organisations syndicales et les grévistes Facebook. Nos démocraties sont de
plus en plus confrontées à ces mouvements spontanés qui se créent très
brutalement sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, les revendications ont du mal à se structurer, et touchent surtout
à un besoin de considération. Il ne faut pas justifier l’injustifiable, mais
cela nécessite sans doute d’avoir une écoute plus attentive au sein des
entreprises publiques et, comme l’a souhaité le Président, de réfléchir à des
dispositifs d’alerte sociale, de négociations internes à l’entreprise. C’est là
qu’il faut anticiper davantage. C’est le boulot des directions de ces entreprises
publiques, il est urgent d’y réfléchir.
> [Grève à la SNCF] Clairement, un malaise s’exprime car
certaines formes de représentations ne sont plus perçues comme adaptées. La
première réponse, c’est de montrer, sans relâche, que ceux qui représentent la
démocratie sociale et politique sont capables d’agir. J’ai distingué les
organisations syndicales des grévistes actuels. On aura des désaccords avec les
syndicats, notamment sur la réforme des retraites, mais il faut absolument
continuer le dialogue social, comme l’a indiqué la Première ministre. Si on
lâche, non seulement les travailleurs ne seront pas défendus, mais on sera dans
un désordre permanent, négatif pour tous !
> [Grève à la SNCF] On constate aujourd’hui que la
situation n’est pas satisfaisante. Le Président a demandé que l’on tire les
conséquences de cette grève en termes d’organisation interne à l’entreprise et
d’organisation de nos services publics dans des périodes chargées. On doit
faire mieux pour qu’il y ait des mécanismes d’alerte et de continuité.
> Dans notre loi et dans notre Constitution, le droit de
grève est garanti. La réquisition est une sorte de garde-fou, en cas d’atteinte
à l’ordre public. Les réquisitions sont strictement encadrées : on l’a vu
dans la grève des raffineries, où elles ont été utilisées en dernier recours,
de manière ciblée, pour quelques salariés et dans quelques cas d’urgence, sous
le contrôle du juge. Je me suis battu pour éviter les grèves le week-end du
Nouvel An mais je ne vendrai pas de fausses promesses aux Français : les
réquisitions ne peuvent pas régler le problème. C’est le dialogue social
responsable qui est notre seule voie.
> [Grève à la SNCF] Cet épisode est en effet d’autant plus
regrettable que la SNCF a été réformée, qu’elle a changé, qu’on investit
massivement depuis cinq ans dans les transports collectifs : on construit
quatre lignes de métro en Île-de-France, on investit 2 milliards d’euros
sur la ligne Paris-Limoges, on a triplé l’investissement total dans le
ferroviaire ces six dernières années… Mais, c’est vrai, cela met du temps à se
matérialiser. C’est pourquoi nous devons, aussi, avoir des réponses plus
rapides, en remédiant par exemple à la pénurie de conducteurs en Île-de-France
et dans les Hauts-de-France. Cela, c’est une réponse que nous pouvons apporter
dans les prochaines semaines ou les prochains mois, pas en 2030.
> [Mobilisation contre la réforme des retraites] Je ne
crois ni au scénario du pire, ni au fait que ça se passera forcément comme lors
des réformes précédentes. Dans les prochaines semaines, il faudra arriver à
combiner la poursuite d’un dialogue social et politique, le courage de
réformer, parce que c’est notre responsabilité politique d’appliquer le
programme sur lequel le président de la République a été élu, et aussi
l’adaptation des réformes aux différents secteurs, notamment celui des transports.
Mais il ne faut pas que l’idée qu’il puisse y avoir des oppositions, voire des
contestations, paralyse la réforme. Nos sociétés sont traversées par des
fractures, des fatigues, c’est vrai, et la réaction, très forte, des Français à
l’égard de cette grève de Noël dit quelque chose d’une volonté de répit après
le Covid, parfois d’une société à cran. Pour autant, une société fatiguée
renoncerait à son avenir en refusant les réformes.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Nous en sommes convaincus : la parentalité est
une dimension essentielle de la protection de l’enfance. Soutenir les
parents c’est aussi contribuer au bien-être des enfants.
Sonia Backès
(secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> [Attaque raciste à Paris contre les Kurdes] La
haine de l’autre n’a pas sa place dans notre République. Mes pensées vont aux
proches des victimes de l’intolérable attaque perpétrée cet après-midi, que je
condamne avec la plus grande fermeté.
Chrysoula
Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie
et des Partenariats internationaux)
> Écouter, dialoguer et avancer. C'est tout
l'esprit de notre partenariat avec le continent africain.
> La France est engagée pour la
paix et défend la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC. Avec le
Président Tshisekedi, nous avons eu un dialogue franc et constructif ce matin.
La RDC est un grand partenaire pour la France et pour l'Europe!
> Les pays africains, notamment la
RDC sont en première
ligne face au changement climatique et aux menaces sur la biodiversité. Aux activistes congolais
de l'environnement, j’ai rappelé qu’il ils portent aussi une grande partie des
solutions. La France
est à vos côtés!
Sarah El Haïry
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Atteintes aux valeurs de la République lors
d'une formation citoyenneté = procureure de la République saisie et suspension
de l’habilitation à former de l’association. Ma main ne tremblera jamais pour
protéger les jeunes des discours séparatistes.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> 28% des Français disent vouloir offrir des
produits de seconde vie pour Noël. Une solution bonne pour l'environnement,
mais également pour le pouvoir d'achat. Nous soutenons le réemploi des jouets
avec un fonds dédié de 10 millions d’€ d’ici 2027. Le modèle « produire,
acheter, réparer, réemployer » doit devenir la règle !
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Après la terrible attaque qui s’est produite à
Paris, mes pensées vont aux victimes, à leurs proches ainsi qu’à la communauté
kurde de France.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> L'école en tant qu'ascenseur social est une
question qui obsède le Président de la République à juste titre : avant le
chemin était balisé par la réussite, aujourd'hui ce n'est plus le cas.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Les Kurdes de France ont été la cible d’une
odieuse attaque au cœur de Paris. Pensées aux victimes, aux personnes qui
luttent pour vivre, à leurs familles et proches. Reconnaissance à nos forces de
l’ordre pour leur courage et leur sang-froid.
Sylvain Maillard (député)
> Nous voulons redonner le goût aux citoyens concernés d’aller voter.
Quand vous êtes électeur de droite dans le XXe arrondissement de Paris, vous
n’avez aucune raison d’aller voter puisqu’il n’y a aucune chance que votre
candidat l’emporte. C’est pareil quand vous êtes électeur LFI et que vous
habitez dans le XVIe arrondissement. Plus globalement, il faut redonner envie
de voter aux Parisiens qui, pour diverses raison, s’en vont habiter ailleurs.
Beaucoup votent dans la commune de leur maison de campagne quand ils en ont
une. On croise trop de Parisiens qui n’ont plus envie d’aller voter aux
municipales.
Nous voulons instaurer à Paris, Lyon et Marseille le même mode de scrutin que
dans n’importe quelle autre commune de France. C’est plus lisible et ça permet
aux habitants d’élire plus directement leur maire. La complexité c’est qu’il y
a des mairies d’arrondissement dans ces trois villes. Nous proposons donc un
système avec deux listes. Une première dont le but serait d’élire les
conseillers d’arrondissement qui se choisiront une tête de liste (le maire
d'arrondissement). Et une autre liste pour les conseillers de Paris qui éliront
eux-mêmes le maire. Le fonctionnement sera le même que partout ailleurs dans le
pays. N’oublions pas que c’est le conseil municipal qui élit le maire.(…)
Nous déposerons une proposition de loi à l'Assemblée, j’en serai cosignataire,
c'est certain. L’objectif étant que notre proposition soit adoptée avant les
Jeux olympiques de Paris 2024. Il n’y a pas d’enjeux municipaux avant. On a
encore le temps, les municipales sont dans plus de trois ans. Bien sûr, nous
allons travailler sur ce dossier avec les élus lyonnais et marseillais et
espérons déposer la proposition d’ici à la fin du printemps. (…)
Je pense qu’on va avoir une très large majorité à l’Assemblée et au Sénat. Qui
peut remettre en cause le mode de scrutin qui existe partout ailleurs en France
? Quel intérêt de garder un système assez injuste, daté, qui coupe les villes
en morceaux et qui affaiblit les mairies d’arrondissement ?
> La mairie de Paris est légitime, elle a été élue, il
n’y a aucun souci. On pense à l’avenir. Il faut actualiser ce mode d’élection.
Le système actuel n’a plus de raison d’exister, il est en vigueur depuis 1982.
Le système dans les communes fonctionne bien, étendons-le.
> [À Paris, l'équipe municipale de gauche dénonce un
tripatouillage] Ils ont tout à perdre dans un système plus démocratique. Ils
n’ont qu’une peur : qu’on change le système qui leur convient parfaitement. En
réalité, ça doit dépasser tous les clivages. Des LR, des LFI disent que oui, on
doit organiser autrement les élections. Je ne peux pas dire si ça changera quoi
que ce soit au résultat final. Je sais juste que ça redonnera envie aux
Parisiens de voter. Leur bulletin doit compter autant quel que soit l’endroit
où ils habitent dans la ville. C’est un rafraîchissement démocratique.
Aujourd’hui, Paris est découpée en deux. Il faut désormais permettre au maire
de dire qu’il est maire de toute la ville.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> 10 mois que l’Ukraine a été envahie. 10 mois
que les Ukrainiens se battent avec courage, malgré les bombardements, les
privations et le froid. Comme vice-présidente du groupe d’amitié France
Ukraine, je continuerai d’être à leurs côtés.
Bruno Millienne
(député)
> [Tribune: « Députés de la majorité présidentielle, il nous faut
montrer au pays que notre volonté réformiste et progressiste est intacte »]
Du résultat des urnes de juin est né un espoir : celui de retrouver un
Parlement fort, dont les élus, en bonne intelligence avec un gouvernement dans
l’obligation de composer avec eux, puissent transcender leurs idéaux
politiques, sans les renier, pour servir uniquement l’intérêt général et
aboutir à des consensus efficaces pour l’ensemble de nos concitoyens.
La réalité de ce que nous vivons depuis quelques mois est malheureusement tout
autre puisque les réflexes claniques restent bien ancrés dans le logiciel des
vieux partis.
Si les députés de la majorité présidentielle sont capables d’intégrer le
dépassement de soi – la plupart en ont déjà fait la preuve en rejoignant cette
majorité –, les oppositions républicaines semblent figées dans leur modèle
historique. Alors que Les Républicains, encore groggy de leur score à la
présidentielle, sont pétrifiés du fait de profondes divisions sur le choix de
leur futur chef, la gauche républicaine est, elle, engoncée dans cette alliance
mortifère avec La France insoumise, dans laquelle elle ne trouve pas de place,
au rythme des couleuvres avalées les unes après les autres. Je ne parle même
pas des extrêmes, dont le seul but est de faire tomber le gouvernement, allant
pour cela jusqu’à construire des alliances improbables…
Résultat : malgré tous les efforts déployés par la première ministre, dont
je tiens à saluer le courage et l’abnégation, ceux qui rêvaient d’un Parlement
puissant et responsable, jouant enfin le rôle central qui aurait toujours dû
être le sien, se retrouvent à regarder passer les balles en attendant un 49.3
ou une dissolution.
Nous sommes dans une posture défensive, presque attentiste, face aux
oppositions, incapables de reprendre la main, alors même que les Français – et
les très faibles mobilisations sociales du mois d’octobre l’ont montré – nous
font encore confiance pour faire avancer le pays.
Il nous faut réagir ! Il nous faut repartir au combat avec l’esprit de
2017, quitte à mourir debout, les armes à la main ! Il nous faut montrer
au pays que notre volonté réformiste et progressiste est intacte. Il nous faut
montrer au pays que nous poursuivons toujours cet idéal de libération de
l’économie assortie d’une forte exigence de justice sociale. Il nous faut
mettre nos oppositions républicaines face à leurs responsabilités en prenant à
témoin le pays : « Voilà où nous voulons aller,
suivez-nous ! »
Ne nous contentons pas d’une réforme paramétrique sur les retraites et
remettons sur la table la retraite par points, la seule à même de répondre au
besoin de justice sociale de nos compatriotes. Organisons enfin cette grande
conférence salariale et sociale qui permettra d’envisager une hausse efficace
et raisonnée des salaires. Construisons une grande loi d’accélération de la
production d’énergies renouvelables, de toutes les énergies renouvelables et
non seulement de l’éolien ou du photovoltaïque. Proposons une loi juste sur
l’immigration, sans compromission, qui reflétera à la fois la fierté de notre
pays d’être celui vers lequel se tournent les opprimés de ce monde mais aussi
sa fermeté vis-à-vis de ceux qui n’ont rien à y faire.
Monsieur le Président, reprenons les armes ! Repartons à la conquête des
Français ! S’ils nous suivent, les parlementaires du champ républicain le
feront aussi. Soyons offensifs, pour vous, pour nous, pour la France !
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> La France est dans son rôle
quand elle défend le peuple arménien.
> L’attaque qui a
coûté la vie à des Kurdes vivant en France est révoltante. Le peuple kurde doit
pouvoir se sentir en sécurité dans notre pays. Mes pensées vont aux victimes et
à leurs proches. Il est temps de comprendre que les discours de haine
conduisent à la violence.
Il existe deux types d’ingérence. L’ingérence des pays qui
veulent améliorer leur image. C’est ce que font le Qatar et d’autres Etats à la
fois par du lobbying ouvert et banal et, peut-être, par des moyens de
corruption tout à fait inacceptables. Et il y a l’ingérence de régimes
autoritaires qui veulent affaiblir et discréditer la démocratie. On trouve dans
cette catégorie-là la Russie de Vladimir Poutine, la Chine de Xi Jinping et la
Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Cette ingérence confirme que les démocraties
en tant que telles dérangent des dirigeants autoritaires, qui affirment à leur
population qu’elles sont inefficaces et dépassées. Souvent, ils voient leur
influence contrecarrée par l’attrait des populations pour l’Union européenne.
Le cas le plus emblématique est bien sûr l’Ukraine. Celle-ci a été confrontée à
l’action violente de la Russie à partir de 2014. Pas parce qu’elle était en
train d’entrer dans l’Otan – ce n’ était pas le cas – mais parce qu’elle se
tournait vers l’Union européenne et vers la démocratie. (…)
La Russie est l’Etat qui la pratique depuis le plus
longtemps et qui dispose de la palette la plus large en matière de moyens
d’action. On l’a vu avec les médias d’Etat de propagande, Russia Today et
Sputnik, qui, finalement, ont été suspendus. Ils sont décrits par leurs
dirigeants eux-mêmes comme des instruments de la guerre de l’information aux mains
du Kremlin. On le voit avec la galaxie d’Evgueni Prigojine (NDLR: le patron du
groupe Wagner), spécialiste de la désinformation par les trolls, les
influenceurs et les activistes. On le voit dans les cyberattaques répétées
contre des infrastructures, des services publics, contre le Parlement européen…
On le voit aussi à travers la fracture des élites dans toute l’Europe. Des
partis politiques, souvent mais pas que d’extrême droite, ont tissé des liens
forts avec le régime de Vladimir Poutine.
> La Russie a essayé de profiter des faiblesses de l’Europe.
Mais il est intéressant aussi de voir que la démocratie a une capacité de
résistance plus forte qu’elle ne le croit elle-même. La désinformation russe a
cherché, par exemple, à attiser les divisions internes au sein de nos
démocraties. Cela fut manifeste au moment de la crise des gilets jaunes en
France avec Russia Today, qui était très clairement derrière eux. Cette crise a
été significative ; loin de moi l’idée de dire le contraire. Mais la Russie a
tenté de mettre un maximum d’huile sur le feu. En définitive, le tissu
politique français a surmonté cette crise. Quand elles ont conscience de ce à
quoi elles sont exposées, nos démocraties résistent bien. On l’a observé
également lors de la crise du Covid. Beaucoup de responsables politiques à
l’extrême droite et à l’extrême gauche en Europe s’étonnaient que l’Union
européenne n’a pas autorisé immédiatement les vaccins russe et chinois,
considérant que cette position était motivée par de l’idéologie. On entendait
même certains se demander si un pays autoritaire n’était pas mieux armé qu’une
démocratie pour faire face à une crise sanitaire de cette ampleur. Mais le vent
a tourné. Tout le monde a compris assez vite que ces vaccins n’étaient pas
aussi efficaces qu’ils le prétendaient. Et qu’aussi bien le régime de Pékin que
celui de Moscou cachaient beaucoup de choses sur leur gestion de la pandémie.
Finalement, le continent ayant atteint le meilleur taux de vaccination et s’en
étant le mieux sorti, c’est l’Europe. Cela signifie que si on part battu en se
disant «c’est terrible, nous sommes attaqués», on rend service à ces régimes
autoritaires. D’une part, on a besoin d’exposer ce qui se passe et d’en prendre
la pleine mesure, et, d’autre part, de répondre à ces attaques avec les outils
démocratiques, et sûrement pas avec les méthodes des pouvoirs autoritaires.
> [Ingérence] L’UE a vocation à être pionnière. Prenez la
régulation d’Internet. Aux Etats-Unis, cela reste encore la loi de la jungle,
d’autant plus maintenant qu’Elon Musk, avec Twitter, fait ce qu’il veut d’un
«espace public privatisé». En Chine, c’est l’inverse, le contrôle social et la
réglementation à outrance vont dans le sens de l’absence de libertés. Personne
ne veut de ce «modèle». A l’échelle de l’Union européenne, on a pris le temps
de réfléchir, de mettre en place une première réglementation, qui nécessitera
sans doute des adaptations dans l’avenir, tout cela dans le cadre d’un débat
démocratique pour déterminer ce que l’on veut vraiment, c’est-à-dire protéger
la liberté d’expression, maintenir la capacité à débattre, et ne pas se laisser
manipuler. L’Union européenne a une responsabilité à assumer fièrement et sans
regarder ailleurs. On a trop longtemps négligé ces manipulations extérieures.
Beaucoup de choses ont été entreprises aux Etats-Unis à propos de l’ingérence
russe dans l’élection présidentielle de 2016, ou au Royaume-Uni à propos de
celle observée lors du référendum sur le Brexit. Des commissions d’enquête ont
été mises en œuvre par le Congrès américain et par le Parlement britannique. Je
me désole un peu que l’on n’a pas effectué un travail de fond comparable dans
les Etats membres de l’Union européenne.
> [Ingérence russe en Italie] Des articles de presse sont
parus sur les soupçons de collusion entre La Ligue de Matteo Salvini et la
Russie. Une enquête a été ouverte. Mais on a le sentiment qu’elle s’est
enlisée. Ce n’est pas le meilleur moyen d’entretenir la confiance envers la
classe politique. A propos du Qatargate, je tire mon chapeau au juge Michel
Claise et à l’efficacité d’une enquête qui, en quelques semaines et de manière
parfaitement confidentielle, a réussi à mettre au jour un flagrant délit, ce
qui est quand même assez spectaculaire. Je ne suis pas sûre d’avoir vu la même
efficacité dans la justice d’autres Etats membres, s’agissant de soupçons de
corruption venant du Qatar. On en parle beaucoup. On y fait beaucoup allusion.
Mais on ne voit rien de tangible…
> Le propre de l’Union européenne – on peut le regretter,
mais c’est comme cela – est qu’elle avance à travers les crises. Le Qatargate
est la crise dont le Parlement européen avait besoin pour cesser de croire que
l’autorégulation était suffisante. Evidemment, quand 99,9% des députés
européens font les choses en fonction de leurs convictions et de leur éthique
personnelle, on peut se dire qu’ils leur était difficile de se mettre à la
place des 0,1%. Mais maintenant que l’on ne peut plus nier que quelque chose de
gravissime s’est passé, on ne peut pas ne pas réagir. D’autant que toutes les
pistes pour un meilleur encadrement de l’activité du Parlement européen sont
sur la table depuis des années, qu’il s’agisse du caractère obligatoire du
registre de transparence, de son élargissement aux représentants d’Etats
étrangers, de la mise en place d’une commission d’éthique indépendante… Je
débats de ces questions depuis des années avec les présidents successifs du
Parlement européen. Je dois dire que la présidente actuelle, Roberta Metsola,
est beaucoup plus réceptive que son prédécesseur, David Sassoli, paix à son
âme. Depuis plusieurs mois, elle travaille au renforcement de la cybersécurité
de notre Parlement. La voix à suivre est connue. Je pense que la volonté
politique est là, du moins dans le chef de l’écrasante majorité des députés
européens. A côté de cela, il y a ceux qui parlent et ne font rien. On les
trouve à l’extrême droite et à l’extrême gauche. Je suis particulièrement
frappée de voir que la résolution sur le Qatargate n’a pas été votée par une
partie de l’extrême droite, alors qu’on a beaucoup entendu ses membres dénoncer
un scandale.
> Il n’y a aucune raison d’accepter que la Chine a
développé des postes de police clandestins dans plusieurs pays de l’UE pour
poursuivre de sa vindicte d’éventuels opposants. C’est un mépris de la
souveraineté européenne. C’est inacceptable. On a vécu la même chose avec
l’Azerbaïdjan et avec la Turquie. En 2013, trois opposantes kurdes ont été
assassinées à Paris. Des membres des Loups gris turcs [mouvement
ultranationaliste fondé en 1968] ont tabassé des Arméniens, des Kurdes. Les
Etats européens doivent arrêter de laisser faire. Ils doivent prendre des
mesures drastiques. La dissolution des Loups gris, décidée dans quelques Etats
européens, en est une. Il n’y a pas de raison non plus d’accepter que des
consignes de vote pour ou contre un homme politique européen soient données par
le parti au pouvoir en Turquie. Plusieurs actions peuvent être menées: exposer
les faits au grand jour, être beaucoup plus exigeant sur la transparence du
financement de certaines associations, s’interroger sur le modèle d’islam pour
l’Europe. La France, par exemple, s’accommode d’un islam consulaire: les
mosquées sont financées par des pays étrangers. Alors que l’on a connu
plusieurs générations successives de musulmans français, on peut se demander si
ce modèle n’est pas archaïque. Il faut aussi que la Commission européenne
s’abstienne de financer des associations religieuses, quelle que soit la
religion. Le Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et
d’étudiants (Femyso), qui a pignon sur rue auprès des institutions européennes,
est un organisme islamiste radical. Des évangélistes chrétiens américains font
campagne au Parlement européen contre le droit à l’avortement, c’est une
structure religieuse radicale. Les institutions européennes n’ont pas à
financer le fait religieux.
> Lorsqu’au congrès mondial des familles, à Varsovie,
vous trouvez côte à côte des évangélistes américains pro-Trump, des Polonais
proches du gouvernement actuel et des Russes supporters de Vladimir Poutine,
c’est quand même assez troublant. Qu’ont-ils en commun? De lutter contre les
droits des femmes, notamment le droit à l’avortement, et contre les droits des
minorités. Je pense que les régimes autoritaires n’ont plus d’idéologie à
proposer. Aujourd’hui, Vladimir Poutine est l’héritier de l’autoritarisme
soviétique mais sans l’idéologie communiste. Il s’invente une légitimité en se
dressant comme le meilleur défenseur des valeurs traditionnelles. Même chose
chez Recep Tayyip Erdogan, qui travaille à la fois sur la nostalgie d’une
société plus musulmane et d’une Turquie plus proche de l’Empire ottoman. A
défaut d’idéologie crédible, ces dictateurs adoptent des postures morales très
réactionnaires. Et c’est systématiquement les femmes et les minorités qui trinquent.
> La Chine multiplie les coopérations scientifiques et
universitaires. A priori, on trouve sympathique que des étudiants et des
chercheurs puissent échanger leur savoir. Mais on constate depuis des années
que la stratégie de Pékin est systématiquement de privilégier les partenariats
dans des domaines proches des intérêts de l’armée chinoise, et qu’une partie
des personnes envoyées dans nos universités et nos centres de recherche fait du
renseignement. Parallèlement, en finançant des instituts Confucius (NDLR:
établissements culturels publics implantés par la Chine à travers le monde) ou
en envoyant des étudiants chinois qui paient plus cher que les autres leurs
frais d’inscription, la Chine s’offre un droit de regard sur ce que le monde
universitaire occidental dit et écrit sur elle. On a péché par une immense
naïveté. Il est nécessaire d’agir, pour qu’on ne pille pas notre savoir-faire,
nos chercheurs, et pour ne pas se faire imposer notre façon de réfléchir sur ce
qu’est la Chine aujourd’hui.
> [Lutte contre les formes d’ingérence contemporaine] L’UE
doit s’armer. Sinon, elle finira pas payer très cher le prix de ces attaques
systématiques et incessantes contre ce qu’elle défend. Nos démocraties ne
doivent pas hésiter à assumer clairement ce qu’elles sont, ce qu’elles portent,
ce qu’elles veulent. Elles doivent tout simplement oser ce combat politique
sans s’excuser de défendre leurs valeurs. Mais le défi le plus grand, pour moi,
concerne ce que l’on appelle le «Sud global». Vous avez là des pays où le
niveau d’éducation n’est pas toujours aussi élevé qu’on le souhaiterait, et où
l’indépendance de la presse et son pluralisme sont souvent encore très
incomplets. Dans ce contexte, les populations sont ballottées au gré des
campagnes de propagande. Sur cette question en particulier, l’Europe est mal
armée parce que la propagande n’est pas notre manière de faire, la
désinformation non plus et heureusement, et parce que notre communication
institutionnelle est très archaïque. On a intérêt, là, à se réinventer
rapidement pour dire ce que l’on a à dire, sans imposer nos vues, mais pour
participer à la conversation…
Pascal Canfin
> [Opinion: «Deux mois aux résultats inédits pour le climat et le Green
Deal]
En à peine deux mois, l’Union européenne
vient de réaliser une série inédite d’avancées pour le climat et
l’environnement. Au cours de ces quelques semaines nous avons en effet mis un
point final à des textes majeurs du Green Deal. Retour sur des semaines (et des
nuits) de négociations intenses qui vont faire la différence pour le climat et
l’environnement, et vont nous permettre de respecter les objectifs du Green
Deal.
1 La politique climatique la plus
ambitieuse de la planète
La série de textes climatiques agréée en
cette fin d’année va nous permettre de remplir les objectifs légalement
contraignants de la loi climat européenne, à savoir une réduction de 55% de nos
émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 adoptée en juillet
2020. Nous allons même dépasser cet objectif, car nous avons renforcé les ambitions
de notre puits carbone (nos forêts et nos terres agricoles qui stockent du
carbone si elles sont correctement entretenues) pour atteindre un objectif de
réduction d’émissions de 57% en 2030. 2% de différence qui équivalent aux
émissions annuelles de l’Autriche, ce qui a permis à l’Union de tenir ses
engagements dans le cadre de la COP26 de dépasser sa contribution climat
précédente.
Listons ces sujets pour faire apparaître
l’ampleur du changement:
- Une législation pour prix du carbone
aux alentours de 100 euros: avec la réforme du marché du carbone européen,
l’industrie européenne voit son objectif de réduction des émissions passer de
43 à 62% en 2030 ce qui mettra durablement à 100 euros la tonne carbone tandis
que les permis de polluer seront drastiquement réduits, voire complètement
supprimés d’ici 2034 pour les secteurs de l’acier, de l’aluminium, du ciment,
des engrais, de l’hydrogène. C’est un sursaut d’ambition inédit: aucun marché
carbone dans le monde ne couvre autant de secteurs avec un prix du carbone
aussi élevé. Seule la Chine possède un marché du carbone sur une zone
géographique aussi étendue, mais celui-ci ne concerne que la production
d’électricité, loin de ce que nous faisons en Europe. L’un des enjeux majeurs
de ce texte a été l’extension du marché du carbone aux secteurs des transports
routiers et des bâtiments ; j’ai été depuis le début très sceptique sur une
mesure que je considère antisociale. Nous avons néanmoins obtenu des garde-fous
(entrée en vigueur en 2027, avec possibilité de repousser d'un an en cas de
prix de l'énergie aussi élevés qu'aujourd'hui, cap du prix du carbone à 45€/T
pour ces secteurs) qui rendent cette proposition politiquement acceptable.
- L’aviation et le maritime sous de
nouvelles obligations climatiques : pour la première fois le secteur du
maritime sera soumis à un prix du carbone tandis que le secteur de l’aviation
verra ses permis à polluer disparaître. Ces deux secteurs critiques pour la
transition devront payer le juste prix du carbone comme les autres secteurs
industriels.
- La voiture zéro-émission en 2035: ce
fut l’un des textes phares du paquet climat “fit for 55”. À partir de 2035,
chaque nouvelle voiture vendue en Europe sera une voiture zéro émission, ce qui
doit accompagner la montée en puissance de la voiture électrique, et la baisse
des émissions du secteur des transports routiers qui est toujours parmi les
plus polluants (25% de nos émissions). La Californie a depuis également passé
une législation similaire qui démontre notre capacité d'entraînement sur le
sujet, et l’émergence d’un marché solide pour les voitures zéro émission.
- Des objectifs climatiques pays par pays
revus à la hausse: à l’issue de ces négociations, chaque État voit sa feuille
de route de décarbonation pour les secteurs de l’agriculture, des transports et
des déchets renforcée. Chaque objectif national a augmenté de plus ou moins
10%, ce qui est significatif pour des pays d’Europe centrale comme la Bulgarie
ou la Roumanie car ils n’étaient auparavant soumis à aucun objectif climatique
dans cette législation.
- Un objectif d’amélioration de nos
écosystèmes forestiers et agricoles pour améliorer leur stockage carbone. Comme
dit précédemment, la nouvelle législation européenne sur l’usage des terres
inclut un objectif de puits carbone de 310MTCO2eq en 2030, soit environ 15% de
plus qu’aujourd’hui. Il s’agit d’un élément clé pour atteindre la neutralité
carbone en 2050 notamment et c’est cette législation qui nous permet
d’atteindre -57% de réduction d’émission en 2030, dépassant les -55% légalement
contraignant.
2 Des règles du jeu au service du climat
et de l’environnement - une nouvelle politique industrielle et commerciale
L’autre changement majeur du Green Deal,
qui amplifie la force de notre ambition rehaussée en matière climatique, réside
dans sa volonté d’imposer des règles du jeu commerciales et industrielles qui
sont bénéfiques pour la transition écologique.
C’est ainsi qu’en parallèle de la
législation sur les voitures zéro-émission, nous avons adopté une législation
sur les batteries qui définit des standards élevés à respecter pour pouvoir
opérer sur le marché européen, ce qui dès lors va donner un avantage aux filières
européennes de ce secteur. Nous le voyons déjà se matérialiser concrètement
avec l’émergence de la “vallée de la batterie” dans les Hauts-de-France avec
Verkor à Dunkerque, AESC/Envision à Douai et Stellantis à Douvrin. Pour ce qui
est de la présence des bornes de recharge indispensables à l'utilisation
massive de voitures électriques, la législation
AFIR définit des objectifs nationaux de
déploiement afin que les infrastructures suffisantes soient à disposition des
conducteurs de véhicules électriques.
De même, le renforcement de notre
ambition sur le prix du carbone est complétée par l’imposition d’un prix du
carbone sur les importations concurrentes qui jusqu’alors ne le payaient pas.
Ce mécanisme d’ajustement carbone, “taxe carbone”, aux frontières est une
première mondiale qui va nous permettre d’en faire plus pour le climat tout en
empêchant les concurrences déloyales en provenance de pays beaucoup moins
ambitieux que l’Europe sur le plan climatique. L’acier, l’aluminium le ciment,
les engrais, l’électricité, l’hydrogène en bénéficieront dès 2026, et les
utilisateurs de ces produits, les voitures et les sous-traitants de la chaîne
automobile par exemple, en bénéficieront également car la Commission européenne
devra faire une proposition législative en 2025 pour les couvrir si un risque
de fuite carbone fort est avéré. À cette date, des solutions législatives
seront aussi présentées pour éviter les écarts de compétitivité de nos
entreprises sur les marchés export. Avec ce mécanisme, l’Europe connecte les
règles du jeu commerciales et les règles du jeu climatiques. C’est une première
mondiale qui nous permet de mieux reprendre le contrôle sur la mondialisation,
et sur laquelle nos homologues américains démocrates et républicains sont en
train de travailler.
Enfin, nous avons conclu les négociations
d’une autre première mondiale début décembre avec le règlement sur la
déforestation: aucun produit du cacao, du café, du soja, du bois, du caoutchouc
ou de l’huile de palme ne pourra pas être commercialisé en Europe si
l’importateur ne peut pas prouver l’origine de ce produit via des coordonnées
géographiques, et que ces mêmes coordonnées n’indiquent qu’une forêt n’a pas
été rasée avant le 31 décembre 2020 pour sa production. Et d’ici un an, des
écosystèmes particulièrement vulnérables comme le Cerrado brésilien feront
l’objet d’une proposition législative pour être directement intégrés dans la
loi. C’est une mesure radicale et inédite qui utilise la force de notre marché
intérieur pour imposer nos normes. C’est la vision de l’Europe puissance que je
défends depuis 2019 au Parlement européen.
3 Poursuivre le Green Deal pour réduire
nos dépendances et assurer notre autonomie stratégique
Que ce soit la pandémie du Covid ou bien
la guerre en Ukraine, aucun de ces événements géopolitiques majeurs n’a remis
en question le bien-fondé de notre action climatique. Au contraire, ils ont
renforcé la conviction que plus de transition signifie moins de dépendance.
Nous allons ainsi achever la partie “énergie” du paquet climat “fit for 55” en
début d’année prochaine, notamment en portant nos objectifs d’énergies
renouvelables à 45% en 2030 contre 20% aujourd’hui, un doublement en moins de
10 ans.
Néanmoins, la situation des prix de
l’énergie ainsi que les décisions américaines prises dans le cadre de l’IRA
nous obligent à définir les bonnes réponses pour continuer à construire notre
souveraineté européenne, et notamment pour assurer la présence d’une industrie
à la pointe de la décarbonation sur notre continent. Les récentes décisions
européennes sur le cap du prix du gaz sont une première brique, mais nous ne
pouvons pas faire l’économie de mesures fortes par exemple de nouveaux emprunts
en commun afin d’assurer l’unité intra-européenne (certains États membres au
contraire de l’Allemagne n’ont pas les marges de manœuvre budgétaires pour
investir massivement dans leur économie).
En deux mois, nous avons conclu une série
de textes législatifs qui vont changer la donne. Une telle ambition est inédite
sur la planète et participe à faire de l’Europe une puissance souveraine verte.
De nombreux défis nous attendent encore pour l’année 2023.