Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Loi sur l’immigration] Ce texte, qui arrive en début de quinquennat,
vient concrétiser les engagements pris par le Président de la république durant
sa campagne. Il vise au moins trois révolutions. La première porte sur
l’intégration, qui réussit moins bien dans notre pays car elle est l’oubliée
des politiques publiques depuis de très nombreuses années - d’où notre volonté
de conditionner le titre de séjour à la réussite d’un examen de français. La
deuxième porte sur les attentes de respect de nos règles vis-à-vis des
étrangers présents sur notre sol: c’est pourquoi nous souhaitons «mettre fin à
la fin» de la double peine. Quant à la troisième, elle porte sur le travail.
> [Loi sur l’immigration] Premier objectif : garantir l’intégration par le travail, le respect des
principes et valeurs de la République et le français :
- Conditionner la délivrance d’une carte
de séjour à la maîtrise d'un niveau minimal de français.
-Engagement à respecter les principes de
la République.
- Sortir de l’hypocrisie en permettant aux étrangers en situation irrégulière
qui travaillent dans des secteurs en tension (comme le bâtiment ou la
restauration) de pouvoir obtenir un titre de séjour.
- Renforcer les sanctions contre les entreprises qui emploient des clandestins.
Deuxième objectif : éloigner les
étrangers représentant une menace pour l’ordre public
- Plus de 3 200 étrangers délinquants
déjà expulsés depuis deux ans. C’est inédit mais il faut aller plus loin, en
élargissant les critères permettant d’expulser les étrangers.
- Permettre la prise d’empreintes digitales par la contrainte afin faciliter
l’identification et donc l’éloignement.
- Mettre fin à la possibilité de placer des mineurs de moins de 16 ans en CRA.
Troisième objectif : Sanctionner
l’exploitation des migrants et contrôler les frontières
- Criminaliser les passeurs qui seront
désormais passibles de 15 ans de prison
- Durcir les sanctions contre les
marchands de sommeil, souvent complices des passeurs
- Rendre possible l’inspection visuelle des véhicules pour les policiers dans
une bande des 20 km autour des frontières car désormais les passeurs utilisent
des plus petits véhicules.
- Permettre le refus de visa aux étrangers ayant fait l’objet d’une OQTF
antérieure
Quatrième objectif : Engager une réforme
structurelle de notre organisation de l’asile Aujourd’hui, les recours peuvent
durer plusieurs années. C’est bien trop long ! Il faut une grande réforme de simplification du contentieux
et de notre organisation de l’asile afin de réduire les délais.
> [Loi sur l’immigration] Si la droite le veut, il lui
appartiendra de modifier les critères des titres de séjour. Nous partons sur
trois ans dans le texte de départ, mais il s’agit, son nom l’indique, d’un
«projet» de loi, sur lequel la discussion va s’engager. Idem avec les autres
sujets: nous verrons bien ce que proposent LR et les centristes, et nous serons
très ouverts. J’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas de refus de principe de
leur part sur le titre de séjour en tant que tel, mais plutôt la crainte d’un
appel d’air… Nous tenons donc à le réaffirmer ici: il n’en est pas question. (…)
Une partie des LR a bien compris que nous faisons des propositions de bon sens.
Je le sais parce que j’en viens: tout ce que les LR ont toujours demandé sur
l’immigration, nous le proposons. Les LR ont toujours demandé la simplification
du droit des étrangers, nous le proposons. Les LR ont toujours demandé la lutte
contre la délinquance des étrangers, nous le proposons. Les LR ont toujours
demandé l’intégration par la langue, nous le proposons. Les LR ont toujours
demandé que les étrangers respectent les valeurs de la République et de notre
pays, nous le proposons.
> [Loi sur l’immigration] Sans vouloir jouer les
provocateurs, je vous rappelle que 20 % des médecins qui nous ont soignés
en France pendant le Covid sont étrangers, et que beaucoup de prêtres présidant
nos paroisses le sont aussi.
> [Loi sur l’immigration] Nous prenons plusieurs mesures
d’ordre public. D’abord, toute personne éloignée sur la base d’une OQTF ne
pourra pas demander de visa pendant cinq ans. Ensuite, la «double peine» sera
rétablie pour tous les étrangers condamnés à des peines d’au moins dix ans de
prison - cinq ans en cas de récidive. Violences envers les femmes, fraude,
trafics… La délinquance est souvent causée par des multirécidivistes: ils
seront expulsés. Enfin, nous durcissons les sanctions contre les «profiteurs»
de l’immigration irrégulière: passeurs - cela devient un crime ; marchands
de sommeil - ce sera une circonstance aggravante ; et employeurs véreux.
Nous luttons contre ce continuum.
> [Loi sur l’immigration] Le président de la République a
fait une loi lors de son premier quinquennat. Une seconde loi pour le nouveau
mandat ne paraît pas anormale. En outre, l’immigration est par nature
changeante, puisqu’elle dépend de nos relations avec le monde, et ce monde
change. Notre système d’immigration est l’un des moins mauvais d’Europe, même
s’il reste largement perfectible. Notre projet de loi est très ferme et rompt
avec un certain nombre de laisser-aller habituels.
> [Affaire de de l’Ocean Viking] D’abord, je constate que
l’Italie a repris trois bateaux depuis cette affaire. Nous le notons, et les
remercions d’appliquer droit de la mer, comme le demandait la France, après
notamment le sommet des ministres de l’Intérieur que nous avions réclamé en
urgence et qui a rappelé que c’est effectivement au port le plus proche
d’accueillir ces bateaux. Ensuite, on voit bien que notre droit n’était pas
adapté à ces situations d’afflux migratoire. En lien avec le garde des Sceaux,
nous allons donc le modifier, afin que le juge des libertés et de la détention
bénéfice d’un délai plus long pour pouvoir s’organiser. Le délai de
présentation devant le juge des personnes en situation illégale sera doublé. Il
passera de 24 à 48 heures. En matière migratoire, prévision est mère de
sûreté.
> [Demande d’asile] Nous ne sommes ni trop généreux, ni
laxistes. La France n’est pas particulièrement attractive pour les demandeurs
d’asile. Nous en accueillons deux fois moins que l’Allemagne (14 % contre
22 % des demandeurs d’asile enregistrés en UE). Soit, au bout du compte,
environ 30 000 personnes. Notre système n’est donc pas laxiste, mais
il est trop lent. Comme un demandeur d’asile n’a une réponse définitive qu’au
bout de douze à dix-huit mois en moyenne, il a le temps d’avoir une nouvelle
vie sur le territoire: il peut avoir un enfant, devenir autoentrepreneur, être
embauché irrégulièrement… Résultat, il peut prétendre à un titre de séjour et
devenir un «ni-ni»: ni régularisable ni expulsable. Pour éviter cette
situation, nous voulons réduire l’ensemble des procédures d’asile à neuf mois
maximum. L’efficacité de notre stratégie tient en sa rapidité. C’est le sens de
la grande simplification prévue dans ce projet de loi.
> Nous retrouvons une relation classique en matière
migratoire avec nos amis, pays du Maghreb, et plus largement avec les pays
africains. Nous avons des chiffres de plus en plus satisfaisants, avec un
retour à un niveau d’avant crise sanitaire. Sont notamment concernées les
personnes considérées prioritaires - soit en lien avec activités terroristes,
soit avec des casiers judiciaires. Concrètement, lors de l’évacuation de la
«colline du crack», à Paris, une quarantaine de trafiquants ou de consommateurs
délinquants ont pu être reconduits à la frontière en quelques jours. Enfin, ce
n’est pas un blanc-seing et nous suivrons ce sujet très attentivement.
> [Reconduites à la frontière] D’une part, nous avons
largement amélioré nos relations avec les pays africains, dont ceux du Maghreb
grâce à l’action du président de la République: les éloignements sont en hausse
de 25 % par rapport à l’an passé. D’autre part, le projet de loi comporte
trois mesures pour mieux contrôler les frontières. D’abord, l’obligation de
prendre les empreintes aux frontières, après avis du procureur de la
République. Ensuite, la possibilité d’inspecter les véhicules de moins de
9 places, alors que - bizarrerie de notre droit - seules les camionnettes
peuvent l’être aujourd’hui. Enfin, une fiche biométrique permettra
d’enregistrer tout étranger arrivé sur le sol européen. Les douaniers,
policiers et gendarmes auront accès à des fichiers connectés à l’échelle
européenne pour savoir si l’étranger est en situation régulière ou non, s’il
est visé par une OQTF, s’il est signalé, etc. Bref, si des étrangers n’ont
pas de papiers, on les aura pour eux. C’est une révolution pour le droit des
étrangers, qui nous permettra d’être plus efficaces dans le contrôle de nos
frontières.
> Pour Mayotte, nous travaillons un texte de loi
spécifique, qui inclura une restriction de l’accès à la nationalité et des
mesures de protection des frontières conformément à la demande du président de
la République. Ce département connaît une immigration irrégulière inacceptable,
pour laquelle nos lois ne sont pas adaptées.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La France condamne avec la plus
grande fermeté la décision profondément choquante annoncée hier par les
Talibans d’interdire aux femmes l’accès aux universités d’Afghanistan.
Cette décision vient s’ajouter à la liste
des innombrables violations et restrictions aux droits et libertés
fondamentales des Afghanes prononcées par les Talibans, telles que
l’interdiction d’accès des filles aux écoles secondaires, l’imposition dans
l’espace public du port du voile intégral couvrant également le visage, ou
encore les nombreuses restrictions d’accès à l’emploi pour les femmes et à leur
liberté de déplacement. Ces violations graves des droits et libertés
fondamentales commises par les Talibans sont absolument inacceptables.
Cette décision démontre une nouvelle fois
que les Talibans poursuivent une politique de répression et d’exclusion
systématique de la moitié de la population de l’Afghanistan, ce qui compromet
gravement la stabilité et le développement à long terme du pays, de même que
ses relations avec le reste du monde. La France rappelle son engagement
constant en faveur d’un droit universel à l’éducation et son attention particulière
à la défense des droits des filles, des adolescentes et des femmes. L’accès à
l’éducation des Afghanes est fondamental pour le développement durable et
équitable de la société afghane.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> j’ai annoncé, la généralisation des chiens
d’assistance judiciaire pour mieux accompagner les enfants victimes. Être aux
côtés des victimes tout au long de la procédure, c’est la mission du ministère
de l’Education.
Pour mieux prendre en charge les enfants victimes,
l’implication de tous est indispensable. Je veux remercier ceux qui s’engagent:
magistrats, avocats, greffiers, policiers et gendarmes, psychologues mais aussi
les associations.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Sur la base aérienne projetée au Levant, auprès
des aviateurs français déployés pour assurer un soutien aérien à nos
partenaires dans la région dans leur lutte contre le terrorisme. 365 jours par
an, nos armées assurent notre sécurité collective.
> Je me suis entretenu avec Khalid
bin Salman. Nous avons souligné notre attachement commun
au partenariat de défense historique qui existe entre la France et l'Arabie
Saoudite. Renforcer le dialogue concernant la sécurité et la stabilité du
Moyen-Orient et de l'Europe est une priorité.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Loi sur l’immigration] Ce texte court, équilibré et ambitieux,
accepte de regarder les choses en face, avec pragmatisme et réalisme. Notamment
pour ce qui concerne l’immigration économique et l’intégration par le travail.
Dans certains cas, et pour certains pays d’origine, nous allons donc autoriser
l’accès au travail rapide pour les demandeurs d’asile. Ainsi, un arrêté sera
régulièrement mis à jour pour déterminer la liste des pays concernés. De même,
nous voulons créer un titre de séjour pour les métiers en tension. Nous
proposons qu’il soit accessible aux étrangers présents sur le territoire depuis
au moins trois ans, et qui ont une ancienneté professionnelle d’au moins huit
mois. Ces critères seront discutés et, nous l’espérons, adoptés par le
Parlement. Cette mesure a suscité beaucoup de commentaires, mais elle est
utile, pour protéger les salariés et simplifier la vie des chefs d’entreprise.
> [Loi sur l’immigration] Je crois que notre majorité
tient à cette mesure, et qu’une partie de l’opposition est en attente
d’éléments qui puissent rassurer. Le fait de créer un titre de séjour et
d’inscrire dans la loi les critères d’accessibilité de cette carte est, selon
nous, de nature à lever les éventuelles interrogations. Par ailleurs, le texte
prévoit d’ores et déjà une date butoir - fixée au 31 décembre 2026 -, et
une évaluation de la mesure par le Parlement avant qu’elle ne soit pérennisée.
> [Loi sur l’immigration] On pense que les mesures de
régulation concerneront quelques milliers de personnes par an. Donc on n’est
pas du tout dans la régularisation massive. Tout sera examiné au cas par cas.
Fermer les flux et mettre fin à l’hypocrisie, c’est aussi faire en sorte que
ceux qui se prêtent volontairement au recrutement de travailleurs étrangers
sans droit au séjour et au travail soient sanctionnés plus vite. Nous allons
créer une amende administrative de 4000 euros par emploi d’étranger sans
titre qui pourra être dressée par le préfet lors de la constatation de
l’infraction.
> [Loi sur l’immigration] Notre texte apportera
d’ailleurs une nouveauté avec la création d’un titre de séjour spécifique pour
les talents étrangers de la médecine et de la pharmacie, par exemple, avec la
possibilité de donner un statut régulier à des praticiens. Il serait lié à un
système d’évaluation des connaissances. Ceci pour s’assurer précisément d’un
niveau minimum avant de leur délivrer un titre de séjour pluriannuel.
> [Loi sur l’immigration] Nous voulons sanctionner plus
facilement ceux qui, délibérément, ont recours à des travailleurs illégaux avec
la création de l’amende administrative de 4000 euros par emploi d’étranger sans
titre. Nous attendons aussi que les chefs d’entreprise participent à l’effort
d’intégration, en permettant aux salariés d’effectuer des formations au
français, en partie sur leurs heures de travail. Nous aurions pu leur imposer
une contribution supplémentaire pour financer ces formations ; nous avons
préféré une participation en nature sous forme d’heures libérées.
> [Aider les chômeurs français en priorité] Nous ne
faisons que cela, et cela se mesure à l’aune de notre investissement pour la
formation, l’aide à l’apprentissage, ou l’insertion par l’activité économique.
Derrière les deux millions de chômeurs en question, il y a des chômeurs de
nationalité française comme de nationalité étrangère. Notre priorité absolue
est de donner du travail à tous. Par ailleurs, que l’on soit en croissance ou
en récession, pour les personnes de nationalité étrangère, le taux de chômage
qui les touche est deux fois supérieur au taux de chômage moyen de la population.
Ce qui démontre qu’il y a du travail à faire sur les questions de formation et
d’intégration. Cela explique aussi notre volonté de n’avoir recours à
l’immigration économique non communautaire que de manière subsidiaire.
> Je salue le feu vert du Conseil
de l’UE sur la directive visant à rendre les rémunérations plus transparentes
et à réduire l’écart salarial entre les genres. Une étape majeure pour ce
texte, et le principe de l’égalité des rémunérations à travail égal.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> [Tribune: « Pourquoi nous devons réformer l’école »]
Notre système scolaire est le symbole le plus vif et le pilier essentiel de
notre République. Depuis la fin du XIXe siècle, le travail des
professeurs, le maillage des écoles, l’élaboration des programmes ont permis à
des générations d’enfants de devenir des citoyens éclairés. Cette réalité s’est
étendue progressivement à un nombre croissant d’élèves : les enfants du peuple
sont entrés au collège, puis au lycée.
L’éducation nationale est une formidable institution, bien éloignée de la fameuse
caricature du « mammouth ». L’engagement de ses personnels est
remarquable : au quotidien pour faire progresser les élèves ; lors de
la crise sanitaire en préservant la mission d’éducation contre vents et
marées ; face aux grands enjeux de notre monde, aux mutations de la
société, à la remise en cause du principe de laïcité, aux demandes multiples de
l’institution, des élèves, des parents, parfois face aux pressions et aux
menaces.
Et pourtant, les constats sont durs. Ils concernent la crise du recrutement des
professeurs, plus aiguë lors de chaque rentrée. Ils concernent le niveau des
élèves, dont les comparaisons internationales révèlent les lacunes
préoccupantes. Ils reflètent également l’expérience quotidienne des
établissements, où les horaires annuels dans chaque discipline peinent
à être couverts. Ils conduisent à la défiance générale, marquée par la
montée en puissance du secteur privé et par le scepticisme exprimé d’une partie
des parents. Un Français sur deux ne fait pas confiance à l’institution
scolaire, bien que les trois quarts d’entre eux fassent confiance aux
professeurs. A l’heure où pourtant le système scolaire conduit 80 % des
élèves au bac, les Français doutent encore massivement de notre école.
Il y a bientôt quatre-vingts ans, le ministre de l’éducation nationale, Jean
Zay, arrêté et incarcéré par le gouvernement de Vichy, se demandait de quoi « l’enseignement
humaniste » avait manqué, en rigueur, en force de conviction, en fermeté,
pour être ainsi battu par le fascisme. Depuis sa cellule, il en appelait à un « équilibre
nécessaire entre la générosité de [notre] tradition culturelle et les
nécessités vitales du monde moderne ».
Aujourd’hui, en des temps moins tragiques, nous devons d’une façon renouvelée
défendre l’humanisme de notre école, pour former les citoyens de demain, tout
en la rendant suffisamment efficace pour répondre aux besoins du pays, dans le
contexte des bouleversements climatiques et du retour de la guerre sur le
territoire européen. Nous avons plus que jamais besoin de connaissances
solides, de raisonnements éclairés, pour tous.
Malgré des avancées majeures, qui ont notamment permis de soutenir les
premières années de l’école primaire et qui montrent des résultats
encourageants, le chemin est encore long pour affermir la promesse républicaine
de l’école.
Des actions fortes ont d’ores et déjà été lancées depuis six mois : les
mathématiques ont été rétablies pour tous les élèves de 1re du lycée général,
et elles seront valorisées tout au long du parcours scolaire ; le niveau
de nos élèves en langues vivantes va être amélioré grâce à des mesures
ambitieuses ; plus de confiance est accordée aux équipes pédagogiques,
avec tous leurs partenaires, pour concrétiser sur le terrain les principes du
Conseil national de la refondation (CNR) souhaité par le président de la
République et la première ministre. Mais nous avons encore beaucoup à faire.
Mon action répond à trois exigences.
La première exigence reste le niveau scolaire des élèves. Les résultats aux
évaluations nationales et internationales ne sont pas satisfaisants. Disons-le
clairement : le niveau d’ensemble baisse ! Nous devons progresser en
fixant des objectifs ambitieux.
Les tests en orthographe, en lecture, en calcul, en langues vivantes indiquent
qu’il faut encore insister sur les enseignements fondamentaux, en particulier
en CM1, CM2 et 6e. La rupture entre le CM2 et la 6e est trop forte. Elle
renforce les inégalités scolaires plutôt qu’elle ne les réduit. Il faut donc
faciliter le passage de l’école primaire au collège, en proposant des choses
simples : travailler régulièrement l’orthographe, la conjugaison et la grammaire,
consolider encore ou approfondir le français et les mathématiques en 6e.
Les évolutions des classes de 5e, 4e, 3e feront l’objet d’une concertation.
Elles intégreront notamment les engagements présidentiels relatifs à la
découverte des métiers à partir de la classe de 5e, aux deux heures de sport
supplémentaires qui concernent d’ores et déjà 640 collèges. Elles
prépareront les élèves pour aborder le lycée en ayant les connaissances
nécessaires pour leur réussite et leur orientation.
La deuxième exigence est l’égalité des chances. Notre système doit continuer à
faire émerger l’excellence sous toutes ses formes, tout en permettant à tous de
l’atteindre. Pour cela, nous devons lutter contre tous les déterminismes
sociaux et toutes les assignations. Une école qui, tout en la promettant,
n’accorde pas l’égalité produit non seulement des injustices, mais aussi une
défiance et un sentiment de colère dans les classes populaires.
Nous avons récemment publié les indices de positionnement social des collèges
et nous le ferons prochainement pour les lycées. Ils démontrent l’existence de
forts écarts sociaux dans la carte scolaire, alors que nous savons que la
mixité est un facteur de réussite pour tous.
J’annoncerai dans quelques semaines un éventail d’actions visant à favoriser la
mixité. Des objectifs seront assignés aux recteurs d’académie, qui, en lien
avec les collectivités territoriales, pourront notamment agir sur les
affectations scolaires. L’enseignement privé sous contrat devra apporter sa
contribution à cet effort. Dans le même temps, j’engagerai le chantier de la
refonte de la carte de l’éducation prioritaire.
Le lycée professionnel doit faire l’objet d’une réforme en profondeur, conduite
par la ministre déléguée à l’enseignement et à la formation professionnelle.
Trop d’élèves décrochent encore, souvent mal orientés. D’autres maîtrisent
aussi insuffisamment les savoirs fondamentaux. Favoriser à la fois l’insertion
dans l’emploi, insuffisante à ce stade après le diplôme, ainsi que la réussite
dans l’enseignement supérieur est une ardente obligation pour l’avenir des
élèves mais aussi pour préserver la force économique du pays.
Tous les élèves sont concernés par cet objectif d’égalité des chances. Pour
cela, nous allons poursuivre l’objectif d’une école pleinement inclusive en
engageant une nouvelle étape, pour permettre à chaque jeune en situation de
handicap de trouver une place à l’école. Augmenter la présence des filles dans
des filières scientifiques et techniques. Permettre à chacun de réussir dans
l’enseignement supérieur, voilà encore des enjeux fondamentaux. Il faut aussi
donner à chaque jeune la possibilité concrète de s’émanciper, de se dépasser,
d’envisager l’avenir sans fatalisme. C’est oser transcender la représentation
des possibles, souvent trop restreinte et marquée par l’autocensure.
La troisième exigence est d’améliorer le fonctionnement de l’école.
L’organisation du système scolaire amène aujourd’hui la perte d’environ
quinze millions d’heures d’enseignement par l’incapacité du système à
remplacer les professeurs absents, qu’ils soient malades ou mobilisés par la
formation ou les corrections d’examens.
L’attractivité du métier de professeur est en berne. Les inscriptions au
concours de recrutement sont deux fois moins importantes qu’il y a deux ans.
Nous répondons à cela d’une double manière, avec l’appui d’un budget de
l’éducation nationale en hausse de 6,5 % pour 2023. D’abord par la
revalorisation salariale qui interviendra en 2023 : elle sera
importante et contribuera à redonner aux enseignants la place qui doit être la
leur dans le pays, tout en attirant davantage de candidats. Ensuite par un
changement structurel grâce à un nouveau pacte avec les professeurs, qui,
par l’évolution de leurs missions, pourront mieux accompagner chaque élève,
assurer des remplacements de courte durée, se former hors du temps
d’enseignement, etc.
En outre, nous allons repenser les modalités de recrutement, pour mieux gérer
le quotidien des professeurs, leurs carrières, leurs mutations, par une
meilleure gestion des ressources humaines. Il faut aussi redonner les marges
d’initiative qui manquent tant aux enseignants, cesser de les infantiliser dans
un fonctionnement uniquement descendant. Les premiers projets issus du CNR sont
encourageants pour atteindre cet objectif.
La crise sanitaire nous a suffisamment montré que l’école n’est pas un concept,
que la transmission des savoirs n’est pas une abstraction
dématérialisable : l’école est un espace physique, où le bien-être est une
condition de la réussite. Là aussi, la promesse émancipatrice doit prendre en
compte les inégalités entre les élèves si l’on veut leur permettre un accès
égal à la connaissance. L’éducation à la sexualité et à l’égalité entre les
hommes et les femmes, l’éducation artistique et culturelle, l’éducation au
développement durable doivent être ravivées, soutenues et promues.
L’émancipation voulue par l’école républicaine ne se négocie ni sous la
pression religieuse ou politique ni sous l’influence préoccupante des réseaux
sociaux. Donner à tous les élèves accès au savoir et à la culture, c’est être
vigilant vis-à-vis des dangers et des défis de notre époque. Les atteintes à la
laïcité sont sanctionnées et la loi de 2004 fermement appliquée. La laïcité est
d’abord une liberté, celle de l’émancipation par le savoir et par le
raisonnement. Les équipes éducatives sont soutenues et formées, les enseignants
protégés, quelles que soient les menaces qu’ils peuvent subir.
« Les maîtres d’école sont des jardiniers en intelligences humaines »,
disait Victor Hugo. L’école doit être le lieu de leurs éclosions, j’y consacre
toute mon énergie.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Les talibans d’interdire aux femmes l’accès
aux universités] Cette décision me révulse. Jamais nous ne cesserons de
promouvoir l’égal accès de chaque femme à la connaissance, à la formation, à
l’avenir.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Grève des contrôleurs SNCF] On peut discuter
de tout mais vous ne faites pas grève un 24 décembre ! Assumez vos
responsabilités. Travailler à la SNCF, ce n'est pas travailler n'importe où. (…)
Cette grève à la SNCF n'est pas digne
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Sobriété énergétique
: la baisse de notre consommation est le résultat d’une grande mobilisation.
Entreprises, administrations, collectivités, mais aussi citoyens que je veux
remercier. Nous avons montré que c’était possible, il faut maintenant tenir le
cap tout l’hiver (…)
Les engagements des entreprises, des administrations font que nous avons
atteint en trois mois cet objectif de baisse de la consommation d’électricité
de 10% que nous nous étions fixés pour l’année prochaine.
Cette baisse de 10%, il faut qu’elle soit pérenne, a-t-elle insisté. Il faut
que nos habitudes de gestion soient naturelles et spontanées. (…) On doit aller
plus loin dans les transports et on doit pouvoir aller plus loin pour
l’électricité et le gaz. Si la baisse de 10% est confirmée à la fin de l’hiver,
pourquoi ne pas aller plus loin, avec une baisse de 15%, pour l’hiver prochain?
> [Moins de risque de coupure d’électricité]
C’est l’effet d’une mobilisation. Nous avons augmenté notre production
d’électricité et reconnecté 16 réacteurs nucléaires, et on a fait des efforts
de sobriété.
> La France est dépendante à hauteur de 17% du gaz russe
(...). Quand on regarde la baisse de notre consommation, si on arrive à la
rendre structurelle on sera sur le bon chemin. Plus on rallumera de centrales
nucléaires, moins on aura besoin de ce complément russe pour faire fonctionner
nos centrales à gaz.
Je pense qu’on est capable de construire
un plan qui peut nous permettre de nous passer du gaz russe dans les cinq
prochaines années, a-t-elle déclaré. L’enjeu est que la baisse de la
consommation ne se fasse pas pas au détriment de notre industrie.
> Dans les
15 années qui viennent, si on veut de l’électricité ou de la chaleur française,
il faudra des énergies renouvelables.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Nous ne laisserons pas tomber nos artisans. En
2023, l'État prendra en charge jusqu'à 40% de la hausse de leur facture
d'énergie.
> Si un étranger en situation
régulière est condamné à de lourdes peines de prison, nous souhaitons qu'il
puisse être expulsé du territoire français une fois sa peine purgée. C'est le
sens du projet de loi immigration que nous présenterons l'année prochaine.
> À Noël, on fait la trêve, pas la grève. Il y a des
centaines de milliers de Français qui aspirent à retrouver leur famille, leurs
proches, leurs amis, ils le font parfois une fois par an. Pour célébrer les
fêtes de fin d’année. Avec les blocages, ils ne pourront peut-être pas
retrouver leur famille. Ce n’est pas le moment où l’on fait grève. Ce n’est pas
le moment où l’on prend en otage les Français sur des questions salariales. Le
droit de grève, nous le respectons. Mais était-il indispensable d'empêcher les
départs au moment des fêtes ? La réponse est non.
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> Il faut vraiment que tous les acteurs engagés
contre les violences faites aux femmes restent sous pression, sous tension même.
> Priver les femmes de l’accès aux
savoirs, c’est tuer leur pensée. Soutien total aux femmes afghanes.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Nos hôpitaux subissent des cyberattaques d'une
ampleur inédite. Nous agissons pour y apporter une réponse complète : nous
créons une task force avec toutes les autorités compétentes pour bâtir d'ici
mars 2023 un nouveau plan cyber.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Dès le 1er janvier, 15% à 25% de la hausse de
la facture d’énergie des PME sera prise en charge par l’Etat. Si ça n’est pas
suffisant, les PME les plus consommatrices pourront continuer d’avoir accès en
plus au guichet d’aides. Cumulés, cela représente jusqu’à 40% de la hausse.
> On a une économie
qui souffre mais une économie qui résiste.
- 8% de crédits en plus aux entreprises en octobre
- 3% de taux d’investissement en plus sur le 3e trimestre
- 7% de taux d’occupation en plus dans l’hôtellerie.
> En 2024, la France accueillera des millions de
visiteurs pour les J.O. de Paris en 2024. Sachons être à la hauteur de notre
réputation en matière d’accueil. Sachons pouvoir leur proposer une offre
touristique et commerciale à la mesure de l’événement.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> [Grève des contrôleurs à la SNCF] Cette grève
aura un impact important ce week-end. S’il y avait une amélioration, ce serait
une bonne chose. En revanche, il y a un combat : éviter qu’on ait des
difficultés le week-end suivant. (…)
Je ne veux pas qu’il y ait de fatalité. Il y un risque et donc il y a un combat
à mener pour renouer un dialogue social, pour éviter la grève. On doit éviter
le maximum de galères”, dit Clément Beaune. “C’est une grève dont le moment est
incompréhensible et injustifiable.
> [Grève des contrôleurs à la SNCF]
Je regrette cette grève. Ceux qui ont la responsabilité sont ceux qui font la
grève. (…) Le dialogue social à la SNCF a porté ses fruits. Vous avez un
collectif qui fait du mal à l’entreprise ferroviaire et aux cheminots. (…)
Hors syndicats, hors dialogue social, il y a des phénomènes qui peuvent être
extrêmement bloquants. Il faut comprendre ce malaise mais pas de donner une
prime à la surenchère. Le dialogue social, ce n’est pas le désordre général.
> [Grève des contrôleurs à la SNCF
et réquisition de personnels SNCF] Il ne faut pas vendre des illusions. La
réquisition est encadrée juridiquement, le droit de grève est constitutionnel.
La réquisition est un dernier recours quand il y a une atteinte vitale au
fonctionnement du pays.
> [Grève des contrôleurs à la SNCF
et remboursement à 200%] Quand on a des usagers, des clients, c’est la moindre
des choses. Ça ne leur rend pas leur train mais ça peut leur permettre d’être
considérés. C’est un geste exceptionnel mais indispensable que j’ai demandé à
la SNCF.
> [RATP] Il y a une pénurie de
conducteurs, “peut-être pas assez d’anticipation de la part de la région de la
remontée de la fréquentation. (…) La
RATP forme 2,5 fois plus de personnes qu’une année normale. Ça va s’améliorer
progressivement.
> [Hausse du prix du Navigo] On
aurait pu faire moins cher pour le pass Navigo. Je trouve ça très élevé. (…) Un
employeur peut prendre en charge jusqu’à 75% des abonnements. Je fais un appel
à ce que les employeurs prennent leur part.
Olivier Klein (ministre
délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Les grandes leçons et les petites manipulations, ça suffit ! La
priorité du gouvernement, c’est zéro enfant à la rue : l’engagement est tenu.
En 5 ans, on est passé de 120.000 à 200.000 places d'hébergement d'urgence.
C’est historique. Un chiffre jamais atteint qui représente 5,5 millions d’euros
par soir. Que chacun retrouve un peu de dignité. (…)
«e n’ai pas de souci à me faire engueuler, mais ayons un minimum d’honnêteté
intellectuelle. C’est de la politique… Je ne crois pas que je jouerai avec des
sujets comme ça. (…) C’est indécent. Surtout quand tous ces élus ont mon numéro
de téléphone !
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> [42.000 sont sans-domicile
selon l’UNICEF] En réalité c’est difficile d’avoir des chiffres
très fiables. Quand on parle de sans-domicile on parle en réalité de situations
très variables, avec du mal-logement, avec évidemment un certain nombre
d’enfants qui sont dans des campements, quelques-uns qui sont dans la rue, tout
ça est évidemment inacceptable. Dans le précédent quinquennat a été mis en
place une politique très dynamique de bien logement et de mise à l’abri, on a
aujourd'hui un nombre de places d’hébergement d’urgence totalement
exceptionnel, 197.000 places, mais il y a encore beaucoup à faire et on est
très engagés. (…)
Trois quarts des départements n'ont
aucune difficulté en matière de logement, on est bien sûr très concentré dans
les grandes zones urbaines, nos grandes villes françaises, et puis quelques
exceptions de ultramarines, on a un sujet évidemment à Mayotte, et un sujet en
Guyane, qui se voit peut-être moins, mais d'immigration, et donc de difficultés
d'hébergement.
On a mis en place, avant même la trêve
hivernale, alertés très légitimement par les associations sur le nombre
d'enfants, dits à la rue, c'est-à-dire en campements et mal logés, un
dispositif national de suivi avec les associations, et on a renforcé les
dispositifs territoriaux auprès des préfets pour que les familles soient
priorisées. Le 115, les effectifs ont été renforcés, et on a obtenu une
augmentation du budget de l'Etat pour que le nombre de places d'hébergement d'urgence
soit renforcé, en tout cas ce ne soit pas diminué. Pourquoi il y avait une
prévision de diminution, c'était pour…parce que l'idée c'était d'avoir des
logements en dur plutôt que des logements provisoires, mais vous le savez, le
BTP a fait prendre du retard à un certain nombre d'opérations de logements,
donc voilà, mais donc des opérations très concrètes. Par ailleurs, évidemment
avec le grand froid, le lancement du plan grand froid, l'ouverture de lieux
réquisitionnés par les préfets, des maraudes supplémentaire pour aller chercher
les familles, donc on est mobilisé tout le temps sur ce sujet.
> [«Une épidémie silencieuse » des enfants victimes de violences] En fait je constate que quand je donne les
chiffres, les gens sont surpris, mais passent assez vite à la question
suivante, il y a comme un malaise. (…)
On a une augmentation de la mortalité
infantile, on a un doublement de bébés secoués en sortie de crise sanitaire,
donc on a des mécanismes de violences physiques, et des mécanismes de violences
sexuelles. On a du mal à faire prendre conscience aux gens de ça, il y a comme
une espèce de contradiction dans notre pays où on se dit qu'on aime nos
enfants, et où on a des chiffres, aujourd'hui, encore effroyables.
Alors d’abord il faut le dire et le redire, d'autre part en faire une
priorité du gouvernement, on avait effectivement dans le gouvernement précédent
un plan de lutte contre les violences faites aux enfants, la Première ministre
a redit que c'était une priorité, le ministre de l’Intérieur a annoncé la création d'un Office de police
dédié à ça, cet office sera accompagné d'ailleurs d'une circulaire de politique
pénale par le garde des Sceaux, on a décidé de l'installation d'une unité
d'accueil pédiatrique dans tous les départements pour pouvoir entendre la parole
de l'enfant encore mieux que ce que nous faisons maintenant, puisque vous savez
que c'est compliqué d'entendre un enfant, sur notamment des sujets d'agression
sexuelle, on renforce l'accompagnement de l'ensemble des professionnels en
créant une plateforme téléphonique pour que les maîtresses d'école, les
professeurs de sport, l'encadrement périscolaire, puissent appeler et parler
des doutes, parce qu'on a un problème évidemment de signalements, notamment
aussi dans la médecine libérale, donc une action auprès des professionnels pour
mieux repérer ces enfants, une amélioration de leur accompagnement et puis la
lutte contre les auteurs.
> [Loi sur l’immigration] D'abord permettez-moi de saluer cette disposition dans le texte du
gouvernement, qui va permettre d’éviter que des enfants se retrouvent dans des
lieux de privation de liberté du fait de la situation de leurs parents, donc ça
c'est quand même, pour le droit de l'enfant, les droits de l'enfant, une très
bonne nouvelle. Sur les mineurs non accompagnés, donc qui sont des mineurs qui
se présentent sur notre territoire sans accompagnements parentaux, beaucoup de
dispositions ont été prises dans le précédent quinquennat, notamment dans la
loi du 7 février 2022 sur la protection de l'enfance, puisqu'on est dans champ
de la protection de l'enfance, donc il n'y aura pas de disposition, à ce stade,
dans le projet de loi du gouvernement, parce que nous avons déjà beaucoup de
choses à mettre en œuvre pour les
prendre en charge le mieux possible.
> On a énormément
d'acteurs qui s'occupent des enfants en danger, ou en situation évidemment complexe dans leur famille, la
difficulté qu'on a aujourd'hui c'est que, il faut mieux encadrer et mieux
contrôler ces acteurs. (…)
La difficulté c'est qu’il y a une
multiplication des initiatives, puisque c'est essentiellement porté par des
associations, et qu'il appartient aux départements, qui sont chefs de file de
cette politique, et à l’Etat, d'assurer un meilleur contrôle. J’ai demandé une
enquête flash pour vérifier la situation des établissements, vérifier qu'ils sont
bien autorisés, parce qu'ils doivent être autorisés par l'administration, et
puis on va renforcer les contrôles, on va renforcer l'encadrement de ces
structures, mais ne jetons pas l'opprobre sur toutes les structures.
> Il y a une forte
pression, il faut savoir que dans certains territoires, en sortie de crise
sanitaire, on a eu une augmentation de plus de 10 % des placements en
protection de l'enfance, et donc il y a une forte pression sur les
départements, qui cherchent des solutions les plus adaptées, les violences
intrafamiliales conduisent à des placements d'enfants, donc qui cherchent des
solutions, et effectivement j'ai été quand même très surprise de voir arriver
dans ce dossier une entreprise, on n'avait pas le secteur lucratif sur ce
sujet-là, j’y serai très vigilante parce qu'il est hors de question que la
protection de nos enfants les plus vulnérables devienne maintenant,
pardonnez-moi l’expression, mais un business.
> [Enfants de
djihadistes dans des camps à l’étranger] La position du gouvernement est très claire, ces enfants n'ont pas choisi la
radicalité de leurs parents, et ces enfants, pour autant qu'ils soient français
évidemment, doivent être protégés et doivent rentrer, d'ailleurs le gouvernement
a déjà beaucoup fait, nous avons aujourd'hui 265 enfants qui sont rentrés sur
notre territoire et qui sont pris en charge, dans une prise en charge très
complète, santé, éducation nationale, justice, pour évidemment les accueillir
après les traumatismes qu'ils auront vécus sur le territoire syrien, donc c'est
notre politique. Après, nous sommes dans un espace, enfin, dans une terre de
combats, avec des mouvements armés, avec des mouvements entre la Syrie, la
Turquie, etc., tous les retours sont compliqués, ce sont des opérations
militaires complexes
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Sur la durabilité de nos produits, vous pouvez
compter sur mon engagement. Les bonus réparation sont lancés dès maintenant.
L'indice de durabilité et l'Éco-Score arriveront dès 2023. Pas de promesses,
mais des actes !
> Il nous faut agir sur la
biodiversité avec la même détermination que ce que nous avons fait
collectivement pour le climat.
> Réduction des pollutions, agriculture
plus durable, économie circulaire notamment la lutte contre les plastiques: l'UE
doit être moteur dans la mise en place du cadre mondial sur la biodiversité et la France soutient
le projet de règlement européen sur la restauration de la nature.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Education] Les classements
internationaux qui se succèdent, quelle que soit l’approche, révèlent des faiblesses
très lourdes du système éducatif français. Alors, je ne dis pas que tout est
parfait dans les classements internationaux. Je pense qu’il faut réfléchir à la
manière dont ils sont construits et je pense même qu’il faut les préparer. Il
faut préparer les épreuves parce que je connais bien d’autres pays qui les
préparent, qui sont mieux classés que nous. Alors, il y a, au sein de
l’Éducation nationale, une controverse, depuis longtemps avec les instances. Je
les ai moi-même créées. Donc j’ai une petite idée. Les instances qui sont
chargées de l’évaluation le disent. En réalité, si on prépare, ce n’est plus
honnête. Mais il ne s’agit pas de préparer les épreuves en tant que telles, il
s’agit de faire la liste des compétences requises. Et les compétences requises,
elles tournent beaucoup autour de la lecture et de la langue. Alain et moi,
nous avons très souvent dans notre vie parlé de ce sujet. Et simplement, il
faut s’assurer que ces compétences sont acquises et réfléchir aux raisons pour
lesquelles elles ne le sont pas et pour lesquelles, d’une certaine manière, on
a, en effet, accepté une école qui est une école qui, pour l’instant, ne
remplit pas cette obligation, parfois, on a l’impression de plus en plus
gravement. Et donc cette réflexion sur les classements internationaux, c’est
aussi une réflexion sur l’organisation de l’école, le recrutement des
enseignants, la pédagogie, enfin tout ce qui touche à cette mission absolument
précieuse et absolument unique de l’école qui est double, qui est de préparer
des femmes et des hommes à l’exercice de leurs compétences, leur créativité,
leur compréhension du monde dans lequel ils vivent, de leur faculté d’échanger
avec nos contemporains, avec leurs proches, leurs amis, dans le monde
professionnel. Ça, c’est la première mission, qui comprend les fondamentaux, la
lecture, l’écriture, le calcul, peut-être on en parlera. J’emploie le mot de
calcul exprès. Je ne dis pas des mathématiques, je dis du calcul, j’allais
presque dire de l’arithmétique, de l’histoire pour se repérer dans le temps, de
la géographie pour se repérer dans l’espace. Et puis un certain nombre d’acquis
culturels qui font notre civilisation. Tout ça est assez simple à définir.
C’est la première mission de l’école. Elle doit transmettre ces fondamentaux-là.
Et la deuxième mission de l’école, elle doit autant que possible, je ne veux
pas dire former, mais permettre l’éclosion d’esprits critiques. C’est-à-dire
qu’une femme, un homme, un citoyen au féminin ou au masculin, tous les deux ont
la mission de comprendre leur temps et de s’armer pour pouvoir éventuellement
peser sur l’avenir de leur époque, de leur société. Et ça commence par juger
par l’esprit critique. Ça ne veut pas dire esprit de critiquer, ça veut
dire esprit capable de juger. Et ces deux missions-là, elles sont aujourd’hui
largement interrogées, pour ne pas dire mises en cause, pour ne pas dire
ciblées, parce que nous n’avons pas réussi à trouver la clé. Nous n’avons pas
réussi, en particulier ces vingt dernières années, à trouver la clé.
> La tragédie,
c’est qu’il y a un demi-siècle ou trois quarts de siècle l’école française
était la meilleure du monde. Si on veut s’arrêter une seconde. La santé
française était la meilleure du monde. Le système médical français était le
meilleur du monde. Et quelle est cette séquence qui nous a conduits à pareil
effondrement ? Parce que c’est un effondrement, pas seulement des
résultats, mais c’est un effondrement du moral des acteurs, de ceux qui portent
l’école. C’est d’ailleurs la même chose dans le monde de la santé et c’est
d’ailleurs pourquoi la question qui est devant nous, c’est la question de la
reconstruction, de la refondation. Et c’est tout sauf simple. Alors pourquoi
cet effondrement ? Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? Je vais
risquer des explications qui vont me faire très mal voir. Je pense qu’on a été
hypnotisés par une espèce de fascination pour le nouveau et pour du passé
« faisons table rase ». Alors, je vais prendre l’exemple des
mathématiques qu’on a appelées modernes. J’ai eu une très grande satisfaction
l’autre jour du point de vue des mathématiques, j’ai beaucoup bataillé pour
dire : « mais ces concepts sont trop abstraits et l’intelligence d’un
enfant n’est pas une intelligence abstraite. » C’est d’ailleurs pourquoi
nous avions construit une démarche qui s’appelle « La main à la
pâte » avec le prix Nobel Georges Charpak, parce que c’est du concret. Et
j’ai beaucoup bataillé sur ce sujet et je me suis fait très mal voir, considéré
comme rétrograde, conservateur, réactionnaire, tout ce que vous voulez. Et j’ai
été l’autre jour, dans le cadre de mes fonctions au Plan que vous avez eu la
gentillesse de rappeler, j’étais à l’Académie des sciences et il y avait là les
plus extraordinaires mathématiciens de notre temps. Et ils ont dit :
« Il y a eu là une rupture dont nous payons le prix tous les jours. »
Alors, avoir raison trente ans après, je ne suis pas sûr que ce soit une
satisfaction formidable, parce qu’on préférerait avoir toujours, comme
temporairement, raison. Mais tu vois bien, on a comme un début de début
d’ombre, de commencement de clé pour comprendre les événements.
> Je n’aime pas
dire du mal des gens. J’étais tout à fait enthousiaste des deux premières
années de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation. Et j’ai été beaucoup
moins enthousiaste par la suite. J’ai essayé de le lui dire. C’est délicat à
dire. Comme s’il y avait des groupes de pression internes au ministère qui,
tout d’un coup, s’étaient saisis ou étaient entrés dans les méandres
disponibles pour reprendre une partie de leur influence ou de leur pouvoir.
Mais ce sont des choses extraordinaires. Je connais un certain nombre de jeunes
agrégés, brillants, capables, réellement traumatisés par le poids qu’on fait
peser sur eux. J’ai vu des rapports d’inspection, je les ai montrés au
président de la République, disant : le cours de ce jeune garçon ou de
cette jeune collègue est trop transmissif. Il communiquait quelque chose avec
l’idée que le rôle de l’enseignant doit être plutôt de révéler ce que les
élèves savent déjà. Je ne dis pas qu’il n’y ait pas un parcours pédagogique
là-dedans, bien sûr, mais grosso modo, quand vous avez enseigné les
premières bases de la syntaxe latine ou La Fontaine ou quelques vers de Racine,
bien heureusement que vous êtes transmissifs. Chacun d’entre nous, quand il
parle à ses enfants pour leur révéler quelque chose qu’ils ne connaissent pas,
heureusement est transmissif. Ce que je dis, c’est document à l’appui. Et qu’est-ce
que ça veut dire ? On passe à une autre partie de ce diagnostic. Ça
signifie que l’idée que le prof est, en réalité, le maître dans sa classe.
Qu’on le jugera sur les résultats et pas sur les a priori. Cette idée a
disparu. J’espère qu’elle va revenir maintenant parce que le président de la
République s’est exprimé, encore hier, pour dire « liberté
pédagogique ». (…)
Je suis favorable à plus de liberté
pédagogique avec la vérification que les objectifs fixés sont atteints. Parce
qu’il y a mille manières d’enseigner. Et si on jugeait l’enseignement à ses
fruits... Qu’est-ce qui est intéressant ? Eh bien, c’est que le petit
garçon, la petite fille, la jeune fille, le jeune garçon aient la maîtrise d’un
certain nombre de choses, par exemple tout bêtement de l’orthographe. Je sais
bien que l’orthographe, on disait autrefois, Alain se souviendra quand nous
étions enfants, on disait que c’est la science des ânes. Je vous assure que
quand vous voyez un rapport écrit, alors aujourd’hui, grâce à l’ordinateur, on
corrige des fautes, mais ce n’est pas ça qui est intéressant. Ce qui est
intéressant, c’est que l’esprit et la main soient capables tout seuls d’arriver
à une correction de l’expression écrite.
> Je crois dans le
domaine de l’éducation, et pas seulement dans le domaine de l’éducation, c’est
que nous sommes assis sur une mine de compétences, d’imagination,
d’inventivité, de capacités, mine totalement inexploitée. Je dis ça très
souvent. Nous avons tous rencontré dans notre vie un, deux, trois professeurs
exceptionnels qui nous ont marqués pour toute notre vie. J’ai des visages
devant les yeux quand je dis ça. Et vous aussi. Ces profs nous ont fait
progresser comme jamais, parce qu’ils ne nous ont pas seulement fait
progresser, mais ils nous ont ouvert des portes. Ils nous ont fait passer d’un
état d’incompréhension à un autre état qui est un état de compréhension. Et
ceci, c’est comme la différence entre zéro et un, la différence entre zéro et
un c’est l’infini. Ils nous ont ouverts, mais ces profs-là, qui a profité de
leur intelligence et de leur créativité en dehors de leurs élèves ?
Personne. Parce qu’on ne les repère pas. Jamais. On ne regarde jamais comment
ils travaillent. Et il ne faudrait pas seulement regarder et repérer. Il
faudrait étudier leur démarche pour la proposer aux autres. Je ne dis pas
l’imposer aux autres parce qu’il y a mille enseignants qui ont trouvé une méthode
formidable pour, je ne sais pas, l’histoire, la géographie, le latin, le grec.
On pourrait au moins étudier leur démarche. Et puis leurs collègues en
profiteraient. Personne n’en profite.
> Les enseignants
qui évaluent leurs élèves n’aiment pas beaucoup qu’on les évalue eux-mêmes
parce qu’ils ont peur qu’on les sanctionne. Ils ont peur qu’on les punisse si
ça ne va pas. Les enseignants sont d’anciens élèves et ils ont gardé de mauvais
souvenirs des évaluations. Et donc il faut découpler l’évaluation de la
sanction. L’évaluation est faite pour mettre en exploitation la mine dont je
parlais à l’instant, la mine de compétences, la mine de savoir-faire, la mine
de générosité. Parce qu’on ne peut pas être enseignant si on n’est pas
généreux. On dit très souvent : il faut que les élèves soient heureux dans
la classe. Oui, bien sûr, parce que s’ils ne sont pas heureux, ça ne marche
pas. Vous ne transmettez pas. Si vous n’arrivez pas à regarder le garçon ou la
fille qui est là et que, dans vos yeux, il voit que vous lui trouvez quelque
chose de positif, ça ne marche jamais. Donc tout ça est étroitement lié à la
générosité humaine et la générosité pédagogique et la générosité de la culture,
c’est la même chose. Et donc on a une chose immense à construire pour mettre
cette mine en exploitation à condition d’accepter que, je vais me faire encore
très mal voir, la règle ne vienne pas d’en haut ou ne vienne pas que d’en
haut.
> Je viens de voir
une étude sortir, extrêmement sévère, pour l’approche globale de la lecture,
parce qu’il se trouve que la graphie en France, la graphie de la langue
française n’est pas une graphie idéogrammatique comme la Chine ou le Japon,
c’est une graphie d’abord phono-grammaticale, ça veut dire d’abord on écrit des
sons. J’ai beaucoup bataillé sur ce sujet, maladroitement sans doute, dans ces
années déjà lointaines, et tout le monde me disait mais il n’y a plus de
lecture globale. Alors j’ai fait venir les deux cents manuels, il y en avait un
peu plus de deux cents disponibles en vente libre et, sauf un que tout le monde
connaît parce que tous les parents s’en servent pour leur propre enfant
– la méthode Boscher –, ils étaient tous d’approche globale. Or,
cette semaine est sortie une étude, que tu as dû lire, qui dit « c’est une
catastrophe » et ça fait cinquante ans qu’on a imposé à des générations
d’enseignants, non pas de partir de leur propre créativité pour transmettre,
mais de partir de ce qu’on leur imposait comme devant être la loi et les
prophètes. Et donc voilà la tragédie. Pourquoi je dis ça ? Pour moi, c’est
très important, parce que ce qu’on oublie toujours en France, c’est que les
conséquences ont des causes. Le bilan PISA et simplement la capacité d’un jeune
diplômé à écrire correctement en français, la capacité de nombre de jeunes
enseignants à écrire correctement leur langue. Le doute qui les envahit quand
ils ont à transmettre. La crainte de se tromper ou de ne pas être au niveau.
Mais si vous n’êtes pas au niveau, ce n’est pas grave, on va vous mettre au
niveau, on va vous aider à récupérer le niveau en question. Autrement dit, tout
l’appareil de l’éducation, au lieu, je propose que, au lieu de contraindre les
enseignants, il se donne pour mission de soutenir les enseignants.
> Si j’essaie de
poser cette question, celle de l’ascenseur social, l’école ascenseur social,
l’école promotion qui donne à chacun la possibilité de se réaliser au mieux et
d’échapper aux contraintes de sa naissance, du milieu social, culturel dans
lequel il est né. Question qui, au passage, obsède le Président de la
République à juste titre, cette affaire d’échapper à l’assignation à résidence.
Quand je me pose cette question. Je vois très bien une différence. Quand nous
étions enfants, le chemin était balisé. On savait que si on réussissait les
examens, du certificat de sixième, le baccalauréat et puis les études
universitaires, et puis les concours, tous les concours, La Poste, c’était un
concours. Tout ça était enseignement. C’était un concours bien sûr, avec ses
grades. Et quand on obtenait l’agrégation, il y avait en soi quelque chose qui
avait changé parce que du coup on n’aurait plus de supérieur. En tout cas, moi
c’est comme ça que je l’ai vécu. Et donc c’était balisé, il n’y a plus rien de
balisé. J’ai le souvenir très précis et très brûlant, très douloureux, dans un
des quartiers de Pau, une dame marocaine dont, on a beaucoup de Marocains dans
les quartiers à Pau, c’est 80 % et d’ailleurs ils étaient très contents
hier soir de la victoire du Maroc en huitièmes de finale, mais au moment où
l’émission va être diffusée, on connaît la suite, c’est cette dame marocaine à
qui j’ai essayé de transmettre les messages politiques et les plus généreux.
Elle me dit : « Je crois pas ce que vous me dites ». J’ai dit,
pourquoi ? Elle me dit : « j’ai un fils qui est bac plus dix et pour
gagner sa vie, il a été obligé de partir faire la plonge à Londres ». Il a
un doctorat de philosophie. Et vous comprenez la disparition des balises. Le
jour où j’ai eu ma licence, ma mère qui ne connaissait pas très bien les
arcanes, elle m’a dit : « Bah c’est bien, maintenant tu vas pouvoir
enseigner » parce que licence, c’était l’autorisation d’enseigner. Et pour
elle, c’était ça. Si on avait une licence, on pouvait au moins enseigner. La
porte était ouverte. Alors elle ne savait pas qu’il y avait les concours. Bon,
mais elle l’a su très vite et c’était balisé. Et vous avez un doctorat. Vous
n’êtes pas sûr que ça vous ouvre la moindre porte. Et c’est une frustration
absolument terrible pour les élèves devenus étudiants, devenus adultes. Une
frustration, sentiment de n’être pas reconnu et aussi une perte de légitimité pour
les enseignants parce qu’ils avaient la clé. Tu n’as plus de clés. Et donc
cette restitution, c’est la réflexion nécessaire pour restituer les balises
d’une chose très importante.