Nous avons déjà dit ici que le sport dans sa dimension de compétition lors d’événements comme les Jeux olympiques ou la Coupe du monde de football était éminemment politique.
Une évidence puisque les sportifs ne concourent pas en tant qu’individus mais comme représentants de pays et sont sélectionnés par des fédérations nationales.
Une évidence dans la manière dont les peuples se mobilisent derrière leurs équipes nationales dans les sports collectifs et s’affrontent avec leurs supporteurs – qui, s’ils ne s’habillent pas en uniformes militaires, adoptent des codes vestimentaires où est dominant la couleur du drapeau national ou des symboles spécifiques à leur pays – contre les supporteurs des équipes adverses.
Une évidence dans la récupération par le politique de ces événements avec des déclarations enflammées pour soutenir les sportifs qui sont engagées dans un événement international et s’afficher avec eux quand ils gagnent.
Demain, donc, Emmanuel Macron fera le voyage au Qatar pour encourager l’équipe de France lors de sa demi-finale face au Maroc.
Et il ne le fait pas en tant que simple citoyen mais en tant que Président de la république.
Donc il politise sa présence alors même qu’il affirme contre toute évidence que le sport n’est pas de la politique alors que c’était déjà le cas lors de l’Antiquité pour les Jeux olympiques en Grèce.
En réalité, Emmanuel Macron comme tous les responsables politiques au pouvoir avant lui, sait que la compétition sportive est un substitut au conflit armé et qu’il permet d’enflammer l’esprit national voire nationaliste.
Il sait également que l’on peut retirer une certaine popularité lorsque son équipe nationale gagne un grand événement sportif.
Il sait enfin que la sport, comme l’avaient compris les Romains est un opium du peuple.
On comprend que, pour lui, affirmer que le sport n’est pas politique lui a permis d’aller dans la Russie de Poutine en 2018 pour soutenir l’équipe de France de football et d’aller dans le Qatar islamiste cette année, c’est-à-dire dans deux pays qui ne brillent guère par leur respect des droits de l’humain…
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