Voici une sélection, ce 24 novembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Discours aux maires de France]
(…) Vous retrouver ici, c’est d’abord pour moi l’occasion de vous remercier et
de vous dire l’immense reconnaissance que j’ai à votre endroit. La conviction,
vous savez, qui est la mienne, c’est que vous, maires de France, que ce soit de
l’hexagone jusqu’à notre territoire ultramarin, portez la République et vous
portez au quotidien face à toutes les crises la capacité à tenir, à organiser
la vie commune, à apporter des solutions concrètes. Et permettez-moi ici de
remercier l’Association des Maires de France et de saluer votre président David
LISNARD, de saluer les membres du bureau ici présent qui ces derniers mois ont
pu particulièrement travailler avec la Première ministre, les ministres et
leurs équipes, pour pouvoir apporter des réponses concrètes. Et je remercie les
membres du gouvernement à la situation que nous vivons.
Mais ces mots de reconnaissance sont aussi ceux, si je puis dire, d'un
responsable public qui est à vos côtés et qui ces dernières années a eu à
traverser quelques crises. Des gilets jaunes, en passant par la pandémie, puis
ce retour de la guerre en Europe et la crise énergétique qui s'ensuit. Nous ne
sommes pas collectivement ménagés. Nos compatriotes ne sont pas ménagés. Mais vous
tenez, on a souvent reparlé de ce couple préfet-maire, maire-préfet qui a
montré son importance pendant la crise Covid et lors de la période de relance.
Nous croyons à sa force, à sa constance. Donc, mes mots en vous recevant ici ce
soir, sont des mots de reconnaissance sincères et de confiance.
Nous avons traversé des crises, nous en traverserons d'autres et nous
maintiendrons, nul doute. La crise que nous vivons, elle est liée au retour de
la guerre et au fait que nous avons à vivre ces conséquences ici. (…) Si nous, nous vivons les conséquences de la
guerre à quelques heures d'ici, si peu, d'autres vivent en guerre et j'ai une
pensée évidemment pour le peuple ukrainien, ses dirigeants et ses maires.
Et je salue la présence de plusieurs maires ukrainiens parmi nous ce soir. Je
veux leur dire notre soutien, nos remerciements. Ils vivent sous les bombes,
ils vivent dans les drames et les derniers jours ont montré l’intensification
du combat et au fond, une conviction établie maintenant de l’assaillant russe
qui est d’attaquer les infrastructures civiles, de désespérer le peuple, de
couper l’électricité, le chauffage, d’attaquer les hôpitaux et au fond,
d'attaquer le cœur même de la résistance du peuple ukrainien. Les objectifs ne
sont plus militaires. Ceux qui sont attaqués ne sont pas simplement les
combattants. Et c'est pourquoi à ce titre, au-delà des soutiens que nous
apportons depuis le premier jour - militaire, humanitaire, économique et
financier et diplomatique - nous avons décidé de tenir le 13 décembre prochain,
une conférence internationale de soutien à l'Ukraine que nous coprésiderons
avec le Président Zelensky.
Et je souhaite que l’AMF, et que les maires, toutes celles et ceux qui
souhaitent s'y joindre, puissent être pleinement partie prenante de cette
conférence dont l'objectif est précisément d'aider à la résistance et la
résilience civile des Ukrainiens. Donc permettre de livrer des générateurs,
d'aider aux réparations de canalisation et d'apporter toutes les réponses à la
population civile pour résister à la crise que nous traversons. La guerre que
vit l'Ukraine, ce sont des conséquences directes pour nos compatriotes. Et aux
côtés du Gouvernement, chacune et chacun dans vos communes, vous avez à vivre
l'inquiétude de nos compatriotes qui ont à vivre les conséquences de
l'inflation, les inquiétudes sur l'énergie, parfois les inquiétudes profondes
qui viennent s'ajouter aux autres difficultés qui sont les nôtres. Evidemment,
en tant que collectivité territoriale, vous êtes aussi pleinement touchés et je
sais l'inquiétude que cela soulève parfois les difficultés profondes dans les
situations d'impasse par la montée des prix de l'énergie et vos difficultés
pour bâtir un budget. Face à cela, et je les en remercie.
La Première ministre et les ministres ont d'abord apporté des solutions
d'urgence. Les discussions des prochaines heures et des prochains jours au
Parlement permettront de parachever ce travail et nous pourrons ainsi avoir une
réponse d'ensemble avec le même esprit que ce qui a été fait depuis le début :
accompagner. Il y a d'abord le bouclier tarifaire. Plus de 30 000 communes font
partie de celles et ceux qui sont dans les tarifs réglementés, ce qui est une
protection. Il y aura 15 % d'augmentation en février, mais ça n'aura rien à
voir avec ce que vivent celles et ceux qui sont dans les tarifications libres.
Il y a ensuite l'amortisseur qui a été mis en place, comme pour les petites et
moyennes entreprises, qui a été reprécisé la semaine dernière. Et toutes les
informations, là aussi seront partagées, elles apparaîtront sur la facture
d'électricité elle-même, puisque le Gouvernement vient d'intervenir pour
prendre en charge une partie de celle-ci.
Plusieurs d'entre vous sont venus vers moi pour me dire que malgré tout, de
passer de 60 euros le mégawatt à 300, ce ne sera pas soutenable. Il y a le
dispositif de filet de sécurité qui a été mis en place et qui va permettre
d’accompagner, là aussi, avec des critères qui sont à finaliser et que nous
voulons le plus opérationnels et le plus simple possible, et je remercie le
Gouvernement pour sa mobilisation pour accompagner les collectivités les plus
en difficulté.
Cela s’ajoutant à ce qui a été décidé par ailleurs il y a plusieurs semaines
sur la DGF qui n’est pas simplement son maintien en plus de tous ces
dispositifs, mais on l'a complétée par 320 millions d'euros d'investissements
pour s'assurer que ceux qui auraient perdu dans les mécanismes de compensation
soient rattrapés. L'ensemble fait que ce sont plus de 2 milliards d'euros qui
seront investis dans le financement de nos collectivités territoriales, ce qui
est un geste important, mais je crois justifié, compte tenu d'abord du choc que
vous subissez, et de ce que nos communes représentent aussi dans
l'investissement public dont nous avons tant besoin.
Cette réponse d'urgence, elle est indispensable, elle sera finalisée. Au fond,
elle s'inscrit dans une espèce de pacte de confiance de ces dernières années
parce que, je le rappelle, depuis que je suis là où je suis, on a mis fin à la
baisse unilatérale des dotations et l'engagement que j'avais pris en 2017. Cela
a été tenu. Nous avons ensuite, lorsque le coup de grisou du Covid ont été là,
décidé d'un « Quoi qu'il en coûte », qui était légitime pour les collectivités
territoriales. Et nous mettons en place un dispositif, là aussi, inédit pour
accompagner en plus des dispositifs projets sur lesquels je vais revenir.
Je crois dans cette confiance et elle accompagne en quelque sorte la
reconnaissance que j'ai exprimé tout à l'heure et la réalité des temps que nous
partageons, c'est au fond le troisième point que je voulais faire, ont quelque
chose d'exceptionnel, mais nous vivons les grandes transformations d'une
époque.
Au fond, cette crise énergétique qui nous frappe aujourd'hui tout
particulièrement et qui est la conséquence de la guerre arrive sur un ensemble
de crises, de difficultés, d'angoisses, parfois de tensions que vous avez à
vivre dans vos territoires et qui disent quelque chose d'un changement d'époque
profond. Je n'aurais pas ici un discours de nostalgie. J'essaie avec vous,
lucidement, de regarder les circonstances qui sont les nôtres, nous avons à les
affronter et d'essayer ensemble de donner un cap pour le pays.
Mais nous avons une série de transformations de notre société et vous êtes à
l'avant-garde des décideurs publics qui y sont exposés. La première, c'est
celle, et nous en parlions, là aussi, un instant et j'en ai parlé avec
plusieurs d'entre vous cet après-midi, d'une société de plus en plus violente.
Il y a quelque chose dans nos sociétés, je le dis et parce que ce n'est pas une
exclusivité de la France qui, en quelque sorte, devient fou. On s'habitue à la
violence. D'abord dans le langage, puis dans les manifestations, puis dans le
rapport aux élus et notre société est aujourd’hui en train de se réhabituer à
une violence qui est inacceptable.
Celle-ci n’a pas commencé hier, mais nous voyons que la violence s’installe
dans nos sociétés. Et je veux ici dire très clairement que l’action que je
compte conduire dans les prochaines années et celle que le Gouvernement décline
au quotidien est celle d’un combat profond contre ce qui ne doit pas être une
fatalité, mais qui est un vrai travail de civilisation que nous avons à bâtir
ensemble. En démocratie, la haine et la violence n’ont pas de place, parce
qu’on choisit celles et ceux qui nous représentent, vous et moi ; parce qu’on a
la liberté d’expression, la liberté de manifestation. Chaque fois que quelqu’un
dans notre société commence à choisir la violence, qu’elle soit verbale ou
qu’elle soit physique plus encore, il trahit les fondements même d’une société
démocratique. Et je le dis ici avec beaucoup de force, dans un moment où
certains voudraient nous expliquer qu’il y a une forme de violence qui serait
légitime, plutôt qu’une autre, sous prétexte que tel combat serait légitime
plutôt qu’un autre. En démocratie, aucune forme de violence ni langagière ou
physique n'est légitime, aucune. Parce que la violence n'entraîne que la
violence et parce qu'elle vient saper les fondements même de ce qui va avec la
démocratie et les libertés que j'évoque, qui est une culture du respect.
Alors à court terme, nous avons d'abord une réponse régalienne d'autorité à
imposer. C'est pour cela que nous avons tant investi dans nos forces de
sécurité intérieure comme dans notre justice. Nous continuerons de le faire au
plus près du terrain pour que, partout dans vos communes et sur le territoire,
il puisse y avoir plus de personnels au contact qui puissent, face aux
violences que vous subissez, répondre de manière ferme et condamner. Et je veux
ici redire ma solidarité et mon soutien à toutes celles et ceux d'entre vous
qui ont pu être agressés sous quelque forme que ce soit ces derniers mois et
ces dernières années : nous ne céderons rien.
La réponse pénale est aujourd'hui plus rapide. Nous l'avons mesurée. Elle est
aussi plus ferme. Nous avons passé des textes qui qualifient maintenant mieux
ce que sont les outrages, les accusations de mort ou les agressions face aux
élus, et nous continuerons de le faire et là aussi en transparence complète.
Cette violence, c'est celle que vous avez au quotidien et c'est pourquoi nous
avons décidé, évidemment, je le disais, d'investir davantage. Les budgets de la
sécurité intérieure comme de la justice sont en augmentation et il faut les
deux ensemble pour pouvoir intervenir plus rapidement, avoir justement des
mécanismes plus adaptés, de l'amende forfaitaire délictuelle à l'intervention
de vive force, parfois une réponse, qu'elle soit civile ou pénale, beaucoup
plus rapide avec la justice de proximité et du temps libéré pour les
magistrats.
Puis il y a le travail profond, immense, de rééducation. Et c'est pourquoi, le
travail de notre éducation nationale. Là aussi ce que le Gouvernement, nous
souhaitons faire pour insister sur ce point. Aider nos enseignants dans ce
combat, continuer à mieux les former et les accompagner, permettre là aussi
d'avoir un contact avec les familles, prévenir, mettre en place le service
national universel ensuite, élément fondamental de l'unité de la nation. Ces
jalons seront posés pour, en profondeur, continuer ce travail car si nous
devons à court terme réagir avec l'autorité, il nous faut prévenir et combattre
cette violence qui s'installe par un travail d'éducation en profondeur. Les
deux sont à mener ensemble, là aussi. En parlant de cette transformation de nos
sociétés, je veux ici avoir un mot tout particulier pour toutes celles et ceux
qui nous viennent des Outre-mer où, dans plusieurs de nos territoires, nous
avons des violences encore accrues ces derniers mois qui se sont
installées.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer et le ministre délégué aux
Outre-mer ont pu aller au contact et de la Guyane en passant par la Martinique
ou Mayotte, face aux situations inacceptables qui ont été vues afin de réagir
vite, déployer des moyens supplémentaires et, là aussi, avoir des réponses
inédites. Nous continuerons de les avoir sans rien céder là non plus. Nous
aurons là aussi, vraisemblablement, à prendre des textes pour adapter aussi aux
réalités nouvelles du terrain les actions que nous devons prendre. Au-delà de
ce qui est ce sujet régalien plus profond qui est au cœur de notre action
collective, il y a toutes les transitions qui sont, au quotidien, autant de
tensions que vous avez à gérer. Je ne les citerai pas toutes, mais être maire
aujourd'hui, c'est décider de la vie, du quotidien, de l'organisation de cités
dans des moments où nous avons des transformations profondes de nos sociétés à
vivre et à accompagner. Et je vous le dis avec force, nous gagnerons ce combat,
mais il est plus difficile parfois que de bâtir un monde neuf.
Nous sommes en train collectivement, de faire la transition d'un ordre ancien à
un ordre nouveau. C'est ça qui crée tant de tiraillements. La transition
écologique et productive, la transition démographique, pour n'en citer que
deux, sont des transitions profondes de nos sociétés que vous avez à vivre, à
organiser et pour lesquelles nous avons ensemble à penser en quelque sorte une
organisation de la nation et de la cité fondamentale, mais nous y
arrivons.
La transition écologique est un combat essentiel. Nous avons pris des
engagements internationaux. Les scientifiques nous ont éclairés. Nous savons ce
que nous avons à faire. La France s'est engagée. Notre jeunesse nous le demande
et c'est un combat d'avenir bon pour le pays, mais il bouscule à peu près tout
ce qui fait notre quotidien. Et je le dis ici avec aussi beaucoup de
conviction, cette transition, nous voulons la mener en continuant de
réindustrialiser notre pays, en continuant de créer de l'activité productive
comme nous l'avons fait ces cinq dernières années, et en continuant d'avoir un
pays qui a une force agricole, industrielle, productive sans laquelle il n'y a
pas de modèle social possible, de solidarité nationale et d'investissement et
qui, dans le même temps, réussit à faire sa transition écologique. Pour ce
faire, il faut que nous ayons une planification nationale. C’est ce qui a été
décidé, elle est portée par la Première ministre avec à ses côtés plusieurs ministres
qui vont la décliner dans les prochaines semaines et les prochains mois. Ils
ont déjà largement commencé et qui va nous conduire sur le plan de l’énergie,
sur le plan des transports, de la production, des déplacements, de l'habitat,
de l’industrie, à mener un calendrier, des investissements et des changements.
Et c’est ce que nous allons faire à vos côtés avec donc ce travail de
planification qui ensuite se déclinera territorialement par des contrats.
Les régions joueront un rôle clé, mais les maires que vous êtes sont à la fin
les acteurs clés de ces contrats que nous voulons être des réussites pour notre
transition écologique. Et donc, au-delà des instruments qui existent déjà,
c’est ce qui va maintenant se mettre en place avec des actions là aussi très
concrètes, la mobilisation évidemment de tous nos opérateurs, l’Ademe et
plusieurs autres, avec des projets très concrets comme beaucoup d’entre vous.
On en a encore parlé cet après-midi du biogaz à la biomasse en passant par tant
d’autres.
Mais au fond, c'est un agenda à la fois de planification et de solutions très
concrètes, comme les ministres l'ont lancé hier. Et les deux se réconcilient.
La nation doit se donner un calendrier et des objectifs, le décliner
territorialement en faisant confiance aux territoires, en donnant des
financements et des moyens et ensuite, on doit permettre aussi d'innover au
plus près du terrain et de partager les bonnes pratiques. Et c'est dans la
réconciliation, de la planification et des bonnes initiatives que nous avancerons
plus vite encore.
Mais au-delà du Fonds vert d'ores et déjà mis en place, c'est un ensemble de
dispositifs de l'économie circulaire, des transports en passant, pour n'en
citer qu'un et sans vouloir être trop longs ce soir, ce que nous voulons faire,
par exemple sur la rénovation des écoles qui sera un point très important pour
vous. Nous avons décidé dans ce contexte, de planifier, dans le cadre de la
rénovation des bâtiments publics, un grand plan de rénovation des écoles, ce
qui est à la fois pour l'investissement des collectivités est clé, ce qui pour
réduire vos factures d'électricité et de consommation est clé, pour les écoles,
lato sensu représente environ 30 % des consommations d'énergie de nos
collectivités et ce qui est en particulier pour les communes dont le budget est
parfois modeste, être un élément décisif pour pouvoir enclencher des travaux
qui parfois sont attendus depuis tant et tant d'années parce que malgré toutes
les dotations qu'on met en place, le reste à charge reste trop important pour
déclencher les travaux.
Mais ce que je veux dire ici, c'est que tout ça va être mené avec un grand
esprit de concertation par les ministres et la Première ministre, dans le cadre
d'ailleurs de ce Conseil national de la refondation ou les maires ont un rôle
clé et avec des solutions concrètes, et des choses que plusieurs d'entre vous
poussent depuis des années et que beaucoup d'entre vous attendent depuis des
années. L'École en est un exemple. L'économie circulaire et les déchets, on
pourrait citer là aussi, la gestion de l'eau, les forêts. C'est un ensemble qui
permet tout cela de continuer à investir. J’ai parfois moins gaspillé, moins
consommé et donc avancé de manière plus efficace.
Dans ce contexte, parce que je vais cheminer avec vous ce soir - vous me
connaissez, je suis plutôt d’un caractère direct - je sais qu’il y a souvent un
élément d’inquiétude, c’est le zéro artificialisation nette dit Zan pour ceux
qui auraient oublié ce que ça signifie dans le hit-parade.
D’abord, tout ça est sorti de la Convention citoyenne et a été ensuite
travaillé par les parlementaires et est sorti dans la loi. Ça part d'une bonne
idée. Non, je le dis vraiment ! Je ne vais pas faire de la démagogie devant
vous. C'est une très bonne idée. Au fond, elle correspond à ce que vous voulez
faire, tous et toutes.
On a eu un modèle d'aménagement de notre territoire pendant les années 70, 80,
90 qui a été quoi ? L'étalement. On a fait des zones commerciales, des zones
d'activités en périphérie des villes. C'est ce qu'on a fait. On a fait les
pavillonnaires, etc. et on a développé un modèle qui correspondait parfois aux
préférences collectives, à ce qu'on avait en place, qui allait aussi avec un
modèle qui était celui du low cost pour la grande distribution, qui était celui
d'une autre façon de produire.
Il ne faut pas râler trop vite quand on nous a dit que ce n'est plus le bon
modèle, parce que quand je vais dans vos communes, vous êtes les premiers à me
dire : moi, je veux remettre du commerce en centre-ville. Moi je veux remettre
de l'activité dans ma ville, elle a été complètement désertée. Mes deux rues
principales, il n’y a plus une lumière qui tourne, il n’y a plus un commerce,
c'est vrai ! C'est allé avec l'étalement. Donc l'idée de dire : on doit pouvoir
se développer sans faire forcément de l'étalement, pas idiot.
Ensuite, dans toutes vos communes, vous avez des friches, friches industrielles
pour ceux qui ont été balayés par le choc de la désindustrialisation, quand on
est dans l'Est, les Hauts-de-France ou d'autres territoires, des friches
parfois militaires, des friches de bâtiments publics qui vous empêchent
d'aménager les choses. Donc, on a du territoire mal utilisé. Et pour nos
équilibres de biodiversité et de climat, continuer à faire de l'étalement comme
si rien n'était, mal utiliser notre territoire, c'est d'abord mauvais pour la
biodiversité. On doit tous intégrer ça.
Ce n'est pas forcément très bon pour vos propres économies de réseau et autres
et ce n'est pas non plus très bon pour la mobilité et les déplacements. Parce
que si on amène les gens à habiter d'un côté, vivre de l'autre, ce n'est pas
une bonne politique d'aménagement de nos espaces. Donc tout ça se tient à peu
près. Simplement, il faut qu'on arrive à faire cette transition. Donc d'abord,
on a dit : on va prendre le temps de concerter et il ne faut pas qu'on ait une
approche uniforme du zéro artificialisation nette.
D'abord, c'est aller deux fois moins vite d'ici 2030, ce n'est pas arrêter,
aller deux fois moins vite d'ici 2030 et aller vers une neutralité à horizon
2050. Donc, ce n’est pas non plus : il n’y a plus de projet. On arrête tout, ce
n'est pas du tout ça. C’est : on commence à changer les choses deux fois moins
vite à horizon 2030, mais il y a des endroits où on n’a pas utilisé le foncier,
il ne faut pas empêcher les projets.
Il y a des endroits où il y a des friches, on a mis le fonds friches,
formidable succès, on veut continuer de le développer, on veut en mettre. Il y
a des endroits où on est quasiment à saturation, on sait qu’il n’y a plus de
projet, il y a une vraie différence selon nos territoires, et c'est là où dans
le travail qui va être fait dans les prochains mois, il faut regarder à quelle
maille on le regarde. Si on le regarde à l'échelle de la région, tout change et
on peut trouver des péréquations intelligentes, et on peut d'ailleurs tout à
fait permettre de dire : on va réfléchir et travailler sur nos friches à
certains endroits, libérer de la capacité à créer des projets dans d'autres,
c'est une bonne approche. Il faut qu'elle soit territorialisée et différenciée.
Voilà comment on l’abordera.
Ensuite dans les transitions, je vous rassure, je pourrais être beaucoup plus
long sur tous les sujets, mais je vais essayer de courir à la cavalcade et puis
surtout de partager du temps avec vous. Dans les autres grandes transitions, il
y a la transition démographique qui est avec la transition climatique,
l'immense autre défi qui est le nôtre et qui est au cœur de votre activité. On
a ouvert tous ces chantiers dans le cadre d'actions du Gouvernement, des
projets que j’ai portés et du Conseil national de la refondation. Qu'est-ce que
c'est la transition démographique ? Elle est double pour vous toutes et
tous.
D'abord, nos territoires ne vivent pas la même pression. Certains d'entre vous,
leur problème, c'est de perdre des habitants. Pour cela de ne pas fermer
l'école, de ne pas perdre un nouveau service public, de ne pas perdre le
dernier médecin qui reste et autres. Et donc là, il faut des projets
territoriaux, en quelque sorte de résistance, qu'on a commencé à développer
depuis le grand débat, ce qu'on a fait sur le changement de pratiques sur les
écoles : on a donné un rôle accru aux maires sur les classes.
Ce qu'on a fait en remettant du service public, les 2 000 Maisons France
Services, c'est une réalité, la promesse faite et tenue. Et donc, on remet des
forces vives sur le terrain ; et ce qu'on va continuer de faire sur beaucoup
d'autres sujets, j'y reviendrai.
Puis de l'autre côté, vous avez des métropoles, qui elles ont une pression de
population et qui ont des problèmes parce qu'elles ont parfois des charges de
centralité, elles ont des problèmes de financement extrêmement importants,
elles se retrouvent avec des difficultés pour gérer le transport collectif et
on est tous en train de le voir, y compris dans le Grand Paris, le Grand
Marseille. Toutes les métropoles vivent ça, je vois Monsieur le maire de
Montpellier qui est là aussi, et donc ça n'est pas plus simple. Mais on a un
déséquilibre, on le voit bien, qui se crée entre nos territoires, qui est la
réalité de cette transition démographique à l'œuvre. Pour y faire face, il faut
là aussi continuer la politique par projet qu'on a développée ces dernières
années, mais acter d'avoir une vraie différenciation, là également de notre
approche.
Différenciation sur le déploiement des services, différenciation sur la
présence de l'Etat et sur les instruments qu'on met en œuvre. C'est pourquoi on
continuera d'avoir justement sur les questions, par exemple de transports
publics, des contrats par grandes métropoles, mais on continuera de déployer
des outils qui sont de l'aménagement de territoires par projet. Et j'ose ce mot
qui était devenu un peu ringard, mais qu'on a complètement collectivement
réinvesti, d’Action cœur de ville. La petite ville de demain jusqu'à l'Agenda
rural en passant par, justement, les contrats avec nos grandes métropoles, nous
avons déployé un agenda avec vous très différent selon les réalités que vous
vivez. Et je pense que c’est une bonne chose.
C’est pourquoi on a décidé de la deuxième génération d’Action cœur de ville. On
va remettre 85 milliards d’euros sur des projets concrets, pour permettre là
des choses très concrètes sur, en particulier, les accès de ville, les gares.
C’est pour ça aussi qu’on assume de continuer à mettre plus de moyens dans
l'Anru, qui est un élément clé pour l'ensemble des collectivités qui sont les
vôtres. On est passé il y a un peu plus de 5 ans, de 5 milliards à maintenant
12 milliards de capacités de financement avec des projets très structurants. Et
il faut continuer au fond de permettre aux élus que vous êtes, de porter des
projets, d'avoir des projets qui correspondent à votre territoire et de nous
mettre en situation face à cette transition démographique qui, de fait, est différenciée
selon vos réalités, d'aider à porter ces projets de manière différenciée. C'est
ce que nous avons fait. C'est ce que nous continuerons de faire avec là aussi
un engagement public extrêmement fort et les financements que je viens
d'évoquer qui seront confortés.
Et puis cette transition démographique, c'est aussi celle des différents âges
de la vie. Je veux ici en dire un mot parce que je sais combien ça vous touche.
La petite enfance qui est un élément clef de votre rôle et de votre action. Nous
savons tous que nous sommes confrontés aujourd'hui à un manque de place,
qu'elle soit collective ou individuelle. C'est en particulier vrai là où il y a
justement cette pression démographique. Il manque dans notre pays environ
200 000 places en crèche ou d'assistante maternelle. Énorme problème pour
permettre l'égalité femmes-hommes, pour nous permettre parfois d'aider au
retour au travail de beaucoup de familles, de réussir l'un des combats, celui
vers le plein emploi que nous voulons mener. Et donc, pour ce faire, ce
chantier, nous devons acter qu’il faut lui donner des nouveaux outils.
C'est ce que nous avons lancé avec la concertation et je remercie vraiment
toutes celles et ceux qui y sont associés pour pouvoir, dans les prochains
mois, déboucher sur des solutions concrètes. C'est celui qu'on va poursuivre
avec l'école et les différentes réformes que nous avons menées et que nous
allons consolider, entre autres, la réforme du lycée professionnel qui vous
touchera beaucoup et sur beaucoup de territoires. Et puis, pour faire un bond
de génération, sans évoquer trop longuement France Travail qui va là aussi vous
toucher et qui va nous permettre d'être plus efficaces collectivement entre ce
que font nos communes avec les missions locales, ce que font parfois les
départements, ce que font les régions de manière absolument essentielle et les
services de l'Etat, tout ça on va le mettre dans un collectif qui va être
France Travail, qui va nous permettre d'être beaucoup plus efficace pour
accompagner et former.
Évidemment, il y a la question du grand âge qui touche aussi beaucoup vos
collectivités. On a fait 40 à 50 % du chemin sur le plan financier et
organisationnel. Il nous faut là, finaliser le plan autonomie, pour nous
permettre d'accompagner beaucoup mieux nos aînés, et nous permettre les
formations, les recrutements nécessaires et de l'accompagnement à domicile en
développant les formes intermédiaires d’accueil, béguinage, pension de famille
pour celles et ceux qui ne sont pas totalement dépendants mais qui ont un
besoin d'accompagnement, jusqu'à la transformation de nos EHPAD en des
structures qui doivent être davantage médicalisées, où on doit améliorer le
taux d'encadrement et d'accompagnement.
C'est un chantier immense auquel vous serez étroitement associés, avec
évidemment tout particulièrement nos départements. Cette transition
démographique, elle est aussi clé et c'est un des chantiers qui va structurer
les prochaines années. Pour réussir tout cela, nous allons continuer d'avoir
une action avec un cap national, des échéances et de territorialiser et
différencier cette action. Je l'ai réévoqué à plusieurs reprises avec les
instruments, mais c'est ce que nous allons faire à tous égards avec
l'accélération de cette politique de déconcentration dont vous m'avez souvent
entendu parler, en particulier depuis 2019.
C'est une réalité parce qu'on a déconcentré beaucoup de moyens et beaucoup de
forces, du Trésor public en passant par le ministère de l'Intérieur et
plusieurs autres, on va continuer à pousser tous les ministères à le faire. On
a mis en place cette Agence nationale des collectivités territoriales qui
permet, avec le Cerema d'apporter des compétences et des besoins d'ingénierie à
beaucoup de vos communes, et je sais ô combien vous en avez besoin pour faire
face aux projets ou aux difficultés du quotidien. Il faut aller encore plus
vite et plus fort, mais il faut mettre beaucoup plus de ces forces sur le
terrain.
C'est pourquoi on va accélérer la déconcentration. On va mettre en place ces
200 brigades nouvelles de gendarmerie. On va accélérer le déploiement de notre
justice de proximité. Nous allons continuer, de l'Education nationale à la
Santé en passant par beaucoup d'autres chantiers, de déconcentrer les moyens et
nous allons également, sur ce volet-là, poursuivre le travail qui est fait avec
les maisons France Service et la création de 35 nouvelles
sous-préfectures.
Cet ensemble, c'est un ensemble inédit depuis des décennies de retour sur le
terrain de l'État, et de se dire on a besoin de beaucoup plus d'accompagnement,
de solutions aux côtés des élus et de la population que de directives conçues à
Paris qui sont à appliquer. Je prêche des convaincus, j'en ai conscience. Mais
c'est un changement, là aussi, d'habitudes, un changement parce que si on
regarde ce qui s'était fait durant les 20 à 30 ans passés, on avait plutôt
réduit progressivement à chaque fois l'état local. Et on avait plutôt consolidé
la complexité des règles nationales. C'est l'inversion que nous faisons. Et à
cet égard, par rapport à cette territorialisation de notre action, je veux
insister, je finirai là-dessus, sur deux chantiers essentiels à mes yeux,
l'école et la santé.
Nous l'avons mis au cœur de ces conseils nationaux de la refondation locaux et
il y a en ce moment, partout dans vos communes, des travaux qui sont en cours
autour de l'école et de la santé, avec au fond des objectifs simples. Comment
on fait face aux problèmes de mon hôpital, que ce soit un C.H.U. ou un hôpital
périphérique de proximité et des déserts médicaux qu'on est en train de vivre ?
Et comment on fait face aux problèmes de fermeture des classes ou
d'enseignement et de réalisation justement… et enfin de résultat pour mes
élèves que je sois dans une commune très rurale ou dans un urbain en
difficulté. Ce que nous sommes en train de faire et ce qui sera fait dans les
prochains mois à travers ces conseils nationaux de la refondation territoriaux
sur l’école et la santé et auquel je vous invite à prendre un rôle essentiel,
vous êtes au cœur de ces derniers, c’est un travail de refondation par le
terrain. Ce ne sont pas des concertations.
Je ne vous demande pas votre avis sur les sujets. Je vous demande de proposer
une feuille de route. Les services de l'Etat sont en appui et à l'issue de ce
travail, c'est sur plusieurs années que nous déciderons une déclinaison des
actions. Et donc l'objectif, c'est que nous ayons derrière des solutions
concrètes qui soient décidées sur ces deux sujets essentiels : qu'est-ce qu'il
nous faut sur tel territoire ? Le financement d'une maison de santé, le
financement peut-être d'un professionnel, le paramédical, d'un professionnel
administratif ici, attirer telle ou telle chose. C'est un âge de notre solution
qui ne se décline que localement, sur la santé comme sur l'école.
Sur l'école, nous l'avons testé avec Marseille en Grand. On a vu à quel point
école par école les solutions sont différentes. Et mon objectif à travers cela,
c'est de vous mettre en situation de faire ce que vous demandez depuis des
années. Nous tenons tous à la force de l'unité de notre Etat, de l'égalité
qu’il apporte, mais nous voulons des solutions différenciées car vos écoles
comme vos médecins ou vos hôpitaux ont des situations profondément
différentes.
Soyez les artisans de ce changement avec les professionnels de santé et
d'éducation. J'ai demandé aux services de l'État d'être là en soutien pour
qu'une feuille de route en découle avec des engagements financiers, une
évaluation qui se fera tous les ans et une stratégie sur plusieurs années qui
nous permettra d'agir de concert. Car ma conviction, c'est qu'il faut redonner
de la liberté sur le terrain, du sens d'actions aux élus que vous êtes, comme
celles et ceux qui agissent sur ces sujets, au-delà des moyens que nous avons
déjà mis en œuvre.
Voilà quelques-uns des sujets que je voulais ici évoquer. Je ne serais pas plus
long, mais, vous l'avez compris, sur ce Conseil national de la refondation,
j'attends vraiment votre participation. Saisissez-vous de cela. C'est un
instrument de révolution. Ceux qui veulent mener la révolution doivent se
saisir de cet instrument. Ceux qui ne veulent pas s'en saisir ne peuvent pas
venir se plaindre ensuite. Ils auront la même règle, la règle des autres. Les
libertés données, nous avancerons en confiance.
Enfin, nous aurons à partir de l'année prochaine des chantiers importants que
nous travaillerons avec l'ensemble des associations d'élus. Nous avons eu
l'occasion de l'évoquer en septembre dernier avec nos parlementaires. Ce sont
évidemment les chantiers de refondation institutionnelle, de décentralisation
qui sont importants, mais avec une logique pour moi claire sur ce sujet. Je dis
ça parce que d’ailleurs un silence s'installe quand on parle de ce sujet. La
décentralisation, c'est le mot depuis des décennies qu'on emploie, quand on
veut séduire les élus locaux pour régler des problèmes. Et l'expérience montre
que la décentralisation n'a jamais réglé aucun problème.
Je vous le dis avec beaucoup de force, ce qui règle, c'est quand les gens
coopèrent. Si la décentralisation de la Petite enfance avait réglé le problème,
nous le saurions. Si la décentralisation du handicap, l'aide économique, les
transports avait réglé le problème, nous l'aurions vu. Nous n'avons pas fait
souvent de vraies décentralisations dans notre pays. On a partagé des
compétences qui ont été insuffisamment transférées. Je suis favorable sur
beaucoup de sujets à transférer : la responsabilité, les financements et le
pouvoir normatif. Mais ce qui veut dire que quand une compétence est
transférée, qui est responsable jusqu'au bout ? Et après un peu plus de 5 ans,
à la place où je suis, je peux vous dire que dans notre pays, aucun de nos
compatriotes pense qu'une seule compétence est de décentraliser. Parce que dès
qu'il y a un problème et parfois même les élus à qui on les a décentralisés
jouent ce jeu aux côtés de nos compatriotes. Ils se retournent vers l'Etat et
disent c'est lui ou c'est eux. Donc la décentralisation, ça marche. Si on a la
compétence, la responsabilité, le pouvoir normatif et le financement. Et s'il y
a une responsabilité que les gens se disent « quand je vote à telle échéance,
c'est pour cette question-là », c'est cette personne-là et son équipe qui en
sont seuls responsables et ils en ont la responsabilité intégrale et ils ne
peuvent s'en dédire en quelque sorte à personne d'autre.
A cette aune-là, on peut avoir une démocratie heureuse et j'en suis. À l'aune
des transferts de compétences partiels ou en quelque sorte, il y aurait la
possibilité de couper des rubans et de partager des financements. Et vous,
maires de France, qui avez, je le rappelle, une clause de compétence générale
et qui, quand on parle de décentralisation, êtes au fond les moins touchés de
l'affaire. Parce que vous, les compétences, vous les avez toutes. Vous voyez
bien ce que je veux dire puisque vous ne pouvez jamais vous défausser. Et donc,
ce débat, il faut qu'on l'ait en profondeur. Mais ça veut dire qu'il faut qu'on
change le cadre. Ce n'est rien moins que ça que nous devrons faire. Au premier
semestre de l'année prochaine dans les travaux de conception collective et de
réforme institutionnelle.
Voilà. Je ne veux pas être plus long. Maintenant, je veux passer du temps avec
vous et à vos côtés. Je voulais vous dire en tout cas ma confiance, ma
reconnaissance, mais surtout en vous disant que vous êtes au cœur de toutes les
crises et les transitions du pays que nous tiendrons et nous tiendrons ensemble
parce que tant que je serai ici avec le Gouvernement de la France que vous
avez, nous serons à vos côtés.
> Des bombardements massifs ont eu
lieu aujourd'hui contre l'Ukraine, laissant une grande partie du pays sans eau
ni électricité. Toute frappe contre des infrastructures civiles constitue un
crime de guerre et ne peut rester impunie.
Avec l'hiver qui approche, nous réunirons à Paris le 13 décembre les soutiens
internationaux de l'Ukraine pour aider le pays à résister et garantir son accès
à l'énergie. Nous n'oublions pas la Moldavie, elle aussi touchée par les
coupures d'eau et d'électricité.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> [Discours pour les 70 ans du Parlement européen / Strasbourg]
Depuis 70 ans, la France a l’honneur et
la fierté d’accueillir ici même à Strasbourg le centre de la vie démocratique
de notre union, le parlement européen.
70 ans, une institution née au lendemain
de la guerre, aux premières heures d'une Europe voulue pour assurer la paix et
qui, très tôt, a eu l'intuition qu'il fallait un dialogue et une construction
politique.
Une institution marquée par des femmes et
des hommes : c'est Robert Schumann, parmi les pères fondateurs, c'est Simone Veil, première femme à présider le Parlement
européen, C'est David Sassoli, ce
grand Européen qui nous a quittés début 2022. C'est vous toutes et tous les
élus des citoyens européens qui ont porté les voix et les aspirations.
70 ans, c'est l'occasion de revenir sur
une histoire, un parcours marqué par des conquêtes essentielles.
Conquête du suffrage universel d'abord.
Dans un premier temps, les députés européens ont été désignés par les
parlements nationaux. Puis, le suffrage universel direct a été entériné en 1976
et les premières élections se sont tenues en juin 1979. Dès lors, et depuis
plus de 40 ans, vous êtes devenus non seulement les députés européens, mais les
députés des Européens qui les représentaient directement.
Conquête de compétences ensuite. Alors
qu'il n'avait au début qu'un rôle de supervision, le Parlement européen n’a
cessé de gagner des pouvoirs plus étendus, prenant de nouvelles compétences en
matière de contrôle ou en matière législative, à chaque révision des traités
européens, jusqu’au traité de Lisbonne en 2009, qui a consacré la codécision
comme procédure législative ordinaire.
Tout ceci s’est fait au bénéfice du
Parlement européen, bien sûr, mais surtout au bénéfice de l’Europe toute
entière. Car là où le Parlement européen a gagné en compétence, l’Europe a
gagné en démocratie. Et cette démocratie, nous ne cesserons jamais de la
défendre. À l’heure où certains l’attaquent en Ukraine, à l’heure où les
régimes autoritaires veulent la faire passer pour faible, nous devons être
fiers de notre démocratie, fiers de nos valeurs. Car n'oublions pas que
derrière l'invasion de l'Ukraine, ce sont bien la démocratie et les droits
humains que la Russie attaque, c'est-à-dire le fondement même de ce qui nous
rassemble ici.
Par la vigueur de son action, par sa
détermination à défendre l'égalité, la liberté et la solidarité, le Parlement
européen apporte un démenti cinglant à ces tentatives destructrices.
Le cœur de la démocratie bat ici même à
Strasbourg depuis 70 ans.
Un anniversaire, c'est aussi l'occasion
de se projeter dans l'avenir. L'avenir immédiat, c'est celui de la fin de cette
législature où tant de chantiers majeurs sont engagés. Je pense à plusieurs
législations essentielles pour la transition écologique, avec le paquet « Fit
for 55 », pour la réforme de l'espace Schengen, ce bien si précieux pour nos
concitoyens, pour la conquête de notre souveraineté, de nos souverainetés
énergétiques, numériques, technologiques, stratégiques, en mettant en œuvre
l'agenda de Versailles.
Cette liste n'est bien sûr pas
exhaustive. Elle montre néanmoins que vous êtes au cœur de tous les défis de
notre temps. Les prochains mois seront chargés. Vous pouvez compter sur la
France pour favoriser des accords et travailler à une Europe plus forte, plus
solidaire, plus souveraine. Sous l'autorité du président de la République, nous
nous y emploierons.
Viendra ensuite le temps des élections du
Parlement européen. Cette respiration démographique tous les 5 ans est
structurante dans la vie de l’Union. Je forme un vœu que cette élection soit
l’occasion de vrais débats dans nos pays pour que nous puissions continuer à
construire ensemble une Europe des actes, une Europe au service de nos
concitoyens.
Mesdames et Messieurs les députés, je
terminerai mon propos par là où j’ai commencé en évoquant Strasbourg.
Strasbourg est un symbole, une ville qui
porte en elle, la marque de l’histoire. Dans ces temps où les nationalismes
progressent et tentent de réécrire le passé, dans ces temps où la guerre
revient sur le continent européen, nous ne devons jamais cesser de rappeler
d'où vient l'Europe, ce qu'elle a subi, pourquoi nous l'avons faite et ce
qu'elle a accompli.
En incarnant la réconciliation des
peuples européens, Strasbourg montre la force de l'Union et la puissance de la
paix. Chaque mois, quand les acteurs européens se retrouvent tous à Strasbourg,
c'est de fait à notre histoire et à l'idée même de l'Europe qu'ils rendent
hommage. Bien sûr, des questions pratiques peuvent exister et mon Gouvernement
est pleinement engagé pour y apporter des réponses. Mais cela ne doit pas nous
détourner de l'essentiel.
Au fond, Strasbourg, c'est une certaine
idée de l'Europe. L'idée d'une Europe qui se construit et s'écrit en différents
endroits du territoire européen, d'une Europe qui a son passé et son avenir en
commun. Cette Europe-là, cette Europe riche de la diversité de ses habitants et
de ses territoires, c'est le meilleur remède contre les discours délétères sur
une Europe technocratique et déconnectée.
La vitalité du Parlement européen, c'est
la vitalité de l'Europe et c'est pourquoi je souhaitais célébrer cet
anniversaire important pour l'Union avec vous toutes et tous membres du
Parlement européen et à travers vous, avec tous les Européens car cet
anniversaire important nous concerne tous.
> Ce Gouvernement a toujours été au rendez-vous pour soutenir les collectivités. C'était le cas pendant la crise sanitaire, ça l'est toujours face à la crise énergétique : Au total ce sont 2,5 milliards d’€ mobilisés pour nos collectivités face à la hausse des prix de l'énergie.
> Profondes convergences de vue entre la France et la Belgique, pour faire avancer l’Europe. (…) Nous faisons face à des défis partagés. Nous y répondons, ensemble, en européens.
> Par le dialogue et la recherche de compromis, nous faisons avancer le pays. L’adoption en première lecture de la loi de programmation et d’orientation du ministère de l’Intérieur au Sénat puis à l’Assemblée et la Commission mixte paritaire conclusive sur la Loi de finance rectificative le montrent une fois encore.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Déclaration sur la relation économique franco-allemande / Paris]
Je suis très heureux d'accueillir une nouvelle fois le vice-chancelier Robert
Habeck à Paris, à l'occasion de la conférence de l'Agence spatiale européenne,
qui nous a amenés ce matin, comme vous l'avez certainement vu, à conclure un
accord entre l'Italie, la France, l'Allemagne sur la politique des lanceurs,
signe de notre détermination à avancer main dans la main en matière spatiale,
comme dans beaucoup d'autres domaines.
Je pense que tout le monde le voit, nous traversons des temps économiques
difficiles. Nous avons la guerre en Ukraine, avec son impact sur la croissance
partout dans le monde. Nous avons une inflation à deux chiffres qui touche
beaucoup de pays européens, et nous avons des perspectives sur la croissance
mondiale qui se sont assombries depuis plusieurs semaines.
Face à cette situation économique difficile, il y a deux possibilités : le
repli sur soi ou l'unité. Nous avons fait avec Robert Habeck le choix de
l'unité, et je dirais même plus, nous avons décidé aujourd'hui, après plusieurs
jours de travail, de donner un nouvel élan à la relation économique
franco-allemande. Ce jour est donc un jour important à mes yeux pour la
relation économique entre nos deux pays.
Le signe concret de ce nouvel élan, il se traduit sous trois formes.
En premier lieu, nous voulons apporter des réponses solides à ce qui sera
certainement la grande question économique du XXIème siècle, l'énergie. Nous
voulons accélérer sur les achats communs de gaz. Nous voulons, avec ces achats
communs de gaz, faire baisser le prix du gaz le plus rapidement possible en
Europe, pour les consommateurs comme pour les entreprises.
Nous voulons travailler ensemble sur le développement de l'hydrogène, et nous
partageons depuis plusieurs mois avec Robert Habeck la conviction que
l'hydrogène est une des solutions possibles en matière de transition climatique
et qu'il est indispensable d'accélérer sur le développement des technologies,
le déploiement des infrastructures, et le développement de l'hydrogène vert.
Nous voulons également, et enfin travailler sur de meilleures interconnexions
européennes, nous allons accélérer nos travaux sur ce point.
Par ailleurs, sur cette question de l'énergie, parce que je sais que c'est une
des inquiétudes en France, nous veillerons, vous le verrez dans le communiqué
commun que nous avons publié, à ce que les aides aux entreprises en Allemagne
comme en France respectent strictement et rigoureusement le cadre européen qui
a été défini par la Commission européenne, de façon à maintenir une équité de
concurrence entre nos deux pays.
En deuxième lieu, nous voulons marquer une nouvelle étape de la politique
industrielle européenne et nous considérons qu'entre la Chine et les
Etats-Unis, il est temps d'accélérer en matière de réalisations industrielles
européennes et en matière d'ambition industrielle européenne. Nous voulons
aller plus vite, plus loin, plus fort en matière d'industrie européenne.
Nous travaillerons ensemble sur de nouveaux projets concrets industriels
franco-allemands, qui pourront aller de l'intelligence artificielle jusqu'aux
calculs quantiques, en passant par l'hydrogène, que j'ai déjà mentionné. Nous
voulons sécuriser ensemble notre approvisionnement en métaux critiques et en
métaux rares, de façon à garantir notre indépendance industrielle d'un bout à
l'autre de la chaîne industrielle.
Nous voulons demander à la Commission européenne d'accélérer le déploiement des
projets importants d'intérêt européen communs (PIIEC) car nous estimons, Robert
Habeck comme moi-même, que nos procédures européennes face à l'accélération de
la Chine et des Etats-Unis sont trop lourdes, trop longues, trop complexes. Ce
n'est pas normal que nous mettions deux ans à obtenir des résultats concrets
sur un PIIEC et sur des projets dans le PIEC, alors même qu'aux Etats-Unis ou
en Chine, il faudra quelques mois, voire quelques semaines.
Enfin, troisième élément de ce nouvel élan que nous voulons donner à la
relation économique franco-allemande : apporter une réponse commune aux
décisions américaines sur l'Inflation Reduction Act. Je redis notre
préoccupation sur les conséquences que pourraient avoir ces décisions
américaines sur l'industrie française, allemande ou européenne en général. Nous
voulons donc pouvoir, sur la base des travaux que lancera la Commission
européenne, apporter aussi des réponses communes avec l'Allemagne sur ce sujet
de l'Inflation Reduction Act.
Donc, une nouvelle fois, il y en a, d'un côté, des commentaires qui vous disent
qu'il y aurait des relations compliquées entre la France et l'Allemagne. Et
puis, il y a la réalité des décisions politiques et la réalité des décisions
politiques, c'est au contraire une détermination encore plus puissante à
renforcer nos liens économiques, à donner un nouvel élan à l'industrie
européenne pour garantir la souveraineté de notre continent.
> L'industrie est l'affaire de tous. Nous devons conserver notre culture industrielle. Faire connaître l’industrie de demain, décarbonée et innovante, pour la rendre plus attractive auprès des jeunes, voici l’un des défis de la « Semaine de l’industrie».
> Il doit n’y avoir qu’une seule
politique spatiale européenne. Faisons bloc et faisons preuve d’une unité sans
faille face aux ambitions américaines et aux ambitions chinoises.
L'accord sur les lanceurs que nous venons de signer avec l’Allemagne et
l’Italie est un signe de notre détermination à avancer main dans la main pour
renforcer l'autonomie stratégique européenne. Il réaffirme le principe d'une
préférence européenne.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Je salue l’adoption par l'Assemblée nationale
de l'inscription de l'IVG dans la Constitution, après un accord transpartisan
en faveur du droit des femmes.
> La loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur vient d’être adoptée par les députés, après l’avoir été par les sénateurs. 15 milliards d’euros sur le quinquennat, 8500 agents en plus, 200 brigades de gendarmeries supplémentaires…une loi historique !
> A Paris, de premiers résultats sont là, face à la délinquance. En un an, nous avons 25% de points de deal en moins par rapport à 2021. Nous continuons à agir aussi contre le crack, après avoir démantelé « le campement du crack ».
> Depuis cet été, les vols ont drastiquement reculé (-25%). Et pour novembre, la tendance est bonne : 25% de vols avec violence en moins par rapport à novembre 2021.
> La délinquance dans les transports a baissé de 8% cette année et de 18% depuis septembre. Nous allons encore renforcer notre action pour poursuivre cette dynamique : près de 2000 policiers et gendarmes supplémentaires dans 77 nouveaux services dédiés à la sécurité des transports.
> Nous avions constaté une
augmentation, de manière générale, des violences aux personnes, en particulier
dans les transports. Depuis deux ans, 200 policiers supplémentaires ont donc été
déployés et nous avons demandé aux forces de l’ordre, tant les CRS, les
gendarmes mobiles que les policiers des commissariats, de descendre dans le
métro, d’aller dans les bus, les trams…
Ce dispositif a été efficace puisque, sur les dix premiers mois de l’année, une
baisse de 8 % des violences dans les transports en commun a été
enregistrée dans toute la France. Elle est même de 18 % si on compare les
mois de septembre et d’octobre 2021 et 2022. Dans le Rhône, cette baisse
atteint 50 % ; à Paris, elle est de 26 % ; en Seine-Saint-Denis, de
22 %. Tous les indicateurs, notamment les vols et les agressions
sexuelles, sont en baisse.
> Avec Clément Beaune, ministre délégué chargé des
Transports, nous allons, d'ici aux Jeux Olympiques, plus que doubler les
effectifs des forces de l’ordre dans les transports en commun, particulièrement
dans les grandes agglomérations, car c’est là que l’on les emprunte le plus.
10 % des Français les utilisent quotidiennement pour se déplacer, c’est
même 25 % en Ile-de-France. Nous allons passer de 1.675 policiers et gendarmes
qui patrouillent dans les transports en commun à 3.510. Soit 1.835 en plus,
dont 200 rien qu’à Paris. C’est un effort sans précédent.
Nous allons aussi créer de nouvelles unités. Aujourd’hui, il n’y a que Paris,
Lyon, Marseille et Lille qui ont des services dédiés aux transports en commun.
Il y en aura dans huit autres grandes agglomérations - Bordeaux, Rennes,
Orléans, Rouen, Strasbourg, Dijon, Nantes et Toulouse - avec 60 à 90 policiers
affectés à chacune de ces unités. Enfin, dans les villes moins importantes
comme Angers, Amiens ou Lens, 37 brigades de 10 à 20 agents seront mises en
place.
> J’ai demandé aux préfets des départements concernés de
me rendre, avant la fin du mois, des propositions pour arriver à zéro
délinquance lors des JO. Il y a évidemment un volet transports en commun, en
particulier en Ile-de-France. Des policiers étrangers viendront aider leurs
homologues français, ne serait-ce que pour renseigner les personnes qui
prennent les transports.
Nous allons développer tout un service de sécurité dans les transports, mettre
en place des commissariats au sein des gares pour faciliter la prise de
plainte. Les renforts et la création des brigades spécialisées permettront
également aux forces de l’ordre de patrouiller, à la fois dans les gares et au
sein même des transports en commun. Jusqu’à présent, les équipes étaient
divisées, ce qui faisait perdre en efficacité.
> 400 policiers supplémentaires sont désormais déployés à chaque événement pour lutter spécifiquement contre la délinquance. Il n’y a pas eu d’incident depuis. Deux jours avant, on commence à saturer l’espace public dès la sortie des transports en commun - les RER B et D et la ligne 13 du métro. Notre stratégie, c’est de faire un gros travail en amont avec des contrôles les jours précédents, une présence sur place, afin que le jour J, l’espace public soit « nettoyé » - il n’y a pas d’autre mot - de toute délinquance.
> Nous avons lancé, il y a trois mois, une application
gratuite qui s’appelle MaSécurité. C’est le nouveau 17. Elle permet aux
utilisateurs, notamment les femmes, qui assistent ou sont victimes d’agression,
de tchatter avec un policier ou un gendarme, de jour comme de nuit. Elles
peuvent, par exemple, signaler un problème survenu sur une ligne du métro et
préciser qu’elle arrive à telle station d’ici à 10 minutes. Mais cette
application n’est pas encore très connue, nous allons faire en sorte qu’elle le
devienne.
Grâce à la loi que nous avons fait adopter, il sera également possible
d’utiliser cette application pour déposer une plainte en ligne. Elle pourra
concerner tous les actes de délinquance, notamment une agression. Un policier
ou un gendarme reprendra ensuite contact avec la personne dans les 24 heures.
L’idée, c’est que nos concitoyens aient de moins en moins besoin de se rendre
au commissariat, et que les policiers et gendarmes se déplacent vers eux de
plus en plus.
> Nous ne pouvons qu’encourager les collectivités locales à installer des caméras de vidéoprotection et à utiliser le fonds prévu à cet effet pour les financer. A Paris, avec le préfet de police, nous allons augmenter considérablement le nombre de caméras, notamment aux abords des transports en commun.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Aujourd'hui encore, en Ukraine, la Russie a attaqué des
objectifs civils. Aujourd'hui encore, ce sont des crimes de guerre qui ont été
commis.
> La France et la Finlande sont aux côtés de l'Ukraine face à l'agression de la Russie. Nous avons la même volonté de renforcer notre coopération actuelle et à venir au sein de l'Union européenne et dans l'OTAN.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Graver dans le marbre de notre Constitution le
droit fondamental à l'IVG me paraît plus que nécessaire en ces temps agités (…) Un vote
historique, un grand honneur, une grande émotion [l’Assemblée ayant voté pour]
> Aujourd’hui au salon des maires auprès de ceux qui font vivre notre démocratie au quotidien, j’ai rappelé nos 2 priorités: une justice qui répond plus vite et au plus près de nos territoires à la petite délinquance et une lutte acharnée contre les violences faites à nos élus.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Assurer la parité filles-garçons dans les
filières qui y mènent, mieux faire connaître les métiers.. L'éducation joue un
rôle clé pour l'avenir de l'industrie.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Quelle joie de voir Sophie Adenot sélectionnée
dans la promotion des cinq nouveaux astronautes de l'Agence spatiale
européenne. Votre visage nous rend fier et nous inspire.
À toutes les jeunes filles : croyiez en vos rêves, la science et le spatial ont
une place pour vous !
> Le budget spatial européen
augmente de 2 milliards d’euros. Le conseil ministériel de l'Esa [Agence
spatiale européenne] s’achève avec une très forte
ambition pour la recherche et l’innovation spatiale européenne !
Cette ambition nous permettra de progresser ensemble dans la connaissance de
l’univers, d’observer la Terre pour mieux appréhender les phénomènes liés au
réchauffement climatique.
Nous le ferons grâce au CNES, notre agence spatiale française, et l’ensemble de
nos laboratoires de recherche sur tout le territoire.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> J’ai eu le plaisir de participer au salon des
maires et des collectivités locales, à une conférence sur la restauration
scolaire. A travers des témoignages d’élus, j’ai pu mesurer la diversité des
outils mis en place dans les territoires au profit de notre agriculture.
Faire découvrir les produits de nos terroirs, valoriser le savoir-faire des
producteurs, rapprocher les citoyens de ceux qui font l’alimentation. Intégrer
des produits agricoles dans les cantines scolaires poursuit de nombreux
objectifs et est une chance pour notre agriculture.
L’Etat soutient les collectivités dans cet élan à travers notamment les projets
alimentaires territoriaux. 370 sont déjà déployés sur tout le territoire et
répondent à cet enjeu d’une alimentation locale et durable au plus proche des
Français.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Les maires sont aux avant-postes, présents avec le courage, l’envie et
avec la capacité d’agir afin de mener à bien les transitions dont notre pays a
besoin.
> Le Salon des
maires et des collectivités locales est un moment incontournable pour les élus
locaux et pour tous les acteurs et partenaires qui interagissent avec les
collectivités, et donc pour l’État. C’est l’occasion pour les collectivités de
montrer ce qu’elles font, de partager les initiatives qu’elles déploient sur
leurs territoires, et aussi de trouver des solutions à leurs problématiques.
Pour nous, c’est la possibilité d’échanger avec une très grande diversité
d’élus, venus de communes rurales comme de grandes métropoles, en attente
d’aides et d’accompagnements adaptés à leurs spécificités. Sur le Salon, on
vous apporte des solutions et on prend vos solutions. (…)
C’est la première fois que nous serons
présents au nom de ce grand ministère qui réunit la transition écologique et la
cohésion des territoires et c’est en soi déjà tout un symbole.
Face à l’urgence climatique, la France
s’est engagée fortement pour atteindre une baisse de 55 % d’émissions de gaz à
effet de serre en 2030 par rapport aux années 1990. Pour tenir ces engagements
ambitieux, l’État aura besoin du concours des collectivités locales et nous
serons présents pour leur apporter des solutions.
Aux côtés des citoyens, les élus locaux
sont en première ligne face aux aléas climatiques. Les collectivités locales
sont aussi, du fait de leur patrimoine et de leurs compétences, les premières à
investir pour le climat, à mettre en place des stratégies et des plans
d’actions, à mobiliser les acteurs du territoire ou encore à imaginer des solutions innovantes. L’État
souhaite s’appuyer sur cette dynamique. Ainsi, si les grandes priorités sont
fixées et les moyens mobilisés au niveau national, c’est bien à l’échelon
local, au bloc communal, de mettre en oeuvre les actions pertinentes.
L’accélération, indispensable, de nos politiques de décarbonation et
d’adaptation au changement climatique doit s’appuyer sur les maires, qui tous
les jours mesurent les effets des actions sur le quotidien des Français.
Cette proximité est le gage de
l’efficacité.
Il nous faut alors unir les énergies et
faire converger les actions aux échelles nationale et locale. Plus que jamais,
l’État souhaite accompagner les collectivités locales sur ce terrain et les
doter des outils et des moyens nécessaires.
> Cette année,
notre présence au Salon des maires et des collectivités locales s’adapte à la
nouvelle organisation ministérielle. Notre stand devient Le village de
l’Ecologie, de l’Energie et des Territoires.
Il regroupe nos principaux opérateurs :
l’Agence de la transition écologique - Ademe, les Agences de l’eau, l’Agence
nationale de l’habitat, l’Agence nationale de la cohésion des territoires, le
Bureau de recherches géologiques et minières, le Centre de ressources
scientifiques et techniques dit Cerema, le Commissariat général au
développement durable, l’Institut national de l’information géographique et
forestière, la Direction générale des collectivités locales, Météo France,
l’Office français de la biodiversité, Voies navigables de France.
Sur le Village, les opérateurs pourront
échanger avec les acteurs locaux et les informer sur tous les programmes,
solutions, aides, incitations que le ministère met à leur disposition pour
accélérer la transition dans leurs territoires.
La présence du ministère et de ses
opérateurs sur le Village de l’Ecologie, de l’Energie et des Territoires du
Salon des maires répond à notre volonté d’écouter les élus et de leur fournir
les solutions, l’expertise et l’ingénierie dont ils ont besoin.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Logement mal isolé, difficultés à régler ses
factures d’énergie… La précarité énergétique est encore une réalité pour de
trop nombreux Français. C’est pourquoi, d’ici là fin de l’année, 40% des
ménages les plus modestes recevront le chèque
éngerie exceptionnel.
La rénovation énergétique est une priorité nationale
pour baisser la conso d’énergie, lutter contre la
précarité énergétique et le dérèglement climatique. MaPrimeRénov continue de monter en puissance pour aider le maximum de
Français dans leurs travaux de rénovation.
> Merci aux 90 nouvelles collectivités qui rejoignent le dispositif Ecowatt. Les collectivités territoriales sont des partenaires essentiels de notre stratégie de sobriété énergétique et de passage de l’hiver.
> Eclairage public,
transports, bâtiments, équipements sportifs ou culturels, les collectivités
locales sont en première ligne pour porter la sobriété énergétique. Beaucoup
n’ont d’ailleurs pas attendu l’État pour agir contre le réchauffement
climatique et pour réduire leur facture énergétique. Le plan sobriété, présenté
le 6 octobre dernier, sous l’égide de la Première ministre, leur a permis de
définir des mesures efficaces, pour économiser 10% de leur consommation
d’électricité, de gaz et de carburant, d’ici fin 2024.
Ma responsabilité est d’être en appui des
élus, de remettre à leur disposition l’expertise de nos opérateurs, de
faciliter le partage d’expérience et de bonnes pratiques, de lever des verrous
législatifs et réglementaires. Je souhaite aussi que l’État accompagne
financièrement les collectivités locales dans leurs investissements.
C’est dans cette optique que j’ai
mobilisé 220 millions d’euros supplémentaires dans le programme CEE ACTEE+ pour
soutenir des projets d’éclairage public ou de rénovation de piscines. Plus
largement, le Fonds vert doit aider à financer les projets de décarbonation.
> Le projet de loi
sur les énergies renouvelables, c’est un
nouveau pacte territorial entre l’État et les collectivités locales pour que la
France soit - enfin ! - à la hauteur de ses objectifs de déploiement des
énergies renouvelables et donc, de ses objectifs climatiques. Les Maires sont
remis au cœur du processus et
décident des zones prioritaires où ils souhaitent voir se développer les
projets. La planification se fait en partant de la réalité du terrain et évite
un déploiement anarchique des installations.
Le projet de loi donne aussi des outils
financiers aux collectivités locales pour maîtriser à long terme leur coût de
l’énergie sur le modèle des réseaux de chaleur, simplifie les procédures et
rend possible l’installation de panneaux photovoltaïques dans des zones
dégradées. C’était une demande des élus !
Dans ce cadre, l’État doit avoir un rôle
de facilitateur, par exemple, en mettant en avant les zones désignées par les
Maires auprès des porteurs de projet et en assurant une instruction prioritaire
des projets sur ces zones. Des effectifs nouveaux seront déployés au sein de
l’État pour instruire plus vite les projets : nous avons aussi entendu ce
message des élus !
> Face à cette
crise énergétique inédite, des
mesures fortes ont été prises dès le début de l’année 2022 : bouclier tarifaire
pour les très petites collectivités locales, baisse de la fiscalité
énergétique, augmentation exceptionnelle du volume d’Arenh pour l’année 2022 ou
encore mécanisme du filet de sécurité.
Pour l’année 2023, le bouclier tarifaire
et le filet de sécurité seront reconduits, de même que la baisse de la
fiscalité sur l’électricité. Pour les collectivités plus importantes, un
dispositif complémentaire est introduit pour amortir le coût de l’électricité.
Il permet de réduire la facture d’environ 100 €/MWh pour une collectivité locale
ayant signé un contrat à des prix de l’ordre de 500 €/ MWh. C’est donc 20% de
la facture qui sera prise en charge par l’État, directement en pied de facture,
sans dossier à instruire. Ce paquet de mesures de soutien pour 2023, complété
par une Charte fournisseur et une publication toutes les semaines par la
Commission de régulation de l’énergie des prix de référence de l’électricité,
permettent aux collectivités locales de renouveler leur contrat dès maintenant
les meilleures conditions.
Face à la crise, nous ne laisserons pas
tomber les élus de terrain !
François Braun (ministre
de la Santé et de la Prévention)
> Pour soutenir l’hôpital face aux
surcoûts liés au Covid cette année, j’ai annoncé aux parlementaires le
déblocage d’une nouvelle enveloppe de plus d’un demi-milliard d’euros. Cela
amplifie notre effort historique pour qu’il n’y ait pas d’économie sur
l’hôpital et ses personnels.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Inflation] Aujourd'hui, les ménages les plus
modestes sont les plus touchés parce que ce sont ceux qui font face à des
dépenses contraintes les plus importantes
> 10 millions d'euros dédiés à l'aide alimentaire aux étudiants :ils vont permettre d'acheter à court terme 300.000 colis alimentaire d'une semaine pour les étudiants. (…) C'est une réponse d'urgence mais pas suffisante.
Stanislas Guerini (ministre
de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Inscrire l'IVG dans la Constitution française c'est protéger un droit
fondamental, c'est envoyer un message très fort au monde entier. Très fier de
mon groupe et de l'Assemblée=aujourd'hui.
> En matière de laïcité, il n'y a
pas de débat sur la ligne : devant les référents laïcité des ministères, j'ai
rappelé ma pleine volonté de garantir dans notre fonction publique une laïcité
du quotidien, qui soit simple et protectrice pour tous.
Trois priorités opérationnelles :
- Former les agents publics aux règles
relatives à la laïcité ;
- Proposer des outils favorisant la
neutralité des services publics ;
- Protéger les agents publics dans
l’application du principe de laïcité, avec la protection fonctionnelle.
> [Réforme
de la haute fonction publique] Dans le même esprit qu’après le grand débat
national, en tirant les leçons de la crise sanitaire, quand le président de la
République a porté l’ambition de transformer profondément la fonction publique.
Pour la mettre en phase avec les grands défis de notre temps et la rapprocher
des Français. Dans le précédent quinquennat, des étapes très importantes ont
été franchies en supprimant l’ENA au profit de l’Institut national du service
public, l’INSP, ainsi qu’en créant un nouveau corps interministériel des
administrateurs de l’État. Ceci pour nous donner les moyens de décloisonner les
carrières, susciter les mobilités, renforcer l’ambition de la formation
initiale et continue. Aujourd’hui, en supprimant le classement de sortie de
l’INSP, en proposant des rémunérations qui encouragent la prise de
responsabilités et la performance, en renforçant considérablement nos moyens
RH, nous parachevons cette réforme et la faisons entrer dans la vie des cadres
et managers de l’État.
> Depuis vingt ans, de nombreuses voix s’étaient élevées pour réclamer la
suppression du classement de sortie de l’ENA. Nicolas Sarkozy et François
Hollande avaient souhaité conduire cette réforme, mais ne l’avaient pas menée à
terme. C’est Emmanuel Macron qui aura eu le courage de la porter jusqu’au bout.
C’est une étape décisive pour lutter contre les déterminismes, le cœur de notre
projet politique. Comment justifier qu’un classement obtenu à 25 ans scellait
une carrière entière dans l’administration? Autre effet pervers: le système
surdéterminait toute la construction de la scolarité pour optimiser son
classement de sortie et non pour se préparer concrètement à l’exercice d’un
métier. En le supprimant, nous allons au bout de notre logique qui vise à faire
de l’INSP non plus une école qui classe, mais une école qui forme, qui oriente
et prépare à sa future carrière dans la fonction publique. Ce sont désormais
les employeurs publics qui choisiront les profils qui les rejoindront en
centrant leur approche sur les compétences.
> Je veux surtout porter une ambition d’efficacité pour notre fonction publique. Le nouveau mode de recrutement garantira une totale impartialité et reposera sur la méritocratie: il se fera à partir de dossiers anonymisés et reposera sur un principe de collégialité. Une commission, composée de huit personnalités qualifiées, indépendantes de l’INSP, suivra l’intégralité de ce processus de recrutement.
> Le premier pilier de la rénovation de la formation
initiale de nos hauts fonctionnaires, c’est le tronc commun de formation
associant 15 écoles de service public. Nous l’avons mis en place en 2022.
C’est essentiel pour faire progresser la culture commune de l’action publique
et décloisonner les formations. Le deuxième pilier, ce sont les travaux que
nous conduisons actuellement avec l’INSP pour en faire une école d’application
de très haut niveau. Le contenu de la formation s’appuiera sur un référentiel
de compétences élaboré à partir des besoins des administrations pour répondre
aux grands défis de notre société. En complément, l’enseignement dispensé au
sein de l’INSP répond à une logique de professionnalisation des parcours pour
mieux préparer les élèves à leurs futurs métiers. (…)
Le pilotage des carrières se fera davantage par les compétences que par la
seule appartenance à un corps. Un jeune fonctionnaire souhaitant s’engager dans
la transition écologique pourra par exemple commencer une carrière sur le
terrain dans une direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du
logement (Dreal), ensuite travailler au ministère de l’Agriculture en
administration centrale, avant de se tourner éventuellement vers une fonction
préfectorale. Nous nous donnons les moyens de cette ambition: nous renforçons
considérablement nos moyens de pilotage RH. C’est le cœur de la mission de la
Diese, déjà lancée, qui constitue une direction RH qui n’existait pas
auparavant. En 2023, nous créerons près de 100 emplois supplémentaires en son
sein. Cela doit également nous permettre de progresser dans l’égalité
professionnelle entre les femmes et les hommes.
> [Nouveau dispositif de rémunération] Il faut attirer et garder les meilleurs talents au sein de la fonction publique. Pour cela, j’assume d’offrir des rémunérations compétitives et de donner la possibilité à l’ensemble des fonctionnaires d’accéder au plus haut niveau de rémunération qui était jusqu’alors réservé à certains corps ou administrations. J’assume aussi de lier davantage le niveau de rémunération au niveau de responsabilités et à l’atteinte d’objectifs individuels et collectifs, par exemple la mise en place du plan de sobriété énergétique. La récompense de la performance est essentielle: ainsi, la part variable des hauts fonctionnaires pourra monter jusqu’à 30 % de leur rémunération indemnitaire.
> Si l’on parvient à garder les meilleurs talents aux postes de direction, cela profite nécessairement à l’ensemble de la fonction publique. En parallèle, dès janvier prochain, j’ouvrirai un grand chantier sur les carrières et les rémunérations de l’ensemble des 5,6 millions d’agents publics. Il y a aujourd’hui 50 000 postes à pourvoir. Je veux mener l’offensive pour valoriser l’ensemble de la fonction publique et redonner aux jeunes le goût de l’engagement au service de l’intérêt général.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Nos plus belles avancées sociales ne sont
jamais irréversibles. Graver dans le marbre de notre Constitution l’IVG, c’est
justement protéger et confirmer un droit fondamental. Bravo aux parlementaires
pour ce vote historique ! Par-delà les clivages, les compromis existent.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> [IVG dans la Constitution] Je salue un vote
historique pour toutes les femmes, fruit du travail de compromis d’une large
majorité de l'Assemblée nationale. Ce texte, qui va poursuivre son chemin au
Parlement, marque une étape fondamentale pour le renforcement du droit à l'IVG.
> Des actes concrets pour tenir
face à l’inflation, c’est notre priorité ! La loi de finance rectificative. c’est
voté et c’est :
- Un chèque énergie pour 12 millions de Français
- Le maintien de la ristourne sur les carburants jusqu’à
la fin de l’année
- 275M€ pour nos universités et CROUS.
> Depuis 2017, les collectivités territoriales peuvent compter sur le soutien total de l’Etat, et l’action déterminée du Président pour les accompagner et les protéger.
> Une majorité inédite en nombre a permis de voter une grande loi au service de la sécurité des Français, avec 15 milliards pour nos policiers et gendarmes ! Plus que jamais, nous faisons confiance au dialogue avec le Parlement pour faire avancer notre pays !
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> « La loi garantit l’effectivité et l'égal accès
au droit à l’interruption volontaire de grossesse » L'Assemblée nationale
adopte l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Merci aux députés pour cet
accord transpartisan en faveur du droit des femmes à disposer de leurs corps.
> Les droits des femmes sont fragiles et nécessitent une mobilisation collective afin de les préserver. Ce combat nous concerne toutes et tous.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Depuis deux ans, on réduit la dépense publique
et on réduit le déficit. Le FMI dit qu'on pourrait aller plus vite. Nous
assumons d'aller à un rythme qui permet de rétablir nos finances, mais aussi
d'investir dans nos services publics.
> En soutien aux villes face aux prix de l’énergie, nous avons créé un filet de sécurité de 430 millions€. J’ai échangé ce jour avec des Maires qui viennent de recevoir un acompte de 5 000€ à 200 000€ et ont pu ainsi boucler leur budget 2022. On travaille désormais au filet 2023.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Je ne suis pas pour le constat,
moi je suis pour le volontarisme de l'action. Donc pour restaurer cet avantage
compétitif, vous le savez, d'abord un, j'espère qu'on va réparer, décorroder
nos réacteurs, et surtout on va en construire des nouveaux. L'objectif il est
que l'industrie qui se décarbone, donc c’est une chance exceptionnelle, c'est
en fait, c'est une nouvelle révolution industrielle. L'industrie se décarbone
en France, et les industriels internationaux souhaitent venir en France, parce
que l'électricité y est nucléaire et donc dépolluée et pas chère.
> [Crise énergétique] Le choc est énorme, mais on ne peut y faire face. Un, à court terme en aidant les entreprises, ça c'est les aides que l’on annonce, et deux, surtout, j'allais dire en profitant de cette crise. Vous savez, c'est Winston Churchill qui disait : «il ne faut jamais gâcher une bonne crise». En profitant de cette crise, pour accélérer la décarbonation. Le président de la République a reçu à l'Elysée il y a une dizaine de jours, les 50 sites les plus émetteurs. Si on décarbone ces 50 sites, on aura réduit les émissions de l'industrie de 58%. Donc on peut le faire.
> Il faut donner aux jeunes envie d'industrie. C'est pour ça qu'à l'occasion de cette Semaine de l'industrie, on met le paquet : 4 500 événements partout en France, moi je vais me déplacer 8 fois dans la semaine, et jeudi on ouvre Bercy à l'industrie, on invite 1 000 jeunes lycéens et collégiens avec Pap Ndiaye, pour leur donner envie d'industrie
> Il faut retrouver des taux de croissance plus élevés, on l'a montré entre 2017 et 2021, la désindustrialisation, ce n’est pas une fatalité. On a créé 57 000 emplois dans l'industrie, on a recréé des usines, on a attiré du capital étranger, on est le pays d’Europe le plus attractif. Il faut continuer.
> Il faut investir en Européens. On va le faire en France, oui, il y a des programmes d'investissements européens qui permettent de développer l'hydrogène, qui permettent de développer la biomasse, qui permettent de développer l'innovation. L'Europe gagnera par le haut. L'Europe gagnera en innovant, oui, en décarbonant, mais pas en désindustrialisant. Si on, par exemple, ne vend que des véhicules électriques en France, à partir de 2035, on s’y est engagé, et que tous ces véhicules viennent de Chine, on aura perdu. Donc moi je salue les constructeurs automobiles qui se sont engagés à produire 15 modèles en France, un million de véhicules d'ores et déjà
> La crainte aujourd'hui que j'ai, c’est que les Etats-Unis basculent du mauvais côté de la force, qu’ils soient passés d'une logique de souverainisme, souveraineté à protectionnisme. Là-dessus l'Europe a un rôle à jouer. L'Europe c'est le plus grand marché du monde. Donc on a un pouvoir de négociation aujourd'hui, qui dit : si vous voulez continuer à exporter chez nous, il va falloir se comporter de manière juste et équitable. Donc sans naïveté, oui assurer qu'on développe l'industrie européenne, répondre je dirais du berger à la bergère, où, mesure un peu exagérée que peuvent prendre certains ou certaines, donc ça on va le faire, mais gardons le monde ouvert, le risque au sortir d'une pandémie, alors que la guerre est aux portes de l'Europe, c'est qu'on se referme tout à chacun, donc ne soyons pas naïfs, restons forts, mais restons ouverts.
> On a un peu plus de 7% de chômage, et on n'arrive pas à recruter. C'est quand même un grand paradoxe français. Donc la manière de traiter ça effectivement c'est l'éducation, la formation mais aussi l'adaptation de notre assurance chômage à la réalité du marché du travail. Une fois qu'on a adopté ce système, on verra bien en fonction de la conjoncture, si c'est le moment de le durcir ou si c'est le moment de l'assouplir.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Je considère, en tant que présidente
de l’Assemblée nationale et au nom de tous les députés, qu’il est important de
montrer que nous prenons en compte la voix et les droits des enfants. Nous
partageons tous ce combat, comme en témoigne la volonté unanime de créer, en
septembre dernier, une délégation aux droits des enfants. Ceux-ci doivent
savoir que les élus les considèrent, les écoutent, et gardent leurs intérêts et
leur protection à l’esprit lorsqu’ils font la loi.
Des dispositifs existent, des numéros comme le 119
Allo Enfance en danger ou le nouveau programme Phare qui prévoit des référents
dans chaque établissement scolaire. Mais les enfants nous l’ont dit : leur
parole n’est pas assez prise en compte, que ce soit dans la famille ou à
l’école. Ils parlent, et les adultes ne les entendent pas. Ils ressentent trop
de passivité vis-à-vis de situations qui nécessiteraient une réaction très
forte du monde adulte, face à des cas de violence ou de harcèlement. Trop
d’histoires arrivent devant les tribunaux car on a laissé la situation se
dégrader en dépit des alertes émises.
Il faut un « MeToo de l’enfance ». Les
chiffres des violences, notamment sexuelles, dont les enfants sont victimes,
mais aussi ceux concernant le harcèlement, sont effrayants. La Convention
internationale des droits de l’enfant les protège, mais eux-mêmes ne la
connaissent pas assez. Trop souvent, ils se heurtent à un silence, parfois à
une complaisance. Ils ne savent pas forcément que les faits dont ils sont
victimes ne constituent pas la norme et sont interdits par la loi. Il y a des
progrès à faire au sein des établissements scolaires. Ce qui compte, c’est de
multiplier les canaux pour qu’ils puissent se confier et faire valoir leurs
droits. Ce sera le premier chantier de la délégation de l’Assemblée nationale.
Il faut porter ces politiques, avec un engagement de la société entière.
> La première pierre pour la constitutionnalisation du droit à l’IVG est posée, un jour décisif pour toutes les femmes de France. Ce vote historique montre que le dialogue à l'Assemblée est possible et le compromis une réalité ! Ensemble, faisons de cet exemple la marche à suivre.
> Dans la société comme en ligne, les violences sexistes et sexuelles sont un fléau. Élus, citoyens, associations : nous avons le devoir de lutter ensemble !
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Trop de débats nationaux sur la crise
migratoire oublient qu'il existe une réforme européenne : le Pacte asile et
immigration. J'ai appelé tous les pro-européens à s'unir pour faire aboutir
cette réforme autour de deux principes : la responsabilité et la solidarité.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Nous portons tous un héritage qui guide notre
engagement. Le mien, c'est celui de la liberté des femmes. C'est celui de ma
mère. Au nom de toutes les femmes qui se sont battues, pour que nos filles
n'aient plus jamais à le faire, inscrivons l'IVG dans notre constitution.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> En panique, la France Insoumise
retire à la dernière minute sa résolution bâclée demandant une commission
d’enquête sur Emmanuel Macron et Uber pour leur niche de demain. Les auditions
avaient démontré l’absence de fondement du propos. Une théorie du complot qui
fait pschiit !
● MoDem
Anne Bergantz (députée)
> Un rapport de l'Unicef paru dimanche dernier à
l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant fait état d'une
situation alarmante : Un enfant meurt tous les cinq jours suite à des
violences très majoritairement intrafamiliales. Oui, vous avez bien entendu un
enfant meurt tous les cinq jours en France.
Nous ne pouvons accepter une France où
une partie de nos enfants sont en danger et ne sont pas protégés.
La notion de progrès n'aura aucun sens tant que tous les moyens ne seront pas
engagés pour faire cesser ces situations.
Blandine
Brocard (députée)
> [Loi de programmation et
d'orientation du Ministère de l'Intérieur] Sans ordre républicain, il n'y a ni sécurité ni liberté. Cet ordre, ce sont les policiers et les
gendarmes sur notre sol qui l'assurent. Ils sont exposés à des risques
quotidiens en notre nom. C'est pourquoi ils méritent le soutien de la puissance
publique et la reconnaissance de la nation.
Ainsi s'exprimait le Président de la
République dans son adresse aux Français du 14 juin 2020. Deux ans plus tard, c'est ce soutien de la
puissance publique à nos forces de sécurité intérieure que nous traduisons ici
en carnet de route pour les cinq années à venir.
Un soutien que notre majorité
présidentielle n'a cessé de démontrer depuis 2017 à travers plusieurs lois
d'importance. Et aujourd'hui, nous nous engageons à poursuivre dans ce sens
grâce à une traduction budgétaire de l'ensemble de ces mesures avec cette loi
de programmation et d'orientation du Ministère de l'Intérieur.
Pour la première fois, il s'agit de
donner une vision globale de l'action du Ministère de l'Intérieur et de ses
agents qui font un travail remarquable au quotidien, au service de nos
concitoyens.
Nous souhaitons tous ici, j'en suis
certaine, les en remercier vivement. Le texte que nous nous apprêtons à adopter
porte en lui une véritable ambition afin de permettre à nos policiers et nos
gendarmes, qu'ils soient sur le terrain ou dans les bureaux ainsi qu'à tous les
acteurs du continuum de sécurité, de remplir au mieux leur mission au service
de chacun de nos concitoyens, au cœur de nos territoires.
Il ne s'agit pas ici de définir des
objectifs sécuritaires mais bien de donner les moyens humains, technologiques
et financiers à nos forces de l'ordre pour assurer leurs missions.
Leurs missions qui est de nous protéger,
de protéger nos biens, nos bâtiments, de protéger nos enfants, de protéger
notre République, nous protéger pour permettre à tous de vivre avec l'assurance
que l'ensemble des services du ministère œuvre pleinement à la sécurité de
chacune et de chacun.
Les femmes et les hommes, tous les
acteurs de cette chaîne de sécurité méritent la reconnaissance de la nation et
de la représentation nationale. C'est pourquoi je regrette profondément
que certains dérapages et propos déplacés la semaine passée, parfois même
outranciers, aient été entendus dans cet hémicycle.
Malgré cela, nous avons pu effectuer un
véritable travail de co-construction avec les uns et les autres pour déboucher
sur un texte qui nous semble équilibré, pragmatique et ambitieux pour être aux
avant postes de la sécurité de notre pays.
Issus de toutes les sensibilités, nous
avons adopté de nombreux amendements qui permettent de belles avancées.
Plusieurs amendements du Groupe Démocrate
ont été adoptés et nous nous en réjouissons, notamment ceux portés par Philippe
Latombe en matière de lutte contre la cybercriminalité, d'Erwan Balanant sur la
lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ou les précisions
apportées par Laurence Vichnievsky dans le rapport annexé sur la réforme de la
police judiciaire.
Ces garanties, que nous avons inscrites
dans la Lopmi de l'examen en commission ont encore été renforcées en séance
avec un amendement du Gouvernement et de notre collègue.
Comme vous tous ici, nous serons
vigilants sur la conduite de cette réforme et le respect des équilibres
nécessaires à la préservation de l'indépendance de la police judiciaire.
● Parti radical
> Nous le savons désormais, la crise de l'énergie va durer. C'est pourquoi le Parti radical propose de concentrer l'aide financière sur les plus fragiles afin de permettre des investissements massifs dans la mise aux normes énergétiques des bâtiments.
> [Communiqué : Réduction
des déchets: par des gestes simples nous avons le pouvoir de changer les choses]
L’édition 2022 de la Semaine européenne de réduction des déchets, qui se
déroule jusqu’au 27 novembre, met, à raison, l’accent sur le textile, secteur
devenu en quelques décennies l’un de ceux qui polluent le plus en émettant
davantage de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic
maritime réunis. De plus, certains vêtements sont produits dans des pays où les
conditions de travail sont dignes du XIXe siècle. Est-ce tolérable ?
Il est temps de refuser de tels vêtements. D’autres choix sont possibles. « Je
salue en particulier la renaissance de la filière française du lin qui va
aujourd’hui du champ au vêtement fini, grâce notamment à l’implication
d’agriculteurs motivés, de filateurs dont certains relocalisent dans l’Hexagone
leur production qui était partie dans l’est de l’Europe. Sans oublier le
secteur de la création, qui nous fait aimer les vêtements produits en France »,
remarque Laurent Hénart, Président du Parti Radical.
« Le développement de la seconde main est aussi une inflexion positive de nos
modes de consommation qui vont dans le sens de la prévention des déchets »,
ajoute Joël Thiéry, Président d’Ecologie Radicale.
La Semaine Européenne de la Réduction des Déchets est aussi l’occasion pour
nous tous de nous interroger sur les petits gestes du quotidien. « Sans
attendre le 1er janvier 2024 et l’entrée en application de la loi
Anti-Gaspillage et Economie Circulaire (dite loi AGEC) qui va rendre
obligatoire pour les collectivités la mise en place de la collecte séparée des
déchets alimentaires, nous avons mis en place cette démarche dans les écoles,
les entreprises et sur les marchés dès 2021. Une initiative que nous étendons
maintenant aux particuliers. Près de 300 ménages et une résidence ont déjà
répondu présents. », indique Francisque Vigouroux, maire Radical d’Igny (91),
ville de plus de 10 000 habitants.
La gestion des déchets passe aussi par la promotion des filières locales,
renfort de résilience du territoire. Quant aux déchets du BTP, qui représentent
la majorité des déchets produits en France, il faut les voir aujourd’hui comme
un gisement potentiel de matières à valoriser, gain de productivité et préservation
de l’environnement à la clé.
Véronique Guillotin (sénatrice)
> On a eu deux fois plus de démissions d’élus
entre 2020 et 2021, que pendant les six années précédentes. Les maires sont en
première ligne, à portée de baffes. Nous sommes dans une situation difficile,
avec une succession de crises.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Combien y a-t-il d’espaces politiques auxquels
des pays souverains souhaitent adhérer sans y être contraints ? La réponse est
simple, un seul, l’Union européenne.
> Je ne suis pas sûre que la multiplication de visites séparées à Pékin soit le meilleur moyen pour l’Union européenne d’être prise au sérieux par la Chine. Et lorsque j’écris que je ne suis pas sûre, c’est qu’il me reste quelques réflexes de ma vie de diplomate…
> Encore une fois l’armée russe bombarde une maternité en Ukraine. Un nouveau-né est mort. Tout à l’heure nous voterons pour nommer l’évidence: la Russie soutient le terrorisme et emploie ses méthodes. > A une très large majorité le Parlement européen se rend à l’évidence : la Russie est un État qui soutient le terrorisme et recourt à ses méthodes. Nous demandons aussi avec force l’inscription du groupe Wagner à la liste des organisations terroristes.
> Prigojine apprend que le Parlement européen désigne son groupe Wagner comme terroriste. En réaction il nous envoie une masse tachée de sang. Merci à lui de confirmer ce que nous disons.
> Une cyber attaque a frappé le Parlement européen qui venait de condamner la Russie comme État soutenant le terrorisme, donnant ainsi raison à ce que nous disons. Le régime de Vladimir Poutine combat la démocratie, parce qu’il en a peur.