Voici une sélection, ce 8 novembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Sur les effets néfastes du changement
climatique, je veux saluer le courage des leaders internationaux qui ont porté
le débat des pertes et préjudices. Ils ont raison.
> La bataille pour le climat est indissociable du combat pour la biodiversité. Ce sont les deux faces d'une même médaille.
> La France soutient l'interdiction de toute exploitation des grands fonds marins. J'assume cette position. Je la porterai dans les enceintes internationales.
> Nous devons continuer le combat de l'atténuation. Sortir nos économies du charbon et aider les pays émergents à le faire le plus vite.
> Nous ne sacrifierons pas nos engagements climatiques sous la menace énergétique de la Russie.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Le véritable risque pour l'Europe, c’est le
décrochage industriel, technologique et économique qui laisserait le champ
libre à la Chine et aux USA. Donnons-nous les moyens de réindustrialiser
l’Europe pour rester une grande puissance industrielle mondiale.
> Quand une entreprise a de quoi verser des dividendes à ses actionnaires, elle doit récompenser ses salariés. Le dividende salarié, c’est le profit pour tous.
> Il n’y a pas eu de profiteurs de l’inflation dans l’alimentaire. Selon un rapport de l’Inspection générale des finances, les prix ont augmenté à cause de plusieurs facteurs dont la guerre en Ukraine. Ce rapport est public et nous l’actualiserons à la fin de l’année.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Réunion des ministres de l’Economie
et des Finances de l’UE – 7 novembre]
Notre sujet principal reste l’inflation et l’augmentation des prix dans la zone
euro et partout en Europe. L’inflation pèse sur nos compatriotes et sur nos
entreprises. Notre objectif stratégique doit être de revenir à un niveau d’inflation
plus faible en Europe, le plus rapidement possible. C’est donc ce qui va
occuper une grande part de nos discussions. Pour parvenir à cet objectif, il
faut qu’il y ait une parfaite coordination entre la politique monétaire qui est
menée par la Banque centrale européenne et les politiques budgétaires des États
membres. Nous aurons donc une discussion avec la présidente de la Banque
centrale européenne, Christine Lagarde, sur cette coordination entre la
politique monétaire de la BCE et les politiques budgétaires des Etats. Il faut
aussi nous assurer qu’il y a une parfaite coordination entre les politiques
budgétaires des États membres et que tous les États membres respectent
strictement et rigoureusement le cadre commun qui a été défini par la Commission
européenne en matière d’aides d’État pour soutenir nos entreprises face à
l’augmentation des prix de l’électricité et du gaz.
Le deuxième sujet, qui est évidemment lié au premier, concerne les décisions
américaines qui ont été prises pour réduire l’inflation. Je souhaite redire
notre préoccupation forte vis-à-vis des décisions américaines liées à
l’inflation reduction Act, avec des subventions massives qui peuvent conduire à
des distorsions de concurrence. Ces distorsions de concurrence, je le redis,
sont un sujet de préoccupation important pour la France. Et nous attendons de
la Commission européenne qu’elle fasse des propositions de réponse fortes à
cette politique américaine.
Enfin, le dernier sujet concerne la réforme du pacte de stabilité et de
croissance. Je veux juste rappeler la position européenne : nous voulons
des règles communes, nous voulons la responsabilité des Etats et nous voulons
maintenir des possibilités d’investissement. Des règles communes parce
qu’évidemment, il ne peut pas y avoir de zone monétaire unie et forte sans
règles communes respectées par les 19 États membres, et des règles qui soient
contrôlées. Une responsabilité des Etats parce que chacun voit bien que les
niveaux d’endettement aujourd’hui peuvent varier de 100 ou 120 points d’un Etat
membre à l’autre. Il faut donc que chaque Etat se sente responsable de son
désendettement et du retour aux règles communes. Et je pense que c’est une
bonne politique que de laisser les États s’approprier la responsabilité de ce
désendettement et du retour à des finances publiques saines. Enfin le troisième
point de notre position consiste à garder des possibilités d’investissement.
Vous voyez bien, notamment en pleine COP 27, à quel point il est nécessaire de
garder des possibilités d’investissement dans la transition climatique et dans
la lutte contre le réchauffement climatique. Je rappellerai tout à l’heure
cette position de la France sur le pacte de stabilité et de croissance.
> Il est important d'être très clair, très solidaire et
très fort dès le départ, en expliquant à nos partenaires américains que l'enjeu
derrière cette loi de réduction de l'inflation est la possibilité de préserver
des conditions de concurrence équitables entre les États-Unis et l'Europe. Des
règles du jeu équitables sont au cœur des relations commerciales entre les deux
continents, et nous ne voulons voir aucune décision susceptible de nuire à ces
règles du jeu équitables. Le fait que le gouvernement américain ait la
possibilité d'accorder autant de subventions aux entreprises qui se trouvent
sur le sol américain, ce qui bien sûr pourrait nuire à l'égalité des chances
entre les entreprises européennes et les entreprises américaines, est une question
de profonde préoccupation pour le gouvernement français.
> [Nouvel accord commercial avec les États-Unis] Il appartient à la
Commission d'apporter des réponses fortes à cette situation. Attendons donc les
propositions de la Commission avant de prendre position.
> Nous avons décidé de cibler tout notre soutien financier sur les
entreprises françaises confrontées à l'inflation des prix de l'électricité et
du gaz. Quand on regarde les toutes dernières décisions mises sur la table par
le gouvernement français, on a tout d'abord indiqué que le soutien financier
sera limité à 10 milliards d'euros pour toutes les entreprises privées, que ce
soit les PME ou les grandes entreprises. Deuxièmement, nous avons expliqué que
pour les moyennes et grandes entreprises, il s'agirait d'un soutien financier
ciblé, sur la base des besoins des entreprises. Mais ce ne serait pas un
soutien large et large à toutes les entreprises. Nous sommes donc profondément
convaincus qu'il est nécessaire d'avoir une approche ciblée, c'est exactement
ce que nous avons décidé en France. Nous sommes aussi profondément convaincus
qu'il faut une coordination parfaite entre la politique monétaire et la
politique budgétaire, c'est exactement ce que nous faisons en France.
> Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est la possibilité pour l'Europe de
rester dans la course technologique et industrielle du 21e siècle,
entre la Chine et les États-Unis. Voulons-nous vraiment rester dans la course ?
Et c'est avec le président Macron notre très forte détermination. Cela signifie
que nous devons être conscients de la situation actuelle. Nous sommes sous une
double pression : d'un côté, vous avez toutes les subventions qui pourraient
être accordées par le gouvernement américain aux entreprises privées sur le sol
américain, et de l'autre, vous avez le fait que les prix de l'énergie en Europe
sont beaucoup plus cher que ceux que vous avez aux États-Unis. Ces doubles
effets pourraient donc être très préjudiciables à l'industrie européenne. C'est
pourquoi nous voulions avoir cet avertissement pour réfléchir à la solution sur
la base du dialogue et des discussions avec nos amis américains, mais il est
nécessaire de trouver un terrain d'entente et des solutions au plus vite.
> Cela fait plus de 5 ans que nous nous battons avec Emmanuel Macron pour la réindustrialisation de notre pays. Notre politique donne des résultats : l’emploi industriel dépasse son niveau d’avant-crise Covid et est au plus haut depuis 2015.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Dans toute la France, 200 nouvelles brigades de
gendarmerie seront créées pour plus de sécurité et de proximité.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Intervention devant l’Assemblée parlementaire franco-allemande /
Berlin, 7 novembre]
Cette séance plénière de l’Assemblée parlementaire franco-allemande, qui est la
première depuis les élections législatives françaises, et la dernière avant de
célébrer, ensemble, en janvier, les 60 ans de l’amitié franco-allemande. 60 ans
de partenariat d’exception, 60 ans de solidarité et d’amitié, 60 ans
d’initiatives communes au service de la construction européenne, avec le
soutien des initiatives portées au sein de votre assemblée commune.
Consolider l’unité européenne est plus important que jamais, alors que nous
assistons depuis près de 9 mois à une agression militaire brutale aux portes de
l’Union, l’invasion d’un État souverain.
Aujourd’hui, nous aidons l’Ukraine à se défendre et nous défendons les
principes de la Charte des Nations unies. Demain, il faudra reconstruire. Nos
deux pays s’y engagent ensemble : le 25 octobre dernier, nous nous sommes
réunis, à l’initiative de l’Allemagne, pour poser les jalons des efforts de long
terme qui seront nécessaires. Et le 13 décembre prochain, nous nous réunirons à
nouveau, à l’initiative de la France et de l’Ukraine, pour apporter à ce pays
un soutien d’urgence à l’approche de l’hiver, dont nous savons qu’il sera rude,
compte tenu des destructions systématiques d’infrastructures civiles causées
par la Russie, actes qui sont constitutifs, dois-je le rappeler une nouvelle
fois, de crimes de guerre.
L’Allemagne et la France partagent la même vision d’une Europe plus forte, plus
souveraine et plus indépendante. Cela exige aussi que nous mettions en œuvre,
avec détermination, l’agenda de souveraineté européenne décidé par l’Union lors
du Sommet de Versailles, au mois de mars.
Nous le faisons en matière de défense et de sécurité, en parfaite
complémentarité avec nos alliés de l’OTAN.
Nous le faisons en matière d’indépendance énergétique. La solidarité entre la
France et l’Allemagne sera l’une des clefs du succès de l’Europe : nous
devons continuer à jouer collectif pour sécuriser nos approvisionnements en gaz
et en électricité à court terme, et pour porter ensemble une stratégie de long
terme d’énergie décarbonée, fondée notamment sur l’hydrogène vert.
Nous le faisons aussi en matière industrielle et commerciale. A cet égard, nous
devons poursuivre le travail engagé pour réduire nos dépendances critiques,
notamment vis-à-vis de la Chine, avec qui nous voulons nouer une relation
équilibrée, sans naïveté, fondée sur des règles équitables pour tous, et
respectueuse de nos intérêts stratégiques.
Voilà, en quelques mots, quelques défis à relever ensemble. Un nouveau Conseil
des ministres franco-allemand se réunira prochainement. Ce sera un moment
important pour définir, dans le prolongement des orientations fixées par le
Chancelier fédéral et par le Président de la République, une nouvelle feuille
de route commune et affirmer notre détermination à avancer.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Les menaces qui pèsent sur la France et sur la sécurité des Français
évoluent très vite. Pendant plus de 20 ans, la lutte contre le terrorisme armé
a été la priorité absolue pour nos armées. Désormais, on le voit avec la guerre
en Ukraine, c’est le retour de la haute intensité en Europe qui nous expose à
des nouvelles menaces conventionnelles, parfois sous voûte nucléaire ; puis,
apparaissent concomitamment des menaces hybrides, c’est-à-dire le détournement
d’objets civils à des fins militaires : chantage à l’énergie, chantage aux
matières premières alimentaires, guerre informationnelle, menaces cyber…
Au fond notre feuille de route est simple : alors que les menaces
s’additionnent et prennent des formes différentes, l’appareil de défense de la
France – je n’emploie pas le mot « armées » car les armées en sont l’acteur
principal mais pas le seul – doit être en mesure de répondre à ces nouvelles
menaces. D’ailleurs, cette mise à jour historique de notre appareil de défense
restera comme un des points forts du bilan du président de la République.
> [Nouvelle loi de programmation militaire] Il y a un
important enjeu d’autonomie stratégique. Nous assurons actuellement le rôle de
nation-cadre de l’OTAN en Roumanie, c’est-à-dire que c’est à la France
d’apporter la structure militaire nécessaire à un déploiement dont la taille
peut évoluer en fonction de la menace russe et qui associe nos alliés. Cette
mission défensive à caractère dissuasif donne bien le gabarit de ce doit être
le format de notre armée, car peu de pays peuvent et savent le faire. C’est
l’un des points d’entrée dans la prochaine LPM (loi de programmation
militaire).
Ensuite, cette autonomie passe aussi par notre dissuasion nucléaire que nous
continuons de moderniser. Enfin, notre capacité à être plus autonomes dépend de
nos stocks d’équipements et de munitions, ainsi que des capacités de production
et d’innovation de notre base industrielle et technologique de défense.
J’ajouterai par ailleurs que notre autonomie passera aussi en relevant les
défis du cyber, du spatial ou de la guerre informationnelle.
> Jadis, outre le combat naval classique, on se servait
de la mer pour frapper la terre, en débarquant des hommes ou en frappant des
cibles côtières avec des missiles. Aujourd’hui, la mer est devenue un espace de
conflictualité en tant que tel et elle participe à la mondialisation des
menaces. On le voit avec les fonds sous-marins : le sabotage du gazoduc
Nordstream, la sécurité des câbles de communications.
On le voit aussi avec les stratégies de refus d’accès à la mer pour entraver le
commerce mondial. C’est pourquoi, pour assurer notre souveraineté, il nous faut
nous adapter. Cette nouvelle gamme de frégates, comme celle qui sera mise à
l’eau à Lorient ce lundi, en est un exemple. Je rappelle que la France n’est
pas un pays comme les autres. Grâce à nos Outre-mer, notre surface maritime
fait partie des plus importantes du monde et nous sommes riverains du Pacifique
! Notre marine doit donc avoir cette dimension. Par ailleurs, tout en gardant
des instruments qui nous permettent de mener des opérations navales classiques,
il nous faut aussi être modernes, en disposant de drones sous-marins, en nous
appuyant sur le spatial. L’enjeu technologique pour demain est très fort.
> Un : la masse repose d’abord sur la disponibilité du
matériel en parc. C’est une chose d’avoir des hélicoptères, encore faut-il
qu’ils puissent voler ! Pour la prochaine LPM, mais aussi dès le Projet de loi
de finance 2023, l’une de mes principales priorités sera le renforcement des
moyens mis sur la maintenance, la disponibilité des pièces détachées, l’accès
au carburant.
Deux : en France, on a une armée d’emploi, ce qui n’est pas le cas de tous les
pays. Historiquement, nos armées ont été engagées dans de nombreuses opérations
; il faut donc maintenir un niveau d’entraînement élevé pour être opérationnels
tout le temps.
Trois : ne manquer de rien sur les fonctions basiques et vitales. C’est par
exemple le Service de santé des Armées, la restauration, la logistique qui ne
peuvent pas être négligés. Sans oublier les munitions. On voit en Ukraine que
ces fonctions-là ont une importance majeure sur la ligne de front.
> Sur les réserves, on est aujourd’hui au milieu du gué. Ce qui ne me
satisfait pas ; et je le dis aussi bien en tant que ministre que réserviste. La
réserve, c’est un vivier de gens formidables mais qui parfois, en France, ne
sont pas employés à leur juste niveau. Or il y a des pays, comme les
États-Unis, qui ont une utilisation de leurs réserves qui est autrement plus
qualifiante et plus opérante.
Dans ces pays, rien ne distingue le réserviste en uniforme de ses camarades
d’active. Ce sera un autre point fort de la LPM : comment avoir une réserve de
nouvelle génération capable de répondre présente quand la Nation en a besoin.
Mais aussi, capable d’apporter aux armées des expertises techniques sur des
enjeux complexes. Cela va participer au durcissement de notre modèle d’armée qui
doit intégrer des sachants civils pour faire face aux menaces hybrides.
> Ce n’est pas le ministre d’un côté et les militaires de l’autre ! Les mêmes questions et défis se posent aussi bien aux politiques qu’aux militaires. Avec le chef d’État-major des Armées, nous fonctionnons en binôme pour bâtir cette loi. Nous sommes à l’écoute de toutes les approches, qui ne sont pas les mêmes entre armées, entre générations d’officiers, en fonction des cultures. Tout cela est une richesse. Par exemple, il nous faut trouver l’équilibre entre les efforts à faire sur les matériels déjà existants dans les armées et la part d’innovation de rupture et le saut technologique à accepter pour l’avenir.
> Sur le SNU, nous sommes dans un entre-deux parce que les phases d’expérimentation sont terminées et qu’il faut maintenant tirer des conclusions pour l’avenir. Il est clair que le SNU, tel qu’on le connaît actuellement, a vocation à évoluer. Sarah El-Haïry travaille à un retour d’expérience complet, essentiel pour en tirer des enseignements qui serviront la prochaine mouture du SNU. Par exemple, réussir la mixité sociale reste un défi : le SNU doit être un accélérateur républicain et social, comme jadis le service militaire.
> Je constate qu’il y a un décalage entre les idées des
campagnes électorales et ce qui se passe dans l’hémicycle. Lors de la campagne,
le RN et LFI avaient complètement remis en cause la participation de la France
à l’Otan, ce qui envoyait un signal absolument épouvantable de solitude
stratégique à tous nos partenaires – européens en tête – mais aussi à nos
compétiteurs. Il ne faut pas oublier que la France est un pays fondateur de
l’Otan, même si le général de Gaulle – et le président Macron s’inscrit dans
cette tradition – a veillé à ce que nous gardions notre liberté en son sein.
Or, plus personne ne parle de cette question dans l’hémicycle, et pour cause :
ce n’est pas sérieux. Autre exemple : Jean-Luc Mélenchon avait remis en cause
le principe de la dissuasion nucléaire existante pendant la campagne.
Désormais, les élus LFI sont muets sur ce sujet. Quant au RN, il demande
parfois des augmentations de crédit qui ont déjà été votées… Bref, je pense que
les oppositions ont du mal à donner acte à Emmanuel Macron que le travail est
fait et je vois que sur des questions aussi stratégiques que la dissuasion ou
nos alliances, il y a un grand silence gêné ou des approximations peu
rassurantes. Difficile d’assumer que leurs propositions électoralistes riment,
à la fin, à un agenda d’affaiblissement de la France.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Au troisième trimestre l’emploi salarié privé
augmente à nouveau avec 89.400 créations nettes d’emplois (+0,4%). En un an
c’est ainsi une augmentation de 445.000 emplois, soit +2,2%. Nous poursuivons
notre objectif plein emploi pour maintenir cette dynamique.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Un enfant sur dix est victime de harcèlement au
cours de sa scolarité. Déploiement du programme pHARe, numéros d'appel,
sensibilisation au numérique.. Nous agissons avec les associations, les
personnels de l'Éducation nationale et nos partenaires pour mettre fin à ce
fléau. (…)
Bravo et merci aux élèves ambassadeurs qui se mobilisent dans les
établissements pour témoigner et inciter leurs camarades à lutter contre le
harcèlement. C'est un combat collectif que nous pouvons gagner, ensemble.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Oui, face à l'urgence climatique, l'Etat agit.
J'ai annoncé le mois dernier la méthode avec laquelle nous allons plus
fortement intégrer la transition écologique dans les formations de
l'enseignement supérieur.
> La lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l'Enseignement supérieur fait partie de mes priorités. Nous avons doublé le budget consacré à cette lutte, pour soutenir les établissements et associations, et sensibiliser à la notion de consentement.
> J'ai totalement conscience des
difficultés que peuvent rencontrer les étudiants.
Face à l'urgence, nous avons agi dès la rentrée : aide exceptionnelle de 100€,
maintien du repas Crous à 1€, augmentation des
bourses de 4%, augmentation des APL de 3,5%, gel
des frais d'inscription et des loyers Crous...
ous devons surtout traiter les enjeux en profondeur : j'ai lancé en octobre une
concertation nationale et territoriale sur la vie étudiante, afin notamment de
faire évoluer le système de bourses sur critères sociaux.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Chèque alimentaire] La difficulté, c’est
d’essayer de trouver un dispositif unique qui réponde à trop d’inconnues. Il y
a des tas de débats sur le type de produits, le mode de distribution, pour
quelle population?
> [Bassines ] Ce sont des projets qui portent des exigences pour les agriculteurs, en particulier une réduction de la consommation en eau. Il y a des contreparties, mais les opposants les plus virulents disent qu’elles ne seront pas respectées.
> [Bassine à Sainte-Soline] Il faut que ce projet reprenne, il a été validé par des associations de protection de l’environnement. Sinon, on donnerait raison aux casseurs, ça ne peut pas se passer comme ça en démocratie.
> [Grippe aviaire] Plus d’une cinquantaine de cas en France depuis le début de l’été. On a élevé le niveau de risque de faible à modéré, on regarde s’il ne faut pas prendre des mesures complémentaires.
> [Grippe aviaire] La filière foie gras a été en danger, elle reste en grande fragilité. On aura de quoi se fournir en foie gras, mais en moins grande quantité que les années précédentes et avec une légère hausse des prix.
> A l’heure de crises multiples
qui touchent notre ferme France, les agroéquipements sont une des solutions
pour accompagner nos agriculteurs dans cette mutation de l’agriculture afin de
la rendre plus résiliente, plus durable et plus écologique.
Pour poursuivre cette dynamique d’innovations dans le monde agricole, un
nouveau dispositif France 2030 sur les agroéquipements est lancé. Ce sont ainsi
400 millions d’€ supplémentaires dédiés au développement de solutions répondant
aux enjeux de l’agriculture de demain.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, la France
porte l’objectif d’une protection mondiale de 30% des
terres et 30% des mers à l’horizon 2030. C’est nécessaire pour stopper la perte
de biodiversité et limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
> Emmanuel Macron annonce le soutien de la France à l’interdiction de toute exploitation des grands fonds marins ! Le Gouvernement s’engage pleinement pour la préservation de la biodiversité marine.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [COP27] Pour être crédibles, il faut montrer que l'on applique ce que
l'on raconte. C'est pour cela que nous nous battons aussi au niveau européen,
pour augmenter notre ambition et pour montrer que finalement oui c'est
possible.
> [COP27] L'exemplarité est nécessaire dans les prises de parole sur ce sujet-là et dans les demandes d'engagement par rapport à d'autres pays développés. Il y a des attentes fortes vis-à-vis des États-Unis, du Canada et de l'Australie. Il y a des attentes fortes vis-à-vis des pays émergents comme la Chine ou l'Inde qui sont des pays qui ont de forts développements.
> [COP27] Nous faisons partie des pays qui ont positionné leur ambition au point le plus élevé: -55% de réduction de gaz à effet de serre à horizon 2030, pour l'ensemble de Union Européen. Aucun continent ne s'engage aussi loin. Aucun continent n'a une législation aussi contraignante.
> [COP27] On a les mêmes problèmes que les autres. On traverse une crise énergétique sans pareil. Il faut rester très ambitieux parce que c'est une question de pérennité de nos écosystèmes. (…) Il ne s'agit pas d'être donneurs de leçon, il s'agit de montrer que cette ambition on la porte parce qu'elle est importante pour les populations.
> [COP27] Lancement de l’initiative « Green Shipping Challenge » en faveur de la décarbonation du transport maritime en incitant toutes les parties prenantes à réduire leurs émissions pour s'aligner sur la trajectoire de l'accord de Paris.
> [Plan de sobriété] Le gouvernement ne demande pas aux Français de faire plus que ce qu'ils font déjà. Nous demandons aux collectivités locales et aux grandes entreprises de s'engager et en tant qu'Etat nous nous engageons pour faire mieux. Par exemple, nous demandons à nos agents publics de respecter 110 km/h sur leurs trajets professionnels. C'est très concret et c'est une façon aussi de réduire la consommation de carburant.
> C'est un des enjeux du projet de loi que je porte en ce moment, qui est de doubler les espaces sur lesquels on peut poser des panneaux solaires, on va le faire sur les parkings et les bâtiments publics. Pour les bâtiments publics, c'est une directive européenne que l'on vient de valider au conseil des ministres de l'Énergie. Elle prévoit qu'a minima, sur chaque nouveau bâtiment et lors de rénovation global de bâtiments, il y ait un minimum de production d'énergies renouvelables et ce sera le photovoltaïque qui sera privilégié. En ce qui concerne les HLM qui ne sont pas forcément des bâtiments publics, le gouvernement "regarde ce que peut-être le chemin pour déployer des solutions d'énergies renouvelables comme la géothermie. Ce sont souvent de gros investissements mais derrière on voit l'impact sur la facture d'électricité des ménages.
> [Tribune co-écrite avec Jennifer Morgan, secrétaire
d’Etat allemande pour l’action climatique internationale, Alok Sharma, président
de la COP26, Tina Stege, envoyée spéciale pour le climat des îles Marshall et Lee
White, ministre des eaux, des forêts, de la mer et de l’environnement du Gabon:
« C’est maintenant ou jamais si nous voulons maintenir l’objectif de 1,5 °C de
réchauffement climatique»]
La crise climatique s’accélère et ses effets
s’aggravent. La sécheresse en Europe, les récentes inondations au Pakistan,
l’ouragan Ian dans les Caraïbes et en Floride et la famine dans la Corne de
l’Afrique nous montrent les conséquences dramatiques du changement climatique.
Les scientifiques soulignent l’urgence d’agir. La COP27 de Charm El-Cheikh
(jusqu’au 18 novembre) doit permettre de mettre en œuvre l’accord de Paris
et le pacte de Glasgow pour le climat. Nous ne pouvons plus attendre. Pour y
parvenir, nous devons nous unir autour de quatre priorités.
Premièrement, il est crucial de limiter l’augmentation de la température
mondiale à 1,5 °C. C’est indispensable pour contenir les effets déjà
dramatiques du réchauffement planétaire. Le Groupe d’experts
intergouvernemental sur le climat (GIEC), composé des plus grands climatologues
du monde, a clairement indiqué qu’une augmentation de 2 °C aurait des
conséquences majeures pour des milliards de personnes ainsi que pour notre
planète. Nous pouvons déjà en constater les effets avec un réchauffement de
1,2 °C. Or, la somme de nos contributions nationales aboutit à une
augmentation de 2,5 °C, voire beaucoup plus dans de nombreuses régions,
dont l’Afrique.
Comme agréé à Glasgow, nous devons tous – en particulier les principaux pays
émetteurs, c’est-à-dire ceux du G20 – accroître nos efforts pour atteindre une
limite de 1,5 °C. Le paquet « Fit for 55 » de l’Union européenne
comprend les mesures les plus contraignantes du monde, dans tous les secteurs,
afin de parvenir à une réduction d’au moins 55 % des émissions d’ici à
2030 et à la neutralité climatique d’ici à 2050.
Le Royaume-Uni reste déterminé à éliminer progressivement le charbon d’ici à
2024 et à produire 95 % d’électricité bas carbone d’ici à 2030, en mettant
massivement en service de nouvelles énergies renouvelables. Les îles Marshall
n’émettent qu’une infime partie des émissions mondiales, mais ont néanmoins
soumis deux plans de plus en plus ambitieux. Mais, comme de nombreux autres
pays en développement, elles ont besoin de soutien pour se décarboner.
En outre, nous devons nous appuyer sur les solutions fondées sur la nature et
reconnaître la valeur des services des écosystèmes. La crise énergétique
mondiale est une incitation à accélérer le déploiement de l’énergie décarbonée
dans le monde entier – en premier lieu à partir de sources renouvelables – et
une chance de le faire d’une manière juste et équitable.
Deuxièmement, nous devons intensifier nos efforts en matière de financement
climatique. A Copenhague, en 2009, les dirigeants des pays développés ont
convenu de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour
financer la lutte contre le changement climatique dans les pays en
développement. Les derniers chiffres de l’OCDE pour 2020 montrent que nous n’avons
pas atteint cet objectif, avec seulement 83,3 milliards mobilisés. Nous
appelons tous les pays développés qui ne l’ont pas encore fait à intensifier
leurs efforts. Nous devons également simplifier et réduire les délais d’accès
aux financements : il faut redoubler d’efforts et travailler avec les
institutions financières internationales pour améliorer l’accès et réorienter
les flux financiers vers des investissements bas carbone.
Mobiliser les milliers de milliards d’investissements nécessaires à la réalisation
des plans de transition ambitieux des pays est également indispensable.
L’exemple des partenariats pour une transition énergétique juste – le premier,
l’Afrique du Sud avec les pays du G7, a été annoncé à Glasgow – est un modèle
prometteur pour soutenir les pays vers le net zéro émission et la résilience
climatique, sur un pied d’égalité et dans le respect des besoins de
développement.
Troisièmement, nous devons faire mieux en matière d’adaptation climatique. Trop
de pays vulnérables vivent déjà avec les conséquences de plus en plus
dévastatrices du changement climatique, telles que les catastrophes naturelles,
l’érosion côtière, les mauvaises récoltes, la baisse des stocks de poissons et
les températures insupportables. A Glasgow, les pays développés ont été invités
à doubler leur financement pour l’adaptation entre 2019 et 2025. Les pays
vulnérables n’ont pas le temps d’attendre et, lors de la COP27, tout doit être
fait pour faire des progrès rapides vis-à-vis de cet engagement.
Enfin, à Charm El-Cheikh, nous devrons aussi trouver des solutions de
financement pour combler les pertes et dommages liés au changement climatique.
Le développement des outils existants, tels que les systèmes d’alerte précoce
et les assurances, fait partie de la solution. Nous devons progresser pour
accroître le financement des pertes et dommages liés au climat, au sein et en
dehors de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
(UNFCC).
C’est maintenant ou jamais si nous voulons maintenir l’objectif de 1,5 °C,
nous adapter aux conséquences de l’évolution du climat, réaliser des progrès essentiels
en matière de financement et accélérer de toute urgence la mise en œuvre des
engagements. Les jeunes générations attendent beaucoup de la COP27. Nous ne
pouvons pas nous permettre de les décevoir.
François Braun (ministre
de la Santé et de la Prévention)
> Au-delà de gérer l’urgence des crises de
l’hôpital, je veux attaquer en profondeur sa refonte. Elle est indispensable
pour renforcer son attractivité auprès de nos soignants, et pour restaurer la
confiance de nos concitoyens envers leur service public hospitalier.
> Notre système de santé a été construit avec des moyens que nous n'avons plus. Il faut en restructurer l'ensemble et s'attaquer au traitement de fond.
> Plus il y a de réactions extrêmes d'un côté comme de l'autre, plus ce débat de société sur la fin de vie est nécessaire
> De l'argent, il y en a beaucoup : 53 milliards de plus par an. Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est retrouver du sens au métier de soignant.
> L'administration est indispensable à l'hôpital mais elle n'est peut-être pas au bon endroit. Il faut redonner du temps soignant aux soignants.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Intervention lors du Comité de coordination de la lutte contre la
précarité alimentaire composé notamment d'associations, de collectivités, de
producteurs et de distributeurs]
La France est la 6e puissance économique mondiale, et pourtant, sept à huit
millions de nos concitoyens souffrent encore aujourd’hui d’insécurité
alimentaire. Sept à huit millions de personnes qui doivent restreindre leur
consommation pour des raisons financières avec plus d’un tiers d’entre-elles
qui souffrent même d’insécurité alimentaire sévère.
Cette réalité, vous la connaissez toutes et tous et votre travail quotidien
vise justement à lutter contre ce fléau de la précarité alimentaire. C’est
pourquoi, avant de commencer mon propos et pour cette première participation à
vos travaux en tant que ministre des Solidarités, je tiens tout d’abord à vous
remercier et à vous faire part de ma reconnaissance pour votre action.
Associations d’aide alimentaire et de solidarité bien sûr, mais aussi
collectivités territoriales, organismes de sécurité sociale, producteurs,
distributeurs ou chercheurs, je salue votre engagement en direction des
personnes concernées, comme votre investissement au sein du Comité de
coordination de la lutte contre la précarité alimentaire (COCOLUPA) qui nous
réunit aujourd’hui.
Je suis surtout heureux de pouvoir enfin échanger avec vous afin de vous
présenter les contours du Fonds pour une aide alimentaire durable (FEAD) que
nous souhaitons déployer en 2023.
Nous avons eu l’occasion d’en annoncer les grandes lignes avec la Première
Ministre jeudi dernier. Je souhaite désormais que nous travaillons ensemble
pour définir précisément ses modalités de mise en œuvre et que nous soyons
ainsi prêts pour son déploiement dès les premiers mois de l’année prochaine.
Vous le savez tout comme moi, garantir l’accès à une alimentation durable et de
qualité au plus grand nombre, vise à répondre à un triple défi :
- Un défi sanitaire tout d’abord, quand 17 % de la population française
est en situation d’obésité et l’OMS alerte face à
« l’épidémie » ;
- Un défi environnemental ensuite en enrichissant notre alimentation en
produits frais, fruits, légumes et légumineuses et en produits sous labels de
qualité ;
- Un défi social enfin : les ménages les plus modestes consomment
50 % de fruits et légumes en moins que la moyenne des français ;
surtout, ils consacrent une part bien plus importante de leurs revenus à
l’alimentation que ceux aux revenus les plus importants.
Trois défis de politique publique, mais aussi des besoins très concrets dont
vous nous avez fait part, notamment dans le cadre des groupes de travail du COCOLUPA,
que ce soit en matière :
- de visibilité sur les financements alloués,
- d’appui à la diversification des sources d’approvisionnement pour les grands
acteurs nationaux ;
- ou de soutien aux initiatives innovantes dont les modèles économiques ne sont
pas encore stabilisés.
C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous avons voulu, avec la Première
Ministre et le Ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire,
créer ce fonds qui sera doté de 60 millions d’euros pour cette première année.
Cette première marche représente d’ores et déjà une multiplication par deux des
crédits consacrés à l’aide alimentaire dans le budget de l’État, ce qui est le
signe de notre ambition sur le sujet.
Ce fonds a en outre vocation à se déployer tout au long du quinquennat et vous
donnera donc la visibilité attendue.
Il permettra de soutenir les acteurs qui font – c’est-à-dire vous, les
associations, les collectivités territoriales, les acteurs regroupés dans les
projets alimentaires de territoires - et il se déploiera ainsi dans le cadre de
deux volets.
Le premier, au niveau national, dans le cadre d’appels à projets à destination
des 18 associations agrées pour viser des approvisionnements conformes aux
recommandations du Programme national nutrition santé et renforcer les actions
d’accompagnement des bénéficiaires.
Le second, au niveau territorial, pour favoriser le développement des
approvisionnements de qualité et en circuit court et pour créer des alliances
locales producteurs-associations-collectivités-bénéficiaires.
C’est au niveau local que nous pourrons soutenir des expériences de chèques,
comme il en existe déjà dans plusieurs villes, portées par des collectivités ou
des associations. C’est aussi au niveau local que nous pourrons soutenir les
approvisionnements directs des petits producteurs vers les associations et les
projets alimentaires territoriaux. C’est enfin également au niveau local que
nous pourrons agir en prévention de l’insécurité alimentaire en confortant les
systèmes de solidarité territoriale.
Vous le voyez, nos objectifs et notre dispositif sont relativement simples et
très proches de ce que vous avez pu porter dans le cadre des groupes de travail
du COCOLUPA. Je ne les citerai pas tous mais je pense bien évidemment par
exemple aux travaux du GT 4 sur le modèle économique des filières solidaires de
l’alimentation ou à ceux du GT 5 sur la participation des personnes concernées
qui est un sujet qui me tient particulièrement à cœur et sur lequel je serais
très intéressé pour connaitre vos propositions.
Vous l’avez compris, la lutte contre la précarité alimentaire figure au premier
rang des priorités que je souhaite porter en tant que ministre des Solidarités.
Mais elle n’épuise bien évidemment pas l’enjeu de la politique de lutte contre
la pauvreté. Le déploiement de ce fonds s’inscrira ainsi dans le cadre plus
large du Pacte des solidarités sur lequel nous travaillons en ce moment même de
manière interministérielle au sein du Gouvernement.
J’ai eu l’occasion, aux côtés de la Première Ministre, de présenter son
calendrier d’élaboration et ses principales orientations aux associations de
lutte contre la pauvreté jeudi dernier. Certains d’entre vous étaient présents
à cette réunion.
Ce Pacte qui prendra la suite de la Stratégie de lutte contre la pauvreté se
déclinera autour de quatre priorités structurantes :
D’abord, la de la lutte contre les inégalités à la racine, pour approfondir
l’ambition portée depuis 2018, en agissant dès le plus jeune âge dans le cadre
notamment du futur service public de la petite enfance et en étant au côté des
familles, en particulier les familles monoparentales qui souffrent deux fois
plus que les autres de la pauvreté ;
En deuxième lieu, avec l’amplification de la politique d’accès au travail pour
tous, qui se déploiera dans le cadre du chantier France travail, piloté par mon
collègue Oliver Dussopt.
La lutte contre la grande exclusion ensuite pour ne laisser personne au bord du
chemin, ce qui passera en particulier par une politique de lutte résolue contre
le non recours, avec la mise en place de la solidarité à la source, comme avec
le déploiement de « Territoires zéro non recours ».
Et avec l’organisation solidaire de la transition écologique. Nous devons faire
des transitions - climatique, énergétique, écologique – des leviers de lutte
contre la pauvreté, en réduisant les dépenses contraintes en matière de
mobilité, de logement, et d’alimentation… ce que nous faisons ainsi aujourd’hui
même avec le lancement de ce fonds pour une alimentation durable.
> Pour les 5 prochaines années, un nouveau pacte de solidarité conclu avec les collectivités territoriales permettra d’amplifier notre action en matière de lutte contre la pauvreté.
Stanislas Guerini (ministre
de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Climat et biodiversité, 2 grandes crises sur
lesquelles nous devons bâtir un socle solide de connaissances scientifiques
pour pouvoir agir : c’est ce que nous faisons avec le plan de formation des
fonctionnaires à la transition écologique, lancé en octobre.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> L’écologie, combat du siècle. La France s’est
fixée comme objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
> Depuis 5 ans, la France engage les réformes nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : rénovation thermique des bâtiments, développement des énergies renouvelables, fin des voitures thermiques en 2035.
> ,6 million de foyers modestes se
chauffant au fioul peuvent dès aujourd'hui recevoir un chèque énergie d'un
montant de 100 à 200 euros. Pour ceux qui en ont le plus besoin, c'est moins à
payer sur la facture, c'est plus de pouvoir d'achat.
Pour les ménages qui ont déjà utilisé un chèque énergie pour leur facture de
fioul, l'envoi sera automatique. Pour les autres ménages éligibles, vous pouvez
réaliser votre demande sur un guichet en ligne.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> On nous promettait dans tous les journaux que
nous n'arriverions jamais à faire voter au Sénat le projet de loi sur les
énergies renouvelables: nous avons une fois de plus fait confiance au compromis
et à l'intelligence collective au Parlement ... et ça marche !
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> Il y a 50 ans, à Bobigny, s’achevait le procès
de Marie-Claire Chevalier, jeune femme violée et dénoncée par son violeur à la
police pour s’être fait avorter. Ce procès, dont Gisèle Halimi fut la voix et
le visage, amorcera la légalisation de l’IVG. Cet héritage nous oblige.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Augmentation des impôts à Paris] Comme souvent
avec Madame Hildago,
l’Etat a bon dos ! (…) On ne va quand même pas se retrouver dans une situation
où on devrait augmenter les impôts de tous les Français pour combler les
problèmes de gestion de la ville de Paris.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> L'industrie aujourd'hui c'est 20 % du problème,
20 % des émissions [de carbone], mais c'est 100 % des solutions.
> Il faut accompagner la filière automobile pour qu'en 2035, si tout va bien, on puisse ne vendre que des véhicules électriques en France et en Europe.
> Si vous décarbonez les transports, vous diminuez les émissions totales de 30 %.
> [Décarbonation] Ce n'est pas forcément à l'État de faire tout le boulot : ces industries sont dans un risque existentiel.
> Il y a six hauts-fourneaux en France, moi je veux qu'ils soient décarbonés en France, plutôt qu'aller chercher notre acier ailleurs.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> [Twitter] Sur la question du changement d'orientation de la
plateforme, peu importe la philosophie d'Elon Musk. Car dans l'Union
européenne, le cadre de modération est inscrit dans le droit européen depuis la
semaine dernière. Désormais, lorsque vous êtes un grand réseau social, vous
devez vous conformer aux règles en vigueur au sein de l'Union européenne.
Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Quand je
vois l’engagement des jeunes dans l’apprentissage, le retour du sens, je suis
encore plus fière d’être aux côtés des artisans. Très injustement, certaines de
leurs compétences ont été minorées, voire sous-estimées, et ce pendant des
années par un certain milieu intellectuel.
L’intelligence de la main, c’est celle des artisans, et je crois que c’est un
des vecteurs pour redonner du sens au travail. L’appétence des jeunes pour ces
métiers me donne plutôt raison en termes de tendance ».
> J’ai à cœur, à la fois sur la question numérique et sur la question environnementale, d’accompagner très fortement les artisans, les TPE, dans cette mise en œuvre.
> Quand on est une TPE ou un artisan, que l’on ait en charge une entreprise de chauffage ou de menuiserie, ce n’est pas évident de savoir par quel bout commencer la transition environnementale.
> J’ai à cœur de faciliter l’accès au diagnostic environnemental pour que chaque artisan puisse avoir accès en ligne à un portail qui lui permettra, en fonction de ses besoins, d’être orienté vers les interlocuteurs dédiés.
> Je préfère que l’on aide ceux qui en ont le plus besoin. C’est le passage du «quoi qu’il en coûte» à une politique plus ciblée, et cela s’applique aussi à l’apprentissage.
> Grâce à la loi Pacte, le nombre de salariés bénéficiant d’un accord d’intéressement ou de participation dans les PME a augmenté de 60%. Le dividende salarié que je soutiens permettrait d’aller plus loin et de mieux équilibrer rémunération du capital et du travail.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> [Augmentation des impôts à Paris] Trahir ses
promesses et en plus fuir ses responsabilités, dans une Ville qui a fait
exploser sa dette par sa propre mauvaise gestion…
Olivier Klein
(ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> On doit tous se mobiliser pour que le logement
ne devienne pas la bombe sociale de demain.
> A force de ne pas mener le combat des valeurs, on finit par installer la xénophobie dans le jardin de la République. Le RN a changé sa vitrine mais ça reste le FHaine de Jean-Marie Le Pen. Il faut le combattre millimètre par millimètre.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Nous avons une grande responsabilité vis à vis
de nos enfants victimes de harcèlement scolaire.
> La mise en œuvre de la politique de l’enfance, compétence exclusive des Départements, passe par la mobilisation, à l’échelle centrale et locale, de l’ensemble des acteurs et de l’État qui doit pleinement jouer son rôle d’impulsion et de coordination. Cela passe par la contractualisation sur les territoires et cela passe, évidemment, par des lieux de dialogue sur les enjeux financiers, tel ce comité des financeurs.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Traité Mercosur] Plusieurs Etats dont la
France ont posé des exigences strictes et demandé à la Commission européenne
des engagements additionnels sur la protection du climat et de l'environnement.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Face au changement climatique le monde entier
nous oblige à être au rendez-vous de cette COP27.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Mon groupe Renew Europe
demande l’audition d’Elon Musk au Parlement européen.
Quels que soient les choix de M. Musk, notre devise restera : notre continent,
nos règles. Nous devons nous assurer que Twitter continuera d'agir contre la
désinformation et les discours de haine.
> L'emploi salarié progresse à nouveau ! Une bonne nouvelle pour 445 000 de nos concitoyens qui ont retrouvé une activité ces 12 derniers mois. Une bonne nouvelle pour notre pays et son économie. L'objectif plein emploi peut être atteint et la majorité y travaille chaque jour.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> J’ai déposé, au nom du groupe Renaissance, un amendement au budget rectificatif pour doubler le fonds
de soutien militaire à l’Ukraine. Alors que les crimes de guerre russes
continuent sur le terrain, notre soutien aux Ukrainiens ne faillira pas.
> [Augmentation des impôts à Paris] Faire payer aux Parisiens l’échec de sa politique. Désavouée massivement par les Parisiens lors de la présidentielle, Anne Hidalgo a perdu toute crédibilité.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Plus que jamais nous avons besoin d’une
relation forte entre la France et l’Allemagne pour affronter les nombreux défis
européens.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Augmentation des impôts à Paris] L'annonce de
l'augmentation de 54% du taux de la taxe foncière à Paris était -
malheureusement - prévisible au regard de l'absence de marge de manoeuvre
budgétaire liée à l'incapacité de réformer structurellement les politiques
publiques parisiennes.
Quant à reporter systématiquement la faute sur les autres malgré le soutien
financier inédit dont a bénéficié Paris et l'habitude de ne pas tenir ses
engagements, nous en avons - malheureusement - l'habitude. Mais à la fin, ce
sont les Parisiens qui en paieront les conséquences.
> [Budget de la ville de Paris] Une dette abyssale, un discours affichant la préservation des espaces non bâtis et une ambition de 40% de logements publics : soit on nous ment, soit on nous ment.
Isabelle Florennes
(porte-parole)
> Faisons des propositions pour élargir les
bases. Sur la question du partage de la valeur, c'est un vrai sujet que nous
partageons. Nous pouvons avancer et les Français nous en seraient reconnaissants.
> Il ne pourra pas y avoir un 49.3 toutes les semaines. Ça implique forcément une façon de travailler différente et ce n'est pas plus mal.
● Parti radical
Nathalie Delattre (sénatrice)
> Se souvenir de la Nuit de cristal, c’est se
confronter aux heures les plus sombres de l’humanité. La haine. La barbarie.
L’horreur. En la commémorant à Auschwitz avec Roberta Metsola, présidente du Parlement Européen, et des délégations du
monde entier, nous portons cette mémoire.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Evgueni Prigojine, dont je parle en détails
dans mon livre, ne se contente pas d’admettre qu’il est intervenu dans les
élections américaines. Il le revendique et se montre déterminé à continuer. Les
Etats-Unis ne sont pas son seul terrain de jeu. Toutes les démocraties y
passent.
> Sans vergogne, le gouvernement suédois s’éloigne des factions kurdes qui se battent courageusement contre Daesh. Céder à un autocrate [Erdogan] ne nous renforce pourtant jamais.
Bernard Guetta
> Les Russes vont perdre Kherson parce qu’on voit
les troupes ukrainiennes progresser avec une
régularité absolument stupéfiante. Pour les Russes, ça va être une défaite colossale.
> [Opinion: «La faute à Maggie»]
La coupable a un nom. Si Benjamin Netanyahou vient de l’emporter, en Israël,
aux côtés d’une extrême-droite religieuse et raciste, si Lula n’a été élu que
de si peu, au Brésil, contre un sortant aussi grotesquement machiste que
totalement incapable, si Mme Melloni dirige l’Italie tandis qu’une coalition
des droites et d’anciens nazis a pris les commandes à Stockholm, que Donald
Trump annonce son retour et que le Rassemblement national n’est plus loin de
réunir une moitié des suffrages en France, la faute en est à Margaret Thatcher.
Elle n’en est bien sûr pas directement responsable mais son triomphe et son
héritage le sont car elle avait si bien réussi à exprimer le rejet du
« Trop d’Etat » par les classes moyennes que la « révolution
conservatrice » aura refaçonné le monde jusqu’à nos jours.
Or quelles ont été les conséquences de cette révolution?
Les inégalités se sont spectaculairement accrues. Le recul de la pression
fiscale a limité la redistribution et le financement des services publics qui
s’en sont affaiblis. Les délocalisations vers des pays à bas coût de production
ont exercé une forte pression sur les salaires en raréfiant l’emploi et
accroissant le chômage. Le développement du libre-échange, enfin, a eu nombre
d’effets pervers.
Il a sorti de la misère des centaines de millions de personnes qui ont soudain
pu travailler pour l’exportation vers les pays les plus développés. Il a
parallèlement permis aux moins riches des Européens et des Américains de
s’équiper, se vêtir et même se nourrir en déboursant moins. Ce n’est
certainement pas négligeable. Les apôtres de la Dame de fer n’ont pas tort de
le dire mais, sans même parler de ses ravages sur l’environnement, le
libre-échangisme a également paupérisé les classes moyennes et fait de la Chine
une superpuissance en position de concurrencer nos industries de pointe et de
menacer la paix en bouleversant les rapports de force internationaux les plus
établis.
Pertes et profits, le bilan du thatchérisme reste à faire mais une chose est
déjà sûre. Alors même que les extrêmes-droites restaient écartées du pouvoir
par la défaite de l’infamie nazie, gauches et droites occidentales ont emboîté
le pas, durant plus de trente ans, à ce qui s’est abusivement appelé
« libéralisme ». L’extrême-droite n’a pas été partie prenante à la
révolution conservatrice alors que la gauche et la droite, qu’elles se soient
inquiétées de cette dynamique internationale ou qu’elles l’aient applaudie, ont
dû s’inscrire dans le reagano-thatchérisme parce qu’elles gouvernaient et que
l’attraction de la Chine et l’implosion soviétique ne leur laissaient guère le
choix.
Gauches et droites n’ont simplement pas pu résister à un courant dominant et en
paient maintenant le prix car les extrêmes-droites peuvent aujourd’hui les
accuser de tout et du reste – d’avoir présidé aux reculs sociaux et à la
désindustrialisation des dernières décennies, au réchauffement climatique, à
l’affaiblissement du patriarcat par l’affirmation des droits des femmes et des
homosexuels, à l’érosion de la prééminence occidentale et surtout, avant tout,
à la pression migratoire.
Margaret Thatcher aura ainsi fait trois victimes. En plus de la droite et de la
gauche, elle aura aussi défiguré le libéralisme – la matrice des gauches,
l’enfant des Lumières – sous le nom duquel Viktor Orban, Vladimir Poutine et
toute les extrêmes-droites confondent volontairement thatchérisme et libertés
publiques pour mieux s’attaquer aux secondes.
Pascal Canfin
> Voilà un exemple concret de planification
écologique : avec les entreprises concernées nous allons decarboner les 50
sites industriels les plus émetteurs de Co2 en France. Ces 50 sites pèsent à
eux seuls 10% des émissions du pays!
> Je partage l’éco-anxiété de ces activistes. L’angoisse, c’est ce qui me fait agir tous les jours mais ma responsabilité est de trouver des solutions concrètes, pas de sonner l’alerte.
> Je suis inquiet sur cette COP27 car le risque est que le climat soit pris en otage par deux crises : la crise de l’énergie déclenchée par l’invasion de la Russie en Ukraine et la crise entre la Chine et les Etats-Unis
> En Europe et en France, on accélère: par exemple la fin des véhicules thermiques dans 13 ans, c'est une révolution industrielle totale. Mon rôle de responsable politique c'est d'emmener toute la société : il faut transformer en profondeur sans fracturer.