Voici une sélection, ce 6 novembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Tribune co-écrite avec Macky Sall, président de la République du
Sénégal et Mark Rutte, Premier ministre du Royaume des Pays-Bas : «Un
nouveau pacte pour l’Afrique lors de la COP 27»]
Nous avons été témoins cette année d’ouragans, de typhons et d’inondations
catastrophiques. L’Amérique et l’Australie ont été la proie des flammes.
L’Europe a suffoqué sous le coup d’une longue canicule. La pénurie de denrées
alimentaires causée par la sécheresse et des inondations en Afrique orientale a
frappé de nombreux foyers. Les pluies torrentielles de la mousson ont submergé
un tiers du Pakistan, faisant un demi-million de sans-abri.
Notre planète entière est touchée, mais l’Afrique est le continent le plus
vulnérable face à cette crise mondiale. Tous les effets négatifs du
réchauffement climatique semblent y être amplifiés : le PIB africain est amputé
de 15 % de croissance par an en raison des conséquences destructrices du
changement climatique, et les conditions météorologiques extrêmes et erratiques
menacent vie humaine, approvisionnement alimentaire, sécurité hydrique et
jusqu’aux fondements mêmes du développement économique. Sur le continent, 250
millions de personnes ont de plus en plus de difficultés à vivre de leur travail
de la terre.
Les Nations unies nous alertent sur le fait que la trajectoire actuelle nous
mène vers une hausse de la température mondiale de 1,5 °C en 2030 par rapport
aux niveaux préindustriels. En Afrique, le changement climatique est une
réalité irréversible. Il est trop tard pour revenir en arrière. Nous pouvons
encore mettre en place des mécanismes d’atténuation, mais le temps presse.
C’est pour cette raison que nous avons deux priorités pour le Sommet sur le
climat qui se tiendra cette année en Égypte : non seulement maintenir
l’objectif de 1,5 °C à notre portée, pour éviter que les conséquences du
changement climatique ne s’aggravent davantage encore, mais aussi accélérer
radicalement l’adaptation au dérèglement climatique en Afrique et dans les pays
vulnérables du monde entier.
Ce travail d’adaptation est aussi porteur de croissance. Il s’agit de maîtriser
la nature pour restaurer les écosystèmes dégradés, de développer des cultures
résistantes à la sécheresse, des services numériques accessibles pour les
petits agriculteurs et des infrastructures résistantes aux intempéries, et de
créer de nouveaux emplois verts pour les jeunes. Si l’atténuation des
changements climatiques est un passage obligé pour que notre planète reste
vivable, l’adaptation à ces changements est l’occasion de forger un nouveau
modèle de développement pour l’Afrique qui réunisse résilience au changement
climatique, ingéniosité, efficacité et productivité.
L’Afrique possède tous les atouts pour y parvenir. Elle a la population la plus
jeune de tous les continents, elle a su relever de nombreux défis, notamment
tout récemment la covid19, et elle est déterminée à tirer tout le parti
possible de la crise climatique.
Mais pour mettre en œuvre ce programme d’adaptation, chacun devra y mettre du
sien, en Afrique mais aussi dans le reste du monde. Lors de la COP26 de Glasgow
l’année dernière, les pays développés sont convenus de doubler le financement
de l’adaptation à concurrence d’au moins 40 milliards de dollars par an d’ici
2025. Les flux financiers internationaux en provenance des pays développés sont
nécessaires pour aider les pays en développement, dans le cadre de la
mobilisation, essentielle, de toutes les sources de financement de l’action
climatique, qu’elles soient internationales, nationales, publiques ou privées.
On estime que, rien que pour l’Afrique, 52 milliards de dollars par an sont
nécessaires ; l’augmentation du soutien financier des pays développés doit
contribuer à mobiliser toutes les autres sources de financement.
La France et les Pays-Bas sont les principaux contributeurs du soutien à
l’adaptation dans les pays en développement, notamment en Afrique. La France
s’engage à fournir 6 milliards d’euros par an en faveur de l’action climatique
dans les pays en développement jusqu’en 2025, dont un tiers pour l’adaptation.
Les Pays-Bas ont récemment décidé d’accroître leur financement annuel de
l’action climatique à hauteur d’au moins 1,8 milliard d’euros en 2025 et de
doubler leur aide publique à l’adaptation aux changements climatiques. En
outre, les Pays-Bas continueront de consacrer plus de la moitié de leur
financement public de l’action climatique à l’adaptation, en particulier en
Afrique, et feront progresser ces questions lors de la Conférence des Nations
unies sur l’eau de 2023, dont ils seront coorganisateurs.
Tous les pays doivent honorer le plus vite possible leurs engagements relatifs
au financement de l’action climatique et verser des fonds pour des projets sur
le terrain, tels que l’initiative de la Grande muraille verte, qui lutte contre
la désertification via la régénération de millions d’hectares de terre
dégradée, accroît la sécurité alimentaire, améliore la nutrition et la
productivité agricole et soutient les emplois ruraux dans 11 pays au Sahel.
Cette initiative a remis au goût du jour des principes traditionnels de gestion
des terres qui avaient failli disparaître ; elle est la preuve que l’Afrique
trouve des solutions à la crise climatique. Rien qu’au Sénégal, plus de 11
millions d’arbres ont ainsi été plantés.
Dans le prolongement de cette initiative, le Programme d’accélération de
l’adaptation en Afrique est un projet d’envergure continental conçu et dirigé
par les Africains visant à donner la priorité au renforcement de l’adaptation
dans le domaine de l’agriculture, des services numériques, des infrastructures,
de l’entrepreneuriat et de l’emploi des jeunes. La Banque africaine de
développement a mobilisé jusqu’à présent la moitié des 25 milliards de dollars
dont elle a besoin pour l’adaptation aux changements climatiques d’ici 2025, et
ces efforts portent déjà leurs fruits. Cette COP27 « africaine » est l’occasion
pour tous les pays qui en sont capables d’accroître leur action afin d’assurer
le financement complet du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique
par l’intermédiaire du guichet de financement consacré à l’action climatique du
Fonds africain de développement, ainsi que des 250 millions de dollars de la
Facilité de financement en amont de ce Programme. Grâce au soutien du Centre mondial
pour l’adaptation, ce Programme a déjà redirigé plus de 3,5 milliards de
dollars d’investissements en amont dans 19 pays, chaque dollar investi ayant un
impact sur 100 autres en aval.
L’adaptation, ce sont aussi des investissements massifs dans la révolution
agricole rendue nécessaire par les changements climatiques. La Mission
internationale de résilience alimentaire et agricole (FARM), lancée par la
France et par ses partenaires européens et internationaux, fournit déjà une
gamme complète d’investissements pour accroître la solidité des chaînes de
valeurs agricoles africaines, notamment en libérant le potentiel des protéines
végétales et des engrais décarbonés ou organiques. Nous appelons tous nos
partenaires à intensifier leur soutien à cette initiative décisive.
La COP27 est l’occasion idéale pour tous les pays de soutenir l’Afrique afin
qu’elle puisse faire face aux conséquences du changement climatique et ouvrir
la voie vers la résilience. C’est aussi le moment de relancer et renouveler le
partenariat entre les pays du Nord et le continent le plus jeune et le plus
prometteur du monde. Pour ce faire, la conférence doit représenter une avancée
majeure dans le domaine du financement de l’adaptation au changement climatique
et conduire à des actions concrètes sur le terrain.
L’Afrique ne se contente pas d’attendre passivement. Elle agit, pleinement
soutenue par des pays européens comme la France et les Pays-Bas, mais elle a
besoin de l’appui de tous les bailleurs de fonds, qu’ils soient donateurs,
investisseurs privés ou philanthropes. La réussite de l’Afrique, à savoir le
développement d’un continent plus fort, plus vert, plus prospère, durable et
résilient, sera notre succès à tous.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Le Budget 2023 est adopté en première lecture ! Un budget qui protège le
pouvoir d'achat. Un budget pour le plein-emploi, qui accélère notre transition
écologique et défend notre souveraineté. Un budget fidèle à notre engagement :
améliorer le quotidien des Français.
> Le projet de loi sur les énergies renouvelables est adopté au Sénat à la quasi unanimité. Cet accord est un bon signal pour notre projet : accélérer le développement des énergies renouvelables et sortir des énergies fossiles. Continuons à trouver des compromis dans l’intérêt des Français.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Impôt minimum sur les sociétés et meilleure répartition de la richesse
dans l’entreprise: avec Emmanuel Macron, nous sommes déterminés à faire bouger
les lignes.
> Il n’y a pas eu de profiteurs de l’inflation dans l’alimentaire. Ni les agriculteurs, ni les distributeurs, ni l’industrie agroalimentaire n’ont pris au passage de rémunération excessive.
> Quand une entreprise a de quoi verser des dividendes à ses actionnaires, elle doit récompenser ses salariés.
> Les entreprises qui le peuvent doivent augmenter les salaires mais une grande conférence salariale ne pourrait que conduire à l'indexation des salaires sur l'inflation ce qui provoquerait selon lui"une spirale inflationniste. (…) Laissons les entreprises négocier.
> Subventionner les énergies fossiles sur une longue période serait contradictoire avec nos objectifs climatiques et dangereux pour nos finances publiques.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> La France, ce n’est pas une couleur, ce sont
des valeurs.
> C’est dans les quartiers populaires que le besoin de protection est le plus fort.
> Je constate une violence très forte dans notre pays.
> Il faut améliorer les services publics qu'on peut rendre aux Français.
> [Propos racistes d’un député RN] Ce qui est incroyable,
c’est qu’on aurait tous cru que Madame Le Pen aurait tiré les conclusions
immédiates de ce qui s'est passé dans l'hémicycle et aurait elle-même tancé son
parlementaire, voire l'aurait exclu pour montrer qu'en effet elle n'était pas
dans la filiation de son père et du Front National. Elle ne l'a pas fait.
Elle a commis une erreur énorme. (…)
La stratégie de Madame Le Pen d’essayer de se modérer s’est fracassée vendredi
sur la personnalité de ce parlementaire. (…)
Combien y a-t-il d’autres Monsieur de Fournas parmi les 80 parlementaires
RN ? Je pense que dans les semaines et les mois qui viendront, nous le
constateront.
> Quelles sont nos capacités d'intégration aujourd'hui? (…) Aujourd'hui, ce qui est obligatoire, c'est de prendre des cours de français quand on migre. Demain, avec notre réforme, il faudra réussir l'examen de français pour avoir son titre de séjour. Sinon, il n'y aura pas de titre de séjour. (…) Aujourd'hui "qu'un quart des personnes en situation régulière sur le territoire, ne parlent pas bien français. (…) Nous ne proposons pas de régularisation avec cette réforme, c'est même tout le contraire"
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Déclaration des ministres des Affaires Étrangères du G7 / Münster, 4
novembre]
1. Préambule
Nous, ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Canada, des
États-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni, et haut
Représentant de l’Union européenne, soulignons notre volonté inébranlable de
demeurer unis et notre attachement indéfectible à l’ordre international fondé
sur des règles de droit afin de protéger les droits de tous, notamment des personnes
les plus vulnérables.
Tous les États membres des Nations unies doivent s’abstenir, dans leurs
relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force
contre la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un État, quel qu’il soit,
conformément à la Charte des Nations unies. Toute violation des principes
fondamentaux juridiquement contraignants et agréés par tous, tels que la
coopération pacifique, la souveraineté, le droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes et l’intégrité territoriale, est inacceptable. Nous sommes
fermement déterminés à demander des comptes aux auteurs de violations
flagrantes de ces principes fondamentaux du droit international.
2. La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine
Nous appelons une nouvelle fois la Russie à cesser immédiatement sa guerre
d’agression contre l’Ukraine et à retirer toutes ses forces et ses équipements
militaires. Nous condamnons, avec le ministre ukrainien des Affaires
étrangères, Dmytro Kuleba, la récente escalade russe, notamment les attaques
menées par la Russie contre des civils et des infrastructures civiles dans
l’ensemble de l’Ukraine, visant en particulier les installations en énergie et
en eau, à l’aide de missiles et de drones et formateurs iraniens. Avec ces
attaques, la Russie cherche à terroriser la population civile. Les attaques
indiscriminées contre des populations et des infrastructures civiles
constituent des crimes de guerre. Nous réaffirmons notre détermination à ce que
les auteurs de ces crimes et de crimes contre l’humanité rendent pleinement
compte de leurs actes. Nous condamnons également la violation de l’espace
aérien moldave.
La rhétorique nucléaire irresponsable de la Russie est inacceptable. Tout
emploi d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires par la Russie aurait de
graves conséquences. Nous rejetons aussi les fausses allégations russes, selon
lesquelles l’Ukraine préparerait une bombe « sale » radiologique. Les
inspections menées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont
confirmé que ces allégations sont sans fondement et nous félicitons l’Ukraine
pour sa transparence.
Nous condamnons également la poursuite par la Russie de l’occupation et de la
militarisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia, l’enlèvement de membres
du personnel ukrainien et les mauvais traitements qui ont été signalés, ainsi
que la déstabilisation intentionnelle de son fonctionnement. Nous soutenons les
efforts menés par l’AIEA pour mettre en place une zone de protection pour la
sûreté et la sécurité nucléaires.
Nous continuerons à imposer des coûts économiques à la Russie et à d’autres
pays, personne ou entité apportant un soutien militaire à la guerre d’agression
menée par la Russie, comme plusieurs d’entre nous l’avons déjà fait s’agissant
de la fourniture par l’Iran de drones à la Russie.
Nous réitérons nos appels aux autorités biélorusses pour qu’elles cessent de
faciliter la guerre d’agression menée par la Russie, notamment en autorisant
les forces armées russes à utiliser leur territoire pour lancer des missiles
contre l’Ukraine. Si les autorités biélorusses s’engagent de manière plus
directe dans la guerre menée par la Russie, le G7 imposera au régime de ce pays
des coûts supplémentaires écrasants.
Nous réaffirmons notre détermination sans faille à continuer d’apporter le
soutien financier, humanitaire, politique, technique, juridique et en matière
de défense dont l’Ukraine a besoin pour atténuer les souffrances de sa
population et défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale dans ses
frontières internationalement reconnues. Nous saluons le courage et la
résilience du peuple ukrainien face à l’agression russe qui ne fait suite à
aucune provocation et nous sommes déterminés à aider l’Ukraine à faire face à
ses besoins en préparation de l’hiver.
Nous créons aujourd’hui un mécanisme de coordination du G7 pour aider l’Ukraine
à réparer, remettre en état et défendre ses infrastructures essentielles
d’énergie et d’eau. Nous nous félicitons de la conférence internationale du 13
décembre prochain à Paris visant à soutenir la résilience civile de l’Ukraine,
organisée conjointement par la France et l’Ukraine. Nous nous félicitons des
résultats de la conférence internationale d’experts qui s’est tenue à Berlin le
25 octobre dernier et nous soulignons notre volonté de contribuer à la
reconstruction, à la relance et à la modernisation de l’Ukraine. Nous nous
tiendrons résolument aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra.
Nous réaffirmons notre soutien à la liberté de la presse et à l’accès à des
informations fiables partout dans le monde. Nous continuerons à contrer la
désinformation menée par la Russie, notamment ses fausses allégations
concernant les armes biologiques. Nous renforçons les capacités du mécanisme de
réaction rapide du G7 pour mener une réponse concertée.
Rappelant la déclaration des chefs d’État et de gouvernement du G7 du 11
octobre dernier, nous saluons la disposition du Président Zelensky à parvenir à
une paix juste fondée sur le respect de l’intégrité territoriale et de la
souveraineté de l’Ukraine et son droit légitime à se défendre contre toute
agression. Les appels de la Russie en faveur de négociations ne sont pas
crédibles, lorsque dans le même temps cette dernière mène une escalade dans sa
guerre, profère de nouvelles menaces et continue de propager sa désinformation.
3. Les conséquences mondiales de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine
La guerre d’agression menée par la Russie a engendré les crises énergétiques et
alimentaires mondiales les plus graves de l’histoire récente. Nous condamnons
les tentatives de la Russie d’utiliser les exportations énergétiques et
alimentaires comme un outil de coercition géopolitique. Les crises qui en
résultent frappent particulièrement durement les pays et les groupes
vulnérables, en aggravant une situation déjà précaire du fait de la crise
climatique, de la pandémie de covid19 et des autres conflits en cours. Nous
continuerons à coordonner nos efforts au sein du G7 et au-delà pour contribuer
à atténuer les répercussions de la guerre d’agression de la Russie sur la
stabilité économique et la sécurité alimentaire, nutritionnelle et énergétique
mondiales, en répondant aux besoins les plus pressants, comme en investissant à
moyen et long terme dans des systèmes résilients.
Nous soutenons fermement l’appel du Secrétaire général des Nations unies à
prolonger l’Initiative sur les céréales en mer Noire, qui a permis de faire
baisser les prix des denrées alimentaires dans le monde. Nous demandons
instamment à la Russie de suivre cet appel du Secrétaire général. Le G7 conduit
également d’autres initiatives internationales essentielles, telles que
l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire (GAFS) et les corridors de
solidarité de l’UE. Nous intensifions aussi notre action pour veiller à ce que
les plus vulnérables soient approvisionnés en engrais. Nous sommes déterminés à
promouvoir partout dans le monde des systèmes alimentaires durables, résilients
et solidaires, et nous demandons au G20 de soutenir ces efforts.
Nous continuons d’encourager les pays producteurs de pétrole à accroître leur
production, ce qui permettra de réduire la volatilité sur les marchés de
l’énergie. Nous achèverons la mise en œuvre du plafonnement du prix du pétrole
russe acheminé par voie maritime dans les semaines à venir.
4. Enjeux globaux
Nous réaffirmons la nécessité de renforcer et de moderniser les Nations Unies
afin d’accroître leur efficacité face aux défis mondiaux croissants, et nous
exprimons notre soutien à l’approche du rapport du Secrétaire général des
Nations Unies « Notre programme commun ».
Nous sommes déterminés à renforcer les efforts en matière de maîtrise des
armements, de désarmement et de non-prolifération en faveur d’un monde plus sûr
et plus stable. renforçons le contrôle des exportations, notamment grâce à des
régimes internationaux de contrôle des exportations, portant sur les matériaux,
les technologies et la recherche susceptibles d’être utilisés pour mettre au
point des armes de destruction massive et leurs vecteurs. Dans ce contexte,
nous soutenons l’entrée rapide de l’Inde dans le groupe des fournisseurs
nucléaires.
Nous poursuivrons par ailleurs notre coopération et la coordination de nos
efforts, dans le cadre du G7 et au-delà, notamment pour faire face aux défis en
matière de sécurité économique, et nous résisterons aux actes de coercition
économique.
Nous réaffirmons notre intention d’accroître la transparence de la dette et de
trouver des solutions aux vulnérabilités liées à la dette, en particulier par
l’obtention rapide de résultats grâce au Cadre commun pour le traitement de la
dette au-delà de l’Initiative de suspension du service de la dette.
Soulignant notre approche mondiale et géostratégique en matière de
connectivité, nous réitérons notre engagement de mettre en œuvre le Partenariat
du G7 pour les infrastructures mondiales et l’investissement, notamment
l’objectif de mobiliser ensemble jusqu’à 600 milliards de dollars américains
d’investissements publics et privés au cours des cinq prochaines années.
5. Iran
Nous, membres du G7, exprimons notre soutien à l’aspiration fondamentale du
peuple iranien à un avenir dans lequel sa sécurité humaine et ses droits de
l’Homme universels soient respectés et protégés. Nous condamnons la mort
violente de la jeune Iranienne « Jina » Mahsa Amini après son
arrestation par la « police des mœurs » iranienne. Par ailleurs, nous
condamnons l’emploi brutal et disproportionné de la force contre des
manifestants pacifiques et des enfants. Nous demandons instamment aux autorités
iraniennes d’honorer leurs obligations internationales en vertu du droit
international, et notamment du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques.
Nous défendons le droit de tous les Iraniens à avoir accès à l’information, et
nous déplorons le fait que le gouvernement iranien réduise l’espace civique et
le journalisme indépendant, prenne pour cible les défenseurs des droits de
l’Homme, notamment en interdisant l’accès à l’internet et aux réseaux sociaux.
Nous demandons instamment aux autorités iraniennes de traiter les femmes sur un
pied d’égalité, dans le respect des droits universels que leur accordent les
conventions internationales pertinentes en matière de droits de l’Homme. Nous
demandons également aux autorités iraniennes de libérer les prisonniers détenus
injustement, en particulier les manifestants, les enfants, les journalistes et
les défenseurs des droits de l’Homme arrêtés récemment, et de veiller à ce que
les auteurs de violations des droits de l’Homme rendent des comptes. Nous
continuerons à mettre en œuvre toutes les mesures diplomatiques à notre
disposition pour demander des comptes aux autorités iraniennes. Nous demandons
à l’Iran d’autoriser les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales
des Nations unies en matière de droits de l’Homme à se rendre dans ce pays.
Nous condamnons fermement la détention arbitraire de citoyens étrangers ou
binationaux pratiquée par l’Iran, et nous appelons l’Iran à mettre fin à la
pratique inadmissible de ces détentions arbitraires visant à obtenir des
bénéfices politiques.
Nous apportons notre soutien ferme aux efforts internationaux visant à demander
des comptes à l’Iran pour l’abattage du vol PS752 qui a entrainé la mort de 176
civils innocents. Nous demandons à l’Iran de mettre en œuvre ses obligations
internationales sans délai.
Nous condamnons fermement la poursuite par l’Iran de ses activités
déstabilisatrices au Moyen-Orient et dans la région. Il s’agit en particulier
des activités concernant les missiles balistiques et de croisière et les
drones, ainsi que des transferts de ces armes sophistiquées à des acteurs
étatiques et non étatiques. Cette prolifération est déstabilisante pour la
région et aggrave des tensions déjà fortes. Nous demandons instamment à l’Iran
de cesser de soutenir des acteurs étatiques comme non étatiques et des groupes
supplétifs violents et de se conformer totalement à l’ensemble des résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la résolution
2231. Nous soutenons également les efforts déployés aux Nations unies afin que
la Russie et l’Iran rendent des comptes pour leurs violations flagrantes de la
résolution 2231 du Conseil de sécurité.
Nous réaffirmons notre détermination sans faille à faire en sorte que l’Iran ne
puisse jamais développer une arme nucléaire. Les membres du G7 continueront de
travailler ensemble et avec d’autres partenaires internationaux pour faire face
à l’escalade nucléaire iranienne et à son manque de coopération avec l’Agence
internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant son accord de garanties
dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Nous demeurons extrêmement préoccupés par le développement toujours aussi
soutenu du programme nucléaire iranien, qui n’a pas de justification civile
crédible. Nous appelons instamment l’Iran à changer de cap et à respecter ses
obligations juridiques et ses engagements politiques en matière de
non-prolifération nucléaire sans plus tarder. Nous notons qu’en dépit de
nombreux mois de négociations intenses pour un retour au JCPoA, l’Iran n’a pas
pris les décisions nécessaires.
6. République populaire démocratique de Corée (RPDC)
Nous, membres du G7, condamnons fermement les séries sans précédent de tirs
illicites de missiles balistiques effectués par la RPDC en 2022, notamment de
multiples missiles balistiques intercontinentaux, ainsi que le tir du 4 octobre
2022 d’un missile balistique à portée intermédiaire tiré de manière
irresponsable au-dessus du Japon. Ces tirs démontrent les efforts constants
déployés par la RPDC pour accroître ses capacités balistiques, et sont des
violations flagrantes de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des
Nations Unies.
Nous renouvelons notre demande pressante que la RPDC renonce à ses armes
nucléaires, à ses programmes nucléaires existants ainsi qu’aux autres armes de
destruction massive et programmes balistiques d’une manière complète,
vérifiable et irréversible conformément à toutes les résolutions pertinentes du
Conseil de sécurité. Nous exhortons la RPDC à cesser immédiatement ses
activités déstabilisatrices, à respecter pleinement l’ensemble des obligations
juridiques découlant des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à se
conformer totalement au TNP ainsi qu’aux garanties de l’AIEA.
Tout essai nucléaire ou à tout autre acte irresponsable devra faire l’objet
d’une réponse internationale rapide, unie et forte. Nous appelons tous les
États à mettre en œuvre pleinement et efficacement l’ensemble des résolutions
du Conseil de sécurité des Nations Unies et à surveiller attentivement,
prévenir et sanctionner les activités visant à contourner les sanctions. Nous
demandons instamment à la RPDC de cesser toute escalade et de s’engager
véritablement sur la voie de la diplomatie quant à ses programmes nucléaires et
balistiques illicites. Nous restons déterminés à travailler avec tous les
partenaires concernés pour concrétiser l’objectif d’une paix durable dans la
péninsule de Corée et à défendre l’ordre international fondé sur des règles de
droit.
Nous saluons les travaux du Comité 1718 du Conseil de sécurité qui a approuvé
rapidement toutes les demandes de dérogation aux sanctions pour apporter à la
RPDC l’aide humanitaire en lien avec la covid19. Nous appelons la RPDC à
permettre le rétablissement de l’accès des Nations Unies et de l’accès
diplomatique, conformément aux réglementations appropriées et raisonnables en
lien avec la covid19. Nous continuons de condamner les violations
systématiques, généralisées et flagrantes des droits de l’Homme par la RPDC et
nous appelons ce pays à coopérer avec tous les organes compétents des Nations
Unies et à régler immédiatement le problème des enlèvements. Nous restons très
inquiets au sujet de la situation humanitaire en RPDC, qui résulte du choix
qu’elle a fait d’accorder la priorité à ses programmes illégaux d’armes de
destruction massive et de missiles balistiques, aux dépens du bien-être de sa
propre population.
7. Indopacifique
Nous, membres du G7, réaffirmons qu’il est important de préserver une région
indopacifique libre et ouverte, inclusive et reposant sur l’état de droit, la
protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, les principes
démocratiques, la transparence, l’intégrité territoriale et le règlement
pacifique et ouvert des différends. Nous sommes déterminés à préserver et à
promouvoir l’ordre international fondé sur des règles de droit, à améliorer la
connectivité régionale, à renforcer le libre-échange et le commerce équitable
ainsi que la résilience nationale, à soutenir une croissance économique
solidaire ainsi que la sécurité sanitaire mondiale et à lutter contre les
changements climatiques et la perte de biodiversité. Nous réaffirmons notre
intention de travailler de concert avec les pays de la région ainsi que notre
soutien au caractère unifié et central de l’ASEAN, et nous nous engageons à
étudier les possibilités concrètes de coopérer conformément à la Vision de
l’ASEAN pour la région indopacifique.
8. Mer de Chine orientale et mer de Chine méridionale
Nous demeurons fortement préoccupés par la situation en mer de Chine orientale
et en mer de Chine méridionale ainsi que dans la région. Nous sommes fermement
opposés à toute action qui accroisse les tensions et mette en péril la
stabilité régionale ainsi que l’ordre international fondé sur des règles de droit.
Nous soulignons le caractère universel et unifié de la Convention des Nations
unies sur le droit de la mer et nous réaffirmons que cette Convention joue un
rôle important dans la définition du cadre juridique qui régit toutes les
activités dans les océans et les mers. Nous considérons que la sentence rendue
le 12 juillet 2016 par le tribunal arbitral est une étape importante
juridiquement contraignante et une base utile pour régler pacifiquement les
différends. Nous réaffirmons la nécessité de garantir le respect du principe du
règlement pacifique des différends inscrit dans la Charte des Nations Unies.
9. Chine
Nous, membres du G7, nous efforçons d’entretenir une coopération constructive
avec la Chine, lorsque cela est possible et dans notre intérêt, notamment
s’agissant des enjeux mondiaux tels que la paix et la sécurité, la santé
mondiale, les crises du climat et de la biodiversité et la préservation des
ressources naturelles. Ces enjeux ne peuvent être traités avec succès que par
la coopération dans le cadre de l’ordre international fondé sur des règles de
droit.
Nous rappelons à la Chine la nécessité de respecter les principes de la Charte
des Nations unies sur le règlement pacifique des différends et de s’abstenir de
toute menace, contrainte, intimidation ou de tout emploi de la force. Nous nous
opposons fermement aux modifications unilatérales du statu quo dans la région.
Nous réaffirmons l’importance de la paix et de la stabilité de part et d’autre
du détroit de Taïwan et nous appelons de nos vœux un règlement pacifique des
questions intéressant les deux rives du détroit. Il n’y a aucun changement dans
les positions fondamentales des membres du G7 sur Taïwan, y compris concernant
les politiques affichées d’une seule Chine.
Nous continuerons à faire part de nos inquiétudes à la Chine s’agissant de ses
violations présumées des droits de l’Homme, notamment au Xinjiang et au Tibet.
Nous réitérons nos préoccupations au sujet de l’érosion rapide des droits, des
libertés et de l’autonomie de Hong Kong et nous demandons à la Chine d’agir
conformément à ses engagements internationaux et à ses obligations juridiques.
Nous appelons également la Chine à traiter les diplomates étrangers
conformément à ses obligations découlant de la Convention de Vienne sur les
relations diplomatiques et de la Convention de Vienne sur les relations
consulaires.
10. Asie centrale
Nous, membres du G7, avons abordé les multiples enjeux auxquels font face les
cinq pays d’Asie centrale, des conséquences économiques et géopolitiques de la guerre
d’agression de la Russie contre l’Ukraine aux problèmes et différends en
matière de sécurité régionale, en passant par les changements climatiques. Nous
sommes déterminés à renforcer notre coopération avec les pays d’Asie centrale
et à travailler avec leurs gouvernements et leurs populations sur le
développement socioéconomique, le respect des droits de l’Homme, la mise en
œuvre de réformes nationales et institutionnelles ainsi que la sécurité
régionale. Nous œuvrerons également de concert pour promouvoir la connectivité,
le transport et les liens commerciaux.
11. Afrique
Nous, membres du G7, soulignons l’importance géopolitique et stratégique du
continent africain Une coopération étroite avec nos partenaires africains reste
vitale. L’Afrique est particulièrement touchée par plusieurs crises mondiales
telles que la crise climatique, la pandémie actuelle de COVID-19, l’insécurité
alimentaire et la malnutrition, l’insécurité énergétique, les conséquences
socioéconomiques de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, le recul de
la démocratie et les fluctuations considérables de l’économie mondiale. Notre
coopération avec l’Afrique et notre soutien à son égard s’appuient sur les
objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, du Programme de développement
durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris, et sur les principes de la
Charte des Nations unies. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires
africains pour bâtir des systèmes agroalimentaires et énergétiques résilients
et durables, atténuer les changements climatiques et lutter contre la
désinformation.
Nous demeurons déterminés à investir dans des infrastructures de qualité en
Afrique reposant sur les Principes du G20 en matière d’investissements dans les
infrastructures de qualité, ainsi que dans le cadre du Partenariat du G7 pour
les infrastructures mondiales et l’investissement. Nous continuerons à appuyer
les capacités régionales de fabrication de vaccins et d’autres produits
médicaux essentiels soutenues par des marchés durables.
Nous sommes profondément préoccupés par la détérioration persistante de la
situation au Sahel dans les domaines politique, humanitaire, y compris de
l’accès humanitaire, et de la sécurité. Nous sommes consternés par les
violations des droits de l’Homme commises contre des populations civiles,
notamment celles perpétrées au Mali par des groupes terroristes et par les
forces du groupe Wagner affilié à la Russie. Nous exigeons que les responsables
de violations des droits de l’Homme rendent des comptes. Nous exprimons notre
préoccupation au sujet de la présence grandissante de forces associées à la
Russie au Mali et ailleurs sur le continent, et de leurs effets potentiellement
déstabilisateurs. Nous appelons de nos vœux la préparation rapide d’élections
libres et régulières ainsi que la mise en œuvre complète des chartes de
transition au Mali, au Burkina Faso et en Guinée et nous réaffirmons notre
soutien à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et à
l’Union africaine à cet égard. Nous condamnons les violences commises contre
des manifestants au Tchad et le non-respect par le gouvernement de transition
des principes et des communiqués de l’Union africaine. Nous réaffirmons notre
ferme détermination à soutenir les populations des pays du Sahel, notamment les
jeunes, et nous soulignons qu’il importe d’œuvrer avec les populations et les
gouvernements des États riverains du golfe de Guinée pour renforcer leur
résilience face à la menace terroriste de manière globale.
Nous demeurons préoccupés au sujet de la paix et de la sécurité dans la Corne
de l’Afrique et des besoins humanitaires pressants, notamment du fait de la
famine en Somalie, les femmes et les filles étant touchées de manière
disproportionnée. Nous travaillerons avec les pays, les institutions et la
société civile de la région pour répondre à ces défis. Nous saluons l’annonce
de l’accord conclu entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du
peuple du Tigré (FLPT) grâce aux efforts de médiation de l’Union africaine, de
l’Afrique du Sud et du Kenya pour résoudre le conflit dans le Nord de
l’Éthiopie. Nous demandons instamment au gouvernement éthiopien et au FLPT de
respecter et de mettre en œuvre cet engagement de manière pleine et entière.
Les violations des droits de l’Homme, les atrocités et les exactions doivent
cesser. Les auteurs de ces violations doivent répondre de leurs actes ;
justice doit être rendue aux survivants et aux victimes.
Nous félicitons la Somalie de l’élection de son nouveau gouvernement et nous
appelons de nos vœux une action internationale concertée pour soutenir les
priorités de réforme du président Hassan Cheikh Mohamoud et sa lutte contre le
mouvement des Chabab. Nous condamnons fermement l’attaque odieuse perpétrée par
le mouvement des Chabab contre des civils le 29 octobre et nous présentons nos
condoléances les plus sincères aux familles des victimes. Un an après le coup
d’État militaire au Soudan, nous continuons d’enjoindre à l’armée de respecter
son engagement de se retirer de la vie politique et nous renouvelons notre
appel en faveur du retour d’un gouvernement dirigé par des civils soutenu
largement par le peuple soudanais.
Nous sommes de plus en plus préoccupés par la poursuite de l’escalade de la
violence et des conflits dans l’Est de la République démocratique du Congo
(RDC) ainsi que par les tensions régionales dans la région des Grands Lacs.
Nous exhortons le Mouvement du 23 mars à faire preuve de retenue et nous lui
demandons de cesser son offensive actuelle. Nous saluons les mesures prises récemment
en faveur d’une plus grande stabilité dans la région, notamment au moyen de
négociations avec des groupes armés dans le cadre du Processus de paix de la
Communauté de l’Afrique de l’Est et de la RDC et de la médiation régionale de
l’Angola. Nous invitons toutes les parties prenantes à participer de bonne foi
à ces efforts et à agir conformément au droit international. Nous sommes
convaincus que seule une large coopération multisectorielle et transfrontalière
peut conduire à une stabilité durable dans la région.
12. Haïti
Nous exprimons notre vive préoccupation au sujet de la dégradation de la
situation humanitaire en Haïti, en particulier du fait de la résurgence de
l’épidémie de choléra et de l’aggravation de la crise alimentaire et
énergétique. Nous condamnons la violence exercée par des groupes armés et par
ceux qui les soutiennent. Ils terrorisent et prennent la population en otage.
Nous réitérons notre engagement à soutenir tous les efforts visant à remédier
rapidement à la crise humanitaire et sécuritaire. Nous appelons toutes les
parties prenantes en Haïti à rétablir l’ordre et la sécurité et à permettre la
livraison de l’aide nécessaire pour répondre aux besoins urgents de la
population. Nous nous félicitons de l’adoption d’un régime de sanctions par le
Conseil de sécurité des Nations unies le 21 octobre. Nous réitérons
l’importance de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections libres
et régulières.
> Égalité professionnelle, participation aux processus de paix, accès à l'éducation, tolérance zéro face à la violence, droit à l'avortement : la France mène tous ces combats dans le cadre d'une diplomatie féministe déterminée.
> La France œuvre pour l'égalité entre les hommes et les femmes dans le cadre d'une politique féministe résolue aux côtés de partenaires de qualité.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Acquérir les connaissances et compétences
nécessaires, dès l'école et tout au long de la vie, en particulier dans
l'Enseignement supérieur : voilà notre engagement.
Nous avons tenu un comité de pilotage ministériel consacré à la formation et à
l'enseignement. Envisager la formation comme un fil conducteur dans nos vies
est déterminant pour notre avenir.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Budget de l’agriculture] Le texte adopté par
l'Assemblée prévoit de doter le ministère de
l’Agriculture de 5,997 Md€ en 2023 soit une hausse
de 20% et ce, dans le respect d’un équilibre essentiel :
donner au ministère les moyens d’agir dans un esprit de responsabilité
budgétaire plein et entier.
En 2023, la sécurité sanitaire de notre alimentation
bénéficiera d’un budget de 655 M€, en augmentation de 7%, notamment pour
garantir la mise en œuvre de la Loi de santé animale et de la politique unique
de sécurité sanitaire.
Le financement de la formation sera également renforcé de 4% pour amplifier la
dynamique remarquable constatée dans l’enseignement agricole et préparer
l’avenir.
> Aide alimentaire pour les personnes précaires: un nouveau dispositif pour permettre aux plus fragiles d’entre nous d’accéder à une alimentation de qualité et diverse.
> Nous l’avions dit, nous le faisons. Les pratiques abusives n’ont pas leur place dans les relations commerciales. Plus encore quand la crise est si forte. Nous avons besoin de responsabilité et de coopération pas de déloyauté.
> Globalement, ce que vous voyez à l'Assemblée nationale, de part et d'autre des extrêmes de l'hémicycle, ce sont des gens qui n'ont qu'une idée en tête: profiter de la crise, au sens électoral du terme. Ce sont des profiteurs électoraux de crise. Cette posture, qui est la posture permanente de la critique, sans avoir des solutions sur la table qui soient tenables, c'est une posture un peu facile. [Le RN et LFI ont des] comportements de l'ordre de nourrir le chaos ou de s'en féliciter et de ne jamais essayer de trouver des solutions
> [Gestion de l’eau] Le Giec dit que la quantité d'eau
qui va tomber en France va rester la même mais la difficulté est que la pluie
est beaucoup plus arythmique, c'est-à-dire qu'on aura des périodes avec beaucoup
d'eau et d'autres non. Les pistes sont de donner la capacité aux agriculteurs
de réduire leur nécessité d'eau avec une évolution des pratiques, des systèmes
plus économes en eau et de constituer des réserves
Dans le protocole qui a été signé [à Sainte Soline], il y a des engagements sur
les volumes d'eau prélevée, sur le contrôle des volumes, la réduction des
pesticides, sur le développement de tout un système de préservation de surfaces.
(…) Les agriculteurs sont engagés dans cette démarche et c'est pour cela qu'ils
le vivent comme un sentiment de découragement parce qu'il y a vraiment des
efforts qui sont faits.
> [Ecoterrorisme] Ce mot-là ne me gêne pas dès lors qu'on voit bien qu'il y a des actes de menaces sur des biens mais aussi des personnes. Des agriculteurs craignaient pour leur sécurité. Vous aviez des gens armés de barres de fer, de cailloux, de fusées, pour s'en prendre aux policiers et aux gendarmes. C'est une minorité mais elle existe.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Budget 2023] En s’opposant inlassablement au
gouvernement, LFI et RN s’opposent à des moyens considérables pour
l’environnement. Ce budget présente 500 millions d’€ supplémentaires, issus des
nouveaux amendements pour mener transition écologique. L’ambivalence des
oppositions se poursuit.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> [Dissolution de l’Assemblée] Je
pense que les Français ne le souhaitent pas. Je pense que les Français nous ont
accordé une majorité relative pour nous pousser à avoir des démarches d'accords
transpartisans, à être capable de sortir un peu des postures.
> Depuis 5 ans, la France engage les réformes nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : rénovation thermique des bâtiments, développement des énergies renouvelables, fin des voitures thermiques en 2035.
> Il n'y a pas de volonté politique de fermer des lits à l'hôpital.
> [Twitter] Je considère que c'est un outil de communication important, c'est une façon de s'informer et d'informer, de communiquer. (…) Je les invite à décertifier mon compte sans délai s'ils estiment que c'est quelque chose qui doit devenir payant. Le fait que cet outil majeur appartienne à un homme qui affiche des ambitions qui m'inquiètent, fait que je reste vigilant et que si nécessaire, je prendrai mes responsabilités.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Le compromis au Parlement au service des
Français, ça marche ! Le projet de loi sur les énergies renouvelables a été
adopté à la quasi unanimité des Sénateurs, de droite comme de gauche.
> [Propos racistes d’un député RN dans l’Assemblée] Je salue les mots clairs et forts de Yaël Braun-Pivet: «Cette sanction, la plus sévère, n'a été prononcée qu'une seule fois depuis 1958. Le débat démocratique ne saurait permettre, ni l'invective, ni l'insulte, ni le racisme, négation des valeurs républicaines de notre Assemblée.»
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Informer le consommateur sur la durée de vie de
son produit, c’est bien. L’informer sur la possibilité d’effectuer des
réparations en cas de souci, c’est mieux. Plusieurs nouveaux produits devront
désormais afficher un indice de réparabilité.
> Quatre enseignes de la grande distribution appliqueraient des pénalités logistiques abusives qui peuvent mettre en danger nos PME. Mises en demeure, elles devront se mettre en conformité, sous peine d'importantes sanctions financières.
> Dès que cela sera nécessaire, nous ferons tout ce qui est possible pour faire cesser toute pratique commerciale abusive susceptible de tromper le consommateur. A chaque fois, nous agirons rapidement et efficacement en utilisant tous les moyens juridiques à notre disposition.
> Les apprentis d’aujourd’hui sont les artisans de demain. Investir dans ces formations, c’est investir pour l’avenir. En 5 ans, nous avons fait de l’apprentissage une réussite qui doit se poursuivre. Pour 2022, 2 Mds€ supplémentaires y seront alloués.
> Chaque année, 10M de tonnes d’aliments sont jetés, souvent par manque d’explication sur la date affichée. Certains produits restent consommables après cette date. Il est nécessaire de mieux informer sur cette possibilité. Un décret le précisera dans les prochains jours.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> L'ennemi politique numéro un, c'est le
Rassemblement national et l'extrême droite.
> À mon homologue ukrainien, j'ai redit toute la solidarité de la France. Soutien aux infrastructures et à la sortie du blé de l'Ukraine, mobilisation européenne et livraison d’équipements portuaires à la Roumanie: notre engagement se renforce.
> Le transport de marchandises par le train consomme six fois moins d’énergie que par la route. Pour accélérer cette transition, nous ouvrons le dispositif de certificats d’économies d’énergie au report du fret routier vers le fret ferroviaire !
> J'ai demandé à la SNCF de travailler en matière de prix des billets sur un bouclier tarifaire et que la hausse des billets soit inférieure à l'inflation (...) et surtout que ceux qui ont besoin du train au quotidien comme les plus modestes et les jeunes soient protégés
> Il va y avoir une augmentation des péages en 2023. Il y a un risque d'augmentation forte (...) En 2022, cela a été de 2% et c'est très inférieur à l'inflation actuelle (...) Il n'y aura pas d'augmentation de 7%.
> Les voitures électriques sont beaucoup trop chères (...) en moyenne c'est presque 50.000€ avant les aides.
> Est-ce que c'est utile de lancer de la soupe sur un Van Gogh ? (...) On ne peut pas tout justifier.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie
associative)
> Les jeunes étudiants en économie sociale et
solidaire veulent des métiers qui ont du sens: j’organise la 1ère édition des
Talents de l’ESS, rencontres jeunes talents - entreprises - personnalités pour
coopérer et agir ensemble !
Sonia Backès
(secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> [Tribune: «La désobéissance civile, ou l'antichambre sournoise d’un
authentique séparatisme»]
« Les exactions commises le week-end dernier dans les Deux-Sèvres à la
faveur d’une manifestation émaillée de débordements violents ont eu pour effet
de braquer à nouveau les projecteurs sur le concept de désobéissance
civile. Cette formule est aujourd’hui brandie par des extrémistes soucieux
de donner un vernis universaliste, voire humaniste, à des exactions toujours
plus radicales. Ceux qui les défendent évoquent souvent, sans sourciller,
Mahatma Gandhi ou Martin Luther King, figures tutélaires de la désobéissance
civile et de la défense des droits humains. Dans leur entreprise de légitimation,
ils oublient que ces derniers formaient leurs partisans à la non-violence, en
toutes circonstances.
Aujourd’hui le verbiage approximatif d’une « nouvelle radicalité »,
défendue le plus souvent depuis le confort des salons parisiens, s’efforce de
justifier des actions de terrain ultra-violentes sous couvert de cette
formule. Elle mérite donc que l’on s’y arrête, dans le contexte qui est le
nôtre. Car ici, comme partout, le choix des mots a son importance. Et des
conséquences.
La désobéissance d’abord : inutile de tourner autour du pot, on ne parle
pas ici de déroger à une norme de nature morale dans le cadre d’un régime
attentatoire aux droits et aux libertés. Il s’agit bien du non-respect délibéré
des lois de la République, qui encadrent de grands principes démocratiques
comme la propriété privée ou la liberté d’aller et venir. L’inobservation de
ces textes est passible de sanctions, a fortiori lorsqu’elle est délibérée et
organisée.
L’adjectif civil ensuite : accolé au terme « désobéissance », il
en atténue la force, en neutralise le contenu pour rendre cette désobéissance
tolérable, excusable, voire souhaitable. « Civil » renvoie en effet à
la notion de civilisation, à ce qui doit rendre possible la vie en
commun. C’est bien dans cet improbable oxymore que réside – dans un pays
où les lois garantissent l’égalité des droits, la liberté d’expression, la
liberté d’opinion, la liberté de manifester – l’escroquerie intellectuelle que
sous-tend l’utilisation du concept de désobéissance civile.
Secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, je répète sans relâche que la
citoyenneté, loin d’être un concept fumeux et théorique, se matérialise au
contraire de manière très concrète par des droits et des devoirs. Au premier
rang de ces devoirs figure le respect des lois qui ne saurait être
relatif : il n’y a pas les interdits acceptables, et ceux auxquels il
serait admis de se soustraire.
Je rappelle à ceux qui trouvent excusables, voire justifiés, les débordements
du week-end dernier, qu’au premier rang des droits figure le droit de
vote : lorsqu’on est en désaccord avec la politique menée par des élus,
saboter des bassines de rétention d’eau ou jeter de la soupe sur des toiles de
maîtres ne changera… rien. S’engager oui. Voter oui.
Certains élus, défenseurs de cette violence, s’efforcent de la justifier par le
manque de légitimité d’un président de la République « mal élu » avec
58,5 % des voix face à une candidate d’extrême droite, grâce aux voix de
la gauche, du centre et de la droite. Les mêmes saluaient ce week-end avec
émotion la victoire historique, populaire et légitime du président brésilien,
élu avec 51 % des voix, face à un candidat d’extrême droite avec les voix
de la gauche, du centre et de la droite…
On n’agit pas en citoyen, et encore moins en être « civilisé »
lorsque l’on prend des policiers et des gendarmes pour cibles avec des tirs de
mortiers, lorsque l’on détruit, que l’on saccage le travail d’agriculteurs qui
nous nourrissent. Les violences inadmissibles de Sainte-Soline font enfin
apparaître ce qu’est la désobéissance civile des partisans d’une nouvelle
radicalité performative : l’antichambre sournoise d’un authentique
séparatisme. »
Chrysoula
Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie
et des Partenariats internationaux)
> Avant le début de la COP27 en Égypte, rappelons cet engagement
d'Emmanuel Macron devant
les Nations Unies : «La solidarité financière et technologique des pays riches
doit être renforcée sur le plan climatique à l'égard des pays les plus
pauvres».
> La France fait de l’éducation une priorité dans sa diplomatie féministe : 333 millions d’euros dans les cinq prochaines années pour l’éducation dont 50% soutiendra l’éducation des filles dans le monde.
Sarah El Haïry
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Le mentorat c’est le réseau de ceux qui n’en ont pas ! Parfois, il suffit
d’une personne pour changer la vie d’un jeune. C’est l’objectif d’1jeune1mentor, briser les
plafonds de verre et favoriser l’émancipation des jeunes par l’entraide.
> Plus que jamais, les jeunes ont soif d’engagement. Grâce au Service civique, ils peuvent s’engager pour une cause qui leur est chère, au service de la société. Il existe un engagement pour chacun !
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> Le Plan a changé. En tout cas, l’idée que l'on se fait du Plan. L’idée
du Plan après la guerre, c’était un peu un Plan à la soviétique, c’est-à-dire
un Etat tout puissant qui était chargé de reconstruire la France, avec l’aide
des Etats-Unis. Il ne faut pas oublier que c’est le Plan Marshall, c’est-à-dire
ces milliards de dollars apportés par les Etats-Unis, pas à fonds perdu, parce
que quand vous donniez de l’argent aux agriculteurs français pour acheter des
machines agricoles, et que les seuls fournisseurs de machines agricoles étaient
les Etats-Unis, vous ne perdiez pas tout. Loin de là.
C’était l’idée qu’un pouvoir central pouvait définir l’avenir du pays, sa
reconstruction, et ses étapes. Et on s’est aperçu évidemment que chaque fois
que l'on centralisait, il y avait des erreurs et puis la mode a profondément
changé. Et nous en sommes arrivés au fil du temps à l’idée qu’il ne fallait pas
planifier, que la vie, les affaires, les investissements privés, définiraient
mieux l’avenir qu’une vision plus centralisée. (…)
[On produite] des notes stratégiques. Et c’est ça le but. Problème par
problème. Alors évidemment, ça n’a plus du tout la portée que cela avait à
l’époque. Cependant, j’ai toujours été persuadé que cela avait du sens et j’ai
fait tout ce que j’ai pu pour convaincre le Président de la République qu’on
devait reconstruire quelque chose de cet ordre. J’ai toujours été persuadé qu’à
avoir trop « le nez sur le guidon » comme on dit pour les cyclistes,
ou dans une autre manière de s’exprimer « ne voir que l’arbre qui cache la
forêt », l’arbre de l’immédiat, l’arbre de l’urgence, on se trompait. Et
on s’est trompés à de nombreuses reprises en raison de cette courte vue en
France. Je vais prendre un exemple simple : l’établissement
du numerus clausus en médecine, le fait qu’on a décidé qu’il fallait
limiter, contingenter le nombre de médecins en France. Nous en payons le prix
aujourd’hui, et le prix le plus cher. Un grand pays médical comme la France,
réputé dans le monde entier, et qui se trouve tout à coup, face à une pénurie
de médecins, incapable de fournir des soignants à la propre société française,
c’est une erreur majuscule et une erreur qui est due à l’absence de
planification. (…)
Evidemment, on ne peut plus décider à la place de la société française parce
que la France est un pays ouvert. Mais il y a des sujets stratégiques que l'on
doit prendre et nous l’avons fait de la manière la plus honnête possible, en
proposant sur chacun de ces sujets une stratégie lisible par tout le monde, ça
n’est pas des tableaux excel multipliés, des statistiques à perte de
vue, c’est un constat et une vision stratégique, pour chacun des sujets. (…)
Pour l’électricité, c’est très simple. Je crois que la note
stratégique que nous avons publiée sur l’électricité a joué un grand rôle dans
le changement de perspective qui a été celui de l’exécutif en France.
Jusqu’à cette note, le nucléaire, c’était banni. Tout le monde disait qu’on
allait vers la suppression du nucléaire. Et puis, nous avons conduit une
analyse qui est assez simple et que je vais refaire devant vous en quelques
phrases. Si le but c’est la confrontation entre énergie et climat, les
engagements que nous avons pris à juste titre, c’est de baisser la quantité de
gaz à effet de serre que nous envoyons dans l’atmosphère et notamment du CO2.
S’il faut baisser le CO2, alors il faut exclure l’électricité produite avec du gaz,
du pétrole ou du charbon. Donc il faut aller vers du renouvelable. Or, il se
trouve qu’en raison de la situation géographique de la France en particulier,
renouvelable, que ce soit de hydro électricité, éolien, photo voltaïque, ce
renouvelable-là – en tout cas pour éolien et photo voltaïque – il a une
caractéristique : c’est qu’il est intermittent car il n’y a pas tout le
temps du soleil ou du vent. Et donc s’il est intermittent, il faut un
complément. Ce complément on l’appelle « pilotable ». Quand il n’y a
pas d’électricité produite par le vent ou le soleil, on injecte de
l’électricité et il faut une autre source. La seule source qui n’émette pas de
gaz à effet de serre disponible en dehors de l’hydro électricité, c’est le
nucléaire. Au lieu d’opposer nucléaire et renouvelable, on a compris – et je
crois que la note du Plan a joué un très grand rôle – que le pilotable était le
complément nécessaire du renouvelable. Cela a changé la vision et ça a permis
de reprendre tard - après 15 ans ou 20 ans d’ignorance du sujet – un programme
électro nucléaire qui nous permettra, avec la crise énergétique que nous
vivons, d’être un jour plus autonome.
> [Haut(commissariat au plan] Une de nos forces, c’est
que nous ne sommes pas partie prenante des combats souvent de clans qu’il y a
autour de la décision politique. Je plaide pour l’impartialité.
J’ai beaucoup insisté pour être rattaché directement au Président de la
République parce que je considère que la fonction dans nos institutions, qui
est celle du long terme, c’est la fonction présidentielle. Et cela permet
d’être plus libre vis-à-vis des décisions gouvernementales. Le gouvernement,
les ministres sont toujours pris dans un entrelacs de pressions et il est plus
intéressant pour moi d’être un peu en retrait de ces pressions-là. Je transmets
évidemment nos notes stratégiques, mais je ne les soumets qu’au Président de la
République. (…)
Je me suis entouré de précautions. La première de ces précautions c’est que je
ne rends compte qu’au président de la République, et pas au gouvernement, parce
que cet affrontement entre Alain Etchegoyen - que j’aimais beaucoup - et
Dominique de Villepin s’est déjà produit. Jean Monnet raconte tout le temps
dans ses mémoires le conflit qu’il y avait avec le gouvernement. Les gouvernements,
les ministres, n’aiment pas que quelqu’un interfère avec les décisions
exécutives. Ils n’aiment pas que quelqu’un pose les pieds sur le pré carré
qu’ils considèrent être le leur. Je crois qu’ils se trompent. Je pense qu’on
apprend beaucoup quand d’autres viennent précisément sur le champ qui est le
vôtre pour apporter des idées ou un regard critique, ce que je ne fais pas.
Donc oui, je suis sûr que je ne suis pas exposé à ce risque. J’ajoute que j’ai
pris une autre précaution : j’ai décidé d’exercer cette fonction bénévolement.
Intégralement bénévolement, ce qui me donne une certaine liberté.
> Je n’ai jamais écarté l’engagement dans l’action. Je pense qu’au contraire, c’est ce qui donne sa dignité à l’action politique. Mais comme, par ailleurs, j’ai une fonction exécutive locale dans la ville, la région, le pays qui est le mien, ça fait une vie assez équilibrée.
> [Sens du positionnement d’un centriste] Ça veut dire deux choses, qui sont pour moi capitales. Première chose : il n’est pas vrai que la vie, la vie d’une société ou la vie des personnes, se divise en deux parties : gauche et droite. Cette bipolarisation est une manière de tromper les électeurs et de tromper la vie de la nation. Ça c'est la première chose. Et donc, le centre c’est le choix de refuser le simplisme de la bipolarisation. Il y a une deuxième chose, c’est que le centre garantit le pluralisme. Si on refuse la bipolarisation, alors on entre dans un autre univers qui est le pluralisme. Et on a droit à des opinions ou à avoir le kaléidoscope des opinions. En France, je dirais, il y a six grands courants d’opinion. Certains se divisent entre eux mais il y a six grands courants d’opinion : l'extrême gauche, le Parti socialiste, les Verts, le centre, LR - disons la droite de gouvernement - et l’extrême droite. Six grands courants d’opinion. On a droit aux six, et peut-être d’autres viendront, parce qu’ils apporteront un regard différent sur les choses.
> On peut être précurseur, puis après d’autres viennent et on peut continuer à se battre ou à partager le combat. C’est [la démarche d’Emmanuel Macron] la même idée. Elle n’a pas été exprimée de la même manière et surtout, peut-être, les temps étaient mieux et la personnalité même du président de la République a rendu possible ce succès que l’on avait effleuré dix ans avant. Mais, sur le fond, je vous fais une confidence. J’ai très souvent parlé avec le président de la République. Je n’ai jamais eu de divergence stratégique avec lui. Je n’ai jamais eu de différence d’analyse avec son regard sur la société française. On n’en a pas toujours tiré les mêmes conclusions. On peut avoir des nuances. Mais, je dirais que sur le fond, celui des présidents de la République que j’ai vu qui est le plus proche de cette aspiration, c’est lui. Il en est même, si j’ose dire, un peu plus proche que Giscard ne l’était. Giscard venait de la droite, et même assez à droite dans le parcours personnel qui était le sien : Algérie française, ou en tout cas l’attachement à l’Algérie française. Emmanuel Macron est plus stabilisé au centre.
> L’Histoire a son rythme. Et le rythme de notre histoire collective, de l’histoire de notre société n’étaient pas encore prêts à ça. C’est l’inconvénient d’être précurseur, d’être en avance, Edgar Faure qui avait sa personnalité a écrit des mémoires et le premier tome de ses mémoires s’intitule « Avoir toujours raison, c’est un grand tort » et avoir raison en avance, ce n’est pas un avantage, ce n’est pas un avantage pour exercer le pouvoir, après vous avez des satisfactions, c’est à dire que quelques années ou décennies après vos copains, vous disent : tu avais bien raison. J’aurais naturellement, comme tout le monde, préféré que cette justesse d’analyse entraîne les foules pour qu’on puisse aussi exercer le pouvoir directement.
> Il n’y a pas un seul des problèmes cruciaux qui se
posent dans les sociétés contemporaines spécialement aujourd'hui où nos pays
qui sont pris dans le retour de la guerre, de la guerre physique sur le
continent européen, le retour de la guerre commercial, le retour de la question
des grandes influences sur le choix des pays de dimension moyenne par le
nombre...
Il n’y pas un seul de ces problèmes qui ne peut se régler si nous ne continuons
pas dans le sens de cette création absolument unique, qui est l’Union
européenne. Volontaire, forcée par personne, elle n’est pas le fruit d’une
victoire militaire, pas le fruit d’une soumission, elle est la libre volonté
des peuples qui décident ensemble de se rapprocher et de s’unir pour faire face
aux grandes tempêtes du temps.
> Je pense que, y compris les courants politiques que
j’ai combattus toute ma vie, sans aucune exception, ont droit de cité. C’est ce
que je décrivais tout à l’heure à votre micro. Je pense qu’il est légitime que la
démocratie respecte et cultive le pluralisme. C’est d’ailleurs désormais
inscrit dans la Constitution. Et nous avons joué un rôle important, en tout cas
certains de mes amis ont joué un rôle important pour que ce soit inscrit dans
la Constitution. (…)
Qu’est-ce que ça aurait eu comme signification, une élection présidentielle
dont un des protagonistes majeurs aurait été exclu ? Est-ce que les Français
s’y seraient reconnus ? Elle a été au deuxième tour deux élections de suite.
Pour moi, et ayant combattu toute ma vie ses idées ou ses arrière-pensées, je
soutiens néanmoins qu’il est nécessaire que ces courants politiques soient
représentés. Je ne veux pas d’une démocratie qui soit confisquée, y compris par
ceux que je respecte ou que j’aime bien. La démocratie, c’est fait pour que
tous les courants politiques puissent se faire entendre. Après, c’est le combat
qui commence. Ce combat doit mobiliser en effet toutes les forces, toutes les
sensibilités, toute l’intelligence nécessaires.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> 50 sites émettent la moitié des gaz à effet de
serre de l'industrie française. Nos territoires n’ont besoin ni de «
greenwashing », ni d’« industrie-bashing » mais d'une grande stratégie de
décarbonation.
● MoDem
Jean-Paul Matteï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> À nos collègues de la Nupes, nous n'en serions
pas là si vous n'aviez pas annoncé dès septembre que vous ne voteriez pas le
budget de la Nation. Il faudra bien que vous sortiez de vos propres
incohérences.
Bruno Millienne (député)
> - La majorité sort renforcée de
l'enchaînement des motions
- La Nupes explose dès lors qu'un groupe refuse en bloc de voter la motion de
son «allié»
- LFI s'attache à rendre ses motions votables par le RN là où il suffirait
d'une phrase pour l'empêcher. Irresponsable!
> L'Assemblée nationale a prononcé à l'égard du député RN coupable de propos racistes la plus lourde des sanctions prévues dans son règlement. Je m'en félicite, même si cette sanction reste bien peu face à la gravité des propos proférés. De Fournas doit démissionner !
> [Zones à faible émission de
carbone] Dans notre rapport, on a voulu alerter les pouvoirs publics à un
instant t, on se réjouit que le ministre ait déjà repris un certain nombre de
nos propositions.
État et collectivités doivent travailler ensemble pour mieux informer les
citoyens. Je suis pour des contrôles pédagogiques dans un premier temps.
On préconisait dans le rapport un carnet d'usage pour permettre un certain
nombre d'entrées exceptionnelles autorisées par an dans les ZFE pour les
véhicules non admis. Du fait du système de contrôle qui sera mis en place, on
réfléchit à une forfaitisation.
On continue de travailler, notamment sur la partie aides. On veut arriver à un
système de leasing d'une voiture propre à 100 €, du premier au dernier loyer.
Il n'y a pas que le changement de véhicule, il faut aussi travailler sur le
développement des transports publics, notamment pour les gens qui sont à
l'extérieur des ZFE!
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Dis-moi, Twitter, je t’offre du contenu, tu
exploites mes données et tu voudrais que je te paye ? En général on paye pour
recevoir quelque chose en retour. Si c’est un réseau social où la modération
des contenus est en berne, où la sécurité est négligée, où qui paye compte, non
!
> [Dmitry Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, s'est fendu d'un post sur Telegram. Il a déclaré que la Russie était en guerre contre un «monde mourant» aux «habitudes lubriques», son objectif étant d'arrêter le «chef suprême de l'enfer, Satan ou Lucifer». Verbatim!] Je souhaite bien du plaisir aux propagandistes français de Vladimir Poutine pour nous expliquer que l’Occident porte une responsabilité dans la guerre d’Ukraine et que nous avons « perdu la Russie ». Ils tentent de nous en persuader, mais ils sont chaque jour moins crédibles.