Voici une sélection, ce 31 octobre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Une pensée émue pour les habitants de
Séoul et pour l'ensemble du peuple coréen après le drame d'Itaewon. La France
est à vos côtés.
> Toutes mes félicitations, cher Lula, pour ton élection qui ouvre une nouvelle page de l'histoire du Brésil. Ensemble, nous allons unir nos forces pour relever les nombreux défis communs et renouer le lien d'amitié entre nos deux pays.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Très vive émotion suite au terrible drame qui
touche Séoul. Toutes mes pensées vont aux victimes, à leurs proches et au
peuple coréen.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Tribune: Comment lutter contre l'inflation et
préserver la stabilité]
Depuis fin 2021, les pays européens sont confrontés à l'inflation. Elle est
principalement due à la flambée des prix de l'énergie. Ce défi était longtemps
inconnu des citoyens, des économistes et des ministres des Finances. C'est
nouveau pour nous et c'est un sujet de grande préoccupation. L'inflation est un
poison insidieux. Elle peut déclencher une récession économique ou des troubles
sociaux, voire déclencher une crise politique.
La lutte contre l'inflation est donc une priorité pour les banques centrales et
les gouvernements. L'objectif de 2% devrait être atteint au plus vite dans la
zone euro. À cette fin, une stratégie globale abordant à la fois les questions
budgétaires et énergétiques est essentielle.
Premièrement, les politiques budgétaire et monétaire doivent être cohérentes.
Les politiques restrictives des banques centrales sont inefficaces si les
finances publiques continuent de se développer. C'est pourquoi le fardeau de la
hausse des prix de l'énergie doit être partagé entre les ménages, les
entreprises et les gouvernements. La France a mis en place un «bouclier
énergétique» pour les ménages, qui plafonnera les hausses de prix à 15% début
2023. Pour financer le bouclier, la France a mis en place un mécanisme de
captation des surprofits des producteurs d'électricité, qui devrait rapporter
26 milliards d'euros l'année prochaine et financer en partie le bouclier
énergétique.
Les entreprises doivent payer leur juste part en répondant aux demandes
légitimes des travailleurs pour de meilleurs salaires. Cependant, de telles
augmentations doivent être cohérentes avec des gains de productivité pour
éviter les cercles vicieux que nous avons connus en France dans les années
1970. C'est l'objectif de la politique du gouvernement français, qui comprend
également des réformes structurelles sur le chômage et les retraites. Nous
poursuivrons un programme ambitieux de réforme du marché du travail afin d'améliorer
les niveaux de qualification et d'augmenter les taux de participation.
L'argent n'est plus sans intérêt dans le nouveau paysage financier. Les taux
des obligations d'État françaises à dix ans, négatifs il y a 18 mois, ont
augmenté à plus de 2,5 %, ce qui entraîne des milliards d'euros de dépenses
budgétaires supplémentaires. Si les gouvernements européens ne parviennent pas
à anticiper l'augmentation des coûts du service de la dette, une crise
inflationniste peut soudainement devenir une crise financière. Les turbulences
récentes sur les marchés obligataires britanniques démontrent l'impact d'une
flambée rapide des taux.
Une action cohérente et coordonnée au niveau européen devrait compléter nos
agendas nationaux respectifs. La zone euro comprend une banque centrale unique,
mais plusieurs gouvernements. Une politique monétaire unique ne peut cohabiter
avec des politiques budgétaires divergentes. Sinon, nous courons le risque de
fragmenter et d'affaiblir la monnaie unique.
Le deuxième pilier de notre stratégie est l'indépendance énergétique, car elle
facilitera la baisse des prix de l'énergie. La crise actuelle se traduit par un
transfert massif de richesses de l'Union européenne vers les pays producteurs
d'hydrocarbures. Les prix élevés de l'énergie compromettent également les
efforts visant à constituer un marché industriel solide. C'est pourquoi la
France devrait redémarrer rapidement tous ses réacteurs nucléaires pour
produire plus d'électricité; diversifier ses sources d'approvisionnement
énergétique avec des prix négociés en commun avec nos partenaires européens; et
prôner une réforme du marché européen de l'énergie dans le but de découpler les
prix du gaz et de l'électricité. En plus de ces mesures, tous les États membres
se sont engagés à réduire leur consommation d'énergie.
À plus long terme, nous avons l'intention de réduire notre dépendance aux
combustibles fossiles en électrifiant notre approvisionnement énergétique avec
de nouveaux réacteurs nucléaires et des sources d'énergie renouvelables. Cette
approche a été adoptée par la France sous la houlette d'Emmanuel Macron, mais
aussi par la Grande-Bretagne. Cette dernière a décidé de développer son parc
nucléaire en partenariat avec la France. La Grande-Bretagne et l'UE
constitueront le premier continent neutre en carbone.
Enfin, le monde doit résister à la tentation d'ériger des barrières au commerce
et aux échanges. En période de difficultés économiques, cette perspective
semble d'autant plus probable. Les tarifs sont toujours introduits avec les
meilleures intentions mais ils dégénèrent souvent en guerres commerciales.
La loi sur la réduction de l'inflation adoptée par les États-Unis, promulguée
en août, est un sujet de profonde préoccupation. Il accorde des subventions
massives aux industries américaines, comme pour la fabrication de batteries
pour véhicules électriques, et pourrait enfreindre les règles de l'OMC. Cette
situation à haut risque pourrait tendre les relations entre trois des plus
grands blocs commerciaux: l'Europe, les Amériques et la Chine. Mais cela ne
doit pas être inévitable.
Les crises inflationnistes ont toujours entraîné une reprogrammation
géopolitique mondiale, et nous devons donc veiller à ce que cette fois-ci soit
conforme à nos intérêts communs.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Manifestation «anti-bassines»] La main de l’État n’a pas tremblé face aux activistes violents, dont plus
de 40 fichés S, qui ont tenté d’installer une ZAD à Sainte-Soline, dans les
Deux-Sèvres. Grace à l’action déterminée des gendarmes, le chantier de la
réserve de substitution a été protégé.
Les gendarmes ont fait face à des individus radicaux,
qui s’opposent à l’état de droit, qui bafouent les décisions de justice et qui
tombent dans l’ultra-violence. C’est une forme d’éco-terrorisme.
Nous maintiendrons un dispositif de sécurité aussi longtemps que nécessaire
pour protéger les agriculteurs et leurs outils de production qui nourrissent
les Français. Force restera à l’État et au droit. (…)
61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement. Ce chiffre démontre que ce
n’était pas une manifestation pacifique mais un rassemblement très violent.
J’espère que toutes les forces politiques républicaines condamneront ces
violences.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Par son vote, le peuple brésilien a réaffirmé
la force de la démocratie. Félicitations au Président-élu Lula.
> En suspendant sa participation à
l'accord sur les céréales, la Russie aggrave la crise alimentaire globale causée par son agression
contre l’Ukraine.
Elle doit revenir sur cette décision lourde de conséquences.
Et de son côté l'Europe poursuit ses «corridors de solidarité» via le continent.
Plus de la moitié des céréales ukrainiennes nécessaires à la sécurité
alimentaire dans le monde a pu sortir d'Ukraine de cette façon.
> Sincères condoléances au peuple coréen suite au terrible drame de Seoul. Nos pensées vont aux victimes et à leurs familles.
> L'hiver arrive. La France organisera le 13 décembre une conférence de soutien à la résilience civile de l’Ukraine, en présence des bailleurs et acteurs multilatéraux.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> [Budget de la Défense] Il ne s’agit pas d’un budget comme les autres,
car nous sommes observés. Nous le sommes d’abord par nos concitoyens, qui se
posent la question légitime de notre capacité collective à assurer la sécurité
de la France et de son territoire, dans l’Hexagone comme en outre-mer, et à
défendre ses intérêts dans le monde.
Je tiens d’abord à le réaffirmer : oui, nos armées fonctionnent à l’instant où
nous parlons. Oui, elles sont à même de défendre le pays.
Bien que de nombreux défis nous attendent, ne semons pas le doute: notre armée
est engagée, professionnelle, même si elle a malheureusement ses veuves et ses
blessés, et elle est dotée. (…)
Il faut donc le rappeler : notre modèle d’armée est complet et fonctionnel. Ne
remettons pas cela en doute. Il en va de même de notre base industrielle et
technologique de défense
Nous sommes également observés par nos alliés. (…) L’armée française n’est pas
seule. Elle ne saurait se détacher, s’isoler de l’ensemble des pays qui nous
entourent. (…) Nos capacités militaires sont observées par l’ensemble des
alliés auxquels nous lient ces contrats opérationnels, comme on les appelle au
ministère des armées.
Enfin, sujet plus grave encore, nous sommes observés par nos compétiteurs : les
grandes puissances, dont certaines sont dotées, les grandes puissances
régionales, dont certaines s’enhardissent, et le terrorisme.
Oui, nous devons mener un travail de réparation. C’est d’ailleurs ce que
permettra la loi de programmation militaire, qui produira de nombreux effets
dès 2023. (…)
Nous investissons également dans l’humain : les écoles, les familles, les
anciens combattants ou encore la rémunération des personnels. Sur ce dernier
point, veillons à ne pas confondre la rémunération indiciaire et la
rémunération indemnitaire : on ne saurait comparer les fonctionnaires et les
militaires, qui ne cotisent pas sur les mêmes périodes ni les mêmes durées. Là
encore, ne jetons pas le soupçon sur le corps militaire français, dont nous
devons être fiers, ne distillons pas ce poison du doute, par trop délétère.
Il nous revient de concrétiser la réponse à cette question :
dis-moi ton danger, je te donnerai ton armée. C’est l’enjeu de notre temps ; il faut non
seulement réparer nos forces, mais aussi prendre de l’avance sur de nouveaux
défis : l’hybridité, dont nous avons peu parlé ce soir, la guerre de
l’information, la cyberdéfense, le spatial, au sujet duquel les députés de la
France insoumise ont déposé des amendements, les ruptures technologiques, qui
coûteront nécessairement de plus en plus cher et mettront donc à l’épreuve nos
coopérations industrielles, la tyrannie des distances, que nous devrons
affronter afin d’assurer et d’assumer notre souveraineté, notamment dans les
territoires d’outre-mer. Tous ces sujets devront être traités avec le Parlement,
ce qui n’est pas une promesse en l’air mais une exigence constitutionnelle et
démocratique.
Enfin, qu’on fasse ou non partie des soutiens politiques du Président de la
République, il faut admettre que ce budget de défense est le plus important
depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Reconnaissons-le, sobrement mais
sans détours. (…) Le Président de la République n’a pas attendu la guerre en
Ukraine pour réarmer la France, ce qui n’était pas arrivé depuis 1981.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> La meilleure nouvelle aujourd’hui pour la
planète n’est pas venue de ceux qui prétendent la défendre par l’affrontement
stérile et la violence. Elle est venue de ceux qui ont cherché la
réconciliation et la voie démocratique. Et elle est venue du Brésil avec l’élection
de Lula.
> [Manifestation «anti-bassines»] Honte à ceux qui saccagent le travail et les outils de travail des agriculteurs. Sous la cagoule de l’anonymat. Et sous le prétexte du «militantisme». Et merci aux agriculteurs qui malgré la colère restent dignes et aux forces de l’ordre qui, une fois encore, protègent.
> [Manifestation «anti-bassines»] Ce n'était pas un rassemblement pacifique, c'était très violent.
> [Manifestation «anti-bassines»] Des tirs de mortiers. Voilà les méthodes de ces «militants». Il n’y a rien à essayer de comprendre quand la violence est un mode d’action. Avec des risques immenses pour nos forces de sécurité intérieure que je veux saluer une nouvelle fois.
> [Manifestation «anti-bassines»] Non respect de l’interdiction de manifestation, volonté de blocage d’un projet engagé depuis des années avec les acteurs locaux, dégradation des outils de production agricole… La violence n’est pas un mode d’action. Jamais. Nulle part. Plein soutien aux forces de l’ordre.
> [Manifestation «anti-bassines»] Il
y a quelque chose de très choquant. Si chacun va chez le voisin dont il n'aime
pas le projet et détruit, on n'est plus en démocratie parce que c'est la loi du
plus fort qui s'impose. (…)
C'est une forme d'apologie de la violence et du «on fait ce qu'on veut» dans
des projets qui sont démocratiquement installés. (...) Une violence extrême se
met en place à l'endroit d'installations légalement installées. (…)
Tout le monde aura vu aujourd'hui de quel côté était la violence et quelles
étaient manifestement les volontés violentes de ceux qui étaient sur le terrain.
(…)
Une ultra-minorité, très violente et très visible, qui a décidé d'en découdre.
(...) C'est plutôt des solutions que je cherche plutôt que de la violence sur
le terrain, or manifestement des gens ont fait le choix de la violence.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Le Brésil et la planète ont besoin d'une
Amazonie en vie" : les premières déclarations de Lula sont une source d’espoir
immense!
Rima Abdul-Malak
(ministre de la Culture)
> Nos grands parents ont préservé les chefs d’œuvre
de nos musées pendant les deux guerres mondiales, pour nous les transmettre…
pas pour qu’ils soient vandalisés ! Les prendre pour cible n’améliorera en rien
la lutte pour le climat.
Stanislas Guerini (ministre
de la Transformation et de la Fonction publiques)
> J'ai demandé à l'ensemble des agents publics de
rouler à 110km/h avec leur véhicule de service sur l'autoroute dans le cadre du
plan de sobriété de l'Etat.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Faire de la France la première nation
européenne innovante et souveraine en santé : notre ambition dans France 2030
qui se matérialise par le lancement de l'Agence d'innovation en Santé.
> [Agence d’innovation santé] On installe un guichet unique pour coordonner le travail de recherche pour que la France soit à la pointe de l'innovation dans la santé.
> Pour les entreprises énergo-intensives, on va les aider à passer l'hiver pour préserver l'outil de travail.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> 750.000 pédocriminels sont actifs sur internet. N’exposons pas nos
enfants. Dans le monde réel comme en ligne, soyons vigilants.
> Nous assistons à une forte augmentation et une transformation de la délinquance dans le cyberespace. Or cette situation plonge nos concitoyens dans une forme d’insécurité numérique, et sape la confiance envers des technologies pourtant porteuses de promesses et de progrès.
> [Cyber-sécurité] Cela passe par une prise de conscience collective des gestes barrières à adopter en ligne, face aux attaques ou de tentatives d’escroquerie. Que ce soient les collaborateurs dans les entreprises, les agents publics, mais également tout un chacun dans sa vie privée. Il faut avoir conscience que la menace est là, qu’elle progresse et qu’il faut s’en prémunir. En adoptant une forme d’«hygiène numérique», on peut parer une grande partie de ces attaques qui viennent jouer bien souvent sur notre négligence ou sur nos mauvaises habitudes.
> La maîtrise de notre cyber-sécurité passe par le développement d’une industrie souveraine»
> Nous allons contribuer à former des milliers d’experts en cyber-sécurité, notamment grâce à une enveloppe de 140 millions d’euros inscrite dans le plan France 2030. L’objectif est d’avoir 75.000 experts à l’échelle nationale en 2025, contre 45.000 actuellement. Il faut aussi que nous puissions féminiser ces métiers. (…) Il faut faire évoluer les mentalités et donner envie pour que ces métiers et les formations qui permettent d’y accéder soient plus attractifs pour les jeunes.
> Dès fin novembre, nous lançons la plateforme Monservicesécurisé, qui permettra de sécuriser facilement et gratuitement les services publics en ligne, et de protéger les données des internautes. Ces services pourront être testés et homologués grâce au support de l’Anssi
> Un «Cyber-score» [lancé fin 2023] permettra aux internautes de connaître le niveau de sécurité de leurs données sur les sites, les réseaux sociaux ou les applications qu’ils utilisent, un peu à l’image du Nutri-score pour les produits alimentaires.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> [«Amortisseur électricité»] Nous aidions déjà 1,5 million de TPE dont
la consommation d’énergie n’excédait pas 36 kilovoltampères, mais pas celles
qui dépassaient ce seuil. Nous avons donc décidé de protéger de façon homogène
et le plus simplement possible les TPE-PME jusqu’à 250 salariés. À partir de
janvier 2023, le gouvernement prendra en charge, avec l’amortisseur électricité,
une partie de leur facture d’électricité. Cette aide couvrira une part de leurs
coûts et sera décomptée directement sur leur facture par leur fournisseur : les
PME n’auront donc rien à faire. En attendant, nous allons ouvrir en novembre un
guichet simplifié et élargi qui permettra de compenser leurs dépenses d’énergie
de ces derniers mois.
Nous avons décidé, en accord avec l’ensemble des entreprises, que l’amortisseur
électricité profitera à toutes les PME. C’est un choix politique porté à
l’unanimité par les acteurs auxquels nous avions présenté les options. Cette
aide offre aux entreprises une balise dans le brouillard actuel qu’entraîne une
très forte volatilité des prix. Elle leur donne une visibilité pour 2023.
> En juillet, nous avons mis en place un point de contact unique à destination des entreprises pour signaler à la DGCCRF des anomalies dans les formations de prix et sanctionner des comportements abusifs. En août, dans le cadre de la loi pouvoir d’achat, nous avons introduit la résiliation des abonnements en trois clics. En septembre, nous avons rehaussé le plafond journalier des titres-restaurant de 19 à 25 euros pour 4,8 millions de salariés. Enfin, en octobre, nous avons encadré plus strictement les horaires du démarchage téléphonique.
> La France n’a pas mal à son commerce. Même si c’est
compliqué, même si l’inflation est à 6,2 % en octobre, la consommation résiste
parce que nous avons choisi de soutenir la demande des particuliers en
déployant un bouclier tarifaire de 100 milliards d’euros sur trois ans. Cela
évite que les gens mettent tout leur pouvoir d’achat dans leurs factures
d’énergie et cela protège la consommation et le commerce. De façon plus
structurelle, il est vrai que le secteur connaît d’importantes mutations avec
l’essor du commerce en ligne, l’émergence de l’ultra-fast fashion et, en même
temps, d’une vraie conscience environnementale et sociale. Autant de défis
auxquels j’entends répondre avec notre plan pour transformer les commerces. (…)
Nous allons mettre en place un Conseil national du commerce (CNC) dès le
1er décembre : c’est un outil indispensable pour la représentation de ce
secteur et pour travailler à son évolution.
> En 2022, 72 % des dépenses des Français s’effectuent toujours dans ces zones commerciales. Mais aujourd’hui, elles sont les symboles des promesses manquées de la société de consommation. Elles concentrent des passoires énergétiques, génèrent des îlots de chaleur, consomment des espaces agricoles et forestiers au détriment de la biodiversité et sont parfois inesthétiques. Il est temps de les repenser. Avec le CNC et l’ensemble des acteurs, je veux que nous imaginions leur transformation pour reconstruire un commerce qui s’intègre dans un lieu de vie, densifié et mêlé à des logements, des services et des bureaux, le tout avec des signatures architecturales et environnementales innovantes. Je prévois donc d’allouer une enveloppe de 24 millions d’euros en 2023 pour mener 10 à 30 démonstrateurs. L’État ne va pas financer seul cette transformation mais l’impulser avec les collectivités locales et l’accélérer.
> [Action cœur de ville] Ce programme était emblématique du précédent quinquennat avec 5 milliards d’euros. Le commerce a bénéficié de 20 % de cette enveloppe. Nous allons poursuivre cette politique à travers un nouveau volet en préparation par les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
> [Lutter contre les déserts commerciaux en milieu rural] C’est très bobo de critiquer les distributeurs de pains ou de pizzas que l’on voit en rase campagne ou dans des petites villes. En l’état, ils sont très utiles. L’ambition est de faire revenir boulangers, épiciers et bouchers à travers un programme de reconquête des commerces ruraux, en dur ou en itinérant. L’idée est que des jeunes reprennent des camions ou des espaces physiques avec des financements des collectivités et de l’Europe. L’État allouera, pour sa part, 12 millions d’euros en 2023 à ce plan. C’est un sujet de qualité de vie, d’aménagement du territoire et un travail de longue haleine que l’on fait déjà avec les maisons France Services pour rétablir des services publics.
> Le Black Friday se tiendra, on verra s’il aura le même succès et, plus largement, si ces pratiques agressives de promotion, même en période d’inflation, ont de l’avenir. Je comprends que c’est l’occasion de faire de belles affaires, mais je vois aussi que les consommateurs ont de plus en plus d’appétence pour la seconde main. Pour une adolescente, la mode, c’est d’avoir un jean de seconde main, bien plus que le dernier jean de telle ou telle marque.
> On ne veut pas enclencher une boucle prix salaires qui provoquerait une spirale inflationniste. La meilleure façon d’obtenir une hausse des salaires c’est de faire baisser le chômage. Nous avons augmenté le SMIC de 8% et nous retrouvons des tendances similaires dans tous les secteurs, en moyenne à 6%, parfois nettement plus, 16% dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie en forte tension. Sans oublier les primes, telle que la prime de partage de la valeur, qui fonctionnent bien, notamment au sein des petites entreprises. En 2021, elle était de 786€ dans les TPE de moins de 10 salariés. Si certaines formations politiques considèrent avec mépris et dédain ces primes, c’est qu’elles n’ont jamais été indépendants ou commerciaux ! Quand un dirigeant de PME ne peut pas augmenter durablement les salaires, distribuer des primes c’est une alternative précieuse pour mieux rémunérer ses salariés et garder les talents.
Caroline Cayeux
(ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales)
> En 2023, l’Etat répondra à nouveau présent aux
côtés des collectivités : bouclier tarifaire, filet de sécurité, 320M€ en plus
pour la dotation globale de fonctionnement … Merci aux élus locaux pour leur
engagement au service de nos concitoyens : nous continuerons de les accompagner!
> Reboiser notre territoire. Alors que plus de 70.000 hectares ont brûlé cet été, notre cap est clair : planter 1 milliard d’arbres en 10 ans, pour redonner vie à nos forêts, renforcer la biodiversité et consolider la filière française du bois.
Olivier Becht (ministre
délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de
l’étranger)
> Les pays francophones sont des partenaires
essentiels de la France. Œuvrons à renforcer la francophonie économique en nous
appuyant sur les acteurs de terrain.
Carole Grandjean
(ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> La réindustrialisation de la France
est un enjeu de souveraineté et de
cohésion sociale. Nous faisons le pari de la formation pour relever ce défi. Il
faut tisser plus de liens entre les jeunes et l’industrie afin de faire
découvrir les métiers et favoriser l’insertion dans l’emploi.
Agnès Firmin Le Bodo
(ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de
santé)
> La France est un désert médical, 87% de notre
territoire est un désert médical ! Il y a urgence à dégager du temps médical
mais contraindre les nouveaux médecins à s’installer dans les déserts médicaux,
nous n'y sommes pas favorables
> [Inciter les médecins retraités à continuer à travailler] C’est ce que je défends depuis longtemps. Le cumul emploi-retraite est une bonne chose. Certains médecins retraités ont même fait cette demande.
> L’accès aux soins palliatifs partout sur le territoire est un enjeu majeur pour tous nos concitoyens.
> Le Budget de la Sécurité sociale donne à nos concitoyens dès le 1er janvier l’occasion de pouvoir continuer de se soigner et permet aux soignants de continuer à être payés. Le 49.3 était nécessaire face à certains qui prônent le désordre.
Hervé Berville
(secrétaire d’Etat chargé de la Mer)
> Face au dumping social sur le transport
maritime de passagers du transmanche, le gouvernement
est mobilisé avec les syndicats et les armateurs pour prendre les mesures
nécessaires et préserver notre modèle social.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie
associative)
> De manière très claire, la France condamne la
répression menée aujourd'hui par le régime iranien.
> Dérèglement climatique, transition démographique,(...) pandémie : toutes ces réalités imposent un changement de modèle. Et l’économie sociale et solidaire fait partie de la solution.
Sonia Backès
(secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> Détruire l'outil de travail de nos agriculteurs
qui travaillent dur pour nourrir les Français, c'est de la violence Sandrine Rousseau. Et c'est
inacceptable ! En défendant ces actions illégales, vous défendez ceux qui
violent la loi républicaine. C'est indigne d'une élue.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Nous devons faire davantage pour faire de l'Europe
une puissance souveraine en termes de souveraineté énergétique, de chaînes
d'approvisionnement résilientes, de relations commerciales et d'investissement
responsables et de politiques budgétaires cohérentes.
Chrysoula
Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie
et des Partenariats internationaux)
> Félicitations à Lula
pour son élection, porteuse d'espoir pour les
défenseurs de la démocratie, du progrès et du climat. Ensemble, nous
construirons des solutions à nos défis communs.
> La sécurité alimentaire ne doit jamais être instrumentalisée. Face au cynisme russe, la France et l'Europe restent plus que jamais mobilisées pour soutenir les pays vulnérables.
Sarah El Haïry
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> La formation du BAFA est désormais ouverte à partir de 16ans ! Pour permettre
d’attirer plus d’adolescents à venir le passer. Je ne veux plus que des séjours
s’annulent par manque d’encadrants !
Patricia Mirallès
(secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire)
> Le gouvernementaccorde une attention particulière à la reconnaissance et à la
réparation des harkis et à leur famille:
- 15 M€ de crédits supplémentautes pour financer la réparation
- plus d’agents pour accélérer le traitement des
dossiers.
> Retraite du combattant, pensions militaires d’invalidité: le gouvernement avance d’un an leur revalorisation de 3,5% pour traduire l’augmentation générale du point fonction publique.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> La manifestation non autorisée et violente à
Sainte-Soline est inacceptable. Ce projet légal de réserves de substitution
s’inscrit dans un projet plus global en faveur du territoire des Deux-Sèvres :
économie d’eau, réduction des pesticides…
Dominique Faure
(secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité)
> Les zones rurales ne sont pas des déserts
économiques. Je rencontre chaque jour des jeunes et des chefs d’entreprise qui
veulent se lancer. Pour les accompagner, nous investirons 12 millions d’euros dans un programme de reconquête des commerces
ruraux.
> Première réunion de travail avec
sur le sujet de l’ours. Nous entendons la détresse des éleveurs et sommes
solidaires de leurs difficultés à conduire leurs activités pastorales. Nous
agissons:
- Nomination d’un nouveau préfet Ours
- Nouvelle étude d’évaluation et de comptage confiée au
muséum d’histoires naturelles
- Réflexion sur les conditions de travail des bergers.
Une feuille de route commune doit être établie avec les acteurs de terrain.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Un immense drame à Séoul. La nation française
se tient aux côtés du peuple coréen, des pompiers et forces mobilisés pour
sauver des vies. Mes pensées vont aux victimes et à leurs familles.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> [Manifestation «anti-bassines»] Plus de 60 de
nos gendarmes ont été blessés dont 20 grièvement. Nous pensons à eux face à ces
actes inadmissibles. Ce projet a été concerté. Il est autorisé légalement. Nos
agriculteurs doivent pouvoir travailler sereinement et continuer à nous
nourrir.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Manifestation «anti-bassines»] Nous avons
besoin d’une agriculture souveraine et résiliente face aux sécheresses. Le
projet de réservoirs d’eau avait fait l’objet de concertations. Cette
manifestation était interdite: la violence est inacceptable. Soutien aux forces
de l’ordre face aux casseurs.
> [Manifestation «anti-bassines»] Les violences contre les gendarmes à Sainte-Soline sont inadmissibles. Les réservoirs d’eau ont fait l’objet de concertations et ont été validés par la justice. En ces temps d’inflation, de tensions géopolitiques, nous devons laisser travailler nos agriculteurs et nous nourrir.
> [Manifestation «anti-bassines»] Les élus Nupes manifestent dans l’illégalité aux côtés de fichés S de l’ultra gauche.
> [Manifestation «anti-bassines»] Parler [selon LFI] ainsi d’une manifestation illégale où des casseurs sont venus tirer au mortier sur les forces de l’ordre, et détruire les outils de production des agriculteurs. Comble de l’irresponsabilité.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Agriculture, énergie, technologie, commerce: la Russie utilise les interdépendances comme une arme, un instrument de puissance. Nous devons en tirer les conséquences et investir dans notre souveraineté.
> Nous avons envie de travailler avec Les Républicains
[LR], nous avons envie de travailler avec tous les groupes d'opposition républicains.
On ira chercher des majorités avec tous ceux qui veulent construire avec nous,
qui veulent enrichir notre projet dans les prochains mois, les prochaines
années. Ça peut passer par des majorités par texte voire une réflexion,
peut-être à terme, sur une forme d'alliance.
La majorité présidentielle a des chantiers sur lesquels elle peut trouver des
convergences avec LR. Prenons la réforme des retraites : ça fait des années que
LR a mis dans ses programmes la réforme des retraites et l'allongement de la
durée du travail, est-ce qu'ils vont aujourd'hui s'opposer à la réforme des
retraites que nous mènerons parce qu'elle vient d'Emmanuel Macron? Ça n'aurait
pas de sens, c'est à chacun aussi de prendre ses responsabilités.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Félicitations à Lula pour son élection. Sa victoire est une respiration pour la
planète et la démocratie. Sa responsabilité est immense pour mettre un terme à
la déforestation massive de l’Amazonie.
> Le cap fixé par le Président Emmanuel Macron est clair ! Agir pour le quotidien des Français, les protéger dans la crise et en même temps projeter la France pour en faire une grande nation verte, préserver notre modèle social et rester moteur en Europe.
> Certains voudraient que le quinquennat s’arrête maintenant, d’autres aimeraient faire tomber le gouvernement. Entre ceux-là avec les députés Renaissance et le Président Emmanuel Macronnous traçons notre chemin au service du pays, des Françaises et des Français.
> La Russie à travers ses ingérences mène une guerre hybride contre l’Europe. En France, elle a rallié à elle des élus et des partis politiques hostiles au projet européen cherchant ainsi à déstabiliser notre vie démocratique.
> Face aux ingérences étrangères dans notre vie démocratique il faut réagir. La guerre hybride que mène des régimes autoritaires contre les pays européens est une menace de plus en plus forte contre nos démocraties.
Maud Bregeon
(députée)
> [Manifestation «anti-bassines»] Ces réserves
permettent de continuer à irriguer les exploitations malgré les sécheresse.
Alors que les tensions sur les produits agricoles sont au maximum, dégrader les
outils de production qui nourrissent les français est irresponsable.
Les contentieux administratifs ont confirmé la légalité
du chantier et tous les recours ont été épuisés. Quelle responsabilité des
élus, notamment parlementaires, qui ignorent sciemment des décisions de justice
et l’arrêté d’interdiction de manifestation pris la préfète?
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Sévices, actes de cruauté, entre 2016 et 2021,
le nombre d'atteintes aux animaux domestiques a augmenté de 30%. Face à ce
fléau, je salue la création d'une division d'enquêteurs en charge de la
maltraitance animale.
Isabelle Florennes
(porte-parole)
> Le MoDem appelle à une conférence salariale
depuis 3 ans. C'est une question de meilleure redistribution et de plus de
justice. Le Gouvernement et Renaissance ont fait des annonces, avançons.
Bruno Millienne (député)
> [Manifestation «anti-bassines»] Une nouvelle
fois, nos «ecolos» de salons parisiens, de Jean-Luc
Mélenchon à Sandrine
Rousseau, soutiennent des actions illegales et
essaient de nous faire croire à un modèle d'agriculture sans eau... Plein
soutien aux forces de l'ordre et aux agriculteurs !
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Manifestation «anti-bassines»] Alors que la
planète va mal, les Verts choisissent de foncer dans le mur: manifestants
violents, refus de la règle de droit, leur radicalité renonce à convaincre et
porte tort à la cause écologiste qu’ils desservent au lieu de la défendre. Très
grande tristesse.
> Au Brésil, Bolsonaro battu, comme Trump avant lui aux Etats-Unis. Ceux qui ont connu les populistes savent pourquoi ils n’en veulent plus. Mais attention : le populisme, l’extrémisme abiment la démocratie.
> [Donald Trump se réjouit que Twitter soit désormais «entre de bonnes mains», après le rachat du réseau social par Elon Musk] Le baiser de la mort. Heureusement que l’Union européenne a fixé des règles pour éviter la dérive des grandes plateformes.
Bernard Guetta
> [Opinion: «Panique à la chancellerie]
Ce n’est pas une brouille. Ce n’est pas non plus qu’un de ces fréquents moments
de la relation franco-allemande où tout grippe parce que le président ne s’est
pas encore fait au nouveau chancelier ou l’inverse. Non, si plus grand-chose ne
marche aujourd’hui bien entre Paris et Berlin, c’est que l’Europe et le monde
ont tant changé et si vite que les deux premières puissances européennes ont à
réinventer tout à la fois leurs politique, leurs économies, leurs priorités
internationales et l’inflexion qu’elles souhaitent donner à l’Union.
C’est pour l’Allemagne que les temps sont les plus difficiles car, pour elle,
tout était fondé jusqu’aujourd’hui sur la modicité du prix de l’énergie russe,
le parapluie américain et les exportations vers la Chine. L’une s’est tarie,
l’autre se referme, les troisièmes se réduisent. La panique est telle à la chancellerie
que l’Allemagne préfère chercher son salut dans ses disponibilités financières
que dans la quête de nouveaux accords européens. L’Allemagne pare au plus
pressé, négocie seule des contrats gaziers avec de nouveaux fournisseurs,
débloque 200 milliards pour ses industries et achète des paquets d’armes aux
Etats-Unis plutôt que de passer commande en Europe car un tiens vaut mieux que
deux tu l’auras.
Pour la France, c’est de la concurrence déloyale et un manque à gagner pour ses
industries d’armement. La France se sent d’autant plus trahie qu’elle n’avait
cessé de répéter depuis De Gaulle que l’Union devait se doter d’une Défense et
des politiques industrielles communes, viser ce qu’Emmanuel Macron a appelé
« l’autonomie stratégique », et qu’au moment où s’avère cette
intuition nationale, l’Allemagne s’arme à Washington et dope ses industries à
la subvention budgétaire plutôt que s’atteler à bâtir une industrie
paneuropéenne.
C’est tellement décevant et surtout tellement absurde que beaucoup en viennent
à voir là un tournant de l’Allemagne qu’ils soupçonnent de vouloir délaisser
l’Union au profit d’une zone d’influence économique et politique à l’Est. Ce
pourrait être, entend-on en France et ailleurs, la fin du «couple», une
nouvelle donne stratégique qui laisserait les Français aux marches d’un
continent recentré sur Berlin. L’analyse est aussi politiquement inquiétante
qu’intellectuellement séduisante, mais…
Mais la Pologne n’aspirera pas de sitôt à un tête-à-tête avec l’Allemagne. Les
réserves financières allemandes ne sont malgré tout pas inépuisables. Après la
victoire de l’Ukraine, Français et Allemands aspireront à fonder la stabilité
du continent sur une nouvelle relation avec la Russie post-poutinienne. Ce
n’est autrement dit pas la panique allemande qu’il faut théoriser mais les
vraies convergences franco-allemandes qu’il faut cultiver.
Parce que l’état du monde lui a donné raison, c’est à la France qu’il revient
de le faire mais comment?
Il lui faut, d’abord, renoncer à toute ambiguïté et solennellement déclarer à
ses vingt-six partenaires que la Défense commune ne peut que s’inscrire dans
l’Alliance atlantique dont elle doit être le pilier européen. C’est essentiel
car, sans cela, il n’y aura pas d’Europe de la Défense et l’Union se défera
entre des politiques de sécurité qui commanderont le reste.
Parallèlement, la France doit remettre à des jours meilleurs les grandes idées
de réformes institutionnelles de l’Union, privilégier l’Europe des projets et
présenter, non seulement à l’Allemagne mais à l’ensemble de l’Union, des
propositions concrètes, détaillées et chiffrées de politiques communes dans
l’énergie, l’armement et l’industrie : faire ce qu’elle avait fait en 1951
avec la CECA, la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Parce que la France
avait inventé l’unité européenne après-guerre, c’est à elle de la réinventer
aujourd’hui.
Pascal Canfin
> Passer aux 100% voitures zéro émissions d’ici
2035 est une révolution et nous mettons en place les outils sociaux et
industriels pour la réussir.
> [Opinion: «La décision climatique historique de
l'Europe confirme définitivement l'objectif de 100 % de véhicules zéro émission
d'ici 2035]
Le Parlement européen et le Conseil ont définitivement l’objectif de 100% de
véhicules zéro émissions en 2035. C’est une décision historique car elle fixe
pour la première fois une trajectoire de décarbonation claire - avec des
objectifs en 2025, 2030 et 2035 et alignée avec notre objectif de neutralité
climat en 2050, au plus tard. Ce secteur qui représente 16% des émissions
européennes pour le moment, sera neutre en carbone en 2050. C’est un exemple
concret de planification écologique.
Pour être neutre en carbone en 2050 nous devons nous assurer que toute nouvelle
voiture mise sur la route à partir de 2035 n’émet pas de CO2 étant donné que la
durée de vie moyenne d’une voiture est de 15 ans. Rendre possible la vente de
voitures non zéro émission après 2035 aurait été perçu comme renoncer de facto
à la neutralité climat des transports.
Le Parlement a également réussi à rehausser l’ambition générale de ce texte
avec en incluant:
- Une proposition législative de la Commission en 2023 pour
accélérer la transition des flottes des grandes entreprises vers des véhicules zéro-émission.
C’était une demande forte du Parlement afin d’accélérer la mise sur le marché
de véhicules zéro-émissions et le marché de seconde main des véhicules
zéro-émission.
- Une analyse de la Commission européenne d’ici 2025 au plus tard, expertisant
les besoins pour accompagner les équipementiers qui seront le plus fortement
touchés par la transition vers la mobilité zéro-émissions. Les négociations
finales ont lancé un processus vers une proposition législative en 2025 pour
créer d’un Fonds de transition juste pour le secteur automobile. Ce Fonds
devrait permettre d’assurer l’accompagnement social et la formation des
équipementiers qui seront le plus fortement touchés par la transition vers la
mobilité zéro-émissions. C’était une demande forte du Parlement Européen, de
notre Groupe Renew Europe et de notre Délégation Renaissance, je m’en félicite.
Comme dans toute négociation pour trouver un compromis, le Parlement européen a
dû « bouger » vers le Conseil et accepter l’inclusion d’un considérant sur les
efuels. Bien que le considérant est très vague et n’amène à rien de concret, il
permettait de stabiliser le soutient de l’Allemagne sur cet accord.
Avec cette décision historique dont je me félicite, nous opérons une révolution
de l’industrie automobile. Nous avons ainsi 13 ans pour changer l’industrie la
plus importante en termes d’emplois en Europe, c’est un défi exceptionnel à la
hauteur de l’enjeu climatique.
Nous travaillons déjà à la mise en place de l’ensemble des briques nécessaires
à la réalisation de cette ambition. Cet agenda climatique est également une
stratégie industrielle de souveraineté. Des infrastructures de recharges (avec
des objectifs contraignants par États Membres dans le texte AFIR en cours de
négociation), à l’accès aux matériaux critiques (un Critical Raw Material Act
sera proposé par la Commission prochainement) en passant par la mise en place
de standards favorisant la circularité des batteries et la construction de
giga-factory de batteries afin d’en construire le plus possible en Europe, nous
sommes aux côtés de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeurs pour
accélérer la transition de ce secteur.
Valérie Hayer
> Je me félicite que l'unité du Parlement soit à nouveau confirmée. Nous
refusons de choisir entre couper dans les programmes qui réussissent ou
augmenter les impôts domestiques pour rembourser la dette. Nous sommes au
contraire déterminés à suivre la troisième voie que nous avons construite
ensemble: faire payer les gros pollueurs, les multinationales ne payant pas
leur juste part et les importateurs étrangers de CO2.