Voici une sélection, ce 16 octobre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> À la Liberté, à l'Égalité, à la Fraternité. À
Samuel Paty.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> [Discours au 91e congrès de l’Assemblée des
départements de France]
Depuis plus de deux siècles, les départements sont entrés dans l'histoire et
dans l'identité de nos concitoyens. Si les Français aiment leur département,
c'est parce qu'ils représentent la France en vrai. La France en vrai, parce
qu'ils sont au cœur de la vie de nos compatriotes, dans l'Hexagone comme dans
les Outre-mers. La France en vrai, parce qu'ils connaissent leur quotidien et
qu'ils sont en première ligne pour les accompagner.
Dès ma déclaration de politique générale, j'ai fait du plein emploi, de la
transition écologique et de l'égalité des chances, 3 des piliers de l'action de
mon Gouvernement. Et pour être utiles aux Français, pour mener les réformes
nécessaires, pour obtenir des résultats, nous devons agir sur ces 3 piliers
avec vous, avec les départements. Vous animez notre politique d'insertion.
C'est avec vous que nous pourrons mieux accompagner vers l'emploi ceux qui en
sont le plus éloignés. Vous êtes déterminants pour la mobilité des Français et
l'équilibre des territoires. Je sais l'énergie que vous mettez à assurer leur
complémentarité. Et tout comme vous, je ne crois pas à l'opposition entre les
collectivités, les communes contre les intercommunalités, l'urbain contre le
rural. Vous êtes enfin, et bien sûr, au centre de nos politiques sociales et
éducatives.
C'est ensemble que nous les rendrons plus efficaces, que nous construirons la
France du bien vieillir et que nous bâtirons un nouveau pacte entre les
générations. Les départements répondent à notre besoin de solidarité, de
proximité et de lien social. Alors, j'en suis convaincue, l'avenir de notre
pays passe par les départements. Il y a quelques semaines, j'avais eu
l'occasion de rencontrer certains d'entre vous à Matignon.
Vous m'aviez alors formulé une demande, celle de mettre nos forces en commun pour
répondre aux attentes de nos concitoyens. Ma réponse, celle de mon Gouvernement
est évidemment : oui. Je souhaite vous montrer que nous saisirons pleinement la
main tendue et ensemble, je veux que nous passions aux actes.
Nous vivons une période de grands bouleversements. L'agression russe contre
l'Ukraine a brisé l'espoir d'une paix durable en Europe, changé l'ordre du
monde et engendre des conséquences dont nous n'avons pas fini de mesurer les
effets. La crise énergétique nous pousse à accélérer notre sortie des énergies
fossiles et à gagner au plus vite notre indépendance. La crise climatique,
enfin, n'est plus un débat de spécialistes mais une réalité concrète, tangible
et bien souvent ravageuse. Canicules, sécheresses, incendies, beaucoup de
départements ont été touchés cet été, vous avez été en première ligne. Je tiens
à saluer la mobilisation, le professionnalisme de SDIS et l'action remarquable
des sapeurs-pompiers de notre pays.
Dans ce contexte, nous devons faire bloc. C'est pourquoi nous avons besoin
d'une nouvelle méthode pour notre travail en commun. Ma première conviction,
c'est que nous devons mener ensemble une nouvelle étape pour une vraie
décentralisation. 40 ans après les lois de fer, parler de vraie
décentralisation peut paraître paradoxal. Mais je suis convaincu, comme l'a dit
le président de la République, que nous devons changer de modèle autour de la
différenciation et de la proximité. Nous devons mener un état des lieux de la
décentralisation en France, faire le bilan de la loi MAPTAM et de la loi NOTRe,
aller au bout de l'application de la loi 3DS. Nous devons donner plus de
liberté aux départements, aux collectivités. Pour une vraie décentralisation,
il y a 4 conditions. D'abord, transférer des compétences. Ensuite, attribuer
des ressources dynamiques et adaptées. Puis donner une capacité de
différenciation et enfin, porter les responsabilités qui vont avec. Nous devons
mener ces réflexions avec vous comme avec les autres collectivités.
L'efficacité des politiques publiques repose sur la lisibilité des actions des
différentes collectivités et le soutien aux initiatives territoriales.
L'élaboration de l'agenda territorial sous l'égide du ministre en charge de la
cohésion des territoires nous permettra d'identifier les chantiers à mener, il
sera l'occasion notamment de donner plus de souplesse et de visibilité à
l'action publique départementale.
Ma deuxième conviction, c'est que cette vraie décentralisation doit être
co-construite autour d'un projet de territoire. Nous devons écrire cette vraie
décentralisation ensemble, et renouveler les rapports entre État et
collectivités autour d'un partenariat fort. J'ai été préfète, je sais combien
le lien entre les préfets et les présidents de département est utile,
nécessaire. C'est un moteur essentiel de l'action publique. Il se forge par un
dialogue confiant et régulier, un dialogue qui doit se tenir le plus en amont
possible pour chaque décision ou chaque réforme. J'ajoute que le couple préfet
président de conseil départemental n'épuise en rien la densité du lien que peut
entretenir le préfet avec les autres collectivités. Le rôle du préfet, c'est de
parler à chacun, et de favoriser l'échange entre tous.
Ma troisième conviction, c'est que la vraie décentralisation doit s'accompagner
d'un retour de l'État dans les territoires. Nous voulons une République de la
proximité. L’État doit donc prendre sa part et les services publics revenir
partout dans notre pays. C'est le sens des maisons France services et de la
réouverture des sous-préfectures initiée dès le précédent quinquennat. C'est le
sens de l'ouverture de nouvelles brigades de gendarmerie tel que nous le
proposons dans la loi d'orientation et de programmation du ministère de
l'Intérieur. Cette vraie décentralisation, cette nouvelle méthode de travail,
nous devons la mettre au service d'objectifs communs.
La première bataille que nous devons mener ensemble, c'est celle du plein
emploi. Il y a quelques années encore, l'objectif de plein emploi paraissait
inatteignable. Aujourd'hui, après 5 ans de réforme, le taux de chômage est au
plus bas depuis 15 ans et le plein emploi est à notre portée. La société du
plein emploi, c’est la société de la dignité et de l'émancipation grâce au
travail. La société du plein emploi, c’est la société du bon emploi car elle
pousse les employeurs à améliorer les conditions de travail et l'attractivité
des métiers. La société du plein emploi enfin, c'est celle de la pérennité de
notre modèle social. Grâce au travail, nous pourrons créer davantage de
richesses pour en assurer le financement. Je souhaite que les départements
prennent pleinement leur part à cet objectif du plein emploi. Et je sais que
c'est également votre ambition.
Pour réussir, nous avons besoin de mieux accompagner les demandeurs d'emploi.
Aujourd'hui, la complexité de notre organisation pèse sur son efficacité. Etat,
régions, départements, intercommunalités, nous devons unir nos forces. C'est le
sens de la création de France Travail, un nouveau service public de l'emploi
qui associera tous les acteurs. Pôle emploi, les missions locales et les
services d'insertion. Nous avons lancé une mission de préfiguration pour
partager les constats et proposer des solutions nouvelles. Et vous êtes et
serez pleinement associés à ces travaux. Grâce à notre travail collectif, je
souhaite que France Travail puisse voir le jour d'ici 2024. Je ne minimise pas
la difficulté qu'il y a à ramener vers l'emploi des personnes qui en ont été
longtemps éloignées et nous devons agir ensemble pour l'insertion. Je pense
qu'il y a des belles réussites avec le contrat d'engagement jeunes. C'est le
sens de ce que je souhaite que mon Gouvernement puisse porter. Nous pouvons
aussi nous appuyer sur le développement de l'insertion par l'activité
économique et c'est comme ça que nous pourrons avancer ensemble.
Nous devons également concevoir ensemble la réforme de l'accompagnement des
bénéficiaires du RSA. Ce chantier doit permettre un meilleur équilibre entre
les droits et les devoirs et redonner aux aides leur vocation : l'insertion
vers le travail. Avec les départements volontaires, des expérimentations seront
lancées dans une dizaine de bassins d'emploi cet automne. Je veux également
agir pour celles et ceux qui sont les plus en difficulté, nous devons leur
apporter une réponse globale par l’emploi bien sûr mais aussi par la prévention
de l’exclusion et plus encore dans le contexte actuel par la lutte contre la
précarité énergétique.
La seconde bataille sur laquelle je vous propose d’avancer ensemble, c’est
celle des métiers du soin, du médico-social et du social: infirmiers,
aide-soignants, aides à domicile, éducateur spécialisé. Nous connaissons
aujourd’hui de très fortes tensions de recrutement dans les établissements et
services sociaux et médico-sociaux. Pourtant, et les crises de ces dernières
années nous ont montré, les femmes et les hommes qui s’engagent dans ces
professions sont essentiels. Ils sont les visages de la solidarité et du soin.
Ils travaillent par passion, au service des autres. Et avec vous, je veux leur
rendre hommage. État et département, nous devons donc ensemble parvenir à
attirer, recruter et conserver les personnels nécessaires.
Ces deux dernières années avec le Ségur de la Santé et ses suites, des
engagements ont été pris à des niveaux inédits pour augmenter les salaires.
L’État et les départements ont cofinancé une hausse de 15 % des salaires pour
les 200 000 salariés de la branche de l'aide à domicile. C'était une attente
forte depuis de nombreuses années.
Et au moment de dire ses mots, je pense aux difficultés que rencontrent les
aides à domicile pour trouver du carburant dans les stations-service. Comme
elle, bon nombre de Français de toutes les professions souffrent des blocages
actuels qui menacent leur quotidien et leur travail. Nous sommes avec eux et
nous le serons jusqu'au bout. Le Gouvernement prend ses responsabilités et met
tout en œuvre pour que le dialogue social se tienne et aboutisse au règlement
du conflit. Je suis avec la plus grande attention, la situation et je note des
signes d'amélioration sur certains sites ou l'expédition des carburants vers
les stations-service a repris.
Pour rendre plus attractifs les métiers du soin, du médico-social et du social,
d'autres chantiers plus structurels nous attendent. L’État et les départements
sont déjà convenus en février dernier de la nécessité de soutenir la démarche
des partenaires sociaux en faveur d'une modernisation du cadre conventionnel de
la branche sanitaire et sociale. Nous le savons, les conventions collectives
sont anciennes, les grilles de salaires n'y sont plus adaptées et écrasent les
rémunérations au niveau du Smic. Enfin, pour créer une véritable logique de
filière du travail social, nous devons aussi repenser les modalités de
formation et reconversions en œuvrant à une meilleure reconnaissance de ces
professions.
La bataille des métiers est essentielle, elle doit être notre priorité. Nous ne
pourrons pas déployer des politiques de solidarité et de santé ambitieuses,
sans professionnels, pour les mettre en œuvre. Notre agenda territorial doit
nous aider à co-construire l’ensemble de ces politiques à tous les niveaux, de
la définition des priorités stratégiques à l’évaluation de leur mise en œuvre
et au contrôle de la qualité des services rendus.
Cette construction doit se faire dans le respect des compétences de chacun,
mais pour autant, nous ne devons pas apporter des réponses en silo. Je veux
prendre un exemple: l’aide sociale à l’enfance. C'est une compétence des
départements, mais les réponses aux besoins des enfants protégés se trouvent
aussi dans la scolarisation, dans l’accès à la santé, dans la prise en charge
du handicap ou encore dans l’insertion professionnelle et sociale des jeunes
sortant de l’ASE. La contractualisation de la protection de l’enfance
sera donc poursuivie pour y intégrer l’Education nationale et la Justice. Une
nouvelle gouvernance territoriale associant le président du département et le
préfet sera expérimentée dans les départements volontaires dès l'année
prochaine. Cette collaboration étroite s'inscrira au sein du groupement
d'intérêt public France enfance protégé, qui sera un centre de ressources sur
tous les sujets liés à la protection de l'enfance et à l'adoption.
Cette volonté de co-construction, c'est aussi l'esprit du Conseil national de
la refondation lancé par le président de la République le mois dernier. L'idée
du CNR est claire : nous mettre autour de la table pour discuter de la France
de demain, de la France d'après les bouleversements que nous vivons. Les
départements auront toute leur place dans ce dialogue et cette construction
commune qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé ou du bien vieillir.
Dans tous les territoires, avec l'allongement de l'espérance de vie, la France
fait face aux défis de la transition démographique. Aujourd'hui, les personnes
âgées de plus de 75 ans représentent un Français sur dix. En 2050, elles
représenteront un habitant sur six. Nous devons donc nous adapter à ce
changement. Nous devons mener ensemble une politique de l'autonomie particulièrement
ambitieuse. Cette politique, nous en construirons conjointement les contours.
Les départements, pour prendre les décisions adaptées au terrain, et l'Etat
comme garant de l'équité territoriale. Pour réussir, nous avons créé au cours
du précédent quinquennat une cinquième branche de la Sécurité sociale consacrée
à l'autonomie. Cette cinquième branche est le marqueur d'un engagement réel et
d'ambition rehaussée. C'est la capacité à développer des solutions concrètes et
à renforcer la qualité de l'accompagnement.
Je souhaite que notre action s'oriente autour de quatre réponses aux besoins
des personnes âgées. Il nous faut d'abord investir dans la prévention de la
perte d’autonomie. Nous devons ensuite simplifier les parcours et mieux
coordonner l’action des différents acteurs. Nous voulons agir aussi pour
permettre à chacun de bien vieillir chez soi. Enfin, nous souhaitons améliorer
la qualité de la prise en charge en luttant contre la maltraitance. Nous
mettrons également en œuvre les engagements du président de la République en
luttant contre l’isolement, avec deux heures supplémentaires d’accompagnement
par semaine pour nos aînés en perte d’autonomie. Nous devrons enfin aborder la
question des EHPAD en renforçant la présence des personnels soignants et en
améliorant les outils de contrôle. Pour bâtir cette société du bien vieillir,
les départements et l’État doivent agir de concert. Au plan local, en associant
les ARS et les services départementaux, au niveau national, en vous joignant au
pilotage global de notre stratégie pour l’autonomie. La nomination l’an dernier
de l’ancien président du département du Nord à la présidence de Caisse
nationale de solidarité pour l’autonomie, la CNSA, est l'illustration de cette
démarche partenariale. Elle traduit notre volonté de mieux prendre en compte
les réalités de terrain dans la conception de nos politiques nationales. Dans
les prochains mois, nous aurons l’occasion d’avancer sur plusieurs chantiers
pour bâtir un service public territorial de l’autonomie qui simplifie
l’information, l’orientation et l’accès aux droits. Je souhaite également
ouvrir une réflexion pour renforcer le rôle de la CNSA comme garante de
l’équité entre les territoires et de la sécurisation financière de la politique
de l’autonomie.
Je n’oublie pas non plus la question du handicap qui préoccupe beaucoup d’entre
vous. J’ai réuni un premier comité interministériel du handicap le 6 octobre
dernier. J’ai souhaité y convier les associations d’élus. Dans les semaines qui
viennent, des groupes de travail seront organisés avec vous sur l’école et
l’université inclusives, l’accessibilité universelle, l’emploi et la simplification
des parcours et de l’offre. La prochaine conférence nationale du handicap au
printemps 2023 sera l’occasion de fixer ensemble notre feuille de route pour
les années à venir. Nous avons beaucoup à faire ensemble, d’une part pour
simplifier le parcours des personnes et de leurs aidants, et d’autre part pour
transformer l’offre médico-sociale avec des solutions diversifiées et plus
inclusives. Vous le faites déjà avec le déploiement des solutions d’habitat
inclusif.
Au cœur des engagements de mon Gouvernement se trouve la volonté de protéger
les Français. La protection de nos compatriotes passe par le renforcement de la
sécurité civile. L’adaptation au changement climatique et la constance des feux
de forêt n’imposent pas seulement l’acquisition de camions ou d’avions
supplémentaires, c’est tout notre modèle de sécurité civile qui doit être
adapté, et chaque territoire est concerné. La sécurité civile, c’est
l’association de la proximité et le déploiement parfois de moyens nationaux.
C’est un exemple de partenariat réussi entre collectivité et État. Je vous
l’affirme, notre soutien se poursuivra et il ne se limitera pas au renforcement
des moyens nationaux, notamment aériens. L’État sera aux côtés des SDIS pour
soutenir leurs investissements et mieux répondre aux risques. Nous veillerons
aussi à ce que l'aménagement et la gestion des forêts soient revus pour mieux
prévenir les dangers, surveiller les massifs et faciliter l'intervention des
sapeurs-pompiers. Le président de la République évoquera prochainement ce sujet
avec les acteurs de la sécurité civile, dont naturellement, les élus
départementaux.
Enfin, les départements sont des acteurs incontournables de notre transition
écologique, au cœur des territoires. Vous êtes essentiels pour accompagner les
territoires ruraux, tant en matière d'ingénierie que de financement de projets.
Cela fait de vous des acteurs centraux de la cohésion des territoires. Je
souhaite que nous travaillions main dans la main, pour définir une politique de
soutien à la ruralité. Nous devons notamment avancer ensemble sur notre
planification écologique. Pour cela, nous avons mis des moyens sur la table.
J'avais annoncé, dans un premier temps, la mise en place d'un fonds vert à
hauteur de 1,5 milliard d'euros, puis qu'il serait abondé de 300 à 500 millions
d'euros supplémentaires. Je vous annonce aujourd'hui que la moitié de cette
enveloppe supplémentaire, soit environ 200 millions d'euros, sera mobilisée
pour les seuls départements. Ce sera l'occasion de financer des projets ciblés,
locaux, notamment dans les territoires ruraux. Et je confirme que nous ne
procéderons pas par appel à projets, dont je crois que nous sommes tous un peu
lassés, et que ces crédits seront déconcentrés aux préfets.
Nous avons beaucoup à faire ensemble et pour réussir, vous avez besoin de
moyens adaptés. Je connais la diversité de vos territoires et de vos
situations. Et si certains départements ont une santé financière satisfaisante
à ce jour, c'est loin d'être le cas de tous. Votre budget et plus encore que
les autres échelons de collectivités, soumis à un effet de ciseaux. Vos marges
de manœuvre sur vos dépenses sont faibles, notamment du fait des allocations individuelles
de solidarité sur lesquelles vous n'avez pas la main. Conformément à votre
demande, ces dépenses seront neutralisées dans le cadre du mécanisme de
modération de l’évolution des dépenses qui repose bien sur la confiance. Avec
un grand esprit de responsabilité, vous avez dit votre volonté de contribuer à
cet effort, et je tiens à vous en remercier. Je connais aussi votre vigilance
sur les conditions dans lesquelles cet effort est pris en compte. En effet, vos
recettes sont soumises à une forte variabilité selon la situation économique.
La réussite passe donc par une solidarité plus marquée, et je sais que vous
l'avez améliorée avec une péréquation d'environ 1,6 milliard d'euros. Vous
souhaitez également plus de prévisibilité et plus de transparence sur les
moyens à votre disposition. Vous avez raison, et une clarification vous sera
apportée. Nous allons d'abord simplifier le financement de certaines politiques
publiques. Les relations financières entre les départements et la branche
autonomie sont devenues trop complexes. Nous devons y remédier, aussi, un
chantier doit maintenant s'engager pour simplifier et sécuriser le financement
des prestations d'autonomie. Nous nous sommes convenus que le ministre des
Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées animerait ce mois-ci
un comité des financeurs chargé de suivre ces enjeux. Donner de la
prévisibilité, c'est aussi avoir un panier de recettes dynamiques. La TVA
permet de faire bénéficier chaque département d'une dynamique nationale. De ce
fait, la compensation de la suppression de la CVAE s'effectuera aussi avec de
la TVA. Je connais vos réserves, nous avons toutefois agi dans le dialogue, et
j'ai souhaité que cette nouvelle baisse des impôts de production tienne compte
de vos préoccupations. La compensation s'effectuera sur les dernières années
connues à partir de la CVAE versée de 2020 à 2023, soit environ 10,4 milliards
d'euros. C'est nettement supérieur au montant de CVAE perçu par les collectivités
cette année.
Enfin, je connais les difficultés rencontrées par beaucoup de collectivités
face à l'explosion des prix de l'énergie, les départements n'y font pas
exception. Je veux d'abord saluer votre esprit de responsabilité en mettant en
œuvre des plans de sobriété. Je veux ensuite prendre un engagement devant vous.
Nous ne laisserons aucune collectivité dans l'impasse. Le Gouvernement agit à
la racine pour faire baisser les niveaux de prix. C'est un travail que nous
menons en européens, pour mettre en place un mécanisme de plafonnement des prix
du gaz. Le président de la République s'est personnellement investi sur
le sujet. La Commission européenne devrait faire des propositions
prochainement.
Et sur cette base, le Conseil européen des 20 et 21 octobre doit permettre de
prendre des décisions à la hauteur. Sans attendre les décisions européennes,
nous travaillons au niveau national pour accompagner les collectivités, mais
aussi les entreprises. Le ministre de l'économie et le ministre de la Transition
énergétique ont réuni la semaine dernière les fournisseurs d'énergie. Ils leur
ont demandé de l'engagement et de la transparence. Personne ne sera laissé sans
offre.
Dans le même temps, la Commission de régulation de l’énergie va publier des
indicateurs de prix pour vous permettre d’écarter les offres abusives. Nous
devons aussi prendre des mesures fortes et rapides pour aider les collectivités
à faire face. Nous travaillons à un dispositif national pour limiter la hausse
des prix, et je souhaite qu’un nouveau filet de sécurité pour toutes les
collectivités soit mis en place pour 2023. C'est d'ores et déjà le cas pour
cette année. Nous présenterons prochainement les détails de ces mécanismes. Une
fois de plus, nous serons capables de nous adapter. Nous vous protégerons et
nous répondrons vite et fort à cette crise énergétique.
Nous avons de nombreux défis devant nous, mais nous avons une volonté commune
de les affronter. Les départements sont une idée moderne. Ils sont modernes car
ils sont au premier rang face aux bouleversements devant nous. Ils sont
modernes car ils vivent au rythme de nos concitoyens, en particulier les plus
fragiles. Ils sont modernes car ils incarnent l'équilibre et la cohésion de nos
territoires, car ils laissent toute leur place aux villes comme à une ruralité
qui regorge d'initiatives et d'opportunités.
Alors oui, j'en suis convaincu, la France de demain se construira avec les
départements. L'agenda de travail commun que nous engageons aujourd'hui scelle
cette conviction et ouvre le temps de l'action conjointe. Nous avons beaucoup à
faire et je suis impatiente du travail à venir avec vous. Nous pouvons réussir,
nous devons réussir et nous y parviendrons ensemble.
> Comme je m’y étais engagée, j’ai reçu tous les présidents de groupe parlementaire pour échanger sur la réforme des retraites. Fidèle à ma méthode : la concertation et le dialogue pour mener les transformations nécessaires pour le pays.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Puisqu'on multiplie ici les crédits d'impôt, je
rappelle la situation financière tendue de tous les pays de la zone €. On a
tous envie de faire le plus possible pour nos compatriotes, mais il faut le
faire dans un cadre financier responsable.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Notre message, comme celui de tous les amis du Liban, est que la situation est
très difficile et les réformes urgentes : le temps est compté pour l'élection
présidentielle ; un sursaut est indispensable et l'unité possible comme le
montre l'accord sur la frontière maritime.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> En ce dimanche 16 octobre, rappelons-nous
Samuel Paty, lâchement assassiné il y a deux ans par un terroriste islamiste.
> Le prix Samuel Paty récompense l’esprit critique, la capacité à faire reculer les préjugés par le savoir. Honoré et ému d'être à la Sorbonne pour la remise de ce prix qui perpétue l'ambition de Samuel Paty : faire vivre la liberté d'expression sous toutes ses formes.
> J’étais dans un lycée parisien, à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty, pour échanger avec des élèves sur la laïcité et la liberté d’expression. Chaque établissement scolaire organise un hommage entre le vendredi 14 et le lundi 17 octobre.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Non il n’y a pas de décrochage de la recherche
française, comme on l’entend parfois. (…) Le budget global de la
recherche en France a été augmenté de 20 à 25 milliards par an, en plus bien
sûr du plan France 2030.
> Nous allons transformer les services de santé universitaire en services de santé étudiants. Une concertation a déjà eu lieu sur le sujet avec tous les acteurs impliqués, dont les associations étudiantes. Nous voulons que tous les étudiants puissent avoir accès à un service de santé de ce type, y compris ceux qui n’étudient pas dans une université. Nous dresserons la carte de l’existant, territoire par territoire, avant de renforcer les services déjà présents, de nouer des conventions avec des hôpitaux locaux, ou procéder à des créations et des recrutements si nécessaire. Nous avons prévu d’investir 8,2 millions pour ces services de santé étudiants dès 2023. Une partie de cette enveloppe servira à mieux payer les médecins directeurs de ces services, certains postes n’étant pas pourvus aujourd’hui. Et nous prévoyons de créer une centaine d’équivalents temps plein (infirmières, médecins…) supplémentaires.
> Nous célébrons le deuxième anniversaire du Plan national d’action pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+. À ce sujet, j'ai signé la charte des établissements d'enseignement supérieur pour les personnes LGBT+!
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Les sujets agricoles actuels sont nombreux,
avec des enjeux majeurs pour l’avenir de notre agriculture et notre
souveraineté alimentaire.
J’ai pu échanger avec les organisations professionnelles agricoles sur la
situation de l’agriculture, confrontée à de nombreux défis, au premier rang
desquels celui de la rémunération au juste prix de nos producteurs et éleveurs.
Car la pérennité de notre agriculture passe avant tout par une juste
rémunération de nos agriculteurs. Trop longtemps, le bon prix a été le bas
prix. Cette bataille du prix est essentielle et tout le monde doit agir en
responsabilité.
Autre défi majeur, l’adaptation au dérèglement climatique. Nous devons faire
évoluer notre agriculture pour la rendre plus résiliente. Et avec notamment
France2030, l’Etat continuera d’accompagner les agriculteurs dans cette
transition indispensable pour assurer notre souveraineté alimentaire.
> L'agriculture française est
riche de produits, de saveurs qu'il nous faut faire connaître et valoriser, et
ce dès le plus jeune âge. Grâce à la semaine du goût, les enfants découvrent
l'alimentation par les 5 sens et développent ainsi leur curiosité et leur goût
pour la cuisine.
Au-delà de cette semaine, l'éducation à l'alimentation se décline toute
l'année, à travers le programme européen «Fruits et lait à l’école» ou encore
les classes du goût portées conjointement avec le ministère de l’Education.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Il transmettait le savoir et cultivait l’esprit
critique, la République honore la mémoire de Samuel
Paty. Nous n’oublierons pas. Nous continuerons de
combattre l'obscurantisme sous toutes ses formes.
> La France a fait un choix clair : investir en faveur de la transition écologique avec plus de 37 milliards d’euros en 10 ans. Derrière ces chiffres des logements plus performants, des mobilités decarbonnées, un mix énergétique équilibré… Cette dynamique, nous allons l’amplifier.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [Blocage du pays par la CGT] Nous continuons de
suivre la situation heure par heure en activant tous les leviers sur le
terrain. Notre objectif est d’acheminer du carburant au plus vite pour soulager
les Français.
Stanislas Guerini (ministre
de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Si l'on souhaite enclencher une transformation très profonde dans nos
sociétés et être ni incantatoires ni infantilisants pour les Français, il faut
commencer par nous-mêmes, c'est-à-dire l'Etat. Ceci pour deux raisons. D'abord
par devoir d'exemplarité et par effet d'entraînement de la société. Ensuite
parce que les économies d'énergie sont significatives. Sur une année, l'Etat
consomme 20 térawattheures d'énergie, soit autant que la consommation annuelle
de tous les Parisiens. L'objectif global, c'est de réduire de 10 % sa
consommation d'ici à 2024 par rapport à 2019, soit 2 térawattheures. Et là
aussi, il faut se rendre compte de ce que cela représente : c'est l'équivalent
de la consommation annuelle des habitants de Montpellier. Ce qui illustre à la
fois l'ampleur du chantier, mais aussi le gisement d'économies à notre portée.
(…)
Notre premier défi, c'est d'agir sur le bâtiment. Les enjeux sont considérables
: 190 000 bâtiments publics qui représentent 60 % de l'énergie consommée par l'Etat.
Nous imposons une température maximale de chauffage de 19 °C, qui sera abaissée
à 18 °C lors des journées signalées «Ecowatt rouge» avec un risque de tension
sur le réseau. Nous devons redoubler d'efforts pour éviter les plans de
délestage qui impacteraient notre activité. Nous allons aussi supprimer
l'obligation d'eau chaude sanitaire qui représente 10 % des consommations d'un
bâtiment.
Une enveloppe de 150 millions d'euros est d'ores et déjà prévue dans le projet
de loi de finances pour 2023 pour accélérer les projets offrant rapidement des
économies, comme le déploiement de thermostats intelligents dans les
administrations ou la rénovation et le changement des chaudières. Pour
encourager le télétravail afin de diminuer les consommations liées à la
mobilité, nous augmenterons également l'indemnité journalière de 15 %, correspondant
à l'augmentation du prix de l'énergie l'année prochaine, et le forfait mobilité
durable, de 200 à 300 euros. (…)
Nous devons accompagner les agents et nos administrations. Nous serons
attentifs à la mise en œuvre des mesures, je veux que là aussi dans le suivi,
nous soyons exemplaires. L'acceptabilité est la première des conditions de la
réussite de ce plan, c'est pourquoi nous avons souhaité associer dès le début
les syndicats à son élaboration. C'est aussi pour cela que nous allons déployer
une task force d'énergéticiens pour accompagner les équipes dans les
administrations centrales et dans les services de l'Etat sur le terrain. Ils
assisteront nos agents, vérifieront les dispositifs de réglage des
températures, les installations d'eau chaude sanitaire. Ils apporteront un
savoir-faire technique que nous n'avons pas encore suffisamment, par exemple
dans les travaux de rénovation.
> La sobriété nous amène à repenser notre développement, notre activité, en prenant compte désormais des limites des ressources planétaires. C'est un tournant et la fonction publique s'engage résolument. Le plan de sobriété répond à deux enjeux. Le premier, c'est d'éviter les contraintes sur l'approvisionnement en énergie du pays, et donc des coupures subies dès cet hiver. Et le second, c'est évidemment de poser la première brique de la planification écologique, conduite sous l'égide de la Première ministre, qui doit nous conduire à une société décarbonée. Nous devons réduire de 40% nos consommations d'ici à 2050. Il faut agir maintenant et penser loin, inscrire notre action dans la durée.
> Face aux engagements de la France en matière de climat,
la fonction publique doit être à la pointe des grandes transformations. Nous
avons besoin d'embarquer avant tout nos dirigeants et nos cadres car ce sont
eux qui prennent les décisions les plus structurantes. Il leur est nécessaire
d'avoir une photographie d'ensemble, aussi bien sur les enjeux énergétiques que
de biodiversité. Avec mes collègues, Christophe Béchu, Agnès Pannier-Runacher
et Sylvie Retailleau nous allons commencer à former, dès la mi-octobre, les
cabinets ministériels et les plus de 200 directeurs d'administration
centrale.
D'ici 2024, ce sont nos 25 000 cadres qui réaliseront cette formation.
L'objectif de ce plan, c'est d'en faire un outil d'action. J'ai échangé avec
beaucoup de spécialistes, de Valérie Masson-Delmotte à Jean Jouzel, en passant
par Jean-Marc Jancovici, et tous le disent : la formation est le préalable
incontournable pour engager l'action.
Très concrètement, nous avons pensé cette formation en trois temps. Le premier
module sera consacré à partager un socle commun sur les enjeux climatiques,
rapport du Giec, Fresque du climat. Il faut que chacun saisisse les trois
grandes crises qui nous frappent : climatique, biodiversité et ressources
naturelles. Le deuxième module permettra à chacun de mesurer concrètement le
chemin que nous devons parcourir pour passer d'un bilan de 10 tonnes équivalent
CO2, qui est la moyenne française en comptant à la fois les émissions liées à
ce que nous produisons sur notre territoire et ce que nous importons, à 2
tonnes, qui est la cible pour pouvoir réaliser notre objectif à 2050.
Ce module se déroulera sur le terrain, ce qui donne un caractère inédit à cette
formation, en la territorialisant et en confrontant chaque fonctionnaire avec
des acteurs engagés dans la transition écologique. Le troisième module visera à
ce que chaque cadre formé puisse mobiliser toutes ses équipes pour définir et
mettre en œuvre les plans d'action nécessaires. (…)
Il peut y avoir des grilles de lecture différentes, mais l'objet de ce plan de
formation n'est pas d'ouvrir de grands débats. Je note d'ailleurs que quand on
réunit les acteurs sur l'enjeu de la transition écologique, les divergences
s'effacent. Nous avons consulté une centaine d'acteurs qui travaillent déjà à
la formation, notamment dans la fonction publique, qui ont porté un appel des
agents pour accélérer la décarbonation des services publics. Je veux leur dire
que cet appel a été entendu.
Nous aurons besoin de leur appui et beaucoup d'agents sont prêts à se mobiliser
bénévolement pour venir nourrir ce plan de formation. Nous allons également
mobiliser nos capacités en interne, nos enseignants, nos chercheurs. Il y a des
milliers de personnes qui ne demandent qu'à participer à cet élan et qu'on ne
mobilise pas suffisamment aujourd'hui. Un groupe d'appui et d'expertise
scientifique, co-présidé par Laurence Tubiana et Luc Abbadie, garantira la
crédibilité du contenu de la formation et la mobilisation des réseaux
scientifique au plus près des territoires.
> J’ai présenté la semaine dernière le plan de sobriété pour l'Etat : baisser de 10 % notre consommation énergétique. Ça peut paraître un peu théorique quand je le dis comme ça, mais si on réussit c'est l'équivalent de la consommation de tous les habitants de Montpellier pendant un an d'économies d'énergie qu'on va aller chercher. C'est motivant. C'est-à-dire qu’on peut réussir. On peut réussir parce qu'on roulera un petit peu moins vite sur l'autoroute quand on sera dans son véhicule de service, parce qu'on tiendra nos températures de chauffage. Quand le réseau sera en tension, on ira même demander un effort supplémentaire d’être à 18 degrés pour les agents et pour les bâtiments publics. Tout ça, ce sont des efforts du quotidien, ce sont des changements de pratique, de culture aussi mais ils nous permettent d’enclencher non pas simplement la sobriété à court terme, mais la planification écologique. Ce quinquennat, ça doit être celui de l’accélération et du changement d’échelle sur cette dimension.
> [Blocage du pays par la CGT] On peut avoir des revendications, on peut réclamer un plus juste partage de la valeur par exemple dans une entreprise. Ce n'est pas inouï de porter un message comme cela. Mais bloquer le pays, c’est une autre affaire. Principalement et singulièrement quand, dans une entreprise, il y a eu un accord majoritaire avec des organisations qui, elles, acceptent de sortir de la grève. Il faut savoir arrêter une grève.
> J’ai travaillé une loi qui a permis de mettre zéro taxe, zéro impôt dans les petites entreprises, dans les PME, pour faire de la participation et de l'intéressement. Utilisons ces outils, ils ne sont pas encore suffisamment utilisés. Je crois que c'est des bons outils pour pouvoir, dans des années exceptionnelles, les énergéticiens connaissent une année exceptionnelle pour des raisons que chacun comprend bien ici, mieux partager la valeur, verser des primes. On a pris la décision de défiscaliser, d'augmenter la prime Macron qu'on peut verser jusqu'à 6 000 euros pour certains cas dans certaines entreprises. Evidemment que le patronat a une responsabilité.
> [Taxe sur les superprofits] Nous, notre politique, et on ne va pas s'en excuser, c'est de baisser les impôts des entreprises pour pouvoir créer de l'emploi, pour pouvoir créer de la valeur. Ensuite, ça n'empêche pas d'être très exigeant sur le partage de la valeur. Donc, moi, je ne suis pas pour que, à travers un amendement dans la nuit, on recrée une taxe surprise comme cela. On a un effort. Il y a tout un mécanisme qui a d'ailleurs inspiré l'Europe, pour pouvoir récupérer une partie de la rente des énergéticiens, mais c'est différent.
> [Budget et 49-3] Le 49-3 peut tout à fait être appliqué sur un texte enrichi, intégrant des amendements qui ont été portés par la majorité et par l'opposition. Donc, mon message, c'est de travailler, travailler sincèrement dans l'intérêt général, pas dans des postures politiciennes, et de faire des propositions pour enrichir, y compris le texte budgétaire
> Un Budget, c'est ce qui, dans le pays, permet de payer des fonctionnaires, permet de payer des policiers, des soignants, dans les hôpitaux. Ce n’est pas une petite affaire un budget. Et donc nous avons besoin de faire voter un budget. Les outils qui sont à notre disposition sont des outils légitimes pour faire avancer notre pays, pour continuer à protéger les Français, pour continuer à investir. C'est ça notre posture et, nous, notre responsabilité. Donc, moi, je n'ai pas à être inquiet ou pas inquiet. J'ai, avec l'ensemble du Gouvernement, à être volontariste, déterminé, pour faire avancer notre pays.
> Il y a eu 5% d'augmentation moyenne des rémunérations dans la Fonction publique. Pas beaucoup de grandes entreprises qui ont augmenté les rémunérations de cette façon-là. Ça correspond à peu près à l'inflation. Là aussi, je prends des pincettes moyennes que nous vivons dans le pays. L'INSEE, à la fin de l'année, 5,4%.
> Nous avons - et c'est ma
principale priorité - un grand défi qui est celui de l'attractivité dans la
Fonction publique. Oui, moi, je le dis de façon très cash : le nombre de
candidats au concours dans la Fonction publique, il a été divisé par deux
depuis dix ans. Donc on a besoin, il faut le dire. Moi, je m'adresse aussi à
toutes celles et ceux qui nous écoutent, aux jeunes notamment, de gens motivés
pour venir travailler, à servir l’intérêt général du pays. Il n’y a pas de plus
grande mission à nous aider, par exemple, à faire la transition écologique.
Donc cette question de l'attractivité, elle se joue aussi sur la fiche de paie.
Et je mènerai l’année prochaine, avec les organisations syndicales, une réforme
justement des carrières et des rémunérations dans la Fonction publique.
Une réforme pour qu’on puisse mettre à plat la façon dont on rémunère nos
agents publics dans le pays, pouvoir bâtir des carrières plus attractives, plus
évolutives où l’on puisse aussi basculer d’un pôle à la Fonction publique à un
autre pôle à la Fonction publique. C'est un grand défi qui est devant nous mais
je crois qu'il faut absolument le relever parce que c'est le défi sur lequel
tout le reste repose, notre capacité à porter des services publics efficaces pour
nos concitoyens. Donc c'est ma priorité.
> Le quinquennat précédent est un quinquennat d'électrochoc terrible pour voir que des faits communautaristes qui parfois été classés dans la catégorie un peu banal du quotidien. Ils avaient malheureusement – et on l'a vu avec Samuel Paty – une ligne directe avec les actes les plus terribles de terrorisme islamiste.
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> Me Too a permis de briser l'omerta des
violences sexistes et sexuelles. Continuons le combat engagé.
> «C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.» Le 14 octobre 1906 naquit Hannah Arendt, une intellectuelle d'exception qui marqua le 20e siècle et au-delà. Son œuvre éternelle est un legs pour toutes les générations.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> [Blocage du pays par la CGT] Je crois que nous
traversons des crises d'une ampleur inégalée sur le plan géostratégique, sur le
plan énergétique, sur le plan sanitaire aussi avec une reprise de l'épidémie.
Je crois que chacun doit se comporter en responsabilité, soit les responsables
patronaux, les responsables syndicaux, et éviter de laisser les Français dans
la situation dans laquelle où ils se trouvent aujourd'hui.
> [Cyberattaques] Elles n’ont pas
nécessairement un lien direct, en tout cas il n'y a pas eu dans les premiers
mois de la guerre de surcroît d’attaques, mais cela dit les attaques sont en
progression constante, indépendamment de la guerre en Ukraine. Et il se trouve
qu'une partie des assaillants, une partie des pirates qui mènent ces attaques,
se trouve géographiquement dans un certain nombre de pays comme la Russie qui
ont, vis-à-vis de leurs voisins, des attitudes que nous condamnons. Face à
cette menace, le gouvernement agit et agit avec vigueur.
Les attaques qui ont été perpétrées ces dernières semaines à l'hôpital de
Corbeil-Essonnes, à la mairie de Caen ou au département de Seine-Maritime
dimanche dernier, nous rappellent que la menace cyber est une grande menace de
notre temps. Et face à cela, nous avons un certain nombre de réponses. L'Agence
nationale pour la sécurité des systèmes d'information, dont l'excellence est
reconnue dans le monde entier, va être renforcée dans ses effectifs avec une cinquantaine
d'effectifs supplémentaires comme l’a décidé la Première ministre. Et cela va
nous permettre à la fois de prévenir ces attaques avec des programmes de
prévention, notamment pour les organismes d'importance vitale comme les
collectivités, les administrations et les hôpitaux, et puis lorsque des
attaques surviennent d'accompagner les entreprises, les collectivités, les
particuliers dans la remédiation, c'est-à-dire la réparation des dégâts.
Lorsque je me suis rendu à Corbeil-Essonnes après l'attaque qui a frappé cet
hôpital, j'ai été frappé de la brutalité des conséquences de cette attaque.
Avec des communications électroniques mises à plat, des communications
électroniques aussi basiques que les e-mails, la téléphonie ou les alarmes en
salle de naissance. Et donc ce qu'il nous faut réussir, c'est la prévention,
c'est-à-dire d'éviter que ces attaques puissent être perpétrées. Bien souvent
ces attaques sont ciblées… D’abord elles ciblent un peu tout le monde mais
elles s’infiltrent dans les organismes ou dans les organisations au travers de
négligences ou parce qu’un collaborateur ou un agent clique sur un mail qui est
piégé. Et donc il nous faut à la fois protéger en termes de logiciels nos
organisations mais à la fois former nos collaborateurs. Et nous avons un autre
outil à côté de l'Agence nationale pour la sécurité des systèmes d'information,
les systèmes informatiques, c’est cybermalveillance.gouv.fr Et je veux le dire
à vos auditeurs : lorsque vous avez un doute, vous pouvez contacter cybermalveillance.gouv.fr,
à la fois en amont pour la prévention, à la fois en aval pour la remédiation.
Ce site a été saisi 176 000 fois l'année dernière et apporte des solutions très
concrètes, que vous soyez particulier, entreprise, association ou collectivité.
> [Cyberattaques] pour l’ANSSI, c'est-à-dire la l'agence qui lutte contre la menace cyber et pour la cyber en général, nous avons avec France 2030 un plan pour accélérer et pour transformer les moyens cyber en France, et notamment en permettant aux entreprises de ce secteur-là de se développer, de grandir et d'offrir des offres souveraines de cyberdéfense pour notre pays. S'agissant de la décarbonation du secteur télécoms, là aussi il y a dans France 2030, donc ce grand plan d'investissement lancé l'année dernière par le président de la République, une stratégie pour le verdissement du numérique que nous allons engager à la suite de cet effort que nous faisons dans le court terme pour réduire la consommation énergétique du secteur.
> la France et l'Europe sont très engagées dans la protection des données des Européens. Aujourd'hui ces données, elles sont stockées et elles transitent au travers de solutions qui sont bien souvent américaines, et aux Etats-Unis le président dispose du droit de réquisitionner ces données en cas de menace sur la sécurité intérieure. Et c'est évidemment inacceptable pour les Européens de voir leurs données réquisitionnées. C'est la raison pour laquelle de faire en sorte que les administrations, lorsqu'elles collectent et stockent des données des Français, le fassent dans des solutions qui sont immunes à cette faculté des Etats-Unis de réquisitionner les données européennes. Alors il y a effectivement une décision prise aux Etats-Unis hier pour essayer de se conformer aux règles de protection des données en Europe, à la RGPD en particulier. La Commission européenne, les CNIL européennes vont analyser cette décision américaine pour voir si effectivement elles conduisent à une meilleure protection des données personnelles des Français.
> on est saisi plus généralement de
tous ces problèmes de désinformation et de manipulation dans l’espace
numérique. Et c'est la raison pour laquelle avec la ministre de la Culture, la
ministre des Affaires étrangères, nous allons lancer les états généraux de
l'information souhaités par le président de la République, pour adresser un
certain nombre de ces problèmes et faire en sorte que l'information soit de
qualité. (…)
L'objectif de ces états généraux de l'information qui vont commencer d'ici la
fin de l'année, c'est de lister l'ensemble des sujets non traités encore dans
l'espace numérique pour pouvoir apporter une sécurité et une qualité de
l'information. Pour pouvoir faire en sorte que les journalistes, ceux qui
produisent l'information véritable puissent être rémunérés correctement, et
pour faire en sorte que dans l'espace numérique on n'ait pas comme ça une propagation
de la haine, de la violence, de la désinformation. (…)
Il y a un certain nombre de règles à redéfinir dans l'espace numérique, pour
assurer ou pour garantir d'une part la qualité de l'information, et d'autre
part un partage de l'information et un espace public numérique.
Puisqu’aujourd'hui, vous le savez, on est dans un espace numérique qui est
complètement fractionné, on est enfermé bien souvent dans des bulles de filtre
où on ne voit que l'information qui correspond à certaines de nos préférences
et de nos croyances, et on finit par ne plus savoir la manière ou à ne plus
être confronté à des oppositions contraires aux nôtres.
> Le secteur du numérique et des
télécoms fait sa part de l'effort, en trouvant tous les moyens pour réduire sa
consommation énergétique. Et parmi les engagements qui ont été pris par les
opérateurs télécoms, il y a celui de baisser la température, de baisser la
lumière dans leurs locaux de bureaux et de commerces. Il y a celui d'optimiser
la consommation de leurs réseaux pour là aussi économiser. Et les efforts par
exemple qui vont être consentis par un opérateur comme ORANGE mais c'est vrai
des autres également, vont permettre d'économiser la consommation d'une ville
de la taille de Chartres à peu près sur l'optimisation de la consommation
électrique des réseaux. Et puis effectivement s'agissant des box, l'engagement
qui a été pris c'est de généraliser le mode veille sur les box, qui permet de
réduire la consommation énergétique lorsque la box n'est pas utilisée.
Evidemment ça reste une option à la main de l'utilisateur, mais pour les box
existantes et naturellement pour les box à venir, ce à quoi l'été les opérateurs
télécoms se sont engagés, c'est qu’un mode veille puisse être mis par défaut,
ou en tout cas automatiquement, et que l'utilisateur puisse décider d'activer
ou désactiver pour réduire sa consommation. (…)
On ne va pas couper la box à distance, ni nous, ni le gouvernement, ni les
opérateurs. En revanche, si nous ne réussissons pas ce grand effort collectif
de réduction de 10% de la consommation énergétique à l'horizon des deux ans
comme l'a souhaité le président de la République, nous prenons le risque qu’en
cas d'un hiver très froid, nous en arrivions à des solutions de dernier
recours, et la solution de dernier recours c'est le délestage. C'est-à-dire des
coupures ponctuelles et localisées d'électricité, et quand il n'y a plus
d'électricité il n'y a plus de téléphone ni d'Internet.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Les indépendants sont des forces vives de notre
économie. Vous les côtoyez au quotidien. C’est votre boulanger, votre infirmière,
votre coiffeur. Notre majorité les a toujours soutenus et continuera de le
faire, comme cet été avec une baisse de cotisations.
> A votre réveil, entre amis le soir ou en famille le week-end, vous n’aurez plus à subir de démarchage téléphonique. À compter du premier mars, nous encadrons les horaires d’appels. Nous veillerons à ce que cette règle soit bien respectée.
Olivier Klein
(ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Il était juste un prof engagé parmi 1 million
de profs et personnels engagés. Il est depuis 2 ans un rappel permanent au
devoir de résistance. Hommage à Samuel Paty, assassiné par le terrorisme islamiste. L’Ecole républicaine,
laïque et émancipatrice n’est pas négociable.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Les Parcours du goût, ce sont chaque année 130
jeunes venus de toute la métropole, de Corse et de l'Outre-mer qui, à travers
la cuisine, partagent leur savoir-faire, leur passion et font découvrir les
métiers de la restauration à d'autres jeunes de tous horizons.
Ce sont aussi des professionnels engagés qui au quotidien oeuvrent pour
accompagner ces mineurs vers l'insertion, pour qu'ils (re)trouvent une place
dans la société. C'est aussi cela l'égalité des chances.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie
associative)
> Le professeur Samuel Paty a été tué le 16
octobre 2020 par un terroriste islamiste lui reprochant d’avoir enseigné la
laïcité. N’oublions jamais les regards sur place ce soir-la, devant cette
sortie de collège. Liberté égalité fraternité !
Chrysoula
Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie
et des Partenariats internationaux)
> En France, professeur, les lumières ne
s'éteignent jamais. Hommage à Samuel Paty, assassiné il y a deux ans par un
terroriste islamiste pour avoir enseigné la liberté d’expression et la laïcité.
La République ne l’oubliera jamais.
> Nous sommes pleinement mobilisés pour promouvoir un système financier international plus solidaire et plus protecteur des populations!
> Nous avons besoin d'un système financier international qui fonctionne pour tous. Nous avons besoin de banques de développement pour relever les défis mondiaux. Nous devons débloquer des milliards.
> Lors de la réunion du Comité de développement de la Banque mondiale, j'ai appelé à une réponse audacieuse et ambitieuse des banques multilatérales de développement aux crises sanitaires, alimentaires, énergétiques et climatiques qui se chevauchent. Notre système financier international doit être adapté aux défis du 21ème siècle !
Sarah El Haïry
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> [Laïcité] S'il y a un endroit où l'on ne doit
pas faiblir, c'est bien l'école.
> L'école est un sanctuaire, que l'on doit protéger de tout prosélytisme. Quand une tenue est un signe religieux par nature ou par destination : alors elle est interdite et n'a rien à faire au sein d'un établissement scolaire.
> Une charte de lutte contre les violences sexuelles et sexistes sera signée par tous les animateurs BAFA. Elle leur rappellera l’obligation pour tous les témoins de dénoncer les faits. Ceux qui ferment les yeux, qui n’alertent pas, sont complices.
> [Abus sexuels sur mineurs
dans les colonies de vacances] Nous ne voulons plus attendre pour agir. Nous
avons contacté Anissa cet été. Ce qui m’a le plus marquée, c’est la quantité de
témoignages qu’elle a reçus. Beaucoup rapportent des faits pénalement
condamnables. Il y avait donc des problèmes évidents. Dans l’un des récits, une
jeune fille relate ces propos d’un encadrant : « Tu vas être bonne
dans cinq ans ! » Ce n’est ni normal ni acceptable de dire
cela : sexualiser les enfants est très grave. Nous avons rapidement
identifié qu’il fallait en priorité faire évoluer le Brevet d’aptitude aux
fonctions d’animateur en accueils collectifs de mineurs (Bafa) et le BAFD (le
Bafa de directeur), pour que la prochaine génération d’animateurs soit mieux
formée. Nous allons donc y intégrer un module de prévention des violences
sexuelles et sexistes, qui n’existe pas aujourd’hui et que nous allons créer
avec les professionnels du secteur et des associations spécialistes de ces
sujets. C’est notre première mesure. (…)
On va créer une charte de lutte contre les violences sexuelles et sexistes qui
rappelle les principes de base, déjà énoncés par la loi pour la plupart. Elle
devra obligatoirement être signée par toutes les personnes amenées à encadrer
des mineurs dans ces structures. Il s’agira de rappeler très clairement qu’il ne
peut pas y avoir de relation entre un encadrant et un mineur, peu importe l’âge
de l’un ou de l’autre. Même si un moniteur de colonie de vacances a
17 ans, même si l’adolescent encadré pense être consentant. Cette charte
évoquera aussi l’obligation pour tous les témoins de dénoncer les faits. Même
si elle existe déjà dans la loi, c’est important pour moi de rappeler cette
obligation à tous ceux qui ont le Bafa. (…)
Ceux qui ferment les yeux, qui n’alertent pas, sont complices. Si un collègue
en entend un autre dire : « Tu vas être bonne dans cinq ans ! »,
il faut qu’il le signale. Une personne qui tient ces propos n’a rien à faire
devant des jeunes. L’encadrant doit donc le mentionner au service départemental
de la jeunesse, qui pourra enclencher les saisines nécessaires jusqu’au
procureur de la République. Il arrive que l’on emmène directement de jeunes
enfants au commissariat pour témoigner, voire parfois qu’ils soient mis sous
protection judiciaire si c’est nécessaire. Les moniteurs doivent par ailleurs
savoir accueillir la parole des jeunes. Il peut aussi s’agir d’abus commis
entre jeunes de la colonie de vacances ou parfois à l’extérieur, dans le
contexte familial. Dans tous les cas, les responsables des jeunes devront
alerter sur ces témoignages. (…)
Le 20 octobre prochain, je réunirai pour la première fois un comité de
filière animation qui, jusque-là, n’existait pas. Il s’agit d’associer tous les
employeurs et les acteurs du monde de l’animation, notamment à la conception de
la charte. Dans l’idéal, la charte et les premières formations seront prêtes
cet été. Enfin, c’est notre troisième proposition, nous allons, avec ma
collègue Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance, former les
écoutants du 119, le service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en
danger (Snated), qui ne sont pas toujours préparés à recevoir les appels
d’enfants victimes de ces abus. En outre, nous ferons mieux connaître le 119
auprès des jeunes, de leurs familles et des encadrants. (…)
L’enjeu sera aussi de former toute une génération à la notion de consentement.
Nous voulons aussi nous intéresser à toutes les violences, sexuelles, sexistes,
contre les personnes LGBTQI+… Il ne s’agit pas uniquement de viol, ce sont
toute atteinte au consentement que nous évoquons. A l’école, l’éducation à la
relation affective et sexuelle, dont les enfants bénéficient à hauteur de trois
séances par an, est absolument nécessaire. Nous sommes face à une génération
beaucoup plus sensibilisée, mais il faut lui donner des moyens communs
d’expression. Nous avons de plus en plus d’outils de pédagogie active pour
libérer la parole. Quand tu donnes les moyens aux jeunes, le vocabulaire, cela
contribue à ce qu’ils puissent sortir du silence.
> La promesse du temps collectif de la colonie de
vacances, c’est la confiance des parents. Pour la garder, il faut extrêmement
bien former les professionnels et pratiquer la « tolérance zéro ».
Aujourd’hui, il y a déjà un contrôle systématique et automatisé de
l’honorabilité des intervenants amenés à encadrer des mineurs. Les postulants
doivent tous apporter leur B2, leur casier judiciaire, et ils passent ensuite
dans le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou
violentes (Fijais). Au total, il y a 800 000 contrôles d’honorabilité par
an. Ils passent tous à la moulinette ! Et sur les 800 000, il y a à
peu près 350 000 nouveaux profils passés au crible. Malgré ces contrôles,
et en dépit du fait que l’on ne mette jamais devant un mineur une personne
ayant été condamnée par la justice, il nous arrive d’être confrontés à ces
réalités. Notamment parce que les victimes n’osent pas toujours parler ou parce
que les autres moniteurs ou leurs supérieurs gardent le silence. Ce n’est plus
possible, et c’est pour cela que je renforce l’attirail de lutte aujourd’hui.
Par ailleurs, le secteur est en crise. Il y a une pénurie de candidats aux
postes d’animateurs. Je veux recréer de la vocation autour de ce métier, qui
est une véritable mission pédagogique et sociale, en revalorisant la
profession. Aujourd’hui, les salaires sont souvent en dessous du smic et les
temps partiels sont subis. Ma mission est d’aller chercher des temps pleins et
de créer des évolutions de carrière dans l’animation. Ces professionnels vivent
un peu la même problématique que les enseignants.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Mon portefeuille a cette vocation : mettre la
préservation de la biodiversité au même niveau que le climat. J'ai présenté
hier ma feuille de route avec un budget à la hauteur, qui donne des moyens à la
protection de la nature et sa biodiversité.
Stratégie nationale aires protégées, protection des zones humides, création de
réserves naturelles... Le premier objectif de mon portefeuille sera la
protection des espaces naturels et des habitats. Une ambition que je porterai à
l'international durant la COP 15 de Montréal.
Responsabilité élargie des producteurs (REP), gestion des déchets, réduction du
plastique... Le deuxième pan de mon portefeuille, c’est celui de l’économie
circulaire. État, collectivités, producteurs et consommateurs doivent être des
acteurs de la protection des écosystèmes.
> En 40 ans, 350 réserves naturelles ont été créées autour des Réserves Naturelles de France. Des acteurs, au service de la biodiversité, de la protection des espaces, de la sensibilisation à la nature et aux liens qui nous unissent à elle. Un engagement très précieux.
Dominique Faure
(secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité)
> En France, une femme sur trois vit en zone
rurale. La Ruralité ne doit pas être une zone blanche de notre combat pour
l’égalité femmes-hommes.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> En ce 16 octobre, la Nation rend hommage à Samuel Paty. Assassiné parce
qu’il enseignait la liberté d’expression, formait les esprits éclairés de
demain, transmettait nos valeurs, Samuel Paty est mort pour la République. Nous
n’abandonnerons jamais le combat qu’il a mené.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
> À Samuel Paty. À tous ceux qui
font des enfants de France des citoyens libres et égaux. À tous ceux qui font
et qui sont la République.
Il y a deux ans, le terrorisme islamiste frappait et nous enlevait Samuel Paty.
Rendons hommage à ce professeur qui incarnait la liberté. N'oublions pas.
Stéphane Séjourné
(Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement
européen)
> Mobilisés et engagés : je suis fier d'être le
Secrétaire général d'un parti d'idées qui privilégiera toujours les convictions
aux divisions.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Deux ans après, nous n’oublions pas Samuel
Paty, assassiné par un terroriste islamiste. Nous avons le devoir de continuer
à défendre les valeurs qu’il chérissait tant : la formation de l'esprit
critique, notre liberté d’expression, notre droit à la caricature et au
blasphème.
> Samuel Paty a été décapité pour le seul fait d'avoir enseigné. D'avoir enseigné la liberté d'expression, de caricature et de blasphème. Rien ne doit être oublié. Aucune atteinte à la laïcité ne peut être acceptée.
> Maintenant ça suffit! Un député
membre de la majorité et de la commission des affaires culturelles a toujours
siégé au conseil d'administration de France Télévisions (comme pour Radio
France, de France Médias Monde, de TV5 Monde, de l'INA...)
Les attaques en règle de l'extrême droite ne visent qu'à tenter une nouvelle
fois d'affaiblir l'audiovisuel public. Je continuerai avec notre majorité à me
battre pour un audiovisuel public puissant, au service de tous les Français,
partout en France et de la création.
Depuis 2017, je me suis engagée sur tous les sujets traitant des questions
d'audiovisuel. Rapporteure de la mission d'information sur la loi de 86,
rapporteure des 2 projets de loi sur la réforme de l'audiovisuel qui ont
notamment sanctuarisé la production indépendante.
Quant aux attaques en règle de l'extrême gauche, qui a dit : «la haine des
médias et de ceux qui les animent est juste et saine»?! Jean Luc Mélenchon. Ils
sont donc naturellement bien placés pour parler de liberté de la presse.
Et enfin, soyons sérieux ! Ce n'est évidemment et heureusement pas le conseil
d'administration de France Télévisions qui en fixe la ligne éditoriale mais les
rédactions ! Peut être est ce le projet de l'extrême gauche, certainement pas
le notre !
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Ni oubli ni pardon. Il y a deux ans, Samuel
Paty était assassiné par un terroriste islamiste parce qu’il enseignait la
liberté d’expression. Pas un territoire ne doit être perdu pour la République.
> [Blocage du pays par la CGT] La France est le pays d’Europe qui a l’inflation la plus faible grâce aux mesures que notre majorité a déjà pris. […] Qui est sanctionné par ces mouvements : les Français qui veulent travailler !
Karl Olive (député)
> [Tribune: «Le 49.3, tout de suite! Pourquoi traîner?»]
Moins d’une semaine après le début de l’examen du projet de loi de finances
2023 à l’Assemblée nationale, la question n’est plus de savoir si nous aurons
recours au 49.3, mais quand nous utiliserons cet outil constitutionnel. Soyons
francs, il est urgent de ne pas traîner, si je peux dire, et arrêter de nous
cacher derrière notre petit doigt, assumer nos responsabilités. Au plus vite.
Les Français méritent qu’on leur présente un budget solide, cohérent, clair,
qui respecte les 5 % de déficit sur lesquels nous nous sommes engagés. La
stabilité fiscale est la meilleure méthode pour protéger nos
compatriotes ? Nous devons assumer cette ligne de conduite, sans
tergiverser, tout simplement parce que c’est la plus efficace pour soutenir le
pouvoir d’achat, dans cette période de haute tension internationale, économique
et sociale. Plus que jamais, nous devons présenter une image de solidité, de
détermination, en gardant les mêmes objectifs, le plein-emploi et la mise en
place d’une économie verte, et aussi vertueuse.
C’est ce que nous nous efforçons de faire avec les collègues de l’ensemble de
la majorité présidentielle et aussi avec un certain nombre de députés « responsables »
qui comprennent que le pays est plus important que le parti !
Mais pour y parvenir, encore faudrait-il que nous ayons une Assemblée
raisonnable et responsable. Elle ne l’est manifestement pas.
Petit rappel en chiffres, aujourd’hui, pour donner un aperçu de la lenteur
d’escargot dans laquelle nous nous embourbons : il reste encore plus de
2 300 amendements à examiner. A raison de douze amendements par heure en
moyenne. Pas besoin de sortir de Polytechnique pour constater qu’il nous
faudrait près de quinze jours, à raison de quinze heures par jour, pour
atteindre le moment du vote. Une éternité ? Les Français ont-ils le temps,
et le loisir, d’observer des débats trop souvent idéologiques, avec comme seul
but de jouer la montre, de traîner des pieds, voire de bloquer le pays ?
Nous nous perdons en conjectures, en incidents, en fatigue, en colère, en coups
de menton, en invectives, en suspension de séances. Autant de temps que nous ne
passons pas auprès de nos administrés pour rester au contact du pays.
Résultat : nous sommes en mal d’inspiration autant qu’en panne d’essence,
cela vaut pour tous les bords politiques. Il faut sortir au plus vite de cet
envasement dans lequel nous pataugeons. Une forme de supplice chinois
politique, inutile et vain, qui nous éloigne chaque jour un peu plus du
quotidien de nos concitoyens.
Avoir du temps pour eux, sur le terrain, dans nos circonscriptions, n’est pas
une corvée. C’est même le sens de notre mission, de nos engagements. Il faut
donc passer à l’acte. Trancher dans le vif. Retrouver du temps libre en dehors
de l’hémicycle, non pas pour baguenauder, mais pour écouter, à la base, les
besoins des Français. En finir avec cette coutume qui pousse de nombreux
députés à privilégier l’intérêt de leur parti à celui du pays.
Voilà pourquoi je suis particulièrement favorable à ce que le gouvernement
puisse prononcer l’article 49.3, le plus rapidement possible. Sans état
d’âme et surtout sans s’excuser. En responsabilité. Nous donnons trop souvent
l’impression de jouer petit bras, comme si nous avions peur d’assumer le
pouvoir. Les Français ont élu une majorité, certes relative, mais ils ne lui ont
pas demandé d’être faible ou hésitante. C’est le moment de répondre à leur
attente.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Deux ans qu’un terroriste islamiste a arraché
Samuel Paty à ses proches, ses élèves, ses collègues. Lui rendre hommage, c’est
aussi être inflexible sur la défense de nos valeurs républicaines, notamment la
laïcité et la liberté d’expression.
> Le Centre n’a pas besoin d’adjectif. Il se définit par lui-même. L’espace central promu au niveau européen par Bayrou et Prodi en 2004 avec la création du PDE [Parti démocrate européen] doit continuer de se renforcer à l’heure où, partout en Europe, les populismes prospèrent.
● Parti radical
>Pensées émues pour Samuel Paty victime il y a 2 ans de la barbarie islamiste parce qu'il enseignait la laïcité, la liberté d’expression, la République. Inquiet de l'augmentation des atteintes à la laïcité à l'école, le Parti radical soutient le combat de l'Education nationale. pour son respect.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Lorsque nous dénoncions les déportations
d’enfants ukrainiens vers la Russie, les petits propagandistes de Poutine nous
avaient accusé de mentir et de reprendre des fake News ukrainiennes. Maintenant
que l’Associated Press a enquêté et confirme, on ne les entend plus trop.
> Vladimir Poutine n’aime pas qu’on dise que la Russie a manipulé le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie et sacrifié le peuple arménien ? Répétons le, car c’est pourtant la vérité.