Voici une sélection, ce 12 octobre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Rouvrir des sous-préfectures, c’est remettre du
service public au centre du village et la République au cœur de nos vies. Pour
les Mayennaises et Mayennais, c’est la promesse de décisions plus adaptées à
leurs besoins.
> [Déclaration des chefs d’État et de gouvernement du G7
sur l’Ukraine.]
1. Nous, chefs d’État et de gouvernement du Groupe des Sept
(G7), nous sommes réunis aujourd’hui avec le Président ukrainien, M. Volodymyr
Zelensky. Notre réunion s’inscrit dans le contexte des dernières attaques aux
missiles contre des infrastructures civiles et des villes partout en Ukraine
qui ont entraîné la mort de civils innocents. Nous condamnons ces attaques dans
les termes les plus vifs et nous rappelons que les attaques indiscriminées
contre des populations civiles innocentes constituent un crime de guerre. Nous
demanderons des comptes au Président Poutine et aux autres responsables de ces
attaques.
2. Le G7 condamne fermement et rejette sans équivoque la tentative d’annexion
illégale par la Russie des régions ukrainiennes de Donetsk, Louhansk,
Zaporijjia et Kherson, ainsi que de la République autonome de Crimée et de la
ville de Sébastopol. Nous réaffirmons solennellement que nous ne reconnaîtrons
jamais cette annexion illégale ou les simulacres de référendum sur lesquels
s’appuie la Russie pour la justifier.
3. La Russie a violé de manière flagrante les principes inscrits dans la Charte
des Nations unies. Ces principes ne sauraient donner à la Russie un fondement
légitime pour changer les frontières de l’Ukraine. Nous appelons tous les pays
à s’opposer sans équivoque à ces violations du droit international et nous
exhortons la Russie à cesser toutes ses hostilités et à retirer de l’Ukraine,
immédiatement, totalement et sans condition, l’ensemble de ses troupes et
équipements militaires.
4. Nous avons continué et continuerons à imposer de nouvelles sanctions
économiques à la Russie, y compris à des individus et des entités qui, à
l’extérieur ou à l’intérieur de la Russie, la soutiennent politiquement ou
économiquement, dans ses tentatives illégales pour modifier le statut du
territoire ukrainien.
5. Nous déplorons l’escalade délibérée de la Russie, notamment sa mobilisation
partielle des réservistes et sa rhétorique nucléaire irresponsable, qui
compromet la paix et la sécurité internationales. Nous réaffirmons que tout
emploi d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires par la Russie aurait de
graves conséquences.
6. Nous condamnons les actions menées par la Russie à la centrale nucléaire de
Zaporijjia et les pressions exercées sur le personnel de cette installation. Il
s’agit d’une nouvelle escalade irresponsable et nous tiendrons la Russie pour
responsable de tout incident résultant de ses actes. La sûreté, la sécurité et
les garanties concernant la centrale nucléaire sont essentielles et nous
soutenons les efforts déployés à cet égard par l’Agence internationale de
l’énergie atomique.
7. Nous réitérons notre appel aux autorités biélorusses pour qu’elles cessent
de faciliter la guerre d’agression menée par la Russie en autorisant les forces
armées russes à utiliser le territoire biélorusse et en apportant un soutien à
l’armée russe. L’annonce de la mise en place d’un groupe militaire conjoint
avec la Russie constitue l’exemple le plus récent de la complicité du régime
biélorusse avec ce pays. Nous réitérons notre appel au régime de M. Loukachenko
pour qu’il se conforme totalement à ses obligations en vertu du droit
international.
8. Nous réaffirmons notre soutien total à l’indépendance, à l’intégrité
territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières
internationalement reconnues. En vertu du droit international et notamment de
la Charte des Nations unies, l’Ukraine a le droit légitime de se défendre contre
l’agression russe et de recouvrer le plein contrôle sur son territoire dans ses
frontières internationalement reconnues.
9. Nous avons à nouveau assuré le Président Zelensky de notre engagement sans
faille et inchangé de fournir à l’Ukraine le soutien dont elle a besoin pour
défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale. Nous continuerons à
fournir un soutien financier, humanitaire, militaire, diplomatique et juridique
et nous nous tiendrons fermement aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il
le faudra. Nous sommes déterminés à soutenir l’Ukraine dans sa préparation à
l’hiver.
10. Dans l’optique d’un règlement pacifique après la guerre, nous demeurons
prêts à parvenir ensemble à des arrangements avec les institutions et pays
intéressés ainsi qu’avec l’Ukraine en matière de sécurité durable et d’autres
engagements afin d’aider l’Ukraine à se défendre, à assurer son avenir libre et
démocratique et à dissuader la Russie de toute agression future. Nous
continuerons à coordonner nos efforts pour répondre aux besoins urgents de
l’Ukraine en matière d’équipements militaires et de défense. Nous attendons
avec intérêt les conclusions de la Conférence internationale d’experts sur le
redressement, la reconstruction et la modernisation de l’Ukraine qui se tiendra
le 25 octobre.
11. Nul pays ne souhaite plus la paix que l’Ukraine, dont la population a connu
la mort, les déplacements et d’innombrables atrocités à la suite de l’agression
russe. Solidaires de l’Ukraine, les chefs d’État et de gouvernement du G7
saluent le désir d’une paix juste du Président Zelensky. Cela implique de
respecter la protection de l’intégrité territoriale et de la souveraineté
consacrée par la Charte des Nations unies, de sauvegarder les capacités de
défense futures de l’Ukraine, de garantir le redressement et la reconstruction
du pays, en explorant notamment des pistes de financement de ces efforts par la
Russie, et de poursuivre les responsables des crimes commis par la Russie
pendant la guerre.
12. Nous sommes profondément préoccupés par les dégâts infligés de manière
délibérée aux gazoducs Nord Stream dans les eaux internationales en mer
Baltique, et nous condamnons fermement toute perturbation délibérée
d’infrastructures critiques. Nous accueillons favorablement l’enquête actuellement
en cours.
13. Nous agirons de manière solidaire et en étroite coordination pour faire
face aux conséquences négatives de l’agression russe sur la stabilité
économique mondiale, en continuant notamment de coopérer pour garantir la
sécurité énergique à un coût abordable au sein du G7 et dans le reste du monde.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> [Blocage des carburants par la CGT] Je me
préoccupe de la situation que connaissent des millions de nos compatriotes qui
n’arrivent pas à faire leur plein. Bloquer le pays n’est jamais un moyen
d’avancer. (…)
La situation que vivent nos compatriotes est difficile, en particulier
dans les Hauts-de-France et en Île-de-France. À certains endroits, elle est même insupportable. Dans un contexte où les
incertitudes en matière d’énergie constituent notre quotidien collectif, cette
situation crée des angoisses bien au-delà des régions touchées par ce conflit.
Depuis le début du conflit social dans les raffineries et les dépôts de
carburant, le Gouvernement a agi.
Nous avons renforcé l’approvisionnement des stations-services en mobilisant les
stocks stratégiques de l’État et en augmentant les importations. Nous avons
autorisé à titre exceptionnel l’ouverture des dépôts et les livraisons pendant
le week-end.
Ces décisions ont permis d’augmenter les livraisons dans les zones en grande
difficulté, de 50 % en Île-de-France et de 35 % dans les Hauts-de-France par
rapport à la normale.
Néanmoins, la persistance des grèves et l’augmentation des achats de précaution
ont rendu la situation très difficile pour de nombreux Français. Hier soir, au
niveau national, 30 % des stations étaient en rupture pour au moins un produit,
avec de fortes disparités géographiques entre régions, entre départements, et
parfois d’une ville à l’autre.
Je mesure pleinement les conséquences de cette situation sur la vie quotidienne
de nos concitoyens. Comme vous le savez, j’ai réuni hier les ministres
concernés. Je me suis par ailleurs entretenue à plusieurs reprises avec les
responsables des confédérations syndicales et les dirigeants des entreprises
concernées – s’agissant de négociations salariales, ce sont, je le précise, des
sujets qui doivent d’abord se régler entre les directions des entreprises et
les représentants des salariés.
Nous sommes en lien constant avec les préfets pour faire le point sur la
situation. Je veux saluer ici leur mobilisation et leur réactivité.
J’ai par ailleurs échangé avec le président de la région Hauts-de-France, qui
suit la situation de très près.
Cette situation, je la rappelle : des désaccords sur le rythme des négociations
salariales ont conduit à des blocages dans des dépôts pétroliers et des
raffineries. Le Gouvernement appelle à la responsabilité et au dialogue. Un
désaccord salarial ne justifie pas le blocage du pays. Refuser de discuter,
c’est faire des Français les victimes d’une absence de dialogue.
Je serai plus précise : des accords sont possibles ; un accord majoritaire a
d’ailleurs été signé hier chez Esso. Aujourd’hui, et malgré cet accord, une
partie des organisations veut poursuivre le mouvement et continuer le blocage.
Nous ne pouvons pas l’accepter.
Le dialogue social, c’est avancer dès
lors qu’une majorité s’est dégagée. Et ce ne sont pas des accords au rabais :
les propositions mises sur la table par la direction de l’entreprise sont
significatives. Dès lors, j’ai demandé au préfet d’engager, comme la loi le
permet, la procédure de réquisition des personnels indispensables au
fonctionnement des dépôts de cette entreprise. Chez Total, les syndicats réformistes
ont appelé à l’ouverture de négociations. (…)
J’espère que l’ensemble des syndicats saisiront
cette main tendue. Le dialogue social peut toujours s’améliorer, c’est clair,
et les situations de blocage ne sont jamais le fait d’une seule des parties.
Mais, en l’espèce, les entreprises sont prêtes au dialogue et il s’agit
désormais de se mettre autour de la table. Bloquer le pays n’est jamais une
façon d’avancer. Je crois, moi, au dialogue social et à la possibilité de
déboucher sur des accords favorables aux salariés. Je crois aussi au sens des
responsabilités des uns et des autres. Je dois donc vous dire que je crois,
dans ce cas-là, à certains principes, et d’abord à celui selon lequel il faut
savoir terminer une grève, dès lors que satisfaction a été obtenue.
> [Bruno Le Maire insulté par le FN] Les débats sont au cœur de notre démocratie, la confrontation aussi. Mais l’attitude du Rassemblement National est inacceptable. Les insultes n’ont pas leur place dans l’hémicycle. Insulter un ministre n’apporte rien au débat. Les Français attendent mieux de leurs élus.
> On ne fait pas de surplace quand on lance une réforme de l’assurance-chômage, une réforme des retraites, un projet de loi sur les énergies renouvelables, un projet de loi sur la sécurité intérieure, qu’on présente un budget. Nous avons avancé. Tous les chantiers sont lancés.
> La lutte contre le dérèglement climatique, l’égalité des chances, permettre aux jeunes de trouver leur voie, ce sont mes combats. La jeunesse nous tire». (…) Je veux préparer le pays dans lequel ils vivront.
> On ne peut pas dire qu’il faut adopter un modèle de décroissance
> C’est vraiment une fausse idée de penser que retarder le départ à la retraite empêcherait les jeunes de rentrer sur le marché du travail.
> Ma méthode, c’est d’être dans le dialogue, dans la recherche permanente du compromis.
> [Journée internationale de la fille / 11 octobre] Le droit de faire ses choix. Le droit de poursuivre ses rêves. Le monde ne peut évoluer si la moitié de sa population est brimée. Continuons à nous battre pour que chaque jeune fille puisse se réaliser sans obstacle ni discrimination.
> Quand vous cherchez à recruter quelqu’un sur un poste de responsabilité, vous avez des tas de messieurs qui se présentent en disant «Je suis celui qu’il faut», alors que le gars il lui manque trois marches… Et ensuite, vous allez chercher une femme qui a le profil, mais elle répond qu’il lui manque des tas de qualités.
> S’enfermer dans une vision idéologiquement figée pendant que le monde se transforme, ce n’est pas la bonne voie. Il faut savoir se réinventer. Je note que certains ont arrêté leur évolution.
> La France insoumise veut le chaos, le désordre, le bazar. Moi, je veux des réponses concrètes pour les Français.
> Je crois que Madame Rousseau se perd un peu et se trompe de combat même s’il reste des progrès à faire. Ça ne doit être un combat des femmes contre les hommes.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Notre politique est très simple: elle consiste à trouver un équilibre
entre l’indispensable protection de nos compatriotes et le rétablissement des
comptes publics.
Cela passe d’abord par le bouclier contre la vie chère, le bouclier contre
l’augmentation du prix du gaz, le bouclier contre l’augmentation du prix de
l’électricité. Nous avons fait le choix, avec la Première ministre, de protéger
les Français face à l’inflation et à la vie chère. Nous avons le taux
d’inflation le plus faible de la zone euro, ce qui nous rendra plus forts. Je
précise que nous aiderons aussi les entrepreneurs, afin de les protéger face à
la flambée de leur facture énergétique.
Et cela passe donc par le rétablissement des comptes publics et la réduction de
la dette, sans lesquels il ne saurait y avoir de souveraineté industrielle et
économique. C’est en s’attachant résolument à ces deux ambitions qu’avec votre
soutien nous servirons correctement la France.
> Quand un député insulte un
ministre qui vient de lui répondre de manière républicaine en le traitant de
« lâche », ce ministre est en droit d’exiger des excuses. Je les
attends toujours. (…)
La liberté d'expression, Marine Le Pen, n'est pas la liberté d'insulter les
gens ! Je renouvelle ma demande d’excuses au Rassemblement national.
> [Blocage des carburants par la CGT] Il n’y a qu’une
seule solution : le déblocage sans délai des dépôts de carburant et des
raffineries. Si la CGT refuse catégoriquement d’engager cette discussion nous
n’aurons pas d’autres moyens que de réquisitionner les moyens nécessaires pour
libérer les dépôts et faire fonctionner les raffineries. Cette situation n’a
déjà que trop duré, il faut que dans les heures qui viennent, un accord puisse
être trouvé. (…) L'intérêt général dépasse les intérêts de la CGT et de Total.
Le rôle du ministre de l'Economie et des Finances est de faire en sorte que
l'économie puisse tourner. Il faut que les salariés puissent circuler. Il faut
que les entreprises puissent fonctionner. Il faut que les indépendants ou ceux
qui sont obligés de prendre leur voiture puissent mettre de l'essence dans leur
réservoir.
> [Crise énergétique] je ne veux pas qu'il y ait des énergéticiens, qu'ils s'appellent EDF, Total ou Engie, qui puissent profiter de la situation, vendre à prix d'or de l'électricité sans qu'à un moment donné l'État ne leur dise là vous prenez trop, on reprend cette rente qui est excessive et on la redistribue à nos compatriotes et aux entreprises.
> [Crise énergétique] Les critères du bouclier tarifaire vont bouger, les critères des aides pour les petites et moyennes entreprises (PME) vont bouger. Ils sont trop compliqués et surtout ce ne sont pas les bonnes références. Si votre facture d'énergie représente plus de 3% de votre chiffre d'affaires, non pas en 2021 mais fin 2022, au moment où les prix de l'énergie ont explosé, vous aurez accès à ces aides. Ces aides seront doublées et pourront aller jusqu'à quatre millions d'euros. (…) Il suffira que vos bénéfices soient en baisse à la fin de l'année 2022 pour que vous soyez éligibles à ces aides.
> Nous abordons ce Budget 2023 avec un état d’esprit de
dialogue. Nous sommes prêts à écouter les propositions des oppositions pour
améliorer ce texte fondamental. Si tout le monde est de bonne foi, si tout le
monde veut véritablement avancer vers un meilleur texte, j'y passerai le temps
qu'il faudra. La seule limite que nous fixons c'est : pas de dépenses publiques
supplémentaires. Il faut que, à l'euro près, nous nous retrouvions dans notre
budget, mais on peut parfaitement dire «nous nous préférons mettre plus de
moyens sur ce sujet et faire des économies là-dessus». Nous sommes prêts à
écouter les oppositions, simplement on ne peut pas dialoguer tout seul. (…)
Dialoguons. C’est la seule façon d’améliorer ce Budget 2023, qui reste par
définition perfectible. Nous sommes confrontés à des défis majeurs sur la
réindustrialisation, le plein emploi, le climat. Concentrons-nous sur les
sujets des Français.
> Chacun en a conscience : le retour de l’inflation sur les prix de l’énergie comme sur les prix alimentaires déstabilise profondément notre économie. Dans ce contexte, une des priorités du Budget 2023 est de protéger nos concitoyens et nos entreprises.
> L'emploi des seniors est une priorité absolue de la réforme des retraites, car avoir un taux d'emploi des plus de 55 ans qui est à 54% ou 56% en France est un véritable scandale.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Présentation au Sénat du projet de loi d’orientation et de programmation
du ministère de l’intérieur (Lopmi)]
Ce projet de loi d’orientation et de programmation est très important pour le
ministère de l’intérieur et l’ensemble des services concourant à la sécurité
des Français. La sécurité, il faut d’ailleurs l’entendre au pluriel : lutte
contre la délinquance, sécurité civile, cybersécurité. Ce texte porte également
sur l’organisation des services de l’État dans les préfectures et
sous-préfectures.
Plus de 15 milliards d’euros supplémentaires sont prévus sur cinq ans - une
programmation déjà concrète, puisque le projet de loi de finances pour 2023,
examiné par l’Assemblée nationale en ce moment même, est en phase avec elle.
Il n’y a pas de précédent à cette Lopmi. Certes, nous avons connu des lois
d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure
(Loppsi) : la première introduisant la vidéosurveillance - Nicolas Sarkozy
était ministre de l’intérieur -, la deuxième mettant en œuvre la révision générale
des politiques publiques - Nicolas Sarkozy était Président de la République.
Mais le ministère de l’intérieur n’a jamais bénéficié d’une programmation permettant
de réfléchir à tous les enjeux d’aujourd’hui
et de demain.
Nous prévoyons des stratégies et des moyens sur cinq ans pour répondre à cinq
crises.
La première, persistante, est la crise terroriste. La menace demeure
extrêmement prégnante sur notre sol. Plus de 39 attentats ont été déjoués
depuis 2017. La menace se modernise et se technologise. Les attentats de demain
seront commis, par exemple, au moyen de drones chargés d’explosifs.
Face à cette menace, le texte engage des moyens extrêmement importants. Je
pense en particulier à la mise en œuvre du réseau radio du futur, réseau unique
remplaçant l’actuel système, éculé, et qui fonctionnera indépendamment des
attaques terroristes. À cet égard, le Gouvernement a déposé un amendement
visant à inscrire dans le texte les mesures qui devaient initialement être
prises par ordonnance. Plusieurs sociétés françaises ont remporté le marché
public, dont Airbus.
La deuxième crise est celle de l’ordre public. Les manifestations de papa,
l’époque où le ministre ou le préfet s’accordait avec un service d’ordre, y
compris pour des cortèges très nombreux, c’est terminé. Les manifestations sont
devenues plus spontanées, moins déclarées, plus difficiles à chiffrer ; elles
sont aussi plus dispersées sur le territoire, comme on l’a vu au moment des
Gilets jaunes.
Nos services de renseignement étaient peu préparés à affronter ce phénomène,
qui n’est pas propre à la France. Par ailleurs, nous avons trop peu de forces
spécialisées dans l’ordre public : quinze escadrons de police et de gendarmerie
ont été supprimés ces vingt dernières années. C’est ainsi que, lors de la crise
des Gilets jaunes, les policiers municipaux ont parfois dû être mobilisés.
Cette insuffisance d’agents aguerris a entraîné de graves difficultés pour les
policiers eux-mêmes et pour les manifestants. Ma tâche est qu’il soit possible
de manifester en toute sécurité, quand bien même il s’agit d’une manifestation
contre les policiers.
Nous recréons donc onze escadrons, sept de gendarmerie mobile et quatre unités
de CRS. Il s’agit aussi de faire face aux difficultés en outre-mer, où ce sont
les gendarmes mobiles qui interviennent. En Nouvelle-Calédonie, à Mayotte ou en
Guyane, par exemple, la puissance publique a besoin de plus de moyens humains.
Nous entendons professionnaliser davantage encore le maintien de l’ordre. Nous
devons notamment être prêts pour le grand rendez-vous des jeux Olympiques de
2024.
La troisième crise à laquelle nous devons faire face est la crise cyber. La
prochaine pandémie sera sans doute cyber. Les attaques se multiplient contre
nos entreprises, y compris les petites, nos collectivités et nos services
publics. Certaines sont le fait d’États
menant une guerre qui ne dit pas son nom, d’autres de groupes terroristes ou
délinquants. Songez que 50 % des escroqueries sont déjà cyber ! Cette
proportion n’était que de 15 % il y a deux ans... Dans peu de temps, elle
atteindra quasiment 100%.
Au cours des jeux Olympiques de Tokyo, qui n’ont pourtant pas drainé un large
public dans le contexte du covid19, quelque 4 milliards de cyberattaques ont
été constatées. Dans notre pays, la Coupe du monde de rugby et les jeux
Olympiques entraîneront sans doute des dizaines de milliards de cyberattaques.
Nous devons nous préparer à un scénario noir : une attaque terroriste par drone
combinée à une attaque cyber visant nos hôpitaux, avec peut-être des milliers
de morts.
Sur les 15 milliards d’euros de crédits supplémentaires que je sollicite du
Parlement, 8 milliards sont consacrés à la cybersécurité. Il faut que la
voiture numérique du gendarme aille aussi vite que celle du voleur.
La quatrième crise que nous affrontons est celle des violences, en particulier
des atteintes aux personnes. Leur augmentation touche l’ensemble des pays
occidentaux, même si je me réjouis de la baisse récente constatée dans notre
pays, une baisse à deux chiffres en région parisienne.
Cette crise est liée aussi à une baisse des moyens d’investigation. Nous
mettons beaucoup plus de policiers et gendarmes sur la voie publique, et les interpellations
augmentent. Mais il faut aussi des moyens pour enquêter. Or nous manquons
d’environ 5 000 officiers de police judiciaire (OPJ). Lorsque les Français, et
parfois les policiers eux-mêmes, se plaignent qu’une personne n’est pas
condamnée pour
un vice de forme, le ministère de l’intérieur doit aussi balayer devant sa
porte et fournir à la justice des procédures irréprochables.
Je précise que le ministre de l’intérieur n’a pas le pouvoir d’affecter
d’autorité des OPJ, seulement d’ouvrir des postes. Nous ne pouvons forcer
personne à postuler. Des améliorations révolutionnaires sont prévues par ce
texte : un policier pourra passer directement le bloc OPJ, sans attendre trois
ans après sa sortie d’école, et un OPJ à la retraite pourra prêter main-forte aux
équipes.
Dans la même logique, nous créons des assistants d’enquête, à l’image des
greffiers qui secondent les magistrats. Ils aideront les policiers, qui
actuellement se chargent de tout : accueillir le gardé à vue, appeler le
médecin, répondre aux sollicitations de l’avocat et aux interrogations du
procureur, faire des photocopies, taper à l’ordinateur - lorsque l’ordinateur
fonctionne...
Nous préférons aider les policiers à remplir le formalisme nécessaire de la
procédure plutôt que d’alléger cette dernière, comme le préconisent les démagogues.
Les 3 000 postes que nous créons seront occupés par des fonctionnaires
administratifs
du ministère, qui monteront en compétences. Cette mesure révolutionnera le
travail des OPJ.
En ce qui concerne les amendes forfaitaires délictuelles, vous m’aviez
interrogé il y a quelques mois sur l’efficacité de l’amende pénale prévue en
cas de consommation de stupéfiant, craignant une banalisation de l’infraction.
Comme nombre d’entre vous, j’ai été maire. Un soir que j’accompagnais les
policiers dans le métro de Tourcoing, nous voyons un homme fumer un joint de cannabis.
Le commissaire me demande : on fait comme d’habitude ou parce que vous êtes là
? Je
réponds : comme d’habitude. Le joint est écrasé par terre, mais l’homme n’est
pas interpellé... Les policiers m’expliquent que la procédure aurait été
beaucoup trop lourde, pour que finalement le procureur leur dise ne pas pouvoir
s’en occuper.
Une réponse possible est de légaliser. Ce n’est pas la position du
Gouvernement. L’autre réponse, c’est l’amende forfaitaire. Elle permet
d’apporter une réponse pénale, laquelle ne saurait se limiter au rappel à la
loi. Depuis septembre 2020, 260 000 amendes ont été délivrées, avec un taux de
recouvrement très élevé.
Grâce à cette mesure, policiers et gendarmes peuvent aussi contrôler l’identité
de personnes troublant la tranquillité publique. Une autre amende forfaitaire
est d’ailleurs en cours d’expérimentation, pour le délit d’occupation illicite
d’un hall d’immeuble.
Dans les Bouches-du-Rhône comme en Seine-Saint-Denis, cela fonctionne. Il ne
s’agit pas de rendre la sanction pénale moins dure, mais de la rendre plus certaine.
Condamner à des peines de prison qui ne sont jamais purgées ne sert pas la
force de la loi...
C’est pourquoi une simplification d’envergure de la procédure pénale est
prévue, consistant à transformer en amendes forfaitaires l’ensemble des peines
de prison inférieures à un an, dont nous savons qu’elles ne sont pas exécutées.
Le Conseil d’État a estimé que nous visions trop large. Nous allons donc
dresser une liste d’infractions.
Le Sénat a enrichi le texte en ce qui concerne les rodéos et
les atteintes aux élus.
Le garde des sceaux vous présentera prochainement les conclusions des États
généraux de la Justice. Je ne me substituerai pas à lui parce que ce n’est pas
mon rôle.
Enfin, nous devons affronter la crise climatique. Notre modèle de sécurité
civile, résilient et fondé sur des pompiers valeureux et un système de
volontariat, est confronté à deux problèmes : les pompiers sont de plus en plus
sollicités hors de leur domaine de compétence, par exemple pour pallier
l’absence de médecin, et les crises climatiques, comme les mégafeux, ne font
que commencer. Cet été, les feux ont été nombreux au nord de la Loire - Jura,
Vosges, Finistère... -, dans des territoires où les pompiers n’étaient pas
habitués à ces situations. Les phénomènes extrêmes comme Irma à Saint-Martin ou
les crues dans la vallée de la Vésubie vont se multiplier. Cet été, le taux
d’humidité était inférieur à 10 % dans les forêts de Gironde...
C’est pourquoi nous renouvelons notre flotte d’hélicoptères et renforçons les
pouvoirs du préfet en cas de crise exceptionnelle.
J’aurai l’honneur de vous présenter en janvier prochain un texte sur
l’immigration ; cette politique n’est donc pas négligée, mais nous avons tenu, comme
le Sénat le souhaite, à soumettre aux parlementaires des textes resserrés -
même si ce texte
s’accompagne d’un long rapport annexé.
Nous poursuivons ainsi le réarmement du ministère de l’intérieur : 200 brigades
de police et gendarmerie seront recréées, et une agence unique du numérique verra
le jour dans un ministère naguère un peu arriéré dans ce domaine... En outre,
pour la première fois depuis dix-sept ans, nous recréons des postes dans les
sous-préfectures et les préfectures ; ces agents apportent une aide essentielle
aux collectivités territoriales en matière d’ingénierie. Je remercie le
Parlement, qui a toujours soutenu, de façon quasi unanime, les forces de
l’ordre et de sécurité civile. J’ai la responsabilité de diriger en votre nom
des femmes et des hommes qui prennent des risques quotidiens pour nous
protéger. Je me dois d’évoquer les 17 enterrements que j’ai présidés et les
3.400 agents blessés depuis le début de l’année. L’action de l’État, c’est
celle de femmes et d’hommes de terrain qui risquent leur vie. Faisons de notre
mieux pour les protéger.
> Grace à l’action résolue de nos policiers et gendarmes,
les chiffres de la délinquance sont en baisse en septembre, notamment dans les
20 départements qui concentrent le plus d’actes de délinquance :
- 22,70% en moins de vols avec violences
- 23,07% en moins de violences dans les transports.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La Russie a, de manière parfaitement
délibérée, ciblé des zones et des infrastructures civiles, dans le simple but
de semer la peur dans une population qui se bat pour sa liberté. Le droit
international est clair, le Président de la République l’a déjà dit, je le
répète devant vous : frapper délibérément des civils, c’est un crime de guerre.
La Russie devra en rendre compte. Ces actes s’ajoutent aux crimes déjà révélés
à Bucha, Irpin, Izioum, Marioupol et ailleurs en Ukraine.
> À l’approche de l’hiver, nous
aiderons l’Ukraine à faire face aux destructions qu’il subit et à renforcer sa
résilience civile. 200 millions d’euros d’aide humanitaire ont déjà été
mobilisés, allant de la réparation d’infrastructures à la livraison d’équipements
de sécurité civile. Dois-je vous rappeler qu’un bateau chargé de 1 000 tonnes
de fret, dont des équipements humanitaires, des biens de première nécessité,
des ponts, des matériaux de construction, est parti de Marseille il y a
quelques jours, pour gagner la Roumanie, d’où le chargement se dirige
actuellement vers l’Ukraine ?
Dans le même temps, nous voulons que la Russie
comprenne qu’elle est dans une impasse. Son armée recule sur le terrain, son
économie recule, sa diplomatie recule, nous le verrons demain à l’Assemblée
générale des Nations unies, lors du vote sur les annexions des territoires
ukrainiens. La Russie a choisi la guerre ; elle doit choisir de sortir de cette
impasse et de restaurer l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
> Il y a des crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine. Il faut nommer les choses. La Russie de Vladimir Poutine a franchi un pas supplémentaire dans les attaques menées depuis le début, dans une tactique qui vise à mener des frappes de façon indiscriminée. Et puis depuis hier c'est nouveau, de frapper de façon délibérée sur l'ensemble du territoire ukrainien des objectifs civils. C'est une violation du droit international.
> Le soutien de la France à l'Ukraine est avéré. Nous venons de faire partir 1000 tonnes d'aides. L'aide est militaire, c'est aussi des sanctions. (…) Certains choix ont été faits, de ne pas exposer en temps réel ce que nous faisons, parce que c'est des informations que nous réservons aux Ukrainiens et non pas au camp d'en face. (…) Nous allons poursuivre et intensifier notre aide, y compris notre aide militaire.
> Tout soutien supplémentaire de la Biélorussie à la guerre que mène la Russie en Ukraine entrainerait des sanctions supplémentaires.
> Il est important d'avoir un canal de communication avec le président russe (...) il le faut, l'inverse serait non responsable. Ça produit des effets, pas autant que nous le souhaiterions. (...) Ça servi tout récemment pour aider l'agence internationale de l'énergie atomique pour venir à la centrale nucléaire de Zaporijia.
> Il y aura des sanctions nouvelles sur l'Iran, visant les responsables de la répression. (…) Je condamne les violences policières, la répression contre des manifestants pacifiques qui continuent sans aucune justification. L'Union européenne hier s'est mise d'accord sur un train de sanctions. Ce sera validé au niveau ministériel lundi et au Conseil européen en milieu de semaine prochaine.
> On ne se tait pas sur l'Arménie, c'est tout à fait faux. Dès le premier soir où des frappes ont touché l'Arménie, le président de la République a appelé les deux présidents. J'ai fait de même avec mes homologues. Nous avons tenu deux réunions du Conseil de sécurité à ce sujet. Nous soutenons l'Arménie.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Rehaussement de notre posture défensive sur le
flanc est de l'Europe et de l'Alliance Atlantique, au regard de la guerre en
Ukraine. Ce rehaussement passera par le déploiement :
- d'une compagnie renforcée de véhicules blindés de combat d'infanterie en
Roumanie, ainsi qu’un escadron de chars Leclerc.
- de Rafales en Lituanie pour assurer la défense du ciel.
- d'une compagnie d'infanterie légère en Estonie.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Nous voulons faire en sorte que le plein emploi soit un outil
d'émancipation, de progrès social et de cohésion mais aussi un outil pour
retrouver notre souveraineté économique.
> Je préfère une émancipation par les salaires plutôt que par les allocations.
> [Assurance chômage] L'objectif n'est pas le travail obligatoire, l'objectif c'est la logique de droits et devoirs, de contreparties.
> Il faut continuer le dialogue social, faire en sorte que les salaires soient plus dynamiques. Quand les entreprises peuvent, elles doivent augmenter les salaires et nous les incitons à le faire.
> Par 303 voix pour et 249 voix
contre l’Assemblée nationale adopte notre projet de loi portant mesures
d’urgence relatives au marché du travail en vue du plein emploi.
- Ce premier pas, permettant notamment la réforme de
l’Assurance chômage, nous mènera au plein emploi.
- Ce texte permet également de mieux encadrer les abandons de postes.
- En facilitant la validation des acquis de l’expérience
nous favorisons la fluidité professionnelle.
> Notre système de protection sociale fait envie à
beaucoup de pays. C’est une fierté, nous devons le défendre.
Nous avons mis en place des outils pour répondre à la question du pouvoir
d’achat. Je ne reviens pas sur les mesures votées cet été telles que le
bouclier tarifaire ou les aides aux ménages les plus fragiles : autant
d’engagements de l’État et de la puissance publique qui permettent de protéger
les Français comme aucun peuple en Europe.
Nous avons également créé des dispositifs de partage de la valeur :
facilitation de l’intéressement, prime exceptionnelle d’activité et prime de
pouvoir d’achat.
Autant de dispositifs qui permettent d’intéresser les salariés aux fruits de
leur travail. Vous savez que les salariés sont heureux de bénéficier de ces
primes et de ces accords d’intéressement, car ils participent ainsi au partage
des richesses qu’ils produisent.
> Notre système de protection du salaire minimum est
unique par son mécanisme d’indexation sur l’inflation mesurée pour les ménages
du premier quintile. Il a permis la revalorisation du Smic de 8 % depuis un an
alors que l’inflation était de 6 %. Cette revalorisation permet de mobiliser et
de motiver le dialogue social dans les branches.
Nous boostons – pardonnez cette expression – le dialogue social et nous
l’accompagnons. Le Parlement a voté une disposition qui accélère encore les
négociations lorsque les minima conventionnels sont encore au-dessous du Smic.
Il faut poursuivre le dialogue social afin de faire en sorte que les salaires
soient plus dynamiques. Le ministre de l’économie et moi-même l’avons dit : les
entreprises doivent augmenter les salaires quand elles le peuvent. Nous les
incitons à le faire et nous les accompagnons.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Je veux réaffirmer un principe simple : la
laïcité n'est pas négociable. Elle est la condition de la mise en œuvre des
valeurs de la République. De la protection de l'école de toute influence et de
tout prosélytisme.
> La loi du 15 mars 2004 est
très claire : elle interdit le port de signes religieux ostentatoires dans les
enceintes scolaires. Elle doit être respectée ; je serai ferme et intransigeant
!
Être ferme, c’est faire appliquer la loi
grâce aux équipes Valeurs de la République – dans chaque académie, des
centaines de personne appuient les équipes pédagogiques. Nous formons également
les enseignants ; dans chaque académie, ils sont désormais des milliers à avoir
été formés à la laïcité et aux moyens de faire respecter la loi du 15 mars
2004. Enfin, la rédaction d’un vade-mecum de grande qualité a été supervisée
par le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République. Les
élèves qui contreviennent à cette loi sont sanctionnés ; de nombreux élèves
l’ont été depuis la rentrée scolaire.
Nous sommes fermes, mais également transparents. Comme je m’y étais engagé,
nous publions les données mensuellement – jeudi matin, ce seront celles du mois
de septembre. Elles indiquent, comme je l’ai déjà précisé dans un média, une
hausse des signalements pour port de vêtement ou d’accessoire de nature
religieuse ; quant aux signalements pour d’autres motifs, leur nombre diminue.
Nous sommes très attentifs à ces données, que nous publierons intégralement.
Faisons appliquer la loi de la meilleure manière : avec fermeté et
transparence.
> La loi de 2004 est en effet très claire. Elle interdit
le port de signes religieux ostensibles dans les écoles et les établissements
scolaires. La loi doit être respectée. Pour y parvenir, nous avons des équipes
Valeurs de la République dans toutes les académies. Elles apportent leur
soutien aux chefs d’établissement et aux équipes éducatives, lorsqu’ils en font
la demande ; dans 20 % des cas, elles se déplacent dans les lycées, les
collèges et les écoles. Nous disposons également d’un vade-mecum, qui donne des
précisions relatives à la loi de 2004.
En ce qui concerne les vêtements de nature religieuse, auquel vous faites
allusion, nous appliquons très fermement la loi. Ainsi, le vade-mecum précise
que les élèves concernés sont admonestés ; les familles sont reçues, on leur
demande de retirer les vêtements en question et s’ils refusent, ils sont
sanctionnés. Des sanctions ont déjà été prononcées.
Par ailleurs, nous avons décidé de publier mensuellement les données relatives
aux signalements. Les signalements pour port de vêtements ou de signes
religieux sont en hausse au mois de septembre, alors que les signalements pour
entrave à l’exercice pédagogique ou pour refus de participer à des activités
pédagogiques sont en baisse. Je répète les mots-clés de notre action : fermeté,
transparence et application intransigeante de la loi de 2004.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Dans France 2030, ce sont près de 3 milliards d’euros qui seront mis à
disposition pour l’innovation, la recherche et l’adaptation de l’agriculture.
> Nous portons des mesures de court, moyen et long terme. On a besoin de travailler pour faire en sorte d’être moins dépendants de certains facteurs de production : l’énergie et les intrants azotés.
> [Algérie] La coopération entre nos deux pays va se poursuivre et s'amplifier, notamment dans le secteur de l'innovation, des technologies, des semences, des céréales ou de l’élevage afin de faire face ensemble aux grands défis de demain, notamment le dérèglement climatique.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Il faut comprendre que la volonté qui est la
nôtre, est de diminuer les logements hôteliers dont nous savons les limites
pour augmenter les places qui soient durables et plus dignes. Ce qui vous est
proposé, c'est 5 900 créations de places.
> Lancement de la formation de 25 000 agents à la transition écologique. Nous adapter et atténuer le changement climatique est impossible sans refonder notre fonction publique et sans accélérer la transformation de l’État. Nous posons une pierre qui est à la fois utile à la transformation de l’action de l’Etat, et plus largement à celle de notre société.
> La cohésion des territoires et la transition écologique vont de pair, c'est un formidable message de reconnaissance de la place des élus locaux.
> Positionner la planification écologique au niveau de la première ministre – ce qui a été salué par le Haut Conseil par le climat comme étant un point positif de gouvernance – c’est la mettre au bon niveau: il ne peut pas y avoir dans un gouvernement un ministre en charge de la lutte contre le réchauffement climatique et les autres qui s’en désintéressent.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [Carburant] Face à
la reconduite de la grève d’une partie du personnel à Port-Jérome en Normandie,
nous lançons la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement du
dépôt. La réquisition débutera ce jour.
> [Bruno Le Maire insulté par le FN] Après s'être donné tant de mal pour se dédiaboliser, le RN montre à nouveau son vrai visage : chasser le naturel, il revient au galop ! 50 années de plus n'y changeront rien.
> Les tensions d’approvisionnement en carburant ne justifient en rien l'envolée des prix dans plusieurs stations-service. Nous ne laisserons pas gonfler les prix artificiellement. J’ai saisi la DGCCRF pour agir.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> L’accès aux soins et plus largement l’accès à la santé sont des enjeux
majeurs, et je sais que beaucoup de parlementaires sont concernés, sur leur
territoire, parce que ce que l’on appelle les déserts médicaux, ou du moins par
l’inégalité d’accès à la santé. Nous avons déjà agi, en attestent, par exemple,
la suppression du numerus clausus et les investissements du Ségur de la santé.
Il reste encore beaucoup à faire et la mise en application des lois qui ont été
votées dans cette assemblée va bien entendu avoir lieu, en particulier le
déplafonnement de l’intérim cannibale – cet intérim qui met à mal nos services
et nos structures.
Associer tout le monde, en particulier les élus, à la recherche de solutions,
c’est tout l’objet du CNR Santé, qui a effectivement démarré il y a une semaine
et qui a déjà produit des résultats intéressants, lesquels n’étaient pas connus
et ne figuraient dans aucune loi ni proposition.
S’agissant de la régulation de l’installation, nous avons commis des erreurs au
cours des vingt ou trente dernières années.
Beaucoup d’entre vous étaient déjà dans cet hémicycle pour
entériner, entre autres, la fin du numerus clausus : il est bon que nous soyons
revenus sur ce dispositif. Je l’ai dit, il n’y a pas de sujet tabou, mais je
recherche avant tout l’efficacité dans les mesures qui seront prises, et à
éviter que celles-ci ne produisent des effets inverses à ceux escomptés.
Il n’y a pas de solution miracle, mais nous pouvons compter sur les bras qui
existent. Il faut encourager nos médecins à prolonger leur activité, favoriser
la découverte et l’installation de nos jeunes confrères dans les territoires
sous-dotés – grâce au guichet unique ou à une quatrième année d’études – et,
pour que chacun ait son utilité dans les parcours de soins, augmenter le temps
médical, soit en diminuant la paperasserie, soit en multipliant les transferts
de tâches et de compétences : c’est ce que j’ai demandé aux ordres
professionnels. J’attends leur réponse, mais le Gouvernement saura prendre ses
responsabilités sur ces transferts de tâches.
> Les bilans de santé aux âges clés de la vie, pris en charge intégralement par l’Assurance maladie dès 2023, seront un premier pas important pour faire enfin entrer la prévention dans notre quotidien, et pour aller davantage vers les publics les plus éloignés des soins.
> Nous rebâtirons notre système de santé à partir des solutions des territoires. L’État accompagnera leur diffusion ces prochains mois, avec les élus, les professionnels et les Français. C’est tout l’objectif du CNR santé.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Bien Vieillir.
Cette vaste question est infiniment essentielle. Essentielle pour traverser
ensemble les grands défis : démographiques, écologiques, économiques et
technologiques.
Cette question c’est celle que nous posons ce soir en lançant le Conseil
national de la refondation sur le nien vieillir.
Court terme et long terme ne s’oppose pas. Notre action
sur le court terme se poursuit quand le CNR prépare le long terme pour adapter la société, promouvoir la
citoyenneté et le lien social et enfin revaloriser les métiers.
De novembre à mars, en Métropole et en Outre-mer, je
viendrai à votre rencontre pour faire ensemble et faire concret, et ainsi vous
présenter cette feuille de route du bien vieillir au mois de mai.
> L'habitat inclusif est une des clés pour permettre le maintien à domicile des personnes âgées. Pour accompagner ces solutions, nous investissons avec l'ensemble du gouvernement et soutenons les territoires dans le déploiement de l'habitat inclusif.
Amélie Oudéa-Castéra
(ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques)
> [Tribune: «Dans le sport aussi, il est plus que temps que la honte
change de camp»]
La violence, qu’elle soit sexuelle ou sexiste, continue d’abîmer nos sportifs.
Voilà pourtant plus de trente ans que Catherine Moyon de Baecque a été la
première à briser l’omerta dans l’athlétisme, en dénonçant courageusement les
faits dont elle avait été victime. Quinze ans plus tard, avec la même détermination,
Isabelle Demongeot levait à son tour un tabou dans le tennis. Pendant
longtemps, ces victimes – championnes ou anonymes – ont affronté
l’incompréhension, voire l’hostilité du milieu, car leur témoignage ne cadrait
pas avec le beau récit autour des « valeurs du sport » que des
générations de dirigeants et de sportifs avaient peur de voir salies.
Et puis, il y a eu la déflagration #metoo, la multiplication des révélations et
des prises de parole, à laquelle le sport n’a évidemment pas échappé, à
l’instar du puissant témoignage de Sarah Abitbol sur le monde du patinage.
Ma prédécesseure, Roxana Maracineanu, dont je souhaite saluer le travail, a
alors engagé contre ces violences une lutte sans merci. Un combat pour faire
prendre conscience que ces dérives inadmissibles ne sont pas l’exception d’un
sport, mais un mal transversal à éradiquer dans toutes les disciplines. Que,
pour cela, il faut mettre des mots sur ces dérives : harcèlement,
agression sexuelle, viol ou encore pédocriminalité. Il faut aussi reconnaître
que ces violences s’observent du sport amateur jusqu’au plus haut niveau de
performance avec, pour l’essentiel, des victimes mineures, filles et garçons,
et que certains savaient, mais n’ont rien dit, rien fait, en brandissant une
présomption d’innocence parfois trop commode.
Voilà pourquoi, dans le sport aussi, il est plus que temps que la honte change
de camp. Ma conviction est faite depuis longtemps : tolérance zéro pour
ces violences. Depuis trois ans, les résultats obtenus sont encourageants, mais
ils soulignent aussi l’ampleur du phénomène et du combat qu’il reste à mener.
Mon ministère, en lien avec les préfets, recueille les signalements et s’appuie
sur l’engagement remarquable des services départementaux à la jeunesse et aux
sports pour leur traitement. La cellule Signal-sports, créée au sein de la
direction des sports, a déjà traité plus de huit cents dossiers pour des faits
de violences, dont 90 % à caractère sexuel. Cette cellule facilite la
coordination des procédures, qu’elles soient judiciaires, administratives ou
disciplinaires.
Soixante fédérations sont déjà concernées avec, en moyenne, un signalement par
jour. Les signalements émanent des victimes elles-mêmes, de plus en plus
souvent du mouvement sportif – ce qui est encourageant – et des associations
qui accompagnent ces victimes, dont je tiens à souligner le travail formidable.
Outre les procédures judiciaires engagées, les préfets ont pris plus de trois
cents mesures d’interdiction d’exercer contre les mis en cause. Autant
d’individus qui, grâce à l’action publique, ne sont enfin plus autorisés à
encadrer des pratiquants, à titre professionnel ou bénévole. En matière pénale,
des avancées importantes ont été réalisées en 2018 puis en 2021
s’agissant de l’allongement des délais de prescription.
Notre action collective commence à porter ses fruits. Certaines fédérations
sportives, comme le handball, ont d’ailleurs bien compris qu’afficher comme
priorité la lutte contre les violences n’allait pas faire fuir parents et
pratiquants mais, au contraire, renforcer la confiance qu’on leur accorde.
Plate-forme de signalement, désignation de référents, procédures disciplinaires
systématiques, formation des encadrants – comme pour le judo – sont autant
d’avancées qui témoignent de la prise de conscience du mouvement sportif.
De la même manière, la généralisation du contrôle d’honorabilité (vérification
des antécédents judiciaires) des éducateurs et des bénévoles détenteurs d’une
licence, désormais inscrit dans la loi, constitue un progrès notable en faveur
d’une protection accrue des sportifs.
Pourtant, des faits extrêmement graves sont encore régulièrement révélés,
autant grâce aux médias qu’au travers des enquêtes que nous diligentons. Cela
signifie que certains savent, mais continuent de se taire. C’est la raison pour
laquelle nous devons continuer de ne rien lâcher pour terrasser ce mal qui
abîme et détruit encore trop de sportifs.
Ainsi, nous lançons systématiquement une enquête lorsque des faits rendus
publics n’étaient pas connus du ministère, afin de pouvoir identifier et
sanctionner tous les auteurs des violences sexuelles ou sexistes, tout en
rappelant à leur responsabilité ceux qui n’auraient pas honoré leurs
obligations de signalement. J’ai donc souhaité que soit inscrit, dans le projet
de loi de finances pour 2023, le renforcement des effectifs départementaux qui
se consacrent à ce combat, afin qu’ils puissent utiliser l’ensemble des moyens
préventifs et répressifs en leur possession.
Dans notre dialogue de gestion avec les fédérations délégataires, nous nous
assurons du respect de leurs obligations en matière de lutte contre ces
violences. Ce respect s’inscrit au cœur du contrat d’engagement républicain.
Dès que c’est nécessaire, à l’instar de ce qui s’est passé pour la Fédération
française de football et de la Fédération française des sports de glace, nous
lançons des audits pour contrôler et améliorer les processus en place au sein
des instances sportives.
Afin de dresser le bilan de notre action et préparer les prochaines étapes,
nous organisons chaque année une convention nationale de prévention des
violences dans le sport, dont la quatrième édition se tiendra en 2023. Pour
aller plus loin sur le sujet spécifique de la protection des mineurs, nous
allons soutenir, en lien avec ma collègue Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat
chargée de l’enfance, l’organisation, début 2023, d’une convention consacrée à
l’enfant face aux violences dans le sport, temps de réflexion utile pour
activer tous les leviers de prévention et d’accompagnement des victimes.
Le sport est là pour donner confiance, émanciper, faire rêver, pour s’accomplir
et, même, parfois, se dépasser ; jamais, il ne doit donner lieu à des
violences contre des enfants, des adolescents, des personnes. Voilà ma
boussole et je n’en dévierai pas.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> La situation dans les stations-service est
devenue insupportable pour les Françaises et les Français. Le Gouvernement est
pleinement mobilisé pour que les blocages cessent. Nous agirons en conséquence
pour que les Français ne soient empêchés.
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> [Journée internationale de la fille / 11 octobre] Un peu partout dans le monde, les cris des
filles et des femmes s’élèvent pour la liberté et l’égalité. En cette journée
internationale des droits des filles, je commencerai par rappeler l’attachement
indéfectible de la France aux droits des filles et des femmes, un attachement
qui se traduit, notamment, à travers notre diplomatie féministe mais aussi à travers les nombreuses mesures que
nous avons déployées depuis 2017, qu’il s’agisse de l’accès au droit ou de la
protection des victimes. Nous entendons également doter de moyens financiers
supplémentaires les plans d’action pour l’éducation à l’égalité.
Vous l’avez souligné, les violences et les inégalités s’enracinent dans
l’enfance. Il est donc essentiel que, dès le plus jeune âge, la culture de
l’égalité soit diffusée. Avec le ministre de l’éducation nationale, nous
veillerons pour cela à la stricte application de la loi de 2001. Il est
nécessaire d’accompagner les chefs d’établissement et les enseignants afin
qu’ils s’emparent de l’éducation à la sexualité, et c’est à cette fin que nous
nous rendrons avec Pap Ndiaye, jeudi, dans un établissement de la région
parisienne.
Chaque fille a le droit à une vie sans violence, chaque fille a le droit à
l’égalité, chaque fille doit avoir voix au chapitre, c’est le combat de ce
gouvernement et de la majorité.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Mme Le Pen critique la dette covid19? Qu’elle
aille dire aux artisans, commerçants, restaurateurs que nous n’aurions pas dû
les soutenir. La France insoumise se réjouit de mettre le Gouvernement en
minorité? Ils oublient de dire qu’ils le font grâce au soutien du RN.
> Longue intervention de la France insoumise dans l’hémicycle pour soutenir les blocages de raffineries. Pas un mot pour les millions de français empêchés de faire leur plein. Toujours du côté du blocage.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Nous travaillons au niveau européen à découpler
les prix du gaz et de l’électricité. Il faut que les distributeurs et les
grands groupes appuient les filières pour sortir gagnant de cette crise.
> Nous allons mettre en place des solutions : découpler le prix du gaz et de l’énergie ; simplifier, prolonger et amplifier le dispositif d’aide ; dans les territoires, aider les entreprises à négocier avec leurs fournisseurs d’énergie.
> Ce que dit le FMI c'est que, malgré une récession de l'Allemagne, la France continuerait à croître.
> L'industrie française et l'industrie européenne se seront pas les victimes collatérales de la guerre en Ukraine.
> [Blocage des carburants par la CGT] Il faut que cela cesse. Il y a eu une négociation salariale qui a débouché sur un accord majoritaire. Un syndicat minoritaire continue de bloquer, (...) c'est du dialogue anti-social.
Olivier Klein (ministre
délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Le Président Emmanuel
Macron l’avait promis : le 1er janvier 2024, MaPrimeAdapt verra le jour. Une aide simple et juste, pour permettre aux
seniors d’adapter leur logement. 85% des Français veulent vieillir chez eux.
Nous allons rendre cela possible.
> Avec le premier plan Logement d’Abord 390 000 personnes ont pu se reconstruire dans un logement. Avec Logement d’Abord 2, nous aurons les moyens d’aller plus loin avec 44 M€ en plus dans le Budget 2023.
Geneviève
Darrieussecq (ministre déléguée chargée des Personnes handicapées)
> Le 6 octobre dernier était la Journée des aidants, et nous tenions ce
jour-là le premier comité interministériel du handicap de ce Gouvernement, avec
la Première Ministre. Nous avons pu y entendre la parole des aidants. Leur
place est bien entendu essentielle, mais bien souvent trop méconnue. Ils sont
encore nombreux à ignorer le rôle qu’ils endossent et les droits qui
l’accompagne : un tiers d’entre eux leur propre santé, un quart n’arrive
pas à se ménager de répit.
Alors oui, le Gouvernement se mobilise pour améliorer leur quotidien. Alors
oui, beaucoup de progrès ont été réalisés par la stratégie nationale pour les aidants
qui vient de se déployer. Et oui, il nous faut accentuer nos efforts.
Nous élaborons, avec le Ministère de la Solidarité de Jean-Christophe Combe, et
le Ministère de la Santé de François Braun, une nouvelle stratégie baptisée «
Agir avec les aidants ». Elle sera co-construite comme toutes les stratégies
que nous mettons en œuvre avec les premiers concernés : aidants de personnes en
situation de handicap, personnes âgées, et aussi de personnes malades.
L’évolution de la définition du statut de proche aidant dans le code de
l’action sociale et des familles permettra de prendre en compte l’ensemble de
ses situations d’aidance. La question du répit est majeure, et sera au
cœur de cette stratégie.
Je tiens à rappeler l’engagement du Président de la République soit de garantir
2 semaines de répit par an, c’est un engagement fort. Aujourd’hui 252
plateformes de répit ont été déployées, il nous faudra renforcer ces solutions
de répit. En termes de maillage territoriale - il faut qu’elles soient
présentes partout sur le territoire de notre pays – ainsi qu’en diversité de
l’offre.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Avant ses 18 ans, 1 sportif sur 7 serait
victime de viol ou d’agression sexuelle. Nous organiserons avec une convention
consacrée aux violences faites aux enfants dans le sport, pour mieux les
protéger.
> Les jeunes filles montrent la voie en Iran, pour la liberté et pour leurs droits. En cette journée internationale de la fille [11 octobre], impossible d’oublier Nika Shakarami et Sarina Esmailzadeh, tuées alors qu’elles n’avaient que 16 ans, tuées alors qu’elles n’étaient que des enfants.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Accès à une eau de qualité, sobriété, grand
cycle de l’eau. Avec cette sécheresse historique, nous devons accélérer de
manière coordonnée sur le chantier de la gestion de l’eau.
> J'ai dévoilé ma feuille de route
notamment concernant la protection de la biodiversité. Elisabeth Borne a annoncé un fonds vert porté à 2 milliards
d'euros. 150 millions minimum financeront la Stratégie nationale biodiversité.
Soit : 50 millions d'euros pour la Stratégie nationale aires protégées, 25
millions d’€ pour la protection des espèces, 20 millions d’€ pour la lutte
contre les espèces exotiques envahissantes, 20 millions d’€ pour la
dépollution, et notamment pour la lutte contre les plastiques.
Enfin, 35 millions d'euros dédiés en partie à la restauration des écosystèmes
endommagés ou détruits.
> Chaque année, 42 millions de tonnes de déchets proviennent du secteur du bâtiment. Nous lançons une nouvelle filière à responsabilité élargie du producteur (REP) pour les matériaux du secteur du BTP. L'objectif : développer, dès 2023, le réemploi et le recyclage des déchets.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> La réindustrialisation de la France est un objectif que nous
partageons tous, c’est pourquoi le budget en fait une priorité :
- baisse des impôts de production (CVAE) de 8 milliards d’euros en deux ans
- 6 milliards d’euros d’investissements dans des technologies du futur
(spatial, hydrogène, nucléaire, …) vers la France de 2030
- soutien massif à l’apprentissage et la formation professionnelle des salariés.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> [Le projet de loi de programmation des finances
publiques pour 2023 à 2027 est vidé de sa substance par les rejets successifs
d'un grand nombre de ses articles] LFI + PS + EELV + LR + PCF + RN : voilà le
spectacle de cette nuit à l'assemblée nationale. Toutes unies au prix de leur
cohérence. Toutes unies dans l'irresponsabilité.
Un seul but, un seul objectif des oppositions toutes unies dans leur vote :
faire battre le gouvernement. Au prix de toute cohérence politique, PS, PCF,
EELV, LFI, RN et LR se rassemblent et s'applaudissent. Sur le dos de notre
déficit, de notre dette, de nos impôts.
> [Tribune co-signée avec Elisabeth Badinter, Aurore
Bergé, Jean-Louis Bourlanges, Xavier Bertrand, Hadrien Ghomi, Valérie Hayer, Anne
Hidalgo, François Patriat: « Il est de notre devoir, comme patrie des
Lumières, de soutenir les Iraniens dans leur quête de liberté »]
Le 16 septembre, nous avons assisté avec effroi à la mort de Mahsa Amini.
La jeune Iranienne de 22 ans est décédée à la suite de son arrestation
par la brigade des mœurs de la police iranienne chargée de faire respecter
l’ordre qualifié de « moral », notamment le respect du port
obligatoire du voile par les femmes. Depuis, les Iraniennes et les Iraniens
envahissent massivement les rues pour protester, au péril de leur vie.
La mort tragique de Mahsa Amini a mis le feu aux poudres après plusieurs
décennies de mécontentements et a provoqué la colère de millions d’Iraniens
partout dans le pays, de la mer Caspienne au golfe Persique. La société
civile iranienne réagit aujourd’hui à une colère accumulée depuis la mise
en place par le régime de l’ordre idéologique et autoritaire qui le
caractérise.
Malgré son destin funeste, Mahsa Amini incarne aujourd’hui les combats des
Iraniennes et des Iraniens pour la liberté et les droits des femmes. Le
respect de sa mémoire accompagne les revendications d’un peuple issu d’une
civilisation multimillénaire, avide de liberté et d’ouverture.
C’est avec un courage extraordinaire que les femmes iraniennes se battent pour
leurs droits, aujourd’hui plus que jamais, et les hommes se battent à leurs
côtés. En remettant en cause l’un des symboles forts de cette idéologie, le
voile obligatoire dans la sphère publique, ils luttent ensemble contre
l’autoritarisme et l’intégrisme religieux érigés en politique d’Etat. Ce
constat nous révèle encore une fois la maturité et la modernité dont sait
faire preuve ce peuple qui fait entendre sa voix et qui entend se départir de
toute idéologie. Ce mouvement féministe pour la liberté de tous pourrait
servir de modèle au Moyen-Orient et au-delà. Les Iraniennes et les Iraniens
réclament une vie décente et libre, ainsi que le respect de leur dignité
mise à mal par une autorité qui va à l’encontre de leurs aspirations.
Les images qui nous parviennent de toutes les régions du pays, et ce malgré
les tentatives de censure et de coupure des accès à Internet témoignent de
l’unité de toute une nation dans sa diversité et doivent nous interpeller.
Cette mobilisation exceptionnelle nous fait prendre conscience que l’Iran est
devenu aujourd’hui le cœur battant des combats pour la liberté et les droits
des femmes.
Ce soulèvement national se distingue par rapport aux mouvements de
contestation précédents par son ampleur et son étendue inédites, touchant
toutes les régions d’Iran sans exception. Cette fois, avec la présence encore
plus nombreuse de femmes et de jeunes, les Iraniens ont créé le pont entre
les groupes ethniques, sociaux et de genre, rassemblant leurs compatriotes de
toutes origines avec des slogans universels d’unité, à l’instar du célèbre «Femme,
vie, liberté».
Forcées et contraintes de quitter leur pays, de nombreuses familles
iraniennes, brisées, ont connu l’exil depuis 1979 et ont trouvé en France
leur terre d’accueil. D’autres ont vécu dans leur chair ce que l’historien et
homme politique français Edgar Quinet (1803-1875) décrivait si justement comme
« le véritable exil », celui qui ne consiste pas tant à être
arraché de son pays mais d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le
faisait aimer.
Aujourd’hui, en Iran, les femmes et les hommes, conscients du poids de leur
histoire, se battent pour un avenir meilleur. Ils partagent nos valeurs de
liberté, des valeurs qui font écho à celles que nous portons en Europe,
comme l’a d’ailleurs rappelé le Parlement européen, et paient le prix fort
pour les revendiquer. Il est de notre devoir, comme patrie des Lumières, de la
liberté et des droits fondamentaux, d’entendre leur appel et de les soutenir
dans leur quête de liberté, d’autant que les liens entre nos deux pays sont
particulièrement profonds. Les jeunesses française et iranienne forment une
communauté de valeurs. Elles ont soif de liberté, une puissante aspiration à
innover et une volonté farouche d’éclairer le monde. Entendons leur appel et
soutenons-les dans leur combat courageux.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Nous sommes aux côtés de celles et ceux qui se
battent pour leurs droits, en Iran, en Afghanistan et ailleurs. Nous avons fait
Mahsa Amini et à
travers elle, tous les combattants de la liberté, citoyenne d’Honneur de la
ville de Paris.
Perrine Goulet
(députée)
> [Surprofits] Notre groupe proposera une
majoration de la flat-tax sur les dividendes s'il est constaté qu'ils sont
substantiellement supérieurs à la pratique observée depuis 5 ans.
Erwan Balanant
(député)
>La semaine dernière, les jeunes femmes iraniennes retirant leur voile
dans leur établissement scolaire nous ont impressionné par leur courage et
leur détermination. Ces actes de bravoure forcent notre admiration et nous
inspirent. En cette journée internationale des droits des filles, ils
nous questionnent et nous rappellent qu’ils restent encore beaucoup à
faire pour les filles.
Dans le monde, une fille sur cinq a subi un viol ou une agression sexuelle et chaque
année, plus de 12 millions de filles sont mariées de force, soit un mariage
forcé toutes les 2 secondes. En France, 82 % des femmes ont été
victimes de harcèlement de rue avant l’âge de 17 ans. Et pour une femme
sur six, l’entrée dans la sexualité se fait par un rapport non consenti et non
désiré.
Ces chiffres nous le montrent, les jeunes filles sont particulièrement victimes
de violences et d’agressions. Physiques ou psychologiques, ces violences
laissent le plus souvent des marques indélébiles, des cicatrices qui entravent
le développement des filles.
Durant la précédente mandature, nous avons avancé et plusieurs lois votées
protègent mieux nos enfants mais il nous reste tant à faire. J’ai la conviction
que c’est par la connaissance de leurs droits que nos enfants, et en
particulier les filles, pourront s’épanouir dans notre société.
Alors, l’éducation civique et l’éducation sexuelle doivent devenir des
incontournables des programmes scolaires pour que chaque enfant apprenne à se
comporter dans le respect de soi et des autres.
Chaque jeune fille doit pouvoir savoir qu’elle a le droit de dire non, qu’elle
est libre d’être qui elle est. Fière de revendiquer ses droits. Fière
de s’engager et fière de choisir son parcours de vie.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Vladimir Poutine essaye de diviser les Européens. Si on admire la résistance du peuple ukrainien face à des
souffrances considérables, nous devons être capables de résister à cela.
> Jamais les Européens n'ont été responsables de la moindre escalade. Mais Vladimir Poutine, lui, n'hésite pas à s'en prendre à des civils sans aucun gain militaire pour l'armée russe. Parce que cette pluie de missiles et de bombes aujourd'hui n'apporte rien à la situation de l'armée russe sur le front. De notre côté, nous allons continuer à soutenir l'Ukraine, continuer à lui envoyer des armements, si possible, vite et si possible des armements qui lui permettent de se défendre dans des bonnes conditions. On parle de systèmes anti-aérien, on parle de tanks, parce que l'Ukraine sait en faire bon usage et que manifestement l'heure de la négociation n'a pas sonné. On a un président russe qui est plus en train de négocier avec ses ultras au sein même du pouvoir russe pour essayer de leur donner des gages, et qui n'est pas du tout dans une logique de désescalade.
> Cela s'apparente à des crimes de guerre, puisque ce
sont des frappes [de Poutine] contre des civils, sur des cibles qui sont pour
la plupart des cibles qui n'ont aucun sens. Il a frappé des infrastructures
électriques pour essayer d'affaiblir l'Ukraine. Mais il a frappé des jardins
publics à Kiev ou ailleurs. Donc son objectif, c'est de terroriser. C'est un
comportement terroriste. Je pense qu'il se trompe. Et autant on voit
aujourd'hui un pouvoir russe divisé, qui s'interroge parfois très ouvertement,
y compris sur les télévisions officielles russes, autant on voit une population
ukrainienne extraordinairement résistante, qui est très rassemblée derrière
Volodymyr Zelenski, dont personne ne remet en question le leadership. Donc du
point de vue politique, ce n'est pas un aveu de force. Et du point de vue
militaire, cela n'apporte rien à la situation sur les différents fronts, que ce
soit à l'Est ou au Sud. (…)
Ce que l'on voit, c'est quelque chose qui n'avait pas eu lieu depuis le mois de
juin. Ce recours à des frappes indiscriminées avec des missiles de précision
qui ne sont pas ceux qui sont utilisés sur le front, qui sont aussi des
missiles coûteux dont on ne peut pas imaginer que la Russie en dispose
considérablement. En tout cas, cela lui coûte énormément. Et on sait que
l'économie russe est affaiblie par les sanctions. Mais ce que l'on voit aussi,
c'est la Biélorussie qui, en traînant des pieds sans beaucoup d'enthousiasme,
accepte de faire croire qu'elle se laisse entraîner dans la guerre aux côtés de
Vladimir Poutine. On verra la réalité sur le terrain. S'il devait y avoir un
front depuis la Biélorussie, ce serait un front de plus pour l'armée
ukrainienne et ce serait évidemment une difficulté supplémentaire. En tout cas,
cela justifie que l'on accélère et que l'on amplifie notre soutien à l'Ukraine.
Cela ne fait pas de doute. Est-ce que ce que nous voulons cohabiter en Europe
avec une Russie qui méprise à ce point la souveraineté de ses voisins, qui
méprisent à ce point même le droit de la guerre, qui commet des crimes de
guerre? Je crois que la réponse est non.
> Un nouveau train de sanctions est évidemment envisageable. À chaque fois, les sanctions sont calibrées, sont proportionnées. Le but n'est pas de sanctionner pour sanctionner. Le but est de faire changer de comportement la Russie et que la population russe comprenne qu'elle a beaucoup plus à perdre et rien à gagner à poursuivre cette guerre. On voit bien que la mobilisation partielle décrétée par Vladimir Poutine, quand bien même il prétend qu'il n'y a pas de guerre mais juste une opération spéciale, a fait fuir beaucoup de jeunes Russes. Des centaines de milliers ont quitté la Russie depuis quelques jours. On voit bien qu'il y a des interrogations qui s'expriment, même publiquement, en Russie. Il est important que ce message soit clair vis-à-vis du peuple russe. Il y a un moyen que cette guerre s'arrête et que les troupes russes se retirent. S'il y a une défaite de la Russie, il n'y a simplement plus de guerre. S'il devait y avoir une défaite de l'Ukraine, il n'y aurait plus d'Ukraine.
Bernard Guetta
> Je crains qu'on se dirige vers un affrontement
entre la Russie de Poutine et les démocraties, affrontement qui semble de plus
en plus évident.
> Poutine a nommé commandant en chef des opérations en Ukraine l'homme qui a rasé Alep en Syrie, désormais chargé de détruire l'Ukraine sous les bombes. On est à un tournant de cette guerre : est-ce que les Européens vont laisser faire la Russie ?!
> Au cœur de l’Europe, la tentation est aujourd’hui forte de reconstruire le mur aux frontières mêmes de la Russie dans l’espoir de fermer les portes à ce qui ne pourrait être qu’un empire du mal destiné à le rester. C’est là l’œuvre de M. Poutine.
> Une fois leur victoire scellée, l’Ukraine et ses alliées occidentales, les Démocraties, auront un choix à faire. Elles pourront soit répéter l’erreur du Traité de Versailles soit se souvenir du succès de la main tendue à l’Allemagne en 1947.
> [Opinion: Après la guerre]
L’Ukraine, les Occidentaux et la démocratie l’emporteront. Quoi que fasse ou ne
fasse pas M. Poutine, malgré ses crimes de guerre et ses menaces nucléaires,
malgré ses bombardements des villes ukrainiennes et la violence de sa
répression en Russie même, il ne peut plus gagner cette guerre parce que ses
troupes sont démoralisées et reculent sur tous les fronts, que ses ressources
s’amenuisent, que sa « mobilisation partielle » a ouvert une crise
politique, que ses alliés deviennent circonspects, que l’Asie centrale
s’émancipe à la faveur du bourbier dans lequel il s’est plongé et que son
premier cercle panique et se déchire publiquement.
Une fin de règne s’est ouverte à Moscou mais pour limiter les souffrances,
chaos et dangers dont elle est porteuse, pour que la page se tourne au plus
vite et qu’enfin les armes se taisent, il faut accélérer la défaite de ce
dictateur aux abois et simultanément proposer à la Russie un avenir de paix et
de coopération.
Il faut, d’une part, livrer plus d’armes et plus vite à l’Ukraine et, de
l’autre, jeter les bases de l’après-guerre car, une fois leur victoire scellée,
l’Ukraine et ses alliés auront un choix à faire. Les Démocraties pourront soit
répéter l’erreur du Traité de Versailles soit se souvenir du succès de la main
tendue à l’Allemagne en 1947. Elles pourront ou bien vouloir punir la Russie
comme elles avaient puni l’Allemagne en 1918 ou bien l’intégrer au front des
Démocraties comme elles avaient su le faire avec l’Allemagne de l’Ouest.
Dans un cas, les Démocraties avaient semé les graines du ressentiment et
contribué par-là à l’essor du nazisme puis au déclanchement de la Deuxième
guerre mondiale. Dans l’autre, elles avaient permis l’affirmation d’une
démocratie si enviable que le camp de la liberté en avait été renforcé et que
les Allemands de l’Est avaient fini par faire tomber le mur.
Entre la cécité et l’intelligence, entre la vengeance et la réconciliation,
l’Ukraine et ses alliés tendront vers le choix à faire, celui de l’avenir, mais
encore faut-il y préparer les esprits dans chacun des deux camps. Parce que
leur victoire approche, c’est dès maintenant que les Démocraties doivent jeter
les bases de l’après-guerre en sachant dire aux Russes sept choses
essentielles.
La première est qu’ils devront verser des indemnités de guerre à l’Ukraine pour
la vie de chacun de ses fils et chacun de ses biens détruits et qu’ils le
devront d’autant plus que leurs ressources naturelles le leur permettront.
La deuxième est que nous les considérons comme Européens car ils le sont par
leur géographie et plus encore par leur culture, leur Histoire et leur
séculaire appartenance au concert des nations européennes.
La troisième est qu’aucun des pays occidentaux n’occupe ou n’entend annexer un
seul centimètre carré du territoire russe et que si l’Alliance atlantique s’est
étendue à l’Est, c’est parce que les anciens satellites et ex-terres de
l’empire aspiraient à la protection de l’Otan contre une Russie qui n’a jamais
rien fait pour les rassurer.
La quatrième est que les affinités électives de la Russie sont européennes et
non pas chinoises et que la vassalisation de la Russie par la Chine serait tout
aussi dommageable aux Russes qu’à l’Union européenne.
La cinquième est que plus durera l’agression contre l’Ukraine, plus la
Fédération de Russie ira à un fractionnement auquel l’Union européenne n’aurait
pas plus intérêt que les Russes tant l’apparition de micro-Etats
théocratico-mafieux dans le Caucase et l’instauration d’un protectorat chinois
sur la Sibérie nuiraient à tout notre continent.
La sixième est que nos économies, nos ressources et nos capacités sont
complémentaires mais que nous ne pourrions fonder une coopération que sur la
pleine et entière reconnaissance des frontières internationales ; le
respect de la souveraineté des nations ; la liberté de leurs alliances
politiques et militaires et des garanties de sécurité réciproques.
Quant à la septième chose à dès maintenant dire aux Russes, elle est que nous
les savons muselés par la répression mais aspirant à la liberté car il n’y a
pas de peuple pour préférer l’arbitraire du pouvoir à la sécurité du droit.
Pour notre continent, ce sont là les sept piliers de la sagesse mais ne nous
faisons pas d’illusions. Autant les six premiers messages sur la culture
commune, les intérêts communs et la nécessité de ne pas laisser la Chine
diviser l’Europe seront relativement faciles à faire passer, autant le septième
ne le sera pas.
Il ne le sera pas plus en Pologne et dans les Etats baltes qu’en Ukraine parce
que les souvenirs de l’Empire et de l’URSS y sont évidemment vifs, que les
exactions auxquelles l’armée russe se livre aujourd’hui viennent les raviver
cruellement et que l’Europe centrale soupçonne l’Europe de l’Ouest d’avoir
toujours voulu s’entendre avec la Russie sur son dos.
Au cœur de l’Europe, la tentation est forte de reconstruire le mur aux
frontières mêmes de la Russie dans l’espoir de fermer les portes à ce qui ne
pourrait être qu’un empire du mal destiné à le rester. C’est là l’œuvre de M.
Poutine. Non content d’avoir brisé toute opposition en Russie et porté la mort
et les destructions en Ukraine, il a fait oublier qu’en 1990, aucun Russe
n’avait souhaité opposer la force à l’éclatement de l’empire, que c’est Mikhaïl
Gorbatchev, un Russe, qui avait fait souffler le vent de la liberté sur l’URSS
et que face à la possibilité du changement, les Russes l’avaient accéléré et
non pas repoussé.
Rien ne ressemble aujourd’hui plus aux jeunes de Paris ou Berlin que ceux de
Saint-Pétersbourg ou Moscou. La jeunesse russe n’est nullement amoureuse de la
dictature et friande de guerres. C’est avec elle que nous pourrons construire
une paix durable en Europe mais pour réussir ce pari, c’est sans plus attendre
qu’il faut penser l’après-guerre.
Marie-Pierre Vedrenne
> Ce vote [d’un instrument anti-coercition] est
une grande victoire pour le Parlement et le groupe Renew Europe, ainsi qu’une
étape importante pour l'avenir des politiques commerciales de l'UE. Nous avons
besoin d'un tel instrument pour disposer d'une boîte à outils solide, et de
moyens convaincants pour dissuader les menaces économiques. Nous ne voulons pas
d'une guerre commerciale. Nous privilégierons toujours le dialogue et les
négociations. Mais si cela échoue, nous pourrons réagir et défendre nos
intérêts par des contre-mesures efficaces