Voici une sélection, ce 15 septembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Nous allons réformer le lycée professionnel.
Cette grande transformation, notre jeunesse et notre pays en ont besoin.
Réformer les lycées professionnels en donnant plus de marges de manœuvre aux
établissements pour innover et proposer des formations mieux adaptées aux
besoins des élèves et du pays, c'est ce que nous allons faire. Pour aider notre
jeunesse à réussir.
Trop souvent, le lycée professionnel a été stigmatisé et perçu comme une
filière subie. Pour un tiers de nos lycéens, il est en réalité l’exact opposé,
un lieu de choix : de choix de métiers, de choix de vies.
> Je crois à l’apprentissage.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Je le sais, cette rentrée se déroule dans un
contexte d’inquiétudes pour les Français, nos collectivités et nos entreprises
qui subissent la hausse des prix de l’énergie. Nous avons un objectif :
continuer à vous protéger.
Sans l’action du Gouvernement, les prix du gaz et de l’électricité
connaîtraient une hausse de 120% en 2023. Nous la limitons à 15% en prolongeant
le bouclier tarifaire. Cet écart ne sera pas reporté sur les factures des
Français, mais pris en charge par l’Etat.
La hausse des prix de l'énergie affecte prioritairement les ménages les plus
modestes. Un chèque énergie de 100€ ou 200€ en fonction des revenus sera versé
à 12 millions de foyers d’ici la fin de l'année. Une fois de plus, nous faisons
le choix de la protection des Français.
Nous pouvons économiser 10% de notre consommation énergétique. État,
collectivités, entreprises, c’est par la mobilisation de tous les Français que
nous y arriverons. Chaque geste compte !
> Face à l’augmentation des prix de l’énergie, l’unité européenne sera au rendez-vous. La France protègera nos concitoyens et soutiendra toutes les initiatives permettant de lutter contre la spéculation et faire baisser les prix de l’énergie.
> Les départements sont au cœur de la vie des Français. Essentiels au dynamisme des territoires, ils seront indispensables pour atteindre le plein emploi.
> Avancée majeure avec l’adoption d’un salaire minimum pour chaque pays de l’Union européenne. C’était un engagement du président de la République lors de la présidence française de l’UE: que les citoyens européens vivent dignement de leur travail. L'Europe sociale n'est pas un slogan, mais une réalité.
> [Discours] Avec la
réouverture du site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France, le fil de
l’Histoire reprend. Une histoire qui trouve ses prémices au XIVe siècle, dans
les premiers manuscrits de la bibliothèque des Valois. Une histoire qui prend
un tournant, lorsque François Ier institue le dépôt légal. Le livre et la
création appartiennent désormais à toute la Nation. Nous sommes en 1537.
Depuis, chaque époque a apporté sa pierre à l’édifice de la Bibliothèque
nationale de France. Colbert en fait un outil au service de la grandeur du Roi,
étoffe considérablement ses collections et l’installe au coeur de Paris, rue
Vivienne. Quelques années plus tard, l’abbé Bignon ouvre la bibliothèque au
public, l’organise et l’installe entre les murs où nous nous trouvons. Nous
sommes en 1721. Puis, les siècles passent. A la Révolution, la Bibliothèque devient
nationale et les collections s’enrichissent considérablement. Au XIXe siècle,
elle devient peu à peu le sanctuaire de la langue française, à travers le
recueil des manuscrits de grands écrivains. Avec Victor Hugo, une longue
tradition de don commence.
Au XXe siècle, la nécessité frappe : il faut un lieu à la hauteur des
collections, des attentes du public et de la culture de notre pays. François
Mitterrand lance le projet de ce qu’il appelle « la plus grande et la plus
moderne bibliothèque du monde ». A la suite de la mission confiée à l’historien
André Chastel, Jack Lang propose alors de faire « d’une pierre deux coups : la
bibliothèque des livres à Tolbiac, un grand centre d’histoire de l’art à
Richelieu. La Bibliothèque nationale de France aura dorénavant deux attaches,
de part et d’autre de la Seine, comme un pont entre Histoire et modernité.
Par la suite, la bibliothèque continue sa mue, s’adapte aux nouveaux usages et
prend le tournant du numérique. Mais dans le même temps, l’état du site Richelieu
inquiète et la décision est prise de le fermer pour le rénover.
Aujourd’hui, nous sommes en 2022, et après 12 ans de travaux, la Bibliothèque
nationale de France ouvre à nouveau ses portes dans son entièreté. Ce chantier
a été long, mais le résultat est là. (…) Le site Richelieu rénové offre aux
Français un bâtiment ouvert et accessible. Car nos livres et notre patrimoine
écrit leur appartiennent.
La salle ovale, véritable trésor national, retrouvera sa vocation originelle
d’espace ouvert à tous, en accès libre et gratuit. Le nouveau musée de la
Bibliothèque nationale de France raconte l’histoire intellectuelle et
culturelle de notre pays. Quant au jardin Vivienne, il offrira un nouveau
regard sur notre patrimoine.
Ce site Richelieu conserve 22 millions de documents, comme autant de portes
d’entrée vers le savoir. Il ouvre des salles de recherche et forme, avec
l’Institut national de l’Histoire de l’Art et l’ École des chartes, une des
nouvelles places fortes de la connaissance, de la transmission et de la culture
dans notre pays.
La Bibliothèque nationale de France est un lieu riche de multiples facettes.
C’est d’abord un patrimoine exceptionnel. On y conserve les trésors
inestimables de notre Histoire, de notre science et de notre littérature. Ce
patrimoine, nous devons le donner à voir, à consulter et continuer, comme vous
le faites, à l’exposer.
C’est ensuite un lieu de mémoire. Ici, on conserve une trace de tout, sans
juger, sans hiérarchie. C’est la curiosité du lecteur qui le guide et le
conduit à se forger, ouvrage après ouvrage, sa propre conviction. Et cette
mémoire universelle n’est pas seulement celle des livres et des manuscrits.
C’est aussi celle des images, des estampes, des cartes, des photographies et
même des contenus numériques. Tout trouve sa place à la BnF.
C’est aussi un lieu de recherche, bien sûr. Ici, on vient apprendre et
confronter les savoirs. Des générations d’étudiants et de chercheurs ont
arpenté ces murs, ces rayons et ces tables de travail. Ils y reviendront, dans
quelques jours, et nous nous en réjouissons.
C’est enfin un modèle d’innovation. La bibliothèque nationale de France montre
depuis 1997, et le lancement du portail Gallica, la voie vers la numérisation
de masse, le partage des ressources. Aujourd’hui, la BnF est aussi une des
premières institutions numériques de France.
Enfin, et j’y tiens, je dirais que la Bibliothèque nationale de France a un
rôle d’ouverture et d’émancipation. La lecture publique et l’étude sont des
clés pour toute démocratie éclairée. C’est dans les livres que se trouvent les
questions, les réponses et les savoirs qui aident à la construction de chaque
citoyen. C’est dans les bibliothèques que naît et grandit l’esprit critique. Le
devoir de la Bibliothèque nationale de France, et, à travers elle, de toutes
les bibliothèques de France, est de rendre les livres et le patrimoine écrit
accessibles à tous, d’aller vers les publics les plus éloignés de la lecture et
de s’adapter à chacun.
Décloisonner, partager, transmettre : c’est le sens du projet Richelieu. C’est
bien aussi notre vision pour le livre et pour la culture. Nous avons fait de la
lecture une Grande Cause nationale, et agi avec force pour le livre. La mise en
œuvre du « plan bibliothèques », en lien étroit avec les collectivités, s’est
traduite par l’extension des horaires d’ouverture, l’augmentation de l’offre de
services aux lecteurs et un effort de formation des professionnels. Le Pass
culture a été étendu à tous les jeunes de 15 à 17 ans et facilite l’accès de
chacun aux livres. C’est même son premier usage.
Nous devrons aller plus loin. Nous devrons poursuivre cet effort et apporter un
soutien renouvelé à tous les acteurs qui contribuent au développement de la
lecture. Nous allons achever la mise en œuvre du « plan bibliothèques », en
cherchant à conquérir de nouveaux publics.
Nous allons améliorer les conditions d’accès aux livres pour les personnes
handicapées et bâtir une politique culturelle inclusive. Nous continuerons
notre effort en faveur de la langue française, qui fait partie intégrante de
notre patrimoine et mènerons à bien le projet de la Cité internationale de la
francophonie à Villers-Cotterêts. Nous allons continuer d’adapter l’offre
culturelle aux nouveaux usages, aux nouvelles technologies et à l’intelligence
artificielle. La mise en œuvre du dépôt légal numérique marquera une étape clé
pour la conservation moderne de la création. (…)
Face aux changements et face aux crises, il pourrait paraître tentant voire
rassurant de se replier sur soi. Je dirais même que certains nous y poussent.
Je crois au contraire, que l’heure est au dialogue, à l’échange, à la
construction commune. Notre société est à l’image de cette bibliothèque,
diverse, plurielle, débordante de créativité et d’idées.
Au cœur de ces livres se trouvent bien des chemins pour comprendre et agir pour
la société de demain. Je suis convaincue qu’il en est de même pour chacune et
chacun de nous. Nous avons tous notre rôle à jouer, notre lecture à donner. Et
tout comme les livres ont changé le monde, nous pourrons, nous aussi, inventer
le futur, à la condition d’agir ensemble.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Discours sur la crise énergétique] Nous avons fait un choix
stratégique avec le président de la République depuis octobre 2021 qui est de
protéger nos compatriotes contre l’augmentation du prix de l’électricité et du
prix du gaz.
Nous avons donc mis en place un bouclier tarifaire, nous avons anticipé
l’augmentation des prix, nous avons anticipé davantage que nos partenaires
européens, la Première ministre l’a rappelé, et nous avons anticipé avec
efficacité. La preuve en est que nous avons le niveau d’inflation le plus
faible de tous les pays de la zone euro.
Ce choix évidemment, il a un coût. La prolongation du bouclier tarifaire que
vient
d'annoncer la Première ministre coûtera 16 milliards d'euros en 2023. Pour être
tout à fait précis, 11 milliards d'euros pour le gaz, 5 milliards d'euros pour
l'électricité. Pour être encore plus précis, ces 16 milliards d'euros, c'est le
coût net. La réalité du chiffre brut, c'est 45 milliards d'euros. Mais nous
retranchons de ces 45 milliards d'euros le mécanisme dont vient de parler
Élisabeth Borne, puisque nous avons mis en place un mécanisme de marché qui existe
en France, que nous souhaitons voir étendu à tous les pays européens, qui
oblige les énergéticiens à reverser le montant de la rente qu'ils touchent au
titre de la flambée de ces prix de l'énergie.
Ce mécanisme français, il est efficace et nous permet de financer très
largement ce bouclier tarifaire sur l'électricité et sur le gaz. Et comme l'a
indiqué le président de la République à la suite de son entretien avec le
chancelier Scholz, nous souhaitons qu'il soit étendu au niveau européen et nous
nous réjouissons des annonces qui ont été faites en ce sens par la présidente
de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le chèque exceptionnel dont vient de parler la Première ministre coûtera, lui,
1,8 milliard d'euros. Il est déjà budgété en 2022 et il permettra de soutenir
largement les ménages les plus modestes, avec un ciblage précis correspondant à
ce qui a été indiqué par le président de la République.
Je rappelle de manière plus générale que le soutien global que nous avons
apporté à nos compatriotes, aux entreprises pour faire face à cette flambée des
coûts de l'énergie, gaz et électricité, nous situe dans la moyenne des pays
européens.
La France va dépenser en 2022 2,2 % de sa richesse
nationale, son PIB, pour protéger nos compatriotes et protéger nos entreprises.
En Italie, c'est 2,3 % du PIB, au Royaume- Uni, c'est 3,2 % en incluant les
annonces qui viennent d'être faites par la nouvelle Première ministre. En
Allemagne, c'est 1,3 % pour le moment. Mais vous savez qu'il y a des annonces
supplémentaires qui ont été faites par le chancelier Scholz. Pour des coûts
comparables, la France a donc des résultats remarquables avec un niveau d'inflation
de 5,3 à comparer avec la moyenne de la zone euro, près de 4 points supérieurs,
9,1 % de niveau d’inflation moyen dans la zone euro.
Nous voulons également, la Première ministre l’a souligné, cela me paraît
totalement essentiel, protéger nos entreprises ; c’est-à-dire protéger notre
capacité de production. Nous ne voulons pas avoir des PME, des très grandes entreprises
qui ferment les portes ou qui ralentissent brutalement leurs productions parce
que leur facture d’énergie serait trop coûteuse. Et nous avons là 3 cas de
figures auxquels nous voulons apporter des réponses bien précises.
Vous avez d’abord 1,5 million d’entreprises qui sont des PME, qui ont un
chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros, qui ont moins de 10
salariés, ces entreprises ont accès aux tarifs réglementés de l'électricité,
avec le bouclier tarifaire à 4 %, elles
continueront à bénéficier de cet accès aux tarifs réglementés. Je le redis,
cela concerne 1,5 million d'entreprises.
Vous avez ensuite des PME plus importantes qui ont accès à l'aide à 2 millions
d'euros sur la base de critères dont j'ai déjà dit qu'ils étaient beaucoup trop
complexes. Nous mettrons en place les nouveaux critères à compter du 1er
octobre. Toute PME dont le chiffre d'affaires comprend au moins 3 % au titre de
ses factures énergétiques aura accès à cette aide jusqu'à 2 millions d'euros
dès lors que ses bénéfices ont baissé sur la durée d'un mois. Et je dis à
toutes les PME qui auraient perdu de l'argent au cours du mois de juillet, du
mois d'août, au cours des mois passés qu'elles peuvent refaire la demande
auprès du Guichet de la direction générale des finances publiques pour avoir
accès à ce soutien de manière simplifiée à compter du 1er octobre.
Enfin, il y a les énergo-intensives, c'est-à-dire les entreprises qui dépensent
encore beaucoup plus en factures d'énergie que les 3 % du chiffre d'affaires et
qui peuvent avoir accès à une aide jusqu'à 50 millions d'euros. Ce sont des
entreprises comme Aluminium Dunkerque, Arc, à Duralex ; ce sont les imprimeurs,
c'est le secteur de la chimie, c'est le secteur de l'acier. Il faut revoir de
fond en comble le dispositif européen qui est trop complexe. Et là, ce ne sont
pas des petits ajustements qu'il faut faire, il faut véritablement revoir de
fond en comble un dispositif dont nous avions dit dès l'origine qu'il était
trop complexe et qui aujourd'hui ne fonctionne pas. Nous sommes en discussion
avec la Commission européenne. Nous souhaitons que ces discussions aboutissent
avant la fin de l'année 2022, parce qu'il y a urgence pour ces entreprises qui
consomment beaucoup d'énergie.
Je rappelle également qu'il faut agir dans la durée. Ce qui veut dire que tant
que les prix de l'énergie resteront élevés, le guichet pour les entreprises
restera ouvert, y compris au-delà du 31 décembre 2022.
En conclusion, je voudrais, à la suite de la Première ministre, indiquer à quel
point il est essentiel de maintenir ce soutien pour éviter d'ajouter une crise
économique à une crise énergétique. Nous avons de bons résultats sur la
croissance en 2022, 2,7% envisagés.
Nous avons une croissance positive envisagée pour 2023 avec 1%. Il est essentiel
de protéger non seulement pour nos compatriotes mais aussi pour la croissance
de nos entreprises, la prospérité et la création d’emploi.
> Comme vous le savez, nous voulons, avec le président de
la République et avec la Première ministre, Elisabeth Borne, que l'ensemble des
entreprises qui le peuvent, protègent nos compatriotes contre l'augmentation
des prix et contre l'inflation. Et nous préférerons toujours que ces mesures
vont directement dans la poche des Français.
Je me réjouis donc que la Fédération bancaire française ait proposé ce matin de
limiter les tarifs bancaires pour 2023. Je pense que c'est important pour nos
compatriotes, important pour leurs clients.
Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que certaines
banques françaises vont geler leurs tarifs bancaires sur l'ensemble de l'année
2023 pour des services très courants, comme par exemple la carte bancaire. Cela
veut dire également que toutes les banques ont pris l'engagement de ne pas
augmenter leurs tarifs bancaires de plus de 2 % sur l'année 2023.
Il y a eu un bouclier énergétique. Nous mettons donc en place un bouclier sur
les frais bancaires qui n'augmenteront pas de plus de 2 % sur l'année 2023. Et
je tiens à remercier une nouvelle fois les banques françaises pour cet
engagement pour le pouvoir d'achat de nos compatriotes.
Enfin, les banques françaises ont pris un dernier engagement auquel j'attache
beaucoup d'importance, et sur lequel nous avons beaucoup travaillé depuis
plusieurs années : les offres spécifiques, sur la protection des publics
les plus fragiles.
Aujourd'hui, le maximum de frais bancaires qui peut être supporté par les
publics fragiles, c'est 3 euros par mois. C'est ce qui est fixé et défini
aujourd’hui.
Les banques se sont engagées à ramener ces frais bancaires maximaux de 3 euros
pour les publics fragiles à 1 euro par mois. C'est un effort aussi que je tiens
aussi à souligner et qui me paraît particulièrement important dans cette
période de difficultés de pouvoir d'achat et d'augmentation des prix. Une
nouvelle fois, je tiens à remercier la Fédération bancaire française pour son
engagement.
Cela fait des semaines que nous travaillons ensemble là-dessus. Je pense que
les propositions qui nous ont été faites sont de bonnes propositions utiles et
protectrices pour nos compatriotes.
> [Discours sur la stratégie nationale pour le Cloud]
Chacun doit bien comprendre – et je m'exprime cette fois
comme ministre de l'Économie – que les données sont le nouvel or noir
économique et que c'est à partir de ces données que se crée la richesse, à
partir de ces données que se crée l'indépendance, à partir de ces données que
se crée l'innovation.
Plus vous avez de données, plus vous alimentez votre intelligence artificielle,
plus vous pouvez avoir demain une intelligence artificielle performante. Or,
comme l'intelligence artificielle est probablement un des grands moteurs de
l'économie de demain et un des grands moteurs de la souveraineté, maîtriser ses
données, c'est maîtriser l'avenir.
Maîtriser ses données, c'est maîtriser la prospérité économique. Tous ceux qui
laissent filer leurs données laisseront filer leur prospérité, leur
souveraineté et leur indépendance. Donc je crois que chacun doit bien prendre
la mesure de ce qui se joue.
Je regrette malheureusement ce terme de «cloud», une espèce de terme, c’est le
cas de le dire, un petit peu nuageux, insaisissable. Mais la réalité, c’est que
derrière c’est du grand concret, ce sont des installations, ce sont des
emplois, ce sont des technologies, et c’est la possibilité de réussir ou
d’échouer économiquement.
Donc l’enjeu est absolument considérable et nous devons en
prendre toute la mesure et accélérer pour rattraper le petit retard à
l’allumage que nous avons souvent en Europe, cher Thierry, mais que nous savons
combler dès lors que nous y mettons tous les moyens nécessaires. Et je crois
que, sous l’impulsion du président de la République, c’est ce qui a été fait
depuis maintenant cinq ans.
L’enjeu est aussi un enjeu culturel. Chacun voit bien que sur cette bataille
des données, qui est une bataille économique majeure, vous avez différents
modèles qui s’affrontent.
Vous avez le modèle américain, poussé par les grands acteurs du numérique, et
je ne dis pas ça pour l’administration de Joe Biden, je dis ça pour
l’écosystème américain. L’écosystème américain du numérique que nous
connaissons bien avec Jean-Noël Barrot, que nous avons rencontré à de multiples
reprises depuis des années, c’est, dans le fond, l’affirmation du numérique
doit signifier le retrait des Etats. C’est ça leur grande idée. La liberté est
totale ou elle n’est pas, et donc il ne doit plus y avoir de lois, plus y avoir
de règles, plus y avoir d’Etat. Le monde numérique va substituer au monde des
Etats, un monde de liberté absolue, avec tout ce que cela veut dire de
conflits, de
rapports de force, d’injustices, de révélations, de menaces.
C’est un monde, je le dis très clairement, dont nous ne voulons pas. Car un
monde sans régulation serait un monde de conflits. Et dans le conflit, c’est
toujours le plus faible qui trinque. Or nous, notre modèle de société est un
modèle qui protège les plus faibles, est un modèle qui protège ceux qui n’ont
pas forcément les mêmes richesses, les mêmes connaissances. Nous ne voulons pas
de ce modèle totalement libertaire, je crois d’ailleurs que la nouvelle
administration américaine s’en est aussi éloignée.
De l’autre côté, vous avez le modèle chinois. Alors là, c’est le modèle
radicalement inverse. C’est un modèle de prise de contrôle du numérique.
Puisque le numérique nous menace, eh bien, prenons le contrôle du numérique.
C’est ce qu’a annoncé l’administration chinoise concernant les algorithmes
d'intelligence artificielle. C’est là aussi un modèle qui ne nous convient pas.
Au milieu, vous avez un modèle d’équilibre.
Et ce qui caractérise l’Europe, ce qui caractérise cette terre alsacienne aussi
qui est au cœur de l’Europe, ce qui caractérise la France, c’est l'équilibre.
Quand je vois tant de passions dans la vie politique actuelle, je me dis que
nous nous éloignons de ce que nous sommes profondément comme peuple. Nous
sommes un peuple d’équilibre et l’équilibre, c’est ce que nous voulons aussi
pour le modèle numérique.
Comment est-ce qu’on peut le définir ? Ce modèle européen du numérique, il
repose, à mon sens, sur 3 grands piliers.
Le premier c’est effectivement la protection. Protection ne veut pas dire
protectionnisme. On nous a suffisamment reproché de travailler avec les grands
acteurs américains dans des offres dites «hybrides» pour que l’on ne nous
reproche pas le protectionnisme ? Non, nous ne sommes pas protectionnistes mais
nous voulons protéger un certain nombre de données qui sont sensibles.
Cela peut être des données de santé. Personne n’a envie que ses données de
santé soient répandues aux 4 vents. Cela peut être des données stratégiques
d’entreprises.
Personne n’a envie que les données de fabrication d’un Airbus ou d’un TGV ou
d’un satellite ou d’Ariane soient diffusées à travers toute la planète. Je
pense que ce serait un danger pour notre souveraineté. Donc, nous voulons
protéger. C’est le premier élément. C’est le cloud. C’est le sens de
l’inauguration d’aujourd’hui.
Le deuxième pilier de ce modèle c’est la régulation. Et là, je voudrais rendre
un hommage appuyé à un grand commissaire européen que nous avons la chance
d’avoir parmi nous aujourd’hui, Thierry Breton, parce que si nous sommes
parvenus à un accord sur la régulation des places de marché, la régulation des
données, la fameuse directive DSA et DMA pour avoir une concurrence équitable
sur le marché numérique, nous le devons à la volonté de deux hommes : le
président de la République française et le commissaire français à la Commission
européenne.
Protection, régulation. Le troisième pilier c’est l’innovation. Arrêtons de
dire que les Américains innovent et que les Européens régulent. Je dis, moi,
j’en ai un peu ras-le-bol d’entendre dire ça matin, midi et soir parce que
c’est totalement faux et que ça ne correspond absolument pas à notre vision de
l’avenir numérique. Nous voulons innover. Innover à la fois sur les
technologies, innover sur les semi-conducteurs.
Nous venons d’obtenir après 4 ans de batailles industrielles
considérables que Globalfounderies viennent s’installer à Grenoble avec
STMicros pour réaliser des semi-conducteurs qui seront au top du top de ce qui
se fait dans le monde en termes de finesse de gravure.
L’innovation cela veut dire aussi innover pour accélérer la lutte contre le
réchauffement climatique. Je suis très fier d'inaugurer un datacenter qui ne
consomme pas des milliers de kilowattheures pour faire tourner une
climatisation et qui a préféré une solution plus respectueuse de
l’environnement, innovante, qui passe par le refroidissement liquide qui est
moins consommateur d’énergie, plus efficace, plus respectueux de la planète.
Innover, c’est aussi faire le maximum pour lutter contre le réchauffement
climatique et conjuguer la réussite économique et le respect de
l’environnement. Ce qui est probablement le grand défi des décennies à venir.
Il y a ceux qui vous disent que ça arrive aussi à Strasbourg, qu’il faut aller
vers la décroissance : consommer moins, produire moins, se restreindre plus,
vivre moins bien.
Je sais que ces discours peuvent être entendus dans les parages. Ce ne sera
jamais le nôtre parce que je ne veux pas que mes enfants ou mes petits enfants
vivent moins bien que moi. Je ne veux pas qu'ils aient accès à des médicaments
qui soient moins performants.
Avec le président de la République, nous nous sommes fixés un défi 1 000 fois
plus difficile. Pas la décroissance, mais la croissance respectueuse du climat,
la croissance capable de conjuguer prospérité et respect de la planète.
Croyez-moi, c'est un défi autrement plus ambitieux, mais à mon avis autrement
préférable, désirable pour nos compatriotes et pour nos enfants.
Tout cela passe par la souveraineté numérique. Cette souveraineté, elle va nous
amener à avancer dans 3 directions que je mentionne très rapidement. D'abord,
si l'on veut être souverain, je le disais tout à l'heure, il ne faut pas qu'on
nous pique nos données.
Pardon de vous dire les choses aussi simplement, mais le sujet est tellement
complexe. J'ai mis des années à commencer à y comprendre quelque chose puisque
je suis davantage spécialiste de Marcel Proust que des données numériques. Mais
je m'y suis mis depuis des années.
J'ai écouté les ingénieurs et j'ai compris une chose toute
simple, c'est que pour être souverain, il ne fallait pas accepter que quelque
puissance que ce soit nous vole nos données. Je suis opposé au principe
d'extraterritorialité américain. Je l'ai toujours combattu et je continuerai à
le combattre. Je ne vois pas au nom de quoi, au nom de qui, nous accepterions
que la justice américaine puisse se saisir de données qui sont essentielles
pour notre souveraineté et pour notre indépendance.
Pour le dire plus simplement et reprendre les mots du commissaire européen,
charbonnier est maître chez soi. Donc ne venez pas toucher à nos données, elles
nous appartiennent. Et il est bon que sur le territoire national, ce soit la
loi nationale qui s'applique et pas la loi américaine. Et il serait bon que nos
partenaires européens comprennent tous unanimement que sur le territoire
européen il est bon que ce soit la loi européenne qui s’applique. Et que
personne, même une grande puissance alliée, même des amis les plus proches, ne
peuvent pas avoir le droit de saisir nos données.
C’est le sens de la labellisation SecNumCloud qui offre le niveau de garantie
le plus élevé. Et je sais que, comme il y a des interrogations sur ces données
sensibles, pour savoir quelles sont ces données sensibles, il est nécessaire de
préciser de manière administrative et rigoureuse ce que sont ces données
sensibles. Nous préciserons ce que sont ces données sensibles par voie de
circulaire dans les semaines qui viennent pour garantir à tous les opérateurs,
qu’ils soient publics ou qu’ils soient privés, la protection face au principe
d’extraterritorialité américain.
Nous apporterons ensuite, c’est le deuxième aspect de la souveraineté, un
soutien aux administrations qui ont aujourd’hui parfois un peu de mal à savoir
comment s’engager dans cette souveraineté numérique et comment avoir ce label
SecNumCloud. Je sais ,que c’est encore trop complexe. Elles auront l’appui de
la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM). Je souhaite également que
les entreprises privées s’engagent davantage dans la sécurisation de leurs
données. Et je pense qu’il faut d’abord partir sur une base volontaire. Mais je
le dis avec beaucoup de gravité, si jamais nos entreprises qui ont des données
extraordinairement sensibles ne se saisissaient pas librement de cette offre de
sécurisation de leurs données, je ne peux pas exclure que, à un moment ou à un
autre, nous en venions à une norme obligatoire pour protéger notre souveraineté
industrielle et protéger notre indépendance.
Enfin, pour animer tous ces débats, s’assurer que la filière
avance dans la bonne direction, il y a un troisième point qui est très
important, c’est qu’il y ait un lieu où se réunir, où discuter, où les
entreprises puissent échanger. Nous avons besoin d’un comité stratégique de
filière sur le numérique de confiance. Je vous annonce donc que nous créerons
un comité stratégique de filière sur le numérique de confiance.
Un tout dernier mot enfin, j’ai parlé de souveraineté numérique, je suis
également ministre de la souveraineté industrielle. Et vous voyez bien que les
deux vont ensemble. Je redis à quel point le cloud n’est pas une notion
éthérée, que derrière c’est de l’inox, de l’aluminium, du béton, des outils
technologiques, des infrastructures et donc de l’industrie.
La reconquête industrielle reste une priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron,
comme elle a été une priorité au cours du quinquennat passé, avec des résultats
concrets puisque pour la première fois depuis 20 ans nous créons plus d’usines
que nous en fermons et nous avons un solde net de création d’emplois
industriels qui est positif.
Mais pour que cette reconquête industrielle s'accélère, il faut là aussi
remplir des conditions qui sont simples mais exigeantes.
La première, c’est de gagner la bataille culturelle. On parle beaucoup de
formation, de qualification, voilà, quand je parle à Michel ou que je parle à
ses ingénieurs, et je peux aller n’importe où dans n’importe quelle usine de
France, dans n'importe quel secteur industriel, on dira la même chose. Nous ne
trouvons pas les compétences, ça peut être un soudeur, ça peut être un
technicien, ça peut être un ingénieur. Et pourquoi est-ce qu'on ne trouve pas
ces compétences ? Ce n'est pas uniquement que les CFA ne feraient pas bien leur
travail. Ce n'est pas vrai. Les CFA font leur boulot, les entreprises font leur
boulot, les départements font leur boulot, les régions font leur boulot. Mais aujourd'hui,
l'image de l'industrie reste encore trop datée, pour ne pas dire dégradée.
Il faut gagner la bataille culturelle sur l'emploi
industriel pour montrer que ça n'a rien à voir avec ce que c'était il y a
quelques décennies et que s'engager dans l'industrie, c'est réussir sa vie
professionnelle.
Le deuxième combat qu'il faut mener, c'est celui sur l'innovation, le maintien
du crédit impôt recherche, le maintien de toutes ces aides qui permettent
aujourd'hui à la France d'être la terre la plus attractive en Europe pour les
investissements étrangers.
Enfin, il y a un troisième point et je voulais le mentionner parce qu’il fait
l'actualité économique aujourd'hui, c'est continuer à baisser les impôts de
production qui pèsent sur l'industrie. J'ai annoncé ce matin que nous ferions
la baisse des impôts de production (CVAE) en deux temps, c'est 8 milliards
d'euros.
Donc il n'est pas illégitime de le faire en deux temps : 4 milliards en 2023, 4
milliards en 2024. Ce n'est pas illégitime du point de vue des finances
publiques, car, ministre de la Souveraineté industrielle, je suis aussi ministre
des Finances. Ce qui permet de garder le bon équilibre entre la baisse des
impôts qui est indispensable, surtout les impôts de production et le
rétablissement des finances publiques qui est tout aussi indispensable. J'ai
donc proposé à la Première ministre, au président de la République, de faire
cette baisse d'impôts en deux temps. Elle sera faite en deux temps, mais pardon
de le dire avec autant de simplicité, elle sera faite et cette baisse sera
inscrite dès le budget 2023. Nous inscrirons la baisse de 23 et de 24 pour
qu’il y ait une trajectoire. Et a tous ceux qui doutent, tous les Saint Thomas
de l’économie, qui vous disent : mais ils ne le feront jamais. On peut nous
faire tous les reproches, mais certainement pas le reproche de ne pas tenir notre
parole du point de vue de la baisse des impôts.
Cette majorité et le président de la République avaient
promis en 2017, que nous ramènerions l’impôt sur les sociétés de 33,3 à 25 en
2022, et contre vents et marées, malgré les tempêtes, malgré le Covid, malgré
la crise de l’inflation, nous avons tenu parole.
Donc quand je dis et que j’affirme que nous baisserons les impôts de production
à nouveau, et que nous supprimerons totalement la CVAE, non pas en un an mais
en deux, je pense qu’on a tous raison de me croire et de croire la parole du
Président de la République.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Engagement du Gouvernement pour la sécurité de
nos compatriotes juifs: sur les 6 premiers mois de l’année, les actes
antisémites ont baissé de 25%. Ne baissons pas notre vigilance.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> [Inauguration du supercalculateur EXA1] Sa
puissance est parmi les 10 meilleures au monde. C’est l’assurance d’avoir une
dissuasion nucléaire crédible et fiable.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Je crois que oui, parce que cette réforme est
essentielle. Le système de retraite n'est pas équilibré financièrement. Le
Conseil d'orientation des retraites (COR) évoque un déficit dès 2023, à 12,7
milliards d'euros en 2027 et à presque 20 milliards en 2030.
Nous sommes ouverts à toutes les hypothèses, que ce soit le recul de l'âge
légal de départ à la retraite, l'accélération de la réforme de 2013-2014 qui
consiste à augmenter la durée de cotisation. Nous ne voulons pas une
augmentation de cotisation ou une aggravation de la dette ou du déficit.
Il faut faire la réforme, de la manière la plus efficace, pour que l'engagement
du chef de l'État soit tenu, avec une première application en 2023.
> [Le bouclier énergétique] c'est de l'argent, c'est la difficulté que l'on a à tenir les déficits et donc la dette. Donc il faut savoir être raisonnable. Nous gardons un acquis de croissance qui est solide, une économie qui résiste ;
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> [réforme de l’enseignement professionnel] Une
ambition nouvelle pour assurer l’avenir scolaire et professionnel des jeunes.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> La France est en retard dans le développement
des énergies renouvelables. On va accélérer sur deux grands types d’énergie :
le photovoltaïque et l’éolien off-shore avec un projet de loi qui sera présenté
fin septembre.
> L’engagement attendu par le gouvernement, c’est 10% d’économie d’énergie. Cela ne vaut pas que pour l’hiver qui arrive, c’est quelque chose auquel il faudra s’habituer pour diminuer notre empreinte CO2.
> [Rénovation thermique] L’automne sera l’occasion, dans le cadre de la planification écologique, de la présentation d’un dispositif pour les bâtiments publics, le pendant de MaPrimRénov.
> [Prix du gaz et de l’électricité] Le gouvernement ne fixe pas les prix, son rôle est de limiter la hausse. Nous serons le pays d’Europe dans lequel le bouclier tarifaire sera le plus puissant.
> Bois, soja, café, huile de palme : il sera bientôt interdit d'importer des produits issus de la déforestation. Je salue ce vote du parlement européen, il s’agit d’une avancée considérable pour le climat et la protection des forêts. L’Europe est au rendez-vous de l’écologie en actes.
> L’incantation à dire : «faisons une loi de décentralisation» compte moins que de dire: «nous avons un sujet sur le logement, sur l’aménagement, sur la péréquation, etc.».
> Prendre les choses par le petit bout de la lorgnette en parlant du barbecue, du jet, du green du golf… C’est opposer les Français en faisant de l’écologie du buzz.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La mobilisation collective pour la sobriété énergétique nous
concerne tous. Le 10 octobre, nous lancerons la campagne de communication «
Chaque geste compte » pour mobiliser les Français qui peuvent agir à leur
niveau pour la sobriété.
> Trois maîtres-mots pour finaliser le Plan sobriété: concertation, partage de bonnes pratiques et responsabilité. En faisant le choix de la sobriété choisie, nous pouvons éviter des mesures plus contraignantes.
> Avec le projet de loi Energies renouvelables, nous accélérons la sortie de la France des énergies fossiles. Objectif : lever les freins au développement des ENR, en maintenant à haut niveau nos exigences environnementales.
> [Energies renouvelables] Nous devons aller plus vite en levant les barrières réglementaires, sans renier nos exigences environnementales.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> De 123 euros à 184 euros par mois. Pour les parents
qui élèvent seuls leur enfant, dès cet automne, l'allocation de soutien
familial augmente de 50%.
> La question de la fin de vie doit être discutée avec tous les Français. Faut-il autoriser l'euthanasie, renforcer les soins palliatifs ? Les citoyens et les professionnels débattront dès le mois d'octobre dans le cadre de la convention annoncée par le Président de la République.
> [Réforme des retraites] Les modalités opérationnelles, à commencer par les modalités législatives, ne sont pas à ce jour connues. Toutes les pistes sont à l'étude, y compris la piste qui nous conduirait à proposer une réforme à travers le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cette éventualité n'exclurait pas qu'il y ait une concertation large de l'ensemble de la société civile et des partenaires sociaux.
> [Budget] Il reste du temps pour la concertation avant la présentation des textes budgétaires qui n'aura lieu que le 26 septembre lors du conseil des ministres. La volonté du gouvernement est de travailler avec les oppositions et la majorité en amont, de co-construire ce qui peut l'être, sans renier les grands principes fondamentaux qui sous-tendent le mandat du président de la République, c'est-à-dire pas de hausses d'impôts et pas d'augmentation de la dette.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> La boussole, c'est qu'on continuera à protéger les Français. (…) Nous
passerons le pic en 2023 et l'inflation diminuera, c'est le consensus des
hypothèses.
> Si on ne faisait rien, les Français verraient leur facture d'électricité et de gaz augmenter de 120%. Regardez en Allemagne, où la facture d'électricité de gaz a été multipliée quasiment par trois cette année.
> 12 millions des foyers les plus modestes toucheront à la fin de l'année un nouveau chèque énergie de 100 à 200 euros. On va préciser les choses de manière plus intelligible pour tout le monde et relayer les barèmes. Ce dispositif se fonde sur les déciles de revenu, en tenant compte du revenu fiscal de référence et du nombre d'enfants. Par exemple, un couple qui gagne 3 000 euros net à deux et qui a deux enfants bénéficie de l'aide.
> Évidemment, les personnes qui vivent en HLM seront concernées par le bouclier tarifaire gaz et électricité. Il n'y a pas de doute sur ce sujet.
> Les très petites entreprises, qui ont un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros et qui ont moins de 10 salariés, ont le bouclier tarifaire. Pour les entreprises un peu plus grosses qui consacrent plus de 3% de leur chiffre d'affaires à son électricité ou son gaz, une aide exceptionnelle jusqu'à 2 millions d'euros peut leur être accordée. On a simplifié drastiquement les critères pour cette aide qui existait déjà en 2022. Pour les entreprises dont le cœur de production repose sur une énorme consommation d'énergie, comme le secteur de la verrerie ou de l'aluminium, les aides ont également été simplifiées et peuvent aller jusqu'à 50 millions d'euros. L'objectif est d'éviter que les entreprises arrêtent leur activité.
> 30 000 des 36 000 communes bénéficient du bouclier tarifaire. Les 6 000 plus grosses communes de France peuvent, elles, bénéficier d'une aide qui prend en charge jusqu'à 70% de la hausse des coûts de l'énergie grâce à un filet de sécurité de 430 millions d'euros voté cet été. (…) L'État ne peut pas prendre en charge l'intégralité des factures de l'intégralité des collectivités locales. Ça va nécessiter un certain nombre d'efforts, on fait tous des efforts.
Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du
Logement)
> [Discours: «Construire ensemble les quartiers de demain»]
Transformer la ville, c’est changer la vie. Voici la mission de cette belle
agence qu’est l’ANRU [Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine].
I - Une agence qui depuis sa création en 2004 a beaucoup évolué avec l’objectif
constant d’accompagner les projets urbains pour que nos quartiers soient
transformés en profondeur.
Cette transformation, elle est attendue et elle est légitime.
La politique du renouvellement urbain est une politique du temps long. Comme
vous tous, je connais les problématiques : quel que soit l’engagement qui
est le vôtre pour faire en sorte de compresser le temps, les projets peuvent se
heurter à des difficultés opérationnelles. La politique de la ville n’est pas
une « politique du claquement de doigts ».
Mais malgré ces difficultés, cette transformation elle est déjà en cours.
Je le dis comme je le pense : le bilan de l’ANRU est un bilan dont nous
pouvons collectivement être fiers.
Avec des projets qui changent concrètement la vie des habitants. Avec une
méthode partenariale qui s’appuie sur les forces vives de nos territoires, de
l’Hexagone et de l’Outre-mer.
Le premier programme national de rénovation urbaine s’est achevé. Beaucoup
d’entre vous ici ont travaillé, transpiré même, sur les projets de
transformation de ces 600 quartiers. Beaucoup d’entre vous poursuivent cette
action pour le Nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU), qui se
déploie : la quasi-totalité des 453 projets est validée. L’objectif maintenant est de permettre une
mise en œuvre opérationnelle rapide.
Cette phase opérationnelle, elle est déjà lancée grâce à la mobilisation et
l’engagement de tous les acteurs, publics et privés. Les chantiers ont démarré dans près de 400
quartiers. Plus de 800 opérations sont d’ores et déjà achevées. De la démolition de logements inadaptés à la
réhabilitation, en passant par la création de nouveaux équipements publics, ce
sont autant d’occasions d’améliorer le cadre de vie des habitants.
C’est très concret, l’ensemble des travaux de réhabilitation et de construction
de logements neufs, uniquement en quartier ANRU, devraient permettre de faire économiser
environ 100M€ par an à l’échelle des ménages. C’est une étude du Centre
scientifique et technique du bâtiment (CSTB) qui le disait avant la flambée des
prix de l’énergie. Imaginez aujourd’hui…
Permettre cela, c’est faire rester les habitants, leur permettre de s’épanouir,
de s’émanciper. Ils vont avoir plaisir à
vivre dans leur quartier parce qu’ils auront droit au beau, au juste, au
durable. Ils auront un logement, un logement de qualité. Ils auront une école
dans laquelle ils ont confiance dans la réussite de leurs enfants. Une école
qui est belle, qui est écologique, dans laquelle il y aura des ilots de
fraîcheur, dans laquelle les filles ne seront pas condamnées à regarder les
garçons.
Rénover les quartiers c’est rendre les habitants fiers de leur quartier. C’est
aussi inciter de nouvelles personnes à s’y installer et donc créer les
conditions de la mixité sociale.
Je le dis souvent : le grand idéal de la politique de la ville, c’est de
donner aux habitants d’un quartier populaire la possibilité d’en partir mais
l’envie d’y rester. Cette envie de rester dans son quartier s’illustre aussi
par les chiffres. 82% des habitants des QPV se disent satisfaits de leur
commune. Mais en même temps, ils sont 84% à souhaiter des améliorations. C’est par des politiques publiques efficaces,
justes et écologiques que nous arriverons à faire prospérer cette satisfaction
et à l’amplifier pour répondre aux attentes.
II – Je vous l’ai dit, le bilan est bon, maintenant on accélère ! Les
quartiers n’ont pas le luxe d’attendre et leurs habitants non plus !
Chaque minute de mon engagement en tant que ministre sera une minute d’action
car il n’y a plus de temps à perdre. J’y mettrai toute ma force. Je souhaite même que l’on aille plus vite et
plus loin. Pour nos habitants, je le disais. Pour la planète aussi.
Face au réchauffement climatique qui se déroule sous nos yeux, ce n’est pas
comme si nous avions le choix. Le
dérèglement climatique, il y a quelques années encore – pour ne pas dire il y a
quelques mois – on pouvait le trouver dans les rapports, dans les discours,
dans la littérature, au cinéma… Il se heurtait même aux élucubrations des
climato-septiques. Nous nous demandions
alors : « quelle planète lèguerons-nous à nos petits-enfants ? ». Chacun
réalise à présent que tout cela, c’est déjà la réalité de notre
génération. Oui, notre génération est
celle qui voit le dérèglement climatique se dérouler sous ses yeux.
C’est, pour beaucoup de Français, un choc. C’est également une réalité
tangible, en particulier pour ceux qui habitent dans les quartiers
populaires. Dans ces quartiers, les
vulnérabilités sont plus grandes qu’ailleurs.
Dans ces quartiers, l’urgence environnementale croise souvent l’urgence
sociale.
Parce que la question environnementale est d’abord et toujours une question
sociale. Parce que l’empreinte carbone des 10% de Français les plus
pauvres est entre 3 à 4 fois inférieure à la moyenne nationale, mais pourtant
ce sont bien eux qui subissent le plus durement les conséquences du réchauffement
climatique.
Des conséquences multiples et insupportables :
- économiques avec les factures d’énergie qui augmentent car le logement est mal isolé.
- sanitaires avec l’exposition aux bruits et aux polluants.
Alors, je vous le dis, la ville de demain sera durable ou bien elle ne durera
pas. Il n’y aura pas d’ambition urbaine sans ambition environnementale. Face au changement climatique, nous avons des
leviers, actionnons-les.
Le NPNRU est un outil pour la transition écologique. Un outil pour que nos quartiers
s’inscrivent dans une dynamique d’excellence environnementale. Du quartier de La Duchère à Lyon avec le
renforcement de la sobriété énergétique des bâtiments aux quartiers Wolf Wagner
à Mulhouse avec l’orientation des immeubles vers les points végétalisés :
le NPNRU, c’est du concret.
Car oui, nous ne prônons pas une transformation écologique « vue du ciel » ; ce
que nous portons, c’est une transition écologique du concret, du quotidien. Une
politique de l’urbain et de l’humain, qui prend tout sa part dans le combat du
siècle. Cette ambition environnementale de la rénovation urbaine je veux la
décupler. C’est pour cela que je vous
annonce le lancement du projet « Quartiers résilients ». Une démarche nécessaire et importante pour
que nos quartiers puissent faire face aux crises environnementale et
énergétique.
Certes, les projets ANRU sont déjà performants. Un seul chiffre : 90% des
habitants bénéficiaires des projets de renouvellement urbain sortiront de la
précarité énergétique. Mais la réalité nous enjoint d’aller plus loin, car nous
savons tous que ces projets qui ont été pensés ces derniers mois seront livrés
dans plusieurs années. Nous avons une responsabilité collective pour que ces
beaux projets ne soient pas obsolètes face à l’urgence climatique.
Comment fait-on ? Il faut commencer par vous donner les bons outils à
tous, acteurs de la rénovation urbaine, et l’ANRU sera là pour ça : des
journées comme celles-ci pour valoriser ce que vous faites pour adapter les
quartiers au changement climatique, de la formation, de la mise en réseau.
Ensuite, il faut cette ambition pour tous les projets ANRU : je veux une
revue de tous les projets existants, en 2023, sous l’égide des préfets. Les
préfets, délégués territoriaux de l’ANRU, auront cet objectif clairement
fixé : que tous nos quartiers deviennent résilients, d’identifier les
actions à conduire. Ils devront
réexaminer tous les projets, car parfois, il suffit de pas grand-chose, de se
reposer les bonnes questions : est-ce que la cour de l’école que l’on
rénove sera moins bitumée ? Est-ce que la couleur de l’immeuble que l’on
réhabilite reflètera moins les rayons du soleil ?
Il faut enfin des territoires pilotes, des poissons-pilotes pour imaginer
l’avenir. Une cinquantaine de territoires seraient ciblés. L’ANRU y aura une
action renforcée :
- pour financer de l’ingénierie ou de l’animation locale ;
- pour financer des investissements complémentaires avec une enveloppe de 100M€
de l’ANRU ;
- pour mobiliser tous nos partenaires, au cas par cas, pour répondre aux
besoins qui émergeront.
Le fonds verts annoncé par la première ministre sera bien sur également l’un
des outils pour amplifier ces actions.
Le projet « Quartiers résilients » sera adossé au NPNRU afin de
profiter de la dynamique de transformation massive et profonde que j’ai
rappelée précédemment. Face à la crise sanitaire, l’abondement du NPNRU de 2
milliards d’euros en 2021 visait à répondre à ces nouveaux enjeux primordiaux. Ces
100M€ devront être l’un des outils pour amplifier encore davantage l’impact des
opérations financées par l’ANRU. Pour qu’on y soit, plus et mieux qu’ailleurs,
prêts à y affronter la crise climatique. Pour que chaque euro des 12 milliards
d’euros du NPNRU soit une petite brique pour que les habitants de nos quartiers
vivent mieux dans le monde de demain.
Les projets ANRU étaient déjà vertueux, par la qualité environnementale des
rénovations, par la rénovation des bâtiments publics, par des aménagements publics
respectueux de l’environnement. Je
veux qu’ensemble, nous allions plus loin. Je veux que l’on trouve dans ces
quartiers les meilleures innovations en matière de végétalisation, en matière
de récupération des eaux usées, de chauffage performant, ou sur tout autre
sujet qui restera à inventer pour répondre à ce que la planète nous envoie
comme signaux du dérèglement climatique.
Un quartier résilient, c’est aussi un quartier qui aide ses habitants à rester
en bonne santé, qui lutte contre la pollution, qui permet l’activité physique,
qui promet la pratique des sports de chacun, des petites filles et des petits
garçons jusqu’au seniors. Un quartier résilient, c’est un quartier qui s’adapte
à ses habitants, qui vieillissent, qui ont des enfants petits, puis plus
grands. C’est un quartier qui sait accueillir des commerces et des activités
qui vont évoluer au fur et à mesure que notre société évolue. Je veux que l’on
finance des actions innovantes, expérimentales, imaginées localement par vous,
par et pour les habitants. A juste titre, les habitants des quartiers
populaires ont une envie, et un besoin d’excellence environnementale.
III – Alors oui on accélère, mais accélérons ensemble. C’est la raison pour
laquelle nous sommes réunis aujourd’hui. L’occasion de se retrouver, de
partager les expérimentations et les projets innovants, d’échanger sur la
manière dont nous intégrons les enjeux de transition écologique et de
résilience dans les projets de renouvellement urbain. Parce qu’il n’y a pas de
plans magiques et encore moins de ministres magiques : en matière de politique
de la ville, on ne réussit qu’ensemble.
Alors ce projet « Quartiers résilients », je souhaite que tout le
monde s’y engage : élus, bailleurs sociaux, entreprises, opérateurs…
Chacune et chacun doit participer à l’effort collectif. C’est indispensable
pour les habitants, c’est indispensable pour la planète.
Les élus ont tout leur rôle à jouer. Je connais par cœur le rôle décisif des
élus locaux pour transformer leurs villes, pour améliorer la vie de leurs
administrés. Les opérateurs et les bailleurs sociaux ont tout leur rôle à
jouer. Parce que le logement c’est le logement de tous, il doit être au cœur de
la transformation environnementale. Les entreprises ont tout leur rôle à jouer.
Comme l’a dit la Première ministre, la transition écologique sera la condition
sine qua non de la compétitivité des entreprises.
J’émets donc le vœu que cette démarche ne soit qu’une première étape d’un
projet plus vaste et plus ambitieux, un projet plus large qu’on appellerait
Quartiers 2030. Que nous travaillions
ensemble, avec les partenaires habituels de l’ANRU, avec d’autres opérateurs de
l’Etat. Nous devons aller plus loin et travailler collectivement pour que les financements
publics dans les quartiers populaires et dans les projets ANRU soient orientés
vers la résilience, en tirant parti de cette formidable méthode que promeut
l’ANRU.
Ce sera à la fois l’occasion pour l’ANRU d’intégrer encore davantage et de
manière plus souple les nouveaux projets innovants, mais aussi d’aller plus
loin avec les partenaires publics et privés de l’Etat. Car le partenariat
élargi que j’appelle de mes vœux pour « Quartiers résilients » doit
être au cœur de notre méthode pour l’ensemble des actions à mener dans les
prochains mois. Ce travail collectif doit aussi permettre d’enrichir la
réflexion sur les nouveaux contrats de ville dont la transition énergétique
sera au cœur des enjeux. Je veux que le cadre des contrats de ville soit
assoupli pour que les priorités puissent être élaborées localement, en fonction
des quartiers, qui n’ont pas tous la même histoire. Je veux que les contrats de
ville embarquent tous les acteurs, l’Etat et ses opérateurs mais aussi les
entreprises, les fondations et les associations. Sans oublier les habitants,
car on ne fera pas la ville de demain sans les habitants d’aujourd’hui.
Cette participation citoyenne, cette co-construction, doivent être réinventées,
sous une forme plus souple. Nous avons beaucoup appris collectivement ces
dernières années, dans la conduite des projets urbains, par la concertation,
par les discussions au sein des conseils citoyens, mais nous devons continuer à
réinventer des nouvelles formes de participation. Je ferai des propositions.
J’ai une conviction profonde. La politique de la ville, le renouvellement
urbain, c’est tout un tas de choses qu’il nous faut faire fortement et en même
temps. Agir sur le bâti, l’école, la santé, la sécurité ; soutenir les
associations, promouvoir la culture ; lutter contre les discriminations,
défendre l’égalité entre les femmes et les hommes…
Mais il y a une chose au-dessus de toutes les autres : c’est la
reconnaissance. Ce que les habitants de
nos quartiers populaires attendent, c’est la reconnaissance. Que la République
reconnaisse tous ses enfants comme des citoyens à part entière, et pas
entièrement à part. Lorsque nous
améliorons la ville, lorsque nous rebâtissons une école, fondamentalement,
c’est ce message que nous adressons à tout un quartier : vous êtes des
enfants de la République ; à ce titre, vous avez droit au beau, vous avez
droit au juste, vous avez droit au durable. C’est ce message que nous allons
nous efforcer de faire vivre tous ensemble.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Nos enfants sont directement impactés par les
crises que nous vivons. C’est pourquoi aujourd’hui 11 millions de foyers
français reçoivent 100€ + 50€ par enfant. Contre la hausse des prix, l’État
agit.
> Les enfants [de djihadistes] doivent être rapatriés, ce
sont des victimes. (…) La France est condamnée par le Cour européenne des
droits de l’homme parce qu'elle n'a pas bien pris en compte les demandes des
familles en France. La Cour dit à l'inverse que la France ne peut pas être
condamnée [pour ne pas avoir rapatrié les familles], parce qu'elle n'a pas
juridiction sur le territoire syrien.
Nous allons prendre en compte ces prescriptions, pour mieux écouter les
demandes de famille en France. (…) Les rapatriements sont des opérations "complexes,
qui engagent nos forces de sécurité. Nous avons plus de personnes se déclarant
françaises sur le territoire sur place, avec des adultes et des enfants.
> À titre personnel, je dis que les enfants doivent être
rapatriés, parce qu'ils n'ont pas choisi la radicalité de leurs parents. Ils ne
peuvent être tenus des responsables des faits commis par leurs parents, ce sont
des victimes et il faut les accueillir au plus vite. Sur le reste, tout ça est
sous l'autorité du parquet antiterroriste, il y a des conditions judiciaires.
Ce sont des enfants qui ont vécu des traumatismes exceptionnels. Il faut leur
permettre de se construire une nouvelle vie sur le territoire français, si
possible en lien avec les familles restées en France. Là aussi, on évalue la
situation, car la plupart de ces enfants ne connaissent pas leur famille en
France.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Union européenne] On a énormément avancé sur
la santé, sur la défense, sur le climat, l'énergie, le social.
> Faire des prévisions d'inflation c'est compliqué, mais on voit que le bouclier tarifaire a permis de contenir l'inflation à un niveau moins élevé que chez les autres.
> C'est inquiétant de voir la percée de l'extrême-droite en Suède et en Italie.
> [Découplage tardif entre prix du
gaz et de l'électricité dans l’UE] On a des mix énergétiques dans chaque pays
qui sont différents, il a fallu attendre qu'on ait un bloc de pays pour pouvoir
le faire ensemble.
> [Taxe européenne sur les superprofits] Le
président de la République avait dit qu'on ferait ça en Européens, on fera ça
en Européens pour éviter les distorsions entre les pays.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> J’ai souhaité réunir aujourd’hui le CAP Nature et biodiversité, afin
d’évoquer leurs contributions à la Stratégie nationale biodiversité dans le
cadre d’un dialogue constructif. L’urgence climatique et l’été que nous venons
de subir nous confirment qu’il faut agir collectivement. Nous avons pu évoquer
ensemble la méthode et les objectifs, la mobilisation des crédits du fonds vert
du PLF 2023 ou encore la gouvernance au niveau national et territoriale. La
protection de la biodiversité ira au-delà des positionnements de chacun. Nous
devons agir ensemble !
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Nous avons posé une nouvelle méthode entre le
Gouvernement et le Parlement, dans l’intérêt des Français:
- Des ministres sont entendus dans les commissions;
- Des missions d’information sont lancées.
C’est la bonne façon de travailler !
> Le rapatriement de familles djihadistes est inéluctable. L’objectif est de rapatrier tout le monde pour judiciariser ces femmes et prendre soin des enfants.
> Débattons de la fin de vie ! Une avancée attendue par les Français alors qu’une convention citoyenne va s’ouvrir. La société est mûre pour un débat sur ce sujet intime. Offrons aux citoyens le choix ! Le Parlement sera au rendez-vous de l’enjeu.
> 120 enfants perdent la vie chaque année sous les coups, des milliers subissent de la violence, à l’école et même dans leur propre maison. Faire de la protection et des droits des enfants, une priorité de l’Assemblée nationale.
> La voix des plus petits sera portée à l’Assemblée nationale! Maltraitance, harcèlement, aide sociale à l’enfance, exposition à la pornographie… Avec Charlotte Caubel, que je sais engagée pour la protection des plus jeunes, nous travaillerons à lever le tabou et à libérer la parole.
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
> L’attaque contre l’Arménie est une violation pure et simple de l'intégrité territoriale d'un État souverain. Nous apportons notre soutien plein et entier à l’Arménie et aux victimes de ce conflit.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> La question de la fin de vie mérite d'être
débattue et mérite de faire consensus dans notre société. C'est une
responsabilité inouïe que nous avons en tant que législateur. Il nous incombe
d'abord de réussir le débat et d'en garantir la sérénité.
> Ils sont 89 députés d'extrême droite. Mettre une cravate ne rend pas leurs idées respectables. Et ils ne peuvent plus se cacher : à nous de démontrer qui ils sont, ce qu'ils pensent, ce qu'ils votent.
> Nous ferons la réforme des retraites. C'est notre responsabilité et notre engagement. Pour l'avenir de notre modèle social.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Merci Ursula von der
Leyen d'avoir réaffirmé la position claire et la
solidarité de l'UE face
à la guerre en Ukraine :
- Détermination sur les sanctions
- Réforme du marché de l’électricité
- Fonds pour la souveraineté européenne.
L'Union européenne
en actes!
Patrick Mignola
(porte-parole)
> A-t-on besoin d'une réforme des retraites? Oui. Comment faut-il la
faire? En atteignant le plus grand consensus possible. Nous avons besoin d'une
réforme des retraites en tirant une conséquence simple: nous vivons tous un peu
plus longtemps et donc nous pourrions tous travailler un peu plus longtemps.
(…) C'est la réalité. On se confronte à une réalité. La première chose, c'est
qu'il faut déjà servir les pensions. Imaginez que dans trois ou quatre ans on
ne puisse plus payer les pensions? Personne ne le veut.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe
Renew Europe au Parlement européen)
> L’UE doit répondre à l'urgence de la crise énergétique tout en
assurant les réformes à long terme. Nous voulons plus de solidarité à l’égard
des citoyens et de nos PME, en utilisant les bénéfices exceptionnels des
producteurs d'énergie et en plafonnant les importations de gaz. Nous nous
félicitons de l'annonce faite, aujourd'hui, d'une taxe sur les bénéfices
exceptionnels et de la possibilité d'une recette de 140 milliards d'euros ;
cela doit être dans l'intérêt de l'Europe. Nous voulons plus de solidarité entre
les Etats, et avec nos voisins, en achetant notre énergie ensemble, en
échangeant nos excédents et en investissant dans les énergies renouvelables et
la rénovation des bâtiments. Nous devons être le premier continent à abandonner
les énergies fossiles.
> Nous devons réduire toutes nos dépendances, qu’il s’agisse de l'alimentation, des matières premières, de la santé, du numérique, des infrastructures ou encore de la défense. Nous nous félicitons de l'annonce, faite aujourd'hui, d'une loi européenne sur les matières premières essentielles afin d'identifier les projets stratégiques tout au long de la chaîne d'approvisionnement et de constituer des réserves stratégiques pour notre Union, ainsi que d'un fonds de souveraineté pour aider notre industrie à investir en conséquence. En tant qu'Européens, nous devons nous poser cette question chaque jour : cette décision nous rend-elle plus souverains ou plus dépendants ? Faisons de notre Union une puissance économique et géopolitique.
> L’Union a montré une certaine agilité ces derniers mois, mais combien de temps pourrons-nous décider à l'unanimité, et à quel prix ? Jusqu'où devons-nous investir ensemble ? Et sur quelles priorités ? Il nous appartient d'agir maintenant. Avec l'organisation d'une Convention à la suite de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Avec une révision, demain, du Cadre financier pluriannuel, notre budget.
> Nos valeurs doivent être notre boussole. Les menaces autocratiques sont plus fortes que jamais au sein de l'Union. C'est pourquoi nous comptons sur la Commission pour défendre plus fermement que jamais le principe de conditionnalité. Pas un centime ne doit aller à M. Orban. Regardez où notre indifférence nous a menés depuis plus de dix ans. Nous avons nourri la bête qui nous mord. Je pense aussi à la Pologne. Pas un euro du plan de relance ne doit être géré par M. Kaczyński. Nous devons rester fermes. À l'heure où d'autres pays peuvent entrer en territoire démocratique inconnu comme en Italie. Nous vous mettons en garde.
> Le Rassemblement national s’est abstenu sur les aides européennes apportées à l’Ukraine. Ils veulent la défaite de l’Ukraine et la reconnaissance de la Russie pour service rendu. Ils n’auront que le déshonneur.
> Au Parlement européen, les porte-parole de Meloni [présidente du l’extrême-droite les Frères d’tialie] nous ont accusés de «faire campagne» contre eux. Mais je le revendique: les élections ne sont pas finies et nous luttons contre leurs idées en Italie et en Europe! C'est la démocratie!
Nathalie Loiseau
> Merci Charlotte Caubel. Les enfants français détenus en Syrie sont en danger. S’ils
grandissent auprès de djihadistes de Daesh ils deviendront un danger. Nous
devons les rapatrier par humanité, avec responsabilité et pour notre sécurité.
> Ukraine: nous devons faire cesser cette guerre coloniale, cette guerre impériale, en assurant que tous les enfants déportés en Russie retrouvent leur patrie et qu’aucun des crimes commis par le régime de Vladimir Poutine ne restera impuni.
> [Les eurodéputés ont validé aujourd’hui l’accord sur les salaires minimaux dans l’UE] Une promesse de campagne de plus que nous avons tenue.
Véronique
Trillet-Lenoir
> Victoire ! Les eurodéputés viennent d'adopter à
une très large majorité la directive sur les salaires minimaux en Europe. C'était
une priorité de notre programme de 2019, c'est désormais une réalité. L'Europe
de demain sera plus juste et plus sociale !
Bernard Guetta
> [Opinion: La peau de l’ours]
Peut-être va-t-on cesser d’entendre qu’il n’y a pas de changement possible au
Kremlin. Tous les russologues du monde ou presque le disent et le martèlent
depuis le 24 février mais, face aux victoires remportées par les Ukrainiens,
face à la percée vers Donestk que leur permet maintenant la reconquête de
Kupiansk et d’Izium, peut-être en viendra-t-on à réaliser qu’approche forcément
l’heure des comptes.
Car le fait est que l’exécutif russe n’a plus même assez de capacités de
renseignement en Ukraine pour avoir su voir que la contre-offensive sur Kherson
n’était faite que pour cacher une opération d’une tout autre ampleur dans le
nord-est. Cela signifie que le Kremlin n’a plus d’hommes haut-placés à Kiev et
cet effondrement de la présence russe s’est, en l’occurrence, accompagné d’une
négligence inouïe sur le terrain puisque aucun plan n’a permis un recul ordonné
de troupes prises par surprise. Les soldats ont dû fuir comme ils le pouvaient,
certains à vélo. Des tonnes de matériel ont dû être abandonnées alors que
l’armée russe doit déjà se fournir en munitions auprès de la Corée du Nord et
le plus grave n’est pas l’humiliation.
Le plus grave pour l’exécutif russe est que la défaite va à la défaite aussi
sûrement que la victoire va à la victoire. En armes comme en rations
alimentaires, l’approvisionnement des soldats russes est désormais encore plus
difficile à organiser. Déjà bas, le moral des hommes et leur confiance dans le
commandement va s’en ressentir. Cette défaite ne sera pas aisée à surmonter et
au deux-centième jour de ce qui s’avère en effet une opération militaire des
plus spéciale tant son degré d’amateurisme est élevé, le bilan devient
effroyable pour ses commanditaires.
Ce n’est pas seulement qu’ils aient échoué à contrôler l’Ukraine en trois jours
comme ils l’avaient espéré. C’est aussi qu’ils ont rapproché les deux rives de
l’Atlantique au moment même où les Etats-Unis s’éloignaient d’Europe, qu’ils
précipitent la transformation de l’Union européenne en une union politique et
militaire, qu’ils ont durablement détourné les pays européens des
approvisionnements énergétiques russes, qu’ils ont jeté la Finlande et la Suède
dans les bras de l’Otan, ouvert les portes de l’Union européenne à l’Ukraine,
semé la ruine et la désolation, coupé la Russie du marché mondial et brisé un
lien séculaire entre l’Ukraine et la Russie.
De l’immense Russie, ces hommes ont fait une puissance toujours plus relative
dont les citoyens sont aujourd’hui plus fondés que jamais à leur demander ce
qu’ils ont fait du pouvoir qu’ils leur avaient confié.
Presse bâillonnée, oppositions décimées et arsenal répressif décuplé, les
Russes n’ont aucune possibilité de poser cette si légitime question mais
l’abaissement auquel est maintenant confronté leur nation est tel que nécessité
pourrait bientôt faire loi.
Parce que la Russie doit sortir de cette guerre et qu’un tournant s’impose, un
changement peut aujourd’hui survenir dans six heures, six jours ou six mois. On
ne sait pas quand mais il surviendra car ce pays ne peut simplement pas
continuer à ne pas réagir alors qu’il s’enfonce jusqu’au nez dans l’échec. Trop
de gens et trop de forces dans trop de milieux sociaux et de générations
aspireront à refuser ce suicide pour que de nouvelles figures ne viennent pas
leur proposer un autre destin. Toute la question est de savoir qui ce sera et
quelle direction la Russie prendrait alors.