Lors du désormais traditionnel «Discours de l’Union» prononcé chaque année lors de la rentrée automnale du Parlement européen par le ou la Président(e) de la Commission européenne, en l’occurrence Ursula von der Leyen pour cet exercice de 2022, devant les eurodéputés, Stéphane Séjourné, le président du groupe centriste Renew Europe (et futur responsable de Renaissance en France, nouveau nom de LaREM) a déclaré que l’Union européenne devant les menaces extérieures et intérieures ne devait surtout pas abandonner ses valeurs:
«Nos valeurs doivent être notre boussole. Les menaces autocratiques sont plus fortes que jamais au sein de l'Union. C'est pourquoi nous comptons sur la Commission pour défendre plus fermement que jamais le principe de conditionnalité. Pas un centime ne doit aller à M. Orban. Regardez où notre indifférence nous a menés depuis plus de dix ans. Nous avons nourri la bête qui nous mord. Je pense aussi à la Pologne. Pas un euro du plan de relance ne doit être géré par M. Kaczyński. Nous devons rester fermes. À l'heure où d'autres pays peuvent entrer en territoire démocratique inconnu comme en Italie. Nous vous mettons en garde.»
Il a également rappelé l’importance de soutenir l’Ukraine
face à l’agression de Vladimir Poutine et que ce soutien était d’autant plus
important que les Ukrainiens se battaient pour les valeurs de l’UE:
«200 jours que le peuple ukrainien combat l'agresseur russe: 200
jours, qu'il se bat pour leurs valeurs et celles de l'Europe, leur combat est
notre combat, celui de la démocratie contre l'autocratie, (...) celui de notre
union contre ses opposants.»
Il a fustigé les extrêmes qui demandent la levée des sanctions contre la Russie se demandant s’il s’agit «d’incompétence ou de convenance» envers Poutine de leur part.
Stéphane Séjourné n’en oublie pas les
grandes réformes à mettre en œuvre par l’Union européenne:
«Nous devons réduire toutes nos dépendances, qu’il s’agisse de
l'alimentation, des matières premières, de la santé, du numérique, des
infrastructures ou encore de la défense. Nous nous félicitons de l'annonce,
faite aujourd'hui, d'une loi européenne sur les matières premières essentielles
afin d'identifier les projets stratégiques tout au long de la chaîne
d'approvisionnement et de constituer des réserves stratégiques pour notre
Union, ainsi que d'un fonds de souveraineté pour aider notre industrie à
investir en conséquence. En tant qu'Européens, nous devons nous poser cette
question chaque jour : cette décision nous rend-elle plus souverains ou plus
dépendants ? Faisons de notre Union une puissance économique et géopolitique.»
Sans oublier, évidemment, une réponse commune et forte à la
crise énergétique:
«L’UE doit répondre à l'urgence de la crise énergétique tout en assurant les
réformes à long terme. Nous voulons plus de solidarité à l’égard des citoyens
et de nos PME, en utilisant les bénéfices exceptionnels des producteurs
d'énergie et en plafonnant les importations de gaz. Nous nous félicitons de
l'annonce faite, aujourd'hui, d'une taxe sur les bénéfices exceptionnels et de
la possibilité d'une recette de 140 milliards d'euros ; cela doit être dans
l'intérêt de l'Europe. Nous voulons plus de solidarité entre les Etats, et avec
nos voisins, en achetant notre énergie ensemble, en échangeant nos excédents et
en investissant dans les énergies renouvelables et la rénovation des bâtiments.
Nous devons être le premier continent à abandonner les énergies fossiles.»
Enfin, il a posé les questions qui vont se poser à l’Union
européenne dans un futur proche afin de poursuivre sa montée en puissance et
son intégration:
«L’Union a montré une certaine agilité ces derniers mois, mais combien de temps
pourrons-nous décider à l'unanimité, et à quel prix ? Jusqu'où devons-nous
investir ensemble ? Et sur quelles priorités ? Il nous appartient d'agir
maintenant. Avec l'organisation d'une Convention à la suite de la Conférence
sur l'avenir de l'Europe. Avec une révision, demain, du Cadre financier
pluriannuel, notre budget.»