Voici une sélection, ce 27 août 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Discours lors de la réunion de rentrée des recteurs d'académie /
Sorbonne, Paris]
Vous venez de le dire, je suis à la fois heureux et honoré d’être parmi vous
aujourd’hui, d’abord pour signifier combien ce moment est important pour moi,
ce moment rituel que nous avons tous connu qui scande à la fois la vie de la
Nation, la vie de nos familles, nos souvenirs et nos vies intimes, celui de la
rentrée scolaire. Pour rappeler ici, je n’ai pas besoin de le faire pour vous,
mais rappeler peut-être plus largement à la Nation combien ce moment reste un
miracle d’organisation absolument inédit et incomparable dans la vie du pays.
Chaque année, grâce à votre travail, à l’engagement de toutes celles et ceux
qui vous accompagnent dans votre tâche quotidienne, à l'engagement de nos
enseignants partout en France, en métropole comme aux Outre-mer, ce sont des
classes d’âge entière qui entrent à l’école maternelle, au collège, au lycée,
aussi dans l’enseignement supérieur et des millions de nos compatriotes qui
accèdent au savoir. C’est le rite le plus structurant de la vie de la Nation
chaque année, un trésor, en effet, d’organisation.
Si je suis là aujourd'hui, dans ce moment si chargé, en cette rentrée sur
laquelle j'entends, comme chaque année, c'est normal, beaucoup de commentaires
et d'inquiétudes. Je veux dire ici, qu’ayant fait le point avec le ministre
hier, j'ai pleine confiance, Monsieur le ministre, et dans vous toutes et tous
pour que les choses se passent bien. Je sais les difficultés qu’il y a que nous
connaissons en matière de recrutement, elles ne sont pas nouvelles, elles ne
sont d'ailleurs pas supérieures à celles de l'année dernière. J'ai donné mandat
au ministre, et nous n'avons d’ailleurs pas attendu cette rentrée pour le
faire, avec vous, d'organiser les choses pour régler ces sujets sur le court
terme avec des femmes et des hommes de grande qualité qui vont être devant nos
étudiants, nos élèves, nos adolescents et de conduire aussi, et j'y reviendrai,
des réformes le plus larges pour régler de manière, oserais-je dire, plus
structurelle, parfois le déficit d'attractivité qu'il y a dans certaines
filières ou pour une partie de nos enseignants.
Mais je tenais à être auprès de vous pour cette première rentrée de mon second
quinquennat, d’abord, pour évidemment vous encourager pour celle-ci, mais pour
vous parler des cinq années à venir, et pour essayer avec vous de décliner
l'ambition pour l’école, pour que tous ensemble nous puissions partager des
constats, établir des priorités, fixer des objectifs, pas simplement pour
l’année qui s’ouvre mais les cinq années qui viennent. Un instant, vous venez
de nous replonger, mais le lieu nous y invite, dans notre histoire. En effet
l’école, et en particulier ce lieu, ont toujours été au cœur des grands projets
de la Nation. Et dans ce moment où notre Nation est percutée par de grandes
inquiétudes, qui sont ceux de notre temps, de notre époque et beaucoup de
choses qui ne sont pas le fruit de l'école, le fait de l'école, mais qu’elle
vient agréger, subir, à laquelle parfois on demande d'apporter des solutions ;
je crois très profondément que, comme cela a été valable pour les pères de la
République, il nous faut en effet reconvoquer notre histoire et savoir
réinventer une ambition au service de ce projet de la Nation qui est de
redonner confiance et foi dans la science, de redonner confiance en eux-mêmes à
nos compatriotes, et de bâtir la matrice commune d'une vie de citoyens
ensemble. C'est cela l'objectif que nous devons poursuivre. Il est immense,
mais c'est celui-là qu'il nous faut reconvoquer.
Alors, en le faisant, je veux simplement un instant me tourner vers un passé
récent. D'abord pour vous remercier, vous remercier, vous toutes et tous, mais
avec vous l'ensemble de nos enseignants, également les parents d'élèves, les
élus locaux, pour avoir tenu durant ces un peu plus de deux années de pandémie.
Je le dis, et c'est vrai pour beaucoup de nos administrations, oserais-je dire
que c'est peut-être plus vrai encore pour notre école. D'abord parce que nous
avons fait le choix et il n'a pas été unanime, nous le savons, en Europe,
au-delà de ça, parmi les Nations qui ont été ainsi le plus touchées par la
pandémie, très tôt de rouvrir notre école. Et je le sais, pour beaucoup d'entre
vous, la pression a été grande, l'angoisse parfois. On savait parfois peu de ce
virus, on nous expliquait qu'on pouvait s'en protéger en limitant les contacts
et néanmoins, dès le début de la crise et pendant ce qui était encore la
première vague, nous avons pris collectivement la décision de rouvrir l'école,
convaincus que, en effet, pour nos enfants, en adaptant les choses, en
particulier pour les collégiens, plus encore pour les lycéens ; être à l'école,
avoir accès à leurs camarades, à leurs enseignants, aux savoirs, à ce que
l'école aussi prodigue, à la possibilité d'avoir, pour certains de nos enfants,
le seul repas quotidien ainsi servi. C'était un élément véritablement de
cohésion de la Nation et de résistance à ce virus. Je voulais très solennellement
ici vous remercier de l’avoir fait. Je n’ai pas oublié, moi non plus, ce 11 mai
2020 où nous avons rouvert les classes. Rien n’était écrit. Beaucoup
d’angoisses étaient là, beaucoup d’hésitations chez les uns, peut-être parfois
des refus chez les autres, mais vous l’avez collectivement fait. Je vous en
remercie solennellement. Je crois, avec le recul, que c’était le bon choix pour
nos enfants, nos adolescents, notre jeunesse, mais cela a été possible, là
aussi, par votre engagement, votre dévouement, votre courage, et une
organisation parfaite.
Nous avons, vous avez, et je vous en remercie vivement, fait aussi beaucoup
pour l’école, pour nos élèves au cours du précédent quinquennat. C’est la
grande difficulté de votre serviteur de définir une ambition tout en étant
débiteur de son propre bilan. Je l'assume totalement et je crois aussi à cet «
en même temps ». Vous avez en effet, nous avons, œuvré beaucoup durant ces cinq
années pour l'école. J'associe à ces remerciements votre prédécesseur, Monsieur
le ministre, Jean-Michel Blanquer, qui a œuvré sans relâche. Alors, je vous
épargnerai, surtout à vous, le catalogue exhaustif des actions menées.
Mais rappelons tout de même que durant les cinq années qui viennent de
s'écouler, nous avons rendu l'instruction obligatoire dès 3 ans pour mieux
lutter contre les inégalités à la racine ; que plus de 375 000 élèves de Grande
Section, de CP et de CE1 ont bénéficié du dédoublement des classes qui leur
permet d'apprendre les bases : lire, écrire, compter dans de meilleures
conditions ; que le recrutement de 42 % d’AESH supplémentaires a permis
d'accueillir, dans nos établissements, plus de 400 000 enfants en situation de
handicap, avec près de 20 % d'augmentation ; que des écoles rurales ont été
préservées pour permettre à nos enfants de pouvoir étudier au plus près de chez
eux. Que nous avons mis en place des petits déjeuners gratuits qui ont profité
à plus de 245 000 élèves l'an passé, des repas à 1 euro, des aides aux devoirs
qui ont bénéficié à un tiers des collégiens en 2021-2022 ; des vacances
apprenantes inventées collectivement pendant l'épidémie ; et des suivis plus
personnalisés à tous les niveaux de scolarisation des élèves, tout cela afin de
pallier des inégalités criantes et lutter contre l'échec scolaire.
Que nous avons développé l'éducation artistique et culturelle, si importante à
mes yeux, au travers du pass Culture, bien sûr, mais aussi de cette ambition
profonde de remettre au cœur de l'école et du projet pédagogique l'importance
de cet enseignement, avec cet épicentre de Guingamp plusieurs fois rappelé ;
que la réforme du lycée du baccalauréat a donné aux élèves plus de choix quant
à leur apprentissage, favorisé leur travail régulier ; que nous avons œuvré à
leur offrir un meilleur accueil dans le supérieur en mettant en place
Parcoursup qui permet une orientation plus éclairée avec toutes les
améliorations qui nous restent. Mais je n'oublie pas non plus le système APB
qui existait au printemps 2017 et où, avec moins d'élèves qui sortaient du baccalauréat,
nous avions beaucoup plus de difficultés. Que nous avons développé les
formations professionnelles permettant à plus de 700 000 jeunes de s'engager
dans des contrats d'apprentissage l'an dernier, ce qui fut un record ; enfin,
que nous avons ancré une culture de l'évaluation dans les classes, notamment en
CP, CE1, en 6ème, pour permettre aux établissements de mieux répondre aux
difficultés des élèves. Tout cela malgré un peu plus de deux années d’épidémie
qui ont bousculé en profondeur, évidemment notre Education nationale : tout
cela vous l’avez fait. Je veux ici également très solennellement vous en
remercier. Je suis fier de toute cette action, à mes yeux, cohérente, car elle
s’inscrit dans le droit fil de ce que je viens d’appeler des missions qui sont
collectivement les nôtres.
Il nous faut toutefois être lucides. Malgré le travail exceptionnel des
enseignants, des chefs d’établissement, des directrices et directeurs, de toute
la communauté éducative, de vous toutes et tous, il y a, certains appellent
cela un malheur français, d’autres diraient un trouble, certains un malaise.
Force est de constater que tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes. Et
donc, la fierté d’un bilan objectif que je viens ici de rappeler, qui est le
nôtre, ne m’empêche pas d’avoir le constat lucide qui est que nous avons encore
trop d’élèves malheureux, trop de parents d’élèves anxieux, même s’il y a une
bonne anxiété, il y en a une qui ne justifie pas ; de professeurs désabusés ou
qui sont le sentiment d’avoir parfois perdu le sens de la mission, d’autres
fois de ne pas être reconnus comme ils le devraient, et d’entreprises qui ne
trouvent pas de jeunes formés.
Et, pardon de cette expression, peut-être un peu de bon sens, mais compte tenu
de l’investissement qui est celui de la Nation, compte tenu de la bonne volonté
que je vois chez tous les acteurs, et compte tenu du constat cruel que je viens
de faire : ça veut dire que quelque chose ne marche pas dans notre organisation
collective, nous sommes obligés de le regarder en face, et que nous devons
collectivement l’améliorer, retrouver du sens, le fil directeur de quelques
ambitions, mais aussi avoir l’audace de changer, en quelque sorte de méthode,
sur certains points fondamentaux si nous voulons sortir de ce que certains
voudraient présenter comme une fatalité, et si nous voulons aussi avoir
l’honnêteté de nous dire que cela ne se règle pas simplement par plus de
moyens. Plus de moyens, nous l’avons déjà fait plein de fois dans notre
histoire. Quand le système est mal organisé, mal fonctionné, qu’il repose sur
trop de défiance, qu’il est perclus de combats, de doctrines parfois
d’arrière-garde : il ne fonctionne pas mieux.
Il nous faut donc essayer d’aller de l’avant. Je le dis là aussi à la lumière
de ce constat, je dirais subjectif que je ressens, que je vois avec vous, mais
aussi d’un constat plus objectif qui est mesuré par les évaluations
internationales, avec la cruauté de celles-ci, qui est que nous n’y voyons pas
encore les résultats de ce que nous avons mené ces dernières années. Je le dis
aussi parce que l’ambition que je veux porter avec vous, elle doit reposer sur
le constat que je fais là, le fait qu’une partie de ce constat, sans doute nous
avons commencé de le traiter avec ce qui a été fait durant les cinq dernières
années, mais que cela n’y suffit pas. Force est de constater que le nombre
d’élèves en difficulté en 10 ans a augmenté de 10 points, que 1 collégien sur 4
ne possède pas le niveau attendu à l’entrée en 6ème aussi bien en lecture qu’en
mathématiques, c’est là où j’espère que dans les toutes prochaines années, nous
verrons les conséquences de ce que nous avons fait durant les quinquennats
précédents ; que nos résultats internationaux restent extrêmement
préoccupants.
Là, je pense aussi que nous pouvons avoir les premières conséquences des
réformes menées ces cinq dernières années, c’est le temps long dans lequel nous
nous inscrivons et qui est nécessaire, mais là aussi, de manière objective,
nous devons regarder le fait que notre système scolaire ne corrige pas
suffisamment les inégalités de naissance, que la réussite d’un enfant reste
trop dépendante de l’origine sociale de ses parents, que le métier de
professeur n'attise plus le rêve et que les vocations se tarissent et que c'est
la cause profonde de la situation que nous connaissons dans cette rentrée comme
dans les précédentes, mais qui doit aussi conduire collectivement à sortir des
débats datés. Il y a des gens qui sont de formidables enseignants et qui sont
contractuels, et c’est parfois très intelligent de prendre des contractuels
pour faire certaines missions. Ce n'est pas non plus un tabou et c'est vrai
pour l'Éducation nationale comme pour toutes les tâches, y compris les plus
régaliennes qui soit. Mais nous devons là aussi constater qu’il y a de la
désaffection, des frustrations, auxquelles nous devons collectivement
répondre.
Et puis, tout ça s'ajoute au fait que l'école est en quelque sorte le
réceptacle de toutes les tensions qui existent dans la société. Nos sociétés
occidentales voient un modèle familial bousculé, c'est l'école qui en vit les
premières conséquences. Quand la famille est éclatée, parfois dépassée par les
difficultés propres, les transformations, le choc anthropologique du numérique,
de la violence qui s'y déferle, en tout cas de sa faible régulation : l'école
en vit toutes les conséquences. Les tensions que nous connaissons dans notre
société sur la question de la laïcité : l'école est aux avant-postes.
Evidemment, les grandes difficultés économiques et les grands changements
économiques et sociaux : l'école a un défi parce qu'elle prépare nos enfants à
ses compétences.
Je fais ce tableau qui n'a pas vocation à être pessimiste, puisque j'essaie
collectivement avec vous, de le faire de manière lucide, pour dire que la tâche
est immense, mais que nous pouvons l'affronter. Nous pouvons l'affronter parce
que, je vous connais et que depuis cinq ans, même un peu plus que je me
déplace, je vois partout sur le terrain des femmes et des hommes de bonne
volonté, investis à la tâche avec un dévouement, un engagement exceptionnel ;
parce que je connais nos enseignants et parce que je sais justement combien dans
la vie de la Nation, l'école, l'enseignement, est clé pour nos compatriotes,
parce que c'est ce qui permet l'émancipation, c'est ce qui permet de vivre en
citoyen. Et donc, nous avons tout en notre possession pour relever ces défis.
Mais nous devons regarder aussi les échecs qui parfois ont été les nôtres et la
situation de grandes difficultés dans laquelle nous sommes aujourd'hui et que
nous avons à affronter.
Alors que voulons-nous ? Nous rêvons que nos enfants s'épanouissent à l'école,
qu'elle leur permette à tous de choisir leur destin, de trouver un travail qui
réponde à leurs envies, à leurs talents, aux besoins de notre société ou aux
enjeux du siècle. Ni plus ni moins. Et donc, transmettre des savoirs, donner
une capacité critique à nos enfants puis nos adolescents et leur donner
confiance en eux. Je crois qu’il faut totalement assumer. J’entends parfois les
débats, parfois je m’y perds moi-même parce que je ne les comprends pas
totalement. L'école est un lieu de transmission du savoir, oui, mais c’est en
même temps un lieu de transmission du savoir où on doit donner confiance en soi
à des enfants et à des adolescents. Je crois que l’un ne s’oppose pas à l’autre
et quiconque essaie de dire qu’il faudrait transmettre le savoir d’une manière
univoque en créant la défiance, à mes yeux se trompent beaucoup. Toutes les
études maintenant le montrent qu’elle soit de neuroscience, anthropologique,
sociologique ou autres, mais quiconque pensait qu’à l’école, on doit simplement
construire du bien-être sans transmettre des savoirs, créera une drôle d’école,
en tout cas, à mes yeux.
Il faut faire ça ensemble. Oui, nous rêvons d’une école qui fasse ainsi réussir
nos enfants et qui fasse réussir la France. J’assume totalement que notre
mission à tous soit tournée vers les élèves qui sont parfois les grands absents
des débats. C’est notre vocation, l’objectif qui est le nôtre, pour faire des
jeunes plus heureux, pour faire des citoyens bien formés, pour faire des
citoyens et des républicains. Nous voulons faire de cette école, de notre
école, le terreau où grandit l’égalité des chances et pas le terrain des
reproductions sociales. C’est pourquoi l’école doit être un vivier brassé par
la solidarité républicaine, vivifié de bout-en-bout par la même foi dans l’effort
et dans la transmission. Tout ça dépasse aussi le projet que nous avons
simplement à l’école. Je ne parlerai pas aujourd’hui et que j’y reviendrai dans
les prochaines semaines du Service national universel, où vous avez joué un
rôle et vous continuez à jouer un rôle extrêmement important et nous y
reviendrons ; mais ce que je dis là est au cœur, avant tout, du projet de
l’Education nationale.
Pour cela, si nous sommes clairs sur ces orientations, forts de ce que nous
avons déjà entamé et de la lucidité partagée, nous devons aller plus loin et
plus vite. A la maternelle, nous renforcerons l'attention au développement de
l'enfant car nous le savons désormais, beaucoup de choses se jouent très tôt.
Je veux ici saluer le travail qui a été fait ces dernières années, consolidant
l'acquis des neurosciences, tout ce que nous savons sur la manière d'apprendre
dès le plus jeune âge, la part qui joue les émotions, l'ouverture aux autres
élèves, les innovations en termes pédagogique et remercier toutes celles et
ceux qui y ont contribué. Je crois que ce que nous avons consolidé avec les
réformes que j'évoquais doit être là, poursuivi, avec un investissement de la
Nation qui se poursuivra aussi.
À l'école primaire, nous continuerons à mettre l'accent sur les apprentissages
fondamentaux et nous généraliserons la pratique quotidienne du sport et de la
culture. Et il est vrai que la transformation qui se fera dès cette rentrée,
c'est celle qui vaut pour le sport, qui après l'expérimentation menée ces
dernières années, va conduire à cette généralisation au primaire et qui est clé
pour faire de notre pays, cette Nation sportive plusieurs fois évoquée, et bien
consolider le fait que nos Jeux Olympiques de 2024 sont un rendez-vous
important, mais que toute la Nation y est embarquée parce que nous savons aussi
que c'est un élément clé pour mieux enseigner et permettre de donner à nos
enseignants la possibilité d'utiliser le sport pour créer les conditions d'un
enseignement plus adapté. Quand des moments sont là, ou des jeunes sont
dissipés, ou qu’il y a un besoin justement de recréer du collectif pour recréer
de la confiance dans l’école, parce qu’on sait que ce sont d’autres capacités,
qu’on a des jeunes qui, dans la pratique sportive, expriment de l’excellence,
de la réussite, et que reconnue ainsi dans le cadre scolaire, elle redonne de
la confiance dans l’école et par l’école, et parce que nous savons que c’est
une formidable politique de prévention, en termes de santé publique. Et je
crois que c’est un des rôles de notre école.
De la même manière, nous continuerons de poursuivre les réformes qui ont été
commencées en termes de formation des enseignants pratique sur les
mathématiques. Et puis, nous continuerons le travail sur l'éducation artistique
et culturelle. Au collège pour mieux accueillir nos élèves, nous ferons de la
sixième une liaison efficace et transversale avec le primaire où chacun se
sentira accompagné dans cette transition importante, en laissant là aussi
beaucoup de souplesse, de liberté, en fonction de la réalité du terrain et des
difficultés observées. Et nous créerons aussi, à partir de la cinquième, une
demi-journée avenir hebdomadaire qui éveillera des vocations, favorisera une
meilleure orientation en faisant découvrir aux élèves de nombreux métiers,
notamment des métiers techniques, manuels, métiers relationnels mettant en
valeur d'autres formes d'intelligence que le savoir académique. Ouvrir, en
quelque sorte, l'école aux métiers, aux savoirs, aux pratiques, qui ne sont pas
forcément celles qui s'y enseignent ou qui sont connues.
C'est l'inverse de la caricature que j'ai entendue sur ce sujet. Ce n'est pas
faire de l'orientation dès la cinquième. Je suis prêt à m'attaquer à beaucoup
de tabous. Je connais la force du collège unique et je suis attaché au demeurant,
comme vous et comme nous tous, à ce que nous puissions donner le maximum de
chances à tous les élèves, d’où qu'ils viennent. Mais la réalité, c'est que
nous ne faisons pas notre travail comme il se doit en termes d'orientation,
quels que soient les efforts que nous faisons sur le Parcours sup, c'est la
capacité d'une famille à connaître les métiers qu'il y a à l'extérieur, à bâtir
du réseau, qui est encore structurante pour obtenir les bons stages en
troisième et orienter les élèves comme il faut, quand on arrive en classe de
terminale. Pour mieux choisir, on doit informer plus tôt. Et c'est ça
l'objectif de ce rendez-vous à venir dès la cinquième, c'est permettre à nos
jeunes de connaître d'autres métiers et c'est aussi un peu mettre fin à un
tabou qui ferait que l'école serait fermée sur elle-même. L'ouvrir aux
entreprises, à des acteurs de l'extérieur, c'est un formidable levier. Beaucoup
le font déjà pour pouvoir le généraliser. Mais c'est donner la chance à tous
les enfants de la République de connaître des métiers, de connaître des
professionnels, quelles que soient les orientations de ces derniers dans le
cadre de l'école, pour pouvoir bâtir leurs orientations à venir, et les y
aider. Ce que nous avons du mal à faire et ce que nous ne faisons collectivement
que trop peu.
Nous allons aussi étendre le pass Culture, dès la sixième, et renforcer la
lutte contre le harcèlement scolaire pour éviter ces ostracismes qui font tant
de mal à nos enfants. Sur ces deux sujets, ce sont deux batailles essentielles.
Le pass Culture de la sixième, c'est acter une chose : le pass Culture a
commencé à fonctionner, à se développer, quand on l'a mis comme un levier pour
nos enseignants, et quand on vous a permis de le déployer au lycée, en
particulier. Parce qu’on s’est aperçu qu’au fond, la défiance qu’il pouvait y
avoir, la difficulté de s’en saisir pour les plus jeunes ou les défiances qu’il
pouvait y avoir chez d’autres, étaient complètement levées si on en faisait un
instrument pour accompagner nos politiques pédagogiques. Et là aussi pour lever
ce qui était une réalité que beaucoup des enseignants connaissent, c'est que
l'accès à la culture, parfois, avait un frein, qui était un frein économique.
Et donc le pass Culture permet d'accompagner, mais avec l'enseignant qui
oriente, qui accompagne. Et donc tout le travail que nous allons continuer sur
l'éducation artistique et culturelle, ce lien entre l'école, le collège, le
lycée et le périscolaire, et le pass Culture comme un instrument pour
accompagner les conseils, les recommandations, les pratiques, les initiatives
que prennent les enseignants est un tout extrêmement cohérent qui, je pense, va
complètement changer l'accès aux pratiques culturelles de nos
adolescents.
Et puis, la lutte contre le harcèlement scolaire que j'évoquais est un combat
que nous menons depuis plusieurs années, sur lequel, là aussi, je veux vous
remercier des efforts faits, que nous allons continuer avec Monsieur le
ministre. Parce que nous le savons, quelles que soient les formations que nous
avons menées ces dernières années, que nous devons continuer de généraliser,
quel que soit l'investissement avec les plateformes téléphoniques mises en
place, quel que soit le rôle extraordinairement important joué par les
associations qui se sont développées ces dernières années, le harcèlement
scolaire et le e-harcèlement – qui sont un continuum de la haine et de
l'obscurantisme – demeurent un fléau qui nourrit parfois la peur de l'école
chez certains de nos enfants et la déconstruction de l'apprentissage du civisme
à l'école, qui grandit en quelque sorte dans ce qui étaient ces zones d'ombre.
Et je sais tout l'investissement que cela implique, dans le temps scolaire
comme périscolaire, le dialogue renouvelé qu'il faut avoir avec les familles,
avec les acteurs du périscolaire. Mais je veux insister sur l'importance de
cette bataille.
Au lycée, nous continuerons à renforcer les mathématiques, dans le tronc commun
– toujours dans cette logique d'étayer les savoirs fondamentaux – et prenant
acte aussi des premiers retours que nous avons eus de la réforme du
baccalauréat, et des besoins que nous avions, en particulier sur la première,
et pour ne pas perdre le fil de cette excellence française qui a fait fleurir
tant de talents extraordinaires qui participent à la construction du monde de
demain. Je ne vais pas ici égrener la totalité de tout ce que nous allons
porter, le ministre le fera avec vous. Mais l'ambition que nous continuerons
d'avoir est à mes yeux, extrêmement structurante.
Je veux insister, venant sur le lycée, sur l'importance de la transformation de
la voie professionnelle, que j'entends que nous conduisions dans les cinq ans
qui viennent. En effet, c'est une réforme à laquelle je tiens beaucoup et que
je souhaite que nous puissions, ensemble, conduire. En troisième, un collégien
sur 3 s'oriente dans la voie professionnelle, un sur 3, mais c'est trop souvent
sans l'avoir voulu. Les lycées professionnels comptent deux tiers des
décrocheurs et accèdent plus difficilement à l'emploi. Et nous avons de facto,
collectivement, malgré tous les moyens mis, la bonne volonté collective et le
professionnalisme, l'engagement de tous les acteurs du déterminisme social.
Vous avez plus d'enfants d’ouvriers et moins d'enfants de cadres dans la voie
professionnelle, qu’il n’y en a dans la voie générale, et que, malgré le fait
que nous avons énormément de métiers en tension depuis de nombreuses années,
ils devraient être formés par cette voie professionnelle. Deux ans après
l'obtention de leur diplôme, 41 %, simplement, des titulaires d'un CAP ont un
emploi, et 53 % pour ceux qui ont un Bac Pro.
Collectivement, c'est inacceptable. Ça veut dire que nous avons un gâchis
collectif. Un gâchis dans l'orientation en amont, un gâchis pendant, et un
gâchis après, qui rend tout le monde malheureux. Cette situation, elle fait
subir une expérience d'entrée dans la vie active traumatisante à trop de ces
jeunes, comme je le disais souvent, issus de milieux modestes. D'autant que les
entreprises ont besoin de jeunes professionnels bien formés dans les métiers
manuels et techniques. La voie professionnelle, d'abord, ne doit pas être une
voie par défaut. Ça doit être une voie par choix et une voie de choix, et je
l'assume totalement. Parce que pour beaucoup de ces filières, elles ont des
certitudes de débouchés, y compris dans la durée réelle. Il faut donc
culturellement les valoriser dès le plus jeune âge, et ce, entre autres, à
travers, les Journée Avenir, mais au-delà de cela, par des initiatives à
prendre et un changement et une conversion du regard. Mais nous devons aussi
continuer de changer, je dirais tout au long de l'existence. Notre pays et nos
entreprises ont besoin de ces talents que l'école méconnaît encore trop
souvent.
C'est pourquoi cette transformation profonde de la voie professionnelle, je
souhaite que nous la menions, pas en disant : c’est une idée sympathique et on
l'a déjà entendue 10 fois. Parce que là aussi, on a un bilan. Ça fait 20 ans
qu'on disait : on va faire 500 000 apprentis. On est passé de 260 à plus de 700 000
apprentis. Et donc ce qu'on a réussi à faire à travers la réforme de
l'apprentissage, nous devons en tirer des conséquences pour réussir la réforme
de la voie professionnelle, parce qu'il n’y a aucune fatalité, c'est bien ce
qu'on a vu. Et qu'est-ce qu'on a fait ? On a levé tous les tabous, on a fait un
geste de confiance. On a dit : l'apprentissage, on l'a valorisé. On a dit :
c'est important. On a fait confiance aux métiers qui recrutaient des apprentis,
en regardant avec les branches professionnelles, les cahiers des charges, de
compétences, mais aussi d'organisation du temps. On a simplifié les aides et on
en a mis davantage, et on est sortis des débats que nous adorons chez nous pour
savoir si c'était l'Education nationale ou le Travail, l'Etat ou les Régions
pour dire : ce ne sera personne de tout ça. C'est des gens qui vont prendre les
jeunes, avec des formateurs. Et quand on se tourne pour regarder, mettre au
cœur de la politique publique celle ou celui qui doit en bénéficier, les choses
deviennent beaucoup plus simples. Nous avons fait de la guerre de mouvement
avec un objectif : le bien être des jeunes. Nous sommes sortis des guerres de
tranchées.
Forts de ce résultat de cette méthode, nous avons voulu bâtir, c'est la raison
d'être de ce nouveau Ministère de l'Enseignement et de la formation
professionnelle avec une double tutelle : Travail et Education nationale.
Alors, nous devons continuer à faire évoluer les regards sur ces métiers
techniques et manuels comme je le disais. Et à cet égard, le rendez-vous de
2024 avec les Jeux Olympiques des métiers, sera une formidable opportunité.
Mais il faut que dès maintenant, nous mettions en place ce travail en
profondeur, cette transformation de nos lycées professionnels. Adapter aux
besoins du marché du travail et des élèves, nos formations. Et donc, il vous
reviendra de bâtir cette transformation profonde avec les Ministres, mais en
confiant aux lycées professionnels l’autonomie, les moyens d’innover, de mieux
préparer les jeunes au monde de l’entreprise, et de développer les temps de
stage d’au moins 50 %, en rémunérant de manière correcte ces stages. C’est un
des leviers formidables de leur valorisation. Et aujourd’hui l’écart qu’il y a
entre les stages que nous connaissons en lycée pro et ce que touche un apprenti
n’est pas soutenable. On va devoir aller vers une convergence de toute façon,
nous le savons, de ces dispositifs. De recruter davantage de professeurs
associés issus du monde professionnel, qui verra sa place renforcée dans les
conseils d'administration. De préparer les jeunes à la recherche d'emploi avant
la fin de leurs études, en quelque sorte de ré-arrimer, très en profondeur et
en amont, les lycées professionnels avec le monde du travail. Il vous faudra
donc revoir, en lien avec les régions, la carte des formations, assumer
ensemble de fermer celles qui n’insèrent pas, et développer celles qui
marchent. En créer aussi de nouvelles tournées vers les secteurs qui recrutent,
adapter les diplômes aux nouvelles compétences requises en faisant preuve
d'agilité. Je compte sur vous pour porter, avec la Ministre déléguée et le
Ministre, cette double ambition de la réussite de nos lycées qui sera
absolument clé pour le plein emploi.
Mais vous le voyez, je pense que la confiance dans l'éducation, pour les
familles comme pour nos jeunes, passe par ce travail en profondeur que nous
devons avoir sur l'orientation, le réinvestissement dans les lycées
professionnels et notre capacité à repoursuivre ces objectifs simples, en nous
donnant les moyens de recruter, de reformer, d'investir mais aussi de repenser
le lien entre le lycée professionnel et les différentes branches et les métiers
pour pouvoir obtenir ces résultats.
Tout cela, et je vais là à la cavalcade, suppose aussi un pacte de confiance
avec les enseignants, profond, massif, ambitieux. Nos enseignants, je le
disais, ont le sentiment d'être insuffisamment reconnus. Je crois que ce n'est
pas qu'un sentiment, c'est une réalité, pas de vous, ni de moi, mais dans la
société. C'est un sujet, si je devais dire les choses de manière crue, de sens
et de reconnaissance et de rémunération. C'est pourquoi nous avons, sur la base
des travaux du Grenelle, que vous avez là aussi conduits, commencé une
revalorisation générale de la rémunération, il y a deux ans, qui sera
poursuivie, en faisant qu'aucun professeur ne débute sa carrière à moins de
2 000 euros net, mais par un investissement massif de la nation que nous
assumons, que le Ministre va continuer de poursuivre et qui permettra environ
10 % d'augmentation de la rémunération par rapport au statu quo ante pour nos
enseignants et là, de manière totalement inconditionnelle.
À cela s'ajoutera ce pacte pour les enseignants qui lui permettra, sur une base
volontaire ouverte, à toutes et à tous, pour celles et ceux qui veulent
s'engager dans le suivi individualisé, dans des missions supplémentaires, dans
des tâches d'encadrement, dans des actions qui ont du sens et qui sont déjà la
réalité de tant et tant de nos enseignants, de pouvoir être reconnus dans cette
tâche et rémunérés, et donc d’avoir en quelque sorte un deuxième volet, qui
n’est pas celui d’une revalorisation générale mais d’un pacte pour les
enseignants, et qui permettra une rémunération supplémentaire. Ce qui conduira,
par rapport au statu quo ante, de pouvoir mener cette augmentation jusqu’à 20%
de celle-ci, grâce au pacte, pour toutes celles et ceux qui rentreront dans
cette logique. Et donc vous le voyez, il y a en quelque sorte, pour le dire de
manière très simple, très crue, un étage inconditionnel général et puis un
étage qui permet aussi de reconnaître, de valoriser, d’encourager, par un pacte
de confiance, des missions supplémentaires, des tâches qui sont déjà bien
souvent le cas d’engagement, de suivi individualisé, d’encadrement.
Et puis la confiance que nous devons à nos enseignants passe par une
amélioration de la formation initiale. J’ai conscience, en vous disant cela,
que je parle à des responsables, des encadrants de l’Education nationale, qui
peut-être n’ont pas entendu tant de Présidents leur parler d’une telle réforme,
mais sans doute beaucoup de ministres le faire. Donc je le fais avec beaucoup
d’humilité, mais je crois qu’il est clair que nous devons repenser, et sans
doute plus en profondeur qu’on ne l’a fait ces dernières années, la formation
de nos enseignants. Et cela passe pour moi aussi dans un sujet de
reconnaissance. Pourquoi ? On s’est souvent perdus dans des sujets, des
querelles doctrinales, sur ce sujet, il faut dire les choses. Et puis on a
souvent, compte-tenu de la rémunération faite, demandé des diplômes
universitaires qui étaient excessifs pour certains, en formant insuffisamment
au métier lui-même pour d’autres, si je résume en termes sommaires le constat
que je peux faire avec vous. Je crois qu’il faut assumer que c’est une
vocation, un engagement, un métier formidable qui a du sens et qui, comme la
nation a parfois su le faire, peut-être doit nous donner l’audace de regarder
que des gens ont le droit de s’engager dès le baccalauréat dans ce beau métier,
d’avoir une filière qui est un peu fléchée, un peu accompagnée, valorisée, où
on leur permet de consolider des savoirs fondamentaux qui seront indispensables
pour exercer leur métier, des savoirs pratiques, mais aussi un parcours ad hoc.
Cela a pu exister par le passé, je ne vais pas ici prononcer des mots qui tout
de suite donneraient lieu à des débats dans la communauté, mais il y aura des
débats. On vit de cela, c’est parce que nous sommes un pays de passions.
Mais moi, je pense qu’on ne peut pas rester dans le système hybride où nous
vivons, où au fond, de fait, on a des enseignants qui ont un parcours
universitaire parfois très long, qui est le fruit aussi des difficultés que
nous avons sur l’orientation post-bac, il faut dire les choses, et qui compte
tenu de la structure de rémunération et ensuite des missions qui sont les
leurs, pourrait en quelque sorte être construit collectivement différemment, ce
qui serait mieux pour eux et mieux pour la Nation entière. Donc vous l’avez
compris, le sujet de la formation des enseignants, je souhaite qu’on le
reprenne à bras le corps, fondamentalement, et qu’on assume aussi qu’il y a des
sujets fondamentaux sur lesquels on a assumé de reformer ou d’accompagner les
enseignants, comme le sujet de la laïcité, qui doivent faire partie de
l’enseignement fondamental de celles et ceux qui sont devant les enfants dans
la République ; et donc, mieux l’organiser, y mettre plus de moyens, un système
de reconnaissance et le revaloriser.
Au-delà de tout cela, tout ce que je viens de dire à mes yeux est fondamental
et, vous l’avez compris et vous le savez mieux que moi, sera l’objet d’immenses
chantiers que le ministre va avoir à poursuivre, au-delà de tous les autres.
Mais nous ne transformerons pas l'école par une énième réforme des programmes,
ni simplement par davantage de moyens. Il nous faut aussi changer, à mes yeux,
de philosophie, de pratique, et revoir notre organisation pour atteindre notre
ambition, celle que je partageais tout à l'heure, fort du constat établi. Et,
je conclus par là mais cela où je voulais en venir, beaucoup va reposer sur
vous, Mesdames et Messieurs, beaucoup, sur ce changement de méthode, mais j'y
crois profondément.
Le 8 septembre prochain, je lancerai le Conseil national de la refondation. Il
ne s'agit pas d'une nouvelle institution, d’un nouvel ensemble, collège, non,
c'est plutôt une méthode, avec une idée qui est de mettre, autour du Président
de la République, les forces vives de la Nation, politique, économique,
sociale, académique, l'ensemble des élus, pour partager des constats d'abord,
parce que, comme vous, je constate que le consensus sur l'état de la France, de
l'Europe et du monde n'est parfois pas complet. Donc, essayer quand même de
rebâtir du consensus sur où nous en sommes et où nous allons et d'essayer de
créer de la convergence sur quelques objectifs et quelques méthodes. Très
modestement, c’est ça l'objectif du Conseil national de la refondation, en
impliquant les parties prenantes de la vie de la Nation. Si nous ne sommes pas
d'accord sur l'état de la France et ses grands enjeux, il y a peu de chance
qu'on soit d'accord sur les modalités techniques. Après, la vie politique, les
différences, les divergences qui peuvent exister entre les forces politiques et
sociales doivent vivre, mais il nous manque d’un socle de consensus, cette
convergence et les choses ont dérivé ces dernières décennies. On doit le
constater, c'est ça l'objectif de ce Conseil. Mais l'un de ses piliers, ce sera
notre école, et l'objectif dès après le 8 septembre, ce sera ensuite de pouvoir
le décliner au plus près du terrain.
Refonder l'école, réinstaller sur ses fondations, c'est assumer que l'école
repose sur un objectif, celui que j'évoquais tout à l'heure pour nos élèves,
notre jeunesse, et qu'elle doit être avant tout portée par ses professeurs,
c'est-à-dire ceux qui la font vivre au quotidien, et pas simplement sur des
méthodes qui sont parfois trop uniformes, trop pensées d’en haut. Je le dis
avec beaucoup d'humilité collective, vous avez devant vous sans doute la personne
qui est collectivement perçue comme la plus verticale de France. Ce n'est pas
totalement vrai en fait, mais enfin, je ne suis pas là pour me plaindre des
injustices, mais tout ça pour vous dire qu'on est tous partis dans une
conversion des pratiques collectives. Je pense qu’il faut l’assumer.
Et donc, ce que je souhaite qu’on lance ensuite, pour l’école c’est un grand
travail. J’ai envie d’appeler ça : grand travail, dont l’objectif est de bâtir
un projet nouveau, école par école. Alors, ce n’est pas un grand débat là
aussi, j’ai pratiqué le sport. Si on dit débat, les gens vont avoir le
sentiment de dire : ils vont nous donner pour objectif de concerter et puis,
ils vont ensuite faire la recette du côté de l'administration centrale et 6
mois plus tard ou un an plus tard, ils nous enverront des appels à projets. Et
nous, on aura pédalé dans le vide, sans chaîne. C’est une catastrophe si on
fait cela. Je vous le dis en toute franchise. Si on suit cette méthode, on a
tout faux. Les gens n'ont pas besoin qu'on les occupe avec des réunions sur le
terrain. Moi, je suis convaincu que nos enseignants, qui font ce métier avec un
engagement et une passion folle, vous sur le terrain, il faut qu'on vous
redonne du pouvoir, de la responsabilité et du sens. C'est ça l'objectif de ce
projet, de notre école, et de celui qu'on va décliner établissement par
établissement.
Alors, on m'a dit : il y a déjà des projets d'établissement. Ça fait 5 ans que
je suis Président de la République et je n’étais pas au courant de ça. Demandez
à beaucoup de directeurs d'établissement, d'ailleurs, ils ne sont souvent pas
au courant eux-mêmes. Ils sont formels. Nous le savons bien, parce qu'ils
répondent à un cahier des charges qui vient d'en-haut avec des tas de cases qui
sont cochées mais il n'est pas assumé, porté, voulu. Soyons honnêtes avec
nous-mêmes. Ce que je veux que nous puissions faire, à la lumière de ce que
nous avons tenté, commencé et que nous sommes en train de réussir, je le dis
avec beaucoup d'humilité et de reconnaissance pour celles et ceux qui en sont
les acteurs à Marseille, c'est une méthode nouvelle qui part du bas ; pas par
démagogie, parce que ce serait à la mode ou autre. Parce que, je le disais tout
à l'heure, on doit recentrer le système sur les élèves et les objectifs
conjoints ; ceux-là ne sont pas discutables. On doit redonner de la
rémunération, de la reconnaissance et du sens aux enseignants. Nos enseignants,
aujourd'hui, ce qui me frappe sur le terrain, c'est qu'ils sont pris en quelque
sorte en étau, entre nous tous et je me mets dans le lot, femmes et hommes de
bonne volonté qui avons des directives nationales, qui leur descendent par
circulaire, par loi, par décret. Et la réalité du terrain qui est, dans les
quartiers difficiles, encore plus difficile, les demandes des parents, les
besoins des enfants, les contraintes… Et ils sont pris dans cette réalité. Vous
le savez très bien et mieux que moi.
C'est là qu'ils perdent le sens parce qu'ils ont des moyens très homogènes,
parce qu'ils courent après les changements permanents, parce qu'on ne leur
redonne jamais du temps, de la possibilité de repenser leurs propres projets à
la lumière de ce qu'ils voient, de ce qu'ils mesurent, de ce qu'ils savent
mieux que vous et moi parce qu'ils y vivent, et qui leur permet de retrouver la
confiance des parents d'élèves, des élus, de leurs élèves et des résultats.
C'est pour moi le cœur de ce que nous devons conduire et donc, ce travail doit
permettre à toute la communauté éducative de bâtir un projet au niveau de
l'établissement et après peut-être d’en avoir, de manière plus large, au niveau
de ce qui est un bassin de vie, autour des directrices et directeurs
d'établissement, avec les enseignants, avec aussi les parents d'élèves, avec
les partenaires associatifs qui sont en charge du périscolaire, avec évidemment
nos élus locaux qui vont jouer un rôle essentiel dans cette aventure, au sens
noble du terme, pour bâtir leurs projets au plus près des besoins de leurs
élèves. Ce qui veut dire, donner plus d’autonomie aux établissements dans leur
organisation, dans les recrutements, plus de liberté aux professeurs, redonner
aux équipes de nouvelles marges de manœuvre pour faire mieux réussir nos
enfants et redonner ce faisant le goût, le sens de la mission. C’est une vraie
révolution copernicienne que je vous propose, et je pèse mes mots.
D'abord, mieux former les élèves, c'est-à-dire mieux leur transmettre les
savoirs essentiels, les valeurs de la République, qui sont aussi celles du
dialogue, du respect et de la laïcité pour leur permettre justement de
s'épanouir. Ensuite, mieux garantir l'égalité des chances en assurant en
particulier, de manière plus concrète encore partout, le remplacement le plus
rapide des enseignants absents, un suivi plus personnalisé en différenciant les
réponses en fonction de ce que l'établissement sort lui-même, mieux orienter,
conformément aux objectifs nationaux qu'on s'est donnés, et mieux insérer nos
jeunes. Pour cela, ce que nous allons ouvrir, c'est un processus qui, d'abord
repose sur le volontariat. On ne va pas dire à tous les établissements de
France et de Navarre : « vous devez, à partir de tel jour de septembre,
commencer à bâtir ce projet avec toutes les parties prenantes ». Non, s'il y a
des gens qui ne veulent pas le faire, des établissements qui disent : « moi, je
ne suis pas prêt, je n'ai pas envie, j'ai déjà trop de difficultés », cela doit
être libre. Première petite révolution pour nous collectivement, il faut
l'assumer, la liberté. Ne participent donc que ceux qui veulent, premier point.
La deuxième chose, c'est qu'ensuite il ne faut pas que ce soit du chiqué.
C'est-à-dire ceux qui y participent, ce que je vous demande, c'est de leur
faire confiance. Et donc, la révolution copernicienne, c'est qu'ils vont
construire un projet. Ils vont prendre 3 mois, 4 mois, une feuille de route
avec les parties prenantes, ce sera la leur et les administrations centrales,
les rectorats, toutes les équipes, les DASEN devront être au service de ces
projets. D'abord, vous allez les aider à les bâtir. On l'a vu dans l'expérience
marseillaise, ce n'est pas évident, donc, leur apporter des compétences qui
répondent à leurs demandes. Mais ensuite, quand je dis « ce n'est pas du chiqué
», c'est qu'ils en sortiront avec un vrai projet d'établissement qui dira par exemple
: « Nous, ici, on veut faire la classe flexible en mathématiques. Là, on veut
faire le laboratoire pour le français. Là, on veut faire ceci ou cela », ce
qu'on a commencé à faire et ce que je ne veux pas, c'est qu'au fond, on leur
dise après 4 mois : « vous avez des supers idées. Maintenant, nous, on va se
concerter entre sachants à Paris et on revient vers vous » et 6 mois plus tard,
de débouler avec un cahier des charges national où on leur dira : « on a tous
mieux compris que vous, et on a regardé le type à Lons-le-Saunier a une bonne
idée. On va la généraliser en France entière ». Ça, c'est ce qu'on fait depuis
toujours, ça ne marche pas.
Qu'est-ce qui marche dans cette méthode ? Et je le dis d'expérience, nous
l'avons vu avec le ministre, ensemble, c'est qu'elle redonne justement de la
reconnaissance et du sens. D'abord, au début, les enseignants ne vous croient
pas. Je l'ai vécu à Marseille, c'était il y a un an. Beaucoup de gens sont
contre, ils disent : « horreur, ça va être très libéral ». On redonne de la
liberté, de la reconnaissance aux gens qui font, oui. Après, les gens, ils n'y
croient pas vraiment parce qu'ils disent : « on connaît l'affaire, ils vont
nous faire concerter, ils vont nous faire discuter. Puis après, ils reviendront
avec leurs solutions. Et donc dans les premiers mois, nous serons observés. Ce
que je vous demande, vous, c’est de m’aider, de nous aider, dans cette
révolution copernicienne. Vous devez les aider, les aider à accoucher de leurs
projets. On sait ce qu'on doit faire au niveau de la nation. Soyons simples sur
les grands objectifs ; ne cochons pas les cases d’un truc formel qui viendrait
d’en haut. Non, il faut les aider à accoucher de ce projet, et vous verrez,
moi, je l'ai mesuré au bout de quelques mois, ils font l'expérience de la
reconnaissance. Le système, nous tous, l'Éducation nationale, l'Etat, la
République, nous fait confiance, il nous donne du temps et le reconnaît,
rémunère, pour pouvoir faire ce travail, il nous donne la possibilité de nous
réunir avec les parties prenantes, et il nous donne la possibilité d'organiser
les choses comme on les pense bonnes. Accompagnez-les, aidez-les et aidez-moi
dans cette conversion collective qui est, qu’au fond, l'administration centrale
doit se mettre au service des rectorats, les équipes des rectorats au service
complet de ces projets, allégeons collectivement la tâche descendante pour se
mettre au service de l'accompagnement de ces projets. Et je pense que c'est, au
moins, aussi important que tout ce que j'évoquais sur la revalorisation
salariale, je vous le dis très sincèrement parce qu'on va redonner de la
reconnaissance, du sens à des enseignants sur le terrain. Vous allez leur
donner la possibilité de bâtir des méthodes éducatives qu'ils pensent bonnes,
avec un collectif. Vous allez leur donner la liberté, s'ils le veulent – ce
qu'on a fait d'ailleurs, qu'on a commencé – d'échanger avec des enseignants qui
sont en Finlande, qui font ça, pour voir si ça marche ou pas et de le faire
ensemble, de bâtir de l'intelligence collective.
Cette révolution que je vous demande, elle est très importante. Notre
organisation, nous le savons, elle l’est aussi, parce qu'elle est face à tous
ces défis verticaux. Mais soyez les facilitateurs permanents de ce travail,
pour les accompagner, pour leur permettre de réussir. L'autre élément, c'est
qu'on va y mettre les moyens, et je le dis ici aussi très solennellement.
La deuxième partie, le pacte avec les enseignants, il sera ouvert en
particulier à toutes celles et ceux qui veulent s'engager dans cette logique.
Pas seulement, parce qu'il y a peut-être des écoles où des établissements qui
ne voudront pas s'engager dans cette logique au début, justement, de projets,
bâtir notre école, mais qui vont faire des tâches au niveau de leur école. Ils
ont le droit, si je puis dire, au deuxième volet, à cette part de rémunération
additionnelle qui est individuelle. Mais enfin, les tâches qui sont prises en
compte, elles, doivent être éligibles à cette rémunération supplémentaire,
cette reconnaissance, ce pacte avec les enseignants.
L'autre élément, c'est que nous allons mettre en place un fonds d'innovation
pédagogique, doté de 500 millions d'euros. C'est un engagement que j'ai pris,
il sera tenu ce pacte et cet argent, il sera affecté. Je ne veux pas qu’il y
ait de contraintes de moyens, mais il sera affecté sur le terrain. Parce que
l'autre clef dont je suis sûr, c'est que si les gens s'engagent dans cette
logique, mais que pour faire le laboratoire de maths ou la classe flexible, ils
attendent un an et demi pour pouvoir avoir le matériel ou les choses, on les
perdra. Vous le savez comme moi. Et donc premier élément de confiance, c’est de
leur dire : on est là pour vous aider, c’est du sérieux, vous allez changer
votre vie, la vie de vos élèves.
Le deuxième élément c’est qu’on y met de l’argent, au moins 500 millions
d’euros sur le fonds d’innovation pédagogique, et que cet argent sera au plus
près du terrain et qu'il doit être déboursé au plus vite. Et donc je veux des
procédures simples, et je veux qu'on puisse aller très vite pour accompagner
ces innovations, ces nouvelles pratiques et qu'au fond, là aussi, on aille au
bout de ce qu'on a fait dans des tas d'autres secteurs. C'est le droit de se
tromper. On n'arrête pas de dire : je l'ai dit tant de fois, devant nos élèves,
devant vous, c'est ce que vous voulez leur enseigner. Le droit à l'erreur, pour
bien apprendre. Et nous, on fait comme si, en fait, à vous rectrices et
recteurs, vous derrière, aux directeurs des établissements et aux enseignants :
il n'y a pas le droit de se tromper. Donc il fallait tout bien border pour
qu'il y ait un même schéma national. Et après tout bien vérifier, en contrôle a
priori, pour que la région vienne très tard, quand on a tout vérifié. Ça
décourage tout le monde. Et donc cet argent doit venir tôt, sur la base de ce
fonds-là, pour commencer à changer l’avenir. Mais ensuite il faut qu'on ait un
processus de confiance et un mécanisme qui va nous permettre d'améliorer, de
corriger ou d'accélérer, avec un pilotage qui se fera au niveau des rectorats,
puis une toute petite équipe auprès du ministre de coordination, qui permet de
généraliser vite les bonnes pratiques.
Et je vous le dis de manière aussi très simple, il y aura des projets qui ne
marcheront pas. Il y aura des écoles qui ne voudront pas faire de projets, ça
n'est pas grave. Il y aura des projets qui n'arriveront pas à s'établir, ça
n'est pas grave. Il y aura des projets qui échoueront, dans un an, dans deux
ans, dans trois ans, ça n'est pas grave du tout. À chaque fois, les gens vont
apprendre quelque chose sur eux-mêmes, l’école apprendra sur elle-même,
l'ensemble des parties prenantes, et vous, énormément. Ce que je sais, c'est
qu'il y en a beaucoup qui vont le faire ; que parmi eux, j'en suis convaincu, il
y en a beaucoup pour qui ça va changer la vie. Et ces gens-là seront nos
ambassadeurs de bonne volonté. Et ces gens-là, ce seront ceux qui, dans chacun
de vos rectorats, feront qu’il ne sera pas permis de dire : l'éducation
nationale ne nous respecte pas, parce que vous aurez, en fait, vraiment changer
leur vie, parce que vous ne serez pas simplement vus comme les instruments d'un
mécanisme indispensable pour les grands rendez-vous, c’est ce que nous devons
faire et ce qui garantit l'égalité républicaine et l'organisation de la vie de
la nation.
On aura toujours des éléments de verticalité, d'organisation un peu
napoléonienne de notre administration de l'éducation nationale, qui est une
force. Mais ils vous verront aussi comme des facilitateurs, et ils nous verront
comme des gens qui reconnaissent leur mission, la valorisent, leur permettent
d'avancer, puis comme les propagateurs d'innovations pédagogiques qu’ils auront
conduites. C'est une révolution culturelle. Elle est clé, parce que le cœur du
problème que j'évoquais tout à l'heure de nos élèves, de nos enseignants, de
nos performances, je n'aime pas ce terme, il faut aussi le regarder, c'est la
défiance collective. C'est le fait que tout se passe malgré l'amour commun sur
des objectifs partagés. Au fond, nous n’avions pas confiance dans celles et
ceux qui sont à la tête des écoles, pas totalement confiance dans les
enseignants, encore moins confiance dans les élèves, et donc, on a un système
qui repose sur une forme de défiance. Soyons exigeants et confiants. Donc, vous
aurez des gens qui trahiront votre confiance, vous aurez des gens qui ne seront
pas à la hauteur de votre confiance, est-ce que c’est grave ? Si la majorité
voit que quand on est à la hauteur de la confiance donnée, on a plus de moyens,
on est plus heureux, et on a de meilleurs résultats. La République a gagné en
faisant confiance aux hussards de la République, mais on oublie souvent
l'instrument formidable de l'almanach. Il y avait des porteurs de bonnes
nouvelles et de république. Vous ne portez pas des circulaires ou des décrets ;
vous serez les porteurs de bonnes nouvelles, aux toutes petites échelles, et
j'en remercie infiniment les auteurs marseillais, en un an de temps, vous avez
eu déjà des articles, des reportages, des enseignants, des directrices et
directeurs d'établissements qui sont de bien meilleurs ambassadeurs que je ne
le suis du projet. Ils l'ont vécu, ils le vivent, ils sont en train de le
faire, c'est ça ce qu'il nous faut partout colporter. C'est cela qu'il nous
faut faire advenir. Parce qu'il se trouve que la matière dont nous parlons
n'est qu'humaine.
C'est donc cette confiance qui est à rebâtir par la reconnaissance, mais par
cette révolution culturelle. Voilà, je ne vais pas être plus long, je l'ai déjà
été, je voulais dessiner quelques axes. Je vais conclure en vous disant : si je
suis là, ça n'est pas un hasard. C’est que je pense que les missions que vous
portez, elles, sont essentielles, vous l'avez admirablement rappelé, Monsieur
le chancelier, Monsieur le recteur, en me réinscrivant tout de suite, en me
mettant la pression de ces lieux, tressant le lien de la Renaissance aux fins
bâtisseurs de la République, jusqu'à aujourd'hui. Mais nous en sommes là. Et
qu'il s'agisse de l'humanisme, de la Renaissance en Europe, des Lumières ou du
combat républicain que notre pays a mené et conduit, le cœur de cette bataille,
c'est la reconnaissance. Il n'y a rien de plus important que la dignité
humaine, que l'homme au sens générique, son intelligence, sa dignité, ses
droits et sa capacité à être citoyennes et citoyens, et l'universalisme qui
accompagne cet humanisme. C'est cela le combat qui est le nôtre. Il se trouve
que les temps ont choisi pour nous. Ce combat n'est plus une évidence. Il ne
l'est plus dans la République. Il ne l'est même plus en Europe. Il l'est encore
moins à l'international. Le monde vit un moment illibéral, parce que sans doute
nous nous étions endormis il y a maintenant 30 ans en pensant que ce qui était
le fruit de combats successifs de la vie de notre continent, et tout
particulièrement de notre pays, était en quelque sorte devenu un acquis. Il n’y
a pas d’acquis dans l’humanisme, il y a un combat perpétuel.
Et c’est un combat de confiance et d’intelligence, et c’est celui que nous
avons à conduire aujourd’hui dans chacune de nos classes, pour notre pays, mais
au-delà de ça pour le rôle qui est le nôtre. Et c’est ce qui fait d’ailleurs
que l’école a cette place si singulière, tout à la fois intime et collective.
Figurez-vous, il y a si peu d’institutions qui nous touchent si intimement,
dans lesquelles nous avons des souvenirs, d’odeurs, de bruits, de
compagnonnages, de cris, des souvenirs heureux ou malheureux, si intimement
ancrés en nous, et la conviction que c’est l’aventure la plus collective et la
plus importante, parce qu’elle a fait la République et qu’elle tient la nation.
C’est ça notre école. Et donc, oui, vous avez aujourd’hui ce combat à mener,
qui est ce combat pour l’humanisme et l’universalisme. Rien de moins. J’en ai
décliné quelques lignes auxquelles je crois, mais c’est là qu’il faut le
remettre, pour nous permettre ensemble de rebâtir une société du progrès, parce
que c’est à l’école qu’il se construit, et que notre démocratie repose sur un
consensus sur le progrès, le progrès scientifique, et c’est à l’école qu’on
apprend qu’il y a du vrai et du faux, qu’il y a des gens qui ont lu plus de
livres que d’autres, et qui ont une autorité par le savoir.
Et si on ne l’apprend plus par l’école, le relativisme s’installe, derrière
lui, le complotisme, et derrière lui, la destruction de toute possibilité
d’organiser la vie en société, en crise ou hors crise, et la résurgence de tous
les obscurantismes. Mais c’est à l’école aussi que se bâtit le progrès
collectif, c'est-à-dire la capacité à conjurer le déterminisme social et donc
la société de progrès, si fragilisée aujourd’hui, parce que les deux piliers
que je viens d’évoquer sont bousculés, c’est à l’école qu’on pourra le rebâtir.
Et c’est là aussi, que nous pourrons repartir, pour bâtir vraiment cette
société du respect. La démocratie a un principe : tout est possible, on peut
débattre de tout, avec qui que ce soit. Dans la République, le blasphème y est
permis, parce qu’il y a avec cela un interdit de la haine et un devoir du
respect ; respect de chacun dans sa singularité, respect sous toutes ses
formes. C’est à l’école aussi qu’il s’enracine. Combat pour l’universalisme et
l’humanisme, capacité à consolider la société du progrès et la société du
respect : telle est au fond la grande histoire dans laquelle nous nous
inscrivons, et celle pour laquelle les combats qui sont les nôtres méritent
tous les efforts et toutes les audaces. C’est pour cette raison que je suis
parmi vous aujourd’hui, et surtout que j’ai une confiance immense dans votre
ministre, vos ministres et en vous-mêmes.
Vive la République et vive la France !
> [Discours lors du déplacement en Algérie / Alger]
C'est une joie et un honneur pour nous d'être reçus à Alger, d'être à vos côtés
aujourd'hui et demain, et puis de pouvoir nous rendre à Oran dans le cadre de
cette visite de travail et d'amitié.
Permettez-moi, Monsieur le Président, de le commencer en exprimant les
condoléances du peuple français et de la France au peuple algérien et à vous
même après les décès qui sont survenus ces dernières semaines et qui sont liés
aux incendies que vous avez subis. Je sais avec quel courage et avec ténacité
vous les avez affrontés, comme l'été dernier. Nous avons eu aussi à affronter
des incendies qui n'ont pas eu les mêmes conséquences humaines, mais je crois
que nous nous tenons l'un et l'autre ensemble et côte-à-côte face à ce défi et
vous savez pouvoir compter sur la solidarité de la France, mais je voulais
commencer par l'expression de ces condoléances.
Monsieur le Président, vous avez tout dit à l’instant en des termes
parfaitement choisis et donc j'essaierai d’écrire aux marges de ce que vous
venez de dire à nos amis de la presse. Nous avons un passé commun, il est
complexe, douloureux et il a pu parfois comme empêcher de regarder l'avenir. Et
je crois pouvoir dire que notre volonté, le travail que nous conduisons depuis
cinq ans en France, mais aussi les dialogues permanents que nous avons eus l'un
et l'autre, m’ont à chaque fois conforté dans l'idée que nous vivons, je le
crois, un moment unique qui, je l'espère, doit nous permettre de regarder en
face ce passé avec beaucoup d'humilité, de volonté de vérité, de mémoire et
d'histoire. Pas de nous débarrasser de ce passé parce que c'est impossible — ce
sont des vies et ce sont nos histoires — mais de faire que ce passé soit un
commun et pas quelque chose qui nous empêche. Nous en avons longuement parlé
une fois encore et nous avons demandé à nos ministres et nos équipes de pouvoir
finaliser, d'ici à la fin de cette visite, l'écriture exacte de ce que nous
avons acté. Mais je crois pouvoir ici dire que nous avons d'ores et déjà décidé
qu'ensemble, nous mandaterions une commission mixte d'historiens, ouvrant nos
archives et permettant de regarder l'ensemble de cette période historique qui
est déterminante pour nous, du début de la colonisation à la guerre de
libération, sans tabous, avec une volonté de travail libre, historique, d'accès
complet à nos archives et de part et d'autre et une volonté ensuite de mener
cette œuvre de reconnaissance. Et je crois que c'est un élément extrêmement
important.
C'est un élément important parce que ce que nous voulons faire ensemble, c'est
bâtir l'avenir. Le passé, nous ne l'avons pas choisi, nous en héritons, c'est
un bloc. Il faut le regarder et le reconnaître. Mais nous avons une
responsabilité, c'est de construire notre avenir pour nous-mêmes et nos
jeunesses. Et pour moi, c'est l'un des objectifs essentiels de ce voyage, de
ces échanges et de ce que je souhaite que nous puissions conduire ensemble, pas
simplement ces jours-ci, mais pour les années qui viennent. Et bâtir l'avenir,
c'est décider de regarder ensemble nos défis et de tout faire pour apporter
ensemble les réponses, pour que nous aidions la jeunesse algérienne et la
jeunesse française à réussir : nos jeunesses, chacune dans leur pays, nos
jeunesses de part et d'autre quand elles décident d'embrasser les deux rives de
la Méditerranée, nos jeunesses quand elles sont binationales ou héritières
aussi de cette histoire, quelle qu'en soit la forme.
Sur la question des mobilités et de la circulation, nous avons pris des
décisions là aussi et nous allons ensemble travailler pour pouvoir traiter les
sujets plus sensibles de sécurité mais qui ne doivent pas empêcher de
développer et déployer une mobilité choisie pour nos artistes, nos sportifs,
nos entrepreneurs, nos universitaires, nos scientifiques, nos associatifs, nos
responsables politiques permettant justement d’une rive l’autre de la
Méditerranée de bâtir davantage de projets communs. Et ce pacte nouveau pour
nos jeunesses, c’est celui que j’essaierai à vos côtés de développer durant ces
deux jours et celui que je veux que nous puissions bâtir sur les questions
d’économie, d’innovation, de recherche, de culture, de sport, entre justement
nos jeunesses, nos talents y compris quand ces talents sont partagés. Ce
faisant, plusieurs éléments seront au cœur de nos travaux. D'abord donc,
clarifier, simplifier notre cadre de mobilité l'un et l'autre et je crois que
nous avons dessiné des lignes claires.
Avancer sur les travaux sur notre industrie, notre recherche, nos
hydrocarbures, nos métaux rares. Et pouvoir avancer sur des sujets d'innovation
que nos jeunesses aspirent à défricher, sur lesquelles nous souhaitons aller
plus vite et plus fort. Je ne serai pas exclusif, j'en vois au moins deux. Le
premier, c'est le numérique. Le deuxième, c'est la création cinématographique.
Le numérique, parce que nos jeunesses aspirent à ces métiers. Vous avez
énormément de talents, nous en avons aussi ; beaucoup de nos binationaux ont
ces talents. C'est pourquoi je souhaite que nous puissions développer ensemble,
justement, un projet de création d'un incubateur de start-ups, agréger des
soutiens du secteur privé, les connecter avec d'autres incubateurs et, pour
notre écosystème entrepreneurial franco-algérien si prometteur, développer là
aussi des passerelles, la possibilité d'avoir des formations ici, de les
développer, mais aussi de faciliter les échanges et les créations communes
entre nos deux pays, mais dans toute la région. L'autre point, c'est que j'ai
annoncé il y a quelques mois à Marseille, lors du Forum des Mondes
Méditerranéens, la France appuie ce dynamisme par la création d'un fonds
spécifique de soutien doté de 100 millions d'euros. Je souhaite que ce fonds
puisse en particulier accompagner nos diasporas et nos binationaux sur les
projets qu'ils auront à conduire dans ce secteur et pouvoir justement aller
beaucoup plus vite et plus fort.
L'autre point, c'est la création cinématographique. La culture, l'art sont au
cœur de nos imaginaires. Nous les célébrons l'un l'autre. Nous avons là aussi
des talents partagés. Et il y a un an quasiment jour pour jour à Marseille,
j'ai annoncé notre volonté de lancer des studios et justement la création de
nouveaux lieux de création cinématographique contemporaine, dans un monde de
plus en plus compétitif. Je souhaite que nous puissions envisager, nous en
avons parlé ensemble, d'avoir des projets communs et programmes communs,
d'aider l'Algérie aussi à développer des programmes de création
cinématographique et de développement de studios, mais aussi de formations dans
l'ensemble de ces métiers. Pourquoi ? Parce qu'il n'est d'avenir que s'il y a
des récits d’avenir. Et ces récits d'avenir, nous n'avons pas envie de les
laisser écrire par les autres, ni ceux qui ont envie de revisiter un passé qui
parfois transforme ou transfigure, ni ceux qui ont envie d'avoir un avenir
obscurantiste, qui écrivent des histoires que, et les uns et les autres, nous
avons et nous continuons de chasser de nos pays. La création joue ce rôle, elle
sera au cœur de notre aventure.
Le sport, évidemment, est au cœur des partenariats que nous souhaitons nouer et
je veux ici vous féliciter du succès des Jeux Méditerranéens d'Oran — notre
ministre était à vos côtés il y a quelques semaines — qui a confirmé, s'il en
était besoin, la place qu'occupe le sport dans votre pays. C'est une passion
commune. Quand nos équipes sont sur le terrain, il se peut que parfois nous
soyons d’ailleurs emportés de part et d'autre. C'est la passion qui nous anime
en ce sens mais notre volonté est de pouvoir, là aussi, nouer des coopérations
nouvelles. Nous aurons l'occasion de l'évoquer en particulier à Oran, avec des
jeunes sportifs que je rencontrerai en prévision des Jeux Olympiques, mais en
matière de formation, d'équipements de développement, d'ambitions communes, là
aussi, de pouvoir avancer.
Ce nouveau partenariat doit aussi intégrer des projets de coopération dans le
domaine universitaire et scientifique. Nous aurons l'occasion de signer samedi
avec l'Institut Pasteur et le CNRS notamment, justement, des coopérations
absolument essentielles face aux défis de demain, qu'il s'agisse des pandémies
comme du défi climatique. Et je voudrais aussi insister sur ce point, je pense
que ce partenariat nouveau doit nous permettre de bâtir, sur le plan
scientifique et diplomatique, des initiatives communes pour œuvrer à un agenda
justement en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique et pour la
biodiversité parce que nous avons ce trésor commun en partage qui est la mer
Méditerranée, et une volonté affirmée et déjà exprimée par notre diplomatie de
protéger mieux cet espace commun, mais aussi d'y associer notre jeunesse,
d'engager, d'encourager la recherche et de pouvoir développer les coopérations
nécessaires en la matière.
Voilà quelques-uns des axes sur lesquels je voulais insister, ils seront
évidemment plus nombreux, mais de la coopération bilatérale et de ce nouveau
partenariat d'avenir que nous pouvons nouer parce que nous avons aussi décidé
de regarder notre passé main dans la main, avec un devoir de vérité et une
volonté commune d'installer cette commission. Le Président a parlé, et je serai
très rapide pour conclure, des autres chantiers, de la stabilité régionale aux
questions internationales. Les crises et les tensions régionales sont
malheureusement trop nombreuses. Le Sahel et le Mali sont évidemment dans les
priorités de nos deux pays et je tiens d'ailleurs à saluer, cher Président,
votre implication dans le suivi du respect de l'accord pour la paix et la
réconciliation au Mali, signé ici à Alger. Et cette visite doit être aussi
l'occasion de renforcer notre coopération à cet égard aussi dans la lutte
contre le terrorisme, en particulier dans le cadre de la coopération régionale.
Je terminerai mon propos en évoquant l'Ukraine dont nous avons parlé et nous
continuerons de parler avec le Président Tebboune, l'Ukraine qui voit sa
souveraineté violée et son territoire occupé par une puissance impériale qui
mène contre elle une guerre d'agression. Et je sais l'attachement de l'Algérie
au respect des Etats et de leur souveraineté, c'est pourquoi mettre fin à la
guerre en Ukraine doit être une cause commune. Cette crise, l'ensemble des
crises qui sont le fruit de cette guerre lancée par la Russie, qu'il s'agisse
de crises humanitaire, diplomatique, alimentaire, énergétique, déstabilise
profondément l'ensemble de la planète, et tout particulièrement le continent
africain, faisant courir des risques de pénuries et je crois que notre responsabilité
est aussi de les traiter ensemble.
Voici quelques-uns des axes que je souhaitais ici développer, mais en
m'inscrivant dans le droit fil de ce que le Président a mentionné. Surtout,
nous allons continuer d'échanger, de travailler, nos ministres aussi. La visite
se poursuivra demain et après-demain, mais je veux voir dans ce moment et dans
ce que nous avons décidé de regarder, d'affronter et de construire ensemble,
une page nouvelle qui s'écrit de la relation bilatérale si indispensable pour nos
deux pays, nos jeunesses, mais plus largement pour la région et le continent.
Et donc, je veux vous remercier, Président, pour votre amitié, votre franchise
et surtout pour l'ambition partagée. Merci beaucoup.
> [Centrale de Zaporijjia] Il y a une inquiétude très forte sur la sûreté nucléaire. J’ai rencontré hier matin le directeur général. La guerre en aucun cas ne doit porter atteinte à la sûreté nucléaire. Le nucléaire civil ne doit pas être un instrument de guerre
> Les troupes françaises ont lutté contre le terrorisme. Sans les troupes françaises, il est à peu près sûr aujourd’hui que le Mali ne serait pas un pays uni. Nos armées se sont retirées du Mali, pas de la région.
> [Relations franco-algériennes] C'est une histoire d’amour qui a sa part de tragique. Sur la question mémorielle, nous sommes sommés de choisir entre fierté et repentance. Je veux la vérité et la reconnaissance.
> Il ne faut pas laisser n’importe quelle parole se dire. On n’a pas de leçons à donner, ce n’est pas passé chez nous. Il y a beaucoup de manipulations. Le seul antidote est de dire «cette histoire est la nôtre».
> La France dépend peu du gaz. Et dans cet ensemble, l’Algérie représente 8 à 9%. On essaiera de faire un peu plus mais la coopération franco-algérienne n’est pas de nature à nous permettre de diversifier un peu plus.
> [Liz Truss, successeure annoncée de Johnson au Royaume-Uni refuse de dire si Macron est un ami ou un ennemi] Ce n’est jamais bon de ne trop perdre ces repères. Le Royaume-Uni est une nation amie, quel que soit ses dirigeants, parfois malgré ses dirigeants.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Toutes les prévisions budgétaires ont été faites en intégrant
l’augmentation très forte des prix de l’électricité et du gaz. Nous ne sommes
pas pris de court.
> Pour les ménages les plus modestes, il y aura des chèques énergie qui permettront d’aider ceux qui sont les plus en difficulté pour payer leurs factures d’énergie. Nous ne voulons pas que l’inflation se traduise par de la brutalité économique pour les ménages français.
> Le gouvernement va simplifier dans les jours à venir ces critères d’accès au guichet unique de façon à ce que toute entreprise qui est aujourd’hui en difficulté parce que sa facture d’électricité a explosé et qu’elle n’est pas protégée par les tarifs régulés, puisse accéder plus facilement à ces subventions.
> Le plafonnement à 4 %[du tarif réglementé de l’électricité sera maintenu jusqu’à la fin 2022, il n’y aura pas de rattrapage sur ce plafonnement en 2023.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> France-Algérie: notre passé, notre
présent, notre avenir: Nous avons tant à faire ensemble.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Renaissance] Je le dis à tous mes amis de gauche: Libérez-vous! Venez
renaître ici, dans ce collectif que nous bâtissons. C’est là que vos idéaux de
progrès, d’égalité, de solidarité trouveront à s’épanouir et à changer les
choses.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> L'esprit d'écoute et de dialogue de la refondation
qu'il souhaite pour le pays nous permettra de bâtir, ensemble, l'école du XXIᵉ
siècle.
> Formation, égalité des chances, orientation et insertion professionnelle : les quatre priorités fixées avec Emmanuel Macron pour l’année scolaire qui s’ouvre guideront à chaque instant notre travail.
> L'école laïque, gratuite et obligatoire est le pilier de la République. Elle lui permet de s'ancrer dans la durée.
> En permanence, l'école se bat pour faire vivre les valeurs de la République. Je fais miennes les paroles de Jules Ferry dans son discours sur l'égalité d'éducation : j'y consacrerai tout ce que j'ai d'intelligence, tout ce que j'ai d'âme, de cœur, de puissance physique et morale.
> Nous sommes résolument engagés pour l'égalité des chances, le renforcement de la mixité sociale et la lutte contre les discriminations. Pour l'égalité entre les filles et les garçons. Contre le racisme, l'antisémitisme et les LGBTphobies.
> La réussite de tous les élèves est au cœur de notre mission : pour cela, la nécessaire maîtrise des fondamentaux en mathématiques et en français dès l'école primaire est notre priorité.
> Malgré le contexte d'inflation, je souhaite que chacun puisse vivre sa scolarité dans de bonnes conditions. Cela passe notamment par le renforcement de 50% des fonds sociaux, qui permettent aux établissements d'aider financièrement les familles rencontrant des difficultés.
> La rentrée s’annonce dans des conditions convenables, je ne dirais pas optimales. La rentrée s’annonce dans des conditions assez similaires à l’an dernier alors que les conditions se sont dégradées. (…) Nous sommes confiants pour la rentrée, tout en n'excluant pas des difficultés ponctuelles. (…) Nous avons des difficultés de recrutement des enseignants titulaires. Nous avons des difficultés de recrutement dans certaines filières, dans certaines académies. Nous devons faire avec la situation qui est tendue, nous faisons au mieux.
> Nous faisons tout pour que la rentrée se passe le mieux possible pour les 12,2 millions d'élèves : les conditions ne sont pas optimales, mais nous travaillons activement à les améliorer avec la revalorisation de la rémunération des professeurs.
> [Métier d’enseignant] Il nous faut créer un choc d'attractivité : permettre à l'Éducation nationale de recruter davantage de personnes grâce à des rémunérations initiales plus attractives et à une redynamisation des carrières. Des concertations vont s'engager à ce sujet dès cet automne. (…) On va faire des propositions à la fois pour l’entrée de carrière, mais aussi pour les milieux de carrière qui sont également problématiques. Et puis d’autres propositions, parce que les raisons pour lesquelles le métier est moins attractif que jadis ne sont pas uniquement salariales. Le président de la République a parlé de 10 % de hausse de rémunérations [supplémentaire], nous allons échanger cet automne [avec les organisations syndicales] pour préciser les conditions de cette augmentation.
> Je suis professeur de formation, c'est le métier que j'exerce : je sais à quel point l'école est centrale pour l'avenir de notre pays. C'est à cela que j'espère être utile.
> Nous sommes très attentifs à la situation des transports scolaires : les difficultés de recrutement des chauffeurs n'empêcheront pas les 1,2 million d'enfants transportés chaque jour d'emprunter le chemin de l'école.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Aux côtés des recteurs et rectrices d’académies
pour préparer la rentrée universitaire. Accueil de chaque acteur,
accompagnement de la vie étudiante, dialogue avec les établissements, grands
chantiers à mener : je sais chacun mobilisé pour la réussite de nos étudiants !
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> La clef de la souveraineté c’est la rémunération
juste de toute la chaîne alimentaire. L’Etat prend sa part avec des mesures
pour faire face à l’inflation. Mais chaque acteur porte une responsabilité.
Nous l'avons rappelé lors du comité de suivi des
négociations et en particulier sur le lait.
> Dans une période marquée par la guerre en Ukraine, la coopération internationale est plus que jamais centrale. Continuons de la faire vivre au service de la sécurité et de la souveraineté alimentaire.
> Aujourd'hui à Madrid aux côtés de mon homologue espagnol. Nos
pays partagent des visions communes sur de nombreux sujets et la certitude que
c’est en Européens que nous relèverons les défis de l’agriculture et de notre
souveraineté alimentaire.
Dans le temps long, construire la résilience de nos systèmes face au
dérèglement climatique et aux grandes transitions énergétiques, écologiques et
alimentaires. C’est dans ce cadre aussi que s’inscrit l’exigence de
souveraineté.
Au niveau européen, renforçons un logique de planification, de réciprocité des
normes, de transitions. La coopération franco-espagnole agricole en est une
force motrice. Pour également développer la conscience de la composante
géopolitique de l’agriculture.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> La loi Climat et
résilience a un an : fin des chauffages sur les
terrasses, fin des centres commerciaux sur les territoires naturels, affichages
environnementaux. Des mesures ambitieuses et concrètes pour réussir la
transition écologique. Cet été nous le rappelle, il faut accélérer!
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La Loi climat et résilience a un an. Avec elle,
nous avons ancré l’écologie dans le quotidien des Français. Beaucoup reste à
faire. Continuons d’agir !
> Allier pouvoir d’achat et protection de la planète. J’ai demandé aux fournisseurs d’électricité de déployer des offres aux tarifs modulables en fonction des pics de consommation. Objectif : préserver le réseau électrique tout en faisant vraiment baisser votre facture.
> Très heureuse de ces retrouvailles à Metz entre parlementaires, référents, élus locaux et militants de la majorité présidentielle pour ouvrir une nouvelle page de notre engagement et bâtir Renaissance.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Pour que la santé des Français ne soit jamais
prise en otage, nous investissons 20 millions d’€ supplémentaires pour la
cybersécurité de nos hôpitaux.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> A la rencontre de bénéficiaires de l'allocation
de rentrée scolaire. Concrètement pour les familles, cet engagement se traduit
par la revalorisation de 4% des prestations sociale, la revalorisation de 4% de
l'allocation de rentrée scolaire et la mise en place d'une aide exceptionnelle
de solidarité de 100€ par foyer plus 50€ par enfant. Je tiens également à
remercier les différents acteurs, des distributeurs aux associations, qui se
mobilisent. Pour le pouvoir d'achat des Français, la mobilisation de tous est
utile.
Stanislas Guerini (ministre
de la Transformation et de la Fonction publiques)
> On ne peut pas se désunir, la transition
écologique ça ne peut pas être « tout le monde contre tout le monde ».
> Le plan de sobriété énergétique sera la première pierre de la planification écologique.
> Notre parti est et sera celui de toutes les libertés.
> Importance. Cohérence. Confiance. C’est ce que nous avons fait ensemble depuis six ans. Ce sont les fondements de notre nouveau parti, Renaissance.
> Un parti fondé aujourd’hui sans projet de société fondamentalement écologiste est un parti politique inutile. Notre parti Renaissance sera celui des solutions écologiques !
> J’ai confiance en ce que nous sommes. Confiance en ce que nous avons fait. Confiance en ce que nous construirons ensemble, pour poser les fondations de la Renaissance !
> Nous sommes dans un moment de bascule très profond. Nous avons besoin des partis politiques pour donner des boussoles.
> L’attractivité de la Fonction publique est la première de mes priorités. Ça se joue sur la fiche de paie mais aussi en redonnant du sens. Les Français le savent : les agents publics font un travail formidable !
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Oui, c’est la fin de l’abondance. Nous le
constatons quotidiennement avec l’accès limité à certaines matières premières,
à certains outils technologiques ou encore à l’eau. Nous devons tenir un
discours de vérité aux Françaises et aux Français et ne pas tomber dans la
caricature.
> L'allocation de rentrée scolaire, c'est une aide concrète et utile pour 3 millions de familles qui en ont besoin. Cette année, le prix des fournitures a augmenté de 4%. Pour compenser cette hausse, l'allocation a été revalorisée de 5,8% afin de protéger votre pouvoir d'achat.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Nous avons la responsabilité de bâtir le
nouveau parti présidentiel au service des valeurs qui nous rassemblent. Agir y prendra toute sa part, pour
soutenir l’action d’Emmanuel Macron dans ce nouveau mandat.
> Confirmation du véritable projet de LFI à la rentrée : le chaos à l’Assemblée plutôt que le travail pour les Français. Nouvelle tentative vouée à l’échec de déstabilisation de notre démocratie … comme la motion de censure de juillet.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> La cybersécurité des hôpitaux est une priorité
du gouvernement. Nous annonçons aujourd'hui une nouvelle enveloppe de 20
millions d’euros pour que l'ANSSI [Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information] renforce son accompagnement
auprès des établissements de santé.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Des libéraux à Marx, tous sont d’accord : la
meilleure façon d’augmenter les salaires c’est de créer de l’emploi. Le pouvoir
de négociation du salarié est renforcé quand la taux de chômage est bas. C’est
ce que font de nombreux entrepreneurs.
> On peut être d’accord sur presque rien et débattre de quasiment tout. Quand la situation devient difficile, il est fondamental de continuer à se parler dans le respect. C’est ça la démocratie !
> Une augmentation du SMIC à 1500€ conduirait à la destruction de 350 000 emplois, principalement chez nos PME dont 1 salarié sur 4 est au SMIC. Avec le SMIC à 1500€, vous signez le licenciement de centaines de salariés de PME. C’est ça le réel.
> Sans entreprises et sans investissements il n’y pas d’emploi et de revalorisations de salaire. Tout le monde le sait. La France n’est pas une île. Si les investisseurs ne viennent pas chez nous ils iront ailleurs. Nos entreprises en pâtiront mais surtout leurs salariés.
> La réalité de la vie économique c’est que pour créer des emplois il faut des entreprises, que pour créer des entreprises il faut du capital et il n’y a pas de capital si vous ne rémunérez pas le risque. Les faits sont têtus, c’est pour cela que certains préfèrent les opinions.
> De nombreux défis attendent nos entreprises. Créer les conditions favorables de la croissance et les accompagner dans les grandes transitions que nous devons collectivement mener.
> Au mois de juillet, 88 588 entreprises ont été créées soit une hausse de 4,4% concernant tous les secteurs d’activité. C’est un signe positif qui montre que les Français gardent leur esprit d’entreprendre malgré le contexte inflationniste.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Lever, dans la conscience collective des
adultes, le voile sur les violences faites aux enfants. C’est tellement
important que les enfants sachent qu’ils peuvent compter sur nous pour les
protéger.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Écologie, féminisme, démocratie… Nous sommes
rassemblés à Metz autour de nos valeurs communes pour bâtir Renaissance.
> « L’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics » Il y a 233 ans, les députés adoptaient la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen après des années de combats. Ne cessons jamais de défendre notre précieux bien commun.
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> Par quatre fois, les Français ont dit oui au
projet politique que nous portons. A nous de le porter, de l'incarner,
d'établir des compromis qui ne seront jamais des compromissions. Ni extrême
droite, ni extrême gauche !
> Nous devons être clairs à l’Assemblée Nationale. L’arc républicain, c’est aucune compromission ni avec l’extrême-droite ni avec l’extrême-gauche.
> Ils sont nombreux à espérer que nous ne soyons qu'une parenthèse. Nous sommes là et bien là et nous avons vocation à durer. Et cela passe d'abord par la réussite de ce quinquennat.
> Recréer de l'emploi et redonner sa valeur au travail, c'est notre responsabilité et c'est ce que nous faisons.
> Où est la gauche quand elle vote contre la protection du pouvoir d'achat des Français ? Contre la revalorisation des retraites, contre la hausse des minima sociaux, contre la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé. Oui, nous protégeons les Français !
> Alors que nos refuges croulent sous les abandons irresponsables, pensée pour nos fidèles compagnons, qui sont eux, toujours au rendez-vous. Et merci aux bénévoles, fondations, associations qui les sauvent et les recueillent.
Sylvain Maillard
(député)
> Nous entamons une nouvelle phase, devenir le
parti Renaissance pour porter plus fort nos idées et nos valeurs,.. et
accompagner l'action politique d'Emmanuel Macron pour que ce mandat présidentiel soit un succès pour les
français !
● MoDem
Bruno Millienne (député)
> Perdu dans sa vision dogmatique et parisienne
de l'agriculture, Julien Bayou encourage à enfreindre la loi et fantasme une agriculture
sans eau. Pas de mot pour qualifier l'irresponsabilité de cette déclaration,
non seulement comme citoyen, mais encore plus comme député !
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe
Renew Europe au Parlement européen)
> L'union et le rassemblement ne sont pas un
combat. Mais ils débutent toujours par un vrai débat. Il se poursuit,
aujourd'hui, à Metz où nous bâtissons les fondations de Renaissance. Au travail
!
> [Création de Renaissance en tant que parti politique français] Il fallait s’adapter au nouveau contexte économique social et politique, avec une nouvelle doctrine : c’est tout l’objet du séminaire des cadres qui se tient à Metz où l’on va notamment débattre du corpus des valeurs. Nous faisons les choses dans l’ordre : on s’occupe d’abord de notre doctrine, donc de nos idées, avant de mettre en place notre organisation structurelle.