jeudi 21 juillet 2022

Propos centristes. France – Violences faites aux enfants / Sécheresse et économie d’eau / Pouvoir d’achat / Repenser le système de santé / Feux de forêt / Emploi: les embauches en hausse / Réformer le pays / Sécurité à Paris…

Voici une sélection, ce 21 juillet 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> En Gironde, aux côtés de nos sapeurs-pompiers et de tous nos héros mobilisés pour faire face aux incendies. Leur courage est exceptionnel. Et la solidarité des élus avec les habitants, exemplaire. Nous sommes là et nous serons là. Nous rebâtirons et replanterons la forêt.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Riches échanges avec Yaël Braun-Pivet. Nous sommes déterminées à agir pour répondre aux préoccupations des Français et bâtir une nouvelle relation de travail avec le Parlement, dans le dialogue et l’écoute.

> Adoption par l’ensemble des groupes de l’Assemblée de la déconjugalisation de l’AAH [Allocation handicapée]. Une très bonne nouvelle pour les personnes en situation de handicap qui l’attendaient. C’est aussi la preuve que le compromis politique est possible sur des sujets qui dépassent les clivages.

> Je crois à la force du partenariat entre l’Etat et les collectivités pour construire l’avenir des territoires. Devant les présidents de conseils régionaux, je tenais à réaffirmer la méthode du gouvernement: confiance et dialogue constant.
Une nouvelle page du dialogue entre Etat et Régions s’ouvre avec des priorités importantes :
- Plein emploi
- Transition écologique
- Mobilités
- Développement économique.
Avec les collectivités et les associations d’élus, nous devons nous mobiliser au service des Français.

> Nous avons posé les fondements d’un travail en commun avec les Régions. C’est un premier acte pour donner une nouvelle place aux collectivités et aux élus. Je me réjouis de voir qu’en matière, notamment, de plein emploi, de transition écologique ou de réindustrialisation du pays, nous recherchions ensemble les moyens de joindre nos efforts et de co-construire les solutions d’avenir, en dépassant les postures institutionnelles. Cette démarche, le Gouvernement l’engage simultanément avec l’ensemble des collectivités locales. Les rencontres que nous organisons avec l’AMF, l’ADF et Intercommunalités de France, seront l’occasion de poursuivre la même ambition : garantir la cohérence des interventions, poursuivre la modernisation dont notre pays a besoin, engager radicalement la transition écologique et assurer notre souveraineté nationale

> Bonne nouvelle pour l’emploi ! Les embauches sont en hausse et la part des CDI atteint un niveau historique. Nous pouvons atteindre le plein emploi. C’est notre objectif, ce sera notre combat.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Sur le pouvoir d’achat, bien sûr, nous sommes ouverts au compromis. Mais il faut un cadre: rien qui puisse dégrader nos finances publiques, tout pour la transition climatique, tout pour le travail. La suppression des taxes sur les carburants n’est donc pas envisageable. C’est une mesure irréversible qui coûterait chaque année des dizaines de milliards d’euros au contribuable. Et en plus pour subventionner une énergie fossile. Le gouvernement propose une remise de 18 centimes d’euro par litre jusqu’au 1er octobre, puis une indemnité plus ciblée. Si les LR estiment qu’il faut faire davantage que 18 centimes, pourquoi pas ? Une chose est sûre : les compromis qui aboutiront lors des discussions à l’Assemblée doivent respecter notre enveloppe de 4,4 milliards d’euros pour 2022.

> [Taxe sur les superprofits] Ne tombons pas dans une escroquerie intellectuelle qui laisserait penser que toutes les entreprises françaises auraient profité de la crise. Un grand nombre de nos entreprises sont affectées par la hausse des prix de l’énergie et par les difficultés d’approvisionnement. Seules quelques entreprises, notamment dans les secteurs énergétique et du transport maritime, ont fait des bénéfices importants. Nous leur demandons de faire un effort. Je pense en particulier à Total et à CMA CGM. Elles ont pris des premiers engagements. Doivent-elles faire plus ? Oui, certainement. Nous ferons les comptes lors du projet de loi de finances 2023. (…)
[L’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni ont instauré cette taxation exceptionnelle mais] ces trois pays ont des taux de prélèvement obligatoire inférieurs au nôtre ! En France, à chaque difficulté, on répond par une nouvelle taxe. Ce réflexe pavlovien n’améliore en rien le pouvoir d’achat des Français. Avec l’attractivité du pays, la valorisation du travail et le soutien aux entreprises, la baisse des impôts fait partie de l’ADN politique de notre majorité. Affirmons notre identité politique. Ne cédons pas aux sirènes des oppositions. Restons nous-mêmes. N’oublions jamais que nos choix économiques depuis 2017 nous ont mis sur le chemin du plein-emploi et ont fait de la France le pays le plus attractif pour les investissements étrangers en Europe.

> Nous baisserons les impôts de production de 8 milliards d’euros, en une seule fois, dans le projet de loi de finances 2023. En échange, les entreprises industrielles doivent privilégier le développement de leurs sites en France. Depuis cinq ans, nous avons obtenu des engagements de leur part.

> Notre inflation est aujourd’hui tirée par les prix de l’énergie et de l’alimentation. La hausse a été massive, je ne crois pas à un nouveau choc de la même ampleur. Nous sommes en train de diversifier nos sources d’approvisionnement. Regardez l’accord signé avec les Emirats arabes unis sur le diesel. Les décisions de la Banque centrale européenne produiront aussi leurs effets. Pour autant, nous ne retrouverons pas un niveau d’inflation aussi faible qu’avant la crise. La transition énergétique et la relocalisation des chaînes de valeur ont un coût élevé. Mais nous passerons ce pic inflationniste en 2023 et la France en sortira plus forte.

> Qui peut contester que la pénurie de main-d’œuvre est un problème majeur pour toutes les entreprises ? Nous devons impérativement résoudre ce problème avec les partenaires sociaux. Comment ? Par des hausses de salaires et une plus grande flexibilité dans l’organisation du travail. Ensuite, en nous assurant que le travail paie davantage que le chômage. Nous avons ouvert ce chantier, nous devons le poursuivre.

> L’immobilisme ne peut pas être une option. Notre identité politique, c’est la transformation en profondeur du pays. Pour atteindre notre objectif du plein-emploi à la fin du quinquennat, la réforme du marché du travail doit être poursuivie dès cet été. L’assurance-chômage est un des volets de cette réforme. Nous devons accompagner les salariés qui souhaitent se reconvertir et se former aux nouveaux métiers. Une réforme des retraites est tout aussi nécessaire. Pour que la France soit prospère, nous devons collectivement travailler davantage.

> L’essentiel est que nous menions des réformes. Pourquoi avons-nous été élus sinon pour cela ? Le président a été clair sur la priorité absolue donnée au travail dès cet été. Il a aussi souligné que la réforme des retraites devait être mise en œuvre à l’été 2023. Notre calendrier est clair. Par ailleurs, nous aussi, nous avons changé dans nos méthodes. Nous écoutons davantage, nous dialoguons plus, nous sommes plus attentifs aux oppositions : tant mieux. L’esprit de compromis peut parfaitement se conjuguer avec l’esprit de décision. Le président a un mandat du peuple français. Nous devons y être fidèles et ne jamais en dévier.

> [Retraites] Si je vous disais que la réforme est bouclée, je ne pourrais pas vous dire que nous avons changé. Notre réforme n’est pas à prendre ou à laisser, elle est à discuter avec les partenaires sociaux et les oppositions. En revanche, nous devons nous entendre sur le résultat attendu : un volume de travail plus important en France.

> [Dette] Pour arriver aux 3 % en 2027 et réduire la dette à partir de 2026, il faut atteindre le plein-emploi, engager des réformes et maîtriser les dépenses publiques. Nous proposons une hausse de 0,6 % en moyenne par an de la dépense publique en volume sur la période 2023-2027. C’est la progression la plus faible depuis vingt ans et le signe de notre sérieux budgétaire. Sérieux budgétaire ne veut pas dire austérité. Mais chaque euro compte.

> Les dépenses des collectivités augmenteront en valeur entre 2022 et 2027 et que nous compenserons la baisse des impôts de production.

> La prise de conscience de l’urgence climatique a eu lieu. Maintenant, elle doit se traduire en actes. La réduction des émissions de CO2 repose sur une stratégie claire : la sobriété dans notre consommation énergétique, l’accélération du déploiement des énergies renouvelables et le développement du nucléaire, avec le déploiement de six nouveaux réacteurs.

> EDF est face à des défis historiques. La feuille de route que nous fixons à la nouvelle direction, qui entrera en fonctions à la rentrée, est claire. La priorité est le redressement immédiat du niveau de production électrique nucléaire en France. EDF doit également poursuivre son engagement dans les énergies renouvelables. Enfin, l’entreprise doit participer à la réalisation dans des délais rapides de six nouveaux réacteurs nucléaires. Elle peut compter sur le soutien total de l’Etat. Nous ne reviendrons pas sur le projet Hercule qui est mort et enterré. Nous nous battrons pour obtenir une réforme du marché européen de l’énergie.

> Le scepticisme est grand à l’égard des responsables politiques. Il faut que nos promesses aient un sens et soient respectées. Cela vaut pour les baisses d’impôts, pour notre politique économique ou aussi pour des engagements plus personnels. J’ai dit il y a quelques années que je ne ferais pas plus de trois mandats de député, je tiens parole.

> Je garde un esprit conquérant. Notre majorité doit arriver à faire passer ses textes avec la nouvelle méthode que le président a définie. Notre majorité doit garder intacte son ambition d’origine. Si vous pensez dissolution, vous tombez dans l’immobilisme.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Le Président de la République, sur ma proposition, a nommé Laurent Nunez Préfet de Police. C’est le choix d’un homme d’expérience qui connaît parfaitement la Préfecture de police et qui a exercé de nombreuses responsabilités nationales. La sécurité des Franciliens sera notre priorité.

> J’ai présidé la cérémonie d’installation du nouveau préfet de Police de Paris, Laurent Nuñez. Je lui ai demandé de mener une lutte implacable contre la délinquance. Ce sera sa première priorité.
Pour cela, nous allons créer 1000 postes de policiers à Paris, dont 500 les deux prochaines années. La présence des forces de l’ordre sera doublée. Plus de policiers dans la rue, c’est plus de sécurité.
Avec cet effort sans précédent, je souhaite que nos résultats soient améliorés, notamment les violences contre les personnes, et le trafic de drogue. Sur ce point, j’ai demandé à Laurent Nunez des propositions pour éradiquer le crack à Paris et j’ai mobilisé l’OfAST sur ce sujet.
La lutte contre le trafic de stupéfiants devra s’intensifier. Nous devons faire mieux. Les démantèlements de points de deal devront s’accélérer. Le crack devra être éradiqué de Paris.
Le point clé, c’est la lutte contre la délinquance dans les transports. Depuis 2 ans, nous y avons déjà augmenté de 70% la présence des policiers. Nous allons encore la doubler dans l’année qui vient.

> Le Président de la République, sur ma proposition, a fait un choix historique en nommant une magistrate à l’IGPN. Formations de qualité ; transparence ; célérité des décisions sont autant d’actions qu’Agnes Thibault Lecuivre devra porter à la tête de l’IGPN.

> Je souhaite rendre hommage à Didier Lallement pour son action, dans des conditions difficiles, dans un contexte de menace terroriste important, à la tête de la Préfecture de Police au cours de ces trois dernières années. Il a fait honneur à la République.

> Vis-à-vis des étrangers qui troublent l’ordre public, aucun Gouvernement n’a été aussi ferme que celui d’Emmanuel Macron.
Depuis deux ans : 70 000 refus de titre de séjour pour ce motif et 2 500 retraits de titres suite à une condamnation judiciaire.
En ce qui concerne les réfugiés, nous avons multiplié par trois les retraits de titres pour délinquance grave : 102 en 2020, 348 en 2021, et 228 depuis le début de l’année.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Sanctions contre la Russie] Notre objectif est clair, asphyxier les capacités de financement du régime. Ce ne sont pas les sanctions qui créent les tensions sur le marché de l'énergie, c'est la guerre, choisie et menée par la Russie.

> [Suppression du corps diplomatique] Je vais mettre en œuvre la réforme, en l'expliquant mieux, en montrant les opportunités qu'elle représente en termes de mobilité interministérielle, et en consolidant les garanties obtenus par mon prédécesseur.

> Je salue l'approbation par le Sénat du projet de loi autorisant la ratification des adhésions de la Suède et de la Finlande à l'OTAN. Ces adhésions vont renforcer notre sécurité collective.

> Je salue la tenue des premières conférences intergouvernementales avec la Macédoine du Nord et l'Albanie : c'est une étape décisive dans leur chemin vers l'UE et pour la stabilité des Balkans occidentaux à laquelle nous travaillons depuis longtemps.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Vous avez [RN], non pas la baguette magique, mais la matraque magique. Vous mentez en permanence sur la justice laxiste, (...) vous mentez en disant que les peines ne sont pas exécutées.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Nos 2 priorités Sahel:
- Construire un partenariat de sécurité contre le terrorisme avec des pays amis en respectant leur souveraineté
- Accentuer le soutien en matière de développement éco, culturel ou agricole Notre soutien en Afrique ne peut se limiter à une présence militaire.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Les embauches continuent de progresser ! Avec +3,6% d’embauches de plus d’un mois au deuxième trimestre la bonne santé du marché du travail se confirme. En atteignant 52% la part des CDI est à son plus haut niveau historique.

> En refusant de voter pour les mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat, la Nupes fait ce choix irresponsable d’ignorer des millions de retraités et bénéficiaires d’allocations face à la flambée des prix.

> Nous avons voté la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé, en adoptant des amendements déposés par tous les groupes. Les services de l’Etat vont travailler à une mise en œuvre la plus rapide possible. (…) Si nous pouvons aller plus vite, nous irons plus vite (...) ce n'est pas une question d'effectifs mais de technicité et de complexité des systèmes d'information à croiser.

> [Indexation automatique des branches] Notre volonté est d’encourager un dialogue social qui soit le plus incitatif possible et faire en sorte que ces branches permettent de l’attractivité, du dynamisme et des perspectives pour les salariés.

> Nous considérons que la loi ne détermine pas le niveau des salaires, à l'exception du Smic. Cela relève du dialogue social.

> Les entreprises ont une principale difficulté : c’est recruter. Avec un taux de chômage au plus bas et un taux d’emploi plus élevé nous accompagnerons les recrutements & aiderons les entreprises à faire face à ces difficultés.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Les discriminations, les paroles et actes de haine raciste et antisémite n’ont aucune place à l’école et doivent y être combattus. Merci à la LICRA et à ses bénévoles qui s’engagent avec nous.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> La situation de sécheresse que connaît notre pays est exceptionnelle avec à ce jour 75 départements concernés par des limitations des usages de l’eau. Au quotidien, des gestes simples permettent d’économiser l’eau. J’en appelle à la responsabilité de chacun.

> Les agriculteurs font leur part de réduction de l'utilisation d'eau mais chacun doit penser que n'importe quel geste qui permet d'économiser l'eau est un geste important.

> Comme pour le renforcement des moyens dévolus à la sécurité civile ces dernières années, l’Etat a anticipé et d’ores et déjà mobilisé des moyens pour renouveler le peuplement forestier. A chacun de s’en saisir pour accélérer l’adaptation de nos forêts au changement climatique !

> On doit penser la forêt en temps de réchauffement climatique.

> La difficulté est d'avoir des feux qui se multiplient dans des endroits inhabituels, peu préparés en termes de moyens.

> ll faut simplifier les procédures, tant d'un point de vue réglementaire que législatif, pour que les projets se développent. Il y a une urgence climatique, et une urgence pour les agriculteurs.

> Nous sommes le pays d'Europe qui dispose de la plus grande flotte [contre les feux de forêt]. Mais là, nous sommes face à un évènement très exceptionnel. Nous avons trois mégafeux simultanés.

> Je salue toutes celles et ceux qui se mobilisent pour préserver nos forêts; aujourd’hui face aux incendies et au quotidien face aux effets du changement climatique. La gestion durable de nos forêts incluant ces nouveaux risques est un impératif commun.

> Adopter un animal de compagnie ou un équidé c'est en être responsable tout au long de sa vie. C’est un engagement. Nous mettons en place un certificat de connaissance et de sensibilisation préalable à toute adoption d'un animal de compagnie ou d'un équidé.

> La coopération franco-allemande est au cœur de l'UE et nous permet d'avancer face aux défis internationaux et de transition pour nos mondes agricoles. Nous avançons ensemble.
Au niveau européen, nous avançons ensemble pour une logique de planification, d’harmonisation européenne, d’équité de concurrence, de réciprocité des normes notamment sur la question des produits phytopharmaceutiques : pas d’interdiction sans solution.
Cette méthode de coopération franco-allemande nous anime et nous continuerons de la porter. Dans les temps de crises, notamment avec la guerre en
Ukraine et ses conséquences elle reste notre boussole. Pour le court et le long terme.

> Pour avoir un compromis, il faut que chacun bouge de position. Je vois un certain nombre de personnes qui ne le font pas. La culture du compromis, ce n’est pas “Venez à ma position, sinon il n’y a pas de compromis.

> La question est de construire un équilibre politique qui tienne la route sur la durée. Il me semble que dans le champ républicain, avec une partie des républicains, avec une partie des socialistes, il y a les voies et moyens de trouver des compromis.

> La question n'est pas de se polariser sur le RN, ils font ce qu'ils veulent, ils le font souvent d'ailleurs avec La France insoumise, mais de construire une majorité.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Notre objectif est clair: diminuer de 55% nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d’ici 2030. Cette trajectoire carbone doit nous servir de baromètre pour mesurer l’impact de nos décisions.

> Nous reboiserons nos forêts différemment. Diversification des essences, zones tampons, couloirs de défense, débroussaillage. Comme l’a annoncé le Président de la République, nous replanterons la forêt pour prévenir les risques d’aujourd’hui et de demain.

> Je remercie nos sapeurs-pompiers qui se battent sur le terrain contre les flammes. Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires est celui de la prévention des risques. Face aux conséquences du réchauffement climatiques nous devons nous adapter.

> L’implication des collectivités territoriales est la condition du succès de nos ambitions en matière de transition écologique. J’ai réuni les associations d’élus locaux pour poser les bases d’un dialogue ouvert et constructif. Rien ne se fera sans vous!

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Adoption de la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés : une très bonne nouvelle pour les 1,2 million de Français qui en bénéficient. Une promesse de campagne tenue !

> La détention à 100% d’EDF par l’Etat nous permettra de renforcer notre capacité à mener des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique : lancer un nouveau programme de réacteurs nucléaires et sécuriser une production abondante d’électricité decarbonée.

> Notre plan de sobriété énergétique est d’abord exigeant vis à vis de l’Etat et ses administrations, ainsi que des plus gros acteurs économiques. C’est un enjeu d’indépendance énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> On a un problème structurel sur notre système de santé. Une rénovation de ce système de santé est indispensable. (…) Il y a quelque chose qu'il faut bien comprendre. C'est que cette post-crise Covid19 est terrible pour les systèmes de santé de tous les pays. Pas uniquement la France (...) C'est-à-dire qu'on a un effondrement du système avec des professionnels qui quittent le métier. 

> Il faut repenser notre système de santé qui est aujourd'hui basé sur l'offre de soins, c'est-à-dire que c'est celui fait la meilleure offre qui va prendre des parts de marchés. (…) Il faut un système de santé qui soit maintenant construit sur la réponse aux besoins de santé.

> Le problème des urgences n’est que la partie émergée de l'iceberg. En dessous, vous avez toute la problématique de l'hôpital qui dysfonctionne de l'intérieur alors que la médecine de ville doit déjà gérer des cabinets qui sont pleins. C'est un problème qui est global. Il n'y a pas de solution miracle. C'est un panel de solutions et c'est la façon dont je veux construire la réponse aux problèmes que traverse notre système de santé.

> Je salue l'accord trouvé en Commission mixte paritaire, entre députés et sénateurs, sur le projet de loi de veille et de sécurité sanitaire. Le principe du contrôle sanitaire aux frontières est confirmé. Je me félicite de ce consensus au service de la protection des Français.

> J’ai vu, en tant qu’urgentiste dans le Grand Est, tout l’intérêt d’avoir en cas de besoin un « passe frontières », face à l’émergence de variants virulents. En permettant à notre système de santé de gagner du temps pour s’adapter, cet outil indispensable protège les Français.

> Je veux rendre hommage au travail accompli par les sapeurs-pompiers et les forces de sécurité civile face aux feux en Gironde. Leur engagement est total, au risque de leur vie. Je salue également la mobilisation de l’ensemble des services de l’État et des élus locaux.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> La lutte contre les LGBTphobies et l'accès aux droits des personnes LGBT est une priorité du gouvernement.

> La déconjugalisation de l'AAH a été votée à l'Assemblée ! Pour nos concitoyens en situation de handicap, c'est une avancée majeure et la première étape d’une réforme plus globale. Pour nous tous, c’est un pas de plus vers une société plus inclusive.
Egalement votée pour renforcer le pouvoir d'achat des Français : la revalorisation des prestations sociales et familiales. Une mesure concrète et juste pour des milliers de familles et de personnes modestes pour faire face à l’inflation.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Belle avancée sociale avec l’adoption de la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé. Plus de compromis, pas de compromissions. Dans le seul intérêt des Français.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Pour les Français, les pleins d’essence ne doivent pas peser trop lourd à la rentrée. Pour les salariés, les entreprises doivent prendre leurs responsabilités. Sur la base de ces principes, notre main est tendue pour définir, avec les oppositions, le meilleur dispositif possible.

> Nous nous attendons toujours à ce que la Russie coupe le gaz.

> Ni préalable ni substitut au Parlement. Le Conseil national de la Refondation se positionnera sur de grands enjeux tels que la santé, l’école et l’autonomie. Il réunira les forces politiques, syndicats, corps intermédiaires et acteurs des territoires.

> Les 3 premiers articles du projet de loi d’urgence pour le pouvoir d’achat ont déjà été adoptés et nous continuons à travailler avec les oppositions dans un esprit de concertation. Nous poursuivons le dialogue et l’action pour les Françaises et les Français.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> J'entends que notre méthode de compromis ne marcherait pas à l'Assemblée sur le projet de loi pouvoir d'achat : c'est faux ! Les articles sont votés, et des amendements de l'opposition sont adoptés par la Majorité, comme ceux d'un député communiste et d'un député LR hier.

> Cette situation politique inédite va revaloriser le rôle du Parlement. Et notre travail avec les députés et les sénateurs sur nos réformes est la meilleure manière de les enrichir, et que les Français voient notre action à leur service.

> J’appelle à la sérénité dans les débats. Le comportement dans l'hémicycle, ce n'est pas anecdotique, c'est essentiel. Les Français nous regardent. Chacun peut défendre ses idées avec détermination, mais il doit le faire avec respect.

> Nous avons une part de la souveraineté nationale dans nos mains, on doit en être digne.

> On supprime la redevance mais on ne crée pas une nouvelle taxe pour compenser sa suppression.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Sobriété énergétique] On veut que dans les deux années qui viennent, on réduise de 10 % la consommation d’énergie. Il y a un travail très dense qui est engagé sur tous ces sujets-là.

> La «Prime Macron » a remarquablement bien fonctionné depuis qu’elle a été mise en place. Je crois que l’an dernier, c’est plus de 4 millions de salariés qui en ont bénéficié. Qu’est-ce qui a changé depuis ? On est dans un pic inflationniste massif qui fait que pour beaucoup de Français, ça coûte très cher d’aller travailler. Les entreprises le voient. L’intérêt des entreprises, c’est évidemment que leurs salariés puissent continuer à venir travailler et c’est évidemment d’améliorer la rémunération et le pouvoir d’achat de leurs salariés.
Vous avez des chefs entreprises qui nous disent moi, je voudrais pouvoir accompagner mes salariés en matière de pouvoir d’achat. Mais si je fais des augmentations de salaires générales l’année prochaine, je me retrouve dans des difficultés économiques et je risque de devoir mettre la clé sous la porte. Et donc, j’aimerais disposer d’outils qui me permettraient d’aider au moins ponctuellement les salariés avec un soutien sur le pouvoir d’achat. Et c’est là où la prime, elle doit les accompagner

> Pour les entreprises qui le peuvent, parce qu’il y en a un certain nombre qui le peuvent, il faut effectivement augmenter les salaires. C’est ce qu’a dit Bruno Le Maire. C’est ce qu’il ne cesse de rappeler.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année. C’est insupportable. Il faut lever le voile sur les violences faites aux enfants.

> J'ai plusieurs priorités comme les violences faites aux enfants et les violences sexuelles sur les mineurs. Il faut libérer la parole des enfants et aussi celle des adultes comme les éducateurs et les enseignants

> Le numérique est une autre priorité de ma feuille de route. Plusieurs choses à faire :
- Limiter les écrans
- Lutter contre les contenus violents et le cyber-harcèlement
- Réguler l'accès aux contenus en fonction de l'âge Je serai pleinement engagée sur ces sujets.

> [Harcèlement scolaire et cyberharcélement] Il faut protéger nos enfants aux écrans: avant les 3 ans, il faut oublier les écrans. On envisage de mettre dans les carnets de santé un document sur la prévention aux écrans et contre les contenus violents.

> [Rapatriement d’enfants de Syrie] Ces enfants ne sont pas responsables des faits commis par leurs parents. Ce sont des victimes et certaines associations de victimes de terrorisme ont même appelé à ces rapatriements.

 

Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Les corps en uniforme aujourd'hui participent déjà au Service National Universel en encadrant bien sûr - un tiers des encadrants viennent soit des réservistes, soit des retraités de nos armées. Ils participent aussi aux séjours de cohésion, ils participent également à la journée défense et mémoire, ils accueillent nos jeunes lors des missions d'intérêt général dans la phase 2 avec des préparations militaires et également en réalité avec des missions mémorielles.
Ça vient compléter l'engagement du monde associatif. Ça vient compléter l'engagement du monde de l'éducation populaire et de l'Éducation nationale. C'est pour cela qu'avoir cette double tutelle, être aux côtés du Ministre des Armées, Sébastien Lecornu, être aux côtés du Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, est une chance pour nos jeunesses, parce que plus que jamais nous réunissons les excellences françaises autour de nos jeunes.
C'est notre priorité, et évidemment cette priorité, elle se déploiera pour engager et accroitre la culture de l'engagement, de l'engagement civique et citoyen dont notre jeunesse a tant besoin. 
Oui nous avons besoin de cohésion nationale, oui nous avons besoin de mixité sociale, oui nous avons besoin d'égalité des chances, et il se trouve que ces trois excellences le permettent. 

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Notre boussole, c’est l’intérêt des Français ! J’ai formulé des propositions concrètes à la Première ministre pour une nouvelle méthode de travail entre le Gouvernement et l’Assemblée Nationale. Avec Elisabeth Borne pour la construire dans le dialogue et faire vivre la démocratie.

> Une loi, c’est bien, une loi efficace, c’est mieux ! Je réunis sous ma présidence le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, au cœur de notre action. Ma méthode ? Suivi renforcé, auditions, déplacements et débats au service d’un outil concret.

> Nos institutions sont essentielles pour garantir les droits et libertés des citoyens et j’ai à cœur de dialoguer avec chacune d’entre elles.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> C'est voté ! Nous actons la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé ! Un travail collectif, majorité et oppositions. Une belle et digne image du travail parlementaire. Pour plus de justice, pour plus d'égalité.

> [comportement de LFI à l’Assemblée nationale] Maintenant, ça suffit. L'indécence, ça suffit. L'instrumentalisation des pires drames, ça suffit. Les Français doivent savoir comment la France Insoumise se comporte ici dans notre assemblée.

> Plutôt que de nouvelles taxes au bénéfice futur du budget de l'Etat, nous préférons des hausses de salaires tout de suite, nous préférons des baisses de prix tout de suite ! C'est ce à quoi nous nous mobilisons : les grandes entreprises doivent redistribuer.

> Les débats à l'Assemblée sur le projet de loi Pouvoir d'achat sont lents et souvent caricaturaux.

> Une seule question est posée avec ce projet de loi : voulez vous protéger le pouvoir d'achat des Français face à l'inflation ? La gauche a préféré pour l'instant répondre systématiquement non et s'opposer à toutes les mesures de protection. Qu'ils s'en expliquent.

 

● Parti radical
David Valence (député)
> La déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé est votée à la quasi-unanimité: une belle victoire pour la solidarité et l’autonomie.

 

Véronique Guillotin (sénatrice)
> Contrairement à ce que certains ont laissé croire ces derniers jours, il n’est pas question de prolonger l’état d’urgence, mais de prévoir un système de veille et de garde-fou pour continuer à lutter contre cette épidémie.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> La droite la plus extrême et les populistes créent une nouvelle crise politique en Italie qui aura des impacts pour les Européens. Ces gens sont dangereux pour nos démocraties. Ils feront toujours passer leurs partis avant leur patrie.

 

Nathalie Loiseau
> Message à ceux qui continuent à dire que la guerre en Ukraine est « un simple problème de frontières à régler » et qu’il n’y a qu’à négocier : le chef de la diplomatie russe le dit sans fard: pour Moscou l’appétit vient en mangeant. L’urgence est à renverser le rapport de forces.

 

Valérie Hayer
> La démission de Mario Draghi est un coup dur pour toute l’Europe. L’Union européenne a besoin d’une Italie forte, démocrate et républicaine ! Pas d’une Italie bouleversée par les populistes et extrémistes avides de coups politiciens.

 

Salima Yenbou
> l’Italie traverse une grave crise démocratique démontrant une fois de plus la dangerosité des populismes et extrémismes qui mettent à mal nos institutions, nos valeurs et notre avenir ! De tout cœur avec le peuple italien.

 

Stéphanie Yon-Courtin
> [Tribune: « Il est temps de créer un Buy European Tech Act]
Au niveau européen, et c’est une grande première, nous avons posé en un temps record les premiers jalons d’un nouveau cadre visant à responsabiliser les géants du numérique et à limiter leur position de monopole en dépoussiérant le droit de la concurrence. Avec l’Acte sur les Services numériques (DSA), tout ce qui est illégal hors ligne le sera aussi en ligne ; avec celui sur les marchés numériques (DMA), nous redonnons de l’oxygène à nos entreprises. Autre avancée majeure : le règlement sur les subventions étrangères, qui met fin aux distorsions de concurrence causées par les aides d’Etat allouées par des puissances tierces.
A travers ces nouvelles dispositions qui offrent un internet plus sûr aux utilisateurs et des conditions de concurrence plus équitables aux entreprises, s’exprime toute l’originalité de notre modèle européen, qui repose à la fois sur la liberté économique et la justice sociale. Notre économie sociale de marché nécessite que les législateurs corrigent les dysfonctionnements des marchés et donnent aux entreprises les mêmes chances de prospérer, tout en protégeant les consommateurs.
Or, pour bâtir un véritable leadership numérique européen, nous devons aller plus loin en créant un écosystème favorable à l’innovation. Cela passe notamment par des investissements publics et privés massifs et structurants dans l’économie numérique, une progression de l’union des marchés des capitaux, un assouplissement et une harmonisation des règles, le renforcement des filières industrielles stratégiques ou encore une préférence assumée pour les solutions européennes.
Sur ce dernier point, rappelons que nos concurrents chinois, américains ou israéliens ne se privent pas de réserver une part de leurs marchés publics à leurs propres entreprises. Il n’y a qu’à voir le « Buy American Act », créé pendant la Grande Dépression et toujours en vigueur 90 années plus tard, ou encore la Chine, qui n’hésite pas à brandir la carte de la préférence nationale pour défendre ses propres intérêts. C’est pourquoi il est impératif d’avancer sur la question de la commande publique qui – en constituant plus de 14 % du PIB européen – représente un levier majeur d’innovation et d’autonomie. Ne serait-ce pas le moment d’envisager sérieusement un « Buy European Tech Act »?
L’Europe compte désormais des grandes entreprises et pépites technologiques de plus en plus matures et performantes, capables de proposer des solutions et services à la hauteur des concurrents étrangers. 283 start-up sont aujourd’hui valorisées à plus d’un milliard de dollars, soit 10 fois plus qu’en 2014. Ces start-up, tout comme nos grandes entreprises, ont besoin de pouvoir compter sur des contrats publics pour affirmer leur leadership à l’international. La subvention ne devrait plus être le seul outil de stimulation de l’innovation en Europe.
Il ne s’agit pas d’adopter une approche protectionniste. L’objectif n’est pas d’exclure totalement les fournisseurs étrangers, mais d’encourager les acheteurs publics à privilégier en toute légalité la technologie européenne, lorsqu’une offre équivalente en termes de prix, de qualité et de performance existe. Un « Buy European Technology Act » pourrait étendre le traitement différencié pour les opérateurs de pays tiers, à l’image de ce qui se fait déjà dans certains secteurs clés, comme l’énergie ou la défense. Nous devons élargir cette approche à d’autres domaines stratégiques tels que la 5G, l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou le cloud computing. Nos leaders européens doivent sérieusement envisager la renégociation des accords signés au nom de l’Union européenne à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).
L’Union européenne est en train de reprendre son destin technologique en main, mais nous devons faire preuve de réalisme pour avancer. Ce n’est que de cette manière que nous parviendrons à bâtir une véritable autonomie stratégique numérique et industrielle européenne.

 

 

Vues du Centre. Lagarde-Morin, le tandem déchu qui a sali le Centre

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Il fut un temps où Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin faisaient partie de l’UDF alors dirigée par François Bayrou dont ils avaient la confiance puisqu’ils occupaient des postes à responsabilité.

Puis, comme c’est souvent le cas avec le maire de Pau qui ne sait pas toujours très bien s’entourer et dont les «amitiés» n’ont qu’un temps et se transforment souvent en fortes inimitiés, les deux hommes ont quitté le navire après 2007 et les 18,6% de Bayrou à la présidentielle et la création du Mouvement démocrate dans la foulée, pour s’en aller rejoindre un de ses ennemis, Nicolas Sarkozy, qui venait de se faire élire président de la république.

Si l’on pouvait douter, déjà, du centrisme d’Hervé Morin qui était déjà très soft durant son appartenance à l’UDF, celui de Jean-Christophe Lagarde – qui se définissait comme un démocrate chrétien et un humaniste – semblait plus résistant malgré des prises de position souvent iconoclastes.

Les deux hommes se retrouvèrent donc dans le Nouveau centre, une formation alliée de l’UMP (LR aujourd’hui) où ils devaient se partager le pouvoir.

Or, il faut savoir que Lagarde et Morin se haïsse véritablement et que leur accord vola en éclat lorsque le dernier nommé refusa la présidence tournante du Nouveau centre au profit de Lagarde en niant qu’un deal avait été passé entre eux.

Cela ne les empêcha pas ensuite de se retrouver dans l’UDI que venait de créer Jean-Louis Borloo en 2012 après la défaite de Sarkozy et la victoire de Hollande, fédération de partis dont l’ambition était de réunir les centristes et les modérés de droite tout en faisant concurrence au MoDem (Mouvement démocrate) de François Bayrou.

Mais l’UDI ne parvint jamais à sortir d’un cartel électoral et Borloo, face à la guerre de position que livraient sans cesse Lagarde et Morin, préféra la quitter avec, en privé, des mots très durs envers les deux protagonistes, ce qui ouvrit une autre guerre, celle de la succession qui fut remportée par Lagarde mais dont Morin contesta la victoire en estimant qu’il y avait eu de multiples fraudes, accusations récurrentes contre les pratiques de Lagarde.

Peu de temps après, Morin quitta l’UDI avec ses troupes du Nouveau centre qui devint ensuite Les centristes alors que Lagarde mettait la main sur celle-ci en en faisant sa «chose» pour ses ambitions nationales lui qui ne parvint jamais à être ministre à l’opposé de Morin qui fut ministre de la Défense sous Sarkozy.

Mais ce qui nous intéresse ici est la constante dérive vers la droite qui anima dès lors, et l’UDI, et Les centristes (dont le nom était déjà une supercherie).

Ce fut manifeste lors de la présidentielle de 2017 où, au lieu de soutenir de soutenir Emmanuel Macron, candidat de l’axe central, et l’UDI, et Les centristes s’engagèrent sans une once de réserve derrière le candidat LR, François Fillon, alors très radicalisé et soutenant des positions complètement à l’opposé de la pensée centriste.

L’échec de Fillon et la victoire de Macron renvoya l’UDI et Les centriste dans l’opposition et, au lieu, de saisir les mains tendues par la nouvelle majorité centriste et centrale, s’enfoncèrent de plus en plus, au fil du temps, dans une confrontation dure alors même que dans cette majorité se trouvaient des formations soi-disant plus à droite qu’elles comme Agir et les amis d’Edouard Philippe…

Ici, les ambitions contrariées des deux hommes ainsi que leur haine de Macron mais aussi le passif avec Bayrou ont guidé plus sûrement leur comportement que leur soi-disant centrisme qui n’est plus désormais que de façade.

C’est là qu’ils ont commencé – pour certains, continué – à instrumentaliser le Centre et le Centrisme en se cachant derrière ses appellations alors même qu’ils n’ont plus rien à voir avec la pensée centriste mais plus certainement avec la Droite.

Pourquoi continuer à se prétendre centristes?

Etre de droite n’est pas une infamie…

Parce qu’il s’agit d’un positionnement électoraliste qui leur permet de négocier lors d’élections des élus et des postes avec LR dont ils sont depuis toujours, en réalité, des satellites voire de simples excroissances.

Mais, avec la présence du Centre au pouvoir et la radicalisation de la Droite, cela n’a plus du tout le même intérêt pour LR comme on l’a vu lors des négociations pour les législatives de cette année où l’UDI et Les centriste furent mal servis et sont aujourd’hui proche de la disparition à l’Assemblée, obligé de s’affilier à des intergroupes ou au groupe LR.

Si Hervé Morin ne s’est pas présenté – il est président de la région Normandie grâce au bon vouloir de LR –, Jean-Christophe Lagarde, lui, a été battu dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis malgré le système qu’il a mis en place depuis des années et que certains comparent à celui des mafieux.

Toujours est-il que ni Lagarde, ni Morin n’ont l’intention après une telle claque de quitter la politique ou, à tout le moins, de démissionner de la présidence de leurs partis.

Pire, ils continuent à se prétendre centriste ou à laisser les médias le prétendre.

Donc à continuer à salir le Centre et le Centrisme.

Jean-François Borrou