Voici une sélection, ce 15 juillet 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Pour vous, pour toutes les Françaises et tous
les Français, voici mon cap: premièrement, rendre la France plus indépendante, deuxièmement,
gagner la bataille pour le climat, troisièmement pour l’égalité des chances.
Je ferai tout pour que les compromis intelligents soient trouvés le long de ce
cap pour que nous sortions une nation plus forte et plus juste. C’est ça la
réponse de la France dans ce moment que nous vivons.
Les Français m’ont accordé leur confiance, et l’ont accordé aux députés par
une majorité relative. Qu'est-ce qu’ils nous ont dit? On veut que vous
travailliez ensemble. La responsabilité de la majorité, du gouvernement, des
forces d’opposition, c’est de trouver des compromis. Vous allez voir qu’on va
pouvoir avancer.»
> Si nous sommes de ce que les constitutionnalistes appellent un parlementarisme rationalisé, il y a des possibilités pour l’exécutif d’avancer s’il y a blocage : j’ai des outils pour aller devant les Français, leur proposer des mesures.
> Je pense que les LR auront du mal à expliquer devant leurs électeurs ce qu’ils ont fait l’autre soir [sur le texte de loi sur les mesures sanitaires contre la covid19]. Je crois d’ailleurs dans la sagesse de ces mêmes parlementaires pour les textes qui viennent et dans la sagesse des sénateurs. Le gouvernement saura rétablir un texte qui nous permettra d’aller au bout. Donc oui, je pense qu’il y aura une responsabilité collective qui prévaudra.
> [Inflation] Ce n’est pas possible que l’État prenne la totalité des conséquences pour tout le monde. On va cibler, et ne pas laisser sur le bord de la route sans possibilité de se chauffer des ménages français. À côté de cela, on va aider les Français à rénover les logements, changer de véhicule. Un euro d’argent public est mieux utilisé à vous aider pour acheter un véhicule hybride ou électrique. On va accélérer sur la transition énergétique. La meilleure réponse c’est aussi le travail et le pouvoir d’achat. Je veux que dès cet été nous puissions avancer sur la réforme du travail. Nous devons aller plus loin sur l’assurance-chômage.
> On ne peut pas avoir des forces politiques qui disent qu’il faut financer plus de choses sans dire comment les financer. Il y aura un travail avec les forces syndicales et patronales. Est-ce qu’on fera les choses en plusieurs étapes ? Moi ce qui m’importe, c’est le résultat. On doit améliorer la qualité du travail, le travail des seniors et travailler plus longtemps en tenant compte des carrières longues, de la pénibilité. Dès l’été 2023, il faut qu’on ait une première entrée en vigueur.
> Dès cet été, il faudra un texte de loi sur la réforme du travail: assurance chômage, valorisation des acquis de l’expérience, formation. Il faut qu’on fasse en sorte que le travail paye mieux. D’abord, il faut travailler avec toutes les branches professionnelles avec des métiers au smic. Il y a des négociations de branche qui sont parfois en retard. On doit accélérer les choses. Au premier d’août, le smic va encore augmenter, il aura augmenté de 100 euros en un an. Avec la prime d’activité, on est presque à 1500 euros par mois. Le gouvernement va mobiliser, avec le conseil national de la refondation. Il faut que les employeurs répondent aussi à la situation : mieux accompagner leurs salariés.
> Nous devons travailler plus et plus longtemps car nous avons l’un des modèles sociaux les plus généreux.
> Je veux passer le cap du million d’apprentis.
> Il n’y aura «pas de nouvelle hausse d’impôt
> La dette c’est nos enfants. Nous n’avons pas de marge. Nous avons créé de
la dette avec le covid19. On doit revenir au sérieux budgétaire et on ne doit
pas augmenter la dette».
> Il faut créer plus de richesse, c’est la meilleure façon de faire.
> La meilleure réponse au pouvoir d'achat, c'est le travail et les salaires. Et le cœur de la bataille que je veux mener, c'est le plein-emploi. Nous allons réformer : mieux accompagner vers l'activité, mieux former et développer davantage encore l'apprentissage.
> [Sobriété énergétique] Je crois à la responsabilité collective, on va faire un plan de sobriété. Là, on consomme déjà un peu moins que l’année dernière, il faut continuer. C’est de la chasse au gaspillage énergétique. La sobriété est une partie de notre stratégie.
> [Bouclier énergétique] la France a fait beaucoup plus que tous les voisins. Les parlementaires auront à voter un texte. Le gouvernement propose de poursuivre ce bouclier jusqu’en fin d’année, car c’est une nécessité. Ensuite, on va évaluer l’évolution sur le gaz. Il faudra progressivement qu’on ait un mécanisme de responsabilisation.
> On a demandé à EDF de porter les efforts avec notre bouclier énergétique. Ils n’ont pas fait de surprofit, ils ont garanti le bouclier avec l’État.
> Le vrai changement des derniers jours, et je pense qu’on en a trop peu parlé, c’est la décision russe de commencer à couper le gaz (…). Nous sommes dans une guerre hybride. Ce n’est pas une conséquence de nos sanctions. La Russie utilise l’énergie comme une arme de guerre. Nous devons aujourd’hui nous préparer à un scénario où il nous faut nous passer en totalité du gaz russe. Face à cela, mobilisation générale. D’abord, les Etats, nous tous. La France, grâce à son modèle, est peu dépendante du gaz russe. En Européens, nous nous diversifions pour aller chercher du gaz ailleurs. La Norvège nous fournit beaucoup. Le Qatar, l’Algérie, les Etats-Unis d’Amérique… On a beaucoup moins de stock que d’autres, ensuite, on doit rentrer collectivement dans une logique de sobriété. Nous sommes en train de reconstituer nos stocks pour être à 100 % de nos capacités de stockage à l’automne. (…) Je vais demander dès à présent aux administrations publiques et à toutes les entreprises qui le peuvent que l’on se mette en situation de consommer moins. On va construire un plan et on va essayer de faire attention à l’éclairage le soir. On va faire un plan de sobriété et de délestage. (…)Tous nos compatriotes devront s’engager, nos entreprises aussi.
> [Electricité] Nous avons besoin d’un marché européen. Aujourd’hui nous achetons l’électricité car nous n’en produisons pas assez. On a besoin de l’Europe. Mais le prix de l’électricité est mal fichu en Europe, il est très dépendant du gaz qu’on importe. On va négocier, en européens, un changement du prix de l’électricité.
> J’ai demandé au gouvernement à ce que la fiscalité qu’on touche dans cette période sur le pétrole aille complètement financer l’accélération de cette transition énergétique.
> [Dérèglement climatique] C’est une urgence et elle est déjà là. Notre modèle énergétique ne dépend pas autant des énergies fossiles que les autres pays étrangers. l faut organiser différemment nos vies et favoriser un lissage de l’utilisation de notre électricité.
> On a quatre centrales qui fonctionnaient aux énergies fossiles, On va en fermer deux. On ne peut pas fermer les autres dans l’attente de l’ouverture de la centrale nucléaire de Flamanville et la centrale de Landivisiau. Et on en prolonge juste une pour ne pas qu’il y ait de coupure. La grande difficulté, c’est l’Allemagne et la Pologne, qui ont beaucoup plus de charbon que nous. Ils sont obligés de maintenir voire de rouvrir des centrales. Dans ce contexte, le nucléaire est une solution durable.
> Quand j’entends les cris d’orfraies sur les VTC, tous ces gens ne pensent pas aux jeunes qui cherchent du travail, originaires des quartiers.
> Nous sommes une grande puissance d'équilibre dans le concert des nations. Nous avons une force que nos aînés ont bâtie. Nous avons su nous tenir, nous relever, ensemble. Si nous nous mobilisons tous, si chacun prend sa part dans le respect de chacun.
> Nous avons une armée forte, la première armée d’Europe.
(…) On a jouté à notre budget 26 milliards d’euros. Mais ce qu’on voit, c’est
un fait nouveau : la guerre de haute intensité, qui implique une puissance
dotée de l’arme nucléaire, la Russie. La France a les moyens d’aider l’Ukraine.
Mais forts de ce nouveau contexte, on doit continuer d’investir, d’embaucher et
de former. On a une armée qui est prêt aujourd’hui. Sa force, ce sont ses
femmes et ses hommes. Je considère que le moral de nos armées est essentiel. On
a réparé nos éléments capacitaires, on les a renforcés. Et on va continuer. Il
faut intensifier l’effort, il faut continuer jusqu’à 2030.
Il nous faut aussi regarder comment on évalue les nouvelles menaces. C’est
ensuite que l’on donne un chiffre. Les nouvelles zones de conflictualité n’ont
pas disparu avec l’Ukraine : le cyberespace notamment. Si nous sommes
faibles sur ce plan, nous pouvons être attaqués. Il faut investir sur la
résilience. Le maritime redevient essentiel, et l’espace également. À côté de
ça, on doit toujours lutter contre le terrorisme, en Afrique notamment.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] il faut nous préparer tous à ce qu’elle dure. L’été et le début de l’automne seront très durs. Les Ukrainiens se défendent avec un courage inouï et grâce au matériel fourni par les Occidentaux. Mais cette guerre va durer.
> [Discours du 14 juillet aux armées]
(…) Lors de notre rencontre en ce début d’année, j’ai décrit les lignes de
force de l’évolution de la conflictualité durant ces dernières années, entre
compétition, contestation et affrontement, dans les champs matériels et
immatériels, sous des formes militaires ou hybrides, avec un phénomène
d’accélération et d’intensification. Il faut le regretter, mais l’évolution de
la situation stratégique sous nos yeux valide en tous points la vision
développée à Oberhoffen en janvier dernier Et la guerre hélas a ressurgi sur
notre continent. Et très vite, de façon exemplaire et reconnue par nos Alliés,
nous nous sommes adaptés, sur mer, notamment en Méditerranée Orientale, dans
les airs, en multipliant les vols de réassurance, de soutien logistique ou de
renseignement, notamment dans les pays baltes, et sur terre en projetant en
Roumanie le bataillon « AIGLE » et les éléments de défense antiaérienne dans le
cadre de la force de réaction rapide de l’OTAN, mais également en Estonie où le
détachement « LYNX » a été prolongé. Nous honorerons ces efforts demain lors du
défilé. Et vous pouvez être fiers de votre réactivité et de votre
professionnalisme.
Parallèlement, nous tirons sans attendre toutes les conséquences de la guerre
en Ukraine : l’Europe est le cadre et le point d’application le plus proche, le
plus immédiat de notre solidarité stratégique qui doit, dans le même temps,
continuer à bénéficier à nos partenaires qui, parfois plus éloignés de ce voisinage
européen, comptent toujours sur nous. Avant d’évoquer un certain nombre
d’orientations qui en découlent pour les mois et les années à venir, je
voudrais avant toute chose aujourd’hui m’arrêter un instant sur une dimension
absolument cruciale de notre action, et vous dire toute l’importance que nous
devons accorder à la préparation des énergies, des caractères, des volontés
pour faire face aux défis qui sont devant nous.
Souvenons-nous de cette phrase bien connue de Thucydide, qui nous dit, après
avoir médité sur les guerres du Péloponnèse : « La force de la cité ne réside
ni dans ses remparts, ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses
citoyens ».
L’actualité ne dément pas ce constat vieux de 2 500 ans : la force morale,
c’est-à-dire la capacité individuelle et collective à prendre l’ascendant sur
les évènements pour faire prévaloir sa volonté et accomplir sa mission, est
toujours une condition absolument majeure du succès. Et je le dis au moment où
chacun d’entre nous a été frappé ces derniers mois par cette force morale de la
nation ukrainienne qui lui a permis de tenir malgré un rapport de force
initialement si défavorable. Or il y a une réciprocité importante entre la
force morale d’une nation et celle de ses armées, qui se nourrissent
mutuellement : depuis Valmy et la « Nation en armes », notre Histoire nous le
démontre. Je suis donc particulièrement attentif à ce que notre force morale,
votre force morale, à vous militaires, soit travaillée, entraînée, alimentée.
Parce que votre force morale est un élément essentiel de la cohésion de la
Nation.
Cette force morale c’est d’abord dans sa dimension individuelle, le fruit de
votre formation, de votre éducation militaire. Une éducation à la
responsabilité, à la confiance: l’obéissance comme école du commandement.
Une éducation qui conduit à savoir édicter et à savoir mettre en œuvre des
directives claires. Une éducation qui vous apprend le culte de la mission. Mais
la force morale est aussi le produit de dynamiques collectives : la soumission
volontaire et partagée aux règles que s'est données le groupe, en d’autres
termes la discipline, qu’il ne faut pas craindre, bien au contraire, mais qui
rend plus forts et fait grandir. Des normes et des codes qui visent à garantir
justice et équité. Des rites communs. Le sens du partage, de la communauté,
l’esprit d’équipage …
Comprenons-nous bien, la force morale ne sera jamais un acquis. Ce serait même
une grave erreur de considérer qu’elle peut l’être : elle est une dynamique, un
chemin. Elle est conditionnée par l’action. Elle permet d’entretenir l’esprit
combatif pour affronter en confiance les défis du futur. Elle nourrit la fierté
d’appartenance et permet de se projeter dans l’avenir, en somme. C’est pourquoi
je vous encourage à cultiver votre force morale, et celle de vos familles, que
j’assure de mon attention et de ma solidarité. Je vous y encourage avec
beaucoup de confiance parce que je sais que vos chefs, et en premier lieu le
ministre et le chef d’état-major des armées, les chefs d’état-major et les
chefs des services de soutien y sont tout particulièrement attentifs.
Il n’y a pas de force morale durable sans lien fort avec nos blessés, leurs
familles ainsi qu’avec les familles endeuillées. Protecteur des Invalides,
héritier d’une tradition enracinée depuis Louis XIV et qui m’oblige, je porte
avec vigilance le souci de « ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué
leur sang pour la défense et le soutien de notre pays ». Je remercie
chaleureusement les familles, et chacune et chacun d’entre vous. La Nation vous
doit. Je remercie chaleureusement les cellules d’assistance aux blessés des
états-majors, et salue tous les efforts consentis ces dernières années pour assurer
la prise en charge des blessés, dans leur chair ou dans leur esprit, comme la
prise en charge des familles. Et je veux ici une fois encore dire combien nous
devons au service de santé des armées. Lui aussi fût si souvent touché ces
dernières années, y compris ces derniers mois dans sa chair. Mais nous pouvons,
et je dirais même nous devons aller plus loin. Nous savons qu’il reste encore
du chemin à parcourir. Je l’ai mesuré à plusieurs reprises, et récemment
encore, lorsqu’avec mon épouse j’ai pu rencontrer notre équipe nationale des
Invictus Games. Il existe encore des processus administratifs inadaptés,
mal coordonnés ou mal accompagnés qui peuvent générer ou accentuer de la
souffrance. Nous ne pouvons pas l’accepter. Pour un blessé du fait de son engagement
militaire, il doit y avoir une présomption de bonne foi : nous devons alléger
la charge de la preuve qui pèse sur l’individu, nous devons la neutraliser,
même. Et je le dis clairement, oui, nous devons savoir sortir de la prévalence
structurelle, inconsciente mais bien présente, de la défense des intérêts
financiers de l’Etat. Nos administrations doivent sortir de cette logique qui a
eu toute sa légitimité, qui peut l’avoir dans encore bien des domaines, mais
nous devons avant tout l’empathie, l’accompagnement et réussir à répondre à ce
que nous devons à nos blessés, quels qu’ils soient, et à toutes les familles.
Nous devons garantir aux blessés, aux familles une prise en charge immédiate,
durable, adaptée et bienveillante en cad de blessures ou de décès en service.
Je serai donc attentif à l’avancée des nouveaux chantiers lancés ces dernières
semaines, qu’il s’agisse de la simplification et de l’amélioration des
procédures administratives, ou l’adéquation des mesures de reconnaissance, de
réparation et d’accompagnement des familles. C’est une condition de sérénité,
de confiance, donc de force morale pour l’accomplissement de vos missions.
C’est une exigence, un objectif majeur que je nous assigne collectivement pour
les mois à venir. Car vous le savez il est de mon devoir d’éveiller avec
constance à la condition militaire.
Car vous le savez, il est de mon devoir de veiller avec constance à la
condition militaire, et je l’ai fait encore ces derniers jours en recevant le
Haut comité qui est chargé de son évaluation. Pleinement professionnalisé
depuis vingt ans, le monde militaire, loin d’être monolithique, est marqué par
sa diversité sociologique et une porosité avec la société civile. Il est
l’objet de forces centrifuges ou centripètes et de tendances parfois
paradoxales mais qui le conduisent à réaffirmer régulièrement sa singularité
tout en se comparant aux corps de l’Etat, notamment aux autres corps en
uniforme. L’exercice d’un commandement attentif et les instances et mécanismes
de concertation permettent de canaliser ces mouvements et de piloter des
évolutions aussi nécessaires que le chantier considérable de la nouvelle
politique de rémunération des militaires. La variété des métiers exercés par
les différents corps militaires, leur caractère parfois fortement interfacé
avec d’autres administrations de l’Etat, avec le tissu économique ou
industriel, constituent une richesse. Mais les contours de la militarité de
certains corps sont parfois questionnés : j’invite à conduire cette réflexion,
si elle doit l’être, en l’abordant d’abord par les principes, avant toute
considération de gestion, ou simplement corporatiste. Il m’appartient de
veiller à l’équité de traitement des militaires vis-à-vis des agents publics,
pour leur donner la place éminente qu’ils méritent au sein de l’Etat. Mais je
vous le dis, l’impératif d’équité ne peut pas se confondre pas avec une égalité
conceptuelle et mécanique. Cela tendrait inéluctablement vers une forme de
fongibilité, de banalisation de votre état militaire. Votre statut est à la
fois un bouclier déontologique et un levier d’action qui garantit un régime
adapté de droits et de devoirs. Et les sujétions qu’il comprend, comme la
mobilité que le Haut comité a cette année longuement étudiée, doivent
évidemment être accompagnées et compensées, mais elles procèdent de principes
fondamentaux, ici le principe de disponibilité, qui lui-même conditionne le
principe de libre disposition de la force armée. C’est pourquoi conditionner la
mobilité au volontariat, c’est, au plan des principes, affaiblir la militarité.
Les nécessaires réponses aux sujétions ou aux enjeux d’attractivité et de
fidélisation doivent donc, si je puis dire, être abordées par le haut. C’est
dans sa globalité que doit être envisagée la réflexion sur les positionnements
relatifs des corps militaires et civils, avec un souci de cohérence et de
modernité en quelque sorte. Tenons aux principes, défendons la militarité, mais
sachons regarder la société telle qu’elle évolue, et accompagnons davantage les
familles, les carrières, donnons plus de visibilité, parfois là aussi plus
d’empathie, d’humanité, mais gardons les principes avec clarté et fermeté.
Nos concitoyens ont pour beaucoup, et c’est heureux, été élevés dans une
démocratie de paix. Mais, et on l’observe aussi ces derniers temps, les valeurs
de notre Nation, de notre République font aussi parfois les frais soit d’un
certain relativisme ambiant, qui s’installe de plus en plus et je le vois avec
inquiétude, soit d’une remise en cause assumée qui s’installe avec un caractère
de plus en plus désinhibé.
Bien sûr, ses 20 dernières années possédaient les caractéristiques de la
guerre, souvent au niveau tactique. Et le terrorisme était revenu sur notre sol
pour nous frapper de nouveau. Mais la guerre revient, pleinement, cruellement
sur le sol européen et elle nous rappelle le tragique de l’histoire. Nous
redécouvrons ainsi que la force morale de notre Nation doit absolument être
cultivée, encouragée et travaillée. Et c’est pour cela que je vous parle avec
autant de force de cette force morale.
Vous avez, vous militaires, une place singulière et un rôle majeur à jouer à
cet effet, sur tout le territoire métropolitain comme dans nos Outre-mer. Mais
deux aspects importants me viennent naturellement à l’esprit, qui d’ailleurs
miroitent l’un avec l’autre et que je veux ici souligner, l’action mémorielle
du ministère et des concours qu’il peut apporter à la formation de la jeunesse
de notre pays. Mesdames les secrétaires d’Etat, vous avez à cet égard toute ma
confiance auprès du ministre des Armées pour porter haut et loin ces enjeux
essentiels pour la Nation. Oui, le premier c’est bien la mémoire.
Dépositaires d’un patrimoine inestimable, matériel et immatériel, les armées
ont vocation à conserver, valoriser et transmettre notre héritage national.
Votre organisation est clairement, dans mon esprit, un élément de notre système
d’armes collectif, pour emprunter à votre vocabulaire, et votre politique
mémorielle ainsi contribue à la doctrine militaire. Bien sûr, il s’agit de
reconnaître, de récompenser, le cas échéant de réparer ce qui doit l’être. Je
salue à cet égard le travail accompli pour élaborer et mettre en œuvre la loi
que j’ai souhaitée pour les Harkis, qui produit désormais ses effets et je veux
vous en remercier. Bien sûr, il s’agit aussi de permettre aux chercheurs de
documenter notre Histoire, en trouvant le meilleur équilibre entre les
principes essentiels de libre accès aux documents et de protection du secret de
défense nationale, avec pour n’en citer qu’une traduction immédiate pour nos
compatriotes polynésiens. C’est ainsi qu’un important travail de
déclassification des documents relatifs à l’histoire des essais nucléaires a
été entrepris. Nous l’avons fait et je vous en remercie. Car nous avons mis fin
a des décennies, je dois bien le dire de malentendus, peut être même de tabou.
Ce travail est essentiel pour entretenir cette force morale de la nation par ce
devoir de vérité, de mémoire, cette transmission par l’histoire. C’est pourquoi
il convient aussi de présenter à nos compatriotes les hauts lieux symboliques
de notre Histoire pour concourir à l’attractivité des territoires, et donner
envie de s’engager si je puis dire en s’inscrivant dans notre Légende des
Siècles. Celle même que nos armées ont écrites. Je me réjouis à cet égard des
efforts soutenus pour rénover, pour métamorphoser le musée de la Marine, que
j’inaugurerai à l’automne 2023, ou pour conduire le chantier ambitieux de
transformation du musée de l’Armée. Mais la place de l’histoire, la
politique des archives, la politique muséale des armées doivent aussi concourir
à la résilience du pays. Nous célébrons cette année entre autres, les 80 ans de
Bir Hakeim et du Normandie Niémen, ou bien encore les 50 ans de la première
patrouille du Redoutable : le sens de l’engagement, l’acceptation du sacrifice
au profit du bien commun ne se décrètent pas ! Ils se nourrissent de l’exemple
des anciens, et des leçons tirées du passé. De cette capacité a nous remémorer
ces moments d’héroïsme qui n’avaient rien d’évident. Lors que nos
prédécesseurs, vos prédécesseurs les ont écrits. C’est pourquoi la mémoire est
un levier puissant de cohésion, un vecteur de contre-influence, face à
l’utilisation dévoyée de l’Histoire qui se multiplie partout… Regardez en
Ukraine combien certaines puissances réécrivent l’histoire du 20e siècle pour
justifier leurs actions. Regardez combien parfois les mêmes puissances, pour
continuer d’évoquer implicitement la Russie, utilisent, déforment l’histoire
des derniers siècles pour attaquer la France et se présenter comme ceux qu’ils
n’ont jamais été et transfigurer des milices et de prédateurs en libérateur de
peuple. Oui, l’histoire compte et nourri notre action.
Et le deuxième point, et il est lié à ce qui précède, c’est ce que vous pouvez
offrir à la jeunesse de notre pays. Vous le savez, j’ai exprimé à
plusieurs reprises mon attachement et mon intérêt pour les savoir-faire des
militaires qui m’ont été présentés lors de mes différents déplacements. De
l’Ecole des Mousses au 4ème Régiment Etranger en passant par la compagnie
d’instruction du SMA d’Hiva Hoa, j’ai pu observer vos dispositifs de formation,
qui sont des chances pour les jeunes qui vous sont confiés. La pédagogie du
compagnonnage, la présence parfois rugueuse, mais permanente et, en réalité,
bienveillante de cadres qui prennent en compte le soldat, le marin ou
l’aviateur dans toute son humanité, le témoignage des anciens, les histoires
racontées, les rituels partagés, tout cela constitue un trésor que d’autres ont
parfois perdu, voire dilapidé. Et quel trésor ! Cette année nous voit célébrer
les 4 siècles d’Histoire des Troupes de Marine, les 80 ans des commandos
marine, les 80 ans de l’arme des Transmissions, là aussi pour n’en citer que
quelques-uns.
Comprenons-nous bien : il ne s’agit pas de militariser la jeunesse, encore
moins la société, cela n’aurait pas de sens. Mais au moment où la République
est traversée de mouvements sombres, où la Nation a besoin de se retrouver le
sel de son histoire, son sens profond pour être plus forte et plus unie, la
République a besoin que vous fassiez davantage.
Je connais les savoir-faire de nos armées en matière de cohésion et de
jeunesse, en métropole et en outremer. Je connais la richesse du plan
armées-jeunesse, qui réunit les initiatives et les actions conduites partout et
en permanence par le ministère. Je connais les préparations militaires
parachutistes et les autres actions de l’armée de terre, les préparations
militaires marine, qui fêtent leurs cinquante ans. Je connais les escadrilles
air jeunesse sur les bases aériennes, et toutes les actions conduites pour et
avec la jeunesse. Mais je vous demande de faire davantage, en donnant à nos
réserves une nouvelle ambition, en doublant le volume des réserves
opérationnelles des armées, et en investissant plus et mieux le grand projet de
Service National Universel que je porte. Je sais tout le travail fait par
l’agence, je sais toute la contribution que vous y apportez, mais c’est un axe
essentiel des prochains mois et des prochaines années. L’expérimentation
fonctionne : nous devons désormais avancer vers le plein déploiement et aller
au bout de notre démarche. Le service civique - et donc la partie civile de
cette initiative est forte – nous l’avons largement développé, plus que doublé,
et il nourrit la phase d’engagement du SNU, le troisième temps, et est
emblématique de cette volonté. Mais le SNU dans sa complétude doit permettre
d’amorcer, d’encourager, d’universaliser en quelque sorte la logique qui est la
nôtre. Car c’est toute la société française que je souhaite mobiliser, en
renforçant notre esprit de cohésion nationale en métropole et en outremer.
Résilience et cohésion nationale doivent être consolidées. Pour cela je
m’appuierai sur vous, militaires, qui cultivez au plus haut point l’esprit
d’équipe, l’esprit d’équipage, et qui portez la solidarité en tant que valeur
primordiale, et les valeurs de transmission et de discipline au cœur de
l’organisation. Je veillerai à ce que les ressources nécessaires y soient
consacrées sans préempter les moyens budgétaires que nous devons préserver pour
l’accomplissement de votre mission première. Mais c’est aussi pour cela que
j’ai souhaité rattacher la secrétaire d’Etat, chargée de la jeunesse et du
service national universel, au ministre des armées en plus de son rattachement
précédent au ministre de l’éducation nationale. C’est en ce sens que j’ai
demandé aux trois ministres, sous la supervision de la Première ministre, de
nous faire des propositions dès l’été.
La force morale d’une Nation, c’est aussi sa volonté de se donner les moyens de
se défendre. C’est une industrie de l’armement reconnue pour son rôle majeur,
par nos concitoyens. C’est une dissuasion nucléaire crédibilisée dans sa
vocation politique et stratégique par l’adhésion de la Nation. Mesdames et
messieurs, ne nous y trompons pas : Thucydide ne nie pas l’importance des
vaisseaux et des remparts de la cité, mais il nous rappelle qu’ils cèderont
sans force morale. Et cela nous impose donc de faire un effort essentiel pour
l’éducation et l’engagement de la jeunesse. Et cette capacité partout et en
tout lieu de conforter la force morale de la Nation.
Si vous m’autorisez ce saut dans le temps de deux mille ans, de Thucydide à
Erasme, gardons à l’esprit cet adage de 1508 : « Si tu combats avec une épée
d'argent, tu seras toujours vainqueur ». C’est pourquoi, en 2017, nous avons
décidé de stopper l’érosion de nos capacités militaires. Et depuis lors, nous
avons veillé – gouvernement, parlement, et je remercie les commissions
compétentes, leurs présidents, de leur engagement et vigilance constante,
l’ensemble du ministère des armées que je remercie pour son engagement - à ce
que chaque annuité de la loi de programmation militaire soit respectée devant
les armées et le Parlement. Je l’ai annoncé, cette ligne sera tenue, en
conservant les grands axes et les grands choix déjà tracés, en poursuivant
l’effort entrepris. Car tout, aujourd’hui, malheureusement, a confirmé ce qui
était au cœur de l’analyse stratégique et des constats que nous avions faits en
2017 et 2018.
Et je le dis ici, avec la crédibilité des dernières années, car il y avait des
décennies, des décennies, que les lois de programmation militaire n'étaient pas
respectées année après année. Nous nous étions habitués à passer de longs
moments à réfléchir, puis de longues heures à programmer, pour méthodiquement
ne pas appliquer ce qui avait été programmé. Nous avons fait l'inverse, et nous
allons donc poursuivre dans cette voie.
Il nous faut d'abord poursuivre notre engagement contre la menace terroriste
partout, notamment en Afrique. Nous la poursuivrons après Barkhane, autrement
mais résolument, dans une vision globale, incluant une dimension militaire
rénovée, avec nos alliés européens et africains, selon des partenariats adaptés,
en valorisant davantage nos savoir-faire que nous partagerons plus largement
dans nos écoles militaires avec des modalités différentes. J'ai demandé aux
ministres et au chef d’état-major des armées de pouvoir repenser d'ici à
l'automne l'ensemble de nos dispositifs sur le continent africain. C'est une
nécessité stratégique car nous devons avoir des dispositifs, si je puis
m'exprimer ainsi, moins posés et moins exposés, et réussir à bâtir dans la
durée une intimité plus forte avec les armées africaines, reconstruire une
capacité à former ici et là-bas, rebâtir une intimité qui est déjà forte - et
là, je peux ainsi saluer l'engagement, le professionnalisme de nos services de
renseignement, d'intelligence - mais la consolider et réussir à penser un
continuum entre notre offre diplomatique, nos actions rénovées pour le
partenariat africain, nos actions de développement, notre présence militaire.
C'est un changement de paradigme profond que nous devons faire, et nous le
ferons.
En attendant, je veux ici vous féliciter pour le bon déroulement de la
réarticulation de nos forces au Sahel. Les succès de Barkhane et de Sabre ces
derniers mois sont incontestables. Les armées françaises ont continué au Sahel
de combattre le terrorisme, et d'avoir une efficacité incontestable, bien
supérieure à toute autre force, je dois le dire ici avec beaucoup de fierté et
beaucoup de clarté. Vous avez permis de casser l’articulation entre le
commandement central des franchises terroristes et les groupes sahéliens. Et
s’il n’y a pas aujourd’hui un Califat territorial au Sahel, c’est grâce au
premier chef, à nos armées. Et le retrait du Mali que j’ai décidé parce que les
conditions politiques et opérationnelles d’un maintien de Barkhane dans ce pays
n’étaient plus réunies, était un véritable défi. J'assume ici devant vous ce
retrait. Il était devenu une nécessité pour la clarté de notre action et pour
notre sécurité. Car, ne l'oublions jamais, nous sommes intervenus en 2013 au
Sahel à la demande de l'Etat malien démocratiquement élu, à la demande de
l'organisation régionale qu'est la Cédéao, et dans un cadre clair. Deux coups
d'État militaires successifs, et je dois le dire, parfois la faiblesse coupable
d'autres dirigeants ne condamnant pas assez vite, ont conduit à changer le
cadre d'intervention qui était le nôtre. Nos armées ne pouvaient plus rester
présentes sur le sol malien aux côtés d'un pouvoir politique qui n'était plus
légitime, dont la priorité n'était plus la lutte contre les groupes terroristes
et qui décidait même de bâtir de nouvelles complicités, qui avec des milices
prédatrices et coupables, qui parfois avec certains groupements eux-mêmes.
C'est ce que je vous devais, ce que je devais aux familles endeuillées et à nos
blessés. Je veux le dire ici avec force : le combat que nous avons mené et que
nous menons encore aujourd'hui sur le sol malien et que nous continuerons de
mener au Sahel est juste, légitime et utile. Il est notre fierté. Il est le
fruit de vos efforts. Mais ce qui a été fait ces derniers mois a été conduit dans
des conditions politiques et opérationnelles remarquables. Et donc, ce retrait
du Mali que j'ai décidé, est en plus de tout cela, un défi logistique
considérable, porteur de forts risques sécuritaires, réputationnels et
stratégiques. Et vous le relevez en parfaite coordination avec nos partenaires
africains et européens et avec un professionnalisme et une maîtrise dignes
d'éloges. Je veux ici vous les rendre. Nous devons l'achever pareillement avant
la fin de l'été et nous le ferons.
Pendant tout ce temps, vous n'avez dégradé aucun de vos engagements
opérationnels partout dans le monde. Notre engagement au Proche et au
Moyen-Orient est resté constant. Vous avez tenu les postures permanentes et
vous êtes restés pleinement mobilisés sur le territoire national au service de
la sécurité des Français. Avec l'opération Sentinelle, la lutte contre la
pandémie, les concours divers pour faire face aux crises locales, les actions
si importantes dans nos outre-mer, vous avez pleinement mérité la confiance que
les Français placent en vous.
Mais nous avons aussi dû répondre ailleurs, sous faible préavis, lors du
déclenchement de la guerre en Ukraine. Et là aussi, je le dis ici avec beaucoup
de force, nos armées ont répondu présent de manière exemplaire. Notre
réactivité démontrée en Roumanie est un élément clé de notre crédibilité,
marquant la qualité de notre organisation, de notre préparation opérationnelle,
mais aussi l'efficacité de nos processus de décision politico-militaires. Notre
constitution, notre organisation sont des forces enviées partout dans le monde.
Je le dis ici, là où je les entends si souvent critiquées, voire attaquées. Dès
les premières heures suivant l'invasion, des Rafale ont été engagés depuis nos
bases pour défendre le ciel de Pologne avec l'appui d’AWACS et d'avions
ravitailleurs MRTT. En sept jours, à partir du 28 février, la composante
française du Bataillon « fer de lance » était déployée. 595 soldats du 27ème
Bataillon de Chasseurs Alpins, du 126ème Régiment d'Infanterie et du 4ème
Régiment de Chasseurs ont été déployés sur la base de Constantza en Roumanie,
avec les blindés et tous les moyens nécessaires. J'étais à leurs côtés il y a
quelques jours à peine. 243 soldats belges les y ont retrouvés pour constituer
un bataillon déclaré opérationnel trois jours plus tard. Pourquoi les Belges et
pourquoi si vite ? Parce que nous avons su bâtir durant ces cinq dernières
années un partenariat exceptionnel, opérationnel et capacitaire avec la
Belgique qui nous a permis de faire cela. C'en est la démonstration.
L'exceptionnelle agilité de nos armées, nous la devons aussi aux personnels des
services de soutien, civils comme militaires. Et je félicite ici les
spécialistes du commissariat, des énergies opérationnels, des acheminements,
des systèmes d’information et tant d’autres. Ce que je viens ici de rappeler,
quasi aucune autre armée en Europe ne peut le faire avec tant de capacités et
si vite. Très peu d’armées au monde peuvent le faire.
La guerre en Ukraine nous redit aussi l’importance du renseignement, non
seulement en ce qui concerne l’appréciation de la situation militaire mais
aussi pour comprendre les mécanismes à l'œuvre et discerner les intentions.
Cette guerre confirme ainsi les investissements là aussi que nous avons conduits,
les choix qui furent les nôtres durant ces dernières années, la volonté de
renforcer cette fonction avec beaucoup de force. Et cette guerre confirme aussi
le besoin de disposer d’un potentiel militaire cohérent et puissant, la
capacité à durer, les conséquences en matière de stock. Elle manifeste aussi la
nécessité d’adaptabilité qui appelle et appellera de plus en plus une posture
d’innovation permanente excluant toute pause, toute assoupissement sur des
lauriers aussi mérités soient-ils. Vous le voyez à la cavalcade, je commence à
tirer là quelques-unes des premières conséquences, des premiers retours
d’expérience de ce que nous venons de vivre en Ukraine : confirmation de
certains de nos constats et de nos intuitions stratégiques, mais aussi constats
encore plus exigeants liés au retour de la guerre de haute intensité en Europe,
impliquant qui plus est une puissance dotée.
Oui, cette année, la guerre resurgissant à nos portes, à nos frontières, a tout
changé. Et elle va nous impliquer de changer encore davantage. Et c'est
là-dessus que je voudrais revenir avant de terminer mon propos. J'ai parlé il y
a quelques jours d'économie de guerre. J'aurai l'occasion de le dire demain à
nos compatriotes, plus largement. Pour répondre à ce besoin que la Nation va
avoir de continuer à s'équiper, parfois d’aider certains de nos amis ou alliés
à s'équiper eux-mêmes, nous devons structurer une économie française et
européenne dans laquelle les modèles, les rythmes, les standards doivent être
envisagés selon, si je puis dire, un solfège différent.
À cet égard, je veux souligner les avancées européennes considérables de ces
dernières années et tout particulièrement de ces derniers mois. Ces avancées,
le conflit à l'Est de l'Europe nous condamne à les amplifier et nous le
faisons. Mais nous avons encore du chemin et toute notre base industrielle et
technologique de défense, qui est appelée à se transformer et à se recomposer
dans une logique de souveraineté y compris européenne, pour réussir à répondre
aux besoins de nos forces et trouver les meilleurs compromis va devoir encore
accélérer. J'ai confiance dans nos ingénieurs de l'armement, en nos ingénieurs
et techniciens civils, en nos industriels et dans tous leurs salariés, pour
mener à bien ces transformations qui sont des investissements pour l'avenir.
Nous avons beaucoup fait ces dernières années pour reconstituer nos capacités
et rebâtir notre autonomie, lancer des grands programmes européens, aller dans
le sens de plus d'innovation. Mais nous allons devoir investir parfois plus
vite, plus fort et les industriels devront répondre à ces besoins. Il faudra
changer de paradigme, renverser parfois certaines logiques et considérer que
les projets doivent désormais être conduits selon une autre logique.
Je remercie ici la mobilisation constante, constante, de notre délégué général
pour l'armement et de toutes ses équipes qui a su améliorer le MCO, les
commandes, redéfinir de nouveaux projets de manière remarquable durant ces
dernières années. Mais c'est une nouvelle étape qu’il va nous falloir franchir
ensemble. La très grande sophistication et la personnalisation de nos systèmes
qui font notre force, notamment à l'export, doivent être évidemment préservées.
Mais nous devons aussi voir qu'elles sont parfois causes de délais de
développement et de production considérables et que nous avons des impératifs
nouveaux auxquels il nous faut faire face. Reconstituer plus vite et plus fort
certains stocks, savoir produire davantage des matériels qui sont adaptés à ce
retour de la guerre de haute intensité sur notre sol, réinterroger certains
choix d'innovation pour remettre en quelque sorte en équilibre, en tension, des
objectifs qui peuvent rentrer en concurrence : l'innovation la plus extrême et
les délais, la capacité à les produire en masse le plus vite possible. C'est
pourquoi nous devons à chaque instant garder l'avantage technologique et
tactique, tout en sécurisant les chaînes de sous-traitance et les
approvisionnements en matières premières et maintenir les compétences nécessaires.
C'est donc un vrai défi stratégique, capacitaire, d'innovation, mais aussi de
repenser toute la chaîne et donc de savoir questionner une partie de
l'organisation de notre base industrielle et technologique de défense. Et vous
le voyez bien, il nous faut le faire entre Français, mais aussi au niveau
européen, car cette capacité à faire plus vite et à garantir notre autonomie
stratégique et notre indépendance, suppose aussi sur certains aspects
technologiques, qui peuvent d’ailleurs parfois relever de système duaux, impose
de raisonner différemment en Européens. Et qui sur les métaux rares, les gaz
rares, certains éléments que nous avions oubliés, supposent de savoir
reconquérir des parts de marché et de l'indépendance. Il nous faudra donc
savoir basculer dans des logiques de programmes d'urgence, de programmes de
résilience et de construction renforcée d'une stratégie d'indépendance.
Oui, nous devons intégrer l'innovation d'usage issue des forces. Nous devons
aller plus vite, simplifier nos processus, parfois aussi nos référentiels.
C'est pourquoi j'ai demandé au ministre des armées de conduire ce chantier avec
les industriels, avec l'appui du ministre de l'Économie, des Finances et de la
Souveraineté industrielle et numérique, pour élaborer des propositions qui nous
seront soumises à la Première ministre et à moi-même au début de l'automne.
C'est ensemble que nous relèverons le défi de la compétition technologique, de
l'innovation et de la souplesse. Et nous le ferons en Européens. C'est aussi
pour ça qu'avec force, je me suis battu et je continuerai de me battre pour que
les taxonomies européennes puissent nous continuer d'investir dans nos
innovations de défense, nos industries de défense. Parce qu’il y a parfois des
esprits étranges qui au moment où on voit la guerre revenir en Europe,
s'ingénient à compliquer l'investissement dans les industries de défense en
Europe. Donc, j'assume totalement le fait que les taxonomies doivent nous
permettre de consolider nos industriels grands groupes, ETI, PME, start-up, et
renforcer les investissements dans ces secteurs en leur donnant de la
visibilité. Mais, vous l'avez compris, ce sera une ambition exigeante qui sera
portée.
A l'aune de ce nouveau contexte et alors même que les conflictualités
s'intensifient, j'ai ici peu évoqué l'Indo-Pacifique mais ça reste un espace
absolument clé pour la France, pour nos territoires ultramarins - Madame la
Secrétaire d'Etat, en particulier notre Nouvelle Calédonie, si aimée. En même
temps que la conflictualité est si forte dans de nouveaux espaces :
cybernétiques, le spatial, le maritime, nous voyons bien qu'il nous faut
aujourd'hui réévaluer notre ambition. Pas pour faire moins, je vous rassure,
mais pour parfois réorienter nos prévisions, savoir tirer tous les
enseignements de ce nouveau contexte et pouvoir programmer les prochaines
années. C'est pourquoi j'ai demandé de réévaluer la loi de programmation
militaire, pour bien adapter les réponses qui devront être envisagées. J'ai
demandé aux ministres, au chef d'état-major des armées et au délégué général
pour l'armement de reconsidérer la pertinence de nos organisations, de nos
structures, parfois de nos schémas de pensée.
D'abord, je dis de questionner nos structures, nos procédures, de renforcer la
subsidiarité, condition essentielle pour répondre avec pertinence aux défis que
nous avons à relever - et je sais combien le Sénat y est attaché - de
reconsidérer la pertinence de notre chaîne de commandement opérationnel pour
parfois pouvoir décider plus vite, pour nous coordonner davantage avec
efficacité, pour nous adapter aussi à l'évolution des champs de conflictualité
et me faire des propositions très concrètes en la matière. Les grandes lignes
qui ont guidé notre action ces dernières années gardent leur pertinence, mais
notre ambition opérationnelle pour 2030 doit être revue pour mieux assurer
notre capacité à faire face à la perspective du retour possible d'un
affrontement de haute intensité. Notre effort ne peut donc pas faiblir. Il doit
être poursuivi. Nous aurons besoin d'une nouvelle planification,
d'investissements ajustés dans la durée et des investissements qui s'inscriront
dans une vision large qui articule notre souveraineté, notre indépendance de
décision, notre vision du monde, avec les engagements et les réponses élaborées
avec nos alliés dans le cadre de la Boussole stratégique de l'Union européenne,
du concept stratégique de l'OTAN et des partenariats stratégiques qui
structurent notre action. Je souhaite que ces travaux qui, comme vous l'avez
compris donc, seront construits par nos ministres, puisque je pense qu'il faut
que cette réflexion stratégique, ces retours d'expérience se fassent dans
l'intimité des équipes. Point n'est besoin à ce stade et compte-tenu aussi des
éléments de continuité, de penser des exercices théoriques ou qu’on mènerait en
dehors, si je puis dire, du Gouvernement et de nos armées. Je souhaite que ces
travaux, qui devront être achevés pour la fin de cette année, puissent ensuite
donner lieu à une loi de programmation, discutée au Parlement début 2023, et
qu’ils tracent une trajectoire jusqu’en 2030. C’est cohérent avec la profondeur
de champs qu’il nous faut pour mener certains investissements et réorienter
certaines actions. Elle servira de cadre de référence aux travaux budgétaires
comme aux chantiers capacitaires de court et de moyen termes.
Nous conserverons à cet égard des éléments, et je vais ici balayer très vite
pour conclure quelques points de ces travaux. D’abord, il nous faut garder une
approche « à hauteur d’homme » selon l’expression consacrée - oui, les petits
équipements individuels, les éléments de soutien, d'infrastructures. Je
veillerai à ce que dans ce travail, nous puissions continuer tout ce qui a été
entrepris, continuer ce qui a été fait sur le plan du logement, du plan famille.
Et je salue ici le travail de votre prédécesseur, monsieur le ministre des
armées. Je sais aussi l'attention que nous devrons avoir sur les effectifs et
leur déploiement de manière adaptée ; sans renforts, les tours d'astreinte de
permanence, la répétition des déploiements opérationnels pèsent toujours autant
sur vous et vos familles. Il nous faut donc être cohérent. Et donc là-dessus,
nous aurons, à hauteur d'homme, à continuer de déployer les choses, à veiller à
la féminisation de nos armées qui demeure un objectif essentiel, à la lutte
contre toutes les formes de discriminations, qu'elles soient sexistes,
sexuelles, religieuses ou raciales - impératif absolu -, et à bien déployer la
réforme de la rémunération des militaires que j'évoquais rapidement tout à
l'heure, dont le troisième volet est en préparation. Les prochains mois devront
à cet égard être mis à profit pour pleinement dérouler la pédagogie, sécuriser
tous les dispositifs et poursuivre ce chantier si important.
Dans ce contexte d'adaptation de nos capacités aux besoins de défense et de
sécurité, notre dissuasion qui est nucléaire et strictement défensive demeurera
aussi l'assurance ultime de notre souveraineté et de notre autonomie
stratégique. Notre capacité autonome d'appréciation de situation sera renforcée
en prenant encore plus et mieux en compte les formes nouvelles et les nouveaux
espaces de conflictualité. Nos dispositifs prépositionnés au sol et dans les
airs, ainsi que nos forces navales, sur toutes les mers, du continent africain
à l’Indo-Pacifique, continueront de concourir à la prévention des crises et au
déploiement de nos stratégies. Et nous le ferons, là aussi c'est un élément que
je pose dans cette réflexion, avec un investissement militaire accru dans nos
outremers. Les postures permanentes seront consolidées, et nous maintiendrons
une capacité d'intervention dans tous les milieux avec la marque qui est la
nôtre, celle d'une puissance d'équilibre avec cette capacité
d'entraînement.
Et là aussi, je souhaite que l'exercice qui sera conduit doit nous permettre
d'intégrer ce qui fut une véritable révolution des derniers mois, et que nous
avons menée. Imaginez à travers l'évolution de Barkhane et la Task Force Takuba
d'une part, puis ce que nous sommes en train d'inventer aujourd'hui au Sahel,
autour de la rotule, si je puis dire, qu’est le Niger, et ce que nous sommes en
train de faire et que nous avons déployé ces dernières semaines en Roumanie : à
deux reprises, la France a été nation-cadre d'une opération agrégeant des alliés
et des Européens pour ce qui est du Sahel, et d'une force de réaction rapide de
l'OTAN et de son déploiement pour ce qui est de la Roumanie, ce qui était une
première. Et donc, il nous faut consolider ce rôle et savoir bâtir là aussi de
nouvelles façons de faire.
Voilà mesdames et messieurs l’ambition que je dessine ici pour nous. Vous avez
compris que les prochains mois seront actifs pour l’ensemble de nos armées,
pour toutes celles et ceux qui contribuent à l’effort et en particulier nos
industriels. Et je compte sur vous. Oui, c’est tout cela un effort que la
Nation doit poursuivre mais ce n’est pas un sacrifice, c’est un investissement
qu’elle consent pour elle-même. Le niveau de cet effort nous oblige tous, mais
je veux ici nous rappeler cette phrase du général De Gaulle, dans son deuxième
discours de Bayeux en 1952 où il disait « La défense ! C'est la première raison
d'être de l'État. Il n'y peut manquer sans se détruire lui-même. ».
S’il faut aller plus loin, plus fort pour la sécurité de nos concitoyens, pour
la préservation de nos valeurs, nous le ferons, car nous en sommes capables.
Nous avons su faire des choix, nous saurons en faire d’autres. Et je sais
surtout qu'il y a les femmes et les hommes que vous êtes et qui font
aujourd'hui notre force et qui la feront demain. Cette force, nous la puisons
dans l'exemple de nos anciens, dans cet héroïsme français. Cette force, nous
continuerons de la porter et de la faire vivre. Et c'est celle qui nourrit
toute ma confiance en vous, en nos armées, en vos chefs, et donc, ce faisant,
toute la confiance en notre Nation.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> [14 juillet] Aujourd’hui nous célébrons la
France. Fiers d'être Français. Fiers de toutes celles et ceux qui servent le
drapeau pour nous protéger et qui incarnent au quotidien ces valeurs inscrites
sur nos étendards : «Honneur et Patrie».
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Le taux du livret A doublera au 1er août. Il
passera à 2 %, soit son plus haut niveau depuis 2012. Il offre 3 avantages :
Capital garanti et pouvant être retiré à tout moment, pas d’impôt.
Le taux du livret d’épargne populaire passera lui à 4,6 %. C’est le placement
le plus efficace pour protéger l’épargne contre l’inflation. Peut-être que vous
y avez droit ? 15 millions de Français sont éligibles alors que seulement 7,3
millions en ont ouvert un.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Le 14 juillet 2016, le terrorisme islamiste
frappait Nice, au cœur des célébrations de la Fête nationale. 6 ans après, nous
pensons aux 86 victimes qui ont perdu la vie. Nous n’oublions pas.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Israël-Palestine] Face aux tensions, nécessité
de s'abstenir des mesures unilatérales et de restaurer un horizon politique via
la solution à deux États. La France et l'UE
poursuivent leur aide financière à la population
palestinienne.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Je suis convaincu que sur les sujets de défense, il pourra y avoir des
voies de convergence entre les différents groupes politiques. Mais, pour cela
il faut parler vrai et que chacun prenne ses responsabilités. Dans ce contexte
géopolitique mondial, le gouvernement doit partager davantage les contraintes
en associant l’Assemblée et le Sénat. Tout le monde est sur le même bateau,
c’est le même pays qui est exposé aux mêmes risques : chacun doit assumer ses
convictions en la matière. Un vrai débat politique sur ces questions doit avoir
lieu. Quand les Français ont voté aux élections législatives, est-ce qu’ils ont
compris que le programme de la Nupes était favorable à la fin de la dissuasion
nucléaire ? Je n’en suis pas complètement certain. Pour autant, je ferai le
nécessaire pour créer les vraies conditions du dialogue malgré nos oppositions.
La situation l’exige.
> La réalité nous rappelle que plusieurs menaces pèsent sur la France, que vous soyez de la Nupes, du RN, de LR ou Ensemble, peu importe l’étiquette politique, que ce soit la guerre en Ukraine, les attaques terroristes au Sahel ou les menaces cyber. La seule question est de savoir comment y répondre pour protéger la nation. Donc en leur âme et conscience, tous devront décider quels sont les moyens nécessaires aux armées pour assurer la sécurité des Français et pour permettre une action de nos militaires dans les meilleures conditions.
> Je me retrouve ministre des Armées dans un moment où les fondamentaux de notre défense nationale que l’on pensait unanimes, ou presque, depuis 1958 ne font plus l’unanimité. Je pense notamment à la dissuasion nucléaire. À l’Assemblée nationale, il y aura ceux qui prônent son abandon. Je ne suis pas d’accord avec cela. J’espère vivement que personne ne bloquera des décisions qui concernent la sécurité des Français et la protection de la nation française. Idem sur nos Alliances. Que de choses ont été dites sur l’OTAN pendant la campagne. Là aussi, au regard de la situation actuelle, remettre en cause ces alliances de manière radicale, est pour le moins surprenant. Il faut nous expliquer comment nous serions mieux en sécurité en s’inscrivant dans une solitude stratégique.
> Il n’y a pas d’autre chemin que celui de la sincérité. Dans ce ministère, il n’y a pas de place pour la tromperie ou la duplicité. Surtout pas avec des femmes et des hommes qui sont prêts à mourir pour la France ou à s’engager au combat malgré le risque d’être blessé. C’est vous qui incarnez cela auprès des familles. Le 14 Juillet est d’ailleurs l’occasion de leur rendre hommage. C’est vous qui rendez compte auprès de la nation quand la vie de vos soldats est engagée. Après, j’ai porté l’uniforme, donc quelques réflexes militaires me sont familiers.
> Le président de la République est le chef des armées. Derrière, le gouvernement doit rendre compte de sa politique de défense notamment auprès de l’Assemblée nationale et du Sénat, mais aussi devant les Français. C’est pour cela qu’il faut porter les décisions prises par le chef de l’État et les incarner. Par ailleurs, les armées sont très présentes dans nos territoires. Il faut donc travailler avec les élus locaux pour renforcer ce lien entre nos troupes et la nation, la société toute entière, sans oublier les questions de mémoire et les réserves. En soi, c’est un travail très politique.
> Ce ministère vous incite à réfléchir à la place de la
France dans le monde. En cela, mon passage au ministère des Outre-mer m’a
beaucoup aidé. Lorsque je me rends à Singapour au Shangri-La Dialogue, je parle
de l’importance pour notre pays d’avoir ses Outre-mer pour notre stratégie
indo-pacifique, avec notamment la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et
Wallis-et-Futuna. Tous les pays dans la salle comprennent cette place de la
France dans le monde. La France est un vieux pays, avec une géographie et une
histoire riche et dense. Lorsque je me rends aux sommets de l’OTAN, je ne peux
pas m’empêcher de relire les passages d’Alain Peyrefitte dans ses chroniques « C’était
de Gaulle » pour m’imprégner de la vision du général de Gaulle au sujet de
l’alliance atlantique. Je pense que c’est un ministère où si l’on efface trop
vite la géographie d’une part et l’histoire d’autre part, on peut vite se
tromper dans les décisions qu’il convient de prendre.
Dans ce ministère, il n’y a pas de place pour la tromperie ou la duplicité.
Surtout pas avec des femmes et des hommes qui sont prêts à mourir pour la
France.
> [Sahel] La France est engagée dans une opération de redéploiement de ses troupes du Mali vers le Niger sans précédent. Je tiens à rappeler que nous sommes intervenus au Mali à la demande du gouvernement malien de l’époque, en 2013, afin d’éviter que Bamako ne tombe aux mains des djihadistes. Aujourd’hui, la junte ne souhaite plus de la présence française. Dont acte. J’aurais des discussions très poussées avec le président nigérien pour définir le rôle de l’armée française en partenariat, en soutien et aux côtés de l’armée nigérienne, qui est une grande armée. Mais, la France c’est aussi l’aide au développement, la francophonie… En cela, la présence de Catherine Colonna lors de ce déplacement est important. Nous formons un bon duo pour aboutir à un agenda français en Afrique, sous l’autorité du président de la République.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Face à l’inflation, le gouvernement prend pleinement sa
part et appelle les acteurs de la chaîne alimentaire à en faire de même. En
responsabilité, nous avons à garantir la juste rémunération de nos
agriculteurs. Il ne faut pas céder aux solutions de court terme!
> [Intempéries] J'ai diligenté une mission d'inspection express dont j'aurais les résultats la semaine prochaine. La nature des événements, leur intensité variable, nécessitent des dispositifs adaptés, secteur par secteur.
> J'aime assez quand on se conforme à ce que dit la science. On interroge la science, elle nous donne des éléments, on s'y conforme. Le rapport de l'Anses sera donc suivi pour réduire la présence de nitrites, mais également inciter à la réduction de la consommation de charcuterie.
> Pour Uber, on a avancé sur les questions salariales et
les conditions de travail. L'important quand même, c'est d'avoir pu développer
quelque chose qui a permis à des milliers de jeunes de trouver un emploi, et de
travailler sur les questions de sécurisation de l'emploi et de lutte contre la
précarité. (…)
Le Président de la République dit ce qu'il pense d'une espèce de montée en
épingle qui est aussi simple qu'un Ministre de l'économie de l'époque qui
rencontre une entreprise. Si à chaque fois qu'un Ministre de l'économie
rencontre une entreprise, ça pose des problèmes à certains...
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Les incendies en cours en Gironde nous le
rappellent: lutter contre le réchauffement climatique qui assèche nos sols et
la végétation est une urgence. Face à ces risques, je salue la mobilisation des
pompiers qui œuvrent pour protéger nos concitoyens et préserver l'environnement.
Nous allons amplifier l’effort de préparation et d’adaptation de l’ensemble de
la société aux conséquences du changement climatique pour mieux protéger les
français. Cela passera notamment par un accompagnement des collectivités
territoriales
Il est plus que jamais nécessaire
d’appliquer les règles de prudence.
- Éviter de se rendre dans les zones à
risques,
- Jeter les mégots dans des cendriers,
- Ne pas faire de barbecue hors de chez
soi,
- Débroussailler son jardin.
9 feux sur 10 sont d’origine
humaine !
Nous poursuivons, les efforts pour décarboner nos
activités, mais aussi en Europe et dans le monde, afin de limiter le plus
possible le changement climatique.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Déterminée à faire avancer le Plan sobriété qui m’a été confié par
le Président Emmanuel Macron. Objectif : parvenir d’ici 2 ans à réduire de 10% notre
consommation d’énergie. L’Etat, les entreprises doivent être exemplaires pour
embarquer tous les Français.
François Braun (ministre
de la Santé et de la Prévention)
> Mieux associer les médecins et leurs
représentants à la refonte de notre système de santé sera au cœur de ma
méthode, tant leur rôle auprès des patients est crucial dans chaque territoire.
Je sais pouvoir compter sur leur engagement à l’hôpital cet été.
Stanislas Guerini (ministre
de la Transformation et de la Fonction publiques)
> La transition écologique est un
enjeu au cœur de nos administrations publiques. C’est pourquoi nous avons
décidé une mesure de progrès : l’extension du forfait mobilité durable pour les
agents publics. Ils pourront le cumuler avec la prise en charge des transports
en commun.
> La société du plein emploi sera la meilleure des réponses. Nous avons agi comme aucune autre majorité auparavant, et nous continuerons.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> A l'Assemblée nationale, les extrêmes, RN et
LFI, rejoints par une quarantaine de députés LR, se sont applaudis mutuellement
dans un moment de fusion fraternelle. Leur seul projet : faire battre le
gouvernement. Avec une victime collatérale : l'intérêt général.
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> À l'occasion de notre Fête nationale, j'ai tenu
à recevoir des jeunes du service militaire volontaire. Ils sont le visage de la
France qui s'engage. La formation de la jeunesse est dans l'ADN du ministère
des Armées. C'est le devoir de notre République.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Ça fait 3 ans que les baromètres internationaux
nous classent comme pays le plus attractif d'Europe pour les investissements
étrangers. 6,5 milliards d'investissements annoncés hier.
> Je veux insister sur le fait que l’inflation en France est inférieure de 2 points à celle de la zone euro. C’est grâce à l’action de ce Gouvernement et de cette majorité ! Et nous allons continuer sur cette voie.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Nous devons nous préparer à l’arrêt des
livraisons de gaz russe. Administrations publiques, citoyens, entreprises. Nous
sommes tous responsables! Nous préparerons très vite un plan de contingence.
> Uber n’est pas la panacée, il y a des enjeux de précarisation de l’emploi et de fiscalité, mais il faut reconnaitre que dans un Uber on tombe souvent sur des jeunes issus des quartiers, contents d’avoir ce job.
> Ma feuille de route : accélérer, accélérer et accélérer. Le déclin industriel n'est plus une fatalité, grâce à l'action conduite par le Gouvernement depuis 5 ans.
Olivier Klein
(ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> [Canicule]
Priorité absolue à l’accueil des sans-abris. Le Gouvernement totalement
mobilisé aux côtés des associations de solidarité.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> 728 heures par an. C’est la durée moyenne
d’exposition des enfants de 3 à 10 ans aux écrans. Nous devons agir
collectivement pour protéger la santé et le bien être de nos enfants.
> Utiliser les écrans, ça s’apprend ! Accompagnons nos enfants dans leur rapport aux écrans, pour les protéger mais aussi pour encourager leur esprit de découverte.
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> Faire que le travail paie mieux, voilà notre
engagement.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Il faut être honnête sur la situation
internationale dans laquelle nous sommes. La guerre en Ukraine nous impose de
protéger les Français contre l’inflation mais aussi des contraintes et un sens
des responsabilités.
> Le cap de notre action reste le même: réformer le pays pour atteindre le plein emploi. Mais la configuration de l’assemblée nous impose une nouvelle méthode: négocier, trouver des compromis avec les oppositions républicaines.
> Sobriété énergétique des administrations et des entreprises, stockage de gaz, fournisseurs alternatifs, investissement dans le nucléaire et les renouvelables : urgence stratégique comme écologique.
> La nouvelle configuration de l’assemblée exige la responsabilité de chacun. Nous souhaitons travailler et négocier avec les oppositions républicaines mais elles doivent prendre conscience qu’elles sont désormais co-responsables des textes qui sont votés.
> On a vu l’extrême droite et l’extrême gauche debout ensemble à l’AN. Les Insoumis donnent des leçons de morale mais ne sont pas embarrassés pour s'allier au RN ou chercher leurs voix pour la motion de censure.
> Traverser la rue pour trouver un emploi? Aujourd’hui de nombreuses entreprises cherchent à embaucher! A nous de les aider en soutenant la formation, en réformant l’assurance chômage, avec des mesures en soutien à la mobilité, etc.
> Pour préserver notre modèle de répartition et revaloriser nos retraites, il faut augmenter l’âge de départ, comme l’ont fait nos partenaires européens. Dans la négociation et la concertation, en prenant en compte pénibilité et carrières longues.
> Pas de transition énergétique et écologique sans l’UE. Si nous avions désobéi à l’Europe, nous n’aurions pas pu faire le plan de relance qui finance les renouvelables, ou instaurer la taxe carbone aux frontières.
● MoDem
Aude Luquet (députée)
> Fiers de notre histoire et de nos couleurs.
Reconnaissance aux femmes et hommes mobilisés aux quatre coins du monde pour
défendre la liberté. Ne cessons jamais de faire Nation.
Bruno
Millienne (député)
> Alors que l'Europe entière salue la gestion française de la crise
sanitaire, les oppositions les plus radicales préfèrent jouer la santé des
Français pour un petit buzz médiatique... Irresponsable !
Sabine Thillaye
(députée)
> [Défense européenne] Son développement ne se
fera pas seulement au travers du capacitaire, il faut également une véritable
volonté politique pour enfin sauter le pas !
● Parti radical
> Indépendance de la France, lutte contre le
réchauffement climatique, égalité des chances, le Parti
radical partage le cap fixé par le Président de
la République et salue son attitude responsable face à l’invasion de l’Ukraine et la
crise en Europe.
Laurent Hénart
(président)
> Dans ce moment particulier, il faut être collégial, et assembler ce
qui est épars. La culture radicale peut faire la différence. Le rôle pivot des
radicaux pourrait permettre de porter des thèmes qui parlent aussi bien à la
droite qu’à la gauche: laïcité, égalité des chances et des territoires,
écologie de progrès, afin de créer des majorités d’idées.
> Le Parti radical est constitué autour d’une histoire et d’une philosophie, et non pas autour d’une aventure présidentielle. C’est ce qui peut faire la différence.
> Si le Parlement légifère moins vite, on peut peut-être imaginer laisser une plus grande place à des expérimentations locales: moins de choses dans la loi et plus de choses dans le contrat de territoire.
David Valence
(député)
> [Absence de majorité absolue à l’Assemblée] On va devoir faire de
cette situation une chance. Entre la coalition et la discussion texte par texte,
il y a un chemin, qui est celui d’identifier les lignes rouges de chacun.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Selon l’OMS, la désinformation et la crise de
la covid19 sont à l’origine de la plus forte baisse continue de la vaccination
infantile contre d’autres maladies dans le monde] La désinformation tue. La
diffuser, la répandre, c’est jouer avec la santé des autres.
> Emmanuel Macron ? Pour Quatennens « Le système institutionnel lui permet d’être en place ». Pas vraiment. Emmanuel Macron a gagné l’élection présidentielle. Quant à la légitimité du gouvernement, la motion de censure que portait LFI a échoué. Est-il député ou dépité ?
> A Vinnytsia hier, une fois encore, des civils visés par l’armée russe. Non, ce n’est pas « une guerre comme une autre » ou « un problème de frontière à régler ». C’est une avalanche de crimes de guerre de la Russie contre l’âme et l’indépendance d’une nation, l’Ukraine.
> « Pour la première fois, ces dernières années, on a renforcé l’Europe de la Défense ». Emmanuel Macron a raison de le souligner et je suis heureuse d’y participer. Il reste encore du travail. On continue !
> Souvenons-nous du courage de ces femmes iraniennes qui osent affronter l’oppression. Être féministe, c’est être à leur côté, sans équivoque et sans réticence.
Pascal Canfin
> Avec le plan de sobriété annoncé par le président de la République la France va se
préparer comme les autres pays européens à la nouvelle donne. La semaine
prochaine, la fin probable de l’approvisionnement en gaz russe, va obliger nos
sociétés à organiser la rareté.
> 45% de renouvelables en 2030 contre 22% aujourd’hui, fin des avantages fiscaux pour le soja et l’huile de palme… La délégation Renaissance pleinement mobilisée pour aller vers une énergie zéro carbone et faire des renouvelables un atout-clé.
> Nous venons de voter en Commission Environnement pour la loi qui met fin à la déforestation importée. Vote final plénière en septembre sur cette première mondiale ! Nous garantirons aux consommateurs européens des produits zéro déforestation. C’est un engagement fort du Green deal.
Dominique Riquet
> Le transport aérien fait face au défi de la
reprise et de sa transition. Alors que le secteur doit massivement investir
pour inventer l'aviation de demain, nous devons veiller à ce qu'il prenne la
voie de la décarbonation tout en restant accessible.