Voici une sélection, ce 4 juillet 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> La situation politique du pays impose au gouvernement beaucoup de
volontarisme, d’ambition. Notre pays a besoin de réformes, de transformation,
dans des politiques publiques que vous aurez à porter dans les années qui
viennent.
Il a besoin de responsabilités pour bâtir des compromis exigeants. Dans ce
contexte, vous aurez d’abord à tenir dans ce contexte de guerre, qui change en
profondeur beaucoup de choses, et je pense que ça n’a pas été suffisamment
intégré dans le débat public français. Bâtir l’indépendance du pays et des
progrès pour nos compatriotes, quelles que soient les politiques dont nous
parlions. Transformer, bâtir, mais l’indépendance et le progrès ne se financent
que rarement sur des déficits non financés et non soutenables.
Et l’indépendance réelle du pays ne se fait pas sans transformation profonde et
beaucoup d’exigence (…). Nous aurons à construire des transitions, écologiques
et démographiques pour n’en citer que deux. Elles imposent de repenser avec les
élus locaux et l’ensemble de nos administrations, avec aussi nos partenaires
que sont les entreprises.
> La première ministre m’a rendu compte vendredi du résultat des consultations conduites la semaine dernière. Il convient de prendre acte de l’absence de volonté des partis de gouvernement [de l’opposition] de participer à un accord de gouvernement.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> les Français n'attendent de nous qu'une seule chose: apporter des
solutions à leurs difficultés, et la première de leurs difficultés c'est
comment faire face à la flambée des prix, prix alimentaires, prix de l'énergie.
> Sur la hausse des prix alimentaires, nous ne laisserons pas passer les profiteurs de l'inflation. Déjà plus de 1200 contrôles de la dgccrf [répression des fraudes]. Nous les amplifions filière par filière et ouvrons un guichet pour les entreprises qui constatent des irrégularités.
> Nous continuons à soutenir les
entreprises affectées par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Nous prolongeons jusqu’à la fin de l’année le PGE dit «résilience» qui permet
de prêter, dans des conditions avantageuses, de la trésorerie aux entreprises
impactées par les conséquences du confit en Ukraine jusqu’à 15% de leur chiffre
d’affaires.
Le guichet de l'aide «gaz et électricité» destinée aux entreprises grandes
consommatrices d'énergie ouvre dès aujourd'hui. Cette aide vise à soutenir la
compétitivité des entreprises et à éviter les arrêts de production des sites.
Les conséquences économiques de la guerre en Ukraine peuvent aujourd’hui
constituer un nouveau choc pour certaines de nos PME et ETI. Nous souhaitons
donc maintenir la mission d’accompagnement des entreprises mise en place à la
fin de la crise covid19.
> [Carburant] Nous regardons si nous pouvons
mettre en place une indemnisation plus généreuse pour tous ceux qui sont
obligés de prendre leur véhicule pour aller travailler. Ce serait évidemment en
fonction du niveau de revenu.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Il est apparu nécessaire, compte tenu de la conjoncture, de prolonger
jusqu’à la fin de l’année le dispositif d’accompagnement des entreprises en
sortie de crise qui a su faire ses preuves et qui correspond à une attente des
entreprises. La mission d’accompagnement est une réussite parce qu’elle a permis
à tous les acteurs de la vie de l’entreprise de détecter et de prévenir leurs
difficultés.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> En 2017, le Président Emmanuel Macron appelait à créer
des universités européennes. 5 ans plus tard, 41 alliances ont vu le jour,
impliquant près de 300 établissements et 20% des étudiants.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Très honoré de poursuivre ma mission au service
des agriculteurs, de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Les défis
ne manquent pas. Ils sont parfois immenses mais je suis certain que nous y
arriverons!
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> L’écologie du quotidien doit irriguer tous les
secteurs, toutes les politiques publiques. Notre cap est clair, nous serons au
rendez-vous.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [Accord des 27 pays de l’Union européenne pour réduire la consommation
d’énergie globale de 30% d’ici 2030] Il s’agit d’un accord historique qui place
l’Union européenne à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement
climatique. Et de ce point de vue, cela nous permet d’avoir une feuille de
route très claire pour les entreprises et les consommateurs, mais aussi
d’aborder positivement la Cop 27, notamment face aux pays en voie de
développement dont le niveau d’émissions de gaz à effet de serre n’est pas
encore le même que le nôtre.
Concernant le déroulement des négociations, si nous y avons passé une partie de
la nuit, c’est bien qu’il fallait trouver le chemin pour aligner l’ensemble des
pays européens et ainsi trouver cette majorité qualifiée. Ca été une
négociation très intense qui suppose aussi de tenir compte des spécificités de
chaque Etat.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Notre système de santé est capable de faire des choses
extraordinaires, comme pendant la pandémie, mais manque de souplesse, de
visibilité, n'est plus compris par nos concitoyens ni par nos soignants».
Les urgences (...) sont malades, l'hôpital public n'est pas bien, et tout notre
système de santé est à bout de souffle.
Il y a urgence pour lutter contre les inégalités d'accès à la santé, dont les
déserts médicaux sont l'emblème le plus terrible, mais aussi pour l'hôpital et
pour les soignants, terrassés par la crise Covid19 dont nous n'avions pu
anticiper toutes les conséquences».
Je compte conduire une rénovation de notre système de santé centré sur les
besoins de santé des Français, au plus près des différents territoires de la
République», convaincu que «les besoins de santé ne sont pas les mêmes en Moselle-est
ou dans le Pays basque.
Je recevrais, dès les prochains jours, les corps intermédiaires de santé pour
démarrer la grande concertation des parties prenantes voulue par le président
de la République.
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Je poursuis mon engagement en
faveur d'un service public plus attractif, plus accessible et résolument engagé
dans la transition écologique.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Je remercie le Président de la République et la
Première ministre pour leur confiance. Dans cette nouvelle maison de la
vitalité démocratique, de la pédagogie et de la réforme des institutions, je
m’attèlerai à employer un langage de vérité et à rendre compte de notre action.
Je me battrai, pour que le bulletin de l’abstention, qui affaiblit notre
système démocratique et qui prend de plus en plus d’importance, d’élections en
élections, ne devienne pas définitivement le premier parti de France, mais se
transforme au contraire en un vote d’espoir.
Au-delà de mes fonctions de
porte-parole de l’action du Gouvernement, je veux être votre porte-voix.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> La confiance du Président de la République et
de la Première ministre m’honore autant qu’elle m’oblige. Chaque jour, je
travaillerai dans le dialogue et dans l’écoute, afin de bâtir avec nos
parlementaires les compromis au service de l’intérêt général et des Français.
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> La lutte contre l'exclusion est au cœur du
pacte républicain.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Je suis déterminé à contribuer à faire réussir
nos entreprises industrielles, et les millions de Françaises et Français qui y
travaillent, pour renforcer notre souveraineté!
Caroline Cayeux
(ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales)
> Je sais la richesse que sont nos territoires
pour notre pays. Je les défendrai sans relâche, au service des habitants et des
élus locaux.
Olivier Becht
(ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des
Français de l’étranger)
> Merci à Emmanuel Macron et à Elisabeth Borne pour leur confiance. Je prends cette fonction avec beaucoup
d’humilité mais armé de la volonté de faire réussir notre pays. Je n’oublie pas
que l’étymologie de « ministre » est « serviteur ». Le
service de la France et des Français.
Carole Grandjean
(ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> Le Président de la République et la Première
Ministre me font l’honneur et la confiance de me nommer Ministre déléguée,
chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels.
Je porterai cette mission avec sérieux et détermination, consciente des enjeux
pour les jeunes, les plus éloignés de l’emploi, les seniors, pour atteindre le
plein emploi à l’horizon 2027 !
Olivier Klein
(ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Immense émotion au moment où le Président de la
République Emmanuel Macron, et la Première Ministre Elisabeth
Borne, me nomment Ministre délégué à la Ville et
au Logement aux côtés de Christophe Béchu. Cet honneur rejaillit sur tous les enfants de nos quartiers
populaires !
Agnès Firmin Le Bodo
(ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de
santé)
> Les attentes de nos concitoyens et des
professionnels sur les enjeux de santé sont cruciaux, je les connais. Être
ministre, c’est servir, j’y mettrai toute mon énergie. Avec vous !
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Trop d’enfants souffrent de leur fragilité,
trop de jeunes pâtissent de leur vulnérabilité. Le grand combat du quinquennat,
et de la société, doit être celui de les protéger.
Hervé Berville
(secrétaire d’Etat chargé de la Mer)
> Protéger nos océans, développer l’économie
bleue, soutenir nos pêcheurs, être au rendez-vous de notre destin maritime. Au
travail !
Chrysoula
Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie
et des Partenariats internationaux)
> Je poursuis avec passion mon engagement pour le
Développement, la Francophonie et les Partenariats internationaux.
Sarah El Haïry
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Très heureuse de retrouver la jeunesse au sein du Gouvernement
! Être auprès de tous les jeunes, partout dans nos territoires. Avec l’ambition
de généraliser le SNU!
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Si fière et émue de la confiance qui m'est
faite par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. Très heureuse d'œuvrer auprès de Christophe Béchu en tant que
Secrétaire d’Etat chargée de l’écologie ! Je mesure combien la mission est
importante et exigeante. Au travail !
Dominique Faure
(secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité)
> J'ai toujours défendu le renforcement des liens
entre nos territoires. Je suis fière de pouvoir le porter au gouvernement. J'ai
une pensée pour le Lauragais. Je mettrai ce que j'y ai appris au service de la
France.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Aux côtés de l’école et des parents, je
continuerai à former nos enfants et nos jeunes pour en faire les citoyens de
demain ! Première intervention de la mandature sur les institutions de la République dans la classe de CM2
de l’école du Clos de la Salle au Mesnil-le-Roi.
> Nos institutions forment un tout. Nous devons repenser notre vie démocratique de façon globale. Nous devons prendre le temps de rechercher du consensus et associer les Français à cette réflexion.
> Mon rôle en tant que Présidente de l’Assemblée nationale est de veiller au bon fonctionnement notre institution, dans le respect de chacun et dans le respect, avant tout, des Français. Ils ont voté. Nous devons respecter leur choix.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> Je pense que la composition d'un gouvernement obéit à des principes et
un de ces principes, c'est l'équilibre entre les forces qui soutiennent le
gouvernement. Je ne dis pas la proportionnelle stricte, je n'évoque jamais des
idées de chantage ou de bras-de-fer, tout cela est ridicule, cela appartient à
des Républiques passées, mais si les choses sont bien faites, il doit y avoir
un équilibre et chacun doit retrouver une part de son soutien dans le
déploiement de l'action. C'est logique, c'est simple et j'imagine que c'est le
but que tout le monde doit atteindre, en tout cas, bien sûr, je suis là pour y
veiller.
> C'est une page nouvelle qui s'ouvre. Je sais bien que tout le monde voit cela comme la continuation des pages précédentes, et cet entre-deux des élections était un peu sibyllin de ce point de vue. Je pense que c'est une page nouvelle qui s'ouvre et je pense que le Président de la République et la Première ministre vont en profiter pour donner une coloration au gouvernement parce qu'il y a, vous le savez, des postes qui vont être abandonnés, des postes qui n'étaient pas pourvus.
> Évidemment, il y aura une coloration du gouvernement un peu différente et j'espère une énergie parce que ce dont on ne se rend pas compte, c'est que les questions qui vont être devant nous aujourd'hui en France, en Europe, et dans le monde, sont les questions les plus graves que nous ayons rencontrées depuis 50 ans.
> Je ne pose pas de condition aux formations du
gouvernement, je sais ce que je pense, je pense qu'il est bon qu'il y ait des
personnalités politiques, j'ai déjà expliqué cela plusieurs fois, c'est-à-dire
des personnalités qui ont en tête que les problèmes du pays ne se découpent pas
dossier par dossier.
La réponse n'est pas dans le dossier. La réponse, c'est dans l'énergie, la
capacité d'entraînement, la puissance nécessaire pour s'adresser au pays, le
faire adhérer à un effort qui va être considérable, je dis bien considérable
et, cela, c’est cette faculté d'entraînement qui est le devoir politique du
gouvernement.
Je pense qu'il faut aussi ne jamais perdre de vue l'objectif d'élargissement.
> La vocation politique, ce n'est pas seulement la capacité d'analyser sujet par sujet la situation du pays, pas seulement constituer un dossier. La vocation politique, c'est s'interroger sur les raisons profondes qui font qu'un pays comme le nôtre est dans une crise si grave que celle que l'on rencontre. Qu'est-ce qui fait que, par exemple, aujourd'hui - tout le monde le note - il y a dans la société française une espèce d'abandon, pour beaucoup et principalement ou assez souvent dans les jeunes générations, du désir d'un certain type de travail ? Pourquoi est-ce qu’il y a des centaines de milliers d'entreprises qui ne trouvent pas, dans un pays où il y a pourtant tant de chômeurs ?
> J’ai été ministre de l'Éducation longtemps et ma
sensibilité, c'est la sensibilité républicaine du retour le plus rapide
possible et le plus important possible aux fondamentaux, à ce qui va donner à
chacun des élèves la liberté de juger, la liberté de penser, la liberté de
s'exprimer et la liberté de juger, et Pap Ndiaye a un parcours personnel auquel
je suis extrêmement sensible.
Il ne vient pas des milieux de pouvoir, il ne vient pas des milieux
privilégiés, il ne vient pas des milieux de ceux que les concours de
l'administration ont habitués depuis toujours à se dire qu'ils seraient un jour
chefs de quelque chose.
Ce n'est pas du tout son profil. Son profil est un profil universitaire et,
avec le parcours qui est le sien, son origine familiale, la province, avec le
parcours qui est le sien et la remarquable réussite académique qui est la
sienne, moi je crois qu'il peut comprendre.
On l'a accusé d'être wokiste. Je ne crois pas du tout cela. Je ne pense pas
qu'avec son parcours, il puisse ne pas être républicain, autrement dit, l’idée de
l'universalisme républicain, l'idée que l'Éducation s'adresse à tout le monde
pour le faire monter le plus haut possible et pas pour découper la société en
groupes qui seraient indépendants les uns des autres et donc moi je mets de
l'espoir en lui.
On verra si c'est justifié, bien sûr.
> Des élus qui ont l'intention de participer à l'œuvre de reconstruction. On a deux reconstructions, ou deux raisons de reconstruire. La première raison, il y a 30 ans que dérivent nos institutions et notre manière de gouverner, 30 ans au moins et il y a deuxièmement les crises successives que nous venons de rencontrer, le Covid, les gilets jaunes - dans l'ordre les gilets jaunes et le Covid - et la guerre avec les désastres économiques qui sont en gestation. Cela fait deux grands chapitres qui obligent à la reconstruction et que tous veulent y participer ou que de nombreux élus veulent y participer, je trouve cela très bien. Je vais même aller beaucoup plus loin. Je pense depuis longtemps que, dans une situation comme celle-là, nous sommes co-responsables de l'avenir, pas seulement la majorité.
> Tous les partis politiques, majorité et opposition sont co-responsables de l'avenir et s'il y en a un certain nombre qui se présentent comme étant uniquement négatifs, uniquement destructeurs, uniquement critiques, ils manquent au devoir.
> Le dépassement politique doit continuer à condition aussi qu'il ne soit pas seulement de façade, que ce ne soit pas seulement un habillage, ce qui veut dire qu'il faut que, du point de vue politique aussi, le gouvernement se sente, se vive en situation de construction de quelque chose de totalement inédit. L'époque dans laquelle nous entrons est sans exemple dans les décennies que nous venons de vivre.
> Qu'est-ce cela veut dire la refondation ? Cela
veut dire à peu près exactement ce que je viens d'énoncer devant vous,
c'est-à-dire : on a des problèmes comme on n'en a jamais eu. Devant ces
problèmes on reste très souvent avec les logiciels anciens pour et contre,
gauche-droite, ce qui est à mon sens aujourd'hui tellement loin de la réalité.
Et puis avec les logiciels classiques, des fonctions dans le jeu
démocratique : syndicats, partis, associations, groupes de pression.
Si on prend au sérieux l'idéal que le Président de la République a exprimé,
c'est-à-dire d'un partage entre toutes les forces qui fondent la démocratie
française, démocratie politique, démocratie sociale, démocratie d'opinion,
démocratie associative, si on prend au sérieux cet idéal-là, alors c'est une
œuvre qui vaut la peine. Elle est très difficile et, pour cela, je veux bien
aider.
> Nous ne sommes pas dans des circonstances ordinaires. Ce n'est pas un gouvernement ordinaire après une élection ordinaire et après une réélection ordinaire. Nous sommes dans la période la plus risquée, la plus critique, la plus porteuse de menaces que notre pays ait connue, à mon sens depuis la guerre, car à la fois les obstacles qui sont devant nous, les orages qui viennent, les ouragans qui nous menacent sont de dimension jamais connue récemment et, en même temps, notre pays est dans un état de profonde fissure, fracture, j'avais envie de dire délabrement. Il y a des secteurs entiers qui ne retrouvent plus leurs repères. C'est vrai dans la santé, c'est vrai dans l'éducation, c'est vrai dans notre démocratie, c'est vrai dans la manière dont se conduisent les élus, c'est vrai dans la violence que la société exprime, c'est vrai dans une sécession d'une partie du pays qui a entraîné l'abstention par exemple.
> Dans l'institution parlementaire, c'est le nombre de
vos élus qui vous donne, à la proportionnelle, des responsabilités dans
l'Assemblée.
Tous les postes clés - il y en a une vingtaine - sont codifiés et attribués au
nombre de points. Vous avez un portefeuille de points en fonction de vos
députés, 90 députés pour le rassemblement national, 130 pour la Nupes.
C'est automatique. Vous avez un certain nombre d'élus, vous avez droit à un
certain nombre de points qui vous donnent droit à un certain nombre de postes,
et c'est bien normal. Je ne vais pas, moi qui ai défendu la démocratie sous
toutes ses formes depuis des années au point de proposer une banque de la
démocratie, la proportionnelle dans toutes les élections et les signatures pour
l’élection présidentielle, venir vous dire qu'il faut traiter les élus
différemment selon leur étiquette.
Quand vous êtes élu, vous êtes représentant du peuple français et donc c'est le
respect strict des règles démocratiques qui permettent de vivre en France un
débat apaisé, sans cela c'est dans la rue que cela se traite.
> Un Président de la commission des Finances, il est
responsable parce qu'il a beaucoup de pouvoirs et il peut assez facilement
bloquer un débat ou en tout cas augmenter le risque de blocage d'un débat.
Il y a beaucoup d'artifices dans la manière dont les assemblées fonctionnent et
donc j'espère, moi, qu'il y aura sur tous les bancs, ceux de la France
Insoumise, ceux du Rassemblement National, ceux des oppositions moins extrêmes
et ceux de la majorité qui a son rôle aussi, j'espère qu'il y aura une attitude
responsable.
J'espère que tout le monde va se rendre compte. Il y a des moments dans l'histoire
des peuples où, si l’on continue la routine des a priori et des simplismes, on
trahit l'intérêt général.
C'est un moment comme celui-là que nous sommes en train de vivre.
> Il faut que tout le monde accepte les règles du jeu de la vie parlementaire qui font que l'on confronte des opinions et que l'on accepte de débattre ensemble, y compris en changeant les textes. C'est pourquoi la nécessité d'une démarche politique, quand vous êtes au gouvernement ou responsable à l'Assemblée nationale est si vive et si forte.
> Notre pays est en situation de déséquilibre et la première chose qu'il faudrait se fixer comme objectif, c'est que ce pays dont nous avons la charge et qui a confié les mandats, se remette à produire, se remette à créer des richesses parce qu'il ne s'agit pas seulement de distribuer. Vous distribuez quoi ? Vous distribuez comme on disait autrefois de la monnaie de singe, des chèques en blanc, et cette idée d'un pays dans lequel il n'y aurait plus qu'une seule question, c'est distribuer, est à mon sens un élément du déséquilibre national que nous sommes en train de vivre.
> Le drame que l'on vit c'est que la société a le sentiment que la puissance publique, les autorités publiques, lui sont totalement étrangères, qu'ils sont là pour faire appliquer un certain nombre de règles et de normes, aveuglément, alors qu’il faut au contraire, il faudrait que désormais toute la société se sente soutenue par ce que nous avons construit ensemble. Et vous voyez à quel point il s'agit de réformes profondes et de prises de confiance profondes.
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> À entendre certains commentaires, j’ai
l’impression que le président n’a pas été réélu. Il l’a été. J’ai l’impression
que nous n’avons pas obtenu de majorité à l’Assemblée. Or, c’est le cas, même
si elle est relative.
> Le compromis avec les républicains de gauche et de droite, oui. La compromission avec l'extrême droite ou l'extrême gauche jamais ! Je ne négocie aucun vote avec ceux qui investissent des candidats racistes ou avec ceux qui se font soutenir par des antisémites.
> Je n'irais pas m'asseoir à la même table que celle de Mathilde Panot ou de Marine Le Pen pour négocier avec elles. Je n'irai pas chercher leur voix.
> Je ne suis pas là pour apporter ma voix à celle du RN. Je ne mélange pas le compromis politique avec ceux qui partagent des valeurs essentielles avec nous, et la compromission.
> Pendant 30 ans, le Front National s'est victimisé. Aujourd'hui, il ne peut plus se cacher derrière nos institutions, il ne peut plus se planquer. Et nous allons engager à l'Assemblée nationale un combat politique clair et déterminé.
> La Mélenchonie. Ce monde parallèle où Mélenchon est, et président de la République, et premier Ministre.
> L’élection des 89 députés du Rassemblement national va les obliger à montrer qui ils sont. Nous, on sait qu’il y a parmi eux des candidats racistes et d'autres contre l’IVG.
> Une commission d'enquête prend 6 mois. Nous, nous voulons prendre des décisions immédiates pour protéger le pouvoir d'achat des Français. Et dès cette semaine Guillaume Kasba, président de la commission des affaires économiques, auditionnera l'observatoire des prix.
> Une petite fille de 10 ans, violée, a été contrainte d'aller au bout de sa grossesse dans l'Ohio. Dans ce qui est la plus grande démocratie au monde. On légifère aussi pour l'avenir. Alors oui, nous devons garantir le droit d'accès à l'IVG pour toutes les femmes.
> La question des violences sexuelles est un sujet bien trop grave pour être laissé à la discrétion d'une commission interne d'un parti politique ! C'est la justice qui doit dire les faits et les femmes qui doivent savoir que leur parole sera accueillie et respectée.
Sandrine Le Feur, (députée)
> [Tribune: «Planification écologique rime avec adaptation»]
Le quinquennat a débuté avec un
changement de paradigme : confier la planification écologique à la Première
ministre. C’est un tournant écologique, mais aussi social : la planification
écologique a pour objectif ultime la protection de nos concitoyens. Car soyons
lucides : nous sommes en grave danger. La perspective d’un réchauffement
planétaire de +2,7°C, scénario vers lequel nous nous orientons d’après le GIEC,
est effrayante. Avec le dépassement des limites planétaires, les conditions de
la vie humaine sur Terre sont menacées. 3,5 milliards d’individus font déjà
face aux dangers liés à la crise climatique ; et ce nombre allant croissant.
D’ici 2050, le nombre de réfugiés climatiques s'élèvera à près de 250 millions
d’individus.
Atténuer cette crise est la priorité
absolue. Notre majorité s’est donc engagée à doubler le rythme auquel la France
réduit ses émissions pour atteindre l’objectif européen de neutralité carbone
en 2050. Mais les vagues de chaleur tuent déjà. La plus grande île
fluviale, au large de l’Inde, est déjà condamnée à la submersion, comme de
nombreux territoires côtiers et insulaires. Les emplois liés aux activités
polluantes sont voués à se transformer ou disparaître. Le cycle de l’eau est
endommagé. L’inertie du système climatique est telle que nous vivrons dans
plusieurs dizaines d’années les conséquences de nos émissions actuelles.
Aussi ambitieuse soit notre politique
climatique, il nous faut commencer à nous adapter. Les scientifiques sont
clairs : la fenêtre d’opportunité pour se préparer au choc climatique se
referme. Bientôt, les solutions seront trop coûteuses.
Alors, quand le risque devient danger
imminent, le rôle de la puissance publique est de protéger. Nous devons revoir
notre contrat social à l’aune de la crise que nous vivons. Il n’y a pas de
planification sans adaptation. C’est là un pilier nouveau de la solidarité
nationale qui doit être érigé. Qu’adviendra-t-il de la liberté quand les
zoonoses produiront des épidémies à répétition ? Qu’adviendra-t-il de l’égalité
quand les plus vulnérables, nos enfants et nos aînés, les citoyens en mauvaise
santé, les femmes enceintes, seront en danger vital dès qu’un épisode de
chaleur se produira ? Qu’adviendra-t-il de la fraternité quand le climat nous
empêchera de célébrer, de nous rassembler, de nous entraider ?
L’ère politique qui s’ouvre doit intégrer
l’adaptation comme une nécessité immédiate. C’est très concret. S’adapter à la
crise climatique, c’est s’assurer que les professionnels soient formés et
réorientés vers les secteurs de la transition. L’adaptation sécurise les
emplois. C’est s’assurer que les bâtiments et infrastructures soient équipés
pour résister aux températures extrêmes, sans accroître nos émissions. C’est
s’assurer que nos agriculteurs puissent produire des variétés adaptées aux
conditions météorologiques et bénéficient de protections naturelles face aux
aléas. Que chacun soit protégé par un pouvoir d’achat préservé des chocs
énergétiques et agricoles, par un système de santé résilient. Que nos
concitoyens d’Outre-mer, davantage soumis aux effets négatifs de la crise
climatique, soient soutenus. Que chacun, quel que soit son lieu de vie, soit en
sécurité.
Si nous ne préparons pas la France à
s’adapter rapidement à la crise climatique qui a déjà commencé, c’est la santé
des Français, c’est leur pouvoir d’achat, c’est leur sécurité qui sera en jeu.
Ne pas s’adapter, c’est nous condamner.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
> Tandis que les Ukrainiens portent fièrement le drapeau européen jusque dans leur hémicycle, souvenons-nous toujours de ceux qui n’ont de cesse de détester notre Europe. Ils sont en nombre à l’Assemblée nationale, il faudra nous battre pour nos valeurs et pour notre Europe.
Bernard Guetta
> [Opinion: «Il y a un espoir en Ukraine mais il est unique et fragile»]
Il n’y a qu’un seul espoir de voir cesser cette guerre avant qu’elle n’embrase
l’Europe et le monde. Il est que Vladimir Poutine décrète un cessez-le-feu
après s’être proclamé victorieux mais peut-on y croire ?
Disons en tout cas que ce n’est plus inenvisageable car la concentration de ses
forces sur le seul Donbass pourrait être en train de lui assurer le contrôle de
cette région qu’il a beaucoup plus souvent désignée comme son objectif de
guerre que la soumission de l’Ukraine entière. Si le président russe décidait
demain de limiter ses ambitions à ces deux grands oblasts et à ce qu’il s’est
déjà adjugé, il n’aurait pas à se déjuger et à perdre la face mais ne nous
leurrons pas. Ayant conquis le Donbass, il pourrait tout aussi bien se dire que
le sort des armes lui est maintenant favorable et que la route de Kiev lui est
rouverte.
Cette tentation serait même si forte que c’est la raison pour laquelle les
Démocraties doivent accélérer et augmenter leurs livraisons de chars, de
munitions et de moyens anti-aériens à l’Ukraine.
Il ne faut pas que Vladimir Poutine puisse nourrir le moindre doute sur la
détermination des Occidentaux à ne pas le laisser absorber l’Ukraine. Il faut
surtout que ses militaires et ses proches puissent lui faire valoir que le
Donbass conquis, il serait temps de penser à cesser le feu parce que son armée
commence à manquer d’hommes ; que les familles russes admettraient mal
qu’il décrète une mobilisation générale ; que l’Ukraine est désormais
dotée des plus modernes des armes ; que l’Allemagne sera parvenue sous
moins d’un an à se trouver d’autres fournisseurs de gaz que la Russie ;
que les sanctions économiques occidentales vont se renforcer ; qu’un
développement des échanges avec la Chine ne pourra pas leur faire contrepoids
avant longtemps et que l’intérêt de la Russie n’est au demeurant pas de se
mettre dans la main de M. Xi.
Rien n’est certain, rien joué mais, une fois que le niveau d’armement de
l’Ukraine aura de quoi lui donner à réfléchir et qu’il pourrait se targuer
d’avoir sauvé le Donbass du « nazisme », comme il dit, Vladimir Poutine
pourrait en arriver, oui, à envisager un cessez-le-feu. Il le pourrait même
d’autant plus facilement que rien ne l’empêcherait de considérer qu’il pourrait
repartir en guerre à la première occasion et qu’un cessez-le-feu proclamé par
la Russie pourrait, en attendant, semer la division entre les alliés de
l’Ukraine et entre les Ukrainiens eux-mêmes.
Il ne serait en effet pas impossible que beaucoup des Ukrainiens veuillent
alors continuer le combat jusqu’au retour de leur pays à ses frontières
internationales. Certaines des grandes Démocraties voudraient, pour leur part,
réduire les livraisons d’armes en gage de bonne volonté vis-à-vis de Moscou
tandis que d’autres voudraient décourager toute poursuite de la guerre mais
continuer à armer l’Ukraine.
Un cessez-le-feu offrirait autrement dit tant d’avantages militaires et
politiques à Vladimir Poutine qu’il serait difficilement concevable qu’il ne
fasse pas partie de ses hypothèses de travail mais, dans ces conditions,
pourquoi faudrait-il voir là un espoir ?
En Ukraine comme en Grande-Bretagne, en Pologne et dans les Pays baltes, il ne
manque pas de gens pour se le demander et dire haut et fort qu’un cessez-le-feu
ne serait aujourd’hui qu’un moyen pour le président russe de reprendre son
souffle avant de relancer son offensive. Sans être le moins du monde
belliciste, on peut même considérer que seule une cinglante défaite de Vladimir
Poutine permettrait à la Russie de sortir de la dictature et d’entrer dans ce
siècle en rompant avec le revanchisme impérial du Kremlin mais imaginons, car
cela n’a évidemment rien d’impossible, que la Russie ne propose pas de
cessez-le-feu.
L’Ukraine ne pourrait pas non plus en proposer un puisqu’étant l’agressée cela
reviendrait pour elle à capituler. La guerre se poursuivrait pour longtemps et,
sans même parler des nouveaux cortèges de mort et de destruction qui
s’ensuivraient, ce conflit en viendrait inexorablement à s’internationaliser.
Non seulement il déstabiliserait l’Afrique et le Proche-Orient en y semant la
famine mais il placerait toujours plus la Russie et l’Alliance atlantique dans
un face-à-face direct qu’elles avaient toujours su éviter durant la Guerre
froide tant ses dangers sont grands.
Il n’y aurait rien là de souhaitable. Tout n’est là que glissement vers l’abîme
mais voyons, à l’inverse, ce qui pourrait se passer si Vladimir Poutine
annonçait un cessez-le-feu le long des frontières administratives du Donbass.
Qu’il annexe cette région ou confirme en reconnaître l’indépendance, il devrait
alors la prendre en charge. Il devrait en assurer non pas même la prospérité
mais le bien-être alors qu’elle n’est faite que d’industries en ruines, qu’elle
est aujourd’hui essentiellement peuplée de retraités âgés dont il faut payer
les pensions et qu’extrêmement jeune, à l’inverse, très bien formée et
dynamique, l’Ukraine restée ukrainienne bénéficiera très rapidement de son
intégration au marché unique européen et d’aides massives de ses alliés
occidentaux.
Aux lendemains d’un cessez-le-feu, Vladimir Poutine pourrait se préparer, c’est
vrai, à une nouvelle offensive mais l’Ukraine qu’on commencerait à appeler
l’Ukraine de l’Ouest et qui renouerait vite avec son lointain passé de
puissance européenne serait en position de lancer au Kremlin le défi d’une
démocratie prospère, jeune et libre, d’une liberté et d’une européanité à
laquelle aspirent si fortement les nouvelles classes moyennes des grandes
villes russes.
Aux lendemains d’un cessez-le-feu, Vladimir Poutine serait certes sorti de
l’impasse dans laquelle il s’enferme pour l’heure. Il aurait certes trouvé là
la porte de sortie dont il a tant besoin mais l’Ukraine aurait, elle, échappé à
sa destruction et serait en position d’assurer sa victoire non pas par la
guerre mais par la paix.