Emmanuel Macron |
Emmanuel Macron est intervenu à la télévision ce soir à 20 heurs pour tirer le premier bilan des législatives qui ont vu ses partisans l’emporter avec 245 sièges sans pour autant avoir la majorité absolue.
Dès lors, comme il l’a expliqué, il faudra soit élargir la majorité, ce qui semble difficile en l’état, soit trouver des majorités au cas par cas sur les réformes qu’il a promis de mettre en œuvre lors de la campagne présidentielle et dans son programme.
Car si le Président de la république a pris acte des résultats de dimanche dernier, il a rappelé qu’il avait été élu il y a moins d’un mois et que sa légitimité ne souffrait aucune ambigüité ou remise en cause comme tentent de le faire accroire la Nupes, le RN ou encore LR.
Emmanuel Macron a en revanche écarté la mise en place d’une union nationale réclamée comme une obsession depuis des années par François Bayrou qui tente actuellement de faire pression pour s’imposer comme «recours» à Elisabeth Borne dont il demande le départ de manière indirecte, ce qu’il a bien sûr refusé.
Le président estime que cette union n’est pas nécessaire en l’état.
Il a appelé les oppositions à jouer le jeu de la démocratie et du compromis pour faire passer des textes et leur a demandé de lui répondre sur sa préposition.
C’est intelligent puisque c’est maintenant aux dirigeants de LFI, du PS, d’EELV, de LR et du RN de se positionner.
S’ils répondent par la négative, ils seront ceux qui vont bloquer les institutions et les réformes indispensables au pays ainsi que les mesures d’urgence bénéficiant à tous les Français comme celles sur le pouvoir d’achat.
A noter qu’il n’a pas, non plus, parlé une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale afin sortir d’une possible paralysie si les oppositions décident d’adopter une ligne dure à son encontre.
Sans doute celles-ci s’attendaient à ce qu’il en parle ce qui leur aurait permis de prétendre que c’était lui qui ne voulait pas trouver de compromis et de consensus tout en déclarant qu’elles prenaient acte de ce soi-disant refus pour se réfugier dans une opposition irresponsable.
Néanmoins, s’il n’y a pas d’issu lors des prochains mois, il faudra bien envisager d’aller revoter mais, là, Emmanuel Macron pourra prétendre qu’il est obligé de dissoudre à cause du comportement des oppositions.
► Voici les
principaux propos d’Emmanuel Macron:
> Françaises, Français, le 24 avril vous m’avez renouvelé
votre confiance en m’élisant président de la République. Je veux ici féliciter
les parlementaires ayant emporté vos suffrages. J’ai une pensée pour les
députés sortants battus. Je ne peux d’abord ignorer la forte abstention qui
nous oblige tous à redonner davantage à nos actions collectives de lisibilité
aux grands rendez-vous démocratiques. Je ne peux pas davantage ignorer les
fractures, les divisions profondes qui traversent notre pays et se reflètent
dans la composition de la nouvelle Assemblée.
> Voter est essentiel pour la vie de la nation, pour ses grands choix et très clairement ce n’est pas ressenti par tous.
> La plupart des dirigeants que j’ai reçus ont exclu l’hypothèse d’un gouvernement d’unité nationale, laquelle d’ailleurs à mes yeux n’est pas justifiée. (…) Je crois qu’il est donc possible, dans le moment crucial que nous vivons, de trouver une majorité plus large et plus claire pour agir. (…) Je souhaite donc, dans les prochaines semaines, que ce dépassement politique se poursuive avec clarté et responsabilité.
> Aucune force politique ne peut aujourd’hui faire les lois seule.
> Notre pays, plus que jamais, a besoin de réformes ambitieuses pour continuer de créer plus de richesses (...) et innover d’avantage (…) Ça, c’est la clarté ; la responsabilité, ensuite,. Il faudra bâtir des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence, à ciel ouvert, si je puis dire, dans une volonté d’union et d’action pour la nation qui concerne toutes les forces politiques, à commencer par la majorité présidentielle, mais toutes les autres. (...) Pour cela, il faudra clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l’Assemblée nationale sont prêtes à prendre.
> Entrer dans une coalition de gouvernement et d’action ? S’engager à voter simplement certains textes ? Notre budget ? Lesquels ? Il revient maintenant aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller.
> Vous avez, en avril et en juin, fait deux choix clairs, et j’en prends acte. Ma responsabilité, c’est de les faire vivre, et de les faire vivre à votre service pour que la France soit plus forte, et que les réponses soient plus adaptées, construites différemment, mais plus adaptées aux défis de votre quotidien et du pays.