Si Ensemble remporte une majorité relative ce dimanche aux
législatives, il lui faudra trouver sur certains textes un apport de voix
venant de la Gauche ou de la Droite, voire de la Gauche et de la Droite ou
encore une abstention de la Gauche e/ou de la Droite.
On sait évidemment que les extrêmes de gauche et de droite
ne seront jamais au rendez-vous d’une opposition responsable qui étudiera les
textes et les votera s’ils correspondent à l’intérêt du pays et/ou à ses convictions
partisanes.
De même, si on peut supposer sans grand risque de se tromper
que toute motion de censure contre le gouvernement de la majorité
présidentielle sera votée, à la fois, par LFI et le RN de concert, on peut se
dire que les voix des gauche et droite démocratiques ne se mélangeront pas avec
celles-ci mais aussi entre elles.
En revanche, on peut supposer que le PS, EELV et LR ainsi qu’un
certain nombre députés de gauche et de droite non-encartés seront au
rendez-vous d’une opposition responsable et constructive
Telle d’ailleurs a été la configuration politique entre 1988
et 1993 quand la majorité d’alors fut relative pour les gouvernements de Michel
Rocard, d’Edith Cresson et de Pierre Bérégovoy sous le deuxième septennat de
François Mitterrand.
Or rien n’est moins sûr si l’on regarde ce qui s’est passé
sous le précédent quinquennat d’Emmanuel Macron où l’opposition démocratique a
été tout sauf responsable et constructive que ce soit l’Assemblée nationale et,
surtout, au Sénat.
Ce qui s’est passé à la haute assemblée est d’ailleurs ce
qui risque de se passer à la chambre des députés.
On a vu ainsi une improbable alliance entre le PS et LR pour
refuser systématiquement tous les textes du gouvernement, sauf exception, pour
refuser toute réforme des institutions, notamment la proportionnelle alors même
que les sénateurs sont élus de la sorte, pour multiplier les commissions d’enquête
politiciennes dont le seul but était de tenter de créer des affaires qui n’en
étaient pas – la plus emblématique étant celle sur le comportement d’Alexandre
Benalla –, pour se poser, avec une interprétation fallacieuse et éhontée de la
Constitution, en opposition légitime au pouvoir en place.
Sans oublier les multiples interventions dont celle du
président du Sénat, qui osait remettre en cause la légitimité du président de
la république.
Au vu de ce que l’on peut appeler une fronde qui avait
parfois des allures de sédition, on peut se demander si le PS et LR ne vont pas
vouloir agir de même dans la prochaine Assemblée nationale au cas où Ensemble n’obtient
pas la majorité absolue le 19 juin.
Dès lors, dans ce contexte de populisme démagogique qui
touche également les partis démocratiques, on comprend pourquoi Emmanuel Macron
s’est exprimé pour demander aux Français de lui donner une majorité absolue
pour pouvoir gouverner.
Et pour la stabilité du pays, au vu de la manière dont le PS
et LR ont agi pendant cinq ans, c’est sans doute le mieux qu’il puisse arriver.
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