Voici une sélection, ce 15 juin 2022, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Déclaration à Orly]
Françaises, Français, Mes chers compatriotes,
Je serai ce soir en Roumanie pour soutenir en votre nom nos soldats qui y sont
déployés depuis plusieurs mois. C’était l’engagement que j’avais pris à leur
égard. La France est en effet mobilisée depuis plusieurs mois, dans le cadre de
l’OTAN, pour protéger notre frontière à l’est de l’Union européenne et éviter
une extension de la guerre, aujourd’hui en Ukraine.
Mais, quelques jours avant le second tour des élections législatives et avant
de quitter le sol national, je tenais à m’adresser à vous.
Car il s’agit d’un moment historique et nous vivons des temps historiques.
La guerre en Ukraine, en effet, que la France a tout fait pour éviter et
qu’avec l’Europe, nous nous employons à arrêter, sème partout le désordre.
Désordre géopolitique, avec pour la première fois une guerre de haute intensité
impliquant sur notre continent une puissance nucléaire.
Désordre économique, avec le dérèglement de l’économie mondiale et la menace
dans les mois à venir, entre autres, de crises alimentaires au sud et à l’est
de la Méditerranée.
Désordre dans nos vies quotidiennes. Car malgré les mesures exceptionnelles
prises par le Gouvernement, vous payez déjà plus cher votre gaz, votre essence,
vos courses. Et les mois à venir seront difficiles.
Dans ces temps troublés, le choix que vous aurez à faire ce dimanche 19 juin
est plus crucial que jamais.
Lors du premier tour, vous avez placé en tête la majorité présidentielle et je
vous en remercie chaleureusement. Vous avez été plus nombreux encore à faire
part de vos doutes, vos angoisses, vos peurs, soit en vous abstenant, soit en
choisissant d’autres candidats. J’entends les inquiétudes et les difficultés
qui se sont exprimées et je respecte chaque voix, chaque sensibilité. Mais
parce qu’il en va de l’intérêt supérieur de la Nation, je veux aujourd’hui vous
convaincre, de donner dimanche prochain une majorité solide au pays.
Nous avons besoin d’une majorité solide pour assurer l’ordre, à l’extérieur
comme à l’intérieur de nos frontières. Rien ne serait pire que d’ajouter un
désordre français au désordre mondial. Il nous faut au contraire porter avec
force et fermeté la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité. Il nous
faut défendre nos institutions face à tous ceux qui les contestent et les
fragilisent. Il nous faut porter les choix historiques qui, en matière de
Défense comme d’Europe, sont ceux de la France.
Nous avons besoin d’une majorité solide pour défendre notre économie et vos
économies.
Nous avons besoin d’une majorité solide pour continuer de porter les grandes
ambitions du pays. Face aux urgences du siècle, climatique, économique et
sociale, face aux crises, qui ne manqueront pas de survenir, rien ne serait
pire que de nous perdre dans l’immobilisme, dans le blocage et dans les
postures. Il nous faut au contraire investir pour bâtir un avenir sans pétrole,
sans gaz, sans charbon et donc sans carbone ; pour faire de la France le pays
des technologies de 2030. Investir pour transformer nos services publics, notre
école, notre santé et tenir enfin la promesse républicaine de l’ascension
sociale.
Nous avons pour cela, besoin d’une majorité solide pour garantir notre
indépendance. Cette indépendance, nous ne la ferons par plus d’impôts – au
contraire, nous continuerons de les baisser, ni par plus de dette – nous devons
la réduire, ni par la décroissance – nous la combattons. Nous le ferons par le
travail. Travailler tous en atteignant le plein emploi, qui est à portée de
mains. Travailler mieux, en améliorant les rémunérations et les conditions de
travail. Travailler plus pour gagner, par notre effort collectif, en force
économique.
Mes chers compatriotes, vous l’avez compris, nous sommes à l’heure des choix et
les grands choix ne se font jamais par l’abstention. J’en appelle donc à votre
bon sens et au sursaut républicain.
Ni abstention, ni confusion mais clarification : dimanche, aucune voix ne doit
manquer à la République.
Dimanche, je compte sur vous pour doter le pays d’une majorité solide afin
d’affronter tous les défis de l’époque et de bâtir l’espoir.
Vive la République, vive la France.
> Alors que les combats en Ukraine
se poursuivent, toujours plus violents, nous ne pouvons nous permettre aucune
faiblesse ! Notre détermination reste totale. Voici ce que nous faisons :
- Rendre insoutenable le coût de la poursuite de
cette agression pour la Russie, c'est arrêter la guerre sans faire la guerre.
C’est tout l’objectif des sanctions d’une ampleur sans précédent que nous avons
imposées en Européens et que nous continuerons d’imposer.
- Renforcer la crédibilité de notre dissuasion, c'est faire en sorte que la
Russie ne puisse imaginer poursuivre son agression. Cet effort, la France y
prend toute sa part et continuera. J'étais hier en Roumanie auprès de nos
troupes pour le réaffirmer.
- Apporter tout notre soutien aux pays qui subissent les effets de la guerre,
la Moldavie en premier lieu, nous devons continuer à le faire. La France est à
l’initiative en co-présidant la Plateforme de soutien à la Moldavie : 650
millions d’euros d’aide, dont 126 par la France.
- Limiter au maximum les conséquences de l’agression russe sur le marché
alimentaire mondial, j’en ai fait une priorité en portant l’initiative FARM :
empêcher les restrictions aux exportations, être solidaires avec les pays qui
auront moins, et soutenir la production locale.
> Dans les temps que nous vivons,
il était important pour moi de venir marquer mon amitié et mon soutien à la
Roumanie. Nous continuerons à soutenir ensemble l'Ukraine, à aider la Moldavie,
à agir pour assurer notre indépendance énergétique et construire une défense
commune.
> En deux décennies, la Moldavie
s’est engagée dans un immense effort de transformation et de modernisation.
Aspiration à la paix, à l’État de droit et à la démocratie : au fond, la
Moldavie est d’ores et déjà ancrée dans la famille européenne.
> La guerre est une réalité en
Ukraine. Elle est aux portes de la Roumanie et menace tout notre continent. Aux
frontières de notre Union européenne, pour prévenir toute tentative de
déstabilisation et d'agression contre l'Europe, l'engagement de nos forces
armées est fondamental.
> [Déclaration aux soldats déployés en Roumanie dans le
cadre de la Force de réaction rapide de l’OTAN]
Messieurs les officiers généraux, officiers, soldats, mon colonel, Je suis
heureux de vous retrouver et d’être à vos côtés. Je voulais simplement vous
dire ces quelques mots pour évidemment vous remercier au nom de
l’ensemble de nos compatriotes, c’est pourquoi nous sommes à vos côtés
aujourd’hui. C’est une fierté de la France d’être là, sur le sol roumain,
à ces avant-postes orientaux pour la sécurité de notre Europe au moment où la
guerre revient sur notre continent. Je veux remercier l’ensemble des
unités qui se sont si vite mobilisées, ainsi que les unités qui sont en
train de prendre la relève, pour pouvoir ainsi nous protéger
collectivement.
Le septième BCA a su réagir en quelques jours. Je pense que ce que vous avez su
montrer, en réagissant si vite, en appliquant de manière inédite ces
dispositifs qui sont prévus dans le cadre de l'OTAN, et en vous déployant
ici, c'est une part de la crédibilité de la France, de la confiance
qu’ont en nous nos partenaires et nos alliés et de la force de notre
pays. Et je veux solennellement vous en remercier. Je sais aussi les
sacrifices que cela demande, l'engagement pour vous, pour vos familles,
pour nombre d'entre vous, quelques mois à peine après le retour d’OPEX,
soyez-en remercié.
La mission s'achève, et vous serez relevés dans quelques jours. Je veux saluer
la garde montante, le huitième RPIMa qui est là aussi. Castres succède à
Annecy, et merci à vous d'être mobilisés, de pouvoir prendre la suite,
passé les ordres et d'être nos dignes représentants. Je tiens aussi à
remercier, et à dire ma confiance à l'ensemble des unités mobilisées pour
permettre, dans les fonctions de support, de logistique, de santé que
nous ayons pu nous déployer si vite et être aussi efficaces.
Je veux aussi avoir un mot tout particulier pour vos frères d'armes belges.
J’étais hier avec le ministre, le général, l'amiral à Eurosatory et nous
avons vu l'efficacité du partenariat CaMo que j'avais signé avec mes
homologues belges il y a quelques années. Nous voyons, là, la dimension
capacitaire. Mais vous portez ici ce qui est le plus important à mes
yeux, celle d’être de véritables frères d’arme et de savoir agir ensemble,
décider, opérer, vous former, vous préparer, vous déployer. Les sourires que
j’ai vus et les premiers échanges que j’ai pu avoir avec quelques-uns
d’entre vous sont pour moi une source de confiance. Je pense que ce que nous
sommes en train de bâtir avec la Belgique est inédit et je pense que ce
que vous avez fait ici est un formidable exemple de cette efficacité. On
parle souvent d’Europe de la défense, et j’y crois très profondément,
elle se construit sur ces partenariats et cette intimité à la fois stratégique,
opérationnelle de formation et capacitaire que nous avons décidé avec la
Belgique et que vous démontrez ici sur le terrain.
Nos amis Néerlandais viendront vous rejoindre, pour d’autres vous relever. Je
souhaite aussi que nous puissions aller plus loin avec eux. Je veux
également remercier l’armée roumaine pour son accueil, pour la
coopération qu’elle a su bâtir avec vous et remercier l’ensemble des alliés
présents en particulier nos alliés américains qui sont ici représentés et
qui jouent un rôle absolument essentiel, sur l'ensemble du front oriental
de notre Alliance et de notre Europe. Je veux dire notre fierté de pouvoir
coopérer avec vous, être à vos côtés et ainsi agir.
Ce que je veux que vous saisissiez collectivement, c'est que ce que nous avons
fait tous ensemble, ce que la France a bâti par votre truchement est un
engagement unique, constitutif de notre crédibilité et de notre
protection. En vous déployant si vite, si clairement, si fort. Vous avez
contribué à consolider les partenariats et à bâtir ce qui est le plus long et
le plus précieux, entre des nations et des armées, à constituer la
confiance, et tout particulièrement la confiance avec nos amis romains.
Et avec tout le flanc oriental de notre Europe et de notre alliance. Cela
n’a pas de prix.
Nul ne sait dire ce que les prochaines semaines et les prochains mois
donneront. Nous ferons tout pour continuer à stopper les forces de guerre
russes, à aider les Ukrainiennes et les Ukrainiens et leur armée, et
continuer les négociations. Mais de manière durable, nous aurons besoin
de nous protéger, de dissuader, d’être présents. Vous avez été à cet égard les
pionniers de ces déploiements.
En m’adressant à vous aujourd’hui, je veux avoir une pensée pour tous vos
camarades qui sont déployés évidemment sur le sol national, qu’il soit
hexagonal ou ultramarin, en mer, dans les airs, sur terre, sous les mers.
Et avoir une pensée pour tous vos frères d'armes qui sont déployés en
opération extérieure et tout particulièrement, évidemment, au Sahel. Beaucoup
d’entre vous, ces dernières années, sont passés par ce théâtre
d'opérations. Nous avons pu là aussi l’évoquer hier conformément au plan
qui m’avait été soumis par le CEMA. Nous avons rendu, sous autorité
malienne, le site de Ménaka, de manière parfaitement organisée, méthodique, respectueuse
de l’engagement qui fut le nôtre pendant toutes ces années et respectueux des
Maliennes et des Maliens, de l’autorité compétente. Je veux en remercier
le CEMA devant vous et remercier l’ensemble de vos camarades pour non
seulement cet engagement mais la bonne mise en œuvre des choix que nous
avons pu faire.
Voilà les quelques mots que je voulais avoir à votre endroit, et à travers vous
à l’ensemble de vos frères d’armes, des mots de remerciement, de
reconnaissance et de fierté. Ce que vous avez su ici mettre en œuvre est
inédit et, je vous le dis, mon colonel, avant que vous n’alliez retrouver
vos montagnes, avec quelques autres, vous pouvez être fiers de la mission
effectuée ici. Fiers de ce que vous avez supporté avec l’ensemble de vos
camarades belges et alliés, fiers de ce visage de la France, de l’Europe
et de l’alliance que vous avez ici déployée, c'est-à-dire une alliance
concrète, qui protège, un partenariat avec la France concret, réactif et qui
protège. Soyez-en fiers, moi j’en suis fier, et je vous en remercie au
nom de l’ensemble de nos compatriotes.
Vive la République et vive la France !
> [Discours au Salon Eurosatory 2022 sur la défense et de
la sécurité terrestres et aéroterrestres]
Depuis 4 mois, une guerre de haute intensité s’est engouffrée sur le sol
européen, et avec elle, son cortège de sang et d’angoisse. Je n’ignore pas que
pour beaucoup d’entre vous ici, venus de pays qui n’ont pas ou plus la chance
d’être en paix, ce sont des réalités quotidiennes. Mais les scènes terribles du
conflit ukrainien, de ce peuple qui lutte pour la défense de son
territoire,
et tout simplement pour sa survie, font ressurgir à nos yeux d’Européens des
images du passé et d’un passé que nous croyions tous révolu. Ces circonstances
évidemment président à ces rencontres, à vos travaux, à nos travaux, à nos
échanges.
Elles sont d’autant plus cruelles que la pandémie de Covid-19 qui continue de
sévir à de nombreux endroits du globe a profondément endeuillé nos populations,
bousculé nos réseaux économiques, et là aussi, remis en cause nombre de
certitudes. Alors vous le comprenez, si j'ai souhaité inaugurer parmi vous
cette édition 2022 du salon Eurosatory, c'est évidemment pour marquer
l'importance de celui-ci dans le moment que nous vivons, et pour vous saluer,
vous, les milliers de femmes et d'hommes qui travaillez sur l'ensemble de ces
stands, ainsi que les visiteurs, industriels, responsables de startup,
chercheurs qui y participez. Mais c'est également pour mettre à l'honneur les
compétences et les savoir-faire que vous représentez.
Car Eurosatory est bien plus qu'un laboratoire d'innovation militaire, qu’une
grand-messe industrielle ou qu'une vitrine d'avancées technologiques : c'est un
symbole de notre ambition stratégique. C'est une condition de notre
souveraineté nationale. C'est une conception de notre souveraineté européenne,
et en étant devant vous aujourd'hui, c'est d'abord et avant tout une marque de
confiance à l'égard de nos armées, et je sais combien, en particulier pour
notre armée de terre en ces jours, et pour l'ensemble de nos armées, nos
industriels sont pleinement mobilisés. Confiance également à l'égard de nos
forces de sécurité intérieure qui utilisent massivement nombre des technologies
et innovations qui sont les vôtres ; confiance à l'égard des industriels,
innovateurs, chercheurs que vous êtes.
Cette confiance, elle s'inscrit dans un contexte inédit, et je pense que nous
devons tous, à cette occasion et dans les temps qui viennent, en tirer les
conséquences, celle aussi d'une entrée dans une économie de guerre, dans
laquelle, je le crois, nous allons durablement devoir nous organiser.
C'est-à-dire aussi une économie dans laquelle il faudra aller plus vite,
réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour
pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos forces
armées, pour nos alliés ou pour celles et ceux que nous voulons aider. Une
économie au fond, dans laquelle on ne peut plus vivre au même rythme, avec la
même grammaire d'il y a un an. Tout a changé. Ce changement, ce n'est pas
simplement l'Etat ou les Etats qui peuvent en subir les conséquences, ce sont
tous les acteurs de la filière, avec évidemment des commandes supplémentaires.
La France n'a pas attendu la guerre, j'y reviendrai, partout en Europe et dans
le monde. L’exigence sera plus ambitieuse, pour aller plus vite, plus fort, au
moindre coût, pour innover plus rapidement. Et donc, vous l'avez compris, ma
présence est aussi une marque d'exigence.
Alors, je le disais, il n'y a pas de sécurité nationale, pas d'autonomie
stratégique, donc pas de paix, sans des armes terrestres et une trésorerie
adaptée. Il nous revient collectivement d'armer physiquement nos soldats et
aussi de les armer de confiance : ils doivent pouvoir se reposer à la vie et à
la mort sur leur matériel. C'est le cas, je le sais, parce que ces équipements
naissent d'une étroite collaboration entre les opérationnels des armées, leur
état-major, notre direction générale pour l'armement et notre industrie. Je
crois que c'est d'ailleurs la force historique du modèle français, ce caractère
organique, ce lien continu, qui a pu inspirer beaucoup de nos partenaires
européens, de nos alliés, de partenaires à travers le monde et qu'il nous faut
renforcer. Pour ne prendre qu'un exemple, nos véhicules issus de l'opération
Scorpion ou bien les nouveaux casques, treillis, fusils, gilets pare-balles de
nos fantassins, sont le fruit de cette intimité, si je puis dire, de chaque
jour.
C'est aussi pourquoi, dès 2017, la France a pris ses responsabilités pour
rééquiper les armées françaises, à la fois à hauteur d’homme et à hauteur
stratégique, je l’ai toujours dit et je crois que ça correspond à votre
ambition et à ce que ce salon montre très bien. Nous n'avons pas attendu les
changements géopolitiques pour investir et pour nous doter d'une loi de
programmation militaire inédite et surtout pour la respecter au centime près
année après
année, ce qui fait que nous avons réparé beaucoup des fragilités qui étaient
les nôtres précédemment. Mais grâce à la loi de programmation militaire, à sa
conception et surtout à sa mise en œuvre, nous avons pu être au rendez-vous des
exigences légitimes de nos soldats, à hauteur d'homme, mais aussi nous
réadapter aux défis stratégiques, innover encore davantage avec vous toutes et
tous, rattraper dans certaines catégories du jeu une part de notre retard ou la
totalité de celui-ci et gagner en avance sur d'autres parties du jeu. J'y
voyais là une question de cohérence, de justice, pour ajuster les moyens aux
menaces et quand les menaces augmentent, ce qui était déjà le cas dès 2017, les
moyens doivent suivre. Très clairement, j'ai demandé au ministre et aux chefs
d'état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent, une
réévaluation à l'aune du nouveau contexte géopolitique, de cette loi de
programmation. Ce travail donnera lieu, et j'y reviendrai dans quelques semaines,
à une nouvelle planification de nos travaux et à un investissement dans la
durée, clair et fort de la nation, pour pouvoir accompagner ces bouleversements
du monde, consolider notre modèle d'armée complète, mais aussi nous positionner
encore plus fortement sur l'évaluation à la fois de la menace, mais également
des réalités que nous sommes en train de vivre, aussi bien sur le théâtre
sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol
européen.
En tant que chef des armées, j'ai mis un point personnel à combler les lacunes
en matériel, en munitions, en capacités opérationnelles, à relancer le dialogue
entre l'Etat et l'industrie d'armement et à élargir cette problématique à
l’Europe. Depuis 5 ans, nous avons beaucoup fait sur ce point et il nous reste,
vous l'avez compris, beaucoup à faire pour nous adapter aux
transformations profondes que nous sommes en train de vivre. Et pour qui
douterait de l'urgence de ces efforts, il suffit de regarder une fois encore
vers l'Ukraine, dont les soldats réclament un armement de qualité et qui sont
en droit d'avoir une réponse, là aussi de notre part. Nous tirons donc toutes
les leçons des dernières années, de ce qu’il se passe en Ukraine et de ce que
nous voyons évoluer aussi partout à travers le monde. L'armement de demain sera
encore plus performant, et c’est une progression constante vers la perfection à
laquelle nous sommes les uns et les autres condamnés compte tenu de ce que
j'évoquais, de ce pacte de confiance avec nos soldats.
Je sais combien les matériels français sont en avance sur ce sujet. Le succès
exceptionnel que vous rencontrez à l'export, malgré une concurrence de plus en
plus rude et une régulation stricte pour respecter nos engagements
internationaux, en est la preuve éclatante et je veux vous en féliciter. Vous
savez aussi l'engagement qui est le mien à vos côtés, les partenariats
stratégiques que nous avons su nouer, et je vois ici beaucoup de représentants
militaires ou diplomatiques de beaucoup de pays amis auprès desquels nous avons
un engagement de plusieurs décennies, parfois auprès desquels nous nous sommes
réengagés récemment de l'Irak jusqu'à la Grèce, la Croatie, des Émirats arabes
unis jusqu'à beaucoup d’autres, nos prospects à l'export ont montré une force
inédite : nous devons encore la consolider et nous continuerons de le
faire.
Cette excellence est stimulée aussi par l'émulation de l'industrie de
l'armement européen, qui est là encore un motif de fierté. Et nos champions
sont très bien intégrés : KNDS qui travaille sur le projet de char du futur en
est un exemple, avec Airbus, MBDA, Thalès, Safran, pour citer les plus
emblématiques. Nous avons également des coopérations d'exception avec la
Belgique pour notre programme de combat motorisé, ainsi qu'avec la Suède, notre
partenaire dans la société Arquus. Mais nous pouvons aller plus loin encore
vers la souveraineté européenne, développer plus de projets communs, améliorer
nos échanges à travers le monde. Là aussi, je veux être très clair : nous
sommes à la veille de transformations profondes.
Je le disais en commençant mon propos : nous entrons dans une économie de
guerre, ce qui est un changement pour beaucoup d'entre nous, soyons lucides.
Cela va nous obliger à investir davantage pour les États, à être plus exigeants
avec les industriels ; pour ces derniers, à être encore plus innovants, plus
rapides ; à changer parfois le mode de relations pour pouvoir répondre beaucoup
plus rapidement aux besoins et aider à avoir des équipements qui correspondent
aux besoins parfois de court terme de l'armée. À sortir de certains modèles que
nous connaissions historiquement pour réussir à équiper certains de nos
partenaires beaucoup plus rapidement ; à savoir penser de manière plus adaptée
dans des modes parfois dégradés ; à garder ce qui est une force d’ailleurs de
nos armées, ce mariage entre l'extrême innovation et la rusticité, entre des
programmes de moyen long terme, mais que nous allons regarder à l'aune
justement de ce que nous enseignent les nouveaux théâtres d’opérations ; mais
aussi à la capacité à délivrer beaucoup plus rapidement et en souplesse.
Mais nous allons aussi avoir à nous réorganiser en européens. Soyons lucides
sur nous mêmes : l'Europe s'est longtemps pensée comme un marché. Vous
m'entendez depuis 5 ans, dire qu'elle doit repenser sa souveraineté, sa force.
Nous avons commencé à le faire, je m'en félicite. Nous devons aller beaucoup
plus loin, et à cet égard, ce que la Commission européenne nous a proposé il y
a quelques jours va dans le très bon sens. Je me félicite que beaucoup de
Nations européennes, qui vont elles-mêmes financer massivement et repartir de
l'avant, soient là. Mais ne repartons pas de l'avant pour reproduire les
erreurs du passé : dépenser beaucoup pour acheter ailleurs n'est pas une bonne
idée. Nous devons dépenser beaucoup, mais nous devons penser une stratégie
industrielle et d'innovation européenne, parce que c'est bon pour nos
industries et nos industriels, c'est bon pour l'emploi dans nos pays, c'est bon
pour avoir une capacité d'innovation duale dont notre économie a besoin, et
c'est bon pour notre souveraineté stratégique.
Nous avons besoin de renforcer une industrie et une base industrielle et
technologique de défense européenne, beaucoup plus forte, beaucoup plus
exigeante. Je serai intraitable sur ce sujet. Sinon, nous construirons les
dépendances de demain dans un monde géopolitique où ce que nous croyions
impensable naguère est à peu près arrivé à chaque fois, ayons beaucoup d'humilité
sur ce sujet. Bâtissons ce socle de souveraineté et d'indépendance européenne,
française si on le peut, avec des partenariats que je souhaite à travers le
monde, et je vois beaucoup de non-européens ici. J'aime construire les
partenariats que je choisis ; j'aime moins les dépendances que nous avons
massivement et méthodiquement parfois,
préparées. Restons vigilants dans cette période qui va imposer, pour beaucoup
d'entre nous, de changer les logiques ; parce que si nous voulons bâtir cette
base industrielle européenne, il va falloir accepter plus de coopération et il
va falloir aussi accepter de davantage standardiser notre offre.
Je regarde, là aussi, avec beaucoup de lucidité ce qu'est la réalité du marché
européen et du marché américain : le second investit plus que nous, mais il a
une offre beaucoup plus simplifiée. Ce n'est pas vrai que nous saurons faire
mieux, même en investissant beaucoup plus, pays européen par pays européen, si
nous gardons les mêmes divisions. Il nous faudra
donc rentrer dans des logiques, auxquelles parfois nous avons été réticents,
mais qui doivent conduire à simplifier notre offre collective pour bâtir des
vraies offres européennes, une vraie standardisation européenne : c'est la clé
pour investir massivement, pour être au rendez-vous, en particulier, face aux
transformations du cyber, face aux transformations dans le spatial, dans le
maritime, mais aussi sur beaucoup des sujets que nous évoquerons ces jours-ci,
et qui font partie du salon, si nous voulons être compétitifs.
La confiance avec laquelle je viens devant vous aujourd'hui, les
réinvestissements qui sont des bonnes nouvelles, vont de pair avec cette
réflexion sur l'économie de guerre et tout ce qu’elle emporte, et également sur
une organisation beaucoup plus européenne, et l'exigence qui va avec. Le
secteur dont vous êtes les ambassadeurs est un secteur d'avenir, parce qu'il
sait et qu'il a fait siens des enjeux considérables qui n'étaient pas
forcément, au cœur de votre
secteur, mais vous vous y êtes progressivement adapté et je veux avant de
terminer insister sur ce point. Il s’agit très clairement de la croissance
durable, l’innovation pilotée par vous, souvent inspirée par des opérationnels
même, aussi bien au sein des grands groupes que dans les startups, bien placés
pour donner leur avis sur des produits qu’ils expérimentent au quotidien comme
je l’évoquais tout à l’heure, qui a permis d’avoir pour tout le secteur un
temps d’avance stratégique, et c’est crucial.
A cet égard, beaucoup d’entre vous sont là pour consacrer à la force de cette
innovation et je veux saluer ici le prix GICAT de l’innovation et la jeune
société lauréate de cette année. Bravo à elle, à sa fondatrice, bravo aussi à
toutes les équipes. Je saluais le rôle de la DGA, je veux aussi insister sur le
rôle de l'Agence de l'innovation de défense et du Fonds innovation défense, qui
identifient, aident, nos innovateurs et nos entrepreneurs. Il y a eu une mue
collective du secteur ces dernières années sur ce sujet dont je veux vous
féliciter parce que c'est essentiel pour répondre aux défis que j'évoquais, et
c'est essentiel aussi pour le reste de l'économie. Je crois beaucoup à cette
force d'un modèle dual et vous êtes en train, évidemment, de le démontrer
pleinement.
Mais vous êtes en train aussi, collectivement, avec beaucoup de vélocité et
d'adaptabilité, de prendre en compte l'enjeu de croissance durable,
d'environnement. Je suis heureusement impressionné de constater à quel point
tous ces sujets écologiques sont pris en compte dans votre secteur, qu'il
s'agisse de résoudre les crises environnementales avant qu'elles ne dégénèrent
en crise sécuritaire, d'inventer des solutions d'autonomie en énergie, de
traitement de déchets, de décontamination, de logistique, d'infrastructures
basse consommation et je vous encourage à continuer d'aller de l'avant. Vous
pourrez vois au salon un démonstrateur, HELPED, qui regroupe 55 sociétés
dédiées à ces sujets, qui sont une marque forte.
Tout cela me conduit à vous dire très clairement — puisque vous avez compris
que j'ai été plutôt dans l'optique de vous faire un discours de franchise et de
sincérité — que j'entends des voix qui s'élèvent et qui parfois jettent le
doute sur le secteur avec, je dois le dire, une forme parfois de complexité qui
m'échappe dans certains esprits. Au moment où on dit tous « il faut réarmer, il
faut nous protéger, la guerre revient en Europe », j'entends des voix qui
jettent le doute en disant que ce secteur est un peu compliqué, que la
taxonomie n'est pas favorable, qu’on ne vous conseille pas forcément d'aller
investir dans le secteur de la défense. Bon, les gens qui disent ça, très
sincèrement, sont des esprits compliqués. Quand les temps deviennent durs,
pardon de préférer les esprits simples. On a besoin de tenir ensemble tous nos
objectifs : on a passé des mois à bâtir une taxonomie, donc parce que le
secteur prend en compte de manière industrielle et citoyenne, j'ose le dire, à
l'échelle nationale comme européenne, la complexité de tous ces défis ; la
taxonomie européenne ne peut, ni ne doit, disqualifier nos industriels, ou
seulement même les mettre en difficulté. Nous ne pouvons pas laisser ceci
avancer.
Donc, vous m'aurez à vos côtés, à la fois vis-à-vis des jeunes ingénieurs, des
cadres, des apprentis de tout le secteur qui doivent, évidemment face à tous
ces défis, continuer à rejoindre vos entreprises, des start-ups aux grands
groupes, à nos laboratoires publics ou privés de recherche. C'est une industrie
d'avenir, ce sont des industries d'avenir qui doivent continuer à rester
attractives, mais vous m'aurez à vos côtés pour convaincre les investisseurs du
monde entier, évidemment, de rejoindre ce secteur et d'avancer. J’estime à cet
égard que la boussole stratégique que nous avons voulu porter, en particulier
en franco-allemand, est un succès collectif pour notre défense européenne, est
un jalon essentiel et doit aussi être un élément de cohérence de notre avancée.
Oui, nous sommes une Europe exigeante sur le plan écologique et énergétique,
avec une stratégie, en bon français, Fit for 55, et à côté de ça, une Europe
qui est sortie de la naïveté, qui croit en son industrie de défense et qui
réinvestit pour ses armées, mais pour avoir aussi une base industrielle et
technologique de défense européenne.
Cet « en même temps », comme on dit ici, est un en même temps d'avenir. C'est
d'ailleurs, permettez-moi de le dire, le seul qui nous bâtisse un véritable
avenir. Quel serait le modèle de défense qui ferait fi de l'écologie ? Aucun.
Mais qu'est-ce que serait un modèle où l'Europe se met aux avant-postes de la
transition écologique et environnementale pour y sacrifier sa base industrielle
et technologique de défense ? Nos citoyens, à juste titre, se retourneraient
vers nous en disant « vous avez fait de drôles de choix, nous on a fait des
économies en matière de CO2 et vous avez acheté davantage de matériel grâce à
vos investissements décidés chez les copains qui ne les faisaient pas ». Non.
Donc on fera les deux, avec beaucoup de clarté. Mais vous l’avez compris,
j’attendrai dans ce contexte beaucoup de vous aussi.
Vos innovations, enfin, enrichissent tout le secteur de la sécurité en matière
de connectivité et de réseau, de tranquillité des grands rassemblements, de
cybersécurité, de lutte anti-drones ; autant de technologies qui sont
essentielles pour nos forces armées mais nos forces de sécurité intérieure
aussi, à qui je veux également rendre hommage, et autant de technologies où
nous investirons massivement pour être au meilleur niveau pour les Jeux
Olympiques et Paralympiques de 2024. Je félicite ici les exposants qui nous
présentent cette année des innovations brillantes dans des domaines critiques
que sont les systèmes de commandement ou de supervision. Là aussi, ce sont des
vraies révolutions auxquelles nos sociétés collectivement vont s'adapter et qui
vont nous permettre d'organiser très différemment les choses. (…)
Notre monde est en désordre : il nous faut donc être plus forts pour tenir la
paix, tenir l'Europe et tenir notre pays. Nous serons au rendez-vous, nous
prendrons les décisions, les investissements et nous aurons aussi les exigences
qui vont avec.
Vive la République et vive la France !
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> J’ai demandé aux préfets et ARS de prendre
toutes les mesures pour protéger les Français face à cette vague de chaleur
précoce. Dès demain, les différents dispositifs de mise à l’abri et les EHPAD
seront opérationnels.
Nous devons nous adapter plus rapidement aux conséquences du changement
climatique. Nous mettons en place un fonds de 500 millions d’€ qui permettra
aux côtés des collectivités de financer la renaturation des villes : plantation
d’arbres, murs végétaux, canopées urbaines...
> [Journée mondiale du donneur de
sang, 14 juin] Un don peut sauver trois vies. Chaque jour, 10 000 dons du sang
sont nécessaires pour répondre aux besoins. Donner, c’est sauver.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Jouer en pleine inflation avec la peur des
Français en leur faisant croire que le gouvernement aurait un plan caché pour
augmenter la TVA, c’est révoltant, triste et indigne. Ce genre de propos
s’apparente à ce qui est un trait de cette famille politique : le complotisme.
> Je veux démentir avec la plus
grande fermeté le mensonge et l'invention de la Nupes qui explique que le
gouvernement aurait l’intention d’augmenter la TVA. Nous n’avons aucune
intention d'augmenter les impôts des Français. Nous continuerons à les baisser
comme depuis 2017.
> Fake News de la Nupes: pas
d’augmentation des impôts, pas d’augmentation de la TVA après les élections.
Calomnie, manipulation, soupçon et complotisme : c’est cela la méthode de
Jean-Luc Mélenchon et de la Nupes.
> L’Assemblée nationale a beaucoup
de pouvoir. C’est pourquoi l'élection de dimanche est importante. Nous devons
tous nous mobiliser pour les candidats Ensemble et obtenir une majorité de
discussions et de décisions.
> Nous avons besoin que les Français nous donnent une
majorité de parlementaires Ensemble pour, après le dialogue et la concertation,
décider. Il n'y a pas de contradiction entre majorité et dialogue. La France
n'a pas besoin d'immobilisme.
Évitons le retour en arrière ! Ne
cédons pas aux vieilles lunes qu'on entend depuis 40 ans dans notre pays :
moins de travail, plus d’impôts, plus de dépenses publiques et moins de
création de richesses. Le résultat est à chaque fois le même :
l’appauvrissement des Français.
> J’appelle les Français à voter pour
les candidats de la majorité pour poursuivre les créations d’emplois, pour
continuer à baisser les impôts, pour créer plus de richesse avant de les
partager, pour continuer la réindustrialisation, pour continuer de baisser nos
émissions de CO2.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Dimanche prochain, mobilisez-vous contre
l’extrême gauche qui veut moins de sécurité et plus d’impôts.
> Avec Elisabeth Borne, nous demandons
aux préfets de prendre toutes les dispositions utiles pour protéger la
population et notamment les plus fragiles face à la vague de forte chaleur qui
va traverser la France cette semaine.
> L’état de catastrophe naturelle
a été reconnu pour une première liste de 123 communes (sur 23 départements)
touchées par de fortes intempéries entre les 3 et 5 juin derniers. L’Etat est
au rendez-vous pour que les habitants de ces communes puissent être indemnisés.
> Les dossiers de 45 autres
communes sont dans l’attente d’expertises complémentaires. Ils feront l’objet
d’un nouvel examen lors de commissions d’ores et déjà programmées les 14 juin
et 29 juin.
Catherine Colonna
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Echange avec mon homologue algérien, M. Ramtane
Lamamra. Volonté
commune de poursuivre la dynamique positive dans nos relations bilatérales. La
coopération entre nos deux pays est centrale pour faire face aux crises
régionales, notamment au Mali et en Libye.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Aux candidates et candidats aux épreuves du
CAP, du bac professionnel, général et technologique, je vous adresse tous mes
encouragements. Merci aux professeurs qui vous ont préparés et à toutes celles
et ceux qui permettent aux épreuves de se dérouler dans de bonnes conditions.
> Rencontre ce matin avec Isabelle Rome, ministre de l’Egalité
et de la Diversité, déterminée comme moi à faire reculer concrètement les
inégalités entre les femmes et les hommes et à lutter contre toutes les formes
de discrimination. Un combat qui se joue aussi à l’école.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Dans le contexte stratégique actuel, la
Roumanie souhaite développer ses capacités navales en s’appuyant sur le
savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle de la Marine nationale. C’est un signe
très positif pour notre sécurité et notre pays.
> Premier entretien avec mon
homologue serbe, Nebojsa Stefanovic. Alors que la guerre gronde aux portes de
l’Europe, il est important que nous renforcions notre relation dans le domaine
de la défense. La stabilité des Balkans est une priorité pour la France et pour
l’Europe.
Brigitte Bourguignon
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> En cette journée mondiale du donneur de sang,
et alors que l’été approche, nous avons besoin de 30 000 don de sang. Vous aussi, soyez
solidaires et sauvez des vies en donnant votre sang près de chez vous.
Marc
Fesneau (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Nos
agriculteurs sont des soldats du climat qui peuvent participer plus encore à la
production d'énergie dans leurs exploitations ou stocker du carborne. Avançons
avec eux !
> Jouer avec les peurs, faire du
complotisme un outil pour convaincre c’est cela le danger pour nos démocraties.
Nous ne renoncerons pas à dire la vérité. Et à dénoncer la folle course des
populistes. Parce que c’est un enjeu démocratique devant les français.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Les résultats publiés par CITEPA le montrent : notre
action porte ses fruits. La France baisse ses émissions de gaz à effet de serre
de plus en plus vite Cet été nous présenterons une loi d'urgence pour donner un
nouveau coup d’accélérateur au déploiement des énergies renouvelables.
> faire en sorte qu’un maximum d’agriculteurs participent à la transition énergétique, et complètent leurs revenus grâce à l’agrivoltaisme et la
méthanisation dans leurs exploitations.
> Ce que nous portons, c'est un
programme où l'Europe protège, ce que porte Nupes c'est un programme où on sort
de l'Europe, où on se prive de cette protection européenne pour aller se jeter
dans les bras de pays qui ne sont pas très démocratiques.
> Les Verts et la Nupes sont dans l’inaction totale
sur la transition énergétique. Il y a d’un côté leurs grands discours, et de
l’autre leurs votes contre nos lois pour déployer plus rapidement les énergies
renouvelables.
> La Nupes, c'est un 1 milliard de dépenses en plus chaque jour, des
hausses d’impôts pour tous, en particulier les entreprises, peu importe
qu’elles soient petites ou grandes.
> L’enjeu du 2nd tour, c’est de donner à Emmanuel Macron une majorité
claire à l’Assemblée Nationale pour agir vite et fort sur le pouvoir d'achat, sur la
santé, sur l’école, sur la transition écologique et énergétique.
> Les verts et la Nupes sont totalement ambiguës et contre
productifs, ils disent 'nous sommes les parangons de l'écologie' mais derrière,
ils votent contre les lois qui permettent de déployer plus rapidement des
énergies renouvelables.
Clément
Beaune (ministre délégué chargé de l’Europe)
> Il y a des choses qui m’inquiètent.
Quand Mécary parle
de « battage médiatique » autour de l’affaire Sarah Halimi, il y a un
problème au regard des principes républicains.
> Il y a des candidats, Mécary, Obono, Simonnet, qui ont fait venir à Paris Jeremy Corbyn, antisémite
et pro-Assad, qui ont insulté la police, qui ont expliqué que le président de
la République était une immondice.
> Je n'ai pas mis de signe égal
[entre RN et Nupes], c'est ma colonne vertébrale politique. Ca ne m'empêche pas
de contester des mesures sur le fond, un certain nombre d'actions et de propos.
> La planification écologique,
contrairement à ce qu'on dit, Emmanuel Macron ne l'a pas découverte entre les
deux tours. S'il n'y avait pas la France, il n'y aurait pas un engagement
européen pour être neutre en émissions de gaz en 2050.
> Même en nombre de voix,
la Nupes n'a pas gagné. Elle n'a aucune chance d'obtenir la majorité à
l'Assemblée nationale. Je note aussi que cette alliance de gauche censée
mobiliser la jeunesse n'a pas enrayé l'abstention, bien au contraire. La
dynamique n'est pas là. Un certain nombre d'électeurs ne sont pas dupes : ils
savent que la Nupes est une OPA de Jean-Luc Mélenchon sur le Parti socialiste
et l'écologie politique, avec la complicité de ceux qui cherchent un poste de
député, Olivier Faure [le numéro du PS] et Julien Bayou [son homologue
écologiste] en tête.
> L'abstention record est une déception et une
responsabilité collectives. Bien sûr, j'aurais préféré qu'on fasse mieux, même
si j'ai personnellement préservé le score de la présidentielle dans une ville
et une circonscription difficiles.
> La Nupes joue habilement sur les identités politiques
de droite et de gauche, qui demeurent. Je l'ai entendu sur le terrain, il y a
une forme de fierté retrouvée à pouvoir dire : « Je vote à gauche ». À nous de
démontrer que c'est en fait un vote à l'extrême gauche, pour Jean-Luc
Mélenchon, qui ne veut pas lui-même affronter le suffrage universel mais mettre
cette alliance à son service. Disons aussi la réalité du programme : sur
l'écologie, je fais plus confiance à Pascal Canfin ou à José Bové qu'à la
Nupes, dont on ne connaît pas la position sur l'un des sujets principaux,
l'énergie, puisqu'ils ne sont pas d'accord sur le nucléaire ! Même chose sur
l'Europe : ça fait beaucoup d'ambiguïtés pour une union censée gouverner le
pays…
> La majorité a été très claire : il ne faut aucune voix
pour le Rassemblement national et l'extrême droite. Je le suis aussi : je ne
mets pas de signe égal entre La France insoumise et l'extrême droite. Mais c'est
un fait et une nouveauté : depuis quelques mois, des candidats Insoumis, comme,
à Paris, Danièle Obono, Danielle Simonnet, Caroline Mecary, sont sortis du
champ républicain par des actes graves. Elles se sont par exemple réjouies de
la venue à Paris de l'ancien leader du parti travailliste anglais, Jeremy
Corbyn, défenseur du dictateur syrien Bachar El-Assad et antisémite. Mon
logiciel politique est toujours clair, même si je constate que sur certains
points, comme l'Europe et l'antisémitisme, l'extrême gauche et l'extrême droite
se rejoignent.
> Il faut être clair sur ce qui est en jeu : ces
élections peuvent donner une capacité d'action au pays et au Président, ou être
un blocage. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre, la Nupes ne sera
pas majoritaire. Il faut donc choisir entre une Assemblée nationale d'agitation,
parce qu'un député Insoumis est quelqu'un qui s'agite, pas qui agit ; et une
majorité d'action forte. Notre majorité a entendu les messages : le chantier
institutionnel fera partie de nos réponses, comme l'accélération de la
transition écologique et la revalorisation des salaires des personnels de nos
services publics, à l'école et dans notre système de santé. Nous écouterons
cette colère, dans l'action et l'exigence plutôt que dans le blocage et la
revanche.
> Notre coalition n'est pas une alliance de bric et de
broc, de destins personnels et d'ambiguïtés. Ce serait autre chose si nous
avions une majorité relative nous obligeant à travailler avec d'autres
formations, plus éloignées de nous. Ce n'est pas souhaitable.
> Je crois qu'il y aura un réflexe responsable au second
tour. Dans une période de crise, les Français ont voulu nous dire : « Tenez
compte des différentes sensibilités. » Mais maintenant, je suis sûr qu'ils
comprennent le véritable enjeu, ils feront le choix de la stabilité et de la
protection. Je suis optimiste, mais à nous de mener le combat pour convaincre
de la nécessité d'une majorité d'action plutôt qu'un patchwork bloquant.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Je crois qu'on aura une majorité absolue mais
dans «absolue» il y a quelque chose de négatif : il y aura une majorité utile,
parce qu'elle est nécessaire.
> La perspective d'une
cohabitation tant souhaitée par M. Mélenchon serait impossible.
> C'était du devoir impérieux du Président
de la république de dire, précisément au moment où il se rend au cœur d'une
crise européenne, qu'une majorité stable, forte, était nécessaire.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> Je n’ai pas le souvenir d’une élection aussi importante depuis des
décennies, avec un tel enjeu. Le risque pour notre pays est de se retrouver
sans majorité ou avec une majorité loin de toutes les réalités, vendant toutes
les illusions et les détestations possibles, à un moment où nous subissons des
chocs importants, comme la guerre, l’inflation, la pénurie de matières
premières… Existe le risque d’une dislocation absolue. Je ne noircis pas la
réalité. Nous sommes à un moment crucial de notre histoire. Le moment est
grave.
Il faut accorder à cette élection toute l’attention qu’elle mérite. C’est une
élection vitale. Pour affronter les 40e rugissants, il faut que la
charpente du bateau soit solide. Et le seul moyen
pour y parvenir est d’avoir une majorité sérieuse, solide, cohérente, stable.
Après, bien sûr, on aura des débats internes, et c’est légitime.
> Je ne suis pas dans l’amertume. Comprenez
qu’aujourd’hui ce ne sont pas tant les étiquettes qui m’intéressent que la
gravité de la situation. Il y a des moments où l’enjeu dépasse les intérêts
personnels ou partisans.
> Il y a un équilibre à trouver. Personne ne discute plus
la place de notre mouvement au sein de la majorité. Elle va être très importante.
> Je ne fais pas de marchandage. Je tiens seulement à la
justice et à l’équilibre. Les trois mouvements qui forment la majorité sont
tous indispensables. L’entente, l’harmonie, l’unité entre nous sont les
conditions de l’avenir. Les années qui viennent vont être très dures.
> Elles sont très simples. On a besoin d’une majorité de
gens équilibrés. Il faut écarter tout ce qui est haine et détestation, tout ce
qui est déraison et illusion.
> Vous savez bien qu’on ne vote pas pour le RN, mais il y
a sur l’autre rive des dangers qui sont considérables. L’heure est à rechercher
l’équilibre.
> Je pense pour ma part que toutes les forces
démocratiques du pays devraient unir leurs volontés pour aider à sortir le pays
le plus vite possible des crises.
> [Proportionnelle] Il faut retrouver les raisons de
faire vivre une démocratie plus attirante pour les citoyens. Il y a des pays
qui ont adopté le vote obligatoire. Moi, je préférerais un vote volontaire,
avec une participation respectable. Au fil du temps, on voit baisser la
participation, notamment chez les jeunes. C’est un signe alarmant. Or, la
justice dans la représentation des citoyens est une donnée essentielle pour que
les gens y croient à nouveau.
> Quand un nouveau président est élu, c’est tout nouveau,
tout beau. Tout le monde veut monter dans la remorque. Après cinq ans
d’épreuves – et Dieu sait qu’on en a eues –, lesquelles suscitent des
insatisfactions, il est normal que ce soit plus dur, mais c’est la vie !
> J’ai plaidé pour le plan tout au long de ma vie. Il y a
deux ans, tout le monde considérait que c’était ringard. Mais aujourd’hui, ça
me fait plaisir, tout le monde en parle!
> Dans une campagne législative comme celle-ci, qui suit
l'élection du Président de la République, l'entre deux tours, cela paraît très
bref quand on est journaliste, mais, en réalité, du point de vue de la manière
dont réfléchissent les Français, c'est assez long pour que quelque chose se
passe. C'est aussi je crois ce qu'a pensé le Président de la République en
intervenant aujourd'hui.
> Il faut mesurer que nous sommes à 15 jours
exactement aujourd'hui, à 2 semaines de la fin du mois de juin, fin du
mois de juin où la France, le Président de la République française va quitter
sa responsabilité de Président du conseil de l'Union européenne, présidence
marquée par la guerre, par le déclenchement… stupéfiant du point de vue de
l'histoire et de tous ceux qui suivent…
> Il se trouve que je n'ai jamais connu d'élections
législatives aussi dangereuses que celle-ci, dont les conséquences seront aussi
lourdes que celles-ci, car nous sommes devant une situation inédite, sans
précédent.
Aujourd'hui, la France, pays leader dans l'Union européenne, qui a joué un rôle
majeur dans cette affaire de traitement de la guerre, qui se trouve aux
premières loges des événements qui vont se produire, et devant deux crises que
nous n'avons jamais connues depuis 50 ans : la première de ces
crises, c'est la guerre aux portes de l'Europe et, en fait, en Europe, car
l'Ukraine, en fait, c'est l'Europe, la guerre en Europe déclenchée par une
superpuissance militaire contre un État qui n'avait pas prévu de se défendre
sur ce sujet, la superpuissance se jetant sur l'Ukraine comme une proie.
Il se trouve que cela entraînera des conséquences absolument considérables, par
exemple, en crise économique.
Lorsqu’on quitte un monde où les frontières étaient sûres pour entrer dans un
monde où les frontières ne sont plus sûres, à ce moment-là, les incertitudes
surgissent absolument de partout et ces incertitudes, vous voyez bien la
Finlande et la Suède ont décidé de rejoindre l'OTAN, alors qu'elles étaient
neutres, vous voyez que, dans tous les esprits, la possibilité de la guerre est
revenue.
Cela va entraîner une crise économique et une crise, par exemple, alimentaire,
car il faut savoir que l'Ukraine nourrit une grande partie de la planète :
40 millions d'habitants qui en nourrissent 400 millions et notamment
au sud de la Méditerranée, en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne.
En même temps, il y a une deuxième crise : l'inflation, que l'on n'avait
pas connue depuis 40 ans à ce degré-là. Les instances économiques
prévoient 10 % pour l'Europe, d'inflation au mois de décembre.
Ces deux crises-là, nous sommes menacés de ce que la France doit les affronter
en n'ayant plus de majorité ou en ayant une majorité qui est une dérive de la
pensée, qui dit n'importe quoi, qui promet n'importe quoi et qui promet du
dangereux pour le pays.
Il n'y a que deux majorités possibles aujourd'hui : la
majorité autour du Président de la République, et cette majorité, je ne sais
pas ‑ comment on peut dire - décousue, dangereuse, qui s'est groupée autour de
Jean-Luc Mélenchon.
Ce sont les deux seules majorités possibles et ces deux seules majorités
possibles, je ne sais pas si vous voyez ce que c'est. J-L. Mélenchon prévoit de
dépenser - accrochez-vous à votre siège !- 250 Md€ chaque
année… ! Le chiffre passe très vite, 250 Md€, mais moi, qui suis fan
de calcul mental, 250 Md€, c'est 250 000 M€ supplémentaires. On
les trouve où, ces 250 000 M€ ?
Certains disent : «On va remettre l'impôt sur la fortun»".
Soit. Savez-vous combien c'est ? 3 Md€. 250 Md€ et on vous
propose de les compenser par 3 Md€ ?!
Tout ceci est une mise en danger du pays !
> J'étais récemment avec un ami d'ami, boulanger. Cet ami
d'ami, boulanger, disait une chose très simple : "Écoutez,
Monsieur Bayrou, c'est facile, si on m'oblige à monter le Smic de mes
employés à 1 500 € nets, c'est-à-dire à 1 850 € chargés ou
approchants et, si, en même temps, on me bloque le prix de la baguette"…
C'est ce qui est annoncé.
"C'est simple, je ferme la boutique".
Chacun peut demander à son voisin commerçant : "Peut-on faire cela,
jouer en même temps l'augmentation massive des charges et le blocage des
prix ?"On a fait cela dans l'histoire. Cela a constamment créé des
crises ingérables.
Une fois que l'on dit cela, est-ce qu’on laisse faire ? Est-ce que l'on
dit que cela n'a pas d'importance ? Je crois que le devoir de tout
responsable est de dire, non seulement cela a de l'importance, mais dans les
temps que nous vivons aujourd'hui et que nous allons vivre aujourd'hui, c'est,
devant le pays, une responsabilité comme il n'y en a pas eu depuis très
longtemps et si je ne le pensais pas, je ne le dirais pas.
> Ce n'est pas moi qui vais dire que le résultat du
premier tour est formidable. Je ne le pense pas.
Je pense qu'il y a, en effet, un message des électeurs et il ne faut pas le
négliger, mais c'est un message pour des temps paisibles, pour des temps où
nous ne risquons pas les gros accidents.
Or, là, nous les risquons. Je suis, excusez-moi de dire cela, envahi par ce
sentiment de risque. Je vois les crises qui viennent. Je vois le pays fracturé
comme il ne l'a jamais été. Cela fait 30 ans que cela dure. 30 ans
que d'élection présidentielle en élection présidentielle, on voit que
s'aggravent les symptômes de la fracture du pays.
> Il y a quelque chose de vrai dans le fait, que, au
fond, probablement, on a eu l'impression que la victoire aux législatives
suivrait mécaniquement la victoire à l'élection présidentielle. Je ne l'ai
jamais pensé. J'ai toujours eu le sentiment qu'il n'existe aucune bataille sans
qu'on la livre vraiment du fond de ses tripes.
> J'espère bien que [le gouvernement Borne] est un
gouvernement de combat. Je suis absolument certain que tout cela impose une
mobilisation générale, dans laquelle nous devons tous faire passer autant que
nous le pouvons le sentiment qu'il y a eu des humeurs, de mauvaises humeurs,
peut-être des reproches justifiés - tout cela, je veux bien l'entendre -,
peut-être une absence de campagne aussi politique que l'on devrait la conduire.
Tout cela, je veux bien l'accepter, mais c'est le destin du pays qui est en
train de se jouer aujourd'hui et je n'ai pas souvenir d'une période aussi
dangereuse que celle-là.
> La république, qu'est-ce que c'est ? Ces deux
notions. La république, ce sont des valeurs. Toutes les personnes qui passent
leur temps à semer des haines, des détestations, des violences dans la société,
par les mots, par les gestes, par les regards, tous ceux-là manquent aux valeurs
de la République. Il y a une deuxième notion : la République, c'est la
vérité. En tout cas, la démocratie, c'est la vérité.
Présenter au pays, s'avancer devant le pays avec des analyses et des promesses
qui sont absolument illusoires et nuisibles, c'est manquer à cette valeur-là. La
démocratie exige la vérité entre gouvernants et citoyens. La démocratie, ce
sont les cartes qui doivent être sur la table et pas sous la table.
> Un débat projet contre projet, c'est un projet faisable
contre un autre projet faisable. Si vous avez un projet faisable contre un
projet infaisable, nuisible, dangereux pour l'unité du pays et grave pour ceux
qui le soudent et avec, au bout du compte, des désillusions et des crises
accentuées, alors vous n'êtes pas dans un projet réaliste et estimable. Un
projet réaliste projet contre projet, cela me va très bien.
> S'il n'y a pas de majorité dans des temps difficiles
comme cela, nous sommes partis pour une danse, autrefois, on disait la danse de
Saint-Guy, une espèce d'agitation frénétique, de psychologie fragile. Oui, nous
sommes partis pour la gloire, car vous aurez des discussions sur chaque texte.
Toute différente est la situation dans laquelle on a un mode de scrutin donnant
à chacun sa représentation et, entre les partis, le Président de la République
fait une alliance.
(…) Là, vous risquez de vous trouver avec un bloc central qui
n'aurait pas la majorité et deux blocs périphériques ou latéraux -
extrême-droite, extrême gauche - qui feraient tout pour que le gouvernement
échoue. C'est une situation que nous ne pouvons pas supporter, pour notre pays
et pour nos enfants, en tout cas que nous avons le devoir de ne pas supporter.
> Avez-vous vu le bazar à l'Assemblée avec un groupe [LFI]
de 17 dont le but était, en effet, de semer le bazar, de faire échouer, de retarder.
Là, nous serons dans une situation complètement différente. Par exemple, tout
montre que les Insoumis, comme dit J-L. Mélenchon, auront le deuxième groupe de
l'Assemblée. Or, au deuxième groupe de l'Assemblée il est attaché une
prérogative : la Présidence de la Commission des finances. De loin, cela
paraît légitime et sympathique, mais le Président de la Commission des finances
a des prérogatives et il peut, par exemple, interrompre une discussion, refuser
de siéger à un moment crucial. On peut avoir des éléments de paralysie de
l'Assemblée nationale et déjà l'Assemblée nationale, ce n'est pas d'une
efficacité formidable. Nous sommes d'accord. Je pense qu'il y aurait beaucoup à
faire pour que cela aille mieux, décide mieux. Tout ceci, dans les crises que
je décrivais et dans le pays fracturé comme nous le voyons ?!…
> La réalité des enjeux, c'est que, dans le monde si
dangereux où nous vivons, où nous allons vivre encore davantage, dans ce monde
si dangereux, la France ne peut pas se retrouver avec des institutions
paralysées. C'est aussi simple que cela.
> C'est simple, un leader politique qui vient sur vos
écrans et qui dit "La police tue", je ne sais pas si vous vous
rendez compte, un leader politique qui dit je vais supprimer la Bac. Je
suis maire. Jen-Luc. Mélenchon ne l'est pas et ne l'a jamais été. Je suis maire
d'une ville importante. Connaissez-vous un maire qui puisse venir sur vos
écrans et dire : «On va supprimer la Bac (brigade
anti-criminalité)»? Je vais vous dire pourquoi. Un maire, quand il a des
quartiers difficiles - c'est le cas d'un certain nombre d'entre nous -, son
premier choix, c'est : «Est-ce que je lutte contre les trafics de drogue
ou pas ?». Si oui, cela provoque des vagues d'agressions contre les
policiers, contre les pompiers, contre les soignants, des guets-apens, des
caillassages. Or, que faites-vous si vous n'avez pas de Bac ? Quel
est votre moyen d'action ?
Il dit : «Je veux désarmer la police». J'ai armé la police municipale à
Pau. Je vais vous dire pourquoi en deux phrases. J'étais entré dans cette
fonction, comme certains de ses amis, en me disant : «Je préfère que la
police municipale ait des armes, par exemple les flash-balls ou les tasers»,
non létales, donc non mortelles, si on s'en sert. Et puis, un soir de 14
juillet, il y a eu l'attentat de Nice où un camion a pris en enfilade la
Promenade des Anglais. À Pau, nous avons le boulevard des Pyrénées, qui
exactement, et pour des raisons historiques, semblable, le symétrique de la
Promenade des Anglais. J'ai dit : «Avec des tasers ou des flash-balls, ils
n'arrêteront pas un camion». J'ai donc armé la police municipale et quand Jean-Luc.
Mélenchon dit qu'il veut la désarmer, quel signe envoie-t-il ? Pour moi,
c'est un signe de découragement pour les forces de l'ordre et d'encouragement à
ceux qui, perpétuellement, veulent les mettre en échec.
> Il est évident qu'il faut un équilibre [au
gouverneme,t]. Il est évident que la majorité ne réussira pas s'il n'y a pas un
engagement plein et entier des trois forces qui la forment, d'inégale
importance, mais cependant ayant chacune leur contingent de représentants et
chacune leur vision de l'avenir. Pour moi, je sais qu'il faudra un équilibre de
cet ordre, mais il faudra un équilibre de cet ordre si nous avons la majorité. Si
nous n'avons pas la majorité, comme je vous le disais, nous sommes partis pour
des aventures que nous regretterons longtemps.
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Nous conditionnerons le RSA à l'exercice
d'une activité qui permet l'insertion et, en même temps, nous créerons la
« solidarité à la source ».
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La première priorité c’est de préserver le pouvoir d’achat des
Françaises et des Français. De nombreuses mesures ont déjà été mises en place
pour cela.
Ensuite, c’est l’écologie. Sous Macron nous avons agi deux fois plus fort que
sous François Hollande. La Première ministre est chargée de la planification
écologique, c’est-à-dire que toute l’action du gouvernement sera tournée vers
la lutte en faveur du climat, la préservation de la biodiversité.
> Le parti socialiste, historiquement européen, a vendu
toute son histoire pour un plat de lentille et quelques sièges à l’Assemblée
nationale, en s’associant à Jean-Luc Mélenchon. Il faut rappeler que le piller
de son projet politique est basé sur la désobéissance au projet européen. Quand
un point ne plaît pas, on se met de côté, c’est un Frexit par petite touche,
une sortie de la France de l’Europe.
> Mélenchon n’est même pas candidat à l’élection
législative et des candidats qui gagnent une élection sans être candidat, je
n’en connais pas beaucoup. Même dans les prédictions les plus optimistes, il
serait très loin de la majorité. Quand il dit “élisez-moi Premier ministre”,
c’est simplement un artifice de communication, qui politiquement ne tient pas
la route. C’est une forme d’insulte aux institutions. Les Français ne votent
pas pour un Premier ministre, il nomme une majorité pour gouverner le pays.
Je pense déjà qu’il ne sera pas Premier ministre. Ensuite, son projet est
antieuropéen, la France serait isolée. Il propose de sortir de l’OTAN au moment
ou nous sommes confrontés à la guerre sur le continent européen. Ce serait
ensuite la ruine et la faillite, avec des milliards de dépenses publiques
supplémentaires, des prix bloqués qui organiserait la pénurie, la retraite à 60
ans non financée…
C’est quelqu’un qui n’aime pas le projet européen. Le projet de désobéissance
qu’il porte est dangereux. C’est la paralysie de l’Europe au moment on lutte
contre le dérèglement climatique, ou on doit avoir une stratégie énergétique,
au moment où la guerre est en Ukraine et notre sécurité collective menacée
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> La France a longtemps semblé condamnée à des maux incurables. Contre
le chômage, on pensait avoir tout essayé. François Hollande lui-même, qui avait
lié son éventuelle candidature à l'inversion de la courbe, avait dû renoncer.
De même, on s'était résigné au déclin de l'emploi industriel, résultante
inexorable de grandes transformations du monde auxquelles on ne pouvait plus
rien. Voie royale en Allemagne, l'apprentissage était jugé tout simplement
incompatible avec la culture française.
Depuis cinq ans, sous l'impulsion des réformes engagées par le Président de la
République, le pays est en rémission. Le chômage a baissé nettement, notamment
dans les territoires fragiles. Le chômage des jeunes est au plus bas depuis
quarante ans, et le plein-emploi est désormais à portée de main. L'hémorragie
industrielle a pris fin, la France est redevenue attractive et les usines
rouvrent. En quelques années, l'apprentissage s'est généralisé, atteignant des
niveaux dont personnes n'imaginait la France capable.
Mais ce qu'une majorité a fait, une autre peut la défaire. Et la lecture du
programme de la Nupes ne laisse aucune place au doute : son application
provoquerait une rechute brutale et replongerait le pays dans les maux dont il
s'est enfin guéri.
● Parti radical
> [Communiqué de presse : Elections législatives : Le Parti Radical
appelle à la mobilisation pour la Majorité présidentielle au 2nd tour]
A l’issue du Bureau politique du Parti Radical, Laurent HENART, son Président,
exprime son inquiétude citoyenne face à une abstention record et à la montée
des partis extrémistes à l’occasion du premier tour des élections législatives.
Le Président du Parti Radical déclare en particulier : « Dans une situation
économique, sociale et internationale très difficile, notre pays a besoin d’une
majorité claire et solide pour le conduire. C’est pourquoi le Parti Radical
appelle au sursaut républicain et à la mobilisation pour soutenir les candidats
de la majorité présidentielle au second tour. Les Radicaux prendront toute leur
part dans cette dernière ligne droite pour faire triompher les idéaux de
liberté, de solidarité, de laïcité et d’Europe. »
Parce que pas une voix ne doit aller au Rassemblement
National, le Parti Radical appelle au vote en faveur du candidat républicain
qui peut lui faire barrage.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Belle visite d’Emmanuel
Macron en Moldavie. Il détaille sa vision d’une
Communauté Politique européenne en complément d’une candidature à l’adhésion à l’UE, susceptible d’arrimer plus vite les pays qui le souhaitent
au projet européen. La présidente moldave exprime son soutien.
Bernard Guetta
> Je ne pense pas que Mélenchon soit Pol Pot. Je
pense que c’est un médiocre démagogue.