Voici une sélection, ce 7 juin2022, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Le 6 juin 1944, plus de 150 000 valeureux héros
venus de 15 pays débarquent ou sont parachutés en Normandie. Avec leurs frères
et sœurs d’armes français, ils ont donné leur sang, leur vie, pour la liberté
et la paix. Pour la France. Notre gratitude est infinie.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Nous n’oublierons jamais ce 6 Juin 1944, jour où la liberté
et la fraternité l’ont emporté sur l’obscurantisme.
> Je salue ce soir l’engagement de
nos compatriotes Français de l’étranger qui ont donné le coup d’envoi des
élections législatives. Mes félicitations aux candidats de la majorité qui
réalisent de beaux scores et défendront la construction d’une majorité solide
au deuxième tour.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Les policiers, les gendarmes méritent le
respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque
instant. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les
enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale.
Catherine Colonna
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> 6 juin 1944-6 juin 2022: hommage aux
combattants de notre liberté.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Souvenons-nous du sang versé : il fut, ce 6
juin 1944, le prix de notre liberté. Un prix qui augmente à chaque fois que
nous oublions notre passé.
Damien
Abad (ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> En cette Journée de solidarité [lundi de Pentecôte], je salue toutes les Françaises et les
Français qui contribuent, par leur travail, à construire une société toujours
plus inclusive et respectueuse des personnes âgées et des personnes en
situation de handicap.
Marc
Fesneau (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [60 and de PAC] Nos pères fondateurs en ont posé les piliers : nourrir les Européens pour garantir la paix.
Plus que jamais, la PAC se renforce en combinant souveraineté et enjeux de transition
écologique. La PAC plus que jamais moderne !
> Nos agriculteurs sont en
première ligne face aux défis climatiques, nous sommes à leurs côtés.
> [Intempéries] Pour
faire face à l’urgence, les services de l’Etat sont à pied d’œuvre, depuis la
fin de semaine, en lien avec les chambres d’agriculture et les assureurs pour
évaluer la nature des dégâts et ainsi activer le plus rapidement possible les
leviers et dispositifs de soutien.
Face à ces épisodes exceptionnels, nous allons travailler sur les prêts
garantis par l’État (PGE) pour accorder aux agriculteurs une trésorerie
suffisante face aux charges qui leur incombent.
À moyen terme, le changement climatique interroge nos outils assurantiels. La
loi assurance-récolte, opérationnelle en 2023, permettra à plus d’agriculteurs
de s’assurer pour couvrir mieux leurs besoins, avec 300 M€ de solidarité nationale
en plus par an.
Enfin, si l’on ne maîtrise pas la nature, il nous faut en atténuer ses effets
en travaillant sur des systèmes de prévention résilients qui supportent mieux
les aléas climatiques. Il en va d’un enjeu primordial pour notre pays, celui de
sa souveraineté alimentaire.
Stanislas
Guerini (ministre de la Fonction publique)
> Réindexation des
retraites, dégel du point d'indice, triplement de la prime Macron, baisse des
charges pour les indépendants, poursuite du bouclier tarifaire, chèque
alimentaire : pour mettre en place ces mesures concrètes et attendues, il nous
faut une majorité à l'Assemblée nationale.
> 'ai fait des agents de la Fonction publique ma priorité. Si
nous voulons être capables de donner un service de qualité aux usagers, il faut
d'abord travailler avec les agents, et leur donner les moyens d’agir pour nos
concitoyens.
> Mon premier acte en tant que ministre a été de rencontrer
chacune des 9 organisations syndicales de la Fonction Publique. Nous sommes
entrain de construire avec elles les mesures de dégel du point d’indice. Je le
veux significatif, qu'il se voit sur la fiche de paie.
> Il n'y a plus de Parti
socialiste, il n'y a plus d'Europe Écologie Les Verts...il y a des candidats
qui font campagne pour que Mélenchon soit Premier ministre, avec un programme qui prône la sortie
déguisée de l'Europe, la sortie de l'OTAN, du nucléaire.
> [Législatives: vote des Français
de l’étranger] Nous sommes qualifiés au deuxième tour dans 11 circonscriptions
et en tête dans 9 circonscriptions. Je veux saluer les candidats de la majorité
présidentielle qui ont fait campagne, qui sont allés convaincre pour donner à Emmanuel Macron la possibilité
d'agir.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Nous devons construire 50 parcs éoliens en mer et multiplier
par 10 notre puissance solaire.
> Ma mission est de sortir la France des énergies fossiles. C’est la 1ère fois qu’une telle
ambition est portée avec une feuille de route claire : sobriété-efficacité
énergétique, déploiement des énergies
renouvelables, relance du nucléaire.
Clément
Beaune (ministre délégué chargé de l’Europe)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Je regarde le verre à
moitié plein : dès le 24 février, jour de l’agression, on a tenu un sommet
européen et on a pris les premières sanctions, que personne n’aurait imaginées
quinze jours avant.
Le sixième paquet de sanctions a permis un embargo sur 92 % du pétrole exporté.
Ce qui n’est pas rien, même si ça ne console ni les Européens ni les
Ukrainiens, en particulier, qui vivent sous les bombes.
On a aussi un effort entre Européens quant à l’accueil des réfugiés, on est en
train d’aider la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et d’autres pays.
On soutient l’Ukraine à hauteur de 2 milliards d’euros sur le plan militaire,
financé par le seul budget de l’Union européenne. C’est inédit dans notre
histoire.
Les sanctions ne sont pas un bouton automatique pour stopper la Russie, mais
elles entravent son effort de guerre et son avancée. C’est le plus important.
> [UE] Il y a une volonté collective d’être toujours à 27
dans l’unité. Comme on est 27, comme on n’est pas un État – et on ne le sera
jamais – comme on est une collectivité, l’image d’unité est parfois un peu
pixellisée. La norme n’a jamais été qu’on soit unis sur tout en Europe, mais
l’unité n’est pas donnée, elle se construit.
> [Etat de droit européen] Il faut maintenir une
vigilance permanente sur ces sujets. En Hongrie, des lois homophobes demeurent.
En Pologne, il y a encore des zones anti-LGBT. J’ai dénoncé et continuerai à
dénoncer ces atteintes, même quand on a besoin d’unité, parce que l’un
n’empêche pas l’autre. Ça m’a parfois valu quelques ennuis diplomatiques…
Il n’y a aucun pays qui fait reculer les droits LGBT pour faire avancer les
droits des femmes ou pour mener une formidable réforme de la justice. Et le
rôle de l’Europe, c’est de ne pas céder sur le socle de valeurs fondamentales.
C’est seulement avec la pression européenne qu’on a réussi à conduire la
Pologne à cette réforme de la justice, mais elle n’aura pas un centime tant que
les premières mesures ne seront pas effectivement appliquées.
En tout cas, la bataille est loin d’être terminée. Je soutiendrai toujours les
associations qui mènent un combat difficile, les médias indépendants qui ont
été fermés.
C’est aussi un combat politique, ce seront les citoyens qui décideront. Il y
aura des élections en Pologne et en Hongrie, les choses changeront peut-être,
je l’espère.
> [Salaires minimaux européens] C’est une avancée majeure pour
laquelle la France s’est battue depuis 5 ans. Après la réforme du travail
détaché, l’Europe sociale avance concrètement : on protège les salariés en
changeant les règles de l’Europe, pas en désobéissant sans projet.
> Jean-Luc Mélenchon n’a aucune intention réelle d’être
Premier ministre. Il fait semblant d’être candidat à une élection qui n’existe
pas et il refuse d’être candidat à l’élection qui existe – celle de député. Jean-Luc
Mélenchon a perdu l’élection présidentielle et a du mal à s’en remettre. Il a
donc inventé l’élection du Premier ministre. C’est une mascarade. Les gens
voient bien que « élisez-moi Premier ministre » est un synonyme de « écraser la
gauche et tuer le Parti socialiste et les écologistes au profit du seul
Jean-Luc Mélenchon ». Il faut le dire aux Français.
> Jean-Luc Mélenchon et son parti veulent faire un bon
coup pour phagocyter la Gauche. Je trouve ça regrettable, mais après tout ils
ont le droit de proposer un programme. C’est la vie démocratique. Les électeurs
trancheront. Par contre, être obsédé par la revanche amène à dire beaucoup de
bêtises et à mettre en danger notre pays.
Plusieurs opinions existaient, mais on savait qu’il y avait les troupes russes
massées à la frontière ukrainienne. Début février, Jean-Luc Mélenchon affirme
que « le fait de masser des troupes, c’est du pipeau », en propageant des fake
news. Et aujourd’hui, la main sur le cœur, les Insoumis déclarent qu’ils sont
des frères d’Ukraine… Franchement, il faut un peu de décence dans le débat
politique.
Nous, parmi les soutiens du président, on n’a jamais été dans cette
complaisance ou cette ignorance. Et dès le départ, on a toujours été très
clairs dans le jugement : « la Russie est l’agresseur, la Russie est coupable ».
Contrairement à beaucoup d’autres de la classe politique française, nous
n’avons pas été frappés de russophilie, de complaisance, de poutinisme.
> Chez les Insoumis on aime l’écologie et
les services publics dans les tracts… mais on salit l’espace public, on viole
les règles de campagne et on fait bosser sans scrupule les agents de la ville
pour nettoyer ses saletés.
Chrysoula
Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie
et des Partenariats internationaux)
> 6 juin 2022 • 78e anniversaire du débarquement
de Normandie. Nous
honorons la mémoire de tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté.
► Haut-commissariat au Plan
► Partis
politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Avec la société soviétique dont rêve Mélenchon, soit tout sera
interdit, soit tout sera organisé ! Ce n'est pas notre vision de l'économie :
nous préférons agir pour atteindre le plein emploi et continuer de rendre la
France attractive.
> L’insulte et le mépris permanent
pour ceux qui ont été élus par les Français. Les insoumis ne l’acceptent pas,
ils ne l’accepteront jamais : ne leur en déplaise les Français ont choisi et
confirmeront leur choix dès le 19 juin !
> Le défi du vieillissement est
devant nous : nous augmenterons de 25% sur 5 ans les effectifs de
aides-soignants et infirmiers dans les EHPAD !
> Ce que je retiens de ces
résultats des législatives pour les Français de l'étranger, c'est que partout nous
sommes qualifiés et en tête dans 8 des circonscriptions. C'est un signal fort
de la part de nos concitoyens qui veulent donner une majorité à Emmanuel Macron!
● MoDem
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> On doit tous prendre notre part de responsabilité sur les 30 dernières
années. Les Maires ont été élus avec seulement 30 à 35% de participation
électorale, les conseillers départementaux et régionaux à peu près aussi peu,
et même seulement 70% à l'élection Présidentielle. Ca veut dire qu'on a besoin
d'une refondation démocratique dans notre pays.
> Il faut la proportionnelle pour que chacun sache que
quand il va voter, son idée sera représentée à l'Assemblée nationale.
> Qu'une société considère que quand vous ne pensez pas
la même chose que moi, votre pensée est légitime quand même et ne doit pas nécessairement
provoquer de conflit. On a une campagne atone mais beaucoup de violence dans le
débat publique. On n'admet plus que l'autre puisse avoir à un avis différent de
soi.
> [Réforme des retraites] Cette réforme doit ainsi être
d'abord pensée par des progrès sociaux : Que fait-on en matière de carrières
longues ? de la pénibilité ? de formation professionnelle pour aller vers des
métiers moins pénibles au long de sa vie ? (…)
À partir de là on déterminera le bon âge. Ne faisons pas d'obsessions sur
l'âge et regardons les protections individuelles. Une bonne protection sociale
au 21ème siècle, c'est une protection qui s'adapte aux situations de chacun.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
> Avec la taxe carbone aux frontières
qui va être votée cette semaine, les autres mesures de protection commerciales
et ces grandes victoires sociales, nous avons changé l’UE, sans lui désobéir.
Qui y gagne ? « Bruxelles » ? Non. Tous les citoyens européens !
> Énorme victoire ! Un accord a été trouvé cette nuit sur un
salaire minimum adapté à chaque pays de l’Union européenne. Un accord gagnant-gagnant : augmentation du niveau de vie
dans les pays les plus pauvres de l’UE, mesure de protection contre le dumping
social en Europe.
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au
Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> C’était un engagement de notre campagne des
Européennes et une priorité de la Présidence Française de l’UE: des salaires
minimaux décents partout en Europe. Promesse tenue. L’Europe sociale avance par
la force de conviction de ceux qui y travaillent, pas de ceux qui désobéissent.
> Monsieur Erdogan, arrêtez votre
chantage. Nous attendons de la Turquie qu’elle
cesse de prendre en otage la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, qu’elle
respecte la souveraineté de la Grèce et de Chypre, qu’elle n’accueille pas les oligarques de Russie.
> Voici donc le négociateur britannique du Brexit qui
nous explique qui il a accepté un accord avec l’UE dont il pensait qu’il ne
serait valable que s’il n’était pas appliqué. Est-ce que, sérieusement, David
Frost n’a pas de meilleur argument ?
> Le 6
Juin 1944, 150 000 hommes débarquaient en
Normandie. Des milliers sont morts. Nous leur devons notre liberté.
Pascal Canfin
> Un vote Nupes serait absolument désastreux car
il risque de freiner la dynamique européenne sur le climat. Ni LFI ni le RN
n’ont voté le plan de relance européen qui a sauvé des millions de PME et
d’emplois en France et en Europe.
> Le Parlement vote cette semaine
la taxe carbone aux frontières, la fin (ou non) des voitures non zéro émissions
en 2035, le fait que l’aviation paiera enfin le prix du carbone, solidarité avec
les plus vulnérables, nouvelles règles commerciales… C’est un vote historique
sur huit textes clés pour le climat.
Bernard Guetta
> [Opinion: Humilier la Russie ou s’en garder ?]
Je crains qu’il ne se trompe. Sans doute y a-t-il une présomption à le dire
puisque, contrairement à lui, je ne m’entretiens pas régulièrement avec les
présidents russe et ukrainien mais je crains qu’Emmanuel Macron ne se trompe
lorsqu’il dit et martèle qu’il « ne faut pas humilier la Russie ».
Qu’il n’y ait pas de malentendu. Lorsque viendra le temps de négociations de
paix entre Kiev et Moscou, toutes les Démocraties et toutes les personnes de
raison devront refuser que ne se répète la tragique erreur qu’avait été le
Traité de Versailles. Il ne faudra pas faire avec la Russie ce que les
vainqueurs de la Première guerre mondiale avaient fait avec l’Allemagne en la
ruinant et l’humiliant si bien que cela l’avait conduite à chercher sa revanche
dans une nouvelle guerre.
Une fois l’agression défaite, il faudra bien évidemment veiller à ne pas
« humilier »
la Russie mais aujourd’hui ?
Peut-on exprimer à l’envi cette mise en garde alors même que la Russie
s’humilie elle-même en semant la mort et la désolation en Ukraine, visant
écoles et hôpitaux et tolérant ou ordonnant les pires exactions ?
Cela n’a pas de sens. Cela ne peut en tout cas pas être compris par les
Ukrainiens qui s’en indignent et protestent. Cela n’est pas non plus admis par
les autres pays sortis du bloc soviétique. Cela isole la France y compris des
plus anciens Etats membres de l’Union et vient, pire encore, ressusciter le
vieux soupçon d’une connivence historique liant Paris à Moscou au détriment de
l’Europe centrale.
Sans faire de bien à quiconque, la France ne se fait là que du tort mais est-ce
à dire qu’Emmanuel Macron se tromperait aussi à considérer que le rôle de la
France serait d’être, en l’occurrence, « une puissance médiatrice » ?
Il a au contraire raison de le penser car la Révolution de 1789, l’empreinte
culturelle de la France en Russie, la geste gaullienne et la constante
singularité de la diplomatie française dans le camp occidental ont créé dans
les milieux dirigeants et le peuple russes un lien particulier avec la France.
La Russie perçoit les Français comme des amis de longue date avec lesquels les
désaccords n’entament pas la confiance. C’est vrai dans tous les courants
politiques et dans toutes les générations et, dans cette crise, cela donne donc
à la France une responsabilité propre.
Non seulement elle est la moins mal placée pour maintenir un canal ouvert entre
Kiev et Moscou tout en armant les Ukrainiens mais sa culture et son long passé
de puissance mondiale lui donnent les moyens d’envisager les conditions de la
stabilisation continentale sans laquelle il n’y aura pas de paix durable entre
l’Ukraine et la Russie.
C’est de la France que peut venir l’impulsion d’un nouveau lien entre l’Union
européenne et la Fédération de Russie. La France peut jouer un rôle majeur en
esquissant un rapprochement entre ces deux piliers du continent et permettant
le développement d’une nouvelle donne continentale. Ce seul enjeu devrait lui
interdire de laisser s’instaurer l’ombre d’une incompréhension de sa politique
dans les autres capitales de l’Union mais que peut-elle faire, dans ces
conditions, pour ne pas gâcher ses chances de contribuer à la paix ?
Elle doit, d’abord, détendre ses relations avec l’Ukraine en cessant de
ressasser la nécessité de ne pas humilier la Russie et se donner ainsi la
possibilité de continuer à jouer les bons offices entre Kiev et Moscou.
La France devrait se faire, en deuxième lieu, le plus actif des soutiens de
l’Ukraine et plaider pour que lui soit octroyé le statut d’Etat candidat à
l’Union européenne afin de pouvoir légitimement œuvrer, le jour venu, aux
compromis historiques nécessaires à la pérennité de la paix.
La France devrait enfin s’employer à ce que les 27 proposent publiquement à la
Russie, à son peuple comme à ses dirigeants, les grandes lignes de l’accord de
sécurité et de coopération qu’ils souhaiteraient signer avec elle le jour où
l’agression contre l’Ukraine aura cessé. L’Union nourrirait par-là le débat
politique russe. Elle préparerait du même coup l’avenir et marquerait surtout
sa volonté de tendre la main à la Russie, de la traiter en incontournable
partenaire et certainement pas de l’humilier.