Il est surprenant que nombre de défenseurs de l’environnement choisissent de centrer leur message sur une culpabilisation l’espèce humaine qui serait responsable d’une prochaine destruction de la planète et de l’extinction de la vie animale et végétale.
D’abord, concernant la Terre, celle-ci n’en à cure qu’il y ait ou non une vie sur sa surface, cela ne changera guère son existence…
Ensuite, la principale conséquence de la catastrophe environnementale qui se prépare si nous ne faisons pas ce qu’il faut pour l’en empêcher, ce sera d’abord et avant tout notre disparition à nous, l’Humanité!
Parce que, ce qui est essentiel à expliquer sans relâche, c’est que respecter la nature, c’est respecter l’autre.
Point de rapport distancier avec un objet et des sujets en-dehors de notre espèce, mais que cela nous concerne nous-mêmes et, surtout, pour chacun de nous l’autre, notre rapport face à ses droits et sa dignité.
Polluer jusqu’au point de non-retour l’air, la terre et l’eau, anéantir la faune et la flore, consommer sans restriction les matières premières, c’est nier l’autre, son droit à la vie et à vivre bien dans la dignité.
Dans mes gestes de tous les jours, j’ai la responsabilité de ma qualité de vie mais aussi de celle de l’autre.
Se débarrasser de détritus sur le sol au lieu de les mettre dans une poubelle, jeter de la nourriture encore consommable, laisser couler l’eau sans raison, utiliser sa voiture ou sa moto par flemme de marcher quelques minutes sont quelques exemples parmi une multitude d’autres de comportements quotidiens qui, pris chacun de leur côté ne bouleversent guère les grands équilibres écologiques mais qui, mis bout à bout, participent de leur grave dégradation.
Que dire alors quand on parle d’agissements à une toute autre échelle dans la pollution des mers et de l’atmosphère, dans le pillage des ressources naturelles?
Réintégrer l’autre dans sa prégnance de ma responsabilité et de mon devoir – d’autant que j’attends de celui-ci le même agir – est primordial pour que je sois conscient que mes comportements mauvais voire fautifs impliquent un irrespect de celui-ci, in fine, de moi-même.
Et si mes ancêtres pouvaient croire que leur utilisation de l’environnement était réparable, je ne puis plus utiliser un tel argument désormais devant les progrès de la science et la constatation des évidentes conséquences négatives d’une action humaine débridée.
Alors, ayons ce courage collectif – qui implique de nombreux changements dans notre manière de vivre – de nous confronter à l’énorme impératif qui fonde le vrai humanisme du vivre ensemble, le respect de l’autre.
Non seulement cela provoquera de nombreux bouleversements rapides et positifs mais cela sera le fondement de la seule véritable politique qui, d’abord, nous évitera le pire mais nous permettra également de bâtir notre existence terrestre sur des valeurs humanistes qui seules constituent la vraie solution pour nous sortir de l’ornière dans laquelle nous nous sommes mis nous-mêmes.