Voici une sélection, ce 16 mai 2022, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Je suis profondément choqué et consterné face
aux violences inacceptables qui ont empêché le cortège funéraire de Mme Shireen
Abu Akleh de se dérouler dans la paix et la dignité. Je rappelle notre
condamnation de sa mort et notre exigence d'une enquête transparente.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> La réforme du baccalauréat fait approfondir
davantage les mathématiques et les sciences aux élèves qui se destinent à une
carrière scientifique. Le « plan mathématiques » a permis un début
d’amélioration du niveau des mathématiques de tous les élèves à l’école
primaire.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> Le seul point d’accord de la Nupes, c’est d’être anti-Macron. Cela ne
fait ni un programme ni une majorité. D’ailleurs, regardons ce programme :
on a fait les calculs, le déficit public serait augmenté de 219 milliards
d’euros par an. Pour Jean-Luc Mélenchon, l’équilibre budgétaire, ça n’existe
pas.
> On a une mesure très forte, c’est la solidarité à la
source. Beaucoup de gens ont droit à des aides mais ne les touchent pas, soit
parce qu’ils sont découragés par l’administration, soit parce qu’ils ignorent leurs
droits. Grâce à la solidarité à la source, ces personnes recevront
automatiquement un virement sur leur compte tous les mois.
> Je viens de la gauche, et je pense qu’il faut plutôt
permettre à chacun d’avoir un vrai travail, un vrai salaire. Avec nous, le
chômage a historiquement atteint son niveau le plus bas, à tel point que la
question de l’emploi n’est même plus un sujet de campagne.
> L’employabilité des personnes au-delà de 50 ans
fait partie des sujets que l’on doit mettre sur la table dans le cadre de la
réforme des retraites. Emmanuel Macron a déjà pris des engagements sur le
plancher des retraites, notamment pour les carrières hachées, dont pâtissent
surtout les femmes. On doit aussi mieux prendre en compte la pénibilité ou les
carrières longues. Je ne veux pas qu’on aille vers un système de capitalisation
ou de fonds de pension parce que le système par répartition aurait périclité.
La solidarité entre les générations, c’est l’héritage du Conseil national de la
Résistance.
> Le président a annoncé qu’il allait nommer un Premier
ministre directement en charge de l’écologie. Seront adossés à lui deux
ministres chargés de la planification et de la transition au quotidien, avec
par exemple la prime Rénov’ou le leasing automobile. Oui, nous restons attachés
à la question productive, mais il ne faut pas opposer les uns aux autres, qu’il
y ait d’un côté les méchants agriculteurs et de l’autre côté les gentils
écologistes urbains.
> Déduire
d’un second tour entre Macron et Le Pen, dont Mélenchon a été éliminé, que
la France est d’extrême gauche, c’est mentir aux Français. Je ne pense pas que
Mélenchon, avec son alliance bricolée en treize jours, puisse apporter de la
stabilité au pays.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> En Finlande et en Suède, les gouvernements
sociaux-démocrates savent ce qu’est la Russie de Poutine, la responsabilité politique et la gauche de gouvernement,
dans un tel contexte. Une compromission de plus de LFI qui veut sortir de l’OTAN.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> Désobéir aux traités européens comme le propose
Mélenchon, c'est sortir de l'Union Européenne en réalité. Que fait-on si des
pays veulent revenir sur les normes phytosanitaires ou sur la fiscalité
minimale ?
> La vraie question, c'est est-ce
qu’une augmentation brutale du SMIC est bonne pour l’emploi ? Les réévaluations de salaires
doivent se faire au sein de chaque branche.
> Emmanuel Macron a été élu pour
qu’on arrête de définir la politique par une opposition droite gauche. Il a été
élu pour dépasser ce cadre. J’ai été le créateur d’un mouvement politique qui a
toujours refusé cette opposition de la droite et de la gauche.
> Nous vivons dans une période
lourde de crises, le covid19 et l'Ukraine, et celles que l'on n'aperçoit pas
encore. Au fond, il n’y a rien de choquant à ce que le Président de la
République prenne le temps de poser les choses.
> Vous savez, il y a beaucoup de démocraties dans le
monde -et j’ai toujours pensé qu'elles étaient bien inspirées - qui, entre
l'élection et l'entrée en fonction ont une période deux mois en général pour
s'installer, pour réfléchir, pour se poser, pour constituer les équipes. C'est
le cas aux États-Unis. (…) Il n'est pas inutile - et je trouve que l'on devrait
le réfléchir institutionnellement - d’avoir, quand l'élection est finie, une
période où l'on se pose pour mettre les choses en ordre et pour peut-être
constituer de nouvelles équipes.
> Je pense que le Président de la République a clairement
indiqué ce qu'était le déroulement et le déroulement fait que c'est dans la
semaine qui vient que l'on va avoir la réponse aux questions qu'il est légitime
de se poser, car la situation nationale, internationale, mondiale est pour moi
une situation d'une gravité si lourde que cela mérite que l'on prenne les
choses à bras-le-corps.
> Je considère que la nomination d’une femme à Matignon a
une signification pour la société française et pour le monde politique dont la
nature, le caractère souvent violent, souvent excessif, souvent sans nuance est
à mes yeux une faiblesse. Est-ce que cela veut dire que toutes les femmes sont
non excessives, non-violentes ? Je ne le dirai pas non plus, car j'ai
beaucoup de mal à enfermer les êtres humains dans leur génétique de naissance. Je
pense que les êtres humains, c'est beaucoup plus complexe, les êtres humains,
c'est 100 % leur génétique, 100 % innés et 100 % leur vie et
peut-être 100 % quelque chose d'autre, donc ce mélange absolument subtil
qui fait que nous sommes des êtres différents avec des qualités différentes,
des aspirations différentes et j'espère un potentiel différent, c'est tout cela
qui, à mes yeux, fait la richesse de l'humanité, et je déteste l’enfermement.
> [Caractéristiques du prochain premier ministre] C'est
une responsabilité très importante et très difficile et spécialement très
importante et difficile aujourd’hui.
Que faut-il ? Premièrement, il faut ce que l'on appelle en anglais - je ne
connais pas de mot en français meilleur - du leadership, il faut la faculté de
s'adresser au pays, de dire à ses concitoyens à ses compatriotes des choses
essentielles sur eux et sur l'avenir que l'on va construire ensemble, et d’être
entendu d’eux.
Deuxièmement, il faut de l'expérience parce que c'est très difficile. Imaginez
ce que va être la prochaine Assemblée Nationale.
La troisième caractéristique, j’ai dit : il faut du leadership, il faut de
l'expérience, c’est une empathie assez grande avec le Président de la
République. Je vais vous dire des choses très simples. J'ai connu un des
gouvernements probablement les plus brillants sur le papier, c'était Mitterrand
Président de la République - Michel Rocard Premier ministre.
On ne peut pas dire que c’était des indifférents, qu’ils n'avaient ni
leadership ni expérience, mais ils se détestaient et quand le Président de la
République déteste le Premier ministre, les choses ne peuvent que tourner mal.
En tout cas, l'ambiance au sommet de l'État ne doit pas être celle-là donc il
faut cette empathie.
Je ne sais pas si cela existe, mais pour moi ce sont les éléments nécessaires
ou qui devraient être nécessaires pour cette fonction.
> J'aurais tendance à vous dire qu'il faut un Premier
ministre qui soit en phase avec la vision du Président de la République - et
cette vision est une vision centrale - qui aspire à dépasser la droite et la
gauche. Et ce n'est pas moi qui ai plaidé pendant 20 années pour que la société
française accepte de rompre avec cette logique stupide qui consistait à
enfermer les gens dans une guerre de clans et de camps d'un côté et de l'autre.
> Une de mes fiertés est d'avoir sauvé et développé un
mouvement politique qui est d'une très grande intégrité et qui a su faire
naître des générations nouvelles. Quand je dis intégrité, c’est intégrité sur
le plan de la philosophie politique que nous partageons, des valeurs comme on
dit maintenant bien que ce terme ne soit pas idéal pour moi, d'une très grande
solidarité entre nous. C'est un commando, et c'est un commando qui a réussi, je
crois désormais, à enraciner une image dans la vie politique française. Non
seulement une image, mais une réalité d'une démarche politique singulière
différente, et je crois aujourd'hui appréciée.
> Emmanuel Macron n'a pas dit qu'il changerait lui, mais
il a dit qu'il voulait une nouvelle méthode. Je pense que c'est très important
pour lui, je pense qu'il y a beaucoup réfléchi. Je ne sais pas s'il a trouvé toutes
les réponses mais je suis certain que les réponses devront être trouvées. De
quoi s'agit-il ? Je vais essayer de le dire à ma manière à moi, qui ne
l'engage pas lui. Quand je veux parler du temps critique dans lequel nous
sommes dans la société française, il y a pour moi un fait aveuglant, c'est
qu'il y a une rupture quasi totale entre la base de la société française, les
gens de la vie de tous les jours, les gens qui travaillent, les gens qui sont à
la retraite, les gens qui sont au chômage, les gens qui ont des enfants, ceux
qui n'ont pas de travail, ceux qui voudraient progresser, enfin ceux qui sont
le tissu profond qui constitue la société française, entre eux et le sommet ou
le prétendu sommet de la société.
Il y a une rupture absolue et désespérante. Si vous regardez la structuration
des votes extrêmes, en tout cas des votes extrême-droite par exemple qui était
au deuxième tour de l'élection présidentielle et la structure de ce vote, comme
disent les sociologues qui étudient cela très très bien, il y a une homogénéité
totale. Plus vous avez des salaires bas, moins vous avez de patrimoine et plus
vous votez dans ce vote qui est un vote de protestation ou de sécession. Pour
moi, c'est un crève-cœur.
Comme vous savez, j'habite toujours le village où je suis né et, à cette
heure-ci, précise, sans que je puisse y être et je les salue par votre
intermédiaire, on inaugure une stèle sur laquelle il y a le nom des précédents
maires du village et il y a le nom et la photo de mon père que j'ai retrouvée. C'est
donc dire que ce sont les miens, ce sont mes amis, mes voisins, mes proches et
imaginer que ceux qui ont le moins d'avoir, le moins de pouvoir et le moins
d'influence ou croient avoir le moins d'influence, ne se reconnaissent pas du
tout dans ceux qui ont la responsabilité de diriger le pays.
C'est l'échec de trois, quatre, cinq décennies qui ont, au fil du temps, laissé
s’amenuiser le lien.
Je vois que l’on n'a pas réussi à renverser ce mouvement et la nouvelle méthode,
qu'est-ce c'est ? C'est une méthode dans laquelle l'État et
l'administration, et le pouvoir, auront trouvé, par une organisation
différente, le moyen que personne ne soupçonne que ces responsabilités soient
des privilèges.
Ce n'est pas parce que vous êtes en responsabilité que vous devez être ressenti
comme un privilégié.
Les méthodes de décision, la rapidité de l'action, vous savez bien que tout se
perd dans les sables, on annonce quelque chose à la télé et vous venez six mois
après, rien n'a changé parce que « c'est en cours Monsieur le
ministre ».
Tous ceux qui travaillent avec moi savent que je passe mon temps à dire :
« Oui, je vous ai compris, c'est en cours. »
Rien ne bouge aussi vite que cela devrait notamment parce que, vous, les
réseaux d'informations avez désormais engagé un rythme qui devrait être le
rythme de l'action perceptible par les citoyens.
Donc, premièrement, la simplicité des échanges, la simplicité des réseaux de
commandement, la rapidité de l'action et la personnalisation des choix, car on
vit dans un univers politique dans lequel tous les choix qui sont faits le sont
par des gens pour l'essentiel anonymes or on doit mettre de la
personnalisation.
> Nous avons un parlement, qu'il fasse son travail, qu'il
assume ses responsabilités. Il y a des députés, des sénateurs, qu'ils fassent
ce qu'il faut, qu'on les aide à faire ce qu'il faut. Pour moi, le bon équilibre
des institutions, c'est un Président fort, un gouvernement fort, un parlement
fort et, pour l'instant, on n'est pas encore à cet équilibre.
> S'il y a ce sentiment de rupture et de dépossession,
c'est parce que personne n'a la certitude que sa voix soit utile. Si vous êtes
dans la majorité, vous gagnez tout le pouvoir, si vous êtes dans l’opposition
principale, vous avez un peu voix au chapitre et si vous êtes dans ces
mouvements-là qui sont des mouvements minoritaires, alors vous êtes totalement
écarté et ceci est non seulement injuste, mais absurde. Absurde, il n'y a
aucune raison. Regardez les mouvements - j'en ai été pendant longtemps donc je
sais exactement ce qui se passe - substantiels dans la société française qui
portent et disent quelque chose et ils n'ont même pas le droit de monter à la
tribune parce qu'ils n’ont pas de députés. Mais on a 577 députés, vous ne
trouvez pas qu'un courant qui représente quelques millions d'électeurs devrait
avoir sa part normale et légitime ? Et c'est pourquoi, oui, je défends la
proportionnelle qui entraînera un mode de gouvernement complètement différent,
surtout si l'on arrive à faire que le Parlement ne soit pas perpétuellement
bloqué, obstrué, dévié de sa responsabilité, comme il l'est trop souvent.
> La République En Marche ou Renaissance, ce n'est pas
une sensibilité, c'est un rassemblement de sensibilités différentes,
d'histoires différentes, d'organisations différentes. Nous, nous nous sommes
plus constitués.
> Je déteste la soumission. Je trouve que dans
l'engagement politique, on ne doit jamais aliéner sa liberté.
> L’élection présidentielle, ce n'est pas une élection
qui se décide par des structures d'appareil, et quand on essaie, regardez ce
qu'il vient de se passer pour Les Républicains, regardez ce qu'il vient de se
passer pour le PS, quand on essaie, on se casse la figure à tous les coups. L'élection
présidentielle se constitue autour d'itinéraires et de personnalités qui, peu à
peu, se sédimentent dans l'opinion. Vous savez, comme dans une rivière, il y a
des sédiments, du sable et après cela devient compact, qui font qu'une femme ou
un homme a un lien avec les Français. C'est ce lien-là qui fait le choix. C'est
ce lien-là qui fait l'investiture et tout le reste, en réalité, c'est inventer
pour essayer de trouver une solution quand on n'a pas la personne qui a un lien
avec les Français et on vient de le voir surabondamment.
> Parmi les changements de méthode que le Président de la
République, pendant la campagne, a lui-même abordés, même si cela ne s'est pas
vraiment entendu, il y a cette idée que je considère, moi ‑ je m'exprime à
titre personnel, je ne suis pas du tout à sa place ‑ il y a cette idée que le
passage en force ne fonctionne jamais.
À titre personnel, m'exprimant pour moi-même et non pour d'autres, je pense que
le passage en force est une mauvaise solution. Il y a un homme que j'aimais
beaucoup, qui était sympathique avec moi, qui s'appelait Václav Havel, qui a
été le très grand Président de la Tchécoslovaquie d'abord, de la Tchéquie
ensuite, un philosophe, un dramaturge, un homme de lettres.
Václav Havel, parlant de ceux qui veulent passer en force, qu'il appelle «les
impatients en politique», disait : «ils sont comme ces enfants qui, pour
faire pousser les arbres plus vite, leur tirent sur les branches». C'est
exactement ce que je pense. Je pense que même sur les problèmes les plus difficiles,
il faut que l'arbre pousse à partir de son biotope.
À partir de sa terre, à partir du sol, à partir du soleil. Cela ne veut pas
dire qu'il n'y a pas urgence. On peut, en 6 mois, faire mûrir une idée
parmi les Français. Si vous avez la capacité de leur parler avec des éléments
que tous pourront vérifier, dans une langue qu'ils comprennent, de les mettre
devant le réel et de leur proposer des options, la solution va mûrir.
Je dis, si cette thèse de la réforme continue que je défends, de la réforme
mûrie par les Français, échoue et si on arrive à un affrontement, alors il y a
un moyen d'éviter le blocage du pays, parce que c'est de cela que l'on a
souffert, le blocage du pays par des personnes minoritaires ou majoritaires, on
n'en sait rien, c'est de se tourner vers le peuple en lui disant quelque chose
de très simple : "nous avons construit la réforme la plus juste
possible à nos yeux. On ne la fait pas pour nous. On ne la fait pas pour le
Gouvernement. On ne la fait pas par idéologie, on l'a fait pour vous, pour que
les pensions ne s'effondrent pas et que les cotisations n'explosent pas"
et là, on organise un référendum et la Constitution le prévoit sur ce type de
sujet.
Si c'est non, le Gouvernement devra en tirer les conclusions, il y aura un
autre gouvernement. Michel Rocard a dit 100 fois que c'était une
réforme qui userait 10 ou 15 gouvernements.
Je suis persuadé que l'on est plus près du but qu'on ne le croit, à condition
qu'il apparaisse clairement aux yeux de tout le monde, que la justice dont je
parle, la justice c'est quoi ? Les Français qui ont commencé à travailler
tôt, les Français qui exercent des métiers pénibles, ceux-là, on en tiendra
compte dans la réforme et à condition que l'on mette en valeur le fait que,
dans cette réforme, en réalité, la retraite choisie ou la date de la retraite
la plus choisie possible, leur ouvrira des possibilités nouvelles.
> Les difficultés que nous allons rencontrer sont, à mon
sens, majeures et c'est pourquoi, je parlais au début, d'une situation
préoccupante, spécialement dans l'état social du pays. Vous aurez, à la fois,
une France qui est fragilisée par ses fractures, et des vagues, pour ne pas
dire, des tsunamis qui arrivent de l'extérieur. J'en cite deux, un que tout le
monde a à l'esprit, c'est la guerre en Ukraine. Si l'on croit que l'on est au
bout des conséquences de cette guerre, à mon sens, c'est que l'on n'a pas les
yeux ouverts. Conséquences économiques sur l'énergie, sur la confiance, sur la
place que l'Ukraine occupe dans le monde agricole et alimentaire mondial, pas
seulement français.
Il y a une deuxième question, un second prisme que l'on ne regarde pas, c'est
ce qu'il se passe en Chine. La menace du Covid19 en Chine, a fait qu'aujourd'hui,
dans le port de Shanghai, il y a, certains disent plus d'un millier, d'autres
disent au moins 500, 300 gigantesques porte containers qui sont bloqués, qui ne
peuvent ni décharger, ni recharger.
Et les usines sont bloquées à cause de la politique que l'on appelle «zéro
covid», ce qui au passage permet de renvoyer les critiques sur la politique qui
a été celle de la France et de l'Europe, au sens large, à leur véritable
réalité.
On va voir ces deux crises-là. Ce qu'il se passe en Chine, c'est l'interruption
des circuits d'approvisionnement sur tous les produits et matières premières.
Je disais, certains disent 1 000, d'autres disent 500 porte
containeurs, en tout, sur la planète, il y a 5 000 porte containeurs
qui chacun porte, les plus grands, quelque chose comme
23 000 containeurs.
Vous représentez-vous ce que c'est pour l'approvisionnement, circuit
imprimé ? Cela va tout changer dans la répartition des productions.
Je cite un exemple simple : un frigo, pour être transporté, c'est
100 $. Cela veut dire que si vous pouvez économiser presque 100 $,
vous avez intérêt à le produire chez nous. Ces deux crises-là viennent et elles
vont se conjuguer avec, peut-être, ce qui se prépare du côté du Moyen-Orient.
Donc, si vous avez cela en tête, alors vous vous dites que, oui, la situation
que nous allons affronter est une situation lourde, grave, préoccupante.
> Il y a deux questions : l'inflation
durera-t-elle ? Les économistes sont très partagés sur ce sujet. Certains
pensent que les raisons profondes de l'inflation sont peut-être moins présentes
qu'on ne le croit chez nous et la France s'en tire mieux du point de vue de
l'inflation que tous ses voisins. Deuxièmement, peut-on dépenser sans compter
et ouvrir les robinets ? Non. Non. Nous avons dû le faire pour le Covid19
et c'était juste parce que c'était une période pendant laquelle nous étions
dans une économie de guerre. (…) Je pense que l'on a une chose à faire :
c'est retrouver les équilibres. C'est vrai pour la retraite, c'est vrai pour la
dépense publique. C'est vrai pour la dette, en différenciant celle qui sert à
l'investissement de la dette qui sert aux dépenses courantes.
> J'ai plaidé au commissariat au plan et ailleurs, sur la
reconquête de la production parce qu'un très grand nombre des réponses aux
questions qui paraissent insolubles, se trouve dans la recréation d'un élan
productif.
> Pour l'instant, quand je vois les tenants de toutes les
opinions qui se sont exprimées pendant l'élection présidentielle, je n'ai pas
vu souvent de propositions de baisse de la dépense publique. Mais je pense que
l'on peut rééquilibrer en faisant attention - ce n'est pas moi qui dirai le
contraire, je suis à la tête d'une collectivité locale, dans laquelle on est
obligé de faire attention, la mairie de Pau et l'agglomération dans laquelle
nous vivons ‑ et en augmentant la production du pays, les emplois du pays. Exemple,
la question des retraites est difficile à résoudre, mais si on allait au
plein-emploi, alors vous avez rééquilibré la question des retraites. Voyez que
tout se tient. L'idée que nous sommes uniquement à la machette, avec un
coupe-coupe, et que c'est le seul travail des dirigeants, est fausse.
> Nous avons trois grandes questions écologiques devant
nous. La première d'entre elles, c'est l'énergie. Nous avons avec le
commissariat au plan, produit un rapport qui, je crois, a changé l'état
d'esprit autour du nucléaire. Et toute proposition, c'est pourquoi il faut
faire attention aux propositions politiques, quand Mélenchon et ses investis,
et ses candidats, proposent de sortir du nucléaire, vous voyez bien que vous
déséquilibrez complètement et la démarche écologique et la démarche économique
du pays. C'est une décision, si elle était appliquée, qui serait complètement
irresponsable. Songez qu'il y a de telles demandes en électricité, que l'on
verra exploser le prix de l'électricité sur le marché libre. Cette électricité
que l'on achèterait, est produite en envoyant des millions de tonnes de CO²
dans l'atmosphère. Je parle du charbon.
Il y a une deuxième grande question : la biodiversité. La question est
essentiellement agronomique ou d'abord agronomique, c'est la question du sol,
comment on rend le sol plus vivant ?
La troisième question, c'est changer nos modes de vie pour devenir frugaux,
raisonnables, pour réparer plus souvent que l'on achète, une économie
circulaire.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a des risques
d'embrasement général. Il y a des risques de contagion terrifiante. Donc, celui
qui est à la tête de la France et à la tête de l'Europe, essaie de maintenir
malgré tout le lien en dépit des choix qui sont fous, insupportables, remplit
son devoir et accomplit son travail.
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Face au retour de la guerre en Europe, la Suède et la Finlande demandent leur
intégration au sein de l’OTAN. En France l’alliance d’extrême gauche NUPES en demande la sortie. C’est
ce que l’on appelle avoir le sens de l’histoire et des responsabilités.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> En finir avec la règle de l'unanimité dans l'Union européenne, c'est pas une
lubie française, c'est ce que souhaitent les citoyens de la Conférence sur
l'avenir de l'Europe et ce que pense.
> Face à la menace que fait peser
Vladimir Poutine sur notre continent, renforcer la défense européenne est une nécessité. Le Parlement européen a donc lancé hier un
appel aux dirigeants pour qu’ils transforment désormais leurs promesses en
actes.
Pascal Canfin
> Ce lundi et mardi nous votons en commission
Environnement du Parlement européen sept textes
clés du paquet Climat dont la « taxe carbone aux frontières ». Nous
avons l’opportunité historique de changer les règles du jeu pour le climat sur
notre continent.