Voici une sélection, ce 7 mai 2022, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> 70 jours de guerre. Les conséquences humanitaires et les destructions
suscitées par l’agression de l’Ukraine par la Russie sont insupportables. La
détermination et la dignité des Ukrainiennes et des Ukrainiens forcent
l’admiration de tous.
La mobilisation des voisins européens de l’Ukraine, la
solidarité du peuple polonais qui a accueilli depuis le 24 février plusieurs
millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, est exceptionnelle. Voilà le vrai
visage de notre Europe. Des peuples unis et solidaires.
Pour les Ukrainiennes et les Ukrainiens, la France va augmenter son soutien de
300 millions de dollars, ce qui porte notre aide à 2 milliards.
> il est de notre devoir collectif d’apporter une aide
immédiate et soutien économique massif à l’Ukraine. En sa qualité de présidence
du Conseil de l’Union européenne, la France salue cet élan de solidarité sans
précédent qui nous unit depuis les premiers jours du conflit.
Nous voyons chaque jour
s’accumuler les conséquences humanitaires et les destructions suscitées par
l’agression de l’Ukraine par la Russie et subies par le peuple ukrainien. Elles
sont insupportables.
Dès le déclenchement de cette guerre, la
France a débloqué 100 millions d’euros pour l’aide humanitaire, qui servent
notamment à financer les organisations internationales et les ONG présentes sur
le terrain. Déjà, 800 tonnes de biens humanitaires et médicaux ont été
acheminés en Ukraine et dans les pays de la région. La France est au
rendez-vous, aujourd’hui encore.
Au total, la France a débloqué en 2022
une somme de 1,7 milliard de dollars en faveur de l’Ukraine. Au-delà de l’aide
humanitaire, nous avons en effet mis à disposition du gouvernement ukrainien
des dispositifs d’aide budgétaire directe, et nous continuons de soutenir et de
garantir les investissements et les exportations en Ukraine. Ces derniers sont
essentiels pour la reconstruction de l’économie ukrainienne à un moment
critique, et pour renforcer sa résilience sur le long terme.
Plus de deux mois après le début de
l’agression russe, les besoins humanitaires de la population et la situation
économique du pays appellent un nouvel effort de la communauté internationale,
qui soit à la hauteur des destructions d’infrastructures civiles. Aujourd’hui,
je souhaite vous annoncer que la France portera son appui global à 2 milliards
de dollars afin de répondre aux besoins exprimés par le président ukrainien. La
France continuera à agir de manière concertée dans le cadre de l’Union
européenne, avec nos partenaires européens, dans le cadre aussi du G7 et des
institutions financières internationales, afin d’être collectivement à la
hauteur des besoins de l’Etat ukrainien face à la catastrophe de cette guerre.
La guerre en Ukraine entraîne par
ailleurs de graves répercussions économiques sur le plan international, et fait
peser un poids injuste sur les économies les plus vulnérables, notamment à
travers la hausse des prix des produits de base essentiels, dans les domaines
de l’alimentation et de l’énergie. La France est à l’initiative avec ses
partenaires pour minimiser l’impact de l’agression russe sur ces pays. A
travers l’initiative FARM en particulier, endossée par toute l’Union
européenne, que nous souhaitons déployer en lien avec l’Union africaine dans le
cadre à la fois du G7 et du G20 et de nos partenariats, nous travaillons avec
l’ensemble de nos partenaires pour apaiser les tensions sur les marchés
agricoles mondiaux, renforcer la solidarité vis-à-vis des pays les plus
impactés, et continuer d’investir dans la production agricole locale. FARM est
une réponse internationale que nous avons conçue, voulue avec le Président
Macky Sall, qui a vocation à répondre à la crise alimentaire qui sera une
conséquence directe de la guerre en Ukraine.
Je veux également, à l’occasion de cette
conférence qui nous réunit à Varsovie, saluer la mobilisation exceptionnelle
des voisins européens de l’Ukraine, et parmi eux celui en particulier du peuple
polonais qui a accueilli depuis le 24 février dernier plusieurs millions d’Ukrainiennes
et d’Ukrainiens. La Pologne s’est mobilisée à tous les niveaux pour faire face
à la détresse, au malheur de ces personnes qui ont été contraintes de quitter
l’Ukraine. La solidarité exprimée par la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, la
Hongrie, la République Tchèque, la Moldavie, est exceptionnelle et il est juste
et normal que nous puissions, collectivement, les appuyer dans leur effort de
solidarité au même titre que l’appui direct que nous apportons à l’Ukraine.
J’ajoute que nous devons nous organiser et être prêts à assumer cet effort dans
la durée, dans le contexte d’un conflit qui, malheureusement, risque de se
poursuivre et dont nous n’avons pas encore vu toutes les conséquences
dramatiques.
La détermination et la dignité de la
population et des autorités ukrainiennes forcent l’admiration de tous. La
France entend leur montrer toute sa solidarité en agissant, en prenant ses
engagements aujourd’hui à vos côtés et en le faisant dans l’avenir.
> Alors qu’ils célébraient
l’anniversaire de l’indépendance de leur État, les Israéliennes et les
Israéliens ont été frappés, une nouvelle fois, par une attaque terroriste
ignoble hier à El’ad. Nos pensées vont aux victimes et à leurs familles.
> Il y a 30 ans, alors que se
jouait la demi-finale de la Coupe de France à Furiani, une tribune s’effondra.
La Corse, Marseille, et avec elles la France tout entière étaient en deuil.
Pensées pour les victimes, les familles et tous les blessés.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> Au cours des 5 dernières années, nous avons
encouragé la généralisation du « quart d’heure lecture » dans les
écoles, collèges et lycées. Pendant un quart d’heure, tout le monde, adultes et
élèves, fait silence et lit. Vive la lecture ! Grande cause nationale. Et
maintenant vers un quart d’heure de lecture européen !
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Bonne nouvelle : l’emploi salarié dans le
secteur privé poursuit sa croissance avec 66.000 salariés de plus au premier
trimestre 2022. Malgré la guerre en Ukraine, les entreprises gardent confiance
dans leurs perspectives d'activité.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> À mes anciens camarades qui s’interrogent : ce n’est pas vous qui
quittez le parti socialiste, c’est lui qui vient de vous quitter.
J’ai quitté le parti socialiste en 2016. J’avais la conviction qu’Emmanuel
Macron était le mieux à même d’incarner nos valeurs de progrès social et
d’ouverture sur l’Europe. Face à un PS tiraillé de l’intérieur sur ses
fondamentaux et incapable de s’entendre, de s’écouter, lui prônait le
dépassement par-delà les clivages traditionnels autour de socles communs, pour
faire de nos différences une force pour le pays. Je n’ai jamais regretté cette
décision. Social-démocratie, social-libéralisme, social-écologie, quel que soit
le terme choisi, quelles que soient les nuances et les subtilités, l’idée de
progrès n’a pas été la grande absente de ce quinquennat, par-delà les obstacles
et les épreuves. Et le quinquennat qui s’ouvre sera écologique, n’en doutons
pas.
Beaucoup nous ont rejoint depuis 2016, et sont restés. D’autres ont fait le
choix de ne pas quitter le Parti socialiste. C’est évidemment respectable, et
je serais bien mal placé pour donner quelque leçon que ce soit. J’ai pour eux
conservé respect, estime et amitié. Il est d’ailleurs sain que s’exprime une
opposition républicaine dans notre pays, même si j’ai pu déplorer qu’elle se
fasse par endroits excessive, et systématique.
L’accord de fusion – ou soumission, chacun est libre d’en juger, à
l’extrême-gauche est l’ultime étape de l’entreprise visant à liquider la gauche
de gouvernement dans notre pays. Jean-Luc Mélenchon s’y est attelé
méthodiquement en trois candidatures successives. Il vient de réussir.
Servitude volontaire ou syndrome de Stockholm, une majorité de dirigeants
socialistes a voté en ce sens. L’aspiration à des postes de députés aura été
plus forte que l’inspiration et les idées. Cet accord ne signe pas un nouveau
Front populaire, mais un affront populaire. Un affront à celles et ceux qui
croient en une politique verte et européenne, en une énergie nucléaire pérenne,
en un système de protection sociale adapté aux défis du temps et bâti pour
durer. Un affront aux électeurs de gauche intransigeants sur la laïcité et les
valeurs républicaines.
Beaucoup se sentent apatrides aujourd’hui. D’aucuns pressentent que cette fois,
la fin du Parti socialiste sous sa forme historique est devenue inéluctable.
Faut-il quitter ce parti en pleine errance idéologique, qui acte son incapacité
à demeurer un parti de gouvernement ? Et dans ce cas, où militer désormais ? A
ceux-là, je dis d’abord : ce n’est pas vous quittez le Parti socialiste, c’est
lui qui vient de vous quitter, par ce choix désespéré.
Aujourd’hui comme hier, je reste convaincu que les combats que nous avons menés
ensemble, c’est au sein de la majorité présidentielle que vous pourrez les
porter demain. Je fais appel à vos convictions, parce que je les connais, pour
beaucoup je les partage, et je sais qu’elles ne sont pas solubles dans ce pacte
improbable, dans cette alliance baroque et déséquilibrée.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
> Je sais que certains veulent en faire un rattrapage, mais les législatives
ne sont pas un rattrapage de la présidentielle. Il y a des gens qui essaient de
rejouer le match présidentiel. Je rappelle que j'en suis désolé. J'en suis
confus, mais il n'y a qu'un vainqueur et le vainqueur, c'est Emmanuel Macron.
> Personne ne peut croire que ça soit l'objectif de juin
2022 que de déstabiliser ce que les Français aussi ont choisi. La vérité, c'est
qu'il faut qu'on trouve une majorité, qu'il y ait une majorité qui permette au
président de la République, y compris dans les dispositifs internationaux
européens, à imaginer quelque chose qui vienne dans le débat européen. Aujourd'hui,
on voit bien que c'est plutôt la solidarité européenne qui règne et pas le
délitement européen, ce que nous propose Monsieur Mélenchon.
> [Union de la majorité présidentielle sortante] les
discussions se sont passé tranquillement. Personne n'a été humilié, n'a eu à
claquer des portes, personne n'a eu à renoncer à ce qu'il est, et c'est déjà
pas mal.
> Je sais le prix que ça coûte de
tenir ses idées et ses opinions. C'est dommage pour le PS (...) J'espère qu'on
n'aura pas d'obstruction à l'Assemblée nationale.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> [Journée mondiale de la sage-femme] Merci à
toutes les sages-femmes pour leur rôle essentiel et pour le bien-être qu’elles
apportent au quotidien à leurs patientes.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
> Parmi les candidats NUPES [Union de la gauche], on
trouve : un repris de justice condamné pour injure raciste, un «journaliste»
voulant en finir avec le suffrage universel et une députée qui revendique
fièrement ne pas avoir pleuré Charlie. Elle a changé la «gauche plurielle».
> Le quinquennat s'ouvrira sûrement avec un premier texte
en faveur du pouvoir d'achat des Français. Avec l'indexation des pensions sur
l'inflation, la question du point d'indice des fonctionnaires et la suite du
bouclier tarifaire pour compenser l'augmentation des prix de l'électricité et
du gaz. Ensuite, il faudra ouvrir d'importants chantiers comme la planification
écologique. C'est le discours de politique générale du prochain premier
ministre qui en fixera le cadre.
> Dans la période qui s'ouvre nous n'avons besoin ni de
cohabitation ni d'opposition systématique. Le programme de la France insoumise
remet en cause notre place dans l'Union Européenne et dans l'OTAN, ce que dans
leur grande majorité, les Français ne souhaitent pas. La retraite à 60 ans, la
proposition principale de Jean-Luc Mélenchon, n'est pas finançable.
> [Réforme des retraites] Le président veut une
concertation avec les partenaires sociaux. Tant sur la vitesse de la mise en
œuvre de la réforme, que sur la question de la pénibilité. La recherche de
l'équilibre est importante pour moi.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Ensemble, pour
bâtir une France et une Europe plus fortes. Ensemble, pour une société plus juste, qui donne sa place à chacun,
contre les fausses promesses destructrices des extrêmes. Ensemble, pour relever le défi
des transitions écologiques et énergétiques.
> Réunion hebdomadaire du comité
de suivi des relations commerciales relatif à la guerre en Ukraine. Nous continuons de
suivre au plus près les remontées des distributeurs, des industriels et des
filières.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Tribune: «La “désobéissance européenne”, un “gloubi-boulga” mensonger
et dangereux»]
Jean-Luc Mélenchon, après les hypothèses vaseuses du « plan A » et du
« plan B », étrenne un nouveau concept : la désobéissance
européenne. Comprenant, à la suite de Marine Le Pen, que l’immense majorité des
Français ne voulait quitter ni l’Union européenne ni l’euro, le chef des
« insoumis » a trouvé un mot qui présente le triple avantage de jeter
un flou commode (comment et à quoi désobéit-on ?), d’offrir à ses alliés
ex-écologistes et ex-socialistes un cache-sexe pudique (« nous n’avons
rien renié de nos convictions ») et de flatter un certain romantisme
national (« nous ne nous soumettrons pas »).
Ce gloubi-boulga est mensonger et dangereux. D’abord parce qu’il
entretient le mythe infantilisant d’une Europe punitive, d’une France rebelle
tancée par un instituteur sévère surgi de Bruxelles ou de Berlin. Or,
l’Union européenne, nous l’avons souverainement choisie, depuis plus de
soixante-dix ans ; la France y est engagée au premier rang. L’Europe,
ce n’est pas les autres. L’Europe, c’est nous !
Notre Europe est la somme de nos choix depuis 1950. Confirmé à chaque élection
présidentielle depuis 1965, ce choix d’intérêt national a été au cœur du vote
du 24 avril. Rappelons ce qui devrait être une évidence : la France
ne subit pas l’Europe, elle la bâtit. Première armée du continent, plus grande
puissance politique de l’Union, deuxième économie de la zone euro, deuxième par
sa population et ses droits de vote… seuls les démagogues veulent faire croire
que notre pays serait impuissant ou isolé dans le concert européen.
Oui, l’Europe implique des compromis. Par construction, car l’Union européenne
est un collectif, une démocratie de démocraties. Elle ne peut être une France
en grand, pas plus qu’elle n’est une Allemagne en grand. Mais elle fait la
France plus forte. Le projet européen a remplacé les rapports de force par des
rapports de droit. Procédures, compromis, alliances… sont l’essence de cette
construction pacifique inédite. Pourquoi accepter ces directives complexes ou
ces sommets sans fin ? Parce que sur tant de sujets, un compromis à
vingt-sept vaut mieux qu’une décision tout seul. Si on ne croit pas à cela, il
ne faut pas tergiverser et quitter la famille européenne. Si on pense que l’on
peut arriver à des actions majeures à vingt-sept, alors il faut persévérer.
Nous en avons fait la démonstration depuis 2017, en proposant des idées, en assumant
des tensions, en forgeant des accords : achat collectif des vaccins qui a
protégé toute l’Europe et nous-mêmes face au virus, endettement commun pour
amplifier notre plan de relance, réforme du travail détaché pour poursuivre
l’activité de nos frontaliers tout en combattant le dumping social, régulation
des géants du numérique, neutralité carbone en 2050 pour 450 millions
d’Européens… Pense-t-on que l’on peut protéger le climat sans avoir des règles
communes à vingt-sept ? Cet accord sur la suppression de nos émissions de
gaz à effet de serre, en une génération, sur tout un continent, a été porté par
la France ; il est la réussite européenne dont je suis le plus fier.
La désobéissance européenne s’appuie sur un autre mensonge : « Tout
le monde désobéit aux règles européennes, les Allemands, les Danois ». Si
les tribunaux allemands plaçaient la loi nationale au-dessus de la règle
européenne, ce n’est plus le cas depuis 1986… Quant aux Danois, comme quelques
autres pays, ils ont négocié dans les traités – par la règle et non en dehors –
des dérogations, en matière de défense par exemple ; ils sont d’ailleurs
en train d’y revenir, par référendum. Bien sûr, comme dans toute collectivité,
il arrive que les membres n’appliquent pas, ou mal, les règles communes. Cela
arrive aussi – de moins en moins – à la France. Puisque nous sommes un Etat de
droit, les juges font alors respecter les règles, y compris contre les
gouvernements en place. Les écologistes sincères devraient se réjouir que la
France ait été ainsi conduite à améliorer ses règles environnementales, sur les
pratiques de chasse, les zones protégées ou la qualité de l’air. Grâce à
l’Europe !
Dans la méthode, cette désobéissance européenne est un terrible aveu de faiblesse :
elle nous dit que la France ne serait pas capable de changer le cours de
l’Europe, là où tous nos partenaires savent, eux, que l’Union n’a jamais été
autant marquée par nos idées.
Cette désobéissance est une malhonnêteté : si l’on pense que la France est
écrasée par une Europe ultra-libérale ou atlantiste, que face à cette
contrainte elle n’a que le choix de désobéir, alors pourquoi cette
demi-mesure ? Si les « insoumis » et les alliés soumis pensent
que l’Europe est une camisole, alors déchirez-la, quittez-la !
Cette désobéissance est une irresponsabilité : si on choisit ses règles à
la carte, chacun fera de même et la destruction de l’Union européenne est
inévitable. Le « Frexit » arrivera ; ce n’est pas une prédiction
dramatique, c’est une conséquence logique de la désobéissance érigée en
principe.
Au-delà de la question européenne, c’est le rapport à la démocratie qui est
posé : quand on veut conquérir le pouvoir par les urnes, c’est pour faire
les lois, changer les règles et non pour y désobéir. Ces mots
d’« insoumission » et de « désobéissance » disent quelque
chose : Jean-Luc Mélenchon ne veut pas changer le réel et s’y confronter,
il veut se réfugier dans le confort égotique de l’agitation et de la
dénonciation morale. Il est certes plus difficile d’assumer la responsabilité
du vrai changement.
Dans son contenu, le programme de désobéissance européenne poursuit cette
ambiguïté mensongère. On peine à dépasser les slogans vides, intégralement
négatifs. « Le carcan budgétaire nous enferme dans l’austérité »?
Cela tombe bien, nous avons décidé un endettement commun massif, suspendu
pendant la crise les règles budgétaires, dépensé plus de 400 milliards
pour protéger l’emploi et le pouvoir d’achat. « L’Europe de la défense
nous enferme dans les velléités belliqueuses de l’OTAN » ? Peinant à
cacher ses connivences avec la Russie poutinienne, M. Mélenchon mélange
tout ; c’est par l’Europe de la défense que nous avons commencé à bâtir,
que notre continent assurera sa sécurité de manière plus indépendante. « Les
traités de libre-échange s’opposent au protectionnisme écologique » :
que proposez-vous ? Concrètement, le président de la République s’est
opposé à l’accord avec le Mercosur et nous mettons en place, entre autres, une
taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. Ce flou est délibéré, faute
de vrai programme commun entre les gauches. Il est l’étendard romantique d’un
nationalisme caché, auquel les sociaux-démocrates ne peuvent souscrire sans se
trahir.
Jean-Luc Mélenchon a raison sur un point : ces élections législatives sont
essentielles. Comme lors du scrutin présidentiel, l’enjeu de l’Europe est
central, sur le fond et par ce qu’il dit de notre rapport à la démocratie.
Gouverner, c’est choisir ; légiférer, c’est changer. Ce n’est pas
désobéir. Notre pays mérite mieux qu’un débat déguisé : ceux qui changent
la vie et l’Europe, c’est nous.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Depuis cinq ans, nous travaillons ensemble. La majorité présidentielle dans sa
pluralité est rassemblée, unie et forte, derrière le Président de la République
. Une seule bannière «Ensemble» pour mener campagne!
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> Je veux que nous ayons, à l’été, une majorité
pour pouvoir prendre des premières décisions très concrètes. Nous devons aux
Français de répondre aux grandes urgences : l’urgence d’améliorer le pouvoir
d’achat mais aussi l’urgence climatique.
> l y aura un grand parti
présidentiel qui s'appellera Renaissance et une confédération qui réunira
Horizons, le Modem et puis bientôt Renaissance. Pour permettre à chacun de
rejoindre Emmanuel Macron en respectant les différences des uns et des autres.
> L'ADN d’En Marche c'est le
dépassement et le rassemblement de ceux qui viennent d'horizons politiques
différents. Nous voulons amplifier ce mouvement. C'est la raison pour laquelle
nous avons décidé de lancer la création d'un nouveau parti politique qui
s'appellera Renaissance.
> Ceux qui croient à l’Europe, à
la valeur du travail, qui veulent faire de façon efficace la transition
écologique. Ceux qui veulent agir concrètement pour le pays, qui ne font pas le
choix de l'insoumission, mais de l'action : je leur dis que nos portes sont
grandes ouvertes.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Ensemble
nous sommes plus forts, ensemble nous irons plus loin ! Aux côtés de tous nos
partenaires, continuons l’élargissement politique pour porter un grand
mouvement d’unité et d’action au service de tous les Français !
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Ensemble ! Pour porter une majorité claire et
forte à l'Assemblée nationale, pour rassembler les Français, pour faire vivre
notre projet politique !
> Ensemble pour aller aux législatives et porter le projet
du Président de la République Emmanuel Macron. Ensemble pour construire une nouvelle majorité au service de
la France et du
projet européen.
> Jean-Luc Mélenchon est dangereux
au regard de son projet politique.
> Le projet politique de l'extrême
gauche de Jean-Luc Mélenchon est dangereux pour le pays. Ce serait une
implosion économique et une liquidation de notre héritage universaliste et
laïque.
> Nous aurons une majorité pour
agir pour les Français. Et nous agirons dès cet été : réindexation des
retraites sur l'inflation, triplement de la prime Macron, etc. La protection du
pouvoir d'achat reste notre priorité.
> La France est obligée, par son histoire
et par ses valeurs, d’accompagner l’Ukraine et d’accompagner la résistance
ukrainienne.
> Simone de Beauvoir mettait en
garde: il suffira d'une crise politique pour que les droits des femmes soient
remis en question. Ce qui se passe aux USA sur l'IVG c'est la conséquence
directe des populistes au pouvoir et une condamnation pour des milliers de
femmes.
> Les rapports entre la presse écrite et les plateformes
sont très inégaux. Nous avons essayé de résoudre ces problèmes via la directive
sur le droit d’auteur et les droits voisins, adoptée et transposée en droit
national depuis maintenant 2 ans. Elle a donné lieu à des accords avec certains
éditeurs de presse dits d’intérêt politique et général. Mais des irrégularités
persistent, malgré la volonté du législateur de rééquilibrer les rapports de
force entre les créateurs de contenus et ceux qui tirent des profits directs de
leur diffusion. Les plateformes numériques doivent encore rémunérer
équitablement ceux qui créent les contenus. Il s’agit d’un enjeu majeur de
soutien du financement de l’information.
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Le projet qu'on portera aux élections
législatives c'est le projet d'Emmanuel Macron.
> «Ensemble! Majorité
présidentielle» c’est le rassemblement de celles et ceux qui derrière Emmanuel Macron croient dans une
Europe puissance, qui veulent mener la lutte pour le climat, atteindre le plein
emploi et ne rien céder des valeurs de notre République.
> Je suis heureux et honoré de
porter à nouveau les couleurs de la majorité présidentielle dans la 4ème
circonscription des Français de l’étranger. Je défendrai le projet de progrès
du Président Emmanuel Macron pour la France, l’Europe et le climat.
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Cette nouvelle Union populaire qui se constitue, c’est un triple
reniement. C’est le Parti Communiste qui se renie sur le nucléaire. Europe-Écologie
Les Verts qui se renie sur l’Europe, puisque le programme commun, c’est
plus ou moins le Frexit. Et le Parti Socialiste qui s’apprête à se renier sur
la laïcité, sur la question des retraites. Tout ça, c’est le symptôme de
responsables politiques, de formations politiques qui ont complètement perdu
leurs boussoles.
> Encore faut-il que la nouvelle union populaire puisse
convaincre les électeurs, rien n'est moins sûr quand on voit le fond de ce
projet qui est un projet de sortie de l’Europe, de sortie du nucléaire et donc
de régression écologique, et un projet d’atteinte aux valeurs de la République.
> Il faut changer un peu les grilles de lecture : quand
on voit les résultats du premier quinquennat, les grands gagnants sont les
classes populaires et les classes moyennes. C'est elles qui ont bénéficié le
plus de la baisse du chômage, qui est aujourd'hui à un niveau tel qu'on ne
l'avait pas connu depuis 15 ans. C'est elles qui ont bénéficié le plus des
baisses d'impôts, même si effectivement la hausse du coût de la vie a effacé
une partie de ces baisses.
La poursuite de cette politique économique qui vise le plein emploi continuera
de bénéficier aux Français les plus modestes et aux territoires les plus
fragiles.
> Emmanuel Macron a déjà dit que dès les premières
semaines et peut-être dès les premiers jours du mois de juillet qu’un certain
nombre de décisions seraient prises s’agissant du pouvoir d'achat, avec la
revalorisation des pensions de retraite, la revalorisation du point d’indice,
le triplement de la prime Macron payée par les entreprises, et la
prolongation du plan de résilience pour faire face à la flambée des prix.
> Le chantier des retraites doit être engagé dès le début
du quinquennat, c'est au début d'un quinquennat qu'on peut mener les réformes
les plus ambitieuses. La réforme des retraites, c’est une manière à la fois de
sauver le système de retraites par répartition, mais aussi de dégager des
marges de manœuvres pour réussir un certain nombre de défis, celui de la transition
écologique et celui de la préservation de notre modèle social, de la santé, de
l’école.
> Les Français attendent des services publics de meilleure qualité, tout
cela appelle une richesse plus importante qui ne peut être créée qu'en
travaillant un peu plus longtemps.
Travailler un peu plus longtemps, c'est aussi pouvoir être en mesure d'apporter
des réponses aux Français dans les cas de crises et sauver des emplois. Ce qui
a permis le "quoi qu'il en coûte", c'est en partie le fait que les
finances publiques avaient été assainies pendant les premières années du
quinquennat. De la même manière, nous avons là une crise qui appelle des
réponses fortes, qui supposent d'avoir une trajectoire pour les finances
publiques - passant notamment mais pas seulement - par la réforme des
retraites.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe
Renew Europe au Parlement européen)
> Aujourd'hui, avec Renaissance nous lançons un nouveau parti politique autour du projet
d’Emmanuel Macron. Cette refondation doit nous donner une nouvelle dynamique
pour défendre notre vision du pays et de l’Europe.
Nathalie Loiseau
> Aymeric Caron veut décider qui est un bon
citoyen, Jean-Luc Mélenchon décide qui est un mauvais journaliste…La
« nouvelle union populaire » a des allures de camp de redressement.
> Écoutez, regardez les résistants
de Marioupol. Chaque jour nous devons nous demander si nous faisons assez pour
aider le peuple ukrainien et nous convaincre : leurs vies valent plus que nos
profits.
> Déclaration problématique du
ministre serbe, qui refuse de suivre la politique étrangère de l’Union
européenne. Impossible de laisser un pays candidat s’adonner à la désobéissance
européenne.
> Encore une fois Israël est visé
par un attentat terroriste. 3 civils sont morts. J’adresse mes condoléances à
leurs familles et au peuple israélien. Aucune cause ne justifie de semer la
mort à l’aveugle. Le terrorisme est l’arme des lâches, pas des héros.
> Les partis qui composent la
majorité sont ensemble depuis le début. Ils ont décidé de rassembler leurs
énergies pour l’avenir des Français, et cela s’appelle Ensemble. Quoi de plus logique ?
Les cinq ans qui commencent ne seront pas faciles. Autant les aborder
rassemblés.
Ceux qui ont distillé de petites phrases assassines ces derniers jours se sont
trompés. Ceux qui parlaient ne savaient pas. Ceux qui savaient ne parlaient
pas. Pas de guerre fratricide, pas de tambouille. Fière qu’ Horizons s’engage pour la
réussite du pays.