Qui aurait pu penser au début du troisième millénaire que le Centre serait aujourd’hui le pilier central de la défense de la démocratie républicaine et le principal rempart contre les extrémismes?
A l’époque existaient encore une Gauche et une Droite démocrates et républicaines fortes qui parvenaient plutôt bien que mal à contenir les extrêmes et leurs agressions contre la démocratie.
Les choses ont bien changé depuis!
Dans le monde et notamment en France, les extrêmes sont devenus de plus en plus populistes et démagogues, ont ratissé de plus en plus large et ont réussi à embobiner une partie importante de la population avec des discours de haine nauséabonds, de la démagogie aussi simpliste qu’inconséquente mais qui connu le succès comme c’est malheureusement trop souvent le cas.
Aujourd’hui le paysage politique des démocraties à de quoi susciter, à tout le moins, l’angoisse.
Avec en France le clan obligé de Poutine, les Le Pen et le trublion ami de Chavez et fan de Castro, Mélenchon, aux Etats-Unis, le mythomane raciste admirateur des despotes, Trump, en Hongrie l’ami de Poutine et escroc de l’Union européenne, Orban, au Royaume-Unis l’inconséquent et dangereux égocentrique Johnson, en Italie, l’admirateur de Mussolini, Salvini, en Turquie celui qui se prend pour le sultan réincarné, Erdogan, au Brésil le nostalgique de la dictature des généraux et de leur utilisation de la torture Bolsonaro, en Inde, l’ennemi des musulmans qui en a déjà nombre à son tableau de chasse, Modi.
Voilà quelques exemples d’une liste qui s’allonge au fil des ans de tous ceux qui combattent la démocratie républicaine auxquels ont peut ajouter des formation comme l’AfD et Die Linke en Allemagne, Droit et justice en Pologne, Podémos et Vox en Espagne, Aube dorée et Syriza en Grèce pour n’en citer que quelques unes.
On n’oubliera évidemment pas les ennemis de l’extérieur avec les sinistres assassins Xi en Chine et Poutine en Russie.
Mais il y en a évidemment une flopée d’autres ceux au pouvoir de la Birmanie à la Biélorussie en passant par la Syrie, l’Egypte, l’Algérie, le Venezuela, Cuba, le Rwanda, le Vietnam, etc., etc.
Le Centre, le Centrisme et les centristes ont donc désormais une responsabilité historique dans le combat contre la peste subversive dont le projet est d’éliminer la liberté ce qui les oblige également à être le cœur de toutes les coalitions qui doivent absolument se constituer avec tous les partis démocratiques, ceux qui occupent l’axe central devenu le lieu unique de résistance.
Alors, oui, Trump n’est plus au pouvoir, Le Pen et Mélenchon n’ont pas gagné la présidentielle, Salvini a été éjecté du gouvernement et des partis extrémistes n’ont pas encore eu la possibilité de s’imposer dans des pays comme l’Allemagne.
Pour l’instant.
Parce que si l’on additionne les résultats de tous les candidats extrémistes du premier tour de la présidentielle, on aboutit au chiffre effarant de près de 58% des suffrages exprimés.
Bien sûr, tous leurs électeurs ne sont pas des adversaires de la démocratie.
Et les sondages montrent que les partisans de cette même démocratie sont encore majoritaires dans le pays même s’ils estiment qu’elle ne fonctionne pas bien.
On peut d’ailleurs tenter de se rassurer en observant que le pourcentage qu je viens d’évoquer ne concerne en fait que 41,7% des électeurs inscrits et donc un chiffre encore inférieur de tous ceux qui possèdent le droit de vote et dont nombre ne se sont même pas inscrits sur les listes électorales.
Mais on aurait tort d’en conclure que la démocratie n’est pas en danger.
Car il y a bien une majorité d’électeurs qui n’ont pas trouvé impossible de voter pour des personnes dont le projet est la suppression de la démocratie républicaine.
Et c’est bien ceux qui votent qui ont le dernier mot.
Alors le Centre doit assumer son rôle sans faiblesse, sans compromission comme nous le montre actuellement à l’opposé, de manière pitoyable, une partie de la Gauche et comme est tentée de le faire une partie de la Droite.
Il doit inlassablement dénoncer les extrêmes et leurs idiots utiles, rappeler ce qu’est une démocratie, ce régime de liberté qui, par essence, est fragile face à ses ennemis et que l’on ne joue pas son existence par simple mauvaise humeur.
Il doit également faire en sorte qu’elle ne soit pas entravée ou instrumentalisée par des intérêts particuliers pour que chacun bénéficie de ses bienfaits dans une parfaite égalité politique.
La tâche est à la hauteur de l’enjeu.
Il en va de notre avenir de citoyens et citoyennes libres.