Retrouvez ici les derniers propos tenus pas le candidat
représentant le Centre et l’axe central, Emmanuel Macron, lors de la campagne
présidentielle.
> Je me bats
d'abord pour avoir la confiance de nos compatriotes dimanche. Ensuite, il y
aura des législatives, et à la lumière de ces législatives, il y aura un
Premier ministre à choisir.... ou une Première ministre.
> Il y a des millions de gens qui, à quelques heures du
Brexit, se disaient à quoi bon aller voter ? Des millions de gens qui, en
2016, avant d’élire un président qui a changé le cours d’une partie de
l’humanité, le président Trump, se disaient «à quoi bon, c’est déjà fait ou il
n’y a pas vraiment de différence». Le jour d’après, ils se sont réveillés la
gueule de bois.
Parce que si les sondages faisaient tout, ce que je viens de décrire n’aurait
jamais eu lieu. Personne ne prédisait les deux résultats en Grande-Bretagne et
aux Etats-Unis que je viens de décrire. Et donc rien n’est fait.
Je le dis avec beaucoup d’engagement et de gravité parce que la vie démocratique,
c’est ça. Ce ne sont pas les sondages qui font la démocratie, ils permettent
d’indiquer l’opinion, ils font un travail tout à fait estimable et important.
Mais ce sont les personnes qui vont voter le jour-J, c’est nous tous qui
décideront de l’avenir du pays le 24 avril, ce ne sont pas les sondages du 22.
> Je crois dans l'économie sociale de marché, dans
l'indépendance productive, industrielle, dans la puissance du savoir, de la
technologie et de la production.
> Ma démarche il y a cinq ans était une démarche de
dépassement des clivages. C'est difficile, quand on est une formation politique
jeune, d'avoir des processus de délibération et de construction alors qu'on est
aux responsabilités.
> Nos compatriotes veulent participer à l'action publique
différemment. Sur la santé, sur l'école, au niveau national on doit définir des
objectifs, mais on doit donner aux parties prenantes la possibilité de s'en
saisir.
> On ne laissera jamais tomber personne comme on n’a
jamais laissé tomber personne. Je ne crois qu’à une chose : réconcilier la
bienveillance et l’ambition. On ne fera pas l’unité du pays en promettant tout
et en ne finançant rien. Sinon, ce sont des lendemains difficiles. Je ne crois
pas aux jours heureux qui se transforment en gueule de bois. Je crois qu’on ne
peut pas demander des efforts, des avancées si on ne redistribue pas comme on
l’a fait pendant cette crise, comme on continuera de le faire entre les
territoires, entre les plus riches et les plus pauvres (…) Bienveillance et
ambition, considération et goût de l’avenir, c’est sur cet équilibre que nous
pourrons bâtir dans les cinq années qui viennent et c’est dans cet état esprit
que je veux aborder les dernières heures de la campagne.
Vous le voyez, je peux ici, moi, vous tenir un discours sans avoir un seul
propos de haine ni sur nos adversaires politiques, ni sur une partie du pays,
avec un projet idéaliste et réaliste.
> Le 24 avril sera un référendum pour ou contre la
fidélité à nos valeurs, notre histoire. Nous le ferons ensemble.
> La transition écologique doit être sociale.
> Le devoir de la République, c’est de compenser les
inégalités, il en est des quartiers les plus pauvres comme des ruralités où on
perd de la population. Quand on baisse les bras ou quand on cède à l’esprit de
ressentiment, de défaite, alors on ne gagne aucune bataille. On ne fera pas
l’unité du pays en promettant tout et en ne finançant rien, on ne gagnera
aucune bataille sur des malentendus et des mensonges, et on ne fera aucun
progrès social si on n’explique pas en même temps comment on le finance.
> Je pense qu'il y a une fatigue qui est là, qui est liée
aux deux ans et demi de Covid19 que nous avons vécus, une fatigue dans nos
existences, une inquiétude dans la jeunesse, une fatigue chez les soignants qui
ont tenu.
> A chaque fois que j'y ai mis les moyens et la volonté,
on a pu changer les choses. Les partenaires sociaux, dans cette période, je ne
peux pas faire comme s'ils n'avaient pas pris leurs responsabilités.
> Il faut un «dividende salarié», un mécanisme pour que,
lorsqu'une entreprise distribue du dividende, de manière obligatoire, elle
fasse de l'intéressement-participation ou verse une prime pouvoir d'achat.
> Je sais ce que notre République doit aux enseignants.
Nous avons commencé une revalorisation des professeurs, et elle n'est pas
conditionnée à quoi que ce soit. Elle est autour de 10%.
> La solidarité à la source va nous permettre d’être plus
juste avec ceux qui en ont besoin et en même temps de lutter contre la fraude
de ceux qui utilisent le système abusivement.
> Grâce à nos réformes et à notre politique, malgré la
crise du covid19, nous avons réussi à faire diminuer le chômage.
> Nous avons créé un million de fiches de paye durant ce
quinquennat. Nous avons fait passer le nombre d’apprentis par an de moins de
300.000 à plus de 710.000. Aujourd’hui, alors, redoublons d’ambition et
continuons d’aider nos commerçants, nos artisans, et tous les secteurs du
bâtiment, de l’industrie et de l’agriculture
> [Retraites] On a des forces syndicales, patronales, qui
sont responsables. Ce que je veux faire dans les premières semaines, c'est
expliquer le projet. Aucune politique ne peut se financer de manière sûre s'il
n'y a pas de contrepartie. (…) Je pense que sur un sujet comme celui-là, c'est
d'abord la concertation, le respect de toutes les parties prenantes.
> La réforme des retraites sera une réforme de justice,
une réforme crédible, une réforme construite avec les partenaires sociaux.
> L’objectif c’est de décaler de 4 mois par an l’âge
légale de la retraite, 64 en 2028 et en 2031 65 ans. Avec une clause de
revoyure en 2027/2028.
> Dès le 1er juillet, nous augmenterons les
retraites de 4 à 4,5%, ce qui pour une pension moyenne représente 60€/mois.
Lors de la réforme des retraites, en janvier, nous augmenterons le minimum
retraite à 1100€.
> [Impôts sur la fortune] J'ai fait ce que je m'étais
engagé à faire, c'était dans mon projetsur. On a créé de l'activité et, sur les
plus riches, j'ai mis fin à un système hypocrite.
> J'assume d'avoir tenu mes engagements en termes de
moyens pour la police et la gendarmerie. On a des vrais résultats sur le
terrorisme, sur les cambriolages, ils ne sont pas assez bons sur les violences
aux personnes.
> Qu'il s'agisse du gaz comme de la voiture, même en
doublant les investissements, vous n'en sortez pas en un seul quinquennat.
> Changer nos véhicules, rénover nos logements,
développer les énergies renouvelables, nous devons aller deux fois plus vite
pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Nous le ferons.
> L'usager, sous conditions de ressources, sera éligible
à un dispositif qui permettra d'avoir accès à un véhicule électrique pour 80 ou
90 euros par mois sous forme de leasing.
> Il y a cinq ans, dans beaucoup de cas de violences
conjugales, on ne prenait même pas les plaintes. En 2016, quand j'ai dit que la
priorité c'était le harcèlement dans les transports en commun, tout le monde se
marrait.
> Je n'ai pas révolutionné l'exercice du pouvoir présidentiel.
Il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j'ai incarné et le
classicisme de l'exercice de la fonction.
> L'extrême-centre, c'est le regroupement de plusieurs
familles politiques, un ensemble de familles de pensée qui sont à mes côtés, et
qui suivent le projet pour la France que je porte depuis cinq ans et que je
veux renouveler.
> Je veux trouver un chemin et les raisons qui nous font
vivre comme une nation unie.
> Le Pen se nourrit aussi de ce que nous n’avons pas
réussi à faire et des choses que, moi-même, je n’ai pas réussi à faire, c’est
apaiser certaines colères, répondre suffisamment vite à des demandes et en
particulier réussir à donner des perspectives de progrès et de sécurité aux
classes moyennes et aux classes populaires française.
> Les fondamentaux de l'extrême-droite sont là, mais
Marine Le Pen a réussi à avancer masquée en avançant d'autres problèmes.
> Le débat a mis en lumière que ça s'appelle
l'extrême-droite française : quand quelqu'un vous explique que Islam =
islamisme = terrorisme, quand on a un projet qui consiste à ne pas respecter la
constitution, c'est l'extrême-droite.
> Je crois profondément à la place de la culture et je
souhaite, à nouveau, la mettre au cœur de mon projet.
> La Nation n'a jamais autant investi dans l'hébergement
d'urgence.
> Durant le quinquennat nous avons agi pour les 12
millions de Françaises et Français en situation de handicap. Nous continuerons
à le faire.
> Je veux continuer d’investir dans nos infrastructures
de transport et de communication. Nous poursuivrons l’investissement massif
dans le ferroviaire dans les années qui viennent grâce aux réformes de 2018.
Nous continuerons de rouvrir les petites lignes. Nous continuerons d’aménager
en particulier aussi ces infrastructures pour permettre de relier les villes
moyennes aux métropoles.
> Nous irons au bout des engagements pour 2024 en terme
de déploiement d’Internet et de la fibre.
> Conformément à ce j’avais dit, nous avons créé plus de
2.000 maisons France Services et nous allons plus loin en remettant des
services de l’Etat dans des villes moyennes, dans des petites villes, parce que
le numérique doit être une opportunité.
> Nous allons faire deux choses essentielles pour nos
ruralités. Nous créerons, dans les cinq années qui viennent, deux cents postes
de gendarmerie dans nos campagnes. Pour lutter contre l’insécurité du
quotidien, nous nous en sommes donné les moyens et nous créerons des postes de
magistrat, de personnels de justice à hauteur de 8 500 postes pour
déployer et accélérer cette justice de proximité indispensable pour la sécurité
partout sur le territoire.
> Je rejette les discours politiques sur des France qu’on
voudrait opposer, qui seraient irréconciliables. La France des grandes
métropoles, où il y aurait toute la richesse, celle d’une ruralité qui serait
assignée à la défaite, et puis une France des quartiers populaires et des
villes. Et on nous demanderait de choisir, si j’entends les uns ou les autres.
Je vais vous le dire avec beaucoup de conviction, dans ce dernier jour de
campagne [présidentielle] : la France, c’est un bloc et elle est
faite de tout cela ! La France est un bloc dans son histoire, et elle
commence depuis des millénaires, elle passe par la révolution et l’essor d’une
République laïque et respectueuse. La France est un bloc, qui porte tous ses
territoires et qui doit savoir produire, avancer cette ambition et
redistribuer, rebâtir des équilibres comme nous avons su le faire et nous
devons le faire encore mieux. Et je refuse ces choix où il faudrait décider
d’aimer entre les quartiers populaires et la France rurale, décider de choisir
entre la métropole et la campagne, c’est faux ! Mais je veux continuer
avec vous et je regarde à la fois les changements qui sont à l’œuvre, et
parfois les craintes et les doutes qui peuvent nourrir les extrêmes, et je veux
qu’ensemble, nous puissions apporter une réponse, une série de réponses.
> Nous devons réussir un nouveau pacte avec nos
territoires, régions, départements, intercommunalités et communes sur le plan
de la transition écologique, et nous devons, à l’échelle de nos territoires,
penser une politique nationale et la décliner ensuite sur chaque territoire en
se donnant les objectifs et les investissements.
> Les paysans français sont en train de faire une grande
révolution. Celle de continuer à nourrir et produire en protégeant la
biodiversité et en émettant moins. Révolution qui passe par le biocontrôle, la
génomique, la robotique, le numérique, et donc nous devons les accompagner par
plus d’investissements, mais le faire à l’échelle des territoires, par une
stratégie territorialisée.
> Je sais combien, dans nos campagnes, le drame des
déserts médicaux est là. Il nourrit la colère, et aujourd’hui les extrêmes. Les
gens viennent me dire «Vous êtes là depuis cinq ans, il y a toujours des
déserts médicaux». Ingratitude des responsabilités. (…) Pendant des décennies,
nous avons collectivement nourri une erreur. Nous avons voulu faire des
économies sur la santé en considérant qu’en réduisant l’offre de santé, nous
allions diminuer les dépenses.
Dès 2018, on a pris des décisions fondamentales pour changer l’organisation de
nos hôpitaux et nos urgences avec ce qu’on a appelé le SAS [services d’accès
aux soins] et, surtout, pour mettre fin au numerus clausus. Simplement, il faut
dix ans pour former des médecins et donc, même en ayant ouvert ce numerus
clausus, et en continuant, j’ai une mauvaise nouvelle : les médecins
formés n’arriveront même pas pour le prochain quinquennat. C’est une réalité,
mais il faut préparer l’avenir pour nos enfants.
Nous avons fortement rouvert les formations pour les infirmières et aides
soignants. Là, les résultats vont arriver dans les prochains mois. Nous avons,
avec la crise Covid, parce que j’ai entendu des mobilisations, mis en place le
Ségur de la santé, un investissement inédit. Nous avons augmenté de
183 euros par an au minimum, pour 2 millions de professionnels à
l’hôpital et hors de l’hôpital, la rémunération : entre 180 francs et
plus de 400 euros. Ce n’est pas un cadeau, c’était un rattrapage. C’est le
minimum de ce que nous devions à tous, professionnels de santé.
>Il faut continuer l’investissement dans la santé afin de
changer les conditions de travail à l’hôpital et pour en même temps avoir
des stratégies au plus près du terrain pour éradiquer ces déserts médicaux par
le biais d’un grand plan développé dès les premiers mois du prochain
quinquennat. Cette stratégie permettra d’abord
d’embaucher sur le territoire, d’avoir une politique incitative pour attirer
les médecins généralistes et spécialistes, de permettre de payer des aides
médico-administratifs, ensuite de changer l’organisation en déléguant davantage
de tâches aux pharmaciens, aux infirmières, en créant une organisation qui
décloisonnera l’hôpital et la ville, en permettant d’embaucher sous le statut
de salarié beaucoup plus facilement des médecins.
> Il faut un grand service public de l’autonomie et que
l’Etat accompagne « les plus âgés qui veulent vieillir chez eux. Les
accompagner pour aider à rénover leur logement, pour pouvoir rester même quand
ils perdent un peu de mobilité, quand le déplacement est plus difficile. Il
réinvestir pour permettre d’avoir plus d’heures d’auxiliaires et d’aide à
domicile pour les aider. Nous allons réinvestir dans les Ehpad, créer des
postes d’infirmiers, d’infirmières, d’aides-soignantes et renforcer la
politique de contrôle nationale pour éradiquer les abus et lutter contre ce que
nous tous ensemble vécu, contre cette indignation que nous avons tous vécue.
> Mme Le Pen a un projet qui n’est pas un projet de
laïcité, elle a un projet d’extrême droite, qui est un projet de lutte contre
les religions. La réalité, c’est qu’on se focalise sur l’islam, mais elle a un
projet de lutte contre les religions. Parce que si elle interdit le foulard
dans l’espace public, le principe d’égalité dans la République fait qu’elle va
interdire la kippa, la croix, tous les signes religieux seront interdits dans
l’espace public. La laïcité n’est pas une loi d’effacement des religions, moi
je défends cette vie en commun.
> La semaine prochaine sera une semaine de transition. Il
y a aussi une phase normale de transition, quel que soit le résultat, et la
gestion des affaires courantes. Et il est important d’ailleurs que dans un
contexte de guerre, de tensions très fortes sur le pouvoir d’achat, qu’il
puisse y avoir une gestion des affaires courantes très active parce qu’il y a
peut-être des mesures d’urgence qui seront à prendre dans les prochains jours.
Il faut qu’il y ait de la continuité.
> Les moments d’élections servent à trancher les
désaccords. Comme on dit souvent, au deuxième tour, on élimine ou on confirme
son choix. C’est la vie démocratique. Je pense que c’est ce qui permet de
canaliser. Moi, je ne rentre pas dans une justification permanente de la
colère, sinon, ça veut dire qu’on met fin à la démocratie et que même le vote
ne la purge pas.
> L’extrême droite tout particulièrement, son carburant
est le malheur et donc elle ne se nourrit que des colères, du ressentiment,
d’une société de haine, de fracture, où l’on désigne à la vindicte. Qui ?
Les musulmans et les immigrés. Quand ça va bien, on ne le fait pas. Donc c’est
quand on a des problèmes et des colères, qu’il y a une manière de les
transformer, qui est la haine de l’autre, et c’est ce que fait l’extrême droite.
> La formidable opération de transformisme qu’a fait
l’extrême droite ces derniers mois et ces dernières années, c’est de faire
croire qu’elle serait le parti du peuple.
> Marine Le Pen est la candidate d’un clan, elle est l’héritière
d’une aventure familiale et c’est la huitième fois que les Le Pen sont devant
les Français pour une campagne présidentielle. Ce n’est pas tellement la nature
du peuple.