Voici une sélection, ce 20 avril 2022, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> En visioconférence avec nos partenaires, nous
avons confirmé notre unité et notre détermination à agir pour dissuader la
Russie de poursuivre le conflit. Nous continuerons d'intensifier notre aide
financière, militaire et humanitaire en soutien aux Ukrainiennes et aux
Ukrainiens.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> Il y a des différences fondamentales entre Emmanuel Macron et Marine
Le Pen pour la vie quotidienne des Français. Si Marine Le Pen est en tête
dimanche, moi je dis et j’explique qu’il y aura des conséquences pour notre vie
quotidienne, pour l’économie, pour la souveraineté de la France.
Un des exemples que je mets en tête, c’est la sortie de l’Europe. Le programme
de Mme Le Pen est extrêmement difficile à suivre, extrêmement difficile,
ça change tous les jours. Je l’ai encore entendu hier par un représentant du RN.
On ne peut pas dire «je m’affranchis des traités européens, je veux diminuer la
contribution de la France à l’Union européenne». (…) Les conséquences seraient
pour notre vie quotidienne, pour nos agriculteurs, pour la compétitivité de
l’économie, pour l’emploi tout à fait dramatique.
> Evidemment, je suis de ceux qui espèrent fortement que
le président de la République, Emmanuel Macron, sera réélu dimanche, et c’est
notre sujet de mobilisation majeur cette semaine. Donc, après cette élection,
dans les jours qui suivent, comme le veut la tradition, je présenterai ma
démission et celle du gouvernement au président de la République. »
> [Avenir personnel] Tout dépend du sort des urnes
dimanche, a-t-il ajouté. Mais je vous dirais qu’en réalité, ce qui me préoccupe
aujourd’hui, c’est le deuxième tour des élections.
> [Réforme des retraites] Il a fait des adaptations
importantes sur la méthode. Il y a eu un premier tour, il y a eu des enseignements.
Vous ne pouvez pas en permanence dire que «le président de la République
n’écoute pas, c’est Jupiter qui décide tout seul dans son coin» (…) et puis
lorsqu’il écoute, lorsqu’il s’adapte sans renoncer à l’objectif dire «mais
alors, qu’est-ce qui se passe ?»
Changer le rythme d’une réforme, c’est écouter, ce n’est pas ce renier. Ce
n’est pas changer de pied comme on le fait en permanence sur le voile, sur les
éoliennes, sur l’économie comme le font Marine Le Pen et ses partisans ».
Qu’est-ce qui se passe si on ne fait rien sur les retraites ? Le déficit
va s’accroître 9 milliards en 2025, 12 milliards en 2027,
17 milliards en 2030. Ça veut dire quoi ? C’est pas un problème
d’équilibrer les comptes, c’est d’équilibrer nos retraites. Le niveau des
pensions va baisser. C’est exactement le contraire que veut Emmanuel
Macron : préserver les pensions des Français et même porter le minimum de
pension à 1 100 euros.
Donc, oui, il y a une place à la négociation. Oui, il est nécessaire qu’il y
ait une progressivité (…) mais il faut absolument que nous améliorions le sort
des retraités en sauvegardant notre régime.
On le voit bien, il y a une inquiétude, ces crises ont impacté, le confinement
a eu des effets qui ne sont pas simplement sanitaires mais qui sont aussi
psychologiques, donc moi, je comprends très bien les difficultés. »
> Marine Le Pen n’a jamais rien géré, jamais rien
gouverné. Nous avons géré ce magnifique pays qu’est la France. (…) Bien sûr que
nous prenons notre part [de la montée de l’extrême-droite], mais attention,
attention, le pire est toujours possible. Et Mme Le Pen, qui se présente
sous des atouts sympathiques de bonne mère de famille, la politique de Mme Le
Pen car les Le Pen restent Le Pen, serait dramatique pour notre pays.
> Le président de la République a annoncé qu’en cas de
réélection, dès le mois de juillet, les retraites, toutes, seraient
revalorisées de 4 % comme on va le faire, je le dis au passage, pour le
smic.
> Nous avons une haute fonction
publique et en particulier des diplomates de grande qualité : ils conserveront
un corps, un statut, une impartialité, un recrutement par concours... la
différence, c'est qu'il y faut plus de diversité et de transversalité.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Marine Le Pen propose de couper les ponts avec
l’Allemagne. C’est de la folie ! C’est le reniement de 50 ans d’histoire entre
nos deux pays. C’est une aberration complète en matière économique. Elle remet
en question un héritage et une part de l'identité nationale française.
> Ce que propose Marine Le Pen en
matière de relations internationales, c’est la fin de la souveraineté
française. C'est l’alliance avec Vladimir Poutine. C’est la sortie de l’OTAN.
C'est de renoncer à l’amitié entre la France et l’Allemagne.
> Nous avons toujours dit que nous voulions un embargo
sur le charbon -c'est fait- et un embargo sur le pétrole russe. Quand vous
voyez ce qui se passe dans le Donbass, plus que jamais, il est nécessaire
d'arrêter les importations de pétrole depuis la Russie.
> Je suis convaincu que la réalité de la situation en
Ukraine fera bouger les lignes. Si on est attachés comme nous à la liberté et à
la protection du peuple ukrainien, il faut aller au bout de son raisonnement et
ne pas financer la guerre.
> Quelle est la première source de devises depuis
plusieurs années pour le pouvoir de Vladimir Poutine ? Ça n'est pas le gaz,
c'est le pétrole. Arrêter l’importation de pétrole de Russie, c'est faire mal
au financement de la guerre en Ukraine.
> L'adoption de mesures sur le pétrole impose de
déboucler les contrats existants, de trouver des alternatives et d'éviter leur
contournement. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Il faudra au moins
plusieurs mois.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> C’est faux. [Contrairement à ce que dit Le Pen]
depuis mai 2017, on compte 610 000 chômeurs de moins (source : BIT). Est-ce
pour cacher le fait qu’elle ne propose rien dans son programme pour lutter
contre le chômage que LePen ment?
> Déjà 65 000 jeunes sans emploi
ni formation ont signé un CEJ depuis le 1er mars et bénéficient d’un accompagnement sur
mesure pour s’insérer professionnellement. Nous continuerons à nous battre pour
donner sa chance à chaque jeune !
> Sur le climat, ne pas tenir
compte des objectifs et du calendrier des accords de Paris comme le prose Mme
Le Pen, c'est sortir des accords de Paris.
> Investissement massif dans le
train et le vélo, rénovation de logements, développement des énergies
renouvelables... Nous avons baissé les émissions de gaz à effet de serre deux
fois plus vite qu'auparavant. Nous voulons maintenant aller plus vite avec la
planification écologique.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Je pense que l’extrême droite ramasse, si j’ose dire, un certain
nombre de gens qui ont peur, et que nous avons vécu une période particulière et
mortifère et que l’extrême droite se nourrit des peurs.
> Le Pen est le réceptacle des peurs. Mais ce n’est pas une adhésion à son
programme parce que, quand on le regarde, il est quand même extrêmement inquiétant.
> La réforme constitutionnelle que Le Pen propose est inapplicable.
C’est-à-dire que si demain elle est élue, elle dit «je vais mettre en œuvre une
réforme constitutionnelle» qu’elle ne peut pas mettre en œuvre. Pour une raison
simple, c’est qu’il faut l’assentiment de l’Assemblée nationale et du Sénat. Et
on entre dans une période de chaos. Donc, elle nous promet un référendum qui
n’est pas possible. Et certains constitutionnalistes ont dit de façon très claire:
«c’est un coup d’Etat constitutionnel».
> Pour Louis Aliot [FN/RN] le Conseil constitutionnel est
(sic) un organe technique. Et l'Etat de droit un détail?
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> Nous devons travailler un petit peu plus pour financer davantage de
dépenses sociales. La règle, ce sera 4 mois d'augmentation par an. En retour,
les pensions seront à 1100 euros minimum et seront toutes augmentées de 4 à
4,5% dès cet été.
> Demain, tous les Français
percevront leurs prestations sociales de manière automatique. Nous mettrons fin
à une injustice en supprimant le non recours permettant ainsi à des millions de
Français, de percevoir leurs droits.
> Quand nous investissons dans l’hôpital,
que nous augmentons massivement les salaires des personnels soignants et que
nous décidons d’en former plus, Madame Le Pen s’y oppose. Comment lui faire
confiance?
> La première personne venue voir Marine Le Pen pour lui
demander si elle aura le droit de porter le voile, elle lui a répondu : «pas
vous, pas les grands-mères». Le RN va donner mandat à des policiers de courir
derrière des femmes qui portent le voile? Avec des critères d'âge?C'est
absurde.
> La France a une histoire avec la Russie, mais elle n'a
pas d'histoire commune avec Monsieur Poutine. (…) Qu'est-ce qui peut bien lier
Madame Le Pen à Monsieur Poutine? C'est cette volonté de faire imploser l'Union
européenne. Je crois plutôt à cette Europe qui nous protège et nous défend.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> Le second tour est un référendum dont la
question est simple : dans quelle France veut-on se réveiller le 25 avril ?
Dans une France où on peut débattre, s'opposer, une République préservée dans
une Europe forte ? Ou dans une France affaiblie, repliée, divisée ?
> Le projet d’Emmanuel Macron veut réunir les
Français et préparer notre avenir, alors que celui de l’extrême-droite est
celui de la division et du repli.
> Le FN-RN n'a aucun respect pour
les valeurs du service public : la « préférence nationale », c’est
l’inverse de l'égalité républicaine. Le FN-RN n'a aucun respect pour les
fonctionnaires de terrain : le lepénisme municipal, c'est dialogue social
bâillonné et police de la pensée.
> Marine Le Pen n’a pas pour
objectif d’avoir un État plus fort, mais un État à sa botte, de récupérer les
hauts-fonctionnaires, rappelant les heures les plus sombres de notre Histoire. Son
programme ne servira pas l'influence de la France, il provoquera son
déclassement dans le monde.
> Le ministère Le Pen de la fraude
fiscale et sociale est l'habillage techno d'un projet xénophobe. La solidarité
à la source d'Emmanuel Macron est un vrai projet social : lutter contre le non-recours et
la fraude en versant directement les aides de 20M de Français.
> Deux fois dans leur carrière,
les diplomates devront aller faire une mobilité, mettre leurs compétences au
service d’un autre ministère et inversement la diplomatie pourra s’enrichir des
compétences d’autres ministères.
> Les larmes de crocodile de
Marine Le Pen sur une pseudo brutalité du Président à son égard m'étonnent de
la part de l'héritière de l'extrême-droite du coup de poing et des milices. Et
plus encore de celle qui veut aujourd'hui museler journalistes et magistrats.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
> Émotion et recueillement lors de la visite du
village martyr d’Oradour-sur-Glane. Hommage aux 643 victimes de la folie
meurtrière. Alors que l'Europe connaît à nouveau la guerre, ces vies arrachées
nous rappellent le prix inestimable de la paix. Et le prix des nationalismes.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> Dans cinq jours, nous devons faire barrage à
l'extrême droite et faire gagner un projet progressiste, de justice sociale et
européen. Nous devons ne rien lâcher pour battre l'extrême droite. Le 24 avril,
ne laissons pas passer l'extrême droite et son cortège de haines.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> Le Pen c’est le retour des délocalisations, la
reprise de la désindustrialisation, des destructions d’emploi, des pertes de
compétence et de savoir-faire, c’est la fin de notre souveraineté économique.
> Il ne faut pas considérer que
l'élection est jouée d'avance. Nous devons convaincre tous les Français. ne
nous trompons pas d'objectif, c'est l'avenir de notre pays, de nos valeurs et
de notre vision de la société qui sont en jeu.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
> Nous devons continuer de convaincre nos
entourages, porter ce projet de progrès social et de lutte contre les
inégalités, expliquer qui est Emmanuel Macron et pourquoi lui faire confiance pour 5 ans de plus. Le 24 avril
prochain, c’est un choix de société que nous allons faire.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
> «L’abstention n’est pas un choix, c’est un défaut.» (Robert Badinter).
En quelques mots l'essentiel est rappelé. Pour toujours, merci.
> Nous avons fait beaucoup pour l'environnement depuis le
début du quinquennat, mais il faut faire plus. Ce n'est pas un clin
d'œil aux écologistes, c'est un clin d'œil à tous ceux qui sont
intéressés par l'environnement. Pour le second tour d'une élection
présidentielle, vous ne pouvez pas rassembler sans intégrer dans votre
programme des choses intéressantes du programme des autres candidats. Ça fait
partie de la démocratie. L'environnement est un élément incontournable. Aujourd'hui,
cette transition de l'écologique et de la protection de l'environnement
s'impose à tous, c'est une question de survie.
> Il y a deux projets politiques radicalement différents
pour ce second tour. Il y a un projet qui parle d'avenir, qui s'attaque aux
difficultés de la société. Et un autre qui regarde dans le rétroviseur, qui
vise à ce que la France soit dans l'orbite de Vladimir Poutine plutôt que celle
des démocraties. Il suffit de regarder les amis, les accords, les financements
de Marine Le Pen.
> Le financement du programme d'Emmanuel Macron est
garanti. Il est financé à la fois par la croissance, qui est notre stratégie
depuis le début. On a plutôt montré qu'on savait la pousser, le bilan plaide
pour nous. Avant la crise Covid19 nous avions rétabli à la fois les comptes
publics et la croissance par une politique d'investissement, de compétitivité.
Le débat va se jouer sur les chiffres. Le programme d'Emmanuel Macron est
financé, celui de Marine Le Pen ne l'est pas.
> Je ne doute pas que chacun fera le bon choix. Plusieurs
candidats ont appelé à voter Emmanuel Macron. Je salue leur positon responsable
et raisonnable. J'espère qu'il sera plus explicite mais les élections
appartiennent aux électeurs.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Comment peut-on se dire la candidate de la
protection des femmes et de l'égalité lorsque l'on n'a pas voté à l'Assemblée
la loi contre le harcèlement de rue, contre les violences sexuelles et
sexistes, et au Parlement européen la résolution pour la parité salariale ?
> Pendant 5 ans, nous avons
beaucoup fait pour l'apprentissage, avec succès : le nombre d'apprentis a
triplé ! Pour les 5 ans à venir, nous allons redonner ses lettres de noblesse à
la formation professionnelle et ainsi, aux métiers manuels, d'artisanat et
d'industrie.
> Nos entreprises industrielles réalisent 75% des
exportations de la France. Leurs savoir-faire sont reconnus dans le monde
entier, elles ont besoin d'exporter : si l'on se coupe de l'Europe et que l'on
érige des frontières, on les condamne. Exemple : l'aéronautique et ses 300.000
emplois.
> Ce que nous demandent nos
entrepreneurs, nos PME familiales, ce n'est pas une nouvelle aide chaque jour,
mais un climat de confiance et un cadre économique qui leur permettent de
déployer pleinement leurs activités.
> Il faut répondre aux besoins de
compétences, des simplifications administratives des entreprises, continuer de
baisser les impôts de production, et aller au bout du plan France 2030.
> Les entreprises ont besoin de
l’Europe pour se développer, c’est un marché de 450 millions de personnes.
> Pourquoi les soutiens de la
candidate Le Pen contestent-ils avec autant de force son appartenance à
l'extrême droite ? Pourtant rien n’a changé, ni dans ses équipes, ni dans ses
alliés, ni dans son programme.
> La réalité du programme de Le
Pen
pour les retraites : si vous avez
commencé à travailler à 24 ans, vous pourrez prendre votre retraite à 62 ans...
mais avec une décôte! Pour le taux plein, il faudra aller jusqu'à 66 ans.
> La politique énergétique d’Emmanuel Macron:
- sobriété de la consommation,
- développement des renouvelables,
- renouveau du nucléaire.
- Moins de CO2 et une vraie indépendance énergétique
française.
> Le FN peut accuser l'Europe,
mais baisser la TVA n'empêche pas les prix de l'énergie d'exploser. Emmanuel Macron est sur tous les
fronts : chèque énergie, bouclier tarifaire, aide à la rénovation, au passage à
l'électrique, et objectif d'indépendance énergétique.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] On va
renforcer les sanctions dans les prochains jours, notamment -sans doute- sur
les produits énergétiques. Il a été décidé par les grands partenaires
internationaux d’accentuer les sanctions.
> C'est quoi, son projet européen
à Mme Le Pen ? C’est le copinage avec Poutine et la complicité avec Orban? (...) C’est ça la société de libertés et de progrès qu'elle
nous promet?
> Je voudrais vraiment qu'on passe
du rejet au projet. Je ne renonce pas à faire adhérer, je ne me contente pas de
dire «Votez contre Mme Le Pen».
> Je me bats pour cette élection,
pas simplement pour dire «Mme Le Pen c'est une héritière qui va casser la France
et l’Europe». Tout est négatif dans son projet.
> Ceux qui soutiennent Marine Le
Pen, défendent un projet d’extrême droite, qui est mieux emballé, mieux enrobé
mais qui garde les fondamentaux de l’extrême droite: la stigmatisation des
étrangers, la division du pays et le rejet de l’Europe.
> C'est très important, ce débat
[de l’entre-deux tours]: une partie des électeurs vont vouloir confirmer leur
choix, ou peut-être le faire.
> [Mélenchon veut être «élu» premier ministre] Jean Luc Mélenchon s’est présenté à la présidentielle. On
n’élit pas le Premier ministre, on élit les députés. Soyons sérieux, il y aura
des législatives mais elles ne remplaceront pas la présidentielle.
> [Décret réformant la haute
fonction publique] La seule chose que ça change, c'est plus de fluidité, de
mobilité dans les carrières des hauts fonctionnaires, en gardant les règles de
nomination et le concours.
> [Déficit et dette publique] Il
faudra sans doute réviser le pacte de stabilité et de croissance à l'échelle de
l'Union européenne. Il faut dégager des marges de manœuvre pour
l'investissement dans la transition écologique.
> [Embargo sur le gaz russe] Oui,
nous pensons que c'est une des options, mais ce n'est pas décidé. Le calendrier
n'a aucun rapport avec l'élection présidentielle.
Gabriel Attal
(porte-parole du gouvernement)
> Tous mobilisés pour convaincre nos concitoyens de voter pour défendre
la République, faire progresser les droits et les protections, agir pour le
climat ! Mobilisation face à l’extrême droite, déterminée à emmener notre pays
dans la voie du rejet et du repli.
> C’est très important que les
Français aillent voter parce que notre pays joue très gros.
> Le plein-emploi est atteignable
dans cinq ans.
> Je fais la différence entre préciser des réformes
qui sont proposées et leur calendrier et avoir une mesure dans son
programme qui est celle de Marine Le Pen d’interdire le voile dans l’espace
public..
> Mme Le Pen considère que la priorité pour nos
policiers, c’est d’aller pourchasser des femmes qui portent le voile pour les
verbaliser. Moi, je pense que les policiers sont plus utiles pour la sécurité
immédiate des Français pour aller traquer les délinquants, les trafiquants de
drogue et pour lutter contre l’insécurité dont sont victimes beaucoup de
Français.
> Marine Le Pen est endettée
auprès de la Russie
qui lui a fait un prêt. Si elle était élue nous serions les alliés de la
Russie.
> Marine Le Pen fait une campagne
en charentaise, Emmanuel Macron se déplace dans des villes où il n’a pas fait
ses meilleurs scores.
> Nous allons continuer à
prendre toutes les initiatives utiles pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Nous allons augmenter notre niveau de sanction, mais aussi poursuivre le
dialogue.
> La France va continuer à
apporter son aide humanitaire et militaire à l’Ukraine.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Mon grand-père vivait-il mieux que nous ?
Sortir de l'Europe serait un immense coup d'arrêt. Et veut-on revenir au taux
de chômage d'avant ?
> Nous Bretons sommes les
héritiers de la démocratie chrétienne et de la social-démocratie. Par
conséquent, nous cherchons toujours à voir comment on peut faire société
ensemble. Jean-Yves Le Drian puis Emmanuel Macron incarnent cette capacité à
faire de la politique en rassemblant des gens qui a priori ont des engagements
différents mais ont la volonté d’apporter des solutions. C’est notre tradition
de préférer les solutions aux imprécations.
> Il y a des valeurs irréconciliables comme le
sectarisme, l’exclusion, le racisme… Mais il n’y a pas de Français
irréconciliables. Quand il y a des idées différentes on s’affronte, et après,
on fait ensemble. C’est une force déterminante. Mais l’absence d’engagement des
uns et des autres sur un certain nombre d’évolutions nécessaires pour notre
pays, crée ce terreau de l’extrême droite. Il faut quand même reconnaître que
si Emmanuel Macron ne s’était pas présenté en 2017, l’extrême droite aurait pu
l’emporter. Et s’il ne se présentait pas en 2022, alors l’extrême droite
gagnerait, parce qu’il n’y a pas d’autre réponse construite et crédible.
>Il suffit de lire son programme militaire pour
comprendre [l’inquiétude que suscite Le Pen]. Elle annonce qu’elle sortira de
l’Otan et dénonce les coopérations structurantes avec l’Allemagne. Enfin, elle
prévoit une alliance stratégique avec la Russie. En fait, elle propose que la
France soit vassalisée à la Russie. Nous ne sommes pas d’accord ! Nous
proposons une indépendance de la France, englobée dans une souveraineté
européenne. Le général de Gaulle a été le premier à tendre la main au
chancelier Adenauer. Il faut s’en souvenir.
> Quand Stéphane Le Foll dit que le PS n’a pas travaillé
son projet ou que Bruno Retailleau adresse la même critique à l’égard des LR,
ils ont raison. Ces partis n’ont pas apporté l’offre politique qui aurait pu
créer le désir d’alternance. C’est cela qui fait que l’on se retrouve avec
l’offre d’Emmanuel Macron contre celle de Marine le Pen.
> Je suis toujours favorable à la déconcentration des
services de l’État. L’État efficace est celui qui ne répond pas de Paris mais
des préfectures et sous-préfectures. La réforme de l’État me paraît quelque
chose d’urgent. Mais je ne suis pas un départementaliste, ni un régionaliste et
ni un jacobin. Je suis un décentralisateur. Je m’interroge pour savoir comment
organiser l’action publique pour qu’elle soit efficace. C’est mon seul sujet.
Je n’ai pas d’engagement idéologique. La vie des Français dans leurs
territoires différents justifie que l’action publique soit adaptée à leurs
besoins. Si les Bretons décident de dire demain « il faut une seule assemblée
régionale pour englober tous les départements bretons », alors, allons-y ! Je
suis pour qu’il y ait un grand débat en Bretagne et que les gens s’organisent.
Pourquoi ne pas dire : l’État a collecté tant d’impôts, pour la région en
Bretagne cela correspond à tant et on vous le donne. Maintenant, répartissez
l’enveloppe. Je suis pour un système très simple !
> Lors du vote de la loi Macron en 2015, les socialistes
disaient qu’ils n’étaient d’accord sur rien mais voteraient la loi et les
centristes et quelques-uns de droite, que la loi était très bien mais qu’ils ne
la voteraient pas ! Nous atteignions là le paroxysme du stupide. Quand on
transforme la société, que l’on remet en cause des schémas que l’on pensait
acquis pour l’éternité, évidemment, on bouscule les choses.
N’oublions pas que le président vient de la gauche, ainsi que tous les
fondateurs d’En Marche. Concrètement, si on regarde les 60 engagements de
Hollande, qui les a mis en œuvre ? C’est nous ! Le reste à charge zéro du
dispositif santé ? C’est nous ! La fermeture de Fessenhein? C’est nous ! Le dédoublement
des classes en REP [Réseau d’éducation prioritaire]? C’est nous ! Le doublement
du budget de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour
accompagner la transformation des quartiers dans les villes ? C’est nous !
C’est ça la vérité.
> La sociale démocratie française vue par les socialistes
a consisté à dire qu’on allait taxer les riches et faire de l’action publique.
J’ai compris, en rejoignant Emmanuel Macron, que l’enjeu n’était pas de
corriger les inégalités une fois qu’elles ont prospéré mais d’essayer de les
éradiquer à la racine.
> Nous avons un modèle social que le monde entier nous
envie. La covid19 a mis en lumière des besoins, notamment dans les hôpitaux et
les Ehpad. Nous avons à gérer la question de la perte d’autonomie, de
l’aménagement des logements, de l’aide à domicile. Nous voulons aussi renforcer
l’aide sociale à l’enfance. Pour ceux qui ont droit à la prime d’activité, nous
voulons un versement à la source. Tout cela vise à renforcer notre système
social et nos solidarités collectives. Pour le financer, notre choix politique
est de travailler plus, pour produire plus de richesses. Et nous prenons en
compte la question de la pénibilité en introduisant la prévention santé dans
les entreprises. Par ailleurs, nous savons que quand on allonge la durée de
travail, on crée aussi de l’emploi pour les seniors.
> Nous ne disons pas « travailler plus pour gagner plus »
mais « travailler plus et plus longtemps pour partager plus ». Après le vote de
la loi, cela représentera 4 mois de plus chaque année, avec une clause de
revoyure en 2025.
> Mélenchon est un tribun qui exalte autant qu’il
s’exalte. Il est le seul qui incarne cette tradition où on ne cherche pas des
solutions, mais on s’exalte par le discours. C’est une nostalgie. On peut être
à la fois respectueux de son talent et scandalisé qu’il le mette au service
d’autant d’inanités. C’est dommage.
> Le climat général laisse penser que le monde d’avant
était mieux et que le monde de demain sera pire. On a des réactionnaires comme
Zemmour et Le Pen qui disent « revenons en arrière » et l’extrême gauche et
Mélenchon qui disent « demain sera pire ». Cela déséquilibre le rapport
émotionnel. Quand on est jeune, bien sûr, il est difficile d’avoir de
l’appétence pour le discours modéré de la raison. C’est normal.
> Il y a deux sujets sur lesquels les pouvoirs en place
perdent toujours : le pouvoir d’achat et la sécurité. Mais je revendique un peu
de rigueur intellectuelle : nous avons baissé l’impôt sur le revenu pour les
bas salaires, nous avons supprimé la taxe d’habitation, qui était une injustice
sociale majeure, nous avons augmenté la prime d’activité ; face à
l’augmentation des prix de l’énergie, nous avons mis en place un bouclier (14
milliards) qui est vital pour le consommateur. C’est un « quoi qu’il en coûte
social et populaire » que le candidat Macron a promis de maintenir. Par
ailleurs, l’inflation est moins forte en France qu’ailleurs. Et quand nous
disons que le Smic va augmenter à la prochaine indexation, entre 2,4 % et 2, 6
%, que nous allons indexer les retraites sur l’évolution des prix, ce sont de
vraies réponses qui se voient sur la feuille de paye. Et puis, nous allons
faire évoluer la loi de 1962 sur l’intéressement et la participation pour la
rendre obligatoire, y compris pour les petites entreprises, c’est un nouveau
partage de la valeur. J’ajoute enfin que nous avons créé 1,1 million d’emplois
nets. En Bretagne, nous sommes dans le plein-emploi. Je ne sais pas si ces
mesures sont de gauche ou de droite, mais j’en suis fier.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Débat de l’entre-deux-tours] C’est un débat crucial, dont l’enjeu,
pour moi, est qu’apparaissent clairement les conséquences des deux choix
possibles. L’élection d’Emmanuel Macron, c’est vouloir que se poursuive le
redressement du pays. Souvenez-vous, dans le débat il y a cinq ans, on ne
parlait que du chômage. Et aujourd’hui, de manière révélatrice, plus personne
n’en dit mot. Les engagements pris, auxquels personne ne croyait à l’époque,
ont été respectés. La France a créé plus d’emplois, à un rythme plus soutenu,
ces cinq dernières années qu’elle ne l’avait fait depuis plusieurs décennies.
De même, les engagements sur les minima sociaux, sur l’allocation adulte
handicapé, sur la volonté de rendre aux Français la taxe d’habitation.
Le choix d’Emmanuel Macron, ce serait aussi la poursuite de l’idée d’un pays
qui tient son rang dans le monde, qui est à la tête des nations libres face à
l’inimaginable agression dont Poutine s’est rendu coupable contre l’Ukraine
souveraine, avec tant de morts et tant de souffrances. Au fond, ce serait aussi
le choix, d’une certaine manière, de l’optimisme, d’une foi en l’avenir du
pays, qui passe par le respect de chacun et des libertés.
En face, Marine Le Pen a décidé d’aller sur une ligne politique inacceptable
pour notre pays, elle le proclame elle-même, celle de Trump, celle de Poutine.
Le choix de Le Pen, ce serait le choix d’un pays qui multiplierait des
affrontements internes, ce serait le retour d’un certain nombre d’obsessions,
on le voit avec ce qu’elle dit sur les femmes qui portent le foulard dans la
rue par exemple. Ce serait aussi une économie qui se fermerait.
Mais surtout, cet alignement sur Poutine. Il y a 10 jours, elle disait encore
qu’on devait sortir du commandement de l’OTAN et que Poutine devait être notre
allié. Comment entendre au 2nd tour de la présidentielle des projets de cet
ordre ? Jamais dans l’Histoire un second tour n’aura proposé deux visions si
radicalement opposées.
> À ce stade, les deux candidats peuvent gagner. Tout
peut se produire, par définition. On a déjà vu des peuples faire des choix
qu’avec le regard de l’historien on trouve insensés. Mais ça peut arriver.
Quant au front républicain, je ne crois pas au front, mais je crois aux
républicains. Je crois à ces consciences citoyennes, civiques qui affirment
qu’on peut être d’un avis différent à un moment, mais qu’il ne faut pas jouer
avec l’essentiel, avec le risque suprême.
Imaginez ce que serait l’image de la France dans le monde si un tel choix était
fait. Cela aurait des conséquences très pratiques. Alors que nous entrons dans
une période où l’inflation menace, les taux d’intérêt augmenteraient
immédiatement, parce que le risque serait analysé comme plus grave. Les
investissements cesseraient parce qu’on ne saurait plus où va la France. Donc les
emplois ne seraient pas créés.
Il y aurait aussi des conséquences d’isolement national alors que la menace
d’une attaque en Europe est brûlante. Et la France quitterait ce camp-là ?
Quitterait le camp qui aide les Ukrainiens pour se ranger dans celui des
complices de Poutine ? Non, il ne faut pas.
> [Parrainage de Bayrou à Le Pen] Je suis le défenseur de
la démocratie. Imaginez ce que serait un pays dans lequel une candidate en
situation d’être qualifiée pour le 2e tour serait interdite de se présenter. Je
suis cohérent. Je défends la démocratie car c’est le seul moyen de réduire la
violence dans la société. C’est la phase qu’on prête à Voltaire : « je déteste
vos idées mais je me ferais tuer pour que vous puissiez les défendre ».
> Je ne suis pas un commentateur politique, donc je ne
commente pas, je me bats. Quant à ce qu’il devrait faire, en réalité il est en
train de le faire : montrer, au contraire de toutes les accusations, qu’il ne
se met pas du tout sous cloche, à l’abri, qu’il ne profite pas de la situation
internationale. Il va directement au contact des Français, comme on l’a vu à
Pau avec le face aux lecteurs que vos journaux ont organisé. Jamais il n’a
esquivé, et même il s’expose beaucoup, aux critiques les plus acerbes, les plus
virulentes qu’une campagne peut générer.
Il avance, sans oublier son rôle, sa vocation en tant que président, qui est de
réconcilier son pays, en s’attachant, en premier lieu, à ceux qui se sentent
rejetés, étrangers ou extérieurs aux institutions. Il est courageux : on peut
au moins s’accorder sur ce point.
> La mère de toutes les réformes, pour moi, c’est
l’Éducation nationale. Notre pays, comme d’autres, a un problème de
transmission, de sécurisation des fondamentaux. J’ai lu récemment que les
professeurs de mathématiques étaient stupéfaits par le niveau des jeunes
Ukrainiens qui arrivent. Ils disent qu’ils ont un an d’avance sur nos élèves.
Ça ne m’étonne pas.
Une étude du ministère montre que le niveau des élèves aujourd’hui est un an
inférieur à celui de la fin des années 90, quand j’ai quitté le ministère de
l’Éducation. On a une œuvre de reconstruction à mener. Elle a été entreprise,
avec le dédoublement des classes par exemple, mais il y a encore un immense
chantier à conduire.
> L’idée de parti unique ne m’a jamais convaincu.
Aujourd’hui, il y a deux impératifs. Le premier : l’unité. Les gens qui sont
engagés, dans ce moment où les nuages noirs s’amoncellent à l’horizon, doivent
travailler pour le bien commun au lieu de s’occuper de leur intérêt personnel.
Personnellement, j’ai toujours œuvré en ce sens. Second impératif : il faut
respecter le pluralisme. Faire croire que tout le monde pense la même chose
serait voué à l’accident, à l’échec.
Il est légitime qu’il y ait une droite, et même plusieurs, il est légitime
qu’il y ait un centre, et je le veux le plus uni possible, et il est légitime
et souhaitable qu’il y ait des gens de gauche, républicains, qui se
reconnaissent en tant que tels. Si la majorité est large, tant mieux, mais elle
ne doit pas effacer les sensibilités du pays. C’est dans cet alliage entre
unité et pluralisme que réside l’équilibre que nous devons trouver.
> Je ne sais pas ce que veut faire Nicolas Sarkozy. Pour
l’instant, il ne l’a pas dit. Seulement qu’il trouverait bien que ses amis
participent à l’œuvre commune. Je ne vis pas avec l’obsession des rancunes
passées. Nicolas Sarkozy et moi avons eu des affrontements mais j’en ai eu avec
d’autres. Et je n’ai aucune difficulté à parler, à réfléchir et à agir avec des
gens qui ne sont pas de mon opinion. L’intérêt général impose qu’on dépasse
tout cela.
> [Bayrou indispensable] Franchement, si vous considérez
le sens de l'engagement, il n'y a aucun doute pour moi que la réponse est oui. Ce
n'est pas d'être indispensable, on n'est jamais indispensable. Comme l’on dit,
les cimetières sont remplis de gens indispensables. Non, c’est de faire se
réaliser quelque chose qui était une recherche, peut-être un rêve dont
personnes ne croyaient qu'il était possible.
Nous, oui, nous étions une petite poignée qui m'a suivi et qui a cru avec moi à
cette utopie pour eux, mais qui était en réalité un diagnostic absolument
juste. Nous avions vu très tôt que les deux tours jumelles autour desquelles
s'organisait la vie politique française, le PS d'un côté et LR de l'autre,
étaient vidées de l'intérieur.
> Quand vous n'avez plus rien à croire, comme parti
politique vous ne pouvez pas exister. Un parti politique, c'est un ensemble,
une organisation, une amitié, cela compte énormément, qui croit quelque chose
en commun et, le jour où ces deux mastodontes [PS et LR] qui avaient tous les
deux des talons d’Achille, ont cessé de croire, et de croire ensemble, je
savais, moi, que leur destin était scellé.
> Au début, Emmanuel Macron, quand il est arrivé, j'ai vu
cela d'un œil un peu suspicieux, on avait construit une aventure politique, je
dis souvent on avait planté la vigne, préparé le sol, défriché, tailler la
vigne, laisser grandir la vigne et voilà que quelqu'un que vous ne connaissez
pas, un jeune aventurier semblait-il, arrive et va vendanger votre vigne. Mais
je me suis dit, et pour des raisons qui étaient extrêmement précises que je
vais vous rappeler en une phrase, que ce n'était pas le plus important le fait
de se retrouver à devoir tendre la main et, au fond, que cette aventure soit
portée à son terme par quelqu'un d'autre. Pour une raison précise, comme vous
vous souvenez, j'avais été assez près du deuxième tour en 2007, très près même
et, simplement, on a failli gagner parce que Michel Rocard a failli basculer et
nous rejoindre, et puis il ne l'a pas fait. (…) J'ai [rejoint Macron] pour être
ce cohérent avec ma vie, car, quand on donne sa vie à quelque chose, on doit
considérer que l'idéal pour lequel on se bat est plus important que l'avantage
personnel ou que la satisfaction personnelle ou qu'enfin quoi ce soit de
personnel.
> [Lors du débat, Emmanuel Maccron doit montrer] le
caractère crucial du choix entre les deux projets, entre les deux
personnalités, le caractère, excusez-moi, vital, vital, du choix que la France
doit faire. Ce choix-là, il est probablement le plus brûlant que jamais un
deuxième tour d'élection présidentielle n'ait offert.
Jamais dans l'histoire, on ne s'est trouvé aussi près, et de manière aussi
éclatante [d’une victoire de l’extrême-droite], car maintenant on voit.
Hélas, le drame ukrainien fait que l'on voit très bien les menaces qui pèsent
sur l'Europe, on voit très bien ce que Poutine porte et on n'oublie pas que
Madame Le Pen, tout le temps, a dit : « Ma politique, c’est Trump et
Poutine ».
> Emmanuel Macron a tout de même fait beaucoup de choses
sur ce sujet. Les écolos, comme vous dites, c'est un courant d'opinion,
l'écologie c'est un grand problème pour le monde, pour beaucoup de consciences.
Le choix qui a été fait sur l'énergie, de produire de l'électricité sans
émettre de carbone, ce n'est pas un choix pour les écolos, d'ailleurs je ne
suis pas sûr que cela les aurait attirés. (…)
On a besoin de prendre la mesure de cette question dont les scientifiques
disent et répètent qu'elle est absolument essentielle. L'humanité a besoin de
réduire ses émissions de gaz à effet de serre et singulièrement de gaz
carbonique. C'est un devoir d'humain. (…)
La relance du projet électronucléaire de la France, c'est la réponse et en même
temps les renouvelables. Vous ne pouvez pas développer le renouvelable, qui est
par nature une énergie intermittente - il n'y a pas toujours du vent, il n'y a
pas toujours du soleil - si vous n'avez pas à côté une source d'énergie stable
que l'on appelle pilotable. Vous pouvez en ajouter ou en enlever. La seule
source d'énergie pilotable qui n'émette pas de gaz à effets de serre, c'est le
nucléaire et c'est pourquoi le nucléaire va se développer dans tous les pays du
monde dans les années qui viennent, de manière à peu à peu près immanquable,
et, de surcroît, c'est un secteur dans lequel nous avons une capacité, une
technicité.
C'est un atout pour la France. Alors, au moins, considérons que ce n'est pas
par opportunité qu'il traite ce genre de sujet.
> [Majorité futureIl faut deux choses, il faut de
l'unité, il faut que l'on travaille ensemble il faut que l'on se respecte, il
faut que l'on puisse même avoir un sourire les uns à l'égard des autres, comme
il l'a fait. Il faut que l'on parle ensemble, mais il faut accepter ou protéger
la diversité parce que je ne crois pas qu'un seul bloc, un seul groupe central
opposé aux deux extrêmes, ce soit quelque chose de sain.
> Vous voyez la société française aujourd'hui ? Elle
est explosée en préférences différentes, en mouvements différents, en blocs
différents, en philosophies différentes et opposées entre elles. On a connu les
gilets jaunes, c'était une manifestation incroyable. Pour moi, la fracture la
plus importante c'est la fracture entre la base de notre pyramide sociale et le
prétendu sommet où sont les politiques, où vous êtes, les médias, et tant
d'autres ; maintenant il y a aussi les scientifiques et les médecins. Tout
le monde est dans le même bain. Moi, ce qui m'intéresse, c'est ceux qui sont en
bas. Comment peut-on faire pour réparer, pour cicatriser ? Il faut
respecter les sensibilités différentes et garantir que chacune peut être
représentée. Nos institutions sont rejetées parce qu'elles sont coupées de ces
sensibilités-là et de l'expression des Français. Il faut donc le refaire et,
aujourd'hui, je ne connais personne qui soit contre ce grand mouvement. Le seul
mouvement politique qui était contre, c'était LR, mais je vous assure,
comprenez-moi sans que j'aille plus loin, qu'aujourd'hui ils signeraient
volontiers pour que l'on ait fait cela au moment où il s'y opposaient.
> [Proportionnelle] J'avais adressé il y a plus d'un an
une lettre que j'avais faite co-signer par quasiment tous les responsables de
tous les mouvements politiques de l'extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon à
l'extrême-droite et à toutes les sensibilités du centre et aux écologistes, et
même vous vous en souvenez, des socialistes majeurs comme François Rebsamen et
même des LR majeurs, comme Gérard Longuet. Ils avaient tous signé
ce mouvement-là. À l'époque, on n'en a pas suffisamment tenu compte, on
n'est pas allé au bout de cet appel, mais aujourd'hui comment vous voulez faire
autrement ? Et donc ce qu’a annoncé le Président de la République, c'est
très simple c'est une grande réflexion trans partisane, on va pouvoir traiter
cette question et une autre et, après, soit les assemblées tranchent, soit le
peuple tranche et, pour ma part, j'ai toujours pensé, à tort ou à raison, que
c'était une question qui ne serait définitivement et justement tranchée que par
le choix des Français.
> Si l’on prend aujourd'hui le périmètre de la majorité
comme elle est, vous voyez bien que cela va du centre-gauche au centre-droit
assez à droite, on peut avoir une organisation qui soit une organisation
souple, unitaire mais souple - j'ai été secrétaire général de l'UDF et
président de l'UDF dans ma vie donc j'ai une petite expérience de tout cela. Je
sais que cela peut marcher si l'on est déterminé à ne pas se servir de cette
organisation pour des avantages personnels, pour préparer des avantages
personnels, pour éviter les guerres de clans et si j'ai mon mot à dire sur
cette histoire, on ne sait jamais, je prendrai toutes les précautions
nécessaires pour que l'on accepte la diversité des sensibilités et que l'on
écarte les guerres de clans.
> Dans une élection présidentielle jusqu'à la dernière
minute, les choses peuvent basculer parce que c'est comme cela, au moment
dramatique où le peuple choisit son destin on ne sait jamais ce qui peut se
produire.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> Nous n’avons pas attendu la candidate d’extrême
droite pour agir sur le pouvoir d’achat. Le bouclier tarifaire c’est 25
milliards d’euros, c’est déjà bien davantage que ce que propose Marine Le Pen.
> La mesure proposée par le
Rassemblement National est terrible : retirer toutes les aides sociales à tous
les étrangers présents en France, quelque soit leur situation. C’est un projet
xénophobe.
> Si le RN accédait au pouvoir, nous
serions le premier pays, la première démocratie à supprimer le voile dans
l'espace public. Vous confondez islam et islamisme.
> La mesure phare du programme de
Marine Le Pen, de baisse de TVA, ne s'appliquera même pas en 2022 ! Dans cet
entre-deux-tours, la vérité des projets est faite.
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Peut-on être plus insincère que Le Pen? De l’annexion de la Crimée à une partie du Donbass elle est
depuis 2014 le principal soutien de la politique brutale et expansionniste de
la Russie en Ukraine.
La faire gagner, c’est faire gagner Poutine.
● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> La planification écologique sur laquelle nous
devons travailler doit reposer sur deux piliers : une planification énergétique
et une planification territoriale.
> La question des retraites ne
doit plus être le totem de l'âge de départ, mais une vraie politique sociale :
formation, emploi des seniors, transmission des compétences...
> Sur l'éducation, la santé, les
Institutions, la protection sociale... nous devons être capables de dialoguer,
en faisant les meilleurs choix pour préserver l'avenir du pays.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le devoir civique, personne ne devrait compter
sur les autres pour l’accomplir à sa place. Être citoyen, c’est un droit
chèrement acquis. Qui ne s’use que si on ne s’en sert pas.
> On nous parle de nouvelle
position du RN sur l’Ukraine. Mais le RN salue « la bataille pour la
libération du Donbass » par l’armée russe. Ce qui ne change pas, c’est
bien le RN, une troupe de marionnettes de Vladimir Poutine.
> Il y a quelques années, Le
Pen pensait aussi qu’il y avait plus de liberté de la
presse en Russie qu’en France. Avec des modèles pareils, qui peut avoir envie
de la voir gouverner ?
> Au-delà du cynisme, au-delà de
l’abject. Massacre de Boutcha : Poutine récompense les soldats mis en
cause par Kiev.