vendredi 11 mars 2022

Vues du Centre. Il faut absolument un ministère de l’enfant

Par Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.

Un des manques flagrants de la présidence d’Emmanuel Macron, c’est l’absence d’un ministère de l’Enfant.

Le pâle secrétariat d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles à la tête duquel se trouve le transparent Adrien Taquet n’a été qu’un triste appendice d’une politique qui n’a pas été à la hauteur des immenses défis qui concernent l’enfant et l’enfance en ce 21e siècle.

Et encore, a-t-il été rajouté à la va-vite puisqu’aucune structure n’avait été prévue dans le premier gouvernement formé par Emmanuel Macron en 2017.

Et pour comprendre son peu de pouvoirs, dans l’ordre des membres du gouvernement, le secrétaire d’Etat est en dernière position!

Prétendre que l’enfant n’a pas besoin d’un ministère qui lui soit dédié spécifiquement et d’une vision ambitieuse à son service, c’est refuser de voir la réalité en face.

Bien sûr, des mesures ont été prises au coup par coup – souvent salutaires parfois controversées – mais aucun plan d’ensemble concernant l’enfance n’a vu le jour alors même que prendre celle-ci comme une globalité est nécessaire à qui veut une société véritablement humaniste que défend et promeut le Centre et le Centrisme.

Comme l’écrivent les trente associations et collectifs engagés sur les droits de l’enfant en France et à l’international et regroupés sous une même bannière:

«Un tel ministère donnerait enfin une importance et une visibilité à l’enfance, ainsi qu’une capacité d’action à la hauteur de l’enjeu. En effet, il faciliterait l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en faveur des enfants et des jeunes qui soient transversales et intégrées.»

Croire que les enfants sont rois et vivent une existence sans problème, qu’ils ne sont pas agressés ou violés voire assassinés, que les questions de pauvreté ne les touchent pas, empêchant réellement nombre d’entre eux de concourir à la méritocratie ou tout simplement de vivre une vie décente, c’est se cacher les yeux et être dans le déni.

Après la présidentielle, quel que soit le ou la prochain(e) président(e) de la république, il ou elle doit nommer un ministre de l’Enfant.

Et, comme le demande les associations précitées, voici quels devraient être les attributions de son administration:
«- avoir une compétence de coordination interministérielle sur les sujets liés à l’enfance, pour pouvoir réellement appréhender cette transversalité des politiques publiques de l’enfance;
- disposer du poids politique et des moyens humains et financiers pour ce faire et avoir un lien direct avec les administrations qui travaillent sur les sujets liés à l’enfance;
- travailler en lien étroit avec les autres assemblées à savoir l’Assemblée nationale, le Sénat et le CESE où serait mise en place dans chacune de ces structures, une délégation aux droits de l’enfant;
- assurer une harmonisation de l’action publique sur l’ensemble des territoires et porter un plan de rattrapage pour les territoires ultramarins.»

Et ses tâches seraient nombreuses et indispensables afin d’assurer le bien-être et la sécurité des enfants.

La première: «bâtir une stratégie globale et cohérente de l’enfance puis la mettre en œuvre».

C’est pourquoi cet oubli de ces cinq dernières années n’est plus acceptable et ne doit plus être accepté.

Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella

 

Présidentielle 2022. Sondage BVA – Macron en progression à 30%, 13 points devant Le Pen / Zemmour et Mélenchon devant Pécresse

Selon la 9e vague du sondage présidentiel de l’Institut BVA pour RTL et Orange, Emmanuel Macron obtient au premier tour 30% (+1) des intentions de vote.

Il devance Marine Le Pen (17% / +1) de 13 points.

On trouve ensuite Eric Zemmour (13% / =) qui devance Jean-Luc Mélenchon en hausse à 12,5% (+1).

Valérie Pécresse (12% / -1) est en cinquième position.

Au second tour, Emmanuel Macron l’emporte devant Marine Le Pen (59%-41% / -1), devant Eric Zemmour (66% contre 34% / +1), devant Jean-Luc Mélenchon (66% contre 34% / nouveau) et devant Valérie Pécresse (64% contre 36% / +3).

► Scores des personnalités testées:
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 5% (+0,5)
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 1% (+1)
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 3% (-0,5):
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche radicale): 12,5% (+1)
:- Anne Hidalgo (PS, gauche socialiste): 2,5% (+0,5)
- Yannick Jadot (EELV, écologie de gauche): 5,5% (=)
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et axe central): 30% (+1)
- Valérie Pécresse (LR, droite): 12% (-1)
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 1,5% (-0,5)
- Jean-Lassalle (Résiste, populisme de droite): 1,5% (-0,5)
- Eric Zemmour (Reconquête, extrême-droite): 13% (=)
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 17% (+1)

(Sondage réalisé par internet les 8 et 9 mars 2022 auprès d’un échantillon de 1500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur entre 1,4 et 3,3 points selon l’institut)

 

 

Présidentielle 2022. Sondage quotidien Ifop – Macron 13,5 points devant Le Pen qui baisse / Zemmour passe devant Pécresse

Selon la vague du 11 mars du sondage présidentiel quotidien de l’Institut Ifop pour LCI, Sud radio et Paris Match, Emmanuel Macron obtient au premier tour 31% (=) des intentions de vote et précède Marine Le Pen, encore en baisse (17,5% / -0,5), de 13,5 points.

En troisième position on trouve Eric Zemmour (12,5% / +0,5) qui précède Valérie Pécresse (12% / -0,5) qui devance Jean-Luc Mélenchon(10,5% / =).

Au second tour, Emmanuel Macron remporte son duel face à Marine Le Pen (57,5%-42,5% / =), face à Eric Zemmour (65%-35% / -1), face à Valérie Pécresse (62,5%-37,5% / +0,5) et face à Jean-Luc Mélenchon (66%-34% / =).

► Scores des personnalités testées:
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 0,5% (=)
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 0,5% (=)
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 4,5% (+0,5)
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche radicale): 10,5% (=)
- Anne Hidalgo (PS, gauche): 2% (=)
- Yannick Jadot (EELV, gauche écologique): 6% (=)
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central): 31% (=)
- Valérie Pécresse (LR, droite): 12% (-0,5)
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 1% (=)
- Jean Lassalle (Résiste, droite populiste démagogue): 2% (=)
- Eric Zemmour (Reconquête, extrême-droite): 12,5% (+0,5)
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 17,5% (-0,5)

Nota: L’Ifop réalise également un sondage plus ou moins hebdomadaire pour Le Figaro et… LCI sur l’élection présidentielle qui fait doublon avec ce sondage quotidien.
Pour cette raison nous avons décidé de ne pas publier ses résultats qui ne donnent aucune information en plus ou complémentaire mais qui sont accessibles sur le site de l’institut et des médias précités.
Bien évidemment, nous observons les résultats de cette enquête hebdomadaire réalisée sur deux jours et en cas de différences notables avec les vagues correspondantes de ce baromètre, nous publierions celles-ci ce qui, par ailleurs remettrait en cause le sérieux du travail de l’institut.

(Sondage quotidien réalisé par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / La vague du jour est cumulée avec celles des deux jours précédents / Méthode des quotas / Marge entre 1,4 et 3,1 points)

 

 

Présidentielle 2022. Sondage quotidien Opinionway – Macron augmente son avance sur Le Pen / Le trio Pécresse-Zemmour-Mélenchon à égalité

Selon la vague du 11 mars du «baromètre» présidentiel quotidien de l’Institut Opinionway pour Les Echos et Radio classique, Emmanuel Macron obtient au premier tour 30% (=) des intentions de vote et devance Marine Le Pen (17%/ -1) de 13 points.

En troisième position on trouve Valérie Pécresse (12% / =). Eric Zemmour (12% / +1) et Jean-Luc Mélenchon 12% (+1).

Yannick Jadot (6% /+1) augmente son avance sur Fabien Roussel (3% / -1) qui est rattrapé par Anne Hidalgo (3% / =).

Au second tour, le président centriste l’emporte face à Marine Le Pen 59%-41% (=), soit 18 points d’avance, seule hypothèse testée au vu des écarts entre la deuxième et ses poursuivants selon l’institut.

Concernant les candidats du Top5, Stabilité pour Macron et Pécresse, baisse pour Le Pen et hausse pour Zemmour et Mélenchon.

► Scores des personnalités testées:
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 0% (-1)
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 1% (=)
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 3%:(-1)
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche radicale): 12% (+1)
- Anne Hidalgo (PS, gauche): 3% (=)
- Yannick Jadot (EELV, gauche écologiste): 6% (+1)
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central):30% (=)
- Valérie Pécresse (LR, droite): 12% (=)
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 2% (=)
- Jean Lassalle (Résiste, populiste nationaliste): 2% (=)
- Eric Zemmour (extrême-droite): 12% (+1)
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 17% (-1)

Nota: Opinionway réalise depuis le 20 janvier un sondage hebdomadaire pour Cnews sur l’élection présidentielle qui fait doublon avec ce sondage quotidien.
Pour cette raison nous avons décidé de ne pas publier ses résultats qui ne donnent aucune information en plus ou complémentaire mais qui sont accessibles sur le site de l’institut et de la chaine d’information en continu.
Bien évidemment, nous observons les résultats de cette enquête hebdomadaire réalisée sur deux jours et en cas de différences notables avec les vagues correspondantes de ce baromètre, nous publierions celles-ci ce qui, par ailleurs remettrait en cause le sérieux du travail de l’institut.

(Sondage quotidien réalisé par internet auprès d’un échantillon de 1500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus dont 500 d’entre eux sont interrogés quotidiennement / Méthode des quotas / Marge d’erreur entre 1,3 et 2,6 points selon l’institut)

 

 

Propos centristes. France – Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Avenir de l’Europe / Campagne présidentielle / Réponses à la crise énergétique / Accueil des réfugiés ukrainiens / Retraite à 65 ans…

Voici une sélection, ce 11 mars 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> L'Europe doit changer. En termes de défense, d'énergie, d'agriculture, de santé, de technologie, nous, Européens, devons prendre des décisions historiques pour notre souveraineté, pour notre avenir. Voilà l'objet de ce sommet à Versailles. Soyons à la hauteur, soyons unis.

> La guerre revient en Europe mais il y a plus que de velléités, des plans résilus pour changer les équilibres profonds à l’Est de l’Europe et dans le Caucase. Et ce sont ces plans qu’il nous faut contrecarrer. (…) Les prochaines semaines et les prochains doivent aussi être consacrés à clarifier  d’un point de vue géopolitique la vision de notre partenariat oriental. (…) L’Union européenne est aujourd’hui face à un défi géopolitique qui est de savoir comment penser ce qui était jusqu’ici sa politique de voisinage pour rebâtir de nouveaux équilibres. Ce défi, dans les semaines qui viennent, nous auront à le régler en Européens. Car l’Union européenne doit devenir cette puissance de stabilité sur le continent. Stabilité là où certains pouvoirs autoritaires  décident le révisionnisme historique, décident les rêves d’empire et de revenir sur les frontières qui avaient été établies. Mais puissance aussi parce que la volonté de stabilité n’existe pas si on décide de regarder les autres faire. ce sont deux révolutions que l’Europe a à faire pour elle-même. C’est le moment que nous sommes en train de vivre. C’est ce que nous sommes en train de vivre en Ukraine et que nous ne voulons plus vivre. Tout cela implique pour notre Europe des choix profonds.

> J’ai été comme nous l’avons tous été par ce bombardement en plein centre-ville d’ue maternité. Des femmes, des enfants ont été à nouveau tués. (…) C’est depuis le début de cette guerre qu’à plusieurs reprises des drames humanitaires de ce type ont eu lieu. Et des armes profondément létales sans discernement sont utilisées en plein centre-ville. La France condamne avec fermeté ce qui est un acte de guerre indigne et amoral. (…) Nous considérons déjà que cette guerre est immorale et injuste masi c’est un acte de guerre dont l’objectif manifeste est de tuer des civils, des femmes et des enfants en particulier. (…) Dans le cadre des Nations unies avec toutes les juridictions compétentes, toutes les procédures devront être conduites pour que la clarté soit faite sur ces actes. (…) Les conséquences de cette guerre illégale menée en Ukraine devront être tirées.

> Notre priorité : protéger nos concitoyens et nos entreprises face à la montée des prix du gaz. Au-delà des mesures nationales comme le gel des prix en France, nous devons trouver, en Européens, des mécanismes pérennes pour réduire puis supprimer notre dépendance au gaz russe.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Intervention à l’occasion du colloque organisé par Mémorial / Paris]
Alors que le régime de Vladimir Poutine s’enfonce chaque jour un peu plus sur le chemin d’une guerre injustifiable contre l’Ukraine et s’enfonce dans une répression massive contre la société civile russe, je tenais à être des vôtres pour réaffirmer le soutien de la France à Mémorial qui, depuis plus de trente ans, cela a été rappelé tout à l’heure, représente tout ce que cette double dérive vient brutalement nier. Mémorial dont l’avenir est aujourd’hui très gravement menacé en Russie.
Je tiens donc à remercier chaleureusement Nicolas Werth et Alain Blum qui, au nom de l’association Mémorial France, m’ont invité à m’exprimer devant vous, à l’issue d’une après-midi de discussions dont nous venons d’entendre la fécondité et combien elle aura été utile. Elle montre à quel point la parole des historiennes et des historiens doit compter aujourd’hui.
Car, pour nous orienter dans le moment saturé d’historicité dans lequel nous nous retrouvons tous plongés, nous avons besoin de vous – de vos savoirs, de votre regard etde votre vigilance.
Ce moment, c’est, d’abord, un moment où chacun sent revenir, au cœur même de notre continent, les échos les plus douloureux du siècle passé.
L’agression militaire que Vladimir Poutine, au mépris du droit international, a fait le choix irresponsable de lancer contre l’Ukraine marque le retour en Europe, après des années de paix et plusieurs décennies de stabilité, le retour de la guerre au sens le plus strict et le plus canonique du terme : une offensive militaire de très grande ampleur, lancée par un Etat contre un autre Etat, dans le but d’envahir son territoire et, par la force, de lui imposer sa volonté.
Les colonnes de blindés sur les routes, les villes assiégées, l’exode des réfugiés sous les bombardements : ces images – et tant d’autres, qui ne cessent désormais de nous hanter – ravivent les souvenirs de toutes les heures sombres du XXe siècle.
Bien sûr, comparaison n’est pas raison. Mais, nous avons tous pensé à 1914, à 1939, à 1956, à 1968, à 1992, le siège de Sarajevo, à 1999, la guerre du Kosovo et à chacune des années terribles de cette longue tragédie européenne. D’autant que l’Ukraine fut au centre de ce que l’un de vos confrères a appelé les « terres de sang » de notre continent.
Le moment que nous vivons est aussi, très objectivement, un moment de régression historique.
Parce qu’il viole les principes cardinaux du droit international et de l’ordre de sécurité européen, le choix de Vladimir Poutine met brutalement en cause plus de sept décennies d’efforts collectifs, menés avec l’URSS puis avec la Russie, pour nous arracher à l’horreur de la Seconde guerre mondiale et bâtir un monde et une Europe plus sûrs et plus stables, grâce à la régulation des rapports de forces, à l’encadrement de la compétition de puissance au moyen du droit, des engagements réciproques des Etats et du dialogue diplomatique.
Mais nous en sommes tous conscients : ce qui vient de se produire est le sinistre aboutissement d’un long travail de sape et de déconstruction. Mais force est de reconnaître aussi qu’un palier nouveau vient d’être franchi, au prix d’un saut qualitatif dans la transgression qui constitue assurément en ce moment un point de bascule.
Ce point de bascule nous précipite dans une nouvelle ère. En ce sens aussi, nous vivons un moment historique : un moment où la trame de notre présent se déchire, où la figure d’un certain monde s’éclipse irrémédiablement, où – plus encore que d’ordinaire – notre avenir dépend des choix que nous saurons faire.
Les bouleversements et la recomposition des dernières années ont progressivement défini une nouvelle donne de la puissance, dont les dynamiques de brutalisation – brutalisation de la vie internationale, brutalisation de l’espace informationnel et brutalisation de la rivalité des modèles jouent à plein dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Mais cette guerre n’en est pas moins un événement, au sens le plus fort de ce mot. Elle peut s’analyser à partir de tendances existantes que je viens d’énumérer, mais c’est au regard des conséquences qu’elle risque d’emporter qu’elle prend tout son sens.
C’est pourquoi les Européens et leurs alliés n’ont pas hésité à prendre aussi des décisions de rupture.
Décisions de rupture, d’abord, face à l’urgence.
C’est le sens du soutien que nous apportons au gouvernement ukrainien et à sa résistance, qui tient bon.
C’est le sens des sanctions massives que nous avons adoptées contre l’économie russe pour rendre le coût de la guerre insupportable. Elles seront renforcées.
Et c’est le sens de notre mobilisation humanitaire et de notre mobilisation pour accueillir les réfugiés d’Ukraine.
Décisions de rupture, aussi pour nous, pour tirer les conséquences à long terme de ce qui se passe actuellement.
C’est tout l’objet du sommet consacré à l’avenir de notre modèle européen et de notre souveraineté européenne qui se tient aujourd’hui et demain, à Versailles, autour du Président de la République et de ses homologues des 27.
Et c’est ce que nous continuerons à faire tout au long des semaines et des mois à venir. La France qui assume, ce semestre, la présidence du Conseil de l’Union européenne a une responsabilité particulière à cet égard, que nous entendons assumer pleinement.
Les échos du XXe siècle européen, le choc d’une régression majeure dans la vie internationale, l’expérience d’une bascule vers le vif de l’histoire : ces différents niveaux d’historicité, dont je disais que le moment actuel était comme saturé, se télescopent, s’entremêlent et s’interpénètrent. Au risque de la confusion.
Il est encore un autre niveau d’historicité, non moins crucial, inscrit au cœur du moment présent. C’est que la guerre engagée par la Russie contre l’Ukraine est, très ouvertement, la manifestation d’un révisionnisme à main armée.
Le discours prononcé par Vladimir Poutine, le 21 février dernier, pour apporter un semblant de justification à sa décision de reconnaître l’indépendance des deux républiques fantoches du Donbass, le discours qui a donc ouvert la voie au lancement d’une offensive militaire de grande ampleur contre l’Ukraine a pris la forme d’un propos largement centré sur le passé de l’Ukraine et de la Russie, du même acabit que l’essai publié l’été dernier par le même Vladimir Poutine au sujet de ce qu’il considère être – je cite sa formule – « l’unité historique des Russes et des Ukrainiens ». Formule évidemment problématique, puisqu’elle pose comme un fait ce que la pseudo-démonstration qu’elle introduit est censée montrer.
Nombre d’historiens ont immédiatement contesté la validité des arguments biaisés, sophistiqués et parfois même mensongers avancés par Vladimir Poutine dans ces deux textes de référence. Ce n’est pas mon rôle de revenir là-dessus.
Ce que je veux dire, en revanche, en tant que responsable politique d’un pays où des voix s’élèvent également parfois pour tenter de réécrire l’histoire, c’est que la théorisation du révisionnisme historique a servi à justifier, sert à justifier, la mise en œuvre d’un révisionnisme géopolitique. Et que ce double révisionnisme aboutit aujourd’hui à la négation, par des actes de guerre, de l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues, la négation de la souveraineté de l’Ukraine et, in fine, en droit même la négation de la nation ukrainienne à exister.
Une même violence s’exprime dans le discours qui présente l’Ukraine comme le produit d’une série de prétendues erreurs historiques et dans le déploiement des moyens militaires pour corriger ces erreurs – expression que j’emploie, bien sûr, avec tous les guillemets et toute la distance qui s’imposent.
C’est une violence à l’endroit de la nation ukrainienne, qui montre pourtant, par sa résistance, sa détermination, sa volonté à s’imposer comme sujet de sa propre histoire.
C’est une violence à l’égard des faits – et pas seulement à l’égard des faits historiques.
Marc Bloch disait que « l’incompréhension du présent naît fatalement de l’ignorance du passé ».
C’est vrai. Mais, aujourd’hui, nous voyons se nouer une autre spirale de la fausseté, quand la distorsion du passé se prolonge en falsification du présent. Tant il est clair, et malheureusement avéré, que les manipulations de l’histoire et les manipulations de l’information se répondent et se renforcent mutuellement.
Cela est particulièrement frappant, et révoltant, dans l’instrumentalisation et le dévoiement qui sont faits, par les autorités russes, des notions de dénazification et de génocide. Cela a été évoqué dans le propos introductif.
Au mépris des faits, donc.
Parce que ni le Président Zelensky, ne serait-ce que pour des raisons personnelles évidentes, ni les forces politiques choisies démocratiquement par le peuple ukrainien pour gouverner le pays ne sont des nazis, des néo-nazis ou des admirateurs du Troisième Reich. Comme chacun peut d’ailleurs le constater à leurs discours et à leurs actes.
Au mépris des faits aussi parce que l’idée que les populations russophones d’Ukraine seraient victimes d’un génocide n’a pas la moindre consistance, pas le moindre fondement et ne saurait, être étayée par aucune espèce de preuve.
L’instrumentalisation et le dévoiement des notions de dénazification et de génocide se font donc aussi au mépris des expériences historiques terribles auxquelles elles renvoient.
C’est pourquoi la violence du révisionnisme de Vladimir Poutine est aussi une violence qui touche aux mémoires de la Seconde guerre mondiale, dans ce qu’elles ont de plus sensible.
Je pense aux mémoires ukrainiennes et donc européennes.
Je pense, dans leur diversité, à nos propres mémoires européennes.
Mais aussi aux mémoires russes, auxquelles ce travestissement honteux du passé et du présent fait injure.
Que Vladimir Poutine lance, contre l’Ukraine, une guerre placée sous le signe d’un mésusage caractérisé de l’histoire ne vous a toutefois sans doute pas surpris, vous qui partagez l’engagement et le combat de Mémorial. A vrai dire, moi non plus.
Car, comme vous, je constate que l’histoire et la mémoire sont, depuis plusieurs années, au confluent de la dérive politique et de la dérive géopolitique de ce régime.
Au cœur de la fuite en avant autoritaire qui, en Russie même, met à bas, un à un, tous les principes de l’Etat de droit et porte atteinte, une à une, à toutes les libertés publiques, il y a, en effet, une politique de consolidation d’un récit historique national officiel centré sur l’avènement d’un Etat fort à travers les siècles, qui se double d’une politique de harcèlement et de répression systématique de tous les « producteurs d’histoire » susceptibles de porter atteinte à l’univocité de ce récit. Harcèlement très bien documenté et analysé, dans ses différents aspects, par le rapport de la FIDH qu’a cosigné l’un d’entre vous : Ilya Nuzov, que je salue et que je remercie pour ce travail très précieux.
Dérive politique et dérive géopolitique parce que, au cœur de la course à la puissance de la Russie sur la scène européenne et internationale, qui s’est traduite, depuis 2008, par une montée en gamme progressive dans la violence et la déstabilisation, on voit jouer une propagande fondée sur la dimension impériale de ce même récit historique, qui sert à justifier les pires violences. Comme si, là particulièrement, la guerre n’était que la continuation de l’histoire par d’autres moyens.
C’est pourquoi la répression contre Mémorial s’est intensifiée en 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée et commencé à déstabiliser le Donbass. Et c’est pourquoi Mémorial est aujourd’hui plus menacé que jamais.
A la fin du mois de décembre, alors que des troupes se préparaient à marcher vers les frontières de l’Ukraine, la justice russe ordonnait, sous des motifs fallacieux et qui ne trompent personne, la mise en liquidation judiciaire des deux branches de Mémorial : les ONG Mémorial International et le Centre des droits humains « Mémorial ».
Quelques jours après le début de l’offensive contre l’Ukraine, ce verdict était confirmé.
Vendredi dernier, dans un contexte de durcissement de la pression des autorités sur la société civile, les bureaux moscovites du Centre des droits humains « Mémorial » faisaient l’objet d’une perquisition.
Ce jour-là – vous le savez sans doute – le Président de la République a pu s’entretenir avec Alexandre Tcherkassov, qu’il avait eu l’occasion de rencontrer, je m’en souviens bien, en marge d’un voyage officiel à Saint Pétersbourg, en 2018. Il l’a assuré du soutien de la France.
C’est aussi le message que je suis venu ici porter devant vous.
Je veux redire devant vous tous – et en particulier devant vous cher Nikita Petrov, chère Natalia Morozova –l’indignation et la préoccupation de la France face à cette répression inacceptable qui vise à réduire Mémorial au silence.
Réduire Mémorial au silence ne serait pas seulement s’en prendre au passé de la Russie. Mais aussi à son avenir.
Je le rappelle, en pensant à cette page de Soljenitsyne qui dit, sans équivoque, pourquoi le silence, face aux atrocités, est un poison pour des générations entières.
Permettez-moi de vous en citer quelques lignes : « Nous devons condamner publiquement l’idée même que des hommes puissent exercer pareille violence sur d’autres hommes. En taisant le vice, en l’enfouissant dans notre corps pour qu’il ne ressorte pas à l’extérieur, nous le s e m o n s, et dans l’avenir il ne donnera que mille fois plus de pousses. En nous abstenant de châtier et même de blâmer les scélérats, nous ne faisons pas que protéger leur vieillesse dérisoire, nous descellons en même temps sous les pas des nouvelles générations toutes les dalles sur lesquelles repose le sens de la justice. »
Je veux aussi redire que, comme nos partenaires de l’Union européenne, nous appelons à la libération de Iouri Dmitriev, historien, on l’a cité tout à l’heure, spécialiste des charniers de la période stalinienne, défenseur des droits de l’Homme et dirigeant local de l’organisation Mémorial, dont la peine de prison a été alourdie, en décembre dernier, de 15 ans de colonie pénitentiaire.
Je veux redire notre solidarité avec l’ensemble des membres des différentes branches de Mémorial.
Depuis trois décennies, en prenant de plus en plus de risques au fil des ans, ils se battent pour faire vivre, en Russie, une histoire documentée du passé de la Russie, à commencer par la période du stalinisme, au nom d’une exigence de vérité qui est, tout à la fois, scientifique, sociale et éthique.
A partir d’archives, de témoignages et de recherches académiques, ils ont accompli un travail historique remarquable qui a contribué de manière décisive à la connaissance des crimes de masse du XXe siècle, ainsi qu’à la réhabilitation des millions de victimes des répressions et à la préservation de leur mémoire.
C’est une œuvre historique et mémorielle qui est tout à la fois une œuvre de vérité et une œuvre de justice, prolongées par un travail inlassable de défense des droits humains en Russie, comme sur les théâtres de guerre où la Russie s’est engagée – de la Tchétchénie à la Syrie, en passant, bien sûr, par l’Ukraine, dès 2014. Travail dont l’importance, aujourd’hui, ne peut que nous sembler évidente, alors que nous voyons se profiler à Marioupol ou Kharkiv des sièges comparables à ceux de Grozny et d’Alep dans leur effroyable violence et dans leur logique de terreur.
Et je veux dire, enfin, que la France, avec ses partenaires européens, soutiendra Mémorial pour la sauvegarde des archives collectées.
Il est, en effet, inenvisageable que le fruit de trente années de recherches se perde.
Il est en effet inenvisageable que l’héritage d’Andreï Sakharov disparaisse.
Il est inenvisageable que la flamme de Mémorial s’éteigne, la flamme de cette petite bougie qui – pour nous tous – est devenue le symbole de son combat.
Car nous avons tous besoin de la lumière qu’elle jette sur le passé et sur le présent.
Oui, nous en avons tous besoin. C’est – je l’ai entendu – ce que vous avez voulu souligner en insistant ici, aujourd’hui sur la « portée universelle », et singulièrement européenne, de l’apport de Mémorial à l’histoire du stalinisme.
Pour cette raison, le motif qui sert de prétexte au harcèlement judiciaire de Mémorial et de tant d’autres organisations qui défendent la liberté d’expression et les droits humains en Russie, à savoir son statut supposé d’« agent de l’étranger », n’est pas seulement une triste ruse de la raison répressive et calomniatrice.
Ce n’est pas seulement le comble du cynisme, venant d’une puissance qui a fait de l’ingérence dans l’espace public et les processus électoraux des démocraties l’une de ses spécialités.
C’est aussi l’expression d’une profonde mécompréhension de la valeur des travaux de Mémorial, et des raisons pour lesquelles un pays comme la France les soutient.
Ce que sous-entend, assez lourdement, la notion d’ « agent de l’étranger », c’est que Mémorial agirait contre les intérêts de la Russie, pour le compte d’autres puissances. Alors qu’en réalité, c’est tout l’inverse.
Mémorial donne à la société russe des instruments décisifs pour regarder en face sa propre histoire.
Et, ce faisant, Mémorial donne à nos sociétés des instruments décisifs pour comprendre le passé de l’Europe.
Car ni l’histoire de la « Grande guerre patriotique » ni l’histoire du stalinisme n’appartiennent à la seule Russie, encore moins à son seul Président. Ce sont, à tout le moins, également des chaînons de notre propre histoire européenne.
Voilà pourquoi je tenais aussi, à saluer l’effort commun de l’ensemble des Mémorials européens, aujourd’hui réunis, pour poursuivre l’action de Memorial.
Cet effort, il passe par la France, par l’Italie – cher Niccolò Pianciola –, ou encore par la République tchèque – cher Štěpán Černoušek –. Comme par bien d’autres pays de notre Union. Et tous les Européens ont lieu de s’en féliciter.
Car, en même temps qu’un signe de solidarité avec les organisations persécutées en Russie, il s’agit aussi d’une réponse à l’un de nos plus grands défis européens : le défi de la construction d’une historiographie et d’une mémoire européennes partagées qui fassent droit à l’irréductible diversité de nos histoires nationales et à l’irréductible pluralité des mémoires européennes.
Chacun, ici, sait que ce travail indispensable – qui engage la capacité de notre Europe à affirmer parallèlement sa souveraineté, son modèle et son statut de puissance sur la scène internationale – achoppe principalement sur la difficulté que nous rencontrons encore trop souvent à faire dialoguer nos expériences, parfois radicalement différentes, de la fin de la Seconde guerre mondiale, qui n’a pas rendu la liberté à l’ensemble de notre continent. L’histoire et la mémoire du passé soviétique constituent assurément l’une des clefs de cette difficulté. C’est pourquoi elles sont non seulement l’affaire du peuple russe, mais aussi l’affaire de tous les Européens.
En faisant connaître les travaux de Mémorial dans vos pays respectifs et dans des rencontres comme celle-ci, je crois donc que vous jouez un rôle important dans la constitution de cette historiographie et de cette mémoire européennes plurielles. Et nous sommes très fiers de vous accompagner, je pense au campus Condorcet en particulier, à travers l’ensemble de notre réseau culturel et de notre réseau scolaire en Europe,=
Je veux enfin, en rendant à nouveau hommage aux membres russes de Mémorial, rappeler très clairement que nous sommes aux côtés de tous les Russes qui – en osant manifester ou en osant parler publiquement – refusent la guerre de Vladimir Poutine.
Nous sommes conscients des risques auxquels ils s’exposent.
Nous savons la violence de la répression qu’ils subissent.
Et nous respectons leur courage.
Si nous prenons aujourd’hui, hier, aujourd’hui, demain, des mesures drastiques pour isoler la Russie sur la scène internationale et faire pression sur son économie et ses élites afin d’obtenir, pour démarrer, un cessez-le-feu en Ukraine, nous n’entendons nullement rompre les liens intellectuels, académiques ou culturels qui nous unissent à la société civile russe et à ses forces de progrès.
Ce sera sans doute malheureusement de plus en plus difficile, mais nous ferons tout pour préserver ces liens. Jusqu’à ce que nous puissions pleinement nous retrouver.
Alors que la Russie se ferme, je tenais à ce que cela fût dit ici
Et j’espère que ce dernier message sera entendu.

> Je me suis entretenu avec Dmytro Kuleba [ministre ukrainien des Affaires étrangères] pour lui réitérer tout notre appui et solidarité. La Russie doit accepter l’installation d’un cessez-le-feu complet.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
> L’Europe et les Etats-Unis travaillent ensemble pour faire face à la crise énergétique que nous vivons. Nous partageons la même volonté de réduire la dépendance mondiale aux énergies fossiles russes et d’accélérer fortement la transition énergétique.

> Réunion extraordinaire des ministres de l’énergie du G7 avec notre homologue ukrainien. Sécurité des installations nucléaires, réduction de la dépendance aux fossiles russes, volatilité des prix : le G7 mène une action solidaire et coordonnée pour être efficace face à la crise.

> La haute mer fournit à l’humanité des bénéfices écologiques, économiques et scientifiques inestimables. Nous avons besoin d’un traité international pour protéger la biodiversité dans ces zones qui constituent 95% des océans. C’est ce que je suis venue défendre à l’ONU.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> Scolariser les enfants réfugiés, actualiser les ressources, coordonner l’aide… Le ministère de l’Education suit par une cellule de crise la situation liée à l'Ukraine.

> Le Pass culture est désormais une réalité pour tous les jeunes de 15 à 18 ans.
Depuis janvier 2022, le
Pass culture est élargi aux collégiens et lycéens. Il se décline en une part collective et en une part individuelle pour que chaque jeune puisse vivre la culture à l’école ou en toute autonomie. 600 000 jeunes de 15 à 17 ans en bénéficient déjà!
Aussi, chaque jeune de 18 ans bénéficie d'une enveloppe de 300€. L’objectif : approfondir ou s’initier à une pratique artistique ou encore profiter des lieux culturels (cinémas, théâtres, musées...). Plus de 1 million de bénéficiaires depuis sa généralisation en mai 2021.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> [Discours lors de l’ouverture de la Conférence ministérielle « Renforcer l’autonomie énergétique européenne et réussir la transition écologique »]
(…) Vous voyez bien, dans les circonstances actuelles, à quel point cette rencontre est importante pour nous tous, et à quel point nous attendons les solutions et des propositions issues des travaux qui vont se dérouler et auxquels, nous attachons une importance majeure.
Après la crise Covid19, nous vivons une deuxième crise géopolitique majeure, la crise ukrainienne. Cette crise est d'abord, évidemment, un drame humain. Et je voudrais profiter de mon intervention pour vous dire à quel point tout le peuple français est derrière le peuple ukrainien, et soutient le peuple ukrainien face aux drames militaires, au drame humain qu'il vit tous les jours. Mais ce choc géopolitique provoque également un choc énergétique dont nous voyons les conséquences dans nos vies quotidiennes, et dont tous nos compatriotes voient les conséquences dans leur vie quotidienne.
Le prix du baril de pétrole atteint 130 dollars le baril. C'est une donnée très lointaine, mais ce qui est très proche, ce sont les prix du diesel et les prix de l'essence à la pompe, qui sont insupportables pour beaucoup de nos compatriotes. C'est le prix du gaz qui a décuplé au cours des derniers mois. Si bien que ce n'est pas exagéré que de dire que cette crise énergétique, ce choc énergétique de 2022, est comparable en intensité, en brutalité au choc pétrolier de 1973. Cette flambée des prix est accentuée en plus par la parité euro-dollar, et elle se traduit donc par ce prix de l'essence à la pompe très élevé pour nos compatriotes.
Vous savez que je suis élu du département de l'Eure, c'est un département où beaucoup de nos compatriotes prennent leur voiture pour aller travailler. Certains parce qu'ils habitent dans des communes rurales, d'autres parce qu'ils vont dans le centre de Paris pour travailler, qu'ils font donc 90 kilomètres aller, 90km retour chaque jour, pour se rendre sur leur lieu de travail, et qu'ils voient à chaque fois que les prix à la pompe sont pénalisants pour eux, ce sont des personnes indépendantes, des patrons du bâtiment, des patrons des travaux publics qui sont touchés.
Le président de la République nous a demandé de travailler à une aide appropriée. Nous apporterons une aide appropriée à tous ceux qui sont les premières victimes de cette flambée des prix du carburant. Nous en avons conscience. Nous suivons la situation au jour le jour, et je le dis autant, comme élu local du département de l'Eure que comme ministre de l'Economie et des Finances, nous voulons apporter une réponse à ceux de nos compatriotes qui sont les plus touchés par cette flambée des prix du carburant. Le président de la République a été extrêmement clair sur ce sujet lors de son premier déplacement à Poissy, lundi.
Il est aujourd’hui essentiel de définir ce que sera notre réponse à ce choc énergétique, et d'inscrire ces décisions immédiates, indispensables pour nos compatriotes dans une perspective de long terme.
Lorsque vous faites face à une crise systémique, il ne faut pas multiplier les réponses de court terme, sans se demander quelle est la solution de long terme, sinon on est sûr d'aller droit dans le décor. Il faut savoir quelle est l'issue de long terme, pour pouvoir définir les bonnes solutions de court terme. Je vous rappelle que c'est ce que nous avons fait face à la crise du Covid. Et qu'il faut savoir tirer les leçons des crises. Face à la crise du Covid en 2020, je le dis devant le directeur général du Trésor, qui était à l'époque mon directeur de cabinet, nous avons su prendre les bonnes décisions. Pourquoi ?
Parce que nous avions tiré les leçons de la crise financière et économique de 2008. En 2008, 2009, 2010, une crise financière et économique très brutale avait touché l’ensemble de la planète, notamment les pays européens, et nous avions pris la décision pour être compréhensibles à l’époque de rétablir le plus vite possible les finances publiques quitte à tuer la croissance. Nous avons tué la croissance, nous avons tué l’emploi et nous avons surtout aggravé la situation de la dette.
En 2020, nous avons voulu tirer les leçons de cette réponse qui n’avait pas fonctionné et nous avons opéré une véritable révolution mentale. La meilleure solution c’est celle qui a été retenue par le président de la République : protéger les salariés et de protéger des entreprises avec l'activité partielle, les Prêts Garantis par l'Etat et le Fonds de solidarité. Nous avons mis en place le « Quoi qu'il en coûte » et ça a marché. Après deux ans de crise, nous avions ici en France la croissance économique parmi les plus fortes de la zone euro, avec le niveau d'inflation parmi les plus faibles et le meilleur taux d'emploi depuis plusieurs décennies en France.
Vous voyez à quel point il est utile de tirer les leçons des crises passées pour apporter les bonnes réponses aux crises présentes. C'est ce que nous voulons faire face à cette crise énergétique.
Quand il y a eu le choc pétrolier de 1973, quelle a été la réponse des pays occidentaux ? Ils avaient engagé une politique budgétaire expansionniste et soutenu massivement la demande. Donc, j'entends parfaitement ceux qui me disent il faut refaire un deuxième « Quoi qu'il en coûte », mais je leur dis non, ce n'est pas la bonne réponse. Le « Quoi qu'il en coûte » était la bonne réponse à la crise du Covid. Ce ne serait pas la bonne réponse à la crise énergétique de 2022, parce que cela ne ferait qu'alimenter l'augmentation des prix et l'inflation dont souffrent tellement nos compatriotes. Cela reviendrait à jeter de l’essence sur un incendie et cela aggraverait un choc inflationniste qui est déjà, je le redis, extrêmement pénalisant pour nos compatriotes. En 1973, cette réponse a provoqué le choc inflationniste que vous connaissez, conduit les banques centrales à lutter contre ce choc inflationniste, à augmenter massivement les taux, ce qui avait tué la croissance. Cela porte un nom, « la stagflation ». C'est précisément ce que nous ne voulons pas revivre en 2022.
Nous ne devons pas refaire en 2022 les erreurs de 1973, comme nous n'avons pas refait en 2020 les erreurs de 2008. Nous devons être plus inventifs, plus volontaristes, plus créatifs. Nous devons inventer un autre modèle de réponse à cette crise énergétique. Et ce modèle, il tient en un seul mot, en une seule perspective de long terme. Elle a été définie par le président de la République, l’indépendance.
La bonne réponse au choc énergétique que nous connaissons aujourd'hui, c'est l'indépendance énergétique totale de la France et de l'Union européenne dans les 10 années qui viennent. Pour arriver à cette indépendance, qu’on ne va pas la bâtir tout de suite, évidemment, on ne va pas devenir indépendant du gaz russe comme ça en quelques semaines. Nous n’allons pas devenir indépendants du pétrole dans des délais qui se comptent en jours, mais pour parvenir à cet objectif stratégique de l'indépendance, il faut des étapes : la protection des entreprises, l'accompagnement des ménages et l'adaptation de notre modèle de consommation énergétique. Voilà aujourd'hui ce que je voulais vous proposer. Un objectif stratégique qui a été fixé par le président de la République : l'indépendance énergétique.
Ce sujet sera très largement débattu à un sommet majeur des chefs de gouvernements et d'États européens, qui doit se tenir demain et vendredi à Versailles.
Et pour parvenir à cet objectif, 3 étapes : la protection des entreprises qui sont les plus menacées par l'augmentation des prix du gaz et des prix du pétrole, l’accompagnement des ménages qui au jour le jour vivent la difficulté de l’augmentation des prix et l’adaptation de notre modèle de consommation énergétique. Voilà donc le programme que je voulais débattre avec vous aujourd’hui.
A partir de là, il faut que nous soyons capables de définir le calendrier de mise en œuvre de cette stratégie. Et c’est très important, pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis, d’avoir un calendrier qui soit le plus clair possible.
Il y a d’abord les réponses de court terme, les réponses immédiates. Celles qu’attendent nos compatriotes, celles qui sont indispensables au bon fonctionnement de l’économie. Il y en a deux. Diversifier les approvisionnements et protéger les ménages plus modestes, ceux qui ont les revenus les plus faibles, ceux qui ont le plus de difficultés au quotidien, contre l’augmentation des prix du gaz, de l’essence, et de l’électricité.
La diversification des approvisionnements énergétiques de l’Europe, notamment en gaz, est une urgence absolue. Elle doit passer par d’autres partenariats, avec d’autres pays. Elle doit reposer sur des infrastructures nouvelles. L’Allemagne qui ne possède pas par exemple de terminaux GNL, a annoncé investir 1,5 milliards d’euros dans de nouveaux terminaux GNL. C’est une excellente nouvelle. Il faut que nous nous puissions rendre les quatre terminaux GNL que nous possédons en France les plus opérationnels possibles pour que la dé-gazéification soit la plus rapide et la plus rentable possible pour nous tous. Il faut que nous accélérions le remplissage de nos stocks. Et que nous nous fixions, comme le président de la République a défendu à plusieurs reprises, un objectif de 85% de remplissage des stocks pour tous les pays européens en entrée de l’hiver. Cela doit être notre objectif, cela fait partie des points qui seront aussi débattus. Cette constitution des stocks est donc une priorité absolue, elle doit être engagée dès la fin du printemps.
La deuxième urgence, c’est la protection de nos compatriotes et l’accompagnement des acteurs de notre économie. Je vais déjà rappeler qu’aucun autre pays européen n’a fait autant que la France pour protéger les entreprises et protéger les ménages contre l’augmentation des prix de l’énergie. Nous avons anticipé, je le dis devant Jean-François Carenco avec qui nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet, avec Barbara Pompili et avec le reste du Gouvernement, cela fait des mois qu’à la demande du Premier ministre Jean Castex, depuis l’automne 2021, nous avons mis sur la table des réponses à cette crise énergétique. Aujourd’hui beaucoup de personnalités politiques multiplient les propositions, nous, nous avons pris les décisions les plus fortes de tous les pays européens. Et j’insiste là-dessus puisqu’il va maintenant être indispensable de bâtir la coordination européenne dans cette réponse à la flambée des prix de l’énergie. Car elle sera d’autant plus efficace cette réponse qu’elle sera coordonnée entre les pays européens.
Mais, je rappelle simplement ce qui a déjà été fait. L’indemnité inflation, dont bénéficient 38 millions de nos compatriotes pour près de 3,8 milliards d’euros de dépenses. Le chèque énergie que le Premier ministre a voulu augmenter, qui va arriver prochainement, en avril, chez les ménages qui sont concernés, 150 euros en moyenne. Je rappelle qu’au début du quinquennat c’était 3 millions de personnes qui l’ont touché, aujourd’hui c’est 5,8 millions. Donc nous avons augmenté le nombre de bénéficiaires et nous avons augmenté le montant moyen du chèque énergie. Nous avons mis en place un plafonnement des prix de l’électricité à 4%. Soyons clairs, si le Premier ministre n’avait pas pris cette décision au moment où je vous parle les Français seraient en train de régler une facture d’électricité de +40 %. Ils ne paient que 4 %. En raison des décisions prises par le Gouvernement. Et cette mesure de plafonnement à 4 % du prix de l’électricité, non seulement, elle concerne tous les ménages, mais elle concerne aussi 1,5 millions de petites moyennes, très petites entreprises, d’indépendants, de personnes qui n’auraient pas pu survivre sans cette mesure.
Troisième mesure que nous avons prise, c’est le gel des prix du gaz. C’est sans doute la mesure la plus massive. C’est aussi la mesure la plus coûteuse. Nous avons débattu ce gel du prix du gaz au Parlement en octobre dernier. A l’époque, nous avons inscrit un projet de loi de finance, 1,2 milliard d’euros pour compenser aux fournisseurs le manque à gagner de ce gel du prix du gaz. A l'heure où je vous parle et après la décision du président de la République d'étendre ce gel des prix du gaz de juin 2022 à la fin de l'année 2022.
Le coût de cette mesure sera au moins, je dis bien au moins de 10 milliards d'euros, parce que le prix du gaz, je le rappelle, a décuplé au cours des derniers mois. Quel autre pays consacre 10 milliards
d'euros pour protéger ses compatriotes contre l'augmentation des prix du gaz ? Aucun. Donc, nous faisons ce qui est nécessaire pour protéger les ménages comme les entreprises contre la flambée des prix de l'énergie. Cela représente un coût total pour l'année 2022 qui sera d’au moins 20 milliards d'euros. Il y a fort à parier que la facture sera plus élevée à la fin de l'année 2022.
Et par ailleurs, je le confirme, nous continuerons de protéger nos compatriotes les plus modestes. Nous continuerons de protéger ceux qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler. Nous continuerons à protéger les entreprises qui sont très exposées à la flambée des prix de l'électricité, les prix du gaz. Le Premier ministre a eu l'occasion d'en discuter longuement avec les partenaires sociaux, hier, mais je le redis. Aussi massif soit-il, ce soutien devra être ciblé. Ciblé sur les entreprises qui sont les plus exposées à l'augmentation des prix du gaz et de l'électricité, et à la concurrence internationale. Ciblé sur les ménages qui en ont le plus besoin immédiatement. Pourquoi ? Parce que soyons lucides, l'État ne pourra pas compenser à lui seul tout le choc énergétique que nous vivons. L'État ne peut pas être l'assureur, en dernier recours, de l'augmentation de tous les prix de l'énergie parce qu'il doit aussi être le premier investisseur dans la transition écologique et dans l'accompagnement des ménages.
L'État a besoin de moyens financiers pour investir dans les énergies renouvelables, pour investir dans les nouveaux réacteurs nucléaires, pour investir dans l'hydrogène et il a besoin de moyens financiers aussi pour protéger les entreprises les plus exposées et les ménages les plus exposés, ce qui exclut la possibilité de compenser intégralement les augmentations de prix de l'énergie pour tout le monde dans le pays à tout moment. Je veux simplement faire comprendre cela pour bien expliquer le sens des choix politiques que nous faisons. Évidemment, qu’il serait plus simple et plus facile de dire à nos compatriotes « Ne vous inquiétez pas, quelle que soit l'augmentation du prix du gaz, quelle que soit l'augmentation du prix, l'électricité, quelle que soit l'augmentation des prix d'essence, nous compenserons tout ». Mais dans ce cas-là, ce serait une décision irresponsable qui nous priverait de l'argent dont nous avons besoin, des moyens dont nous avons besoin pour investir vers notre indépendance et pour protéger ceux qui sont les plus fragiles. Cela, par ailleurs, entretiendrait notre dépendance aux énergies fossiles, alors même que nous voulons devenir indépendants. Dans le fond, les choix de politiques publiques aujourd'hui sont assez simples. Est-ce que nous entretenons la dépendance aux énergies fossiles ? Ou est-ce que nous bâtissons notre indépendance énergétique ?
Notre choix est de bâtir notre indépendance énergétique. C'est ce qui m'amène aux réponses de moyen terme. La première réponse de moyen terme, c’est évidemment l’adaptation de nos modes de vie pour économiser de l’énergie. Je redonne juste des chiffres pour qu’on comprenne chacun les enjeux, un degré de chauffage en moins, c’est 8 % de la consommation énergétique des logements et des bâtiments économisés en France. Donc, vous voyez que ça a immédiatement un impact important. Il faut donc que nous réfléchissions ensemble sur les meilleurs moyens de réduire notre consommation de gaz. Et là aussi, il ne s’agit pas d’imposer, il s’agit d’accompagner.
Investir dans l’isolation thermique des bâtiments, dans l’efficacité énergétique, dans le maintien de nos stocks, dans le développement de MaPrimeRénov, qui a remarquablement fonctionnée, et qui est un des grands succès à mettre à l'actif du Gouvernement et en particulier de Barbara Pompili. Tout cela, ce sont des solutions qui accompagnent les ménages plutôt que d'imposer les choses que les Français s'imposent déjà eux-mêmes en réalité.
Nous ne sommes pas là pour contraindre, nous sommes là pour accompagner et simplifier la vie de nos compatriotes. Remplacer des chaudières à gaz par des pompes à chaleur, aider à la rénovation des logements. Toutes ces mesures-là que nous avons commencées à développer, ce sont des mesures d'accompagnement qui aident nos compatriotes, qui n'imposent pas, mais qui leur facilitent la vie. C'est bien le rôle du Gouvernement face à cette crise, faciliter la vie de nos compatriotes, leur apporter des solutions pour qu'ils dépensent moins d'énergie et les aider à financer cette transition.
La deuxième réponse de moyen terme, elle est européenne, c'est la réforme du marché européen de l'énergie. C'est un combat que nous avons mené à tous les niveaux, celui du président de la République et du Premier ministre, de Barbara Pompili, de moi-même. Je persiste et je signe, un marché européen de l'énergie dans lequel le prix de l'électricité décarbonée reste dépendant du prix des énergies fossiles est absurde. Et cela doit changer. Et plus les prix du gaz s'envolent, plus cette réalité est perceptible par tout le monde. Et on ne peut pas demander aux Français d'investir massivement dans les énergies décarbonées, dans les énergies renouvelables, dans les énergies nucléaires et en même temps leur dire mais de toute façon, quelle que soit la situation, le prix de votre kilowattheure produit par l'électricité décarbonée sera fixé en fonction du prix du gaz, alors même que le prix du gaz flambe.
J'ai livré ce combat, nous avons tous livré ce combat, nous allons le gagner. Je suis persuadé que la Commission européenne proposera des ajustements de règles nécessaires, même temporaires, en ce sens. Il faut aller au bout de ce combat et pérenniser des règles qui permettent de fixer des coûts qui dépendent du coût moyen de production de l'énergie décarbonée et pas du prix des énergies fossiles et certainement pas du prix du gaz. L'actuel marché européen de l'énergie ne permet pas d'inciter les consommateurs à faire appel à l'électricité décarbonée dès lors que le prix de l'électricité décarbonée reste dépendant des prix de marché qui sont eux-mêmes dépendants des prix du gaz. Donc, ce fonctionnement est une double aberration une aberration économique et une aberration environnementale. C'est la raison pour laquelle nous continuerons à livrer ce combat et que nous nous réjouissons de voir que la Commission européenne, les décisions sur ce sujet sont en train de changer.
La France a été moteur sur plusieurs révolutions conceptuelles de la Commission européenne, sur les aides d'Etat, sur la question industrielle de la politique industrielle, sur la question de la mise en place d'une taxe carbone aux frontières. Nous aurons aussi, j'en suis persuadé, gain de cause sur ce sujet énergétique, comme nous l'avons eu sur d’autres.
Enfin, le dernier levier après les solutions de court terme, les solutions de moyen terme, c'est la préparation de l'avenir. Nous devons apporter une réponse systémique à un choc systémique. C'est ce qu'a fait le président de la République en présentant les orientations de la politique énergétique française, avec l'objectif de bâtir 6 nouveaux réacteurs nucléaires, d'en mettre 8 en option, de prolonger les réacteurs existants, de multiplier par 10 les capacités de production d'énergie solaire d'ici 2050 et de réaliser 50 parcs éoliens représentant 40 gigawatts d'ici 2050.
C'est en deuxième lieu la volonté aussi d'avoir accès à des technologies de rupture comme l'hydrogène. J'étais hier en Normandie.
Nous avons lancé la réalisation de la plus grande fabrique d'électrolyses d'hydrogène verts au monde, 200 gigawatts qui verront le jour d'ici quelques années grâce à l'engagement d'Air Liquide, l'engagement de la Commission européenne et 200 millions d'euros d'aides que va apporter l'État.
Cela suppose aussi de revenir sur ces solutions de long terme sur un certain nombre de dogmes et de faire preuve de transparence vis-à-vis de nos compatriotes. J'ai déjà indiqué que comme ministre des Finances, j'étais prêt à ce que nous fléchions l'intégralité des recettes fiscales sur les énergies fossiles vers le développement des énergies vertes. Et je pense que la seule chose qui peut rendre acceptable pour les Français ce qu'ils sont en train de payer aujourd'hui en termes de fiscalité sur les énergies fossiles, c'est leur donner la garantie absolue que chaque euro de recette ira vers le développement des énergies renouvelables, vers le développement des énergies décarbonées et vers la transition écologique.
Vous savez qu'il y a dans cette très belle et très noble maison un principe absolument intangible qui est la non affectation des recettes. Je suis prêt à faire cette exception et faire en sorte que chaque euro de recettes fiscales sur les énergies fossiles aille à la transition écologique de la manière la plus transparente possible pour que nos compatriotes voient bien que l'argent va à cette transition écologique, c'est-à-dire, et je reviens au début de mon propos, à notre indépendance énergétique qui est au cœur de la stratégie énergétique française.

> [Discours sur l’hydrogène / Port-Jérôme-sur-Seine] Nous sommes face à un tournant énergétique majeur. Mais la crise en Ukraine nous fait prendre conscience avec une acuité encore plus forte de l'importance de ce tournant énergétique. La crise ukrainienne, c'est un tournant géopolitique. C'est aussi un tournant énergétique.
Nous avons une stratégie énergétique. Elle a été définie par le président de la République. Elle est cohérente, elle est solide et a sans doute encore plus de pertinence aujourd'hui qu'elle ne l'avait il y a encore quelques mois. C'est une stratégie qui protège. C'est une stratégie qui accompagne. C'est une stratégie qui investit. Donc je veux dire à tous nos compatriotes, il ne s’agit pas tout d'un coup de céder à la panique ou à une inquiétude excessive sur les questions énergétiques. Il ne s’agit pas de se dire on a eu tout faux, il faudrait qu’on change tout et qu’on change totalement d'orientation. Non. Nous avons défini avec le président de la République, avec le Premier ministre, avec d'ailleurs l'ensemble des responsables politiques, une stratégie qui est la bonne.
Le défi aujourd'hui est d'accélérer le déploiement de cette stratégie énergétique avec un objectif stratégique et un seul, celui pour lequel la France se bat depuis des décennies, celui qui a toujours été au cœur de la stratégie industrielle française, celui que nous avons défendu contre vents et marées parfois contre certains de nos partenaires européens et qui, comme toute bonne stratégie, se résume en un seul mot, pas 10, pas 15, un seul : l’indépendance. Voilà, c'est le cœur de la stratégie énergétique française, et du général De Gaulle, en passant par le président de la République actuel, le fil rouge de la stratégie énergétique nationale, c'est l'indépendance, parce que nous avons compris depuis bien longtemps, que rien n’était plus dangereux que de dépendre des autres sur ce qui est essentiel à la vie quotidienne de nos compatriotes, ce qui est essentiel à nos déplacements, ce qui est essentiel au chauffage de nos maisons, ce qui est essentiel au fonctionnement de nos usines, ce qui est essentiel au fonctionnement de nos écoles, de nos collèges, de nos hôpitaux, de nos administrations, c'est-à-dire l'énergie.
L'énergie est vitale et c'est bien pour cela qu'une nation doit être indépendante dans sa production d'énergie. Pour cela, il faut être capable de déployer, je le redis, une stratégie avec plusieurs volets qui ont été présentés très clairement à Belfort par le président de la République, être capable d'économiser cette énergie, être capable de s'appuyer sur le nucléaire, qui est un des éléments clés de notre stratégie nationale. Et puis développer des énergies alternatives les énergies renouvelables et bien entendu l’hydrogène, en particulier l’hydrogène décarboné.
L’hydrogène décarboné est désormais l’un des éléments moteur de la stratégie de décarbonation de la France. Le choix a été fait par le président de la République il y a plusieurs mois, avec un investissement de 7 milliards d’euros qui se concrétise aujourd’hui avec les 15 projets hydrogène qui vont être transmis à la Commission européenne dans le cadre de ce qu’on appelle, pardon pour le barbarisme, un PIIEC.
Les PIIEC, c’est un barbarisme pour habiller une véritable révolution copernicienne de la Commission européenne, c'est-à-dire la capacité à soutenir avec de l’argent public des projets qui ne sont pas rentables tout de suite. C’est quelque chose qui était inconcevable il y a des années, les Chinois le faisaient, les Américains le faisaient mais l’Union européenne qui veut toujours laver plus blanc que blanc et plus respectueux des droits de la concurrence que toutes les autres nations de la planète réunies, avait décidé que jamais on ne ferait d’aide publique à des projets industriels. Dieu soit loué, les choses ont changé, là aussi sous l’impulsion de la France. Et désormais, nous avons le droit en Europe d’apporter du soutien public à des projets industriels qui seront rentables dans 5 ans ou dans 10 ans mais qui ne le sont pas tout de suite.
L'hydrogène n'est pas rentable tout de suite. Mais si nous voulons demain être indépendant sur la production d'hydrogène, c'est maintenant qu'il faut investir. Et c'est le choix que nous avons fait avec Emmanuel Macron d'investir massivement dans l'hydrogène décarboné, avec là aussi un objectif simple être l'un des champions mondiaux de la production d'hydrogène décarboné. Le projet qui va se développer ici, sur le site de Port Jérôme, est de ce point de vue totalement exemplaire. 200 mégawatts de production, c'est le projet le plus important au monde.
Et je le dis à tous les défaitistes, je le dis à tous les déclinistes, à tous ceux qui estiment que la France est finie, non, la France a la capacité de jouer dans la cour des grands et d'occuper les premiers rôles dans cette transition énergétique. Elle en a le savoir-faire, elle en a les énergies, elle en a les technologies, elle en a les industries nécessaires et elle en a la volonté. La France doit être au premier rang, pas en milieu de peloton et certainement pas en arrière en matière de transition énergétique. Et nous en apportons la preuve concrètement aujourd'hui à Port Jérôme en inaugurant le site de production d'hydrogène vert le plus important de la planète.
La France veut et va occuper les premiers rangs en matière de production d'hydrogène décarboné. Ce n'est plus des sites expérimentaux, ce sont des sites industriels à grande échelle. Pour que ça marche, il faut un écosystème, Benoît Potier l’a parfaitement dit. C'est une condition impérative. L'écosystème, il est d'abord local. C’est très bien de penser global, mais c'est bien aussi de commencer par le local. Et pour le local, il faut avoir des villes, des communes, des régions qui sont engagées dans cette transition. Et je salue l'activité et la détermination de la maire de la commune qui, précisément, nous permet aujourd'hui, ici, de développer ce projet parce que je sais que vous avez toujours cru à ces projets de décarbonation de l'énergie. Il faut aussi un écosystème national. C'est extrêmement important, c'est-à-dire avoir partout sur le territoire un certain nombre de projets que l'on peut développer. Il y en aura 15 (…)  financés à hauteur de plus d'1,7 milliard dans le cadre de ce PIIEC qui vont nous permettre d'avoir partout en France des pôles de production d'hydrogène décarboné de standard mondial.
Enfin, l’écosystème, il doit aussi être européen et c'est bien pour ça que nous avons porté, avec le président de la République, l'Alliance européenne pour l’hydrogène, qui va rassembler très exactement 23 États membre dans le cadre de ce fameux PIIEC pour que dans cette production d'hydrogène vert la France soit moteur, mais vous aidez aussi des relais partout en Europe, que ce soit en Allemagne, en Italie, en Espagne ou ailleurs. Voilà ce que nous vous dirons aujourd'hui. Vous voyez que c'est bien plus qu'une usine.
Nous inaugurons une stratégie énergétique de décarbonation de l'économie en accélérant cette décarbonation au regard des événements que nous connaissons actuellement.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
> Avec mon homologue allemande, Christine Lambrecht, sur la base 105 d’Evreux. Cette base accueille le tout 1er escadron de transport franco-allemand. Plus que jamais, l’actualité démontre qu’en 2017, en initiant ce projet binational, nous avons vu juste. Nous avons vu juste en misant sur la coopération entre deux Etats européens. Cet escadron incarne et traduit la défense européenne de terrain. Des projets comme cet escadron franco-allemand rendent notre Europe plus forte, plus indépendante et innovante. Ensemble, nous renforçons l’Europe de la défense.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> C’est le devoir de l’Union européenne que d’aider ceux qui fuient la guerre. Nous sommes déterminés à avancer ensemble vers une solidarité européenne accrue envers le peuple ukrainien.

> Je suis à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine pour montrer la totale solidarité de la France et de l’UE avec le peuple ukrainien et réaffirmer notre soutien à la Pologne, dont le gouvernement fait un travail exceptionnel pour accueillir ceux qui fuient la guerre.

> 7500 personnes qui fuient l’Ukraine sont déjà arrivées en France. Fidèle à sa tradition d’accueil, la France se tient prête et anticipe différents scénarios. Nous avons ouvert la cellule interministérielle de crise, rattachée au ministère de l’intérieur.
Objectif : anticiper, coordonner et impulser l’accueil.
La cellule interministérielle de crise doit notamment :
- disposer en permanence d’un point de situation sur les flux en lien avec nos partenaires européens
- mobiliser des solutions afin de disposer d’une capacité d’accueil importante

- répartir les populations déplacées en fonction des capacités
- faciliter l’insertion des arrivants
- accompagner les collectivités locales, les associations et les entreprises afin de rendre leur concours le plus efficace possible.

> Je réunirai de nouveau les ministres de l’intérieur de l’UE dans les prochains jours pour coordonner l’effort d’accueil dans l’ensemble de l’Union européenne et soutenir les pays frontaliers comme la Pologne.

> Le dialogue se poursuit avec mon homologue britannique pour faciliter le transfert des Ukrainiens qui tentent de rejoindre leur famille au Royaume-Uni. L’assouplissement de la procédure de visas annoncée est un pas dans la bonne direction.

> Le groupement de fait « Collectif Palestine Vaincra » et l’association « Comité Action Palestine » ont été dissous ce matin en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République. Ils appelaient à la haine, la violence et à la discrimination.

> J’ai signé pour les personnels militaires et civils de la gendarmerie un protocole historique adossé à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur : près de 700 millions € sur 5 ans destinés à moderniser les ressources humaines de la gendarmerie.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Du recrutement au parcours dans l'entreprise, le Baromètre emploi et handicap va permettre aux entreprises qui le souhaitent d'adapter leurs pratiques pour favoriser le maintien dans l’emploi des salariés en situation de handicap. J’invite un maximum d’entreprises à s’en saisir !

 

Joël Giraud (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
> Installation de la cellule interministérielle de crise dédiée à l’accueil des Ukrainiens pour que ceux fuyant le conflit soient accueillis et protégés de la meilleure façon qui soit à leur arrivée en France.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> Il fallait donner plus de moyens à nos services de réanimation. Nous en prenons l'engagement ferme : 1000 lits supplémentaires, renforcement inédit des équipes médicales et soignantes.

> Conditions de travail, évolution des carrières, valorisation des travailleurs, nous poursuivons notre travail pour faire face à la crise d’attractivité qui touche les métiers du travail social.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> En France nous n’avons pas de risque de pénurie mais cette flambée du coût du blé implique, pour moi, une inquiétude majeure. Je crains une crise alimentaire mondiale dans 12 à 18 mois, et je pèse mes mots.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
> Une majorité parlementaire solide et engagée, sans cynisme ni petits calculs, du premier au dernier jour et toujours au rendez-vous. Elle constituera la base de notre travail de terrain dans cette élection. Pour défendre un bilan et porter un projet

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

> Grâce à la loi confortant le respect des principes républicains, nous avons créé un grand réseau public de référents laïcité nommés obligatoirement dans toutes les administrations.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> En cette journée française et européenne d’hommage aux victimes du terrorisme, n’oublions jamais leur souvenir et leur dignité, ne lâchons rien de notre combat. Restons unis et fermes. Ne laissons jamais la haine s’installer.

> La défense des valeurs européennes, de notre modèle, est du côté des Ukrainiens. Nous avons une classe politique, à l’extrême droite et à l’extrême gauche, qui a toujours été complaisante à l’égard du régime de Vladimir Poutine.

> Aujourd’hui, nous sommes unis, avec les Américains et les Britanniques. Aujourd’hui, dire « non-aligné », comme si on pouvait être neutre, à équidistance, c’est une folie.

> On ne va pas lâcher l’Ukraine, ni sur le plan humanitaire ni sur le plan militaire. 

>  Il faut qu’on sorte du gaz russe, qu’on se fixe une date. En achetant du gaz russe, on finance la guerre de Vladimir Poutine.

> Quand nous sommes nés l’idée que l’Europe consacrerait dans 27 pays, par une même loi, l’égalité salariale et la représentation des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises n’était même pas imaginable.

> [Dette européenne commune] On est dans une situation tellement extraordinaire, tellement exceptionnelle et tellement dramatique qu'on ne peut pas se permettre d'être dans la routine européenne un peu classique.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)
> Le président de la République a toujours dit qu'il fallait qu'on travaille plus. Dans le programme d'Emmanuel Macron il y aura la proposition d'allonger l'âge de départ à la retraite et de le passer progressivement à 65 ans. C'est une réforme qui sera une réforme de responsabilité mais aussi de justice. Ça fait partie des réformes prioritaires. C'est un choix de société, on voit autour de nous, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni, en Italie, on part déjà à 65 ans. Il s'agit aussi de s'aligner sur la plupart de nos voisins comparables.

> On travaille à une nouvelle mesure pour accompagner les ménages qui en ont le plus besoin et qui roulent beaucoup avec leur voiture.

> Il n'y a jamais eu de débats d'un président sortant avant le premier tour avec les autres candidats. Mais pour une raison simple. Vous vous mettez à 12 dans un débat, sur 2 heures, il y a une inégalité de temps de parole. Vous avez 1h50 de candidats qui cherchent tous leurs moments avec le président de la République qui l'interpellent. Et le président qui n'a que 10 minutes pour répondre

> Emmanuel Macron n'a pas de problème avec la confrontation et le fait d'être bousculé. Mais encore faut-il avoir la possibilité de répondre. On sait que c'est matériellement impossible dans un débat à 12 candidats. Ça ne serait pas un débat, mais un moment de spectacle.

> Les frappes de la Russie contre l'hôpital pédiatrique de Marioupol sont inhumaines et lâches.

> Il y a une préoccupation très forte de notre part sur la sécurité et la sûreté des sites nucléaires en Ukraine.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)
> Suite au bombardement d’un hôpital pédiatrique de Marioupol, les mots manquent. C’est le drame absolu, une guerre infondée, une agression qui viole les lois de la guerre, qui touche femmes et enfants. Les auteurs de ces crimes devront en répondre.

> [Embargo américain sur les hydrocarbures russes] Les Etats-Unis ne sont pas dans la même situation que l’Europe. Décider cela brutalement, globalement et définitivement, ce serait se punir soi-même.

> [Campagne présidentielle] Comment peut-on dire qu'Emmanuel Macron n'aime pas le débat? Qui a fait le Grand débat? Qui aime la controverse, qui va vers les Français discuter? Est-ce que son bilan, son action ne sont pas mis en débat chaque jour depuis cinq ans?

> [Campagne présidentielle] Chaque semaine, nous avons une rengaine. Nous avons eu la rengaine des parrainages, on a dit : «Oh la la on ne pourra pas avoir tous les candidats» et résultat, nous sommes le seul pays, c'est une démocratie exotique, où nous avons deux candidats trotskistes et deux candidats néo-facho On ne peut pas dire que les parrainages, en quelque sorte, aient empêché la démocratie de vivre. Maintenant, c'est la rengaine du débat. (…) On voudrait que l'on fasse en sorte qu'il y ait 11 procureurs qui expliquent que tout ce que le président a fait est mauvais et avec le même temps de parole il devrait leur répondre. Tout cela c'est une sorte de contrainte médiatique  qui veut que «ce serait bien le débat».
Les Français sont éclairés, les Français voteront pour qui ils voudront car n'oublions jamais une chose, dans notre démocratie c'est le peuple souverain qui vote et qui choisit son président de la République, ce ne sont ni les sondages, ni les débats. Je crois vraiment que les Français sont à peu près au clair sur qui a les capacités de leadership, quel est le bilan réel du président sortant et quelles seront ses propositions, il les présentera au fur et à mesure.

> [Proportionnelle] Cela n’a pas abouti car le Sénat ne l’a pas souhaité. Moi, je milite pour le grand débat permanent. Dans la manière de faire, il faut plus associer les citoyens à la construction de la décision publique.

> [Retraite à 65 ans] Il nous faut collectivement travailler plus, pour produire plus pour financer notre modèle social, notre éducation, nos armées.

> [Réforme des retraites] Il faudra supprimer les régimes spéciaux et veiller à ce que les retraites soient à minima de 1100€.

> [Réforme des retraites] L’idée, c’est que les principaux régimes spéciaux disparaissent. Nous ne devons pas abandonner l’idée d’un régime universel, mais il ne faudra le faire que pour les nouveaux entrants

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Dans un mois, aux Français de décider s’ils font à nouveau confiance à Emmanuel Macron. Cette campagne est particulière. Mais aujourd’hui comme hier, nous défendrons nos idées avec force, et, toujours, avec humilité.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Présidentielle] Cessons de faire le débat du débat et parlons de nos visions pour notre pays. C'est ce que nous faisons avec vous, avec les Français, partout en France. Cette campagne, nous la menons et la mènerons jusqu'au bout.

> Nous garantirons les ressources de l'audiovisuel public et donc sa pérennité et son indépendance.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Hier soir à Versailles les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont ouvert à l’Ukraine un chemin vers l’Europe. C’est un message de soutien et de solidarité très fort envers les Ukrainiens. La reconnaissance claire que l’Ukraine appartient à la la famille européenne.

> L’Europe doit se renforcer pour affronter les fracas du monde. C’est le travail essentiel que vont mener les Chefs d’états à Versailles. Nous allons les y aider depuis Strasbourg en portant la plus grande ambition dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

> Notre devoir le plus élémentaire est d’accueillir les Ukrainiens qui fuient les bombes de Poutine. La solidarité extraordinaire qui s’exprime partout en Europe dit beaucoup de ce que nous sommes en tant que peuple.

> Notre devoir le plus élémentaire est d’accueillir les Ukrainiens qui fuient les bombes de Poutine. La solidarité extraordinaire qui s’exprime partout en Europe dit beaucoup de ce que nous sommes en tant que peuple.

> Nous devons continuer de bâtir une véritable Europe de l'indépendance. Si nous ne le faisons pas, si nous ne reprenons en main notre destin d’Européens, alors nous subirons les fracas du monde avec encore plus de violence.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Dans le tourment du monde, il revient à notre génération de faire triompher les valeurs de l’Union européenne contre ceux qui s’y attaquent ouvertement et brutalement.

> La défense européenne, construisons la maintenant. Ce ne sera pas trop tôt. N’attendons pas qu’il soit trop tard.

> En matière de défense, l’Union européenne a besoin d’avoir la capacité de décider elle-même. Un nouveau président américain isolationniste ou la Turquie, qui est un allié particulier, peuvent nous faire défaut par exemple. Il y a une urgence.

> Un score historique pour exiger la protection immédiate du patrimoine arménien tombé sous le contrôle de l’Azerbaïdjan depuis la guerre du Haut-Karabakh et menacé. Fière d’avoir porté ce texte et d’avoir recueilli un tel soutien. Maintenant nous demandons des actes.
Certains se sont abstenus sur la résolution qui exige de l’Azerbaïdjan qu’elle protège les églises arméniennes au lieu de les détruire. Parmi eux
Thierry Mariani, qui se dit proche des Chrétiens sauf quand il est proche d’Alyiev.

> Regardez les comme ils s’empressent de tordre la vérité pour plaire à Poutine: ils transforment des « structures de recherche biologique » en « laboratoires d’armes bactériologiques ». Même devant l’horreur de l’agression russe, les affidés de Moscou continuent leur sale boulot.

> Non, l’extrême-droite n’a pas pris ses distances avec Vladimir Poutine. Il y a ce qu’ils disent et il y a ce qu’ils votent: Ni le RN, ni les amis d’Eric Zemmour ne soutiennent l’exigence de mettre fin aux passeports de complaisance pour les oligarques russes.
Et ça continue. Au moment où le Parlement européen décide massivement de poursuivre son investigation sur les ingérences étrangères dans les démocraties et la désinformation, seuls quelques députés s’y opposent. Vous avez deviné lesquels : les députés de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour.

> Rencontre avec des députées ukrainiennes. Elles ont mis 5 jours pour rejoindre Strasbourg et témoigner. Nous avions mis 3 heures pour rejoindre Kiev et les rencontrer il y a 4 semaines. Elles témoignent de l’horreur et appellent à l’aide pour leur pays.