Voici une sélection, ce 1er mars 2022, des
derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux
sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Message aux armées] Officiers, sous-officiers, officiers mariniers,
soldats, marins, aviateurs et personnels civils des armées françaises,
l’attaque illégale, directe et massive, déclenchée contre l’Ukraine le jeudi 24
février est la plus grave et la plus désinhibée des manifestations de puissance
du régime russe depuis la fin de l’URSS. Pour autant, cette manifestation n’est
pas la première et les armées de la France s’y trouvent régulièrement
confrontées, en particulier ces dernières années. Ainsi, sous les mers, en mer,
dans les airs, dans l’espace, et sur terre, en Atlantique, au Moyen-Orient, en
Méditerranée et en Afrique, dans les champs matériels et immatériels, les
forces françaises connaissent des frictions avec des forces russes, régulières
ou irrégulières.
Ni agressé, ni même menacé, le régime russe assume l’usage de la force comme
mode d’expression dans les relations internationales : il a fait à nouveau le
choix de l’agression militaire contre l’Ukraine et, au travers de l’Ukraine,
contre les principes de liberté, de souveraineté, de droit, de respect de la
parole donnée et de démocratie que l’Europe et ses alliés ont en partage.
Récemment, le chef de l’Etat russe a choisi de conférer à la crise une
dimension injustifiée.
Dans ce contexte de fortes tensions, la France sait pouvoir compter une
nouvelle fois sur ses armées. Vos vertus de discipline intellectuelle et de
force morale nourrissent, aujourd’hui comme hier, une posture de maîtrise qui
fait honneur à notre pays. Je sais pouvoir compter sur vous pour faire preuve,
dans l’exécution de vos missions, d’une grande vigilance et de la retenue
nécessaire lors des possibles interférences.
Armées de la République, vous portez un héritage forgé au fil du temps, dans la
réflexion et dans l’action. Nos concitoyens savent, d’une tranquille certitude,
que votre professionnalisme est fortifié par ces principes qui permettent de
voir haut et loin.
Je vous exprime ma confiance personnelle, ainsi que celle de tous les Français,
et ma reconnaissance pour votre engagement, que je sais devoir aussi à vos
familles. Je connais la qualité de vos chefs. J’ai confiance dans votre
entraînement individuel et collectif, votre cohésion et votre efficacité
opérationnelle reconnue. Ensemble, nous ferons face à cette crise,
maintiendrons nos postures permanentes qui garantissent la sûreté des Français
et poursuivrons, dans l’esprit et pour les raisons que j’ai souhaité partager
avec vous, nos engagements opérationnels.
Vive la République.
Vive la France.
> Avec le Président Zelensky, nos
échanges sont constants. Je veux saluer le sens des responsabilités dont il
fait preuve. À la demande de ce dernier et compte tenu de la situation
humanitaire, j'ai appelé le Président Poutine.
J'ai demandé le respect du droit international humanitaire et la protection des
populations civiles, comme l'acheminement de l'aide. À cet égard, la France
porte une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Pour prévenir l'aggravation de la situation, j'ai proposé au Président Poutine
de rester en contact dans les jours qui viennent. Nous reprendrons les
échanges.
> J'ai demandé au Président
Loukachenko le retrait des troupes russes de son sol. La fraternité entre les
peuples biélorusses et ukrainiens devrait conduire la Biélorussie à refuser
d'être le vassal et le complice de fait de la Russie dans la guerre contre
l'Ukraine.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> 12 millions de retraités ont reçu ce jour
l'indemnité inflation, une aide exceptionnelle de 100 € pour faire face à la
hausse des prix. Une mesure d'égalité et de justice sociale pour préserver le
pouvoir d'achat des Français.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Le Conseil de défense s’est réuni ce matin [28 février] sous
l’autorité du Président de la République. Nous avons abordé de nombreuses
questions liées à la situation en Ukraine et je voudrais, avec Bruno Le Maire,
vous donner quelques éléments les plus importants de cette réunion. D’abord,
sur la situation de nos ressortissants à Kiev. Il se trouve que là, les routes
pour sortir de Kiev par le Sud ne sont sans doute pas totalement sûres, mais il
existe aujourd’hui une opportunité de quitter la ville. Les Russes viennent
d’indiquer par ailleurs que tous les civils peuvent quitter Kiev librement par
l’autoroute Kiev-Vassylkiv. Donc, nos compatriotes, et je m’adresse à eux avec
beaucoup d’émotion, peuvent décider de saisir cette opportunité de départ par
la route. Nous ne pourrons pas leur apporter d’assistance sur la route, ni
garantir la totale sécurité sur le trajet, mais nous serons en mesure, d’une
part de leur apporter des informations régulières sur les points de passage, et
d’autre part d’avoir une assistance consulaire, et une assistance d’une manière
plus large de l’autre côté de la frontière.
On rappelle à nos ressortissants qu’il existe aussi une opportunité de départ
pour Lviv depuis Kiev par le train.
Sur la situation de notre ambassade, notre dispositif diplomatique sera
maintenu en Ukraine, mais extrêmement réduit dès à présent.
Sur le soutien à l’Ukraine, nous avons fait le point sur l’aide humanitaire,
constaté qu’un premier paquet avait pu être acheminé jusqu’à la frontière
ukrainienne et désormais pris en charge par les autorités ukrainiennes, à la
fois dans le domaine de l’hébergement et de la santé, à la suite de
l’activation du mécanisme de protection civile de l’Union européenne. Nous
avons aussi fait parvenir à la Moldavie un soutien significatif pour l’accueil
des nombreux réfugiés que ce pays doit prendre en charge. Et de nouveaux
paquets seront mis en oeuvre dans les prochains jours, en articulation avec les
pays de l’Union européenne qui, hier, dans une réunion des ministres des
affaires étrangères, se sont mis d’accord pour qu’il y ait un hub humanitaire à
partir de la Pologne qui permette de rediffuser, de coordonner toute l’aide
humanitaire que l’on sera amené à fournir aux populations ukrainiennes qui
restent sur place.
Mais aussi une coordination pour l’accompagnement des réfugiés dans l’ensemble
des pays qui sont en train de recevoir les réfugiés par dizaines de milliers.
Nous avons aussi, dans le domaine de l’armement, acté une coordination
européenne pour appuyer l’Ukraine avec des moyens défensifs. Cette coordination
a été décidée hier par les ministres des affaires étrangères de l’UE, elle sera
activée aussi à partir d’un hub de coordination qui va se tenir en Pologne.
Enfin, nous apportons notre soutien aux personnalités et artistes russes qui
défendent la paix et nous sommes mobilisés aussi avec les collectivités locales
françaises, pour accueillir les réfugiés ukrainiens dans les meilleures
conditions.
Enfin nous avons acté hier, mais Bruno Le Maire va y revenir, un ensemble de
nouvelles sanctions, c’était le troisième paquet. A la fois des sanctions
financières et économiques, mais aussi un paquet qui permettra de mettre fin à
la désinformation diffusée en Europe par les organes de propagande russe. Ces
mesures à l’égard de ces organes de propagande vont être prises dans un délai
extrêmement court, c’est-à-dire demain ou après-demain.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> La France a organisé une réunion extraordinaire des ministres de
l’Union européenne de l'énergie pour :
- Aider l’Ukraine à répondre à ses
besoins énergétiques face à l’agression russe.
- Assurer la résilience du système énergétique européen, maintenant et demain.
> Nous nous tenons prêts pour
assurer aujourd’hui et demain la résilience de notre système énergétique en ces
temps de crise. A terme, nous voulons nous extraire de notre dépendance aux
énergies fossiles russes et aux énergies fossiles tout court. C’est le sens du
Green Deal.
> L’Ukraine doit pouvoir se
défendre et permettre à sa population de faire face à l’invasion russe.
L’Ukraine a besoin d’énergie.
> Pour pouvoir se défendre face à
l’invasion russe et répondre aux besoins de sa population, l’Ukraine a besoin
d’énergie. Nous travaillons pour raccorder le réseau électrique ukrainien au
réseau européen et répondre aux demandes d’assistance.
> Pour répondre aux alertes du
GIEC, pour assurer la souveraineté énergétique de l’Union européenne, un plan :
le Pacte vert. Plus que jamais, face aux crises, pour notre avenir, la présidence française de l’UE
réaffirme cette ambition.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Les sanctions sont d’une efficacité redoutable.
Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous
allons provoquer l’effondrement de l’économie russe.
> [Sputnik et RT suspendus en
Europe] Quand on livre une guerre de riposte à un Etat qui vous attaque, il
vaut mieux éviter la propagande. Les démocraties ont été trop naïves face à la
montée en puissance des régimes totalitaires.
> Une task force, comprenant la
DGFIP, TRACFIN et les douanes, a été créée pour repérer l’ensemble des
oligarques russes en France, leurs biens et leurs avoirs afin de pouvoir les
geler. Nous nous doterons des moyens juridiques nécessaires pour saisir
l'intégralité de ces biens.
> A la demande du
Président de la République nous avons décidé d’intensifier les sanctions
économiques et financières contre la Russie et contre les oligarques russes. En
accord avec nos partenaires européens et américains, nous avons, comme vous le
savez, retiré du circuit de paiement SWIFT un certain nombre de banques russes.
Un G7 des ministres des finances aura
lieu demain sur ce sujet et nous poursuivrons la coordination au titre de la
présidence française sur la mise en œuvre effective du retrait des banques
russes du circuit de paiement SWIFT. Par ailleurs, l’intégralité des avoirs de
la banque centrale russe ont été gelés cette nuit. Cela représente des sommes
très significatives, en dizaines de milliards d’euros, qui entament largement
les réserves de change de la banque centrale russe et sa capacité à finance le
commerce russe en devises.
Les effets immédiats de cette décision
sur la banque centrale russe sont déjà visibles en Russie : sur le niveau
du rouble, sur le taux d’intérêt, et sur le marché financier russe. Enfin, à la
demande du Président de la République, nous poursuivons le recensement complet
des avoirs financiers, des biens immobiliers, des yachts, des véhicules de
luxe, qui appartiendraient aux personnalités russes sous sanctions européennes.
Nous allons également identifier toutes les personnalités russes ayant des
avoirs en France qui pourraient être ajoutées à la liste de sanctions
européennes en raison de leur proximité avec le pouvoir russe. Nous nous
doterons des moyens juridiques de saisir l’intégralité de ces biens.
Je tiens à préciser également que, à la
demande du Président de la République, nous travaillons bien entendu avec
toutes les filières économiques françaises que je recevrai tout au long de la
semaine avec la ministre de l’industrie, pour identifier précisément l’impact
de cette crise sur le commerce et sur l’approvisionnement en composants et en
métaux critiques.
Florence Parly
(ministre des Armées)
> Réunion informelle aujourd’hui des ministres de
la défense de l’UE et du Haut représentant Josep Borrell. Après la mobilisation de 500 millions€ pour des équipements
militaires, nous mettons en place de nouveaux outils pour coordonner et
faciliter leur livraison vers l’Ukraine.
Cette crise marque un moment historique pour l’Europe : à la fois par sa
gravité et ses conséquences potentielles pour notre sécurité, mais aussi par la
mobilisation et l’unité exceptionnelles dont les Européens font preuve.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Si la France a organisé cette réunion exceptionnelle des ministres de
l’intérieur de l’UE, c’est pour soutenir le peuple ukrainien, soutenir les pays
voisins directement impactés, organiser la réponse humanitaire et prévenir tout
risque de déstabilisation de notre espace commun.
> A l’occasion de la réunion exceptionnelle des ministres
de l’intérieur de l’UE, nous avons proposé l’activation du mécanisme de gestion
de crise pour faciliter la coordination des actions entre les États membres.
(…) Ce dispositif (IPCR) facilite l'échange
d'informations et la coordination des actions entre les États membres
lorsqu’une crise majeure surgit.
> Le conseil des ministres de
l’intérieur de l’Union européenne a montré sa parfaite solidarité avec le
peuple ukrainien.
> Anticipation des menaces : nous
nous sommes coordonnés pour faire face aux menaces cyber et prévenir tout
risque de déstabilisation de notre espace commun.
> [Réfugiés ukrainiens] Nous avons
envoyé 33 tonnes de matériels - médicaments, nourriture - en Pologne et en
Moldavie pour aider l'accueil de ces réfugiés.
Nous avons également demandé à la Commission européenne d’activer le dispositif
de « protection temporaire », afin d'offrir une protection immédiate
pour les Ukrainiens déplacés, le temps que la crise le nécessitera.
> Actions en matière d’accueil et
de solidarité : nous avons évoqué la possibilité d'activer la directive
"protection temporaire", afin d'offrir une protection immédiate pour
les Ukrainiens déplacés, le temps que la crise le nécessitera.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Immersions pour découvrir des métiers, stages,
alternances… Les entreprises joueront un rôle central au sein du Contrat
d'Engagement Jeune lancé demain. Merci aux filières professionnelles qui
renouvellent leur engagement pour la jeunesse.
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
> Sous influence russe, des chaînes de
télévision, des sites Internet, des comptes sur les réseaux sociaux, mènent la
désinformation sur la guerre de la Russie en Ukraine. Nous ne pouvons pas
laisser faire.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> Depuis plusieurs semaines la situation
sanitaire liée au Covid19 s’améliore nettement. Nous poursuivons la levée des
mesures en ne rendant plus obligatoire dès aujourd’hui le port du masque dans
les lieux clos soumis au pass vaccinal.
De nouvelles levées de mesures en mars seront définies prochainement. Cet
assouplissement des contraintes ne signifie pas absence totale de vigilance,
notamment envers nos concitoyens immunodéprimés et fragiles. Restons prudents.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Je réunirai mercredi après-midi l’ensemble des
ministres européens de l’agriculture pour coordonner nos actions pour le monde
agricole dans le contexte actuel
> A partir d’aujourd’hui,
l’origine des viandes doit être indiquée à la cantine de nos enfants ou encore
dans les restaurants. Plus de transparence dans notre alimentation, plus de
reconnaissance pour le travail de nos éleveurs.
> J-1 [28 février] avant la fin
des négociations commerciales sous Egalim2, nous avons rappelé l’engagement total du gouvernement: démultiplication
des contrôles et tolérance zéro pour ceux qui ne respectent pas la loi. Il en
va de notre souveraineté alimentaire.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> Sujet majeur : les droits et la santé sexuels et reproductifs. Parce
que ces droits sont universels et face à la montée des conservatismes, la coopération
France-Union européenne est indispensable.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> L’agression militaire déclenchée par la Russie contre l’#Ukraine ne
peut rester sans réponse. Avec nos partenaires européens et internationaux,
nous avons décidé de mettre en œuvre des sanctions particulièrement fermes
contre le régime de Vladimir Poutine.
> Nous voulons que les autorités russes cessent les
hostilités. Le gouvernement est totalement mobilisé pour aider les entreprises françaises
à absorber l’impact économique du conflit.
> En dépit de la pandémie,
l’attractivité du site France est au plus haut selon l’étude des Conseillers au
commerce extérieur! C’est le résultat de 5 ans de réformes, le fruit de la
confiance renouvelée des entreprises étrangères.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
> Comme je l'avais indiqué devant le Parlement, nous versons l'indemnité
inflation à 38 millions de français avant fin mars. 12 millions de retraités
l'ont perçue aujourd'hui. Nous sommes à presque 37 millions de versement et le
calendrier est tenu.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Nos filières agricoles et agroalimentaires font
notre fierté : elles nous ont nourris pendant que nous étions confinés, elles
sont les garantes de notre souveraineté alimentaire et d'une alimentation de
qualité pour tous.
> Le Contrat stratégique de la
filière agroalimentaire fixe de grandes ambitions pour l’innovation et les
compétences, pour repositionner la France en tant que grand producteur mondial
de nouvelles sources de protéines.
> Pour réussir notre transition
environnementale, nous devons transformer notre façon de produire et de
consommer : l'hydrogène bas-carbone est une chance pour le climat, pour les
emplois et pour notre souveraineté énergétique !
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> La France répond présente pour les Ukrainiens.
Les services de l’Etat déploient leurs actions auprès des réfugiés de guerre.
> La France et l’UE accueillent
les Ukrainiens qui fuient le conflit. Ils peuvent entrer sur le territoire
européen munis uniquement de leur passeport, sans visa, pour 90 jours. Des
mesures supplémentaires seront apportées pour mieux les protéger passé ce
délai.
> 33 tonnes de matériels, dont des
médicaments et de la nourriture, ont été envoyés en Pologne et 33 tonnes
partiront à destination de la Moldavie pour accueillir les Ukrainiens qui
fuient leur pays.
> Pour soutenir des réfugiés, de
nombreux citoyens font preuve de solidarité : une plateforme de parrainage est
à leur disposition. Vous voulez aider ? RDV sur http://réfugiés.info!
> Vous avez peut-être vu cette
campagne du gouvernement qui rappelle qu’il vous reste jusqu’au 4 mars maximum pour
vous inscrire sur les listes électorales ! La démocratie est précieuse, elle
appartient à tous les citoyens. Allons voter!
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> C’est une révolution de la puissance européenne
qui s’est opérée face à la pression des événements.
> Poutine est à l’Est, les poutinistes sont à l’Ouest
> Vladimir Poutine pensait trouver
une Europe affaissée et divisée, nous avons réagi avec force. La Russie est en
train d’être débranchée du reste du monde, notamment sur le plan économique.
Cela va avoir un impact très lourd.
> Pour l’accueil des réfugiés, la solidarité européenne
est une nécessité. La France sera solidaire. Nous organisons le partage de
cette solidarité et de cet accueil que nous devons aux Ukrainiens.
> [Interdiction de diffusion de RT
et Sputnik dans l’UE] Un média qui structurellement est organisé pour être le
relai du Kremlin dans nos démocraties, dans des périodes de guerre, ça ne peut
pas s’accepter.
> Le Conseil européen de la
recherche a su démontrer au cours de ses quinze premières années d’existence sa
capacité majeure à soutenir la recherche de pointe et l’innovation au sein de
l’Union européenne.
Bérangère Abba
(secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Malgré les efforts et les moyens conséquents déployés au niveau
communautaire, nous n'atteignons pas les objectifs que nous nous sommes fixés
en matière de lutte contre l'érosion de la biodiversité.
> Le constat est qu'il nous faut accélérer, être plus
ambitieux sur ces dispositifs de préservation de la biodiversité au niveau
européen, au regard de nos expériences nationales et des défis à l'œuvre.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> Risque d’addiction et encouragement à des comportements néfastes :
nous avons rappelé l’illégalité de la promotion des «puff» [mini-cigarettes
électroniques jetables] sur les réseaux / l’espace public. Protégeons les
enfants !
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> [Interdiction des médias de propagande russes] Je
veux remercier Meta et
tiktok des décisions
responsables prises aujourd’hui. La propagande russe ne relève pas de la
liberté d’informer. Nous demandons aux autres réseaux sociaux d’appliquer les
mêmes décisions.
> Réunion avec les réseaux sociaux
et les moteurs de recherche pour discuter de l’opérationnalisation de la lutte
contre la propagande russe en ligne, et des sanctions annoncées hier soir par von der Leyen contre les médias
financés par la Russie RussiaToday et Sputnik.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Fier de lancer la première campagne nationale
de lutte contre la prostitution des mineurs. Un fléau qui concerne des milliers
d’adolescents aujourd'hui en France.
> Remise du rapport du sur la
prostitution des mineurs
- Des conclusions permettant de mieux cerner le phénomène d’un point de vue
sociologique, psychologique et médico-légal
- Des recommandations dans la droite ligne du plan de lutte lancé en novembre.
Gabriel Attal
(porte-parole du gouvernement)
> Je veux saluer l'héroïsme des Ukrainiens qui
ont fait le choix de résister. Et peut-être que finalement, tout ne se passe
pas comme prévu pour Vladimir Poutine
> [Cyber-attaques] Il y a une très
grande préoccupation sur ce sujet. Depuis 2017, on a renforcé tous nos moyens
de renseignements et de cyber-défense.
> En ce moment-même, les services
de renseignements financiers Tracfin passent à la loupe tous les avoirs russes
qui sont en France et regardent lesquels sont sous sanctions.
> [Sanctions économiques visant la
Russie] Il y aura évidemment un impact économique pour l'Europe et donc pour la
France.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Les pêcheurs français contribuent à la
souveraineté alimentaire et à la saine alimentation des citoyens. Les
transitions sont un enjeu pour nourrir la population européenne. Plus de 60% de
la pêche française est durable. Poursuivons et soutenons cette économie bleue !
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Guerre de la Russie contre l’Ukraine] Il faut mesurer l'émotion que
cela représente et mesurer le choc que cette invasion signifie pour l'équilibre
du monde, l'équilibre des puissances et le choc que cela signifie aussi
naturellement pour la politique française. En effet, tout d'un coup, c'est tout
un pan de naïveté, au mieux, car nous pourrions trouver d'autres mots, qui
s'effondre, avec tous ceux qui croyaient que Poutine était un interlocuteur
fiable. Il y a évidemment François Fillon, Marine Le Pen, Éric Zemmour,
Jean-Luc Mélenchon, avec des déclarations incroyables, quand on cherche les
déclarations avancées ces dernières années.
> [Guerre de la
Russie contre l’Ukraine] Franchement, excusez-moi, mais mettre sur le même
plateau de la balance ceux qui sont des complices actifs, des zélateurs, des
propagateurs de la propagande du dictateur russe et ceux qui essaient de
résister, y compris en ne fermant jamais la porte de la paix, la porte de la
diplomatie. J'espère que vous avez été, comme moi, frappés par l'attitude
incroyable du Président de la République dans ses confrontations avec Poutine
et la conférence de presse que vous avez peut-être vue, lorsqu'il s'est rendu à
Moscou, dans laquelle il lui a dit en face ses vérités, sans jamais prendre le
risque de blocage de la conversation et de l'échange, en laissant toujours la
petite porte nécessaire pour que - on ne sait jamais - la paix soit choisie. Ainsi,
s'il y a un chef d'État qui a résisté dans cette période, dans sa fonction de
Président de la République française et dans sa fonction de responsable
européen, c'est évidemment le Président de la République.
> Dans l'idée que je me fais d'un responsable public en
France, d'un responsable de la République française, de quelqu'un qui avance ou
prétend avoir des idéaux républicains, ce n'est pas qu'il aurait dû
démissionner plus tôt, c'est qu'il n'aurait jamais dû accepter, mais ce que
nous mesurons aujourd'hui, c'est qu'il y a, depuis des années, un appareil de
prise de contrôle. On achète les responsables politiques par le lucre, par
l'argent, on les achète financièrement.
On achète les responsables, mais pas seulement en France, M. Schröder,
l'ancien Chancelier autrichien, M. Schüssel, François Fillon, le premier
qui a développé, bien avant l'élection présidentielle de 2017, mis en évidence
et exposé ses liens avec Poutine, qui a été reçu en 2018 dans la maison
personnelle de Poutine.
> Ne confondons pas deux choses : d'une part, la Russie avec son histoire,
avec la géographie, avec les liens que nous avons pu avoir avec ce grand pays
et que nous aurons de nouveau un jour, car nous allons, j'imagine, en parler
et, d'autre part, la dictature de Poutine. Qui pouvait ignorer, au moins à
partir de l'annexion de la Crimée, ce qui se passait ? Qui ? François Fillon
s'est prononcé contre les sanctions en 2014. Il y a eu, au Parlement, un débat
sur un texte, déposé par LR ou UMP à l'époque, demandant que l'on renonce aux
sanctions.
Il y avait sûrement, à d'autres époques, à d'autres moments de guerre, des
personnes qui étaient de bonne foi avec d'autres dictateurs, mais qui voyaient,
là, leurs idées, leurs idéaux et, en réalité, elles étaient, se faisant, des
ennemis de tout ce à quoi nous croyons et devons croire en France.
> Je ne trouve pas normal que l'on aille monnayer son
carnet d'adresse, son influence auprès d'entreprises, notamment celles qui sont
liées à des États étrangers avec qui nous sommes dans des situations de
tensions extrêmement lourdes. Je trouve cela totalement anormal. Il paraît que
c'est la mode maintenant, mais, vous savez, ce n'est pas la première fois que
les Russes proposent de l'argent à des dirigeants politiques français et il est
arrivé qu'ils disent non.
> Les Français ont tous vu. Qui peut dire que ce n'est
pas Poutine qui a décidé de l'invasion de l'Ukraine sous vos yeux ? Sous les
yeux ébahis de toutes les opinions, singulièrement de la nôtre et après que le
Président de la République et d'autres dirigeants européens et du monde libre
aient essayé d'empêcher, de dévier, de détourner cette volonté belliciste,
mais, quand on réfléchit, tout d'un coup, c'est un paysage qui vient de se
dévoiler et ce dévoilement montre que c'est quelque chose qui se préparait
depuis des années.
> Nous sommes sur un plateau de télévision, mais ce dont
nous parlons, c'est de la guerre nucléaire. Il y a deux puissances, plusieurs
puissances, et la France en est une libre de son choix, mais vous voyez bien
que, dans les arsenaux nucléaires, il y en a deux de première importance et
capables de faire sauter la planète, en tout cas une grande partie, ce sont les
arsenaux russes et américains.
> [Utilisation des armes nucléaires] C'est ce que Poutine
a dit sur vos écrans. Je ne prête aucune intention. J'ai écouté, stupéfait,
cette fameuse conférence de presse dont je parle entre Poutine et le Président
de la République française. C'était l'affrontement de deux volontés qui
refusaient de céder un pouce et, heureusement. Dans cet affrontement, Poutine a
dit : "Avez-vous en tête que nous pouvons vous vitrifier ?".
> Le piège est de dire: soit vous appuyez sur le bouton
pour déclencher la bombe atomique, soit vous abandonnez l'Ukraine. La solution
alternative, c'est le rapport de forces avec d'autres armes que la bombe
nucléaire et c'est que nous sommes en train de faire avec les sanctions
financières et avec des livraisons d'armes à l'Ukraine. Avez-vous entendu le
Président ukrainien ? Il a dit que, dans cette affaire, le Président de la
République française est le véritable ami de l'Ukraine et, en effet, nous
livrons - pas seulement nous, puisque j'ai lu que même le Portugal a décidé de
livrer des armes à l'Ukraine, tout comme beaucoup de pays européens - des armes
qui sont des armes de défense, pour se défendre comme l'on peut. Quoi qu'il en
soit, je ne crois pas une seconde qu'il n'y ait rien d'autre à faire que la
bombe atomique.
> [Guerre nucléaore] C'est une vraie menace et je n'ai
jamais, de toute mon histoire personnelle, pensé que cette menace avait
disparu, car je sais ce qu'est la folie des hommes et je sais ce qu'est la
folie des engrenages. Nous en avons connu d'autres dans l'histoire. Je n'ai
donc jamais écarté cette menace, ce danger. Et encore moins là, évidemment. Je
pense que c'est une grave menace. Je considère que ce que Poutine a fait dénote
un déséquilibre personnel, une dérive profonde d'un homme qui décide qu'après
tout, il va abandonner tous les accords, tous les traités, tous les principes
que nous avons, depuis des années et des décennies, décidés ensemble, car il a
cette folie de refaire de son pays l'empire qu'il fut.
Je sais que le Président de la République a toujours pensé que le risque
existait et avec une inquiétude plus grande qu'aucun de ceux qui l'entouraient,
mais il n'a jamais voulu abandonner la piste d'un apaisement. Lorsque l'on
arrive à des paroxysmes, car c'en est un, d'enfermement, dans une logique qui
n'a plus rien à voir avec le réel, et la capacité d'entraîner son pays dans
cette logique, car sa dictature s'est, par exemple, construite sur le fait
qu'aujourd'hui, les Russes ne savent pas, vous m'entendez, ne savent pas que
l'on envahit l'Ukraine.
> Aujourd'hui, les Russes ne savent pas, car leurs médias
ne leur disent pas, qu'il y a une attaque contre l'Ukraine et contre Kiev. On
leur dit qu'il y a, au Donbass, une intervention militaire pour mettre fin à
des exactions. C'est cela qu'on leur dit. Que l'opinion politique russe puisse
être interdite de la connaissance des événements que son pays est en train de
conduire à ses portes et faisant courir un risque au monde, vous voyez bien
qu'on a, là encore, un indice du caractère complètement confisqué de ce régime.
> [Guerre de la
Russie contre l’Ukraine] L'Ukraine ne peut probablement pas emporter la guerre
immédiate, mais je vous dis que la décision de Poutine condamne, 1, d'une
certaine manière, l'Ukraine, mais, 2, à terme, aussi la Russie et son régime. Cette
décision condamne probablement Poutine lui-même, car je ne connais aucun
exemple de ce type de décision qui débouche, au bout du compte, sur quelque
chose de positif, d'heureux, d'apaisé. Lorsque l'on sème, à ce point, l'orage,
on récolte le pire, y compris pour soi-même. Oui, je pense donc, en effet, que
Poutine a perdu le sens du réel, enfermé dans ses palais depuis des années,
avec tous les éléments de la puissance qu'il a rétablie sur l'idéologie du KGB.
> Vous savez que le Président de la République l'avait
dit il y a plusieurs années. Il avait dit que l'OTAN était en état de mort
cérébrale et je crois que c'était juste. Oui, je crois que nous avons à reconstruire,
mais à une condition, c'est que nous ne considérions pas que la nécessité de
reconstruire devrait aujourd'hui nous entraîner à la passivité, au fatalisme et
à l'acceptation, ni l'un, ni l'autre. Nous avons été dans cette situation il y
a plusieurs années, notamment en raison des forces occultes que j'évoquais,
dirigées par Moscou, qui ont convaincu tout le monde qu'après tout, il fallait
revenir à la normale, que les annexions, les prises de contrôle souterraines,
ce n'était pas si grave, qu'au fond, nous n'y comprenions pas grand-chose et
c'est la vérité.
> [Comparaison entre Vladimir Poutine à Hitler] Non,
ce n'est pas simpliste. C'est une comparaison que la réalité appelle
évidemment. Personnellement, je ne l'ai pas faite, car je pense qu'il ne faut
pas aller encore plus loin que le point dramatique auquel nous sommes arrivés. Je
pense que, chaque fois que des dictateurs décident de favoriser leur espace
vital, comme on disait en Allemagne à une certaine époque, de s'étendre et de
retrouver je ne sais quelle mythique possession et qu'ils le font avec tant de
violence et tant de ruses, alors, oui, cela rappelle évidemment d'autres
exemples historiques.
(…) Ce à quoi nous faisions allusion, là, c'était Munich. Dans la folie
d'Hitler, il y avait des gradations et Dieu sait que ce n'est pas pour adoucir
le jugement que je dis cela. Il y avait des gradations dans sa folie et la
gradation ultime, c'était la volonté d'effacer le peuple juif de l'histoire du
monde. Je ne confonds donc pas les tentatives d'invasion, de prise de contrôle,
d'envahissement de pays voisins, avec cette dramatique Shoah.
> Je pense qu'il existe des lois et une justice. Il
existe des autorités audiovisuelles. Qu'elles fassent leur travail. En effet,
je pense qu'il y a, au vu et au su de tous, une chaîne ouvertement russe et
Poutinienne, qui est payée par le pouvoir russe, ce que tout le monde sait.
Cela pose des questions. Dans les sanctions, il peut y en avoir de cet ordre et
Dieu sait que je ne suis habituellement pas pour la censure.
> Nous devons faire notre devoir. C'est la guerre, il y a
des réfugiés. C'est sur cela que nous sommes construits. J'ai reçu, à Pau,
plusieurs propositions de familles qui se disent prêtes à accueillir des
familles ukrainiennes pendant la durée de cette crise si difficile.
> [Guerre de la
Russie contre l’Ukraine] Les mesures de précaution sont prises. Dans cette
affaire, l'idée de notre sécurité collective, parce qu'il ne s'agit pas
seulement de la France, vous savez bien le propre de ces armes, c'est qu'elles
sont peu localisées étant donné leur puissance et que notre atmosphère, par
exemple, est une. Et, donc, je n'ai aucun doute que les précautions nécessaires
sont prises.
> La France n’est pas en guerre mais l'Ukraine est, en
effet, l'objet et le lieu d'une guerre. On a l'air de mettre en doute… Un pays
qui masse 200.000 soldats à ses frontières, avec l'armement le plus
puissant que l'on puisse trouver en termes de blindés, d'aviation,
d'hélicoptères, en termes de roquettes ‑ qui d'ailleurs sont moyennement
précises d'après ce que je vois, ‑ ce pays-là déclenche une guerre, ce qu'il a
fait. Il essaie, par sa propagande, de faire croire que c'est une opération
spéciale. Ce n'est rien de tout cela. C'est une guerre, désormais, généralisée,
puisque hier, Poutine a donné l'ordre de généraliser l'attaque contre l'Ukraine
et c'est la première guerre de cette ampleur sur le continent européen depuis
la fin de la guerre mondiale.
> La France n'est pas en guerre, mais l'Ukraine est
l'objet d'une guerre dont il serait scandaleux que nous niions la gravité,
l'importance historique et les dangers qu'elle recèle de l'aveu même, je répète
les propos qui ne sont pas les miens, ce ne sont pas des propos personnels, ce
sont ceux de Vladimir Poutine lui-même au micro.
> Que le Président de la République, d'ici au
4 mars, saisisse ou crée une occasion de communication avec les Français
pour leur dire le plus simplement du monde pourquoi il a décidé de se présenter
à cette élection, je n'ai pas beaucoup de doute sur le fait que ce soit
nécessaire. Le contexte change le style, les approches, l'attitude, le climat,
l'ambiance, mais ne change pas la nécessité de la déclaration de celui qui est
Président de la République et qui aura à dire aux Français, qu'il a décidé de
se présenter et pourquoi. Cela me paraît la chose la plus normale du monde.
> Rien ne me fait plus rire intérieurement, me
"gondoler" intérieurement que cette affirmation que vous avez reprise
qu'il n'y avait pas de campagne ! Avez-vous l'impression que depuis des
mois, le Président de la République est à l'abri des critiques ? Avez-vous
l'impression que ses adversaires, en raison du fait qu'il n'a pas déclaré sa
candidature ont retenu leurs critiques, leurs injures, leurs insultes ?
> Vous êtes dans une situation où le monde entier est
menacé par une guerre déclenchée par un dictateur au vu et au su de tout le
monde. Il se trouve que ce régime et cette personnalité ont été soutenus avec
toutes les révérences que l'on peut imaginer par des responsables politiques qui
sont candidats à l'élection présidentielle. Je m'arrête une seconde sur la
situation que vous avez décrite et votre question. Il y a 5 ans, François
Fillon aurait pu être élu Président de la République ? Oui. Il a été
troisième à cette élection. Il a réalisé 20 % et aurait pu être élu. Dans
quelle situation serions-nous aujourd'hui ? Je dis que la situation de la
France et de son Président ne seraient pas les mêmes, étant donné les relations
assumées antérieures, j'allais dire, exhibées. Je vous rappelle que Poutine a
pris position publiquement pour Fillon au moment de l'élection en 2017.
> La question de la démocratie en France est précisément
l'un des éléments qui nous permettront, j'espère un jour, de réconcilier le
pays. Nous avons un pays qui est puissamment fracturé, des personnes qui ne
considèrent plus appartenir au même ensemble et nous sommes menacés, nous
l'étions, d'avoir deux ou trois des candidats principaux, c'étaient trois quand
je me suis exprimé et deux aujourd'hui…
Nous avions trois candidats qui menaçaient de ne pas pouvoir être candidat à
cette élection alors même qu'ils représentaient additionnés quelque
15 millions de voix, soit 40 % des suffrages. Cette situation, à mes
yeux, est inacceptable. Je sais bien que beaucoup de personnes se moquent de la
démocratie pourvu que leurs idées triomphent. Il y a des candidats qui
disent : «mais pourquoi leur donnerait-on des signatures ? Il faut les
exclure de cette élection !» Ce n'est pas mon point de vue. Je suis ‑ vous
l'avez rappelé ‑ radicalement opposé aux thèses de ces trois candidats et,
cependant, je dis qu'il faut qu'ils participent à cette élection.
Et comme ils étaient menacés de ne pas pouvoir le faire, position exprimée
publiquement et dont je sais qu'elle était vraie, puisqu'il leur manque
plusieurs dizaines, près d'une centaine de signatures au dernier décompte à
chacu, j'ai dit : «c'est impossible». Moi, comme citoyen, je considère que
je ne peux pas défendre devant mes concitoyens de toutes opinions, l'idée que
le Président de la République française serait élu dans une élection de
laquelle les principaux candidats seraient exclus.
Des personnes s'en accommodent, moi pas ! Et c'est la raison pour laquelle
j'ai lancé un appel qui a eu un succès remarquable - je crois pouvoir le dire -
puisque l'on approche des 400 élus qui ont adhéré à "notre
démocratie.fr". Ils vont l'utiliser eux-mêmes. Ce n'est pas moi, je ne
suis pas chef de tout cela.
Donc, j'ai dit que nous devons assurer que les candidats principaux recevront
leurs signatures. J'ai réuni vendredi soir, un très grand nombre puisqu'ils
étaient près de 150, par visio, les élus qui participent à ce mouvement et
tous, unanimement, ont dit : «oui nous pensons que c'est ce qu'il faut
faire. Oui il faut trouver une parade à la crainte des élus et spécialement des
maires qui ont peur que l'on assimile leur signature à un soutien» et c'est
pourquoi nous avons décidé de faire signer à tous, à ces centaines d'élus, une
déclaration disant : «c'est pour sauver la démocratie, mais nous, notre
signature ne vaut pas soutien». On peut être en désaccord et, évidemment, je ne
me défilerai pas.
Nous allons sauver ceux qui, pour l'instant, ne les ont pas. Après, il y aura
peut-être des signatures pour les autres. Moi, j'ai décidé de prendre ma part
de cette charge et cela ne correspond pas exactement au rêve que j'ai de
l'engagement politique. Je donnerai ma signature à Mme Le Pen.
> Je pense que l'élection présidentielle serait en
danger, si les candidats principaux ne pouvaient pas se présenter et qui
portent des courants dont vous voyez bien quelle est la dynamique alors même
que je trouve ces courants, pour moi, insupportables. Mais je vous ai dit, il
manque 85 signatures à chacun. Cela veut dire qu'au bout du compte, il
faudra 170 signatures pour qu'ils puissent accéder à cette élection, même
un peu moins, parce qu'ils vont en trouver encore. Cela signifie donc qu'il
restera des signatures, que la déclaration de garantie d'impartialité :
"je signe, mais je ne soutiens pas" sera valable. Donc, il est
possible qu'une partie de ces maires décide de parrainer quelqu'un d'autre.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> En cette période troublée, nous sommes
plus que jamais aux côtés du monde agricole : pour protéger notre souveraineté
alimentaire, nos savoir-faire et nos emplois!
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> j'intervenais à l'Assemblée Nationale sur l'avenir du jeu vidéo comme
industrie culturelle et créative. Enjeu de la formation publique, environnement
fiscal pour soutenir l'essor de la filière, investissement d'avenir avec la
Banque d’investissement public et France 2030...
Secteur incontournable des industries culturelles et
créatives, le jeu vidéo affiche une croissance de 10% et un CA de 5,3 milliards
€. Il emploie aujourd'hui en France près de 15 000 personnes hautement
qualifiées.
La France a tout pour être le 1er pays européen du jeu vidéo!
> [Agriculture] Réconcilier
citoyens et consommateurs, travailler à la transformation des filières avec les
éleveurs : la fin de la castration à vif des porcelets et du broyage des
poussins en France en est la démonstration.
> [Agriculture] Protection de la
rémunération des agriculteurs (qui enfin corrige la loi LME !), hausse des
retraites agricoles et de celles des conjoints, France Relance, France 2030,
indemnisation des épisodes de gel, réforme de l'assurance récolte...
● Parti radical
Pour le Parti radical, comme l'a annoncé Emmanuel Macron. il est évident que la France, comme tous les autres pays
européens, doit prendre sa part pour assister la population ukrainienne et
accueillir des réfugiés.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe
Renew Europe au Parlement européen)
> Alors que les décisions majeures de l'UE se succèdent et que le
Parlement européen se prononcera la semaine prochaine sur la guerre en Ukraine,
mon groupe Renew Europe demande aux Etats et aux institutions européennes
d'agir autour de 3 principes directeurs pour la sortie de crise.
1. Blocus total de la Russie
- Soutien à l'exclusion de la Russie de SWIFT et au blocage de la banque centrale
russe
- Blocus commercial de la Russie
- Mutualisation européenne des coûts du blocus
- Renforcement des sanctions contre les oligarques et proches de Poutine
2. Soutien massif de l'UE à l'Ukraine
- Activation du mécanisme de protection civile et assistance financière
- Fourniture d'équipements militaires
- Un mécanisme de solidarité pour les réfugiés
- Réaffirmation de l'aspiration européenne de l'Ukraine et soutien à son statut
de candidat.
3. Renforcement de la capacité de l'Union européenne à agir
- Augmentation des budgets nationaux de défense et du fonds européen de défense
- Assurer l'indépendance énergétique de l'Europe
- Fin de l'unanimité au Conseil sur les affaires étrangères pour garantir
l'autonomie stratégique de l'UE.
Nathalie Loiseau
> [Opinion: L’Europe puissance est née ce soir]
Il aura fallu une guerre. Il aura fallu que Vladimir Poutine ordonne à ses
troupes d’envahir l’Ukraine pour que le monde se réveille. Pour que Joe Biden,
qui ne pensait plus qu’à la Chine, mesure combien la Russie restait menaçante
pour la paix dans le monde. Pour que le lien transatlantique se resserre. Pour
que Boris Johnson retrouve le besoin de se coordonner avec les Européens. Et
surtout, pour que l’Union européenne apprenne, comme le demandait Josep
Borrell, à parler le langage de la puissance.
Il a suffi de quelques jours, entre la reconnaissance par la Fédération de
Russie des républiques fantoches de Donetsk et Louhantsk et l’arrivée des chars
russes dans les faubourgs de Kiev, pour que la Commission européenne tienne
enfin la promesse de sa présidente Ursula Von Der Leyen et devienne
véritablement géopolitique. En quelques jours, l’Europe est sortie de sa
torpeur. Elle a commencé en douceur, par un boycott des produits issus du
Donbass séparatiste et l’allongement de la liste des oligarques sous sanction.
Puis tout s’est accéléré : la Russie se retrouve massivement déconnectée du
système de paiements internationaux, empêchée de convertir ses réserves en
devises, privée de produits de haute technologie, en bute à une mise au ban
économique et financière sans précédent.
Mais l’Union européenne ne s’en est pas tenue à ce qu’elle sait faire de mieux,
l’arme de l’économie et du commerce. Certes, elle n’a pas envoyé de troupes en
Ukraine. Les Etats-Unis non plus. Mais elle est allée sur un terrain qu’elle
n’avait encore jamais osé explorer. Elle a fermé son espace aérien, tout son
espace aérien, à tous les aéronefs russes, publics ou privés. Plus
d’atterrissage, plus de décollage, plus de survol, ni pour Aeroflot, ni pour
les jets privés des milliardaires. Elle a aussi décidé d’envoyer des armes à
l’Ukraine, en ayant recours à la Facilité Européenne de Paix. Il faut mesurer
ce que cela veut dire. Pendant des années, les eurocrates ont assuré que les
traités empêchaient l’Union de s’approcher un tant soit peu du secteur de
l’armement. C’était faux, abusif et idéologique, mais ils l’assuraient la main
sur le cœur. Puis est venu le Fonds européen de Défense, parfaitement conforme
aux traités et destiné à financer des efforts conjoints de recherche et de
développement de nouveaux matériels militaires. Il a fallu des années pour le
négocier, l’adopter et le mettre en place, nous y sommes depuis quelques
semaines. Ensuite il s’est agi d’inventer la Facilité Européenne de Paix, pour
aider les pays avec lesquels nous avons des relations privilégiées en leur
fournissant des matériels militaires. Nous avions enfin compris que former des
armées sans leur fournir d’équipement n’avait guère de sens. Là encore, la négociation
fut interminable, difficile, certains pays demandant à ne pas participer de
cette initiative pourtant indispensable, d’autres ne donnant leur accord qu’à
la condition expresse que l’on ne parle que d’équipements non létaux. En gros
tout sauf des armes.
Il a fallu une guerre en Europe pour lever ces réticences. Depuis ce soir,
l’Union européenne s’est décidée à envoyer en Ukraine autre chose que des
casques et des lunettes de protection. Cela ressemble à un détail , pourtant
c’est la fin d’un tabou.
Mais la guerre ne se mène pas seulement sur le champ de bataille. Là encore,
l’Europe l’a compris et a franchi une étape majeure, indispensable, celle de
l’interdiction de diffusion sur le sol européen de Russia Today et de Spoutnik,
les deux navires amiraux de la propagande russe et de la désinformation made in
Moscow. Il a fallu une guerre pour que l’on comprenne que le mensonge et la
manipulation délibérés n’avaient rien à voir avec la liberté d’expression. Il a
fallu que l’Ukraine soit sous les bombes et que Russia Today sombre dans une
propagande hideuse où l’agressé devenait l’agresseur, la victime le coupable,
pour qu’on se souvienne de ce que la présidente de RT avait toujours dit: que
pour elle et pour ses maîtres, l’information était une arme de guerre.
Pour que l’Union européenne accepte enfin de se faire respecter, il a fallu une
guerre et il a fallu que l’Allemagne se fasse violence. Cela ne s’est pas fait
sans mal, le chancelier Olaf Scholz n’ayant pris ses fonctions que très
récemment et devant conduire une coalition sans précédent. Mais cela s’est fait
et c’est cet attelage de Verts, de Libéraux et de Socio-Démocrates qui a décidé
ce à quoi Angela Merkel s’était toujours refusée : suspendre le gazoduc
Nordstream 2 qui devait acheminer le gaz russe vers l’Allemagne sans passer par
l’Ukraine. Encore un effort et quelques hésitations et Berlin a fini par
accepter que l’Europe « débranche » deux tiers des banques russes de la
messagerie SWIFT. Et enfin, ultime révolution culturelle pour une Allemagne
pacifiste depuis 1945 et proche de la Russie depuis des décennies : le
chancelier a annoncé que des armes seraient livrées à l’Ukraine et que le
budget de la Bundeswehr serait enfin augmenté de manière significative.
Pour que l’Allemagne et l’Europe bougent, il a fallu une guerre mais il a fallu
aussi le courage exemplaire du Président Zelensky, ce drôle de chef d’Etat
qu’on n’avait pas vu venir et qu’on avait moqué, pensez donc, un humoriste à la
tête d’un État menacé par la Russie ! Aujourd’hui Volodymyr Zelensky force le
respect et avec lui tout un peuple qui n’a jamais été aussi uni pour défendre
sa patrie. Ce peuple avait déjà fait la révolution en 2014 en brandissant des
drapeaux européens. Ce peuple nous ressemble et l’Europe le fait rêver. Nous
n’avons pas envie de le décevoir et c’est sans doute ce qui a fait bouger les
dirigeants européens après avoir ému les opinions publiques.
De son côté Vladimir Poutine jouit peut-être d’une supériorité militaire
écrasante mais pour l’heure il a ruiné la Russie. Il a ruiné son image et passe
aux yeux du monde pour un dictateur paranoïaque. Il a perdu le soutien de tous
ceux, responsables politiques européens, journalistes, faiseurs d’opinion, dont
il avait conquis les faveurs depuis des décennies et qui n’osent plus en dire
du bien. Il a ressoudé l’Alliance atlantique, donné des envies d’entrer dans
l’OTAN à la Finlande, d’expédier des armes à l’Ukraine à la Suède et fait plus
en quelques jours pour la défense européenne que nous tous en plusieurs années.
L’Union européenne se bâtit dans les crises, cela n’a rien de très original de
le répéter. Comme pour le COVID et alors qu’on en sort a peine, la guerre
d’Ukraine oblige l’Europe à progresser dans un domaine où elle s’était peu
aventurée jusqu’à présent, la santé dans un cas, là défense dans l’autre.
Soudain nécessité fait loi et il faut reconnaître à Ursula Von Der Leyen d’être
la femme de la situation : après le plan de relance, après les achats de
vaccins, les sanctions contre la Russie et les progrès de l’Europe de la
Défense porteront sa marque et contribueront à son bilan.
Alors bien sûr, tout cela aurait pu être fait plus tôt. On m’a beaucoup entendu
plaider pour des progrès rapides dans la défense européenne en rappelant qu’il
vaut mieux réparer son toit quand il fait beau que quand il pleut. Combien de
fois ai-je répété que si l’Europe progressait dans les crises, en matière de
défense, il était déraisonnable d’attendre un conflit armé pour être prêts.
Il aura fallu une guerre pour que sonne en Europe la fin d’une innocence qui,
si nous n’agissions pas, virerait à la culpabilité.
> En voyant la ville de Kharkiv
martyrisée par des bombardements, cela exige qu'on puisse venir en aide à un
pays qui demande à se défendre. Il y a une exigence morale qui ne fait pas de
doute, Poutine ne respecte que la force.
> J’invite ceux qui font métier de
critiquer tous les jours une Union européenne qu’ils accusent de tous les maux
à regarder Volodymyr Zelensky, dans une Ukraine bombardée, rêver de la
rejoindre, l’Union européenne de tous ses espoirs. Aimons l’UE autant que
l’aiment les Ukrainiens.
> Les pays baltes le savent mieux
que personne: la désinformation est une arme de guerre, que les réseaux sociaux
n’ont pas assez empêché de nuire. Au moment où l’Ukraine est attaquée, il est
temps que les plateformes prennent leurs responsabilités.
> Ne perdez pas de temps à écouter
Zemmour, on vous
résume :
- Poutine est un démocrate
- Il ne faut pas armer l’Ukraine.
Il a dit exactement cela. Pas il y a un mois ou un an, ce matin. Même les
Munichois ne devaient pas dire ça.
> Souvenons-nous que l’année a commencé sur une polémique
absurde parce que certains membres de l’opposition ne voulaient pas voir le
drapeau européen flotter sous l’Arc de Triomphe, même une journée.
Souvenons-nous que le peuple ukrainien le brandissait, ce drapeau, à Maidan en
2014.
Pascal Canfin
> Nous allons soutenir aujourd’hui au Parlement
européen le passage de l’Ukraine au statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne. A ne
pas confondre avec le fait de demander son adhésion immédiate ce qui n’est pas
possible.
> Après la crise Covid19 qui a vu
naître le premier plan de relance européen de 750 mds d’euros, la guerre en Ukraine transforme l’Europe en
une véritable puissance géopolitique. Nous sommes au rendez-vous de l’Histoire.
> Climat : le GIEC s’alarme
des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud.