Voici une sélection, ce 20 février 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> Du niveau et de la qualité de l'accompagnement que le pays entend
fixer pour les personnes fragiles et en conséquence, le niveau d'effort que
nous sommes prêts à consentir pour les professionnels qui les accompagnent et
aux grandes fins, il faut des grands moyens et je crois que nous les mettons
sur la table. Je le dis, ça va être difficile parce que nous devrons financer
tout ça. Mais c'est historique et l'État est là. Je le dis, l'État est là.
C'est un bon investissement, je le dis, la bonne dépense.
(…) Cet investissement massif que va consentir la nation et notamment l'État, à
la demande du Président de la République, témoigne, je crois, de notre profond
attachement commun à une société solidaire, inclusive, attentive et
respectueuse de toutes celles et ceux de nos concitoyens touchés par la
dépendance, le handicap ou les difficultés sociales. Et donc c'est ça l’apport
du jour parce que tout est totalement lié, des professionnels qui font le choix
exemplaire de se consacrer à eux. Le choix qu'ensemble nous venons de sceller,
je le crois profondément, mesdames et messieurs, est d'abord un choix de
justice, bon, peut-être plus beau que le rattrapage. C'est un choix de
solidarité, évidemment. C'est plus encore, me semble-t-il, un choix de société.
Et c'est en ce sens que c'est un choix profondément politique et républicain.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> [Déclaration des ministres des affaires étrangères du G7 sur la Russie
et l’Ukraine]
1. Nous, ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Canada, des
États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni,
et Haut Représentant de l’Union européenne, demeurons gravement préoccupés par
le déploiement menaçant de l’armée russe tout autour de l’Ukraine, dans la
région de la Crimée illégalement annexée et en Biélorussie. La concentration
massive non provoquée et injustifiée par la Russie, de troupes militaires, le
plus important déploiement sur le continent européen depuis la fin de la guerre
froide, est un défi à la sécurité mondiale et à l’ordre international.
2. Nous appelons la Russie à choisir la voie de la diplomatie, à réduire les
tensions, à retirer une grande partie de ses forces armées de la proximité
immédiate des frontières de l’Ukraine et à se conformer pleinement aux
engagements internationaux, notamment en matière de réduction des risques et de
transparence des activités militaires. Dans un premier temps, nous attendons de
la Russie qu’elle procède à la réduction annoncée de ses activités militaires
le long de la frontière ukrainienne. Nous jugerons la Russie à l’aune de ses
actes.
3. Nous avons pris note des dernières déclarations annonçant que la Russie
était prête à dialoguer au plan diplomatique. Nous soulignons notre détermination
à poursuivre avec la Russie le dialogue sur les questions constituant une
inquiétude mutuelle, telles que la sécurité européenne, la réduction des
risques, la transparence, les mesures de confiance et la maîtrise des
armements. Nous réaffirmons également notre détermination à parvenir à un
règlement pacifique et diplomatique de la crise actuelle, et nous enjoignons la
Russie à répondre positivement à l’offre qui lui a été faite de dialoguer dans
le cadre du dialogue des États-Unis avec la Russie sur la stabilité
stratégique, du Conseil OTAN-Russie et de l’OSCE. Nous saluons le dialogue
renouvelé de l’OSCE sur la sécurité européenne lancé à l’initiative de la
présidence polonaise de l’OSCE et nous espérons vivement que la Russie y
prendra part de manière constructive.
4. Toute menace ou usage de la force contre l’intégrité territoriale et la
souveraineté des Etats va à l’encontre des principes fondamentaux qui
constituent la base de l’ordre international fondé sur les règles, et de
l’ordre européen de paix et de sécurité inscrite dans l’Acte final d’Helsinki,
la Charte de Partis et les autres déclarations de l’OSCE qui ont suivi. Tandis
que nous sommes prêts à explorer toute solution diplomatique pour répondre aux
préoccupations légitimes en matière de sécurité européenne, il ne doit faire
aucun doute pour la Russie que toute nouvelle agression militaire contre
l’Ukraine aurait de sérieuses conséquences, y compris des sanctions financières
et économiques, sur un large éventail de cibles sectorielles et individuelles
qui imposerait un cout sévère et sans précédent sur l’économie russe. Dans un
tel cas de figure, nous prendrions en concertation des mesures restrictives.
5. Nous réaffirmons notre solidarité avec le peuple ukrainien et notre soutien
aux efforts menés par l’Ukraine pour consolider sa démocratie et ses
institutions, et l’encourageons à poursuivre les progrès en matière de
réformes. Il est pour nous de la plus grande importance de contribuer à
préserver la stabilité économique et financière de l’Ukraine et le bien-être de
sa population. Dans le prolongement de l’aide que nous dispensons à l’Ukraine
depuis 2014, nous sommes déterminés à prendre notre part, en étroite
coordination avec les autorités ukrainiennes, afin de soutenir le renforcement
de la résilience de l’Ukraine.
6. Nous rappelons notre engagement inébranlable à la souveraineté et à
l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières et ses eaux
territoriales reconnues au plan international. Nous réaffirmons le droit de
tout État souverain à décider seul de son avenir et de ses arrangements de
sécurité. Nous saluons la retenue dont fait preuve l’Ukraine face aux
constantes provocations et aux tentatives de déstabilisation dont elle fait
l’objet.
7. Nous soulignons notre vive appréciation et soutien continu aux efforts menés
par l’Allemagne et la France dans le cadre du format Normandie pour veiller à
la pleine application des Accords de Minsk, seule voie possible pour parvenir à
un règlement politique durable du conflit à l’est de l’Ukraine. Nous
reconnaissons les déclarations publiques du Président Zelensky soulignant
l’engagement ferme de l’Ukraine en faveur des Accords de Minsk et sa
disposition à contribuer de manière constructive au processus Les ouvertures
ukrainiennes méritent d’être examinées sérieusement par les négociateurs russes
et par le gouvernement de la Fédération de Russie. Nous appelons la Russie à
saisir l’opportunité que représentent les propositions ukrainiennes pour la
voie diplomatique.
8. La Russie doit procéder à une désescalade et respecter ses engagements dans
la mise en œuvre de l’accord de Minsk. L’augmentation des violations du
cessez-le-feu le long de la ligne de contact ces derniers jours est très
préoccupante. Nous condamnons l’utilisation d’armes lourdes et le bombardement
indiscriminé de zones civiles, qui constituent une violation manifeste des
accords de Minsk. Nous condamnons également la poursuite par la Russie de la
délivrance de passeports aux habitants des zones non-contrôlées par le
gouvernement en Ukraine. Ceci contrevient clairement à l’esprit des Accords de
Minsk.
9. Nous sommes particulièrement préoccupés par les mesures prises par les
"républiques populaires" autoproclamées, qui doivent être considérées
comme préparant le terrain à une escalade militaire. Nous craignons que des
incidents mis en scène ne soient utilisés comme prétexte à une éventuelle
escalade militaire. La Russie doit user de son influence sur les républiques
autoproclamées pour faire preuve de retenue et procéder à la désescalade.
10. Dans ce contexte, nous exprimons fermement notre soutien à la mission
spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine, dont les observateurs jouent un
rôle clé dans les efforts de désescalade. Cette mission doit être autorisée à
pleinement mener à bien son mandat sans restriction à ses activités ou à sa
liberté de mouvement, au service des populations de l’Est de l’Ukraine et pour
garantir leur sécurité.
> [Liban] Entretien à Munich avec le Président du Conseil Mikati. Insistance pour la poursuite des réformes indispensables pour le Liban, la conclusion des discussions avec le FMI et l’organisation d’élections transparentes et impartiales le 15 mai.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> Je soutiens sans équivoque les mesures de lutte
contre la pollution de l’air. Et, parce qu’elles impactent fortement la vie des
Français, je soutiens une mise en œuvre concertée et fondée sur des études
environnementales.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Le décret portant sur la modernisation de la police technique et
scientifique a été publié au Journal officiel. C’était un engagement du Beauvau
de la sécurité. La transformation de la police se poursuit!
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] Nous sommes l'un des pays les mieux
vaccinés d'Europe et au monde.
> [Covid19] Nous avons eu besoin du pass vaccinal à un moment-charnière de l'épidémie.
> [Covid19] Nous ne vaccinons les gens que quand c'est absolument nécessaire. Une 4ème dose de vaccin pour les plus de 80 ans comme en Suède? Ça ne s'impose pas aujourd'hui.
> [Covid19] Nous constatons aujourd'hui un effondrement de la vague Omicron. Il y a de moins en moins de patients en réanimation. D'ici la mi-mars, les conditions sanitaires permettront de supprimer le masque en intérieur.
> Oui, nous manquons de soignants. Certains candidats en promettent plus ? Notre bilan est déjà supérieur à leurs promesses.
> Quand on a en soi des valeurs de solidarité, de progrès social et sociétal, et qu’on veut que ces idées gagnent et fassent avancer notre pays, aujourd’hui on vote Emmanuel Macron.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Redonner de la valeur à l’alimentation passe aussi par l’école. Le
premier des combats, c'est les repas dans les cantines : elles doivent être un
lieu de l'alimentation de qualité. Il faut redonner cette valeur à l’alimentation
et cela passe d’abord par l’école.
> S’alimenter n’est pas juste un réflexe, on doit s'approprier l'acte de s'alimenter comme un acte nutritionnel. L’inégalité nutritionnelle dans notre pays est une réalité.
> Notre alimentation est une partie de nous-mêmes, de notre territoire. Je ne suis pas là pour dicter vos choix alimentaires, l’unique débat pour moi est sur la qualité de ce que nous mangeons.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> Ils prennent soin des vulnérables, de nos
aînés, assurent la protection de l’enfance. Nous voulons rendre les métiers de
l'accompagnement social plus attractifs, parce qu’ils sont essentiels. Dès
cette année, comme les soignants, nous les revalorisons de 183€ net par mois.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> Alors qu'elles représentent plus de 50% de la
population, trop de femmes hésitent à s'engager en politique en raison,
notamment, de ce type de propos misogynes [du LR Julien Aubert] qui blessent et
qui déshonorent le débat public. Les femmes ont "voix au chapitre",
comme l'affirma Simone Veil.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
> Une annonce importante: les travailleurs sociaux
et les soignants mobilisés chaque jour pour l’hébergement et l’accompagnement
des personnes SDF bénéficieront de l’extension du Ségur. Une juste
reconnaissance de leur engagement, au service des plus démunis.
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
> Relancer les trains de marchandises : voilà de
l’écologie concrète ! 1 autoroute ferroviaire = 20 000 camions en moins sur les
routes. Il y en aura bientôt une entre Cherbourg et Bayonne.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> J'annonce que nous avons soutenu 782 projets de
(re)localisation en France depuis septembre 2020. Ces projets représentent
5,4Mds€ d'investissements et ont permis de créer et conforter 100.000 emplois
partout sur le territoire !
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> Plus de 600.000 inscrits sur les listes
électorales ces trois dernières semaines. Nous déployons des mesures pour
enrayer l’abstention, la démocratie appartient à tous les citoyens !
> L'immigration, c'est aussi une richesse (...) quelque part, nous sommes tous des enfants d'immigrés.
> Si quelqu'un a envie de manger halal, casher, végan ou une énorme entrecôte (...) que chacun mange ce qu'il a envie de manger. Le problème c'est quand cela devient du prosélytisme et qu'il y a derrière une idéologie politique.
Brigitte Bourguignon
(ministre chargée de l'Autonomie)
> Parce que les Français veulent choisir le lieu
où ils pourront vieillir, le Gouvernement développe depuis 2017 d’autres formes
d’habitats partagés et inclusifs partout en France.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> La protection de l'enfance en ligne est une des
priorités du gouvernement. Avec la loi Contrôle parental, dès la première utilisation de votre smartphone/appareil
connecté, le contrôle parental sera proposé gratuitement et systématiquement.
Olivia Grégoire
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
> On parle en permanence des mauvaises nouvelles
et on ne s'arrête jamais sur les bonnes. 7% de croissance et une baisse record
à 7,4% de chômage c’est le fruit de l’engagement des Français, des
entrepreneurs et des salariés que le Gouvernement a soutenus durant toute la
crise.
> Il y a ceux qui sont en marche, qui ont des idées pour l’avenir du pays, il y en a d’autres qui, en pantoufles, rejouent le même film depuis les années 2000, vissés au canapé.
> Il y a les vieilles recettes (couper dans les dépenses sans dire lesquelles), il y a les recettes inconstitutionnelles (prétendre obliger les marchés publics à être 100% français). Entre ce qui ne marche pas et ce qu’on ne peut pas faire, l’opposition a encore du travail.
> L’économie sociale est innovante, mais si elle a une caractéristique, c’est qu’elle l’est surtout au plan de l’humain.
> L’économie sociale est sociale parce qu’elle répartit plus de pouvoir et plus de valeur créée et a l’ambition d’avoir un impact social.
> Travailler, être enceinte, être maman, c'est un challenge au féminin. C'est important de dire qu'il y a des femmes politiques qui sont des femmes tout à fait normales.
> Il existe déjà une Europe de l'économie sociale, mais c'est une Europe qui s'ignore. Le secteur compte en effet près de 3 millions d'entreprises en Europe, qui font travailler 14 millions de personnes. L'ESS pèse jusqu'à 10 % du PIB de certains Etats membres, comme la France, l'Espagne ou l'Italie. Toutefois, peu d'Etats ont un cadre juridique aussi clairement défini à ce sujet que la France, qui a consacré une loi au secteur en 2014. Il est donc temps d'avoir une vision commune et, surtout, de faciliter la croissance de toutes ces structures, les créations d'emplois, et la cohésion sociale à une échelle européenne.
> Cette réunion informelle des ministres de l'économie sociale et solidaire est la première en 10 ans, donc un signal politique fort. Les 23 délégations qui ont répondu à l'invitation ont travaillé sur la mise en œuvre du plan d'action dédié à l'économie sociale présenté en décembre dernier par la Commission européenne. Notre objectif est de développer un langage commun, ce qui facilitera les activités des entreprises du secteur dans toute l'Union. Il existe en Europe 2,8 millions d'entités juridiques différentes dans l'ESS. En France, certaines entreprises peuvent par exemple bénéficier de l'agrément ESUS (entreprise solidaire d'utilité sociale). Cette spécificité n'est pas reconnue à l'échelle de l'Union et cela pénalise ces sociétés lorsqu'elles veulent se lancer à l'international. Nous aimerions lever ce frein à leur croissance, en bâtissant à terme un mécanisme une convention de reconnaissance mutuelle entre les pays européens.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Les travailleurs sociaux sont un maillon
essentiel à la protection de nos enfants. Je suis heureux qu'ils puissent
bénéficier d'une revalorisation salariale et d'une meilleure reconnaissance de
leur engagement Merci à eux pour le travail qu'ils mènent auprès des plus
vulnérables.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Poursuite des revalorisations salariales suite
au Ségur de la santé. 183 euros par mois en plus pour les professionnels du
médico-social. Reconnaissance et solidarité pour les travailleurs qui prennent
soin des plus fragiles.
> Les préfets et sous-préfets, aux champs ou dans les villes, incarnent l’État et son administration dans les territoires. Il y a 222 ans qu'ils honorent et servent la République, jour pour jour [18 février]. Je salue leur engagement !
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> Notre adversaire numéro 1, c’est cette vision
décliniste du pays que l’on voit se répandre partout dans cette élection
présidentielle.
> Nous avons retrouvé le taux de chômage le plus bas depuis 2008 !
> Le terme «Français de papier» [utilisé par Valérie Pécresse] est insupportable.
> Cette campagne est, aujourd'hui, trop éloignée des préoccupations des Français.
> [782 projets de (re)localisation en France depuis septembre 2020] Les résultats d'une politique industrielle ambitieuse lancée depuis 2017. Il faut continuer d'inverser la courbe : ce gouvernement est le seul à avoir créer de l'emploi industriel depuis 2000.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Notre bilan, c'est aussi un plan de
relance sans précédent : en 2021, notre majorité a voté un budget de 100 mds
d'euros pour investir massivement partout où cela était nécessaire. Pour la
transition écologique, l'éducation, la formation ou encore les services
publics.
> Le Plan de relance agricole c’est aider les communes à accélérer leur transition agroécologique et leur donner accès à une alimentation saine, durable et locale.
> Aller vers une société du plein emploi : c’est possible et notre action le prouve ! Aujourd’hui, le taux d’emploi des jeunes comme des plus de 50 ans sont à des niveaux historiques. Ce sont les résultats concrets de la politique pour l’emploi que nous menons.
> Les angoisses sur l'avenir ou les doutes sur la politique sanitaire : tout cela peut se comprendre et il faut l'entendre. Mais il ne faut jamais accepter la violence. En démocratie, on débat pour convaincre, sans relâche : c'est que nous faisons.
> C'est vrai, nous n'avons pas pu tout faire ! C'est pourquoi nous sommes déterminés à continuer notre action. L'élection présidentielle posera une question : voulons-nous poursuivre la transformation de notre pays, ou préférer une France nostalgique et repliée sur elle-même?
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Je souhaite que cette élection permette une
clarification et donne l'occasion de voter pour un projet politique et pas
seulement contre. A nous de démontrer que le politique a encore un impact.
> Ne pas être obsédés par notre avenir politique ne veut pas dire ne pas avoir d'ambition... mais nous rend beaucoup plus libres d'exprimer nos convictions !
Laetitia Avia (porte-parole)
> Depuis 2017 avons porté des mesures fortes et
sociétales attendues par la gauche. Mais aussi des mesures attendues par la
droite. Nous revendiquons notre capacité de rassemblement.
> [Crise ukrainienne] La situation est complexe et fragile. Un objectif constant : maintenir le dialogue et œuvrer pour une désescalade, en coordination avec nos alliés américains et européens.
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Je suis né en 1983 et le chômage des jeunes n'a
jamais été aussi bas qu'aujourd'hui. Ce n'est certainement pas le fait du
hasard, mais le fruit des réformes du quinquennat d'Emmanuel Macron.
● Parti radical
> [Communiqué : Réaction suite à la décision d’Emmanuel Macron de
redéployer les troupes françaises au Niger]
Alors que la guerre contre les djihadistes suit son cours habituel au Sahel, la
situation sécuritaire s’est considérablement dégradée au Mali.
« Un contexte politique très hostile, une junte militaire au pouvoir qui
attise le sentiment anti-français et le déploiement des mercenaires russes de
Wagner, rendaient incompatible la présence de l’armée française », précise
Nathalie Delattre, Présidente du groupe amitié France Mali au Sénat,
vice-présidente du Sénat et secrétaire générale du Parti Radical.
C’est pourquoi le Parti Radical, son président Laurent Hénart et Jean-Jacques
Curiel, Secrétaire National Défense approuvent sans réserve la décision du
Président de la République Emmanuel Macron, de retirer les troupes françaises
du Mali et de les repositionner au Niger.
Ils se félicitent également de la transformation du nouveau dispositif
militaire centré autour des forces spéciales réalisée en fin d’année dernière.
Ainsi, la mission Barkhane se poursuit. La France continuera à jouer son rôle
fédérateur. Elle n’abandonne ni le Sahel, ni l’Afrique, ni la lutte contre
l’hydre terroriste islamiste de Daesh, d’Al-Qaïda et de ses épigones. Il y va
également de notre sécurité en métropole et en Europe et des valeurs qui sont
les nôtres.
Le sacrifice de nos 59 soldats tombés au champ d’honneur depuis 2013, les
souffrances de leurs familles et de nos blessés, n’auront pas été vains.
> [Communiqué : Nos éleveurs en danger : Il en va de la
sauvegarde d’une agriculture de qualité et compétitive !]
Alors que la France œuvre à défendre nos producteurs à Bruxelles en exigeant
des dispositions (Clauses miroirs) permettant d’appliquer aux produits
agricoles importés les mêmes standards environnementaux, sanitaires et sociaux
que ceux édictés au sein de l’Union européenne, nos éleveurs, de bovins notamment,
poussent un cri d’alarme.
Leur situation précaire du fait d’une concurrence accrue et d’un endettement
élevé obère l’avenir de leur profession. Cet appel à l’aide survient dans une
période de désinformation orchestrée par les partisans d’une
« fausse » écologie, protestant contre un élevage qui accaparerait
nos cultures, et vantant la fabrication de viandes in vitro ou de pseudo
« steaks » non carnés dont la composition n’a rien d’écologique ni de
naturel. Rappelons que la présence animale en prairies permet leur conservation
et constitue de véritables puits à carbone (« carbon farming ») en
faveur du climat.
Pourtant, nos éleveurs continuent d’être insuffisamment rémunérés et subissent
de plein fouet la hausse inédite des coûts des intrants (énergie, engrais,
matériel) et de l’alimentation du bétail. Ils doivent par ailleurs se
soumettre, même si cela leur semble juste, à de lourds investissements à
caractère environnemental. Des lois destinées à protéger le revenu des
agriculteurs et à contraindre les négociations commerciales existent, la
dernière – Egalim 2 – date d’octobre 2021, mais le refus de certains
industriels et distributeurs de respecter la loi freinent son application. Pour
Nathalie Delattre, vice-présidente du Sénat et sénatrice de la Gironde :
« vendre la baguette de pain à 29 centimes, les côtes de porc à moins de
2€/k comme le propose une enseigne de la grande distribution, aura pour
conséquence de mettre les producteurs à terre, de tirer la qualité vers le bas,
de sacrifier le tissu agricole et artisanal français ».
En 2021, le cheptel laitier français a perdu 65000 têtes et de nombreux
éleveurs ont renoncé à continuer ; il en va de même dans l’élevage porcin.
Afin que cesse cette hémorragie et alors même que la future PAC intégrera une
augmentation du soutien financier pour l’installation des jeunes, le Parti
Radical demande que tous les acteurs, industriels agroalimentaires et
distributeurs, assument leurs responsabilités au niveau des prix et des
circuits d’approvisionnement. Si nécessaire, il convient de recourir aux
sanctions prévues afin de répondre aux exigences légitimes de nos exploitants
agricoles mais aussi des consommateurs, très attachés à une agriculture saine,
de qualité et compétitive.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe
Renew Europe au Parlement européen)
> C’est la force d’attraction du modèle de l’Union européenne, qui pose
problème à Poutine. Nous sommes une puissance en devenir, une puissance
économique, sociale, attractive mais surtout démocratique. L’unité européenne
est clé dans ce conflit.
> [Opinion: «Hongrie/Pologne: les Européens sont dans
leur bon droit»]
La Cour de justice de l’UE a débouté la Hongrie et la Pologne qui considéraient
illégal une loi qui conditionne les fonds européens au respect de l’Etat de
droit. Chez les commentateurs et les souverainistes, on retrouve trois
arguments pour dénoncer cette décision. Aucun ne tient intellectuellement la
route.
Prenons le premier argument, celui des pays concernés : la Cour est
illégitime car elle se mêle des constitutions nationales. Passons l’hypocrisie
de considérer une juridiction illégitime tout en y faisant appel. Comment
l’Europe fait d’habitude pour ménager ces textes nationaux et le droit
européen ? Par le dialogue des juges, qui assure que constitutions et Europe ne
s’entrechoquent pas.
Mais en politisant leurs Cours constitutionnelles, la Hongrie et la Pologne ont
rompu ce dialogue. L’Europe a toujours pris en compte les spécificités
constitutionnelles et les Etats, souverainement, adaptent ces textes aux choix
collectifs. Si ces gouvernements jugent illégitime l’ordre juridique européen,
qu’ils en tirent les conséquences. En l’espèce, qu’ils ne souhaitent plus
participer à cet ordre, donc à l’Union européenne. Bonne chance à eux pour
gagner une élection avec un tel projet.
Deuxièmement argument – lepéniste : de quel droit l’Europe décide des
conditions d’attribution des aides ? Au nom d’un fondement de notre système
démocratique : le consentement à l’impôt. Les Européens contribuent au
budget de l’UE en partie par l’impôt. De fait, et c’est heureux, aucun pays ne
dispose à sa guise des fonds européens. C’est l’argent commun des Européens,
pas un « dû » à un Etat.
La PAC, les fonds régionaux, les aides d’urgence sont soumis à un cadre précis,
voté démocratiquement par le Parlement et les Etats membres. Si les Français
financent une route en Hongrie, il est normal qu’ils aient un droit de regard
sur l’utilisation de ces fonds. L’Etat de droit national est donc fondamental
car le juge national est le juge d’application de ces conditions. Si ces juges
ne sont pas indépendants donc que l’Etat de droit est menacé, les citoyens
n’ont plus d’assurance sur la bonne utilisation de leur argent.
Troisième argument : la Cour a fait de la politique. Elle a décidé sans
tenir compte des risques de blocage de la machine européenne avec une Hongrie
et une Pologne, furieuses et prêtes à faire la politique de la chaise vide.
Quelle grande confusion ! Ce n’est pas parce que l’application du droit à des
résonances politiques, que l’on ne doit pas respecter le droit. Par ailleurs,
la radicalité de leurs menaces traduit une vraie inquiétude de ces
gouvernements de voir ces outils fonctionner et mettre fin à certains réseaux
de corruption et à la politisation de leur appareil d’Etat. Leur fébrilité est
en un sens un aveu de culpabilité.
En d’autres termes, oui, les Européens sont dans leur bon droit quand ils
demandent à tous les Etats membres de respecter les règles collectives. Les
gouvernements polonais et hongrois prétendent qu’ils défendent une conception
minoritaire, mais intellectuellement viable de l’Europe. Valider leurs arguments,
c’est légitimer leur jeu, plus que participer à un débat sur « des
conceptions différentes de l’Europe ».
Nathalie Loiseau
> [Crise ukrainienne] Nous sommes entrés dans une
crise longue, dure, multiple où le président russe va tenter en permanence de
souffler le chaud et le froid. En face, unité, fermeté et sang-froid sont les
seuls antidotes pour qu’une guerre des nerfs ne se transforme pas en guerre
tout court .
> [Crise ukrainienne] En quelques phrases Marine Le Pan nie la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Elle critique l’OTAN. La semaine dernière ses élus votaient contre le renforcement de la défense européenne. Entre Zemmour et elle, Poutine a l’embarras du choix.
> [Crise ukrainienne] Petit rappel Jean-Luc Mélenchon: la Russie a annexé la Crimée, déstabilisé le Donbass, verrouillé la Mer d’Azov, tout cela en violation du droit international, mais le problème, pour vous, c’est l’OTAN, que l’Ukraine veut librement rejoindre ? Aveuglement ou alignement sur Moscou?
> [Crise ukrainienne] Les frontières de chaque pays doivent être respectées…mais pour Éric Zemmour, celles de l’Ukraine, pas trop quand même. Aligné sur les arguments du Kremlin, croit-il à ce qu’il raconte ou est-ce pur cynisme ? Dans les 2 cas il se disqualifie.
> [Crise ukrainienne] Discours très fort de Volodymyr Zelensky à Munich : C’est pour la sécurité de l’Europe que l’Ukraine est prête à se battre. C’est la sécurité de l’Europe qui est menacée. Il refuse de nommer les pays qui ne sont pas à la hauteur mais qui devront faire face à leur conscience.
> [Crise ukrainienne] Y a-t-il encore des commentateurs qui « ne croient pas à la guerre »? On les entend moins. Y a-t-il encore des politiques pour expliquer que l’OTAN provoque la Russie ? Ça va devenir plus compliqué pour eux. Je vous demande de ne pas oublier qu’ils justifient l’injustifiable. J’avais oublié que les trolls pro-russes, eux, n’allaient pas désarmer de si tôt. Illustration dans les commentaires à mon tweet. On vous voit !
> [Crise ukrainienne] Voilà à quoi ressemble la manipulation de l’information russe: les séparatistes pro-russes du Donbass dénoncent une agression ukrainienne imaginaire dans une vidéo, puis lancent des bombardements dans l’espoir que l’Ukraine réplique et ensuite appellent les civils à évacuer.
> [Tribune : « Emmanuel Macron est le seul à se
faire le garant de notre défense »]
La crise en Ukraine le rappelle à ceux qui l’avaient oublié : en élisant un
Président de la République, nous choisissons un chef des armées à la tête de la
première puissance militaire et seule puissance nucléaire de l’Union
Européenne. Il est donc tout sauf indifférent de savoir ce que les candidats
déclarés ont à nous dire sur notre politique de défense. Leurs récentes prises
de parole n’ont rien pour nous rassurer, ni sur leur vision, ni sur leur
compétence en la matière. Prenons un seul exemple : la question de notre
appartenance à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) .
A l’extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon n’en démord pas : il faudrait que la France
sorte de l’Otan. Sur la crise ukrainienne, il reprend mot pour mot le narratif
du Kremlin. C’est aussi le cas de l’extrême-droite, résolument poutinienne.
Mais celle-ci a cru trouver une martingale un peu différente, la sortie du
commandement intégré de l’Otan, qui réunit Marine Le Pen et Eric Zemmour,
invoquée au nom de notre souveraineté. Marine Le Pen a par ailleurs dénoncé «
l’automaticité » de l’article V de la Charte de l’Alliance Atlantique, le
principe selon lequel lorsqu’un membre est attaqué, tous le sont.
Rétablissons quelques faits. L’appartenance au commandement militaire intégré
de l’Otan n’entrave en rien notre souveraineté. Elle n’a pas empêché la France
de mener un dialogue exigeant avec Vladimir Poutine ces cinq dernières années,
ni de retirer ses troupes d’Afghanistan dès 2013. Ensuite, il n’existe aucune «
automaticité » de l’article V. Toute décision est prise par consensus et rien
ne peut donc être décidé sans l’accord de la France. Enfin, chaque allié est
libre de choisir sous quelle forme il entend participer à la solidarité
collective. La décision d’engager nos forces armées dans une opération
militaire est toujours strictement nationale et elle revient au chef de l’État.
S’agissant de Valérie Pécresse, on ignore encore une fois ce qu’elle pense.
Accrochée au général de Gaulle et à sa phrase sur « une France alliée mais non
alignée », elle critique « l’Europe de la défense » au motif que « la défense
de l’Europe ce serait d’abord l’Otan » avant d’en appeler à la constitution d’un
« pilier européen dans l’Otan ». Atlantiste, souverainiste ou européenne ? Ni
pour, ni contre, bien au contraire ? Un peu de sérieux ne nuirait pas.
Elle reproche au président Macron d’avoir alerté sur un risque de « mort
cérébrale » de l’Otan en 2019. Se serait-elle tue lorsque la Turquie, un pays
de l’Otan, achetait du matériel russe, menaçait la Grèce et intervenait en
Syrie contre nos intérêts ? Emmanuel Macron a réussi à forcer l’alliance à
réfléchir à ses finalités stratégiques. N’est-ce pas cela porter une voix forte
? Lorsqu’il vient défendre face à Vladimir Poutine les principes qui fondent la
sécurité en Europe, il le fait en tant que président français, en tant que
président du Conseil de l’Union européenne et en tant que voix écoutée à
l’Otan. Elle devrait s’en féliciter.
Ceux qui rappellent la décision prise par le général de Gaulle de sortir du
commandement intégré de l’Otan en 1966 n’ont pas vu le monde changer. Les trois
objectifs avancés par le Général étaient adaptés à la donne stratégique de
l’époque : l’indépendance de notre dissuasion nucléaire, le retrait des bases
alliées du territoire français, le refus de s’engager dans la guerre au
Vietnam.
Lors du retour dans le commandement intégré décidé en 2009, le Président
Sarkozy, qui se réclamait d’une filiation gaulliste, avait fixé trois
conditions : premièrement, le maintien d’une dissuasion nucléaire indépendante,
qui se traduit par la non-participation de la France au groupe de planification
nucléaire de l’Alliance ; deuxièmement, le refus de toute base militaire alliée
sur le sol français, jamais remise en cause ; et troisièmement, le maintien
d’une pleine liberté de la France de s’engager militairement, garantie par la
prise de décision par consensus. Se réclamer du général de Gaulle mérite mieux
qu’une posture, cela exige une compréhension des enjeux stratégiques et une
cohérence dans l’action diplomatique.
C’est en étant pleinement présents au sein de l’Alliance et de ses structures
que nous pouvons faire valoir nos intérêts. Participer à l’élaboration des
grandes décisions stratégiques de l’Otan, c’est exercer son influence. C’est ce
que nous offre la présence d’un général français à la tête de l’un des deux
postes de commandement suprêmes de l’Otan. Ce que proposent Jean-Luc Mélenchon,
Marine Le Pen ou Éric Zemmour, c’est de nous isoler et de nous affaiblir, dans
un monde plus dangereux où les autocrates sont devenus plus menaçants.
Aujourd’hui, l’accumulation de troupes russes à la frontière ukrainienne et la
multiplication des crises dans notre environnement nous rappellent à quel point
la paix en Europe est fragile. L’urgence est à renforcer la défense européenne
pour intervenir avec nos Alliés chaque fois que nous le pouvons, de manière
autonome chaque fois que nous le devons. Il n’y a aucune contradiction entre la
défense européenne et l’alliance transatlantique. Au contraire, nous avons en
réalité besoin de davantage de l’une comme de l’autre.
La France assume de contribuer au renforcement des deux. Elle est au
rendez-vous d’une solidarité concrète avec nos alliés de l’OTAN en Estonie, en
Lituanie et demain en Roumanie, tant la menace russe reste présente.
La France d’Emmanuel Macron a fait progresser la défense européenne. Nous avons
porté l’Initiative européenne d’intervention, qui permet de déployer ensemble
des forces spéciales contre le terrorisme ou des unités maritimes coordonnées
pour assurer la liberté de navigation en mer. Nous développons, en Européens,
une base industrielle et technologique de défense : c’est ce que permet la
création - historique - du Fonds européen de défense (doté de 8 milliards
d’euros !) ; c’est ce que promet le lancement du Système de Combat Aérien du
futur ; c’est ce que rend possible l’achat, par la Grèce et la Croatie, de nos
Rafales. Et surtout, nous définissons ensemble une stratégie pour mieux
défendre les Européens face aux nouvelles menaces : c’est tout l’objectif de la
« Boussole stratégique », premier livre blanc européen, attendue durant la
présidence française de l’Union européenne, au Conseil européen de mars 2022.
Conduire notre pays en temps de crise ne s’improvise pas. Nos alliances
diplomatiques ne sont pas des variables d’ajustement politique. Depuis cinq
ans, Emmanuel Macron fait peser la voix de la France pour construire une
souveraineté stratégique européenne, avec nos alliés et partenaires de l’Union.
Pendant cinq ans encore, il est le seul à être à la hauteur de la tâche : se
faire le garant de notre défense, de notre indépendance et de nos intérêts.
> [Opinion : Mali : Fin de partie pour Takuba]
Ainsi donc l’armée française quitte le Mali 9 ans après y être arrivée. Elle
part à la fois plus tard qu’elle n’aurait dû et plus vite qu’elle n’aurait
voulu. Le pays qu’elle quitte ne va pas bien. Dès lors, les adeptes de la
pensée facile ont tôt fait de dresser le parallèle avec le retrait américain
d’Afghanistan, de parler d’échec et de défaite. Ont-ils raison ?
La France a voulu mettre fin à la menace terroriste au Sahel. De ce point de
vue, le compte n’y est pas, la menace est toujours là, elle s’étend et les
groupes armés continuent de terroriser les populations civiles. L’erreur qu’a
commis la France tient dans le postulat de départ de l’Opération Barkhane
lancée en août 2014 : alors que Serval avait pour seule vocation d’empêcher la
chute de Bamako et devait s’effacer devant la montée en puissance des Nations
Unies, Barkhane a visé d’entrée de jeu les groupes jihadistes dans toute la
région du Sahel. Avec 3000 hommes à l’origine, puis 5000 en 2020, on a laissé
croire qu’il était possible de venir à bout de jihadistes dont le nombre était
estimé à 2000 environ. Ceux qui, à Bamako, critiquent aujourd’hui l’armée
française ne manquent d’ailleurs pas de le répéter: comment une puissance comme
la France n’est-elle pas parvenue à venir à bout de combattants africains en
pick-up ?
La réalité est évidemment toute autre. Les contraintes géographiques sont
connues : le Mali est grand comme deux fois et demi la France. Si l’on inclut
le Sahel tout entier, le rapport est de un à six. Le terrain est difficile, les
groupes armés le maîtrisent et en jouent, les populations sont ambivalentes,
lassées de la violence mais aussi de l’absence de l’Etat. L’objectif, la
défaite définitive des groupes jihadistes, est ambitieux. Trop peut-être ? Il
faudrait en tous cas qu’il soit partagé par les autorités locales.
De ce point de vue, le parallèle afghan est tentant. Dans quelle mesure les
dirigeants maliens ont-ils vraiment voulu éradiquer les groupes jihadistes et
fait tout ce qu’ils pouvaient pour y parvenir ? La population malienne a
elle-même répondu à la question, en ne défendant pas les autorités civiles
lorsqu’un putsch militaire les a renversées. Aujourd’hui, à regarder la junte
au pouvoir, on s’interroge là encore sur ses priorités : elle décourage la
venue des troupes danoises, réclame le départ des troupes françaises et
accueille à bras ouverts des mercenaires russes dont le bilan est calamiteux
partout où ils sont passés : exactions et violations massives des droits
humains, pillages et mise en coupe réglée des pays où il opère, c’est cela le
groupe Wagner et c’est le choix souverain du Mali aujourd’hui. Le constat est
amer mais il est clair: la priorité française à la lutte contre les jihadistes
n’est pas suffisamment partagée par les autorités maliennes.
Elle l’est d’autant moins que l’action militaire ne peut pas tout. Convaincre
les populations du danger des groupes jihadistes et de la nécessité d’aider à
défendre l’Etat malien passe par la présence de celui-ci. Quand Bamako s’enrichit
alors que le reste du pays ne voit ni écoles, ni commissariats, ni
dispensaires, ni tribunaux, vers qui les civils peuvent-ils se tourner ? À
partir de quand une justice islamique expéditive leur parfait-elle préférable à
pas de justice du tout, une école coranique toujours meilleure qu’une absence
totale d’éducation ? Certes le Mali est immense et pauvre. Notre aide au
développement, nationale et européenne, n’a cessé de le soutenir. Mais elle n’a
cessé d’être mise en échec par une mauvaise gouvernance endémique, quels que
soient les gouvernements maliens. Nous voici aujourd’hui discrédités d’avoir
voulu aider une population pour qui ses dirigeants ont fait si peu. Une
réflexion approfondie sur notre coopération est en cours. Elle est urgente.
Elle est surtout tardive.
Entre temps une vague anti française a submergé le Mali et gagne d’autres pays
de la région. Elle n’a pas grand chose de spontané : certains dirigeants ont
trouvé commode d’accuser la France de leurs propres échecs. Des activistes en
mal de notoriété se sont fait une spécialité de la dénonciation du
néocolonialisme français, 60 ans après les indépendances. Nos concurrents et
nos adversaires, russes, chinois, turcs ont soufflé sur les braises en
diffusant des salves de désinformation massive sans que nous réagissions. Nous
avons réussi à nous placer entre le marteau et l’enclume et à nous retrouver au
Mali sans véritables alliés.
Le gâchis est d’autant plus grand qu’il est impossible de parler d’échec de
l’action de la France au Mali. On l’a sans doute trop peu dit: sans l’arrivée
de Serval en 2013, Bamako tombait. Sans la présence militaire de la France,
puis des Nations Unies et de l’Union européenne, il y aurait eu un califat à la
place du Mali. Au fil des ans, Barkhane et Takuba ont réussi à porter des coups
sévères aux franchises de l’Etat islamique et d’Al Qaida au Sahel. La plupart
de leurs dirigeants ont été neutralisés, leurs cellules de commandement
désorganisées. Les groupes armés qui sévissent aujourd’hui sont davantage
locaux et beaucoup moins mondiaux. La réponse à leur apporter doit elle aussi
être plus locale et moins internationale.
Il faut aussi saluer une évolution considérable et passée beaucoup trop sous
silence: la France a cessé de vouloir agir seule en Afrique et elle a réuni
aussi bien les Européens que les Africains de l’Ouest autour de la cause de la
sécurité du Sahel. Tenter de faire travailler ensemble des soldats tchadiens et
mauritaniens était un pari difficile, sans doute trop ambitieux pour être
immédiatement opérationnel mais c’est le début de quelque chose dont l’Afrique
de l’Ouest a à l’évidence besoin. Que des Danois, des Suédois, des Tchèques ou
des Estoniens aient choisi d’envoyer des forces spéciales dans Takuba ne
tombait pas sous le sens et cela a pourtant permis à des Européens d’apprendre
à intervenir ensemble sur un terrain particulièrement exigeant. C’est
malheureusement la junte au pouvoir à Bamako qui rend la présence de Takuba au
Mali impossible. Et c’est depuis trop longtemps que les efforts européens pour
la sécurité du Mali ne sont pas suffisamment relayés par le pouvoir politique
en place.
Ce constat ne date en effet ni des derniers mois ni des dernières semaines. Il
fallait sans doute le dresser bien avant et en tirer les conséquences plus
rapidement. Le Président Macron l’avait déjà compris en amorçant la
réorganisation de Barkhane. Il a désormais face à lui une junte arrivée au
pouvoir par un coup d’Etat et bien décidée à chercher une légitimité
introuvable dans une posture anti-française. Nous partons donc plus tard qu’il
n’aurait fallu et plus vite que nous l’aurions voulu.