« Que se serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas
fait le choix d’intervenir ? Vous auriez à coup sûr un effondrement de l’Etat
malien »
Oui, comme l’a affirmé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui à l'Elysée suite à un sommet des partenaires africains et européens sur l'avenir de la lutte contre le terrorisme au Sahel, si l’armée française n’était
pas intervenue au Mali à la demande expresse du gouvernement local, l’ensemble
des clowns de la junte au pouvoir actuellement à Bamako auraient été décapités par les
djihadistes qui auraient pris le pouvoir dans le pays.
A l’époque, les convois des terroristes d’Al Qeida au Sahel
se dirigeaient à vitesse grand V et sans rencontrer de résistance d’une armée
malienne incompétente et minée par la corruption vers la capitale pour
instaurer un califat qui aurait entraîné des dizaines de milliers de morts, une
déstabilisation de la région, voire même de l’Afrique, et une menace pour le
monde entier et, plus particulièrement, l’Europe.
Voilà la réalité au moment où Emmanuel Macron et les dirigeants
des pays africains et européens partenaires dans l’opération de maintien de la
paix et de lutte contre les terroristes au Sahel vient de prendre un tournant
avec le départ programmé des forces française et amies du Mali pour se
redéployer suite à un coup d’Etat militaire dans ce pays, la destruction de la
démocratie, l’appel à une milice russe soi-disant «privée» mais aux ordres de
Poutine et un montage médiatique pour faire croire que la population déteste
les soldats venus la secourir et empêcher des massacres ainsi qu’une mise sous
une forme d’esclavage islamiste.
La présence, demandée par les pays africains eux-mêmes, de
la France et de l’Union européenne va continuer avec des missions revues pour
être plus efficaces et prendre en compte la réalité de la situation actuelle et
de la capacité des armées africaines à lutter en première ligne face aux djihadistes,
Cela était d’ailleurs prévu bien avant le coup d’Etat au
Mali et l’irresponsabilité de chefs militaires que l’on avait vu fuir sans
demander leur reste en 2013…
Quant à la présence française au Sahel que beaucoup de
politiciens à courte vue critiquent sans proposer une alternative crédible aux
menaces réelles et dangereuses pour laquelle elle est présente et qui permet à
certains médias d’en faire une affaire de politique intérieure, notamment à
quelques semaines de la présidentielle, pour critiquer Emmanuel Macron (on
rappelle que les troupes ont été envoyées par François Hollande…), elle a
réussi ce pourquoi elle a été décidée.
Il ne s’agissait pas d’éradiquer le terrorisme mais bien de
le contenir et de lui faire subir des pertes substantielles pour qu’il ne soit
pas un danger imminent.
Parce que c’est à la politique et donc aux Etats africains
eux-mêmes de prendre des mesures pour que leurs populations vivent en sécurité
et dans un développement économique et social qui empêcherait le prosélytisme
islamiste de faire des adeptes.
Ici, la France peut aider mais elle ne peut se substituer
aux pays africains et si, par malheur, elle le tentait de le faire, elle serait
immédiatement accusée de menées néo-colonialistes.
Les récents coups d’Etat au Mali et au Burkina-Faso montrent
que certains d’entre eux préfèrent l’aventurisme et la fuite en avant que de
vraiment s’occuper du bien-être de leurs populations.
De cela, la France n’est pas responsable, n’en déplaise à
tous ceux continuent à imputer tout ce qui se passe en Afrique – et évidemment
tout ce qui va mal – à la colonisation, ce qui est une contre-vérité et,
surtout, une insulte pour des peuples qui ont conquis leur indépendance et leur
liberté il y a des décennies et, par lè-même, qu’ils traitent encore d’immatures
et irresponsables.
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