Voici une sélection, ce 14 février 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> (…) Toutes ces pratiques sont rigoureusement interdites par la loi, et
que celles et ceux qui auraient la tentation de recourir à tout acte raciste,
antisémite ou stigmatisant telle ou telle partie de la population en raison de
ces orientations ou de ces pratiques, subira les foudres de la loi
républicaine.
La démocratie et la République doivent aussi et d'abord savoir se défendre,
défendre les valeurs de respect, de tolérance et de liberté, et c'est pourquoi
nous l'avons fait sous mon Gouvernement, à chaque fois qu'il faut renforcer ou
améliorer les dispositifs qui sanctionnent de tels agissements. Je veux vous
dire que nous le faisons et que nous le ferons. En particulier, les réseaux
sociaux. Là aussi, il y a du très bien et puis, du moins bien. Et il se trouve
qu'ils peuvent aussi véhiculer des discours de haine et d'intolérance et, je
suis fier et heureux de ce que la France, notamment dans le cadre de la
présidence française de l'Union européenne qui lui échoit depuis le 1er janvier
dernier jusqu'au 30 juin, va faire adopter par l'Europe, car c'est le bon
niveau, car c'est aussi un très fort symbole de paix et de tolérance, des
textes qui vont nous permettre de renforcer la lutte contre la haine en ligne.
Mais je le redis, au-delà de toutes ces actions que nous menons et je voudrais
féliciter la mobilisation de tous les agents publics, nous formons, nous avons
déployé beaucoup de dispositifs, nous avons un plan qui va être sans cesse
renforcé. Nous n'abdiquerons jamais. Le combat se situe dans nos têtes et dans
nos esprits.
(…) Nous avons à mener, je le dis, un combat idéologique dans le bon sens du
terme. Une certaine conception de l'homme, de la société, de l'histoire et donc
de l'avenir. Oui, évidemment, sans doute encore plus dans les périodes de
crise, la tentation chez d'aucuns, c'est de se laisser aller. On n'a pas le
droit de se laisser aller. Jamais. Jamais. (…)
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> [Tribune: lutter contre la criminalité
environnementale]
Il existe désormais un consensus au sein de la communauté internationale sur la
nécessité d'une action urgente et décisive pour lutter contre le réchauffement
climatique et la perte de biodiversité.
Il est impératif que nous développions une prise de conscience similaire des
dangers de certains réseaux criminels organisés. Bien qu'ils obéissent parfois
à des modes de pensée et d'action différents, tous ces actes de délinquance
environnementale ont de nombreux points communs.
Premièrement, ces activités menacent la biodiversité et la survie de nos écosystèmes.
Par exemple, le commerce illégal de bois contribue à la déforestation, qui
détruit des habitats naturels et d'importants puits de carbone, et qui a
également des implications sur la santé publique en favorisant l'émergence de
zoonoses.
Deuxièmement, ces activités impliquent des flux financiers en croissance
exponentielle. Entre 110 et 281 milliards de dollars de revenus sont générés
chaque année par la criminalité environnementale. Ces crimes environnementaux
graves coûtent très cher aux gouvernements qui doivent gérer et remédier aux
conséquences, et constituent une concurrence déloyale pour les entreprises qui
respectent la loi.
Enfin, les groupes organisés bénéficient d'un haut degré d'impunité. Ils
bénéficient souvent de l'absence d'une infraction pénale spécifique dans les
cadres juridiques nationaux qui s'appliqueraient à ces crimes, de poursuites
médiocres et d'un manque de formation policière spécialisée.
Ces crimes ne connaissent pas de
frontières et le manque de coopération internationale, encore peu développée
dans ce domaine, favorise leur émergence. Ces considérations ont poussé le
président français Emmanuel Macron à insister lors du Sommet des Nations unies
sur la biodiversité en 2020 pour que «toutes les activités illégales qui mettent
en danger la nature, détruisent les écosystèmes, entravent l'État de droit et
le développement durable de l'humanité en question, y mettent fin ».
La France mène depuis cinq ans une action décisive dans ce domaine. Outre
l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et les risques
pour la santé publique, un Office français de la biodiversité a été créé en
2019. Le travail de ces bureaux s'appuie sur des juridictions ordinaires
spécialisées dans les litiges environnementaux, qui traitent des affaires
complexes de dommages environnementaux. Ils ont été créés par la loi française
du 24 décembre 2020. Ce montage institutionnel a été complété par un
renforcement de notre cadre juridique national avec l'adoption l'été dernier de
la loi Climat et résilience, que j'ai eu l'honneur de défendre et qui, pour la
première fois en France, introduit le délit pénal de mise en danger de
l'environnement.
Ces actions se poursuivent également au niveau européen, où la criminalité
environnementale est l'une des priorités du prochain cycle politique européen
de lutte contre le crime organisé 2022-2025. Durant sa présidence de l'UE, la
France soutiendra la révision de la directive de 2008 relative à la protection
de l'environnement par le droit pénal sur cette question. Nous devons nous
appuyer sur ces efforts et viser encore plus haut au niveau international.
La première réunion intergouvernementale d'experts sur la lutte contre la
criminalité environnementale sous les auspices de l'Office des Nations Unies
contre la drogue et le crime débutera ce 14 février à Vienne. Nous sommes à un
moment charnière qui appelle une prise de conscience collective autour de trois
enjeux majeurs : sur le plan juridique, renforcer la criminalisation de la
criminalité environnementale dans les cadres juridiques des États ; sur le plan
opérationnel, pour accroître la coopération entre les autorités judiciaires et
policières ; et surtout dans la sphère politique, pour que tous les
gouvernements s'engagent résolument dans ce défi auquel aucun pays n'est à
l'abri.
Cette mobilisation collective est plus que jamais nécessaire pour mettre fin à
l'impunité - pour les générations d'aujourd'hui, mais aussi pour préserver le
patrimoine environnemental que nous laisserons à nos enfants.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> [Covid19 et école] On est à la fois désireux d’alléger le plus
possible les restrictions pour les enfants et en même temps désireux de les
protéger au maximum. C’est ce double repère que nous avons. Mais, encore une
fois, il est éminemment souhaitable que le masque puisse être ôté aux enfants
le plus tôt possible.
> Nous ouvrirons le débat sur les mathématiques en
partant de données exactes (ce qui permettra de corriger plusieurs
contre-vérités) pour de nouveaux progrès.
Nos objectifs sont:
- hausse du niveau général
- excellence des parcours scientifiques.
En commençant par l’école primaire.
> C’est le sombre anniversaire aujourd’hui [13 février] de l’assassinat ignoble et lâche d’Ilan Halimi. Il y a 16 ans l’antisémitisme faisait une victime de plus, un jeune homme qui ne demandait qu’à vivre sans haine. Souvenons nous, cultivons la fraternité et le combat contre l’inacceptable.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Il y a 16 ans [13 février], Ilan Halimi était torturé et lâchement
assassiné parce qu’il était juif. N’oublions jamais. Aucune tolérance face à la
haine antisémite.
> Merci aux policiers et gendarmes mobilisés ce week-end à travers la France, et notamment à Paris, pour faire respecter l’ordre républicain et la liberté de circulation. A Paris, 337 verbalisations et 54 interpellations.
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
> Nous demeurons pleinement déterminés à assurer la bonne mise en œuvre
du droit de la presse à se faire rémunérer lorsque ses contenus sont réutilisés
sur internet.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] Le pass vaccinal nous permet dans un contexte où la pression
épidémique se réduit fortement, et comme nous l’avons déjà fait avant cette vague,
de supprimer l’obligation de port du masque dans les établissements recevant du
public dès le 28 février prochain.
> « C’est normal que tu aies mal, tu as tes
règles ». Non, ce n’est pas normal. La douleur n’est pas « un mauvais
moment à passer », on ne peut pas lui demander d’être sage. Aujourd’hui,
le combat s’intensifie et je lance la Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose.
Pour lutter efficacement contre l’endométriose, il est indispensable d’en
savoir le plus possible sur ses causes, ses différentes formes et développer
des moyens innovants pour la diagnostiquer et la traiter.
Nous lançons un programme de recherche doté de 25 à 30 millions € avec des
projets de recherche fondamentale, de recherche clinique, de sciences humaines
ou d’épidémiologie. L’une des plus grandes bases de données épidémiologiques au
monde sera créée.
Nous garantirons un diagnostic rapide et l’accès à des soins de qualité sur
l’ensemble du territoire. Aujourd’hui, ce délai de diagnostic est de 7 ans. 7
ans d’errance, 7 ans d’aggravation de cette maladie, ce n’est pas acceptable.
Nous créerons dans toutes les régions d’ici à 2023 des filières territoriales
permettant à chaque Française d’accéder à une prise en charge adaptée et de
qualité.
Un travail de sensibilisation des adolescents sera déployé
auprès des jeunes et des professionnels qui les côtoient.
Les critères d’attribution de l’ALD 31 seront unifiés entre les caisses
primaires d’assurance maladie, et des actions de communication seront menées
pour informer les Françaises atteintes d’endométriose sur leurs droits.
Il faut nommer les choses, les décrire, les regarder en face. Des campagnes de
grande ampleur verront le jour dans les prochaines semaines pour faire connaître
cette maladie à toutes les Françaises et à tous les Français, de tous les
milieux et de toutes les générations.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
> La crise sanitaire nous rappelle à quel point la recherche et
l’innovation sont essentielles dans la lutte contre les maladies émergentes. Pour
donner les moyens à la France d'inventer la santé de demain, pour lutter
efficacement contre les maladies émergentes et les risques à venir, le
gouvernement finance 15 nouveaux projets de startups, PME, grands groupes et
acteurs académiques à hauteur de 51M€.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Ce qu'on constate en France, depuis maintenant 15 ans, c'est que trop
souvent les prix se font sur le dos des agriculteurs.
> On aura une tolérance zéro vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas la loi Egalim 2. Il en va de notre souveraineté. Cette nouvelle loi de régulation prévoit des sanctions fortes et la main du gouvernement ne tremblera pas pour les prendre. C'est une question de souveraineté agricole.
Elisabeth Moreno (ministre
chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de
l'égalité des chances)
> Il y a 16 ans, Ilan Halimi était torturé et assassiné. Torturé et
assassiné parce que juif. Faisons vivre sa mémoire pour sa famille et pour
lutter contre l’antisémitisme. Un antisémitisme qui ne s'est pas éteint dans
notre société et face auquel nous devons tous nous dresser.
> Lutter contre le racisme et l'antisémitisme en mobilisant notre jeunesse. Aux côtés de Jean Castex pour la remise du Prix Ilan Halimi. La République doit toujours se dresser face à la haine.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> L’UE et les États-Unis sont des partenaires historiques. Avec mes
homologues européens, nous avons préparé la prochaine réunion du Conseil du
Commerce & des Technologies, afin de renforcer encore davantage nos
coopérations économiques.
> Début du Conseil Commerce de la présidence française de l’UE aujourd’hui, au Palais du Pharo, avec mes homologues européens. Au cœur de nos 1ers échanges : la relation centrale entre l’UE et l’Afrique. Nous partageons la volonté de renforcer nos liens commerciaux avec le continent africain.
> Aux côtés de l’OMC et de sa directrice générale, l’Union européenne est déterminée à revitaliser la gouvernance multilatérale du commerce mondial. Tous doivent jouer selon les mêmes règles.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
> La nouvelle France de Valérie Pécresse a définitivement un goût de
rance. La banalisation de l'expression de «grand remplacement» est la dernière
preuve de son glissement vers l'extrême-droite.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Avis de recherche du bilan industriel de Valérie Pécresse et des LR!
Alors que vous avez été la ministre de la pire saignée industrielle de ces
trente dernières années, Emmanuel Macron, lui, a des résultats à faire valoir.
Près de 70000 emplois nets supprimés chaque année quand vous étiez au pouvoir ;
nos territoires en portent encore les stigmates
Avec Emmanuel Macron, nous avons récréé de l’emploi industriel net en 2017,
2018, 2019, et créé 2 fois plus d'usines qu'il ne s'en fermait en 2021
Près de 800 projets de (re)localisation grâce à France relance, 8 fois plus en
15 mois qu’en 4 ans de mandat de Nicolas Sarkozy. Vous étiez ministre à Bercy!
En 2018, la France est devenue le pays le plus attractif pour les
investissements industriels étrangers en Europe. Et ça dure depuis!
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> On ne parle jamais des mamans solo dans cette campagne! Trop de mères
célibataires luttent pour boucler leur budget. Le Président de la République a
donc mis en place le système de versement des pensions alimentaires.
> Depuis quelques années, le vécu des mères est mieux entendu et les tabous autour de la maternité se lèvent peu à peu. Laisser les femmes choisir leur accouchement est primordial !
> On ne peut pas faire que des émissions sur « tout ce qui va mal » dans le pays ! Il y a aussi des choses qui vont bien. De belles histoires, de la solidarité, de la création. Je refuse cette vision décliniste portée notamment par le RN !
> Contrairement au RN, je ne considère pas les étrangers pour ce qu’ils sont mais pour ceux qu’ils font. J’ai fait naturaliser les travailleurs étrangers mobilisés en 1ère ligne pendant le confinement: 17.000 ont obtenu la nationalité française !
> [Mouvement séditieux dit «convoi de la liberté] Bloquer au nom de la liberté, c’est antinomique. L'insulte et le blocage ne peuvent pas être des arguments politiques, les manifestations oui.
Et menacer de venir à Paris pour bloquer la circulation… vous savez, la Mairie de Paris le fait déjà très bien toute seule !
> Contrairement au RN, nous avec Emmanuel Macron, nous luttons contre l’islamisme radical et pas contre les Musulmans, dont l’immense majorité vit dans le plus profond respect des lois de la République.
> Je ne suis pas favorable à l’interdiction des signes religieux dans l’espace public. Je veux protéger la laïcité et c’est aussi la liberté de culte. On peut marcher avec une kippa ou un voile dans l’espace public sans être inquiété pour cela. Nous ne luttons pas contre l'islam, mais contre l'islamisme radical.
> Nous considérons que la religion et le prosélytisme n'ont pas leur place dans le sport.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Ukraine] La seule réponse, c'est la voie diplomatique.
> S'il y avait un acte de guerre contre l'Ukraine, celui-ci ne restera pas impuni.
> L'action que nous menons depuis 5 ans sur l'emploi paie ! Le taux d'emploi est à son plus haut depuis 50 ans. C'est sur cette base que je souhaite que nous construisions, dans les 5 ans à venir, un quinquennat du plein emploi : c'est possible, j'y crois !
> Le combat pour le pouvoir d’achat, nous le menons sans relâche.
Depuis 2017, une personne au SMIC a gagné en moyenne 170 euros de plus par mois.
Mais ça ne veut pas dire qu’on vit bien avec un SMIC. La bataille du pouvoir d'achat devra bien sûr se poursuivre.
> [Réforme des retraites] C'est un sujet sur lequel il faut aller vite.
> Le sport ne doit pas être un lieu où l'on fait du prosélytisme religieux ou de la politique.
> Je sais d'expérience qu'aucun président de la République sortant et candidat n'est rentré dans la joute en discutant avec 11, 12 ou 13 candidats.
> Je le dis à Valérie Pécresse: la seule ambition de vouloir battre Emmanuel Macron ne fait pas un projet politique! Que propose-t-elle aux Français ? Et même sur les questions internationales, les oppositions ne sont pas à la hauteur, ni des enjeux ni de la place de la France.
Natalia Pouzyreff (députée)
> [Tribune: Crise ukrainienne: Une opportunité historique pour l’UE
d’exercer les muscles de sa diplomatie]
Le président Macron a eu raison de pousser le président Poutine à rechercher un
compromis en faveur de la stabilité de l’Europe continentale. La posture des
États-Unis, affirmant que la Russie s’apprête à envahir l’Ukraine, fonctionne
en miroir de la position russe. Manière évasive de refuser la négociation, elle
signe le renoncement des Américains à une opération militaire en Ukraine. Car
la principale préoccupation des États-Unis est plus à l’est, où il s’agit de
contrer les velléités hégémoniques de la Chine.
Il y a là une opportunité historique pour l’Union européenne d’exercer les
muscles de sa diplomatie et d’œuvrer à l’obtention de garanties de sécurité et
de paix pour l’ensemble des États membres.
Ainsi Emmanuel Macron porte-t-il la voix de l’Union et celle du format
Normandie en vue d’engager un processus de définition d’une architecture de
sécurité durable en Europe. D’où l’importance des mots employés par le
Président : « La sécurité de l’Europe passe par la sécurité de la
Russie. »
C’est par le maintien du dialogue entre nos nations que nous parviendrons à
changer le cours de l’Histoire
L’Otan demeure le bras armé de la défense de l’Europe et la réassurance ultime
pour les pays à la frontière orientale de l’Union. Une forme de réassurance est
également nécessaire vis-à-vis de l’Ukraine. Européens et Américains
soutiennent le principe de sa souveraineté et de son intégrité territoriale,
comme le président français l’a rappelé au président russe.
En outre, la question posée par la dépendance énergétique vis-à-vis de la
Russie ne concerne pas uniquement celle de l’Allemagne avec la création du
gazoduc Nord Stream 2, mais bien plus celle de l’Ukraine, par laquelle
transite actuellement le gaz en provenance de son voisin, et le risque de voir
la Russie la priver de sa principale source d’énergie. La géographie se
conjugue ici avec l’Histoire, Kiev étant le berceau de la Sainte Russie, au
détriment des Ukrainiens. Elle est à mon sens vouée à demeurer le lieu d’un
statu quo pour encore plusieurs années, voire décennies, tant le glacis
inauguré il y a un siècle sous l’ère soviétique, puis renouvelé par le
dirigeant actuel, est épais.
Culturellement, le peuple russe est davantage tourné vers l’Europe que vers
l’Asie. C’est par le maintien du dialogue entre nos nations que nous
parviendrons à changer le cours de l’Histoire. Il nous appartient, à nous
Européens, d’affirmer notre unité et de croire à cette puissance de nos
valeurs.
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Alors que les candidats déclarés sont obnubilés par des considérations
partisanes qui n'intéressent pas les Français, Emmanuel Macron met tout en œuvre
pour éviter la guerre aux portes de l'Europe.
> [Mouvement séditieux dit «convoi de la liberté] La lassitude compréhensible après 2 ans de crise sanitaire ne saurait justifier que l'on trouble l'ordre public. La liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres.
► Autres● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Opinion: Pourquoi Poutine envahirait-il l’Ukraine ?]
« Je n’y crois pas » entend-on dans la bouche de nombreux commentateurs, de
nombreux analystes, de nombreux politiques. « Je ne veux pas y croire » lit-on
dans le regard de nombre d’Ukrainiens qui « préfèrent ne pas y penser » et
continuent à vivre. À leur place, on ferait la même chose. Mais à la place qui
est la nôtre, on ne devrait pas se contenter de « ne pas y croire ».
L’imminence d’une guerre n’est pas une croyance. C’est une menace qu’il faut
prendre au sérieux, surtout si on veut éviter qu’elle se matérialise.
Pour ma part je vois peu, très peu de raisons pour lesquelles Vladimir Poutine
ne recourrait pas à la force brute, dans très peu de temps.
Prenons tout d’abord le rapport de forces: il est en faveur de la Russie. Sur
le plan militaire, des hommes comme des équipements, la supériorité de l’armée
russe sur l’armée ukrainienne ne fait pas de doutes, elle est écrasante.
Poutine a dégarni la Sibérie et massé autour de l’Ukraine, en Russie, en
Biélorussie, en Crimée, en Mer Noire, de quoi encercler le pays, l’isoler et
épuiser ses forces. Il a renforcé ses liens avec la Chine et considère, à juste
titre, n’avoir rien à redouter de la part de Pékin à court terme.
Écoutons ensuite les messages des Alliés de l’Ukraine: ils expriment, tous,
leur préoccupation. Aucun n’est prêt toutefois à envoyer des troupes et à
mourir pour Kiev. Le déséquilibre militaire est donc durablement en faveur de
la Russie.
Sommes-nous pour autant capables de dissuader une opération militaire par des
menaces de sanctions économiques suffisamment crédibles ? En dépit des efforts
en cours, des consultations sans précédent entre alliés de part et d’autre de
l’Atlantique, ce n’est pas encore certain. Nous avons entendu le chancelier
allemand refuser de dire de façon explicite que Nord Stream 2 ne serait pas
poursuivi en cas d’agression de l’Ukraine. Nous ignorons si l’idée de
déconnecter la Russie du système de transactions financières SWIFT est
finalement retenue ou rejetée. Moscou dispose de son côté de l’arme du gaz au
moment même où les prix de l’énergie flambent en Europe. En Russie les caisses
sont pleines.
Alors, bien sûr, la question revient: mais pourquoi Vladimir Poutine envahirait-il
l’Ukraine? N’a-t-il pas déjà repris la Crimée et déstabilisé le Dombass? Cela
ne lui suffit-il pas d’étouffer aujourd’hui l’Ukraine orientale en imposant un
blocus en Mer d’Azov? Justement, tout cela, il l’a fait sans que les sanctions
auxquelles il a été confronté ne soient insurmontables. Tout cela, il l’a fait
parce que c’est l’Ukraine elle-même, ce qu’elle est, un pays indépendant de la
Russie, ce qu’elle est devenue, une démocratie vivante, voire bruyante, un pays
et un peuple qui ont arrêté de regarder vers Moscou et qui rêvent de l’Europe,
qui lui est insupportable. L’Ukraine est le contre modèle absolu de ce qu’est
la Russie. C’est le symbole de la perte d’attractivité de ce qui n’est plus le
modèle russe. C’est, paradoxalement, l’expression de la puissance d’attraction
du modèle européen, cette puissance dont nous ne voulons pas avoir conscience
mais qui frappe le regard lorsqu’on va en Ukraine. Kiev aujourd’hui, mais aussi
Marioupol ou Zaporizhia, où je me suis rendue la semaine dernière, ce sont des
villes où l’on mélange le russe et l’ukrainien sans se préoccuper de ce qu’on
parle, mais où l’on vit de plus en plus à l’Européenne, où les générations
montantes n’ont pas connu l’Union soviétique et rêvent d’une autre Union, dont le
siège est à Bruxelles.
Alors vite, lorsqu’on est le président russe, il faut arrêter tout cela. Il ne
faut pas laisser s’épanouir en Ukraine un contre-modèle à ce qui se passe,
plutôt mal, en Russie. Il faut faire vite. Après tout, Joe Biden n’est-il pas âgé,
ne rêve-t-il pas de se consacrer à la Chine et de laisser les Européens se
débrouiller un peu plus par eux-mêmes? Le nouveau gouvernement allemand
n’est-il pas un peu neuf, un peu frais, un peu fragile des divisions internes
de sa coalition ? Boris Johnson n’a-t-il pas sérieusement entamé sa crédibilité
? La France n’entre-t-elle pas en campagne électorale et plusieurs candidats,
de Le Pen à Mélenchon en passant par Zemmour, ne chantent-ils pas les louanges
de l’apaisement avec Moscou ? Le moment, somme toute, n’est-il pas idéal?
Il y a peu de facteurs rationnels pour arrêter Vladimir Poutine. Il y a les
efforts diplomatiques tentés par Emmanuel Macron, démarche courageuse, risquée
mais nécessaire. Si vraiment le Président russe ne veut pas d’une guerre, la
France lui offre une porte de sortie. Il y a aussi l’exceptionnelle retenue
observée par Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, un novice en politique
qui évite toute forme de provocation vis à vis de Moscou. Il y a enfin le
renforcement de l’OTAN auquel le comportement menaçant du président russe
contribue activement et qui n’est pas dans son intérêt.
Cela suffira-t-il ? Vladimir Poutine peut-il reculer après s’être autant
avancé, avoir placé la barre de ses exigences si haut qu’elles sont inatteignables
et préparé une guerre de si près qu’elle serait inéluctable ? Comment raisonne
un homme de bientôt 70 ans, au pouvoir depuis plus de 20 ans, préoccupé
d’effacer l’affront de l’effondrement de l’Union soviétique et de retrouver par
la force l’influence perdue de Moscou?
Une chose est certaine. Il s’agirait d’une guerre de choix et non de nécessité.
Elle serait la décision d’un homme, d’un seul, Vladimir Poutine, au soir de sa
vie, sans mandat populaire, sans demande de son Parlement, sans menace d’aucune
sorte sur la sécurité de la Russie. À 70 ans bientôt, Vladimir Poutine s’essaie
au poker. C’est avec la paix en Europe qu’il a décidé de jouer.
> Nos concitoyens demandent plus de sécurité, dans un environnement qu'ils savent devenu plus dangereux, moins stable. Des puissances régionales et des régimes autoritaires menacent nos démocraties. Ce qui se passe à la frontière ukrainienne en est un exemple : s'il faut avancer sur la défense européenne, c'est maintenant ou jamais. Avec la boussole stratégique, l'UE doit passer une étape majeure dans la défense européenne : nous devons être capables de déployer rapidement des troupes en situation de crise ; nous devons être capables de travailler ensemble contre les menaces hybrides qui surviennent quotidiennement : cyber attaques, désinformation, instrumentalisation des flux migratoires ; nous devons être solidaires de chaque État membre ; nous devons également être un allié fort et fiable aux côtés de nos partenaires chaque fois que nous le pouvons, mais aussi de manière autonome, chaque fois c'est nécessaire ; nous devons également avoir une industrie de défense forte en Europe, sinon nous n'avancerons pas. Nous sommes Renew Europe, nous voulons protéger notre démocratie, nous voulons protéger nos valeurs, et pour cela, les discours ne suffisent pas, il nous faut maintenant des actes.
Catherine Chabaud
> Tirons parti du One ocean summit et de la Présidence française du Conseil pour bâtir ensemble une union des océans !
Pierre Karleskind
Je suis très heureux de signer - au nom du Parlement européen - la Déclaration
parlementaire du One ocean summit. Nous avons besoin d'une mobilisation
générale de tous les acteurs publics et privés pour assainir l’Océan et le
reconnaître pleinement comme un bien commun