Voici une sélection, ce 29 janvier 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Oublier les victimes de l'Holocauste, jamais.
Répéter les atrocités du passé, jamais. Céder aux vents mauvais qui
ressoufflent, aux falsifications de l’Histoire, jamais. N’oublions rien. Ne
cédons rien. (…) Nous portons une responsabilité
face à l'Histoire
mais aussi face à l'avenir : nous assurer que la mémoire soit transmise.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> [Discours lors de la commémoration de la libération du camp de
concentration dAuschwitz-Birkenau]
Ce 27 janvier 1945 lorsqu’un jeune sous-officier de l’armée russe pousse le
grand portail de fer surmonté de la devise odieuse « Arbeit macht frei », le
travail rend libre, plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants déportés
dans des conditions inhumaines, sont passés par cette porte avant de faire
encore quelques pas vers la mort. Une mort planifiée et industrialisée qui ne laissait
aucune chance de survie à ceux qui avaient été arrêtés à travers toute l'Europe
et conduits jusqu'ici.
Un crime d'une telle ampleur, d'une telle atrocité, qu'aucune imagination
humaine, fusse celle de Dante, n'aurait jamais pensé cet enfer sur la terre. Et
pourtant, ce sont bien les portes de l'enfer qui s'ouvrent ce jour-là devant le
major Anatoly Shapiro, mais c'est un silence glacé qui répond aux grincements
de cet acier grippée par l'hiver polonais. Les libérateurs parcourent alors des
allées vides où souffle un vent mortel. Il leur faut entrer dans les
baraquements pour découvrir des hommes et des femmes terrifiés, couchés sur des
litières ou plus exactement des sortes d'étagères de bois où ils ont été
entassés comme de simples objets. Aux yeux de leurs bourreaux, ils ne sont plus
des êtres humains, mais des choses. Soucieux de poursuivre jusqu'au bout leur
œuvre de mort tout en prenant le soin d'effacer les traces de leurs crimes, les
nazis ont ordonné l'évacuation du camp quelques jours plus tôt. Cet immense
complexe concentrationnaire ne compte plus désormais que 3 000 prisonniers, qui
sont encore là parce qu'ils n'étaient plus en mesure de prendre la route.
Comble de l'horreur, il reste dans un baraquement non loin d'ici, des enfants,
des jumeaux pour la plupart, soigneusement sélectionnés pour servir de cobaye
aux expériences ignobles du docteur Mengele. C'est presque par hasard,
disons-le, qu'une unité de la 97ème division de la 60ème armée du premier front
d'Ukraine, commandée par le général Krazavine libère Auschwitz ce jour-là.
Quelques jours plus tôt, le 21 janvier très exactement, un jeune Français de 19
ans, Raphaël Feigelson, est parvenu à s'évader du camp pour fuir la marche
forcée. Ils furent des centaines de milliers à ne pas y échapper. Parmi eux, la
petite Simone Jacob, qui deviendra Simone Veil.
Raphaël avait été déporté au camp d'Auschwitz en août 1944. Sa jeunesse et sa
force de travail l'ont sauvé, car il n'est pas conduit à son arrivée vers les
chambres à gaz, comme tant d'autres. Il verra ce SS arracher un bébé des bras
de sa mère pour lui fracasser la tête contre la porte d'un des wagons. Et il
dira « Nous étions en enfer. Et nous ne pouvions en sortir que par une
cheminée». Informé par les réseaux de résistance que l'Armée rouge n'est plus
qu'à quelques dizaines de kilomètres, il part à sa rencontre, mais il est pris
pour un espion et menacé d'exécution. Il ne doit sa vie qu'au major Shapiro,
lequel ne parle évidemment pas français, mais comprend le yiddish, car c'est ce
jeune Français de 19 ans, juif et résistant, qui va alors convaincre les
officiers russes de modifier leur ordre de route et de marcher sur Auschwitz
pour libérer les prisonniers qui s'y trouvent encore et empêcher les commandos
SS de faire disparaître toutes les traces de la Shoah.
Je voulais, en tant que chef du Gouvernement français, lui rendre hommage, car
grâce à son courage et à sa force de conviction, il a non seulement sauvé la
vie des derniers prisonniers d'Auschwitz, mais il a aussi permis d'éviter la destruction
massive des preuves du plus grand crime commis contre l'humanité. Une partie
des archives administratives et des éléments matériels ainsi épargnés ont été
produits au procès de Nuremberg et continuent encore aujourd'hui à être opposés
à tous les discours négationnistes qui trouvent ici la seule réponse qui
vaille, celle de la vérité dans son atrocité. Cette vérité, nous avons la
responsabilité impérieuse d'en maintenir le souvenir intact, alors que les
témoins directs de la Shoah disparaissent. Il nous revient de nous préparer à
transmettre aux générations futures cette mémoire sans témoins. Un travail
auquel ont œuvré les époux Klarsfeld qui ont non seulement contribué à
débusquer, à arrêter, puis à faire juger des criminels nazi ou collaborationnistes,
mais qui ont aussi aidé à identifier, et donc, à rendre leur dignité pour
l’éternité aux 76 000 juifs de France déportés pendant la Seconde guerre
mondiale avec la complicité active de l’Etat français.
Qu’il me soit également permis de saluer aujourd’hui la figure de Raphaël
Esrail, président de l'Union des déportés d'Auschwitz, qui nous a quittés
dimanche dernier, dont les obsèques se tiennent aujourd'hui même et qui a
contribué inlassablement pendant plus de 30 ans à ce travail de mémoire. J'ai eu
le privilège de rencontrer Raphaël Esrail et d'échanger avec lui, et ce fut
pour moi un honneur insigne.
La République française dans un combat permanent et absolument déterminé contre
l'antisémitisme reste plus que jamais vigilante. Elle déploie et déploiera tous
les moyens nécessaires pour le combattre. Elle se fait en particulier un devoir
d'entretenir la mémoire du génocide grâce à l'Éducation nationale. C'est la
raison pour laquelle la Shoah est enseignée dès l'école primaire, au CM2, au
collège, en classe de troisième et dans le second cycle des lycées, y compris
en terminale. Il est important que les lycéens et les lycéennes de notre pays
puissent travailler sur l'Histoire, sur l'histoire de la Shoah, au moment où
ils découvrent aussi l'enseignement de la philosophie. C'est le sens de la
présence à mes côtés aujourd'hui de jeunes collégiens et lycéens.
Enfin, et ce n'est en rien une atteinte à la laïcité que de le rappeler, cette
mémoire est aussi religieuse. Le million d'hommes, de femmes et d'enfants qui
ont été exterminés ici l'ont été parce qu'ils appartenaient au peuple de
l'Ancien Testament. Le nier reviendrait à nier l'évidence et à porter atteinte
à ce qui dans leur écrasante majorité était leur foi. Et donc, à leur mémoire,
je veux saluer la présence de Monsieur le Grand Rabbin de France, qui préside
tous les ans la prière du souvenir. C'est aussi la raison pour laquelle, lors
de la cérémonie officielle, qui se déroulera tout à l'heure, le Kaddish sera
récité. Une prière en l'honneur des morts, mais qui est aussi une prière
d'espoir de paix, cet espoir de paix que nous devons cesser de l'entretenir,
car nous le devons à la mémoire de tous ceux qui ont été exterminés ici à
Auschwitz, pour la seule raison qu'ils étaient juifs.
Ce devoir de mémoire est aussi un devoir de vigilance et d'engagement.
Auschwitz est une rupture dans l'histoire de l'humanité, disait Simone Veil.
Oui, ce qui s'est passé ici nous oblige à tout jamais. La barbarie et les
ressorts qui y conduisent doivent toujours nous trouver en travers de leur
chemin. C’est la condition même de notre humanité.
> [Discours lors
de l’inauguration de l'Institut national du service public
C'est un jour, je le dis important, très symbolique. Il symboliser une réforme
à laquelle, évidemment, le Président de la République, comme moi même, comme la
ministre, sommes extrêmement attachés. Une réforme qui, je le crois, est
extrêmement importante pour notre pays, pour le service public et pour l'État.
Ce n'est pas une des réformes ni les plus connues, ni forcément les plus
populaires. On voit qu'elle peut, c’est bien légitime, susciter des réactions,
des interrogations, des inquiétudes. C’est sans doute le propre de toute
réforme.
D’ailleurs, je pense qu’ici, dans cette maison, on enseigne la réforme, l’art
et la manière de la conduire. Vaste question mais parmi tous les sujets qui
sont à l’ordre du jour comme on dit de l’action gouvernementale, même si la
gestion de la crise sanitaire a malheureusement pour vocation de les éclipser,
il y a des réformes que nous conduisons, et celle-là, est extrêmement
importante.
Alors, je voudrais d’abord, m’adressant aux élèves, de l’ENA devenu INSP, leur
dire vraiment, la conviction qui est la mienne qu’ils ont fait le bon choix, ou
qu’ils l’ont confirmé pour celle et ceux d’entre eux qui étaient déjà
fonctionnaires. Le bon choix d’avoir choisi le service de l’Etat. Je le dis
évidemment dans un moment très particulier. Je l’aurais toujours dit puisque je
l’ai toujours pensé, mais je le dis à un moment où l'Etat réaffirme, renouvelle
son rôle au service de la nation, puisant dans des racines historiques que vous
savez très profondes.
On ne va pas remonter jusqu’à Louis XI, mais cela démontre en tout cas que dans
la construction de notre pays, la France, que dans un cadre profondément
renouvelé – bien sûr que la République s’est décentralisée et c'est très
heureux – l'Etat, nous le savons toutes et tous a une place particulière. La
conjoncture présente le réaffirme avec une grande force et tout l'enjeu est de
savoir concilier cette réalité historique et sociologique avec les nécessités
du temps présent, car évidemment, l'État de 2022 n'est pas l'Etat de Louis XI,
ni celui de la Troisième République, ni sans doute celui de 1958, et même pas
évidemment celui de 1945, lorsque l’ENA a été créée.
Nous devons nous adapter pour mieux nous ressourcer, pour mieux réaffirmer le
rôle et l'importance et la conviction que nous en avons du rôle de l'Etat. Ce
rôle, je le dis, vous le voyez dans la crise sanitaire, dans la crise
économique et sociale qui résulte de cette crise sanitaire, il apparaît tout à
fait essentiel et je suis preneur avec beaucoup de sérénité le moment venu d'un
benchmark international sur les modes de gestion de crise dans tous les pays
comparables. Je vous le dis, j'attends le moment venu cette comparaison sans
appréhension, aucune. Car elle démontrera – non pas que le Gouvernement de la
République, j'espère un peu – mais que l'Etat, c'est beaucoup plus profond que
cela, par son organisation, par ses modalités d'intervention qui ont bien sûr
été, comme on dit, challengés, interpelés, non seulement il a fait face, mais
il a su s'adapter.
Donc oui, mesdemoiselles, mesdames, messieurs, très bon choix que celui d'avoir
voulu plus que jamais encore servir l'Etat. Servir l'intérêt général qui
évidemment, dont évidemment l'Etat n'est plus le seul dépositaire. Il y a
d'autres collectivités. Nous sommes ici à Strasbourg. Comment ne pas mentionner
l'Europe, d'où la nécessité, de fluidité des parcours, de possibilité de
va-et-vient, d'interpénétration des expériences. Tous sujets, vous les savez,
qui sont au cœur de la réforme qu’avec Amélie de Montchalin nous conduisons.
Je m’exprime avec l’expérience qui est la mienne de ces sujets. Je représente
aujourd’hui devant vous, le Premier ministre qui est constitutionnellement le
chef de l’administration de l’État. L’employeur, c’est-à-dire s’agissant des
cadres supérieurs de la haute fonction publique, comme on dit, celui qui est
responsable des affectations, des modalités de recrutement, d’abord de
formation ensuite. Et l’affectation en fin de gestion de toute la carrière.
Bon, avec finalement un enjeu simple qui s’applique à tout employeur : affecter
les bonnes ressources aux bons endroits, c’est-à-dire aux missions prioritaires
du pays, de la nation, de l’État. Comment être heureux dans ce métier de haut
fonctionnaire, à titre personnel et institutionnel ? Comment faire une
carrière, comme on dit, où on se sent utile, reconnu, motivé. C’est tout le
sujet, je le disais devant un certain nombre de vos camarades à l’instant.
Comment finalement, vieux débat, rencontrer les intérêts de l'État, celui dont
les organes démocratiquement et constitutionnellement désignés fixent les
priorités de la nation, et les acteurs dont le rôle est irremplaçable, qui
doivent veiller à leur mise en œuvre opérationnelle au quotidien. Et de ce
point de vue-là, j’ai commencé depuis longtemps à dresser un diagnostic qui, je
le dis tout de suite, présente des éléments très positifs, mais appelle de
larges pistes d'amélioration.
Je le dis tout de suite, rien chez moi ne me détermine à vous expliquer que
nous allons faire une révolution, que rien ne marchait dans le dispositif
antérieur et que ce que nous envisageons permettra d'atteindre le nirvana. Ce
n’est certainement pas comme ça que marche la vie, ça n'a jamais marché comme
ça. Pour autant, oui, cet équilibre que j'indique à l'instant n'est pas
parfaitement atteint. Je vais en donner de très nombreuses illustrations. Et
avec ce regard qui est le mien, avec celui de la ministre qui, elle, n'est pas
issue du sérail, n'est pas issue de la fonction publique, ce complément nous
permet effectivement de dresser ces pistes d'amélioration qui sont au cœur de
ce qui est, je le répète, sans doute, la plus importante réforme de
l'encadrement supérieur de l'État depuis une des réformes clés, mère, celle de
1945. Je vous le répète, loin de vouloir contester, abattre, nous allons au
contraire lui donner de nouvelles lettres de noblesse.
C'est vrai, je veux dire très simplement d'abord notre haute fonction publique,
reste insuffisamment représentative de la nation française. Je ne vais pas,
rassurez-vous, ça en étonnerait plus d'un, invoquer Monsieur Bourdieu. Mais il
n'empêche qu’aujourd'hui, 20 % des classes sociales les plus favorisées
fournissent 70 % des cadres de la haute fonction publique.
Il n'y a pas de fatalité, nous devons améliorer ça. La fonction publique en
général, haute ou pas haute, civil ou militaire. Je cite les militaires, voyant
des militaires dans cette salle, car ils nous ont, de ce point de vue-là,
montré le chemin. La diversité y est beaucoup, beaucoup plus à l'œuvre :
sociale, géographique, professionnelle, nous devons impérativement nous
améliorer là-dessus.
Il n’y a encore que 30 % de femmes qui réussissent le concours externe de l’ENA
: pas tout à fait représentatif de la société française non plus ! Nous sommes
au cœur de l’Etat, l’Etat représente la nation : la fonction publique
supérieure comme on dit ici doit mieux représenter le pays dans sa diversité
qui est une force. Il faut le dire clairement surtout par les temps qui
courent. C’est une force donc il faut, là aussi, que la volonté politique, je
vais y revenir, s’exprime en adoptant des outils très clairs pour faire évoluer
la situation. J’ai parlé tout à l’heure des affectations de nos cadres
supérieurs de l’Etat. Là non plus ce n’est pas satisfaisant. J’ai cité souvent
ces données mais je veux les répéter ce matin devant nous : sur 90 postes de
sortie, 37 dans des corps d’inspection ou de contrôle ou de juridiction. Si je
compte bien ça fait 41 %. Que ce soit écrit au procès-verbal : je n’ai
strictement rien contre les corps d’inspection et de contrôle qui sont
parfaitement utiles à la nation. Indispensables même. Mais il se trouve, je
viens d'évoquer la crise, qu’une école du service public, il faut d'abord
qu'elle pourvoie des emplois opérationnels d'administration. On dit « active »
– ce n'est pas un mot très heureux parce que le reste n'est pas inactif. Mais
là aussi, il n'y a pas adéquation aux priorités.
Je passe sur le fait qui pourrait nous occuper longtemps de savoir s'il est
vraiment judicieux qu'à 25 ans, on aille contrôler ou juger les autres avant
d'avoir soi-même un peu tenu le manche. Bon, en tout cas, ça aussi, nous allons
le changer, je vais y revenir. Autres données chiffrées que j'indiquais tout à
l'heure, bien connues. Où avez-vous vu qu'une entreprise collective comme l’est
le service public a 88 % de ces agents qui ne sont pas des cadres supérieurs
dans les territoires, le reste étant à Paris et ou, à l'inverse, pour les
cadres supérieurs, là, c'est 90 % qui sont à Paris. A l'époque où la France
était très centralisée, pourquoi pas, mais je le disais tout à l'heure : ce
n’est pas parce qu'on a besoin d'Etat, qu'on n'a pas besoin aussi des
territoires. La rencontre de tout ça, ça s'appelle la décentralisation d'une
part, la déconcentration d’autre part. Mais il faut que cela se retrouve aussi,
ne croyez-vous pas, dans l'affectation de nos hauts fonctionnaires ? C'est une
nécessité impérieuse. C'est ce que prévoit la réforme.
Que nous disent les carrières ? Il y a de belles carrières, pas de doute, mais
ne peut-on pas améliorer les choses ? Ces carrières commencent comme telles
aujourd'hui, réglées et organisées essentiellement par des règles statutaires
et des règles indemnitaires. C’est un maquis de situations qui empêche la
fluidité, l'interministérialité qui, je le rappelle, est au cœur du projet de
Michel Debré en 1945. Le régime indemnitaire est très disparate. Déjà, ça
empêche les mobilités, mais là où alors le serpent se mord la queue ou
l'absurdité atteint son comble, c'est que les régimes indemnitaires les plus
défavorables sont en règle générale situés dans les ministères portant les
politiques publiques prioritaires. Il y a quelque chose qui ne va pas, c’est le
simple bon sens. Donc ça aussi, ça aussi Mesdames et Messieurs, nous devons le
corriger.
Le système est inégalitaire. Il est marqué aussi par quelques chasses gardées,
quelques corps qui ont des accès plus privilégiés que d’autres aux fonctions
d’encadrement. Il faut le faire évoluer. Ce n’est pas facile parce que,
évidemment, cela rouscaille un peu… C’est normal. Mais cette
interministérialité, cette fluidité des parcours, elle est nécessaire pour
l’Etat employeur, elle est indispensable pour ceux qui ont choisi de le servir.
Nous devons l’améliorer. Et je veux esquisser des pistes de progrès. La
ministre le sait, je salue les écoles qui concourent au tronc commun qui sont
ici, mais il faut, me semble-t-il, aller au-delà.
Nous avons entendu, parce qu’elle est située à Strasbourg, des élèves de l’INET
ce matin, les administrateurs territoriaux. J’ai dit comment est la France
aujourd’hui, décentralisée, déconcentrée. Oui, il faut qu’il y ait de plus en
plus de va-et-vient. Les hauts fonctionnaires issus de l’INSP doivent pouvoir
aller apporter leurs services et leurs talents dans des collectivités
territoriales. Et les cadres supérieurs des collectivités territoriales, par
l’expérience qu’ils ont accumulée, doivent pouvoir venir dans l’Etat. Ce n’est
pas que ça n’existe pas aujourd’hui, mais cela résulte de parcours individuels.
Cela n'est pas organisé, comme on dit, par la puissance publique. Et si ça
n’est pas organisé par la puissance publique, ça pourrait signifier que celle-ci
n’en a pas saisi tout l’intérêt. Alors, oui il faut le faire, mais le problème
c’est que ces parcours individuels, ils restent extrêmement contrariés. Vous
savez, pour un administrateur territorial, il vient dans l’Etat, combien en
ai-je connu, pour revenir parce que voilà le but c'est les allers-retours
aussi. Alors là, c'est la croix et la bannière. Tout cela est trop segmenté,
chacun est dans son couloir de nage.
Nous avons une GRH qui n'est pas individualisée ou en tout cas très
insuffisamment et qui, encore une fois, ne correspond plus à ce qu'est la
France d'aujourd'hui et les nécessités du pays d'aujourd'hui.
Cela marche quand même. Nous sommes fiers de ce qui se passe et, je l'ai déjà
dit, de notre gestion en général. Mais il faut que nous soyons aussi lucides et
qu'avec détermination nous conduisions les réformes indispensables. Il faut,
Madame la ministre, pardon, ne jamais parler de soi-même. Mais je voudrais
quand même juste pour ces jeunes élèves à l’INSP et les autres, partir de mon
premier poste dans un grand corps de l'Etat. Je m’étais dit “Tiens, je suis
très intéressé par le secteur social et je voudrais aller sur le terrain”.
C’est quand même plutôt louable comme intention, Madame la préfète, vous
confirmez. A l'époque – ça n'existe plus – il y avait les DDASS, Direction
départementale des affaires sanitaires et sociales, qui géraient dans l'État
les questions on va dire hospitalières, médico-sociales et puis le social. Des
postes intéressants. On aurait même pu trouver que c'était osé qu’à 29 ou 30
ans, j’aille gérer un service de 140 personnes. Venant de la Cour des comptes,
on m’a dit « aller dans une DDASS ? vous êtes fou… Allez dans la préfectorale,
ça c'est plus noble ! ». On a besoin d'anciens élèves de l’INSP dans tous les
services déconcentrés, à l’ADEME, bien sûr qu'on en a besoin. Bien sûr qu'il
faut décloisonner tout ça, faire respirer tout ça. Mais pour aller une DDASS,
j’ai attendre un an. On a fini par me donner l'autorisation. On a dit « le
pauvre type il est perdu pour cause ». Et attendez, ce n’est pas fini :
j’arrive, je suis nommé. Quel bonheur ! Enfin, je vais travailler dans le
secteur social et sanitaire. Je vais m’exercer, m’essayer au management. Pas un
mois que je suis là, je vois ma secrétaire entrer dans le bureau : « Qu’est-ce
qui se passe ? Le syndicat des inspecteurs des Affaires Sanitaires et Sociales
fait un recours contre votre nomination. Pourquoi ? Vous ne remplissez pas les
règles statutaires pour être nommé ? ». Vérification faite, c'était vrai. On en
sourit. À l’époque, ça ne m'a pas fait rire du tout. Parce que j'avais
sympathisé avec eux et expliqué que je ferais mes meilleurs efforts, ils ont
retiré leur recours. Bon, après, je m'en vais poursuivre dans la préfectorale.
Vous voyez quand même je reviens à la raison, Josiane. J'exerce ce très beau
métier de secrétaire général de préfecture. Alors là, ça se passe très bien.
Puis, il y a un préfet que j'avais eu justement dans mon post précédent qui me
dit “Tiens – cela faisait deux ans que j'étais là – vous pourriez devenir SGAR
». Vous reconnaissez tout ça, c’était le secrétaire général pour les affaires
régionales. Alors moi, je lui dis « C'est génial. J'ai fait deux postes
départementaux, maintenant je vais à l'échelon régional ». « Monsieur enfin, d'abord,
on ne passe pas de secrétaire général à préfecture de Vaucluse ». « Ce gars
mais il vient d’où ? Ça ne va pas, vous avez très bien travaillé, mais vous
n’avez pas l'ancienneté requise. Et deuxièmement, attendez, vous ne venez pas
du ministère de l'Intérieur et dans les SGAR il y a un quota réservé au
ministère de l’Intérieur ! Et ça tombe mal, le poste auquel vous aspirez se
trouve dans ce quota. Circulez, il n’y a rien à voir ». Pardon, j'évoque des
souvenirs personnels, mais je crains qu'ils ne me soient point spécifiques, et
tout cela, vous le voyez, confine à l'absurde. Personne ne pourra dire ici,
surtout aujourd'hui, que je suis devenu Premier ministre, qu’on ne peut pas
changer ça. Personne ne peut me dire que c'est conforme à l'intérêt général. Ce
n'est pas vrai. Et Dieu sait si l'État a évolué depuis.
Donc, c'est un vaste chantier, je le répète, de décloisonnement, d'amélioration
de la situation qui est devant nous, qui est à portée de main et que nous
avons, à la demande du Président de la République, engagé. Il s'agit de nous
adapter. Quelqu'un très fin me faisait observer ce matin que l'adaptabilité du
service public faisait partie de ses vertus cardinales. Une autre personne, au
moins autant éclairée, est allée rechercher le discours de Michel Debré lors de
la présentation de l'ordonnance de 1945 créant l'École nationale
d'administration. « L'administration, disait-il, est, dans toute société, une
institution fondamentale ». Vous voyez que je m'inscris dans la continuité.
Comme toute institution, elle a besoin de règles. En même temps, elle doit être
lentement, ça il a été entendu, mais continuellement adaptée à l'évolution des
choses. Nous devons, c'est l'honneur du service public, nous adapter à
l'évolution des choses et c'est ce que nous faisons.
Quelles sont ces évolutions ? Pour les résumer, évidemment cela commence par le
recrutement, la formation. Prenons les choses dans l'ordre. Nous avons fait une
mini révolution. J'ai parlé tout à l'heure de la diversité. Ces préparations,
ces parcours Talents, on s'est entretenu avec certains qui l'ont suivi ou qui
sont en train de le faire ce matin. Je trouve que c'est une évolution, restons
raisonnable, tout à fait significative.
Le fait de réserver 15 % des places aux concours externes à des élèves issus de
ces classes préparatoires, c'est quelque chose qui est absolument novateur, qui
va dans le bon sens. J'insiste beaucoup, je le dis devant ceux qui n'auraient
pas suivi ça dans le détail : ils passent les mêmes épreuves. Les talents et
les mérites, comme le dit la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
sont évidemment des valeurs essentielles pour entrer dans le service public.
Mais, mais on essaie de rattraper un certain nombre de handicaps qui font que
mis bout-à-bout, notre haute fonction publique, je l’ai dit, n’est pas
suffisamment représentative. Voilà. Il y a eu quand même sur les 6 postes, 177
candidats au concours dernier, c’est très bien. On va accroître de 1 000 places
les préparations à cette filière, si je puis dire, répartis désormais sur 74
établissements de préparation, et je pense qu'il faut continuer. De la même
façon que nous devons encore, chère Amélie, et tu le fais, accroître la part
des boursiers dans les aides. Nous sommes, si les informations qui m'ont été
communiquées sont exactes, à 37 % aujourd'hui dans l'actuelle promotion. C'est
bien, je pense que nous pouvons encore aller au-delà. Comme je me réjouis de
cette voie réservée aux docteurs. Comme évidemment, c'est pour moi l'occasion
de dire le rôle essentiel du concours interne. Ce n’est pas tout à fait
nouveau, mais puisqu'on est en phase de réforme, bien réaffirmer notre volonté
de le conforter. Le troisième concours dont nous avons vu de magnifiques
exemples ce matin.
Pour le recrutement, vous avez madame la directrice, la voie qui est tracée
avec la ministre, nous connaissons nos objectifs. Comme toute réforme, je suis
venu ici pour vous en donner le sens, les objectifs.
Sur la scolarité elle-même, je ne peux m'étendre très longuement, j'ai déjà
parlé du tronc commun. Je voudrais peut-être insister sur 3 points. Patrick
Gérard auquel je rends hommage, avait déjà fait évoluer les choses, je le dis
ici. On peut discuter des heures et des heures sur les épreuves au concours,
qu'est-ce qu'il faut, qu'est-ce qu'il ne faut pas, qu'est-ce qu'il faut enlever
? Il y a des travaux plus savants que moi qui se sont prononcés sur ce sujet.
Moi, je voudrais dire 3 points essentiels vu de ma fenêtre. Le premier, sans
doute, c'est que dans le contenu de ces formations, il faut faire un poil
reculer la prédominance du droit et de l'économie au profit du management, des
sciences humaines et sociales, de la psychologie. On vient de sortir d’une
crise sanitaire. Moi, ça fait quelques mois, voyez-vous que je m'en occupe.
Depuis que je suis Premier ministre, bien sûr. Mais avant, mon prédécesseur
m'avait confié une mission sur le déconfinement. Je suis donc sur le pont
depuis début avril 2020 sur ce sujet. Ce que vous devez d'abord gérer, c'est la
psychologie de la nation, l'acceptabilité. A-t-on dans l'État des ressources
pour apprécier ces leviers de l'action publique ? Ces ressorts on en a, oui un
peu. En tout cas, à côté des bataillons de gens qui sont spécialisés en droit.
Bon, donc, ce n'est pas encore une fois pour jeter la pierre, mais vous voyez,
on a compris qu'il faut donner toute leur place à ces disciplines.
Ce n’est pas simplement une question académique, c'est encore une fois le
service public, et il est au service de la nation. La nation, c'est quoi ?
Quelles sont ses ressorts, quels sont ses déterminants ? On doit s'adapter à
cela. Je dis toujours gérer une crise, c'est la gérer du mieux possible. On s'y
emploie. Mais c'est le plus vite possible, tirer tous les enseignements
structurels que cette crise appelle. Là, il y en a un pour nous ici, pour le
sujet qui nous réunit ce matin. Donc des contenus de formation. Alors il y en a
un qui est génial, il ne faut surtout pas changer, je vous en ai d’ailleurs
fait l'apologie des stages, de la formation professionnelle. La formation,
voilà, si je fais le parallèle avec la politique que nous menons, c'est le
succès phénoménal de la politique d’apprentissage et de l’alternance. On en
aura fait plus de 700 000 cette année, record inédit. C’est une forme de
formation en alternance que d’envoyer sur le terrain les élèves de l’INSP.
Le deuxième point sur lequel je voudrais insister, évidemment, ça c’est
nouveau, c’est la formation continue. Je vous le disais tout à l’heure, vous
avez devant vous – pardon, je reviens sur moi, c’est mal – une personne qui
avant d'être Premier ministre, n’a jamais eu un cours de formation continue. Et
cela fait hélas des années et des années que j'ai quitté cette maison parce
qu'elle n'était même pas encore ici ! C'est dire si je suis vieux. Alors, c'est
mal, parce que si j'avais voulu faire de la formation continue, je l'aurais pu.
Mais là aussi, il faut que les acteurs évoluent dans un système et il faut
aussi que le système sache ce qu'il veut. Qui peut dire, avec l'évolution du
monde, qu'on n'a pas besoin de faire de la formation continue ? Et ça, il faut
que ce défi de la formation continue généralisée soit au cœur de l’INSP,
beaucoup plus qu'elle ne l'était à l’ENA. Parce qu'on n'avait pas demandé à
l'ENA de le faire. Ce n'était pas la faute de l’ENA. Et le troisième sujet,
sans doute, c'est vrai, c'est la dimension internationale et européenne. Je
n'oublie pas, je le répète que je suis ici à Strasbourg. Là aussi, je crois que
c'est une question d'adaptation au monde qui nous entoure. Je pense que les choses
seront simples, car pour le coup, il y avait de belles choses qui se faisaient
jusqu'ici, mais je vous invite, je dis cela puisque à l'issue de cette
cérémonie, je vais vous remettre, madame la directrice, votre lettre de mission
sur cette dimension de votre action. J'en viens aux affectations, deuxième
sujet. Bon, là aussi, vous le savez, c'est clair.
Alors, j'ai compris que cela suscite quelques inquiétudes, que la ministre doit
lever au plus vite avec la directrice, de la phase intermédiaire qui concerne
la promotion à laquelle je m'adresse. Mais bon à l'échéance de la suivante,
voilà, nous avons mis un terme à la sortie directe dans les grands corps de
l'Etat. Cela n'a pas été très très simple, mais cela a été fait. C'est une
volonté forte du Président de la République, surtout, vous le savez, les 40 %
que j'évoquais tout à l'heure, là désormais, quasi 100 % des élèves se verront
proposer des postes sur des fonctions opérationnelles de gestion dont un tiers,
peut-être pas assez, mais c'est déjà pas mal, dans des services territoriaux et
déconcentrés. Là aussi, le cap est clair et j'ajoute, il est cohérent, j’en dis
un mot quand même ici, sur ce que j'ai appelé dans ma déclaration de politique
générale en juillet 2020 le réarmement de l'Etat territorial. Mine de rien,
quand même, je le dis, l'Etat territorial, en l'espèce, c'est essentiellement
l'État départemental.
C'est bien ce que nous dit cette crise : on a besoin de proximité. On a
tellement besoin de proximité que depuis 2010, en 10 ans, les effectifs de
l'Etat territorial, ont diminué de près de 35 % en 10 ans. Une saignée. J'ai
arrêté cela. J'ai regardé les chiffres, ça baisse encore un peu en 2021. En 22,
ça repart. C'est symbolique à la hausse. Evidemment que ce soit clair, comme on
a un schéma d'emploi constant, cela se fait au détriment des administrations
centrales et de l'échelon régional. On a besoin de proximité. Il faut réarmer.
J'ai signé d’importantes circulaires sur la déconcentration des ressources
humaines et des crédits. C'était à l'issue du CITP que nous avons conduit
ensemble, madame la ministre, pour donner davantage de marge de manœuvre. La
loi 3DS qui est en cours d'examen, qui sera examinée lundi par la commission
mixte paritaire, va renforcer le rôle des préfets comme délégués territoriaux
de toute une série d'agences. Au moins deux très importantes. Il faut sans
doute aller au-delà.
Dans la gestion de la crise sanitaire, je le dis, ce n’était pas une marque du
tout de désaveu à l’égard des ARS mais à la faveur de la généralisation de la
vaccination, j’ai réintroduit le corps préfectoral en pilotage départemental
d'une stratégie sanitaire. On prépare tout, ça marche bien parce que nous avons
à faire à des gens engagés, dévoués et intelligents. Mais j’ai parfaitement
conscience en disant cela que nous devons améliorer la fluidité, la lisibilité
de la représentation de l’État au niveau territorial en même temps que nous
devons lui redonner des moyens. Et lui redonner des moyens, c’est aussi envoyer
des cadres supérieurs plus nombreux dans tout l’État territorial y compris dans
la préfectorale certes, mais aussi dans les services déconcentrés. Je l’ai dit,
voilà, dans les DREAL, dans les DDT, là aussi, je veux dire, de la même façon
que nous avons besoin d’ingénieurs dans les services généralistes, ces services
dits spécialisés ont aussi besoin d'une approche plus transversale, plus
généraliste. On a besoin d'une vision transversale. C’est une approche
politique au sens englobant du terme. Vous voyez, derrière des aspects très
techniques de notre réforme, il y a aussi cette finalité que je vous invite à
partager avec moi.
On nous a dit : « tout ça, ça fait énormément de réformes ». Ce n'est pas fini.
Je veux vous en dire d’autres, mais puisque je suis à l’ONSP, j'ai quand même
regardé comme le lait sur le feu le nombre de candidates et candidats qui se
sont inscrits au dernier concours, c'est-à-dire postérieure aux annonces de la
réforme. J'ai constaté qu'il était en augmentation. Pour ceux qui seraient des
tenants de l'élitisme, le taux de sélectivité, tout concours confondu est très
élevé. Il était au dernier concours, si les chiffres qu'on m’a donnés sont
exacts, de 7,8 %, alors qu'ils étaient, par exemple, de 8,5 % en 2011. Donc, il
n'y a pas un effondrement, bien au contraire, de l'attractivité de l'ENA
devenue INSP. Et j'espère bien qu'avec tout ce que nous allons mettre en œuvre,
cette attractivité va même s'accroître parce que c'est, Mesdames et Messieurs,
la finalité. Oui, bien sûr qu'il nous faut des talents partout en France, dans
le secteur public comme dans le secteur privé. Mais le chef d'administration de
l'Etat ne peut pas avoir d'autre objectif que d'essayer d'attirer les meilleurs
talents issus de toutes les origines au service de l'Etat et en particulier de
la haute fonction publique. Ce que je viens de vous expliquer sur les
objectifs, madame la directrice, de cette réforme de l’INSP, concerne
évidemment le reste de la gestion des cadres supérieurs de l'Etat. Vous en êtes
ici une des pierres angulaires, mais la réforme, vous le savez, va bien
au-delà, en particulier avec cette création effective depuis le 1er janvier
dernier, du corps des administrateurs de l'Etat qui se substitue, vous le
savez, au 16 corps que nous avons en parallèle supprimer. Je veux dire le dire
un peu de façon provocatrice : certains corps, comment dire, qui portent des
appréciations sur l'action de l'Etat, passent leur temps à nous dire qu’il faut
supprimer des corps, sauf quand ça s'applique à eux-mêmes.
Il y a une volonté de fluidifier et le pendant de ça, c'est le régime
indemnitaire que j'évoquais tout à l'heure. C'est bien l'objectif
d'interministérialité que nous poursuivons. Là-dessus, madame la ministre,
vient nous le confirmer. Nous allons commencer là maintenant, dès la paie de
février, les administrateurs de l'Etat, du ministère de l'Éducation nationale
ou du ministère des Affaires sociales et je cite ces exemples tout à fait par
hasard, seront revalorisées respectivement quand même de, si on veut être
précis, 5 513 euros et 3 240 pour les remettre à niveau. Vous avez des
vocations pour aller travailler dans ces secteurs. Votre employeur vous dit :
ce sont des secteurs prioritaires de l’action publique, il n’est pas question
que des obstacles statutaires ou indemnitaires vous conduisent à y renoncer.
C’est ça le message. Il est clair et nous ne varierons pas. De la même façon
puisque je parle de l’interministérialité, tout dans cette réforme valorise la
mobilité, valorise les expériences de terrain, nous instaurons le principe de
mobilité obligatoire préalable à des changements de grade, c’est extrêmement
important y compris dans les corps d'inspection et de contrôle, je l’ai dit.
Voilà ! Même dans les chambres régionales, dans les tribunaux administratifs, à
la Cour des comptes, au Conseiller d’Etat. Pourquoi ? Là aussi parce que cela
relève d’une vision de l’Etat. Nous avons une juridiction spécialisée pour
juger l'État, créée à la Révolution française. Pourquoi ? Parce qu’il faut un
juge d’intérêt général sinon on donnerait tout au juge judiciaire. L’intérêt
général, ça existe il a son juge et quelle est la spécificité ou la
particularité de ce juge ? Bah c’est qu’il doit connaître justement les
contingences mais aussi la grandeur de l’intérêt général qui ne sont pas
complètement solubles avec les intérêts particuliers qu’une juridiction de
droit commun est par ailleurs chargée de surveiller et de protéger. Et pour
connaître l’intérêt général, il faut aller un peu se confronter à la réalité du
terrain, aux exigences de la gestion. Il ne faut pas le connaître que de façon
théorique. Vous avez choisi de vous engager. C'est le fil conducteur de tout ça
pour vous engager, et surtout à un moment où le pays a besoin de vous, il faut
mettre les mains le plus possible au charbon et dans le cambouis.
C’est indispensable et il faut donc en tout cas en tout cas à tout le moins,
que ceux qui font le choix de le faire le puissent et soient valorisés et
encouragés. Ah oui ! Plus vous aurez fait des carrières alternées, plus vous
aurez pris de l'audace, des risques, mieux votre promotion devra être assurée.
Pas simple à faire, mais en tout cas, tel est clairement le sens des textes que
nous prenons et que nous allons continuer à adopter. Nous voulons une gestion
plus individualisée. L'un d'entre vous, ou plutôt l'une d'entre vous ce matin,
parlait de gestion plus humaine de vos carrières. Ça doit être le cas de tout
salarié, de tout employé, bien sûr, évidemment. Et on sait que dans la fonction
publique, les marges de progrès sont fortes. Mais à l'occasion de cette
réforme, s'agissant des cadres supérieurs de l'Etat, nous devons, là aussi,
nous améliorer. C'est tout le sens de la création de la DIESE dont je salue
madame Piette, nouvelle directrice, ancienne secrétaire générale, vous le
savez, du grand ministère de la Transition écologique.
Voilà les faits. Mais il faut montrer l'exemple. Votre objectif, madame, ce
n'est pas de vous substituer à la DGAFP dont je salue aussi le travail
absolument indispensable, c'est d'apporter là encore un plus pour
individualiser, pour permettre là aussi, appelons un chat un chat, il y a
combien aujourd'hui d'administrateurs civils qui passaient 4- 5ans ans sans
affectation. Beaucoup trop, alors que l'Etat a tant de besoins. Nous devons,
c'est tout le fil de cette réforme rapprocher, rapprocher l'intérêt individuel
des acteurs et l'intérêt du système. Ce système, je le dis souvent, il y a
énormément de talents et de qualités, et rien n'est pire qu'un système tel que
la qualité s'y consume dans l'impuissance.
Nous devons vous redonner, nous redonner des marges de manœuvre. Dans un cadre
clair, j'ai parlé de la simplification des corps. J'ai parlé du corps
d'administrateur de l'Etat. C'est un corps, c’est un grade. Nous ne faisons pas
des contractuels de la haute fonction publique. Il faut des contractuels, on a
besoin de contractuels. On l’a introduit, notamment dans la loi qui avait, à
l’époque, été portée par Olivier DUSSOPT et Gérald DARMANIN, bien sûr, mais ce
n’est pas le sujet ici. Les contractuels, ils existent, ils existeront. Les
emplois à la discrétion du Gouvernement, ils existent et il n’est pas question
ici, il n’a jamais été question ici de modifier l’article 13 de notre
Constitution. Servir l’Etat, mieux servir l’Etat, c’est l’objectif de la
réforme, sans s’asservir au pouvoir – c’était la devise de l’ENA, elle me va
très bien. Elle est tout à fait d’actualité. Il n'est pas question de changer
ça, ce serait d'ailleurs une grave faute. Ce n'est pas l'objectif de cette
réforme. Je vous le dis de la façon la plus claire : les valeurs fondatrices du
service public, non seulement nous ne les dénaturons pas, mais nous les
renforçons en les adaptant et en tirant les conséquences de ce qui ne marche
pas ou de ce qui n'a pas marché. C'est aussi simple que cela.
Pour autant, je vous le dis, je m'adresse à vous en tant que chef de
l'administration, à tous les cadres dirigeants ici présents, c'est une réforme
exigeante. Elle bouscule des longues habitudes, sans doute quelques places
fortes acquises, bien sûr. Mais dès lors, comme j’en ai la conviction, qu’elles
sont conformes à l'intérêt général et à l'intérêt de l'Etat, elles prospèreront
et elles aboutiront. Nous avons d'ailleurs déjà pris l'essentiel des textes. Il
nous manque ceux, je ne les ai pas évoqués, des statuts d'emploi qui concilient
la fin d'une gestion strictement statutaire et administrative avec la nécessité
d'avoir des qualifications, de capitaliser l'expérience professionnelle, bref
de passer d'une gestion strictement administrative à une gestion par la
compétence. Il nous reste disais-je donc des textes. Certains sont, comme on
dit, examinés actuellement par le Conseil d'Etat.
Mais je souhaite, parce qu'encore une fois elle me paraît essentiel, que cette
réforme et les textes qu'elle appelle soient bouclés avant la fin — je
m'adresse aux parlementaires — de la présente mandature. Elle est dans
l'intérêt de l'Etat. Et je ne pourrais évidemment m'empêcher de terminer sans
citer le général De Gaulle puisque j'ai commencé en citant Michel Debré, en
vous disant que je me sens dans ce que je fais, dans ce que nous faisons, à la
demande du Président de la République, parfaitement raccord avec les objectifs
qui étaient les leurs à l'époque. Relisez, faites-vous ce plaisir, les
déclarations de l'époque. S'adressant aux élèves de l'ENA le 17 novembre 1959 –
je dis ça alors qu'on est en janvier 2022 et que je crois que c'est en janvier
1992 que l’ENA s'installait à Strasbourg – le général De Gaulle disait: «Vous
ressemblez étonnamment à celles et à ceux qui vous ont précédé en ce sens que
vous êtes comme eux des hommes et des femmes appelés par votre vocation et vos
capacités à exercer la fonction la plus importante et la plus noble qui soit
dans l'ordre temporel, je veux dire le service de l'Etat».
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> En cette journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la
Shoah [27 janvier] qui commémore le 77e anniversaire de la libération
d’Auschwitz, et qui est aussi devenue journée de la mémoire des génocides et de
la prévention des crimes contre l’Humanité, la France réitère son engagement
pour que le souvenir de l’Holocauste ne soit jamais occulté, déformé ou oublié.
Le régime nazi et ses partenaires et collaborateurs, qui ont participé à ces
crimes sans précédent dans l’histoire de l’Humanité, ont tenté d’exterminer de
façon systématique le peuple juif et d’autres groupes, en raison de leur
origine ethnique, de leurs convictions ou de leur orientation sexuelle. Il y a
7 jours, nous commémorions le 80e anniversaire de la Conférence de Wannsee qui
a planifié ce crime monstrueux et qui s’est conclu par la mort de 6 millions de
juifs.
Je salue l’action de toutes les organisations, notamment celles de la société
civile, pour éduquer et transmettre cette histoire alors même que le nombre de
survivants et de témoins est de plus en plus réduit. Plus que jamais, nous
devons porter ce devoir de mémoire, à titre individuel mais aussi
collectivement, à une époque où l’antisémitisme devient de plus en plus
virulent et où les attaques contre les juifs et la négation de la Shoah
prolifèrent.
La France, qui s’est dotée depuis 2015 de plans nationaux de lutte contre le
racisme et l’antisémitisme agit contre toutes les formes d’antisémitisme, de
racisme, de discrimination et contre les discours de haine, en ligne et hors
ligne. Un acte antisémite, c’est un acte contre l’universalité des droits de
l’Homme. C’est pour cela que nous devons être intraitables au niveau national
comme aux niveaux européen et international, pour assurer le respect de ce qui
fonde nos sociétés : l’égalité des femmes et des hommes, quelles que
soient leurs origines, leurs couleurs de peau, leurs opinions et, bien sûr,
quelles que soient leurs religions ou convictions.
C’est pourquoi nous avons encouragé la Commission européenne à adopter en
octobre dernier la première stratégie de lutte contre l’antisémitisme et de
soutien à la vie juive. Nous soutenons les actions de l’OSCE dans la lutte
contre l’antisémitisme et l’intolérance et saluons l’organisation par la présidence
polonaise de la conférence sur la lutte contre l’antisémitisme dans la région
de l’OSCE qui aura lieu les 7 et 8 février. Nous nous félicitons par ailleurs
de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution sur
la négation de l’Holocauste le 20 janvier 2022. Je tiens aussi à saluer le
travail de l’Alliance Internationale pour la mémoire de la Shoah (IHRA) pour
son travail inlassable de recherche, d’éducation et de transmission.
La France appelle chacun et chacune à participer à ce combat pour transmettre
la mémoire de la Shoah et de ses victimes aux générations futures.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> 77 ans après la libération d’Auschwitz, au Conseil
de l’Europe à Strasbourg, nous rendons hommage à toutes
les victimes de la barbarie nazie. Transmettre l’histoire de la Shoah à nos
élèves est plus que jamais une nécessité pour ne pas oublier et lutter contre
tous ceux qui veulent la nier.
> Les mathématiques connaissent un
rebond à l’école primaire comme au lycée, après un déclin et grâce à la mise en
œuvre du plan Villani-Torossian. C’est au moment où de premiers progrès se
voient que des contre-vérités circulent.
Exemples: le ratio filles/garçons en classes préparatoires scientifiques a
progressé, le taux de poursuite en études supérieures scientifiques de ceux qui
ont fait des enseignements de spécialité scientifiques a bondi par rapport à ce
qui se passait avec la série S.
> J’ai pris la décision d’un
report des enseignements de spécialité du baccalauréat aux 11, 12 et 13 mai
avec des mesures d’accompagnement, après de larges concertations, et avec trois
repères:
- l’équité entre les élèves
- la sérénité de leur préparation
- la qualité du diplôme.
Bruno Le Maire (ministre
de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> 7 % de croissance en 2021, c'est un résultat
spectaculaire ! Un des meilleurs de la zone euro ! Nous le devons aux Français,
aux entrepreneurs, aux salariés et à notre politique économique mise en place
depuis 2017.
> [Augmentations des salaires] Je considère que cette demande est légitime. L'économie française est solide et doit profiter à chaque ménage.
> Les prix de l'énergie expliquent l'inflation. Nous avons pris les décisions sur l'électricité.
> Promesse tenue ! Renault relance la marque Alpine à Dieppe avec la fabrication d’un nouveau véhicule électrique. C’est le retour en force de l’excellence française dans l’automobile et le symbole de la reconquête industrielle que nous sommes en train de réussir en France.
Florence Parly
(ministre des Armées)
> A l’est de l’Europe, la
situation sécuritaire est inquiétante. La France se tient aux côtés de la
Roumanie : comme l’a indiqué le Président de la République, nous sommes prêts à
renforcer notre présence en Roumanie dans le cadre des missions de l’OTAN.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Les attaques haineuses et systématiques de Jean-Luc
Mélenchon contre les femmes
et les hommes du peuple que sont les policiers, loin d’être des anecdotes politiciennes,
sont en fait des attaques ad hominem contre la légitime autorité de la
République.
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
> Commémoration du 77e anniversaire de la
libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Nous devons aux victimes de continuer
à parler, à informer, à raconter l’holocauste.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
> Continuer sans relâche à faire vivre la mémoire
des victimes, ne jamais oublier les atrocités de l'Holocauste. Vibrant hommage
aujourd'hui au Parlement européen, 77 ans après la libération d'Auschwitz, en
présence de Margot Friedländer, l'une des dernières survivantes du camp.
> Les universités européennes sont un terrain d’expérimentation des universités du futur: harmonisation des pratiques de recrutement, développement de campus européens, programmes communs,… La présidence française de l’UE soutiendra la construction d'un véritable espace européen de la recherche et de l'innovation, toujours au service de la relance. (…) Une ambition commune : créer un véritable espace européen de l’enseignement supérieur.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> L’agriculture ne peut se faire sans eau.
Sécuriser son accès pour nos agriculteurs, dans la concertation, est une
priorité ; celle de protéger nos productions et de garantir notre souveraineté
alimentaire.
> Dès le 1er mars, l’étiquetage de l’origine des viandes sera obligatoire dans les cantines et la restauration. Cette transparence, c’est une demande des parents d’élèves, des consommateurs mais aussi une reconnaissance de la qualité de nos productions.
> Comité de suivi des relations commerciales A un mois de la fin des négociations, la fermeté est totale de la part du gouvernement pour la stricte application d’Egalim2. Plus de 250 enquêtes de la Dgccrf ont été lancées depuis le 01/01. Et nous les démultiplions Nous ne lâcherons rien.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> Valeur commune européenne, l'égalité entre les femmes et les hommes est au cœur de
l'agenda de la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Elle doit
irriguer toutes nos politiques publiques.
> La lutte contre les violences faites aux femmes passe par une meilleure coordination de tous les professionnels mobilisés sur le terrain.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> Qui dit développement durable, dit droits
sociaux. Oui, nous devons être exigeants pour les droits des êtres humains et
des travailleurs.
> Le commerce au service de nos biens communs : afin d’amplifier encore la mobilisation internationale pour le climat, nous avons décidé de mettre le développement durable au cœur de notre politique commerciale européenne.
> 7% de croissance : un résultat historique, du jamais vu en 50 ans. Le résultat d’une politique économique efficace et adaptée.
> L'UE montre son unité en engageant une procédure à l'OMC face aux mesures chinoises contre la Lituanie. Nous devons aller plus loin : la lutte contre les mesures coercitives d'États tiers est une priorité de la présidence française de l’UE.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
> Une croissance encore plus forte que prévue en
2021 ! C'est une bonne nouvelle pour notre économie, l'emploi et les comptes
publics. Cela réduira encore le déficit. Cela signe l'efficacité de la
politique d'Emmanuel Macron et du gouvernement face à la crise.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Du jamais-vu depuis 52 ans : en 2021 la croissance de la France est de 7%
! Nous le devons à la politique économique du gouvernement
et d'Emmanuel Macron, et nous le devons aussi à la mobilisation de tous les
Français : de chaque salarié, chaque ouvrier, chaque entrepreneur.
> Pouvoir d’achat : d'un côté nous agissons dans l'immédiat pour permettre aux Français de se chauffer et d'aller travailler cet hiver, de l'autre nous agissons depuis 2017 pour qu'il y ait plus d'emplois, que ces emplois payent mieux, et pour que l'on réduise nos dépendances.
> Le taux de chômage est au plus bas depuis 10 ans alors que nous venons de traverser la crise la plus importante du siècle.
> La France a deux atouts : la croissance la plus forte de la zone euro et l'inflation la plus faible. Cette situation favorable s’explique par la politique du «quoi qu’il en coûte» et la crédibilité qu'elle nous a apportée.
> Le plan France relance participe à notre croissance : il a accéléré les projets d’une entreprise industrielle sur trois. Pour la première fois depuis 20 ans, nous recréons de l'emploi industriel. En 1 an, nous accompagnons 700 relocalisations. C’est aussi cela, agir sur le pouvoir d’achat!
> Prix de l'électricité : soyons très clairs. L'Etat, régulateur du service public, a pris ses responsabilités pour protéger les Français. L'Etat, actionnaire à 85% d'EDF, a toujours été et sera toujours aux côtés de l'entreprise et ses salariés.
> Durant cette présidence française de l’UE, ma priorité sera de défendre une Europe forte, innovante et ambitieuse sur le plan industriel et technologique, une Europe qui sache utiliser la transition écologique comme un atout et une force pour son économie.
> Désormais pour l'Europe, ne rien faire c'est reculer. Nous devons inventer ensemble un nouveau modèle de croissance, pour une économie plus sobre, plus innovante et qui soit à la hauteur des impératifs écologiques et des Accords de Paris.
> [Commémoration de la libération
d’Auschwitz] Le devoir de mémoire nous oblige. Chacun doit se souvenir que nous
en sommes arrivés au mal absolu, chacun doit savoir qu’il ne faut pas grand
chose pour que ça bascule, chacun doit en responsabilité protéger et
transmettre aux générations futures.
> [Tribune: « Nous ne pouvons pas laisser des acteurs qui ne
jouent pas le jeu abîmer la planète et détruire des emplois en Europe »]
L’Europe est née d’une nécessité politique et humaine, celle d’installer
une paix durable entre des nations qui s’étaient longuement affrontées. Cette
paix, six pays précurseurs ont décidé de la matérialiser dès 1950 avec la
construction d’un projet industriel commun, autour des matériaux essentiels à
la reconstruction européenne, le charbon et l’acier.
L’histoire de l’Europe s’écrit dans ce dialogue entre des idéaux politiques
partagés et des projets économiques communs qui matérialisent cette union
politique. En politique, comme en économie, l’Union européenne (UE) décline ses
valeurs d’ouverture, de pluralité, de progrès et de coopération. En politique
comme en économie, l’UE a vocation à défendre, vis-à-vis de ses partenaires,
une relation équitable fondée sur des règles du jeu partagées pour le bénéfice
des populations.
Et pourtant, les peuples européens doutent des atouts de la construction
européenne. Délocalisations industrielles, destruction d’emplois, pertes de
savoir-faire, dépendance accrue aux importations extra-européennes… La réalité
économique d’une concurrence mondiale exacerbée a entamé la confiance que les
Européens avaient dans leur travail et leur place dans la société, dans la
capacité de l’UE à défendre la place de l’Europe dans le monde, et laissé des
cicatrices sur les idéaux politiques qui nous réunissent. Il faut dire que,
depuis plusieurs décennies, et malgré l’ensemble du chemin parcouru pour construire
l’Europe de l’intérieur, notamment au travers du marché unique, nous avons fait
preuve de naïveté vis-à-vis de l’extérieur.
Nous ne sommes ni sourds ni aveugles face à des pratiques qui dérogent
largement aux exigences commerciales, sociales et environnementales que nous
nous fixons pour nous-mêmes. Il est urgent de restaurer concrètement des
conditions équitables de concurrence en Europe. Les pratiques de dumping, les
subventions des Etats étrangers aux acteurs privés nationaux, la non-prise en compte
des externalités négatives environnementales dans les prix faussent la
concurrence.
Nous ne pouvons pas laisser des acteurs qui ne jouent pas le jeu abîmer la
planète et détruire des emplois en fragilisant des acteurs européens qui, eux,
respectent les règles du jeu dont l’Europe peut être fière. Nous voulons un
marché ouvert, mais un accès au marché exigeant, avec les mêmes règles du jeu
pour tous.
Plusieurs décisions doivent nous permettre de rétablir rapidement l’équité pour
les entreprises européennes et lutter contre cette concurrence déloyale.
Prendre en compte les externalités négatives, et en particulier l’impact
climatique de nos modes de production, constitue l’un des enjeux premiers du
mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, qui permettra de faire payer aux
entreprises, pour des produits venus des pays extérieurs à l’Europe, le
véritable prix du carbone.
Ce dispositif, que nous promouvons de longue date, figure en bonne place dans
la proposition de la Commission européenne « Fit for 55 » [pour
atteindre une baisse d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre
d’ici à 2030] et dans nos priorités pour les travaux communs à venir. Il nous
appartient de l’adopter au plus vite en Europe, en veillant à ce qu’il réponde
à ses objectifs pour tout notre tissu industriel, notamment d’aval et
exportateur, au-delà des secteurs pilotes.
Soyons également résolus à exiger la réciprocité. Inscrivons dans nos marchés
publics la nécessité pour nos partenaires d’ouvrir en retour leurs marchés
publics, et utilisons pleinement la logique de réciprocité que permettent le
cadre européen et celui de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en matière
de commande publique. Autre proposition : lorsqu’une situation abusive est
avérée, utilisons les instruments de défense commerciale, comme nous l’avons
fait dans l’acier, dans l’aluminium, et dans le siliciure de calcium. C’est ce
que font, sans se poser de questions, nos partenaires et concurrents chinois ou
américains.
Enfin, nous devons renforcer notre capacité d’action contre les pratiques
déloyales. La Commission européenne a proposé un règlement contre les
distorsions causées par les subventions étrangères. Ce texte est une clé pour
la compétitivité de notre économie européenne. Il nous permet d’imposer des
mesures réparatrices aux entreprises bénéficiant d’aides qui faussent la
concurrence en créant des distorsions : prêts à taux d’intérêt nul,
financements à perte, garanties illimitées, financements d’exportations non
conformes…
Ce règlement mettrait fin à la possibilité pour des pays tiers d’utiliser nos
règles à leur avantage et à notre détriment. Mettons ce point au cœur de
l’agenda du Conseil sur la compétitivité et incitons le Parlement européen à
s’en saisir sans attendre, pendant la présidence française de l’Union
européenne !
A nous de recréer ensemble les conditions d’une Europe qui croit en son
destin ! La philosophie économique de l’Europe n’est pas une doxa figée,
elle doit évoluer pour servir nos idéaux : une Europe capable de protéger
les Européens et de faire rayonner ses valeurs. Moins de naïveté, c’est plus
d’Europe !
> Le « marché intérieur européen » est l'une de nos plus grandes réussites et forces. Face à toutes les transformations, tensions et crises que connaît le monde, il apporte emplois, prospérité et sécurité des approvisionnements aux 450 millions d'Européens.
> En 2022, nous travaillerons dans
4 directions pour les consommateurs européens:
- Améliorer le fonctionnement du marché intérieur
- Renforcer notre résilience
- Promouvoir une concurrence loyale
- Elaborer des règles adaptées aux évolutions numériques
et écologiques.
> Le règlement subventions étrangères ou les clauses environnementales dans les marchés publics sont des mesures très concrètes pour conjuguer économie, écologie et lutte contre la concurrence déloyale. Les entreprises UE/horsUE qui s’engagent attendent un cadre stable et cohérent.
> L’autonomie stratégique c’est la capacité à être maître de son destin s’agissant de la fabrication de produits clefs pour se soigner, se loger, se chauffer, et se nourrir, et cela en temps normal mais aussi en situation de crise. Il ne s’agit pas de tout faire. Ce n’est ni l’autarcie, ni le protectionnisme, mais la maîtrise des savoir-faire et des technologies qui permettent de répondre aux besoins indispensables des populations, et la certitude que nous disposons de sites capables dans des circonstances particulières de prendre en charge certaines fabrications. Le Covid nous a apporté la preuve de nos dépendances excessives, par exemple pour les principes actifs en pharmacie qui nous venaient à 80 % de Chine et d’Inde et que nous étions incapables de produire. Nous en tirons les leçons. Notre souveraineté est à reconstruire.
> L’Union européenne ne maîtrise que 2 % des métaux nécessaires à sa transition énergétique. C’est là le maillon faible de la politique de développement des énergies renouvelables et d’électrification, notamment des véhicules. Nous menons cette réflexion depuis le mois de juin, et j’ai plaidé pour qu’une ligne spécifique soit consacrée à cet enjeu dans le plan France 2030. La mission confiée à Philippe Varin a permis d’identifier, avec les industriels, nos principales dépendances et leurs conséquences, ainsi que les moyens d’y remédier. Ce travail au niveau national est également engagé à l’échelle européenne. Nous devons travailler à la maîtrise de nos approvisionnements en matières premières, et à la création de capacités de raffinage pour éviter les situations de vulnérabilités face à des fournisseurs extérieurs. La Chine mène de longue date une politique de sécurisation de son accès aux matières premières. Comme les États-Unis et le Royaume-Uni, l’Europe doit avoir une diplomatie minérale.
> Trois questions nous sont posées. Quel cadre réglementaire et normatif nous garantira qu’une matière première qui entre en Europe y restera, c’est-à-dire qu’elle y sera recyclée plusieurs fois? Comment nous assurons-nous que nos ressources minières proviennent de mines responsables, respectueuses de l’environnement et des normes internationales du travail? Quel est le potentiel en matières premières de l’Europe?
> [Ouverture de mines en Europe] Il y a des possibilités. Par exemple, une entreprise autrichienne, Wolfram, exploite du tungstène. En France, nous travaillons avec Barbara Pompili à la réforme du code minier, pour moderniser ce droit et y intégrer pleinement les enjeux environnementaux. Mais ne nous payons pas de mots. Il faut tenir compte de la réalité du sous-sol européen et des coûts d’exploitation. Les ressources européennes n’épuiseront pas, loin s’en faut, la question des besoins. Il nous faut donc définir avec qui nous pouvons nouer des partenariats, de long terme, gagnant-gagnant, et dans le cadre de pratiques responsables.
> Certains pays sont très favorables au recyclage. C’est une réponse nécessaire mais trop limitée face au sujet qui nous est posé. Ne nous trompons pas de combat. Nous avons été dépendants de produits fossiles extraits très loin de chez nous pendant des décennies, mais nous avions des capacités de raffinage. Nous avons de grandes entreprises chimiques en Europe. La transition énergétique nous donne la possibilité d’être moins dépendants et de réimplanter des unités chimiques et de production d’énergie - d’hydrogène bas carbone par exemple - en Europe. Mais on ne peut pas plaider la transition énergétique, la réindustrialisation et l’autonomie stratégique et refuser les sites Seveso. En outre, il est hypocrite de renvoyer toute production chimique loin de nos yeux, là où les normes sont moins contraignantes, où l’on pollue plus. L’autonomie, pour les médicaments ou l’économie circulaire par exemple, suppose de la chimie. Nous l’assumons. La France vient d’attirer des investissements d’Eastman et Loop, qui portent des innovations majeures pour le recyclage des plastiques. BASF renforce ses capacités de production. En campagne électorale, tout le monde en a plein la bouche de la réindustrialisation, mais sans jamais dire comment ils comptent agir! Nous prenons nos responsabilités, et nous ne confondons pas autonomie et autarcie. Nous pourrons tirer les bénéfices du commerce mondial si nous sommes solides sur nos bases, et ainsi engager des rapports de force.
> Le président a fait de la reconquête industrielle une priorité dès avant la crise sanitaire et nous avons renversé la vapeur après vingt ans de capitulation, que nous payons plein pot. Dans le cadre du plan de relance, j’ai soutenu plus de 700 projets. C’est de l’emploi industriel pour la France. Et on aura lancé, d’ici fin mars, des premiers appels à projets sur chacune des thématiques de France 2030 (santé, automobile, aéronautique, nucléaire, robotique, décarbonation, start-up industrielles…).
> La transition énergétique nous coûtera-t-elle dans le temps davantage que le pétrole ou le gaz aujourd’hui? Vraie question, mais nous pensons que c’est aussi une opportunité pour renforcer notre industrie, la rendre plus propre et être plus souverain! Et c’est pour cela que l’État investit massivement. Nous pouvons utiliser nos atouts et sortir d’une situation où, à l’échelle européenne, nous sommes dépendants par exemple de pays qui modulent à leur main la fourniture en gaz avec l’impact immédiat que l’on sait sur les prix. La compétition mondiale est encore récente, il y a des positions à prendre. Vu le niveau actuel de liquidités, les financements de marché et bancaires ne demandent qu’à se mobiliser. L’argent public ne sert qu’à amorcer la pompe et prendre en charge la part de risque initial la plus difficilement acceptable pour des financeurs privés.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> La démocratie ne doit pas être réservée à
quelques-uns: voter est un droit mais aussi un devoir civique. Nous lançons un
site internet global sur lequel retrouver toutes les infos importantes autour
des élections.
Brigitte Bourguignon
(ministre chargée de l'Autonomie)
> La classe politique semble découvrir qu'il
existe une politique du grand âge en France. Je visite chaque semaine des EHPAD qui n'ont pas été rénovés
depuis 20 ans, alors même que des candidats étaient au pouvoir. Nous, nous les
rénovons en profondeur grâce à 2,1 milliards d'€.
> On ne doit pas faire de business sur le grand âge. Les groupes qui gèrent des EHPAD privés lucratifs sont soumis aux mêmes règles de contrôle et de transparence que le reste des établissements qui perçoivent de l’argent public.
> [Scandale dans les Ehpad d’Orpea] Je suis scandalisée et on peut tous l’être si les faits dénoncés, graves, sont avérés. Rien ne saurait cautionner l’idée qu’on peut rationner des budgets sur de l’alimentation, sur l’hygiène quand on sait les conséquences que cela peut avoir sur des personnes âgées, en termes de maltraitance. Mais je ne voudrais pas que ces faits jettent l’opprobre sur tous les EHPAD, publics comme privés non-lucratifs ou pas qui font bien leur métier et qui ont évolué sur ce sujet.
> On parle de faits qui concernent surtout un établissement et un groupe. J’ai convoqué le directeur d’Orpea, en principe en début de semaine prochaine, parce que je veux savoir si c’est un établissement ou un système. En attendant, nous ne restons pas inactifs. J’ai demandé à l’ARS Ile-de-France de me tenir informée du suivi ou pas des prescriptions et recommandations formulées en 2019 après l’enquête menée suite aux signalements effectués en 2016-2017 dans l’établissement de Neuilly au cœur du livre. Je veux que la lumière soit faite. Et si tout cela n’est pas suffisant, je demanderai une enquête de l’inspection générale des affaires sociales. Le cas échéant, il pourrait y avoir des sanctions administratives ou financières ».
> Je m’insurge contre l’idée que parce qu’il y aurait un
manque de personnel, il y a maltraitance. Il ne faut pas généraliser, ces cas
de maltraitance sont rares. Par ailleurs, le manque de personnel, nous essayons
de remédier à cela, en revalorisant les personnels de 183 €. Nous avons
financé 20 000 postes depuis 2017 pour les EHPAD publics ou privés
non-lucratifs. Nous avons fait revenir les moyens, on réinvestit dans les
lieux, parfois vétustes. Et dans ces EHPAD, on fait des prodiges. Là on parle
d’un groupe qui n’a pas ces difficultés financières et qui ne peut pas
s’abriter derrière les moyens insuffisants.
> Nous faisons des contrôles. Je veux bien en rajouter. Mais je réfléchis
surtout à améliorer les dispositifs avec les Départements, qu’on se partage
mieux les signalements ou qu’on mette en place des médiateurs en amont
> Je veux m’assurer que les faits dénoncés dans Les Fossoyeurs ne relèvent pas d’un système organisé par Orpéa. Rogner sur la qualité par souci de rentabilité serait très préjudiciable. C’est pourquoi je travaillerai en toute transparence avec l’ensemble des parties prenantes.
Sophie Cluzel
(secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées)
> Éric Zemmour a une vision ségrégationniste de
la société. Il devrait voyager en France et en Europe au lieu de voyager dans
le temps, avec sa vision passéiste de la France et son obsession de
l'exclusion.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> Absence de respect républicain, anti-germanisme
primaire, mensonge caractérisé et reniement de tout esprit européen, tout en
donnant des leçons de solidarité internationale… Bienvenue à la France insoumise.
Nathalie Elimas
(secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
> Le secrétariat d’Etat chargé de l’Education
prioritaire a été créé en 2020, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron. Dédoublement des
classes, distribution de petits déjeuners gratuits, lutte contre le non-recours
aux bourses… Je n’ai qu’une boussole : lutter contre les inégalités.
> Il y a 77 ans, le camp d’Auschwitz-Birkenau était libéré. En France, celui de Drancy fut une véritable plaque tournante de la déportation des Juifs. En ce 27 janvier, nous rendons hommage aux victimes de la Shoah. Ne pas oublier, pour transmettre, inlassablement.
> Le budget de l'Education nationale est le premier budget de l'Etat, salue la secrétaire d'Etat Je m'étonne quand j'entends dire que nos élèves n'ont pas progressé.
> Aujourd’hui, les petits déjeuners gratuits à l’école peuvent être distribués en éducation prioritaire et en-dehors, dès lors qu’une poche de pauvreté est identifiée sur un territoire.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> On ne répond pas au racisme par le
communautarisme ! Le combat antiraciste ne doit pas être instrumentalisé. Ne
laissons pas le wokisme galvauder notre fraternité ! C'est le combat de tous
les Français, unis contre toutes les formes de discrimination.
> Il n'y a pas de baguette magique pour accompagner nos jeunes ! Pas de mesure unique miracle ! Il faut les regarder chacun dans leur individualité, leur situation et y répondre. C'est le sens de notre action gouvernementale depuis plus de 4 ans maintenant 1jeune1solution.
> Non, le choix de la facilité n'était pas de garder les écoles ouvertes, au contraire ! La France a eut le courage de le faire, quand d'autres les fermaient 4x plus. Cela aurait eu le mérite de la simplicité, mais pas dans l'intérêt des enfants.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Au-delà des divergences d’opinions, la
représentation nationale fait bloc pour le respect de nos libertés
constitutionnelles, politiques. C'est important que les Français sachent que
par-delà les affrontements verbaux, il y a le respect des personnes qui
s’expriment.
> Les députés me font part des menaces auxquelles ils font face, je leur indique la marche à suivre, qu’une plainte doit être déposée, les forces de sécurité informées. Ces violences ne doivent pas dissuader les Français de s'engager !
> Les députés me font part des menaces auxquelles ils font face, je leur indique la marche à suivre, qu’une plainte doit être déposée, les forces de sécurité informées. Ces violences ne doivent pas dissuader les Français de s'engager !
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Non. Les « thérapies » de
conversion n’en sont pas. Plus que jamais, elles seront condamnées, et nous en
sommes très, très fiers. C’est votre homophobie qu’il faudrait guérir - mais on
ne guérit pas un délit.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Aucune intimidation ne saurait remettre en
cause la liberté de montrer, de dire et d'informer. Notre mobilisation pour
lutter contre l'islamisme est totale. Ne rien laisser passer. Affronter le réel
et le changer.
> Écouter et dialoguer pour soutenir nos agriculteurs et notre souveraineté alimentaire. Pas d'interdiction sans solution. La mère des batailles est la digne et juste rémunération de nos agriculteurs.
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La croissance au plus haut, le chômage au plus
bas, la reprise économique fulgurante est un succès. Une succès français au
service de tous !
> En ce jour de commémoration de l’Holocauste [27 janvier], rappelons-nous que les discours de haine et de division peuvent produire le pire. Dans ces temps confus combattons avec force l’antisémitisme qui ronge nos sociétés. Ne cédons rien à ceux qui instrumentalisent l’horreur de la Shoah.
> Renforcer l’attractivité de la France, poursuivre la refondation du projet européen, permettre à chacun de choisir son destin. Depuis 2017 nous en avons posé les bases et entamé le redressement.
> Depuis 2017 la France s’est redressée. Le chômage est au plus bas, la croissance est forte et notre pays est redevenu le plus attractif d’Europe. Il reste beaucoup à faire, mais face aux déclinistes, affirmons-le: la France va mieux et nous allons continuer de la renforcer.
> Si nous résistons dans cette période c’est aussi parceque nous avons su protéger l’emploi et nos entreprises depuis deux ans. A chaque instant nous avons été aux côtés des Français et de nos entreprises.
> Face à la hausse des prix de l'énergie nous soutenons le pouvoir d’achat comme aucun autre pays européen. Chèque énergie, indemnité inflation, bouclier tarifaire, révision du barème km : au total ce sont 15 milliards d’euros qui sont investis pour protéger les Français.
> [Covid19] Lever progressivement les contraintes, protéger l’hôpital et les Français, renforcer encore et toujours la vaccination en France. Voilà à quoi sert le pass vaccinal. Il est un outil majeur pour permettre au pays de rester ouvert et de lutter contre le virus.
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> 7% de croissance en 2021: c'est un record en
zone euro. Nous le devons à l'engagement des Français et à la politique
économique d'Emmanuel Macron.
> Avec Emmanuel Macron, le revenu à la fin du mois a progressé 2 fois plus que sous les deux quinquennats précédents. Et la facture a baissé : repas à 1 euro pour les étudiants, 100% Santé, blocage des prix...
> Les promesses de Jean-Luc Mélenchon sur le pouvoir d'achat sont intenables : les Français méritent mieux qu'un marchand d'illusions.
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Doublement du salaire des profs de Mme Hidalgo,
augmentation de 10% des salaires de Mme Pecresse : des promesses de campagne
qui ne durent même pas jusqu’au jour du scrutin… Original. Mais un peu
ridicule.
Aude Luquet (députée)
> Un nom de famille, ce ne sont pas de simples lettres écrites sur un
morceau de papier. C’est une identité, des racines qui vous ancrent dans une
histoire entre passé et futur. C’est aussi un héritage avec le poids qu’il
comporte. Une responsabilité qui incombe à l’enfant avant même que celui-ci en
ait conscience. Si le nom s’est
démocratisé en France au 12e siècle, on a longtemps parlé de
« patronyme », pour aujourd’hui parler de « nom de
famille ». Alors que
l’automaticité du nom du père était voulue pour rattacher un sujet à sa lignée
en l’inscrivant de façon visible dans une continuité généalogique, il est
désormais possible pour les parents, depuis une loi du 4 mars 2002, de choisir
entre le nom de la mère, du père ou bien d’accoler les deux.
Malgré un choix désormais libre, 80% des parents donnent encore le nom du père
seul, admettant, consciemment ou non, que la mère donne naissance, et que le
père donne son nom. Les parents ne ressentent pas cela comme un sacrifice mais
comme un équilibre dans le rapport à l’enfant.
> Chaque année, plusieurs milliers de français entament une démarche pour changer leur nom de famille ou celui de leurs enfants. Alors que les demandeurs étaient 2.500 en 2017, ils étaient plus de 4200 en 2020. Aujourd’hui, vouloir changer de nom est une procédure longue et qui a un coût.
Il faut commencer par publier sa demande au Journal officiel et dans un journal d’annonces légales (JAL). Les frais sont à la charge du demandeur et s’élèvent à 110 euros par annonce. Il faut ensuite adresser sa demande de changement de nom au ministère de la Justice en envoyant un dossier comprenant de nombreux documents. Le délai pour obtenir une décision est variable mais se compte en plusieurs mois et même années. Au-delà de ces démarches, il faut pouvoir démontrer un « intérêt légitime » pour justifier sa demande de changement de nom.
Cette proposition de loi distingue deux choses : le «
nom d’usage » et le « nom de famille ». Pour ce qui est du nom
d’usage, il s’agit d’abord de clarifier, de simplifier et d’assouplir les
conditions dans lesquelles toute personne peut, à titre d’usage, porter le nom
du parent qui ne lui a pas transmis le sien en codifiant la règle dans le code
civil afin d’en garantir l’accessibilité. Il sera possible de porter, à titre
d’usage, un nom composé par l’adjonction du nom qui n’a pas été transmis mais
aussi de procéder à la substitution du nom qui n’a pas été transmis. Cette assouplissement des règles relatives au
« nom d’usage » sera possible pour les enfants mineurs par décision
des titulaires de l’exercice de l’autorité parentale. Comme pour le « nom
de famille », le changement du « nom d’usage » nécessitera
le consentement de l’enfant de plus de 13 ans. Pour ce qui est du
« nom de famille », cette loi permettra, une fois dans sa vie passé
18 ans, d’avoir recourt à une procédure simplifiée afin de pouvoir choisir son
nom de famille. Ce choix ne pourra se faire qu’entre celui de la mère, du père,
ou les deux, dans le sens que l’on souhaitera. Il suffira désormais de remplir
une déclaration Cerfa à l’État civil à la mairie.
Il faut insister sur le fait que cette proposition n’ouvre pas un droit à
choisir n’importe quel nom mais seulement un ou ceux issus de sa filiation.
Cette procédure simplifiée ne peut être utilisée qu’une seule fois ; une
nouvelle demande devra impérativement se faire selon la procédure actuelle du
« motif légitime ».
Cette proposition de loi répond avant tout à des souffrances du quotidien. Pour
certains, leur nom est comme une marque indélébile face à ce qu’il leur
apparait comme un parcours du combattant pour en changer. Je pense à celui ou
celle qui a subi l’inceste d’un parent, celui ou celle qui a été abandonné dès
le plus jeune âge par un de ses parents dont il ou elle porte le nom, je pense
à cette mère ou à ce père qui a la garde de son enfant avec pour unique nom
celui de l’autre parent et qui doit sans cesse prouver sa maternité ou
paternité.
> Si au groupe MoDem nous sommes favorables à la simplification de la procédure de changement de nom, il nous apparait nécessaire, en parallèle, de travailler à une meilleure connaissance et application de la loi de 2002 qui nous semble bien faite. Les parents sont libres de choisir le nom du père, de la mère ou d’accoler les deux. C’est une vraie liberté.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Je me rendrai demain en Ukraine à la tête d’une
mission parlementaire. Par cette visite, l'Union européenne souhaite démontrer
à l’Ukraine son soutien et son unité dans cette crise. Nous aurons de
nombreuses rencontres et irons sur le terrain nous faire notre propre opinion.
> Quand on parle de l'Ukraine avec l'extrême droite, c'est simple, on a le droit à la propagande russe au mot et à la virgule près. Jamais l'OTAN n'a menacé la Russie. Par contre, la Russie a annexé la Crimée et a déployé 100 000 hommes aux frontières. Voilà les faits.
> [Débat Zemmour-Mélenchon] Le naufrage de la morale politique n’en finit pas. L’un veut expulser un million d’hommes, de femmes et d’enfants, l’autre lui répond que c’est logistiquement fastidieux. Le tout devant un amuseur public. Pornographie politique.
> [Crise en Ukraine] Emmanuel Macron allie la diplomatie d'une part et la dissuasion d'autre part.
> Ce que nous construisons avec la défense européenne, ce sont 27 armées nationales capables d'intervenir ensemble lors de crises. Pour l'État-nation, qui décide de l'emploi de ses ressources, ce n'est pas une perte de souveraineté, c'est une souveraineté augmentée.
> La junte malienne refuse l’aide que le Danemark était décidé à lui apporter pour lutter contre les jihadistes. Mes pensées vont aux civils maliens victimes depuis tant d’années d’exactions qu’il faut continuer à combattre. Désolant.
> Ce que nous faisons au Sahel aujourd’hui, c’est d’avoir 10 pays européens qui nous ont rejoints avec des forces spéciales pour lutter contre les djihadistes.