samedi 10 décembre 2022

Vues du Centre. Hervé Marseille, un «centriste» très droitier à la tête de l’UDI

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Parler de l’UDI sur un site dédié au Centre est devenue une incongruité tant le parti fondé par Jean-Louis Borloo est devenu un simple appendice de l’UMP puis de LR au cours des huit années de présidence de Jean-Christophe Lagarde.

Une UDI qui a soutenu sans aucun état d’ême François Fillon en 2017 et dont le chef de file au Sénat s’est constamment félicité de la majorité à la haute assemblée que sa formation constituait avec LR…

C’est d’ailleurs  celui-ci qui succède à Lagarde.

Son nom, Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine qui a décidé de continuer l’enfumage de son prédécesseur en se qualifiant de «centriste» ce qu’il a peut-être été autrefois mais qu’il n’est plus depuis plusieurs années.

Ce qui est particulièrement gênant dans l’histoire, c’est que les médias entretiennent cette fable d’une UDI centriste.

Cela permet même à certains d’entre eux de parler de l’UDI comme «les centristes» alors que ce parti de trois députés et d’une trentaine de sénateurs ne représente pas grand-chose face au Mouvement démocrate de François Bayrou et à Renaissance.

Et, jusqu’au bout de la haine de Macron qui anime le quotidien Le Monde, ce dernier fait un article complaisant pour son nouveau président parce qu’il affirme partout qu’il est centriste, indépendant, dans l’opposition et qu’il ne rejoindra pas la majorité présidentielle!

Sauf que personne dans cette majorité souhaite réellement le ralliement de l’UDI qu’a attendu pendant cinq ans Lagarde en espérant devenir enfin ministre et qui, de dépit, n’a cessé d’invectiver le Président de la république, son gouvernement et sa majorité.

Hervé Marseille se targue d’être un ami de Jean-Christophe Lagarde qui lui a demandé de garder sa place au chaud le temps de se refaire une santé politique et…judiciaire (il vient d’être condamné à dix mois de prison avec sursis pour un emploi fictif qu’il a accordé à sa belle-mère et a encore quelques casseroles qui pourraient lui valoir d’autres ennuis avec la justice).

Alors, oui, l’UDI change de président mais pas de ce qu’elle est, une formation en déliquescence qui n’est, depuis longtemps, qu’un cartel électoral, qui pratique l’opportunisme le plus détestable pour ne pas disparaitre, voire pour réclamer quelques strapontins ministériels et qui n’a plus rien à voir avec les vrais valeurs centristes.

Et quand Le Figaro demande à son nouveau président qu’elle sera sa feuille de route, il répond:

«Il faudra rassembler et redonner de l’unité à cette maison. Nous devrons refonder des idées et un projet sur tous les plans: institutionnel, européen, social…»

CQFD… mais guère charitable pour son ami Lagarde!

Jean-François Borrou

 

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