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jeudi 10 novembre 2022

Propos centristes. France – COP27 / Décarbonation / Emploi / Stratégie militaire / Laïcité et école / Harcèlement scolaire et cyber-harcèlement / IVG / Elections de mi-mandat aux Etats-Unis…

Voici une sélection, ce 10 novembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> C’est un véritable réarmement de la nation que nous avons décidé il y a 5 ans. (…) Ces engagements ont été tenus.

> Nous n'avons pas attendu la guerre en Europe pour réarmer la Nation. Dès 2017, pour nos armées, nous avions identifié les efforts d'adaptation à conduire. Nos engagements ont été tenus. À l'euro près. Pour protéger les Françaises et les Français, pour renforcer notre souveraineté, cet effort doit se poursuivre.

> Il faut anticiper une révolution copernicienne du mode de conception des conflits de notre géopolitique - et des révolutions qui se sont fortement accélérées sur le plan technologique, et qui vont continuer de la faire.

> La dissuasion nucléaire dorsale de notre sécurité, nous prémunit de toute agression d'origine étatique contre nos intérêts vitaux.

> Aujourd'hui plus encore qu'hier, les intérêts vitaux de la France ont une dimension européenne. Nos forces nucléaires contribuent donc par leur existence propre à la sécurité de la France et de l'Europe.

> L’influence sera désormais une fonction stratégique, dotée de moyens substantiels, coordonnée au plan interministériel avec un rôle central du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

> Le terrorisme n’a pas disparu et nous continuons de le combattre vigoureusement. Il sera encore au cœur de nos combats.

> [Fin de l’opération Barkhane] Notre engagement aux côtés de nos partenaires en Afrique doit désormais être centré sur une logique de coopération et d'appui à leurs armées.

> [Revue nationale stratégique] Ces dernières années ont ramené le tragique dans nos vies et interrogé le destin de notre Nation. Les ambitions révisionnistes exacerbées, l’opportunisme désinhibé, les crises sanitaire et climatique et le retour d’une guerre de haute intensité sur le sol européen nous rappellent l’interdépendance profonde entre scènes nationale et internationale, dans les domaines alimentaires, économiques, énergétiques. La question de notre souveraineté et de notre résistance dans un monde
interdépendant prend un tour nouveau.
Dès 2017, la France a fait le choix de réinvestir dans ses narmées, de déployer une stratégie française et européenne de souveraineté face à un bouleversement des équilibres mondiaux. Les deux dernières années ont accéléré et intensifié les transformations.
La fracturation de l’ordre mondial est porteuse d’enjeux et de risques que nous devons traiter pour conserver notre liberté. Devant ce phénomène de guerre hybride mondialisée, j’ai donc souhaité une démarche nationale dans la continuité et en complément de la boussole stratégique de l’Union européenne adoptée sous présidence française, et du concept stratégique de l’OTAN lancé à notre demande en 2019 et également adopté cette année.
Nos constats et nos conclusions de 2017 ont conservé leur pertinence. Nous ne nous sommes pas trompés, il y a donc une continuité dans notre vision, mais continuité n’est pas inertie face à l’Histoire qui se durcit et s’accélère. Le temps est venu d’une mobilisation plus intégrale pour mieux nous armer à tous égards face aux défis historiques d’un monde où la compétition et la confrontation stratégiques se confondent. Il s’agit de préciser nos analyses pour en tirer des conclusions opérantes.
Je veux qu’en 2030, la France ait conforté son rôle de puissance d’équilibres, unie, rayonnante, influente, moteur de l’autonomie européenne et qui assume ses responsabilités en contribuant, en partenaire fiable et solidaire, à la préservation de mécanismes multilatéraux fondés sur le droit international.
Les conclusions de la Revue nationale stratégique [RNS] permettent d’accroître l’indépendance et la force de notre Nation dans le nouveau contexte stratégique que nous vivons.
>Nous avons décidé la fin de l'opération Barkhane. C'est une décision prise en concertation avec nos partenaires africains. Notre engagement aux côtés de nos alliés se poursuivra selon les besoins exprimés. La France continuera d'assurer son rôle de pourvoyeur de sécurité.

> La France peut devenir le leader des industries vertes, elle va le devenir ! Notre stratégie est claire : réduire nos émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55% d'ici 2030, et atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément à l'accord de Paris.
Nous avons été l'un des premiers pays au monde à se doter d'un plan hydrogène. Nous allons continuer.
Pour déployer à grande échelle la capture et la réutilisation industrielle du carbone, la production et le stockage de la chaleur renouvelable, l'utilisation de matériaux moins émetteurs, nous continuerons à accompagner les entreprises, à miser sur notre jeunesse et nos talents.

> Diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre des 50 sites industriels les plus émetteurs du pays, c'est supprimer 5% des émissions de toute la France. C’est notre objectif à 10 ans. Avec les contrats de transition écologique, nous allons le faire.

> [Discours à l’occasion de la réunion avec les dirigeants des 50 sites industriels qui émettent le plus de gaz à effet de serre en France]
Je veux dire, ici, que pour moi cette réunion est une réunion qui vise à faire le choix de l’avenir, ça a été dit à l’instant, et à le faire ensemble. Parce que je serais quand même paradoxal de venir ici vous expliquer que la solution pour le climat, ce serait de faire l’inverse de ce qu’on a fait en matière économique ou industrielle durant les dernières années. Je crois à une cohérence, il faut simplement la tenir. La difficulté qu’ont nos sociétés, c’est que le cadre de référence nouveau n’est pas installé et que nous sommes face à des injonctions qui sont bien souvent irréconciliables. Réduire très vite nos émissions, ce qui est une injonction légitime, un devoir et des engagements que nous avons pris. Continuer à avoir un modèle social généreux, l'un des plus généreux du monde, c'est là aussi légitime. C'est notre force, nous voulons le faire. Créer des emplois. Avoir une industrie forte. Et le faire en étant conscient que nous ne sommes pas une île et que nous vivons face à une compétition internationale. Un vrai défi. 
Pour moi, l'objectif aujourd'hui, c'est d'essayer de rebâtir avec vous, - sur la base de ce qui a été dit et de ce qu’aussi vous faites dans votre quotidien, mais de le faire à l'échelle de la nation-, ce cadre de référence qui nous permet de construire l'avenir ensemble et de le faire dans toutes les filières : le monde de l'industrie est ici présent, mais aussi les filières agroalimentaires, agricoles, beaucoup de métiers qui sont impliqués qui sont très présents et liés comme la chimie, et aussi aux sujets que nous évoquons, vivent cela au quotidien. Ce que je veux c'est dire très simplement qu'il y a un modèle français de réussite, que nous avons un avenir si nous savons tenir ensemble trois grands objectifs : le climat, l'industrialisation et la souveraineté. Et que ces trois-là sont d'ailleurs le fruit de notre histoire, de ce que nous avons appris ces derniers mois, et de ce qui doit dessiner notre cap à venir. 
Le climat, nous connaissons les chiffres. Je n'y reviens pas. Vous les avez dits, ils sont donnés. Nous avons pris des engagements internationaux. Et même si nous ne représentons qu'un centième de l'impact, le devoir des États les plus développés, c'est de tenir leurs objectifs, d'avoir les financements de solidarité qui permettent aux émergeants de les tenir et d'avoir un chemin de futur possible pour la planète. Nos objectifs, nous les avons déclinés en Européens avec une stratégie qui est claire : un rendez-vous en 2030 avec le moins 55% et un rendez-vous de la neutralité carbone 2050. Nous avons une crédibilité parce que ces cinq dernières années, nous avons été deux fois plus vite que ce qu'on avait fait les cinq années d’avant. Que nous, en Européens, durant les quarante années qui viennent de s'écouler, on a réduit d'environ 35% nos émissions, là où les Américains, par exemple, ont fait moins 7%. On ne part pas de rien. On a déjà un taux d'effort embarqué qui est là et nous sommes un espace, l'Europe, et la France en particulier, crédible. Maintenant, il nous faut, pour tenir ces engagements sur le climat, dans les cinq années qui viennent, faire deux fois mieux en termes de ce qu'on appelle l'atténuation, et donc, de la réduction de nos émissions. Ça, c'est le premier de nos objectifs. Il est indispensable pour avoir un futur possible pour nous-mêmes et pour la planète. 
Notre deuxième objectif, c'est l'industrialisation. Pourquoi ? Ça a été très bien rappelé en évoquant le passé : parce qu'il n'y a pas d'investissement sur le climat possible, il n'y a pas d'investissement dans le modèle social qui est le nôtre et dans l'unité de la nation s'il n'y a pas de création de richesses et d'emplois dans le pays. Que ceux qui expliquent le contraire en fassent la démonstration ; ce n'est pas vrai. Et donc, quand on nous explique que la solution au premier objectif -le climat-, ce serait de désindustrialiser, de réduire nos objectifs ou de caper… c'est simple, dans ces cas-là, ils font un choix, qui est un choix contre le modèle social parce qu'on va produire moins. Ça veut dire qu'on ne pourra plus avoir les mêmes investissements sur l'école, sur la santé, sur ce qui fait la solidarité de la nation. 
Donc nous avons besoin de plus d'industrialisation. Là, ça a été rappelé à l'instant par Monsieur le président de la Métropole, le maire de Dunkerque, dans des termes très clairs et qui ont touché dans sa chair son territoire et une région, qui m’est tout aussi chère qu’à lui. Et c'est vrai. Mais je pense que nous avons commencé à profondément changer les choses, et ces dernières années, nous avons mis fin à plus de douze ans de désindustrialisation, tous ensemble, sur le territoire français. Alors, ça a été le fruit de réformes, de choix d'attractivité, de choix collectifs de réindustrialisation que vous avez porté. Parce qu'on a réduit les impôts sur les sociétés, les impôts comme la flat tax, parce qu'on va continuer de le faire avec les impôts de production dans les années à venir, parce qu'on a mis en place des réformes sur les freins à l'emploi avec les ordonnances travail, mais aussi la réforme de l'apprentissage, parce que nous avons simplifié la vie des entreprises avec plusieurs textes différents qui ont été portés par ministres et parlementaires présents dans cette salle, parce qu'on a aussi accompagné en termes d'investissements, — ça a été rappelé, mais France Relance, c'est trente-cinq milliards d'euros pour l'industrie au moment où les chocs étaient là — et qu'on a eu aussi une politique et d'attractivité de soutien à la recherche fondamentale et appliquée et à l'innovation qui nous a permis ces trois dernières années d'être le pays créant le plus de startups, levant les plus gros tickets et étant numéro un en termes d'attractivité malgré la crise ; nous avons pu, là où la désindustrialisation française avait détruit 50 000 emplois chaque année depuis vingt ans, mettre fin à cela, recréer des emplois dans l'industrie. On a recréé 50 000 emplois dans l'industrie ces dernières années. Nous avons pu recréer des sites productifs, relocaliser de la production du paracétamol aux bottes Aigle pour n'en citer qu'un exemple, et maintenir cette attractivité et cette création d'emplois. 
Donc, deuxième objectif : on doit continuer de tenir notre cap sur l’industrialisation, parce qu'on veut aller vers le plein emploi où la France n'est pas encore. On a baissé de deux points le taux de chômage, mais on doit aller au moins à 5 %. Ça passera par l'industrie parce que l'industrie tire les autres secteurs et dans les emplois induits, et qu’une société qui est une société 100 % de services n'existe pas. Bon. On a besoin de continuer à le faire en ayant une stratégie complète de la recherche fondamentale à la recherche appliquée, à l'innovation, jusqu'à l'accompagnement industriel dans tous les secteurs. Ça, c'est le deuxième cap que nous continuerons d'avoir et il est indispensable. 
Le troisième, c'est celui de la souveraineté. Je le dis ici aussi parce que nous l'avons vécu au moment de la crise sanitaire. Nous l'avons revécu en sortie de crise Covid sur des sujets comme les semi-conducteurs ou d'autres. Nous le revivons aujourd'hui avec les conséquences de la guerre sur l'énergie ou l'alimentation. On ne sera jamais une nation autarcique ou un continent autarcique. C'est impossible et ce n'est d'ailleurs pas un rêve souhaitable. Par contre, nous avons accepté trop de dépendances et de dépendances exclusives. Donc, ce que nous avons fait depuis maintenant quelques années, c'est réassumer une analyse par chaîne de valeurs de notre souveraineté et essayer, soit de diversifier au maximum nos dépendances quand il est impossible de trouver une réponse complète sur certaines terres rares, matériaux rares ou éléments premiers, mais également à relocaliser des parties de chaînes de valeur critiques, avoir une stratégie européenne de production souveraine ; ce qu'on a par exemple fait sur les batteries ou sur les semi-conducteurs et qu'on va continuer de développer, ce qu'on a voulu faire sur l'hydrogène. Ne pas répliquer en quelque sorte les erreurs du passé ou en essayant d'atteindre le premier objectif, mais en oubliant le deuxième et le troisième : on a eu des stratégies de déploiement de renouvelables qui ont fortement créé de la dépendance à l'égard d'industriels chinois ou autres. Et la souveraineté, nous en avons besoin parce que nous sommes revenus dans un monde sans doute plus géopolitique que géoéconomique, où il continuera à y avoir des chocs profonds qui peuvent déstabiliser les chaînes de valeurs, où il peut y avoir des re-régionalisation des plaques de production. Si nous voulons garder de la sécurité d'approvisionnement d'une part, et d'autre part, garder une certaine maîtrise sur à la fois nos chaînes de valeur, notre compétitivité et nos coûts, on a besoin d'avoir une approche en termes de souveraineté à l'échelle de notre Europe et de savoir en quelque sorte, réduire les risques qui vont avec nos organisations actuelles. 
Ce sont les trois objectifs qui sont les nôtres aujourd'hui et qui, à mes yeux, doivent structurer le sujet du jour pour les dix ans à venir, mais au-delà de ça, les trente ans. A chaque fois qu'on fait un choix pour le climat qui est mauvais pour l'industrialisation ou la souveraineté, on fait une erreur. A chaque fois qu'on pense à l'industrialisation, en négligeant les deux autres, on fait aussi une erreur. Donc ces trois objectifs, il faut les tenir de manière agrégée. C'est exactement ce qu'on a essayé de faire, par exemple, sur la stratégie automobile déployée ces dernières semaines, où nous voulons dans la décennie réussir à continuer la transition, baisser nos émissions, accompagner les ménages dans le changement d'usage, mais le faire en produisant davantage de véhicules hybrides et électriques sur notre sol. D'ici à 2027, on a déjà sécurisé un million de véhicules qui seront produits sur notre sol. On en produit 1,3 million aujourd'hui au total. Donc, un million de véhicules électriques seront produits sur notre sol et on a cet objectif un peu supplémentaire pour 2027, pour atteindre les deux millions en 2030, de sécuriser derrière les batteries, de sécuriser l’amont des batteries, du lithium jusqu’à la transformation de celui-ci. C’est l’illustration de ce que je viens de dire que nous sommes en train d’essayer de décliner sur l’automobile, que nous voulons avoir sur la forêt et que nous avons commencé à avoir, et que nous voulons ainsi décliner de proche en proche. Voilà pour moi le cadre de référence dans lequel nos travaux doivent s’inscrire
Vous le voyez bien, la décarbonation de notre industrie, c’est un des éléments qui doit nous permettre de continuer à créer de l’emploi industriel, consolider les grands champions, permettre de créer davantage de startups, d’accompagner les changements d’usage, de renforcer notre souveraineté, mais en baissant nos émissions. C'est exactement au cœur des solutions que vous avez évoquées. 
Néanmoins, et avant de rentrer dans le vif du sujet ; notre méthode, tout cela, n'est possible que si, à court terme, nous savons traiter deux urgences. Au-delà du cadre de référence, je ne peux pas rentrer dans le cœur de la mêlée si je ne les évoque pas ici. La première, c'est évidemment l'énergie. Nous avons un sujet de sécurisation de notre énergie. Dans le contexte international que nous connaissons, je n’y reviendrai pas, nous allons continuer à œuvrer avec beaucoup de force dans les prochaines semaines et les prochains mois au niveau européen pour maîtriser les coûts du gaz : achats groupés, nos mécanismes de cap de plafond de prix selon justement les différentes tranches, mécanismes, -je ne rentre pas dans les détails techniques qui nous permettront de mieux maîtriser celui-ci-, mais surtout avec une discussion entre les grands acheteurs et les grands fournisseurs. Parce qu'aujourd'hui se créent au sein du marché du gaz parmi les pays qui soutiennent l'Ukraine et dans le contexte géopolitique que nous connaissons, deux catégories : ceux qui le paient très cher et ceux qui le vendent très cher. On ne peut pas soutenir une même cause, la main sur le cœur et avoir un effet de rente qui est dû à un contexte géopolitique et faire cette rente sur le dos des amis. A un moment donné, il faut qu'on ait une discussion — elle a commencé — honnête, sincère mais nous en avons besoin. 
Nous allons continuer ce travail au niveau européen et il va se compléter ensuite d'un travail, -cela a été évoqué donc ici de le dire-, plus structurel sur la réforme du marché de l'électricité pour déconnecter, en particulier pour des pays comme le nôtre qui sont moins dépendants dans leur modèle du gaz, les prix de notre électricité de ceux du gaz. La Commission fera sa proposition en tout début de l'année prochaine. Les procédures font que c'est un dispositif qui arrivera au deuxième semestre 2023 mais qui, normalement, devrait nous permettre à la fois de donner de la visibilité sur ces sujets et d'avoir, je le pense, un marché européen qui fonctionnera mieux à cet égard au deuxième semestre de l'année 2023. Donc, on a une priorité en Européens qui est l'énergie : mieux maîtriser les prix du gaz, réformer le sujet de l'électricité. 
Puis, nous avons au niveau national le travail qui est le nôtre. D'abord un travail pour essayer, nous, de sécuriser nos capacités. Je reviendrai tout à l'heure sur le fait qu'on a besoin de produire plus, vous l'avez dit. On a déjà besoin de mieux utiliser nos capacités à produire. Là, nous sommes en train de remonter. Je regarde chaque jour les chiffres qui me sont donnés : on est autour de trente giga, donc ça va un peu mieux et c’est au mois de décembre qu’on devrait recouvrer une trajectoire qui est plus sécurisée sur notre parc nucléaire, ce qui est une bonne chose et qui n'a rien à voir avec le contexte géopolitique. Au-delà de cette sécurisation, il y a toutes les mesures de court terme qui sont prises par le Gouvernement pour donner de la visibilité aux acteurs : les ménages, les TPE et les petites collectivités avec justement les mécanismes réglementés et le bouclier. Ensuite, le dispositif PME qui a été présenté par le ministre la semaine dernière pour bien accompagner les entreprises et les collectivités publiques avec un amortisseur. Et puis, le système de guichet pour les ETI et les grands groupes. Là, nous allons continuer à la fois de donner toutes ces précisions, mais d'adapter en temps réel ce système avec nos partenaires allemands et les Européens pour avoir le système le plus adaptable et qui permette le mieux possible d'accompagner notre tissu industriel, c'est-à-dire donner de la visibilité et permettre d'accompagner les chocs qui sont subis. 
Il est évident que si on arrive à faire baisser durablement les prix et à créer de la visibilité sur les marchés, à réduire les éléments de spéculation, on aura d'autant moins besoin d'aider. Mais, nous avons besoin d'aide à court terme et ce sont les mécanismes qui ont été présentés qui seront ainsi pérennisés. Ça, c'est la priorité énergie. Nous continuerons dans les prochaines semaines et les prochains mois à accompagner avec beaucoup de pragmatisme, comme nous l'avons toujours fait, comme on l'a fait pendant la crise Covid. C'est un choc qui est différent d'un choc qui est symétrique et qui bloque toutes les économies, mais nous continuerons de le faire pour ne pas qu'il y ait justement de perte de capacité et que nous puissions traverser cette guerre et ses conséquences sur nos vies et nos économies en gardant notre force collective. Et puis, il y a un deuxième choc qui est un choc de compétitivité, cela a été évoqué par plusieurs d'entre vous également, c'est le choix des Américains. Et je ne pourrais pas ici évoquer la décarbonation de l'industrie sans parler de l’Inflation Reduction Act que vous avez mentionné et sans évoquer le fait que nous avons besoin d'en tirer les conséquences en Européens. Je vous le dis ici d’une manière très claire, c'est la position que j'ai commencé à défendre et que je défendrai parce que sinon, on a aujourd'hui un double effet : les États-Unis sont producteurs d'un gaz peu cher qu'ils nous vendent cher. En plus de cela, ils ont pris des dispositifs d'aides d'Etat massives sur certains secteurs qui sortent complètement de nos projets du marché. 
Ce qu'on a réussi d'ailleurs, nous Français, grâce aux aides européennes et en Européens à faire sur les semi-conducteurs, l'hydrogène, ou autres, plusieurs industriels dans le secret de nos bureaux, viennent nous dire : vous avez bien fait de le faire vite parce que vous le lanceriez maintenant, on se poserait raisonnablement la question et je pense que plusieurs de vos groupes se posent aujourd'hui la question de l'Europe par rapport aux États-Unis d'Amérique. Je pense que ce n'est pas conforme aux règles de l'Organisation mondiale du commerce et je pense que ce n'est pas amical. J'irai donc avec beaucoup d'amitié et l'esprit d’allié en visite d'Etat à Washington à la fin de ce mois et début décembre mais pour plaider simplement la possibilité d'une remise à niveau, je pense qu'il y a besoin d'un réveil européen sur ce point. L'Europe ne peut pas être le seul endroit où il n'y a pas de Buy European Act et ne peut pas être le seul endroit du monde où dans le même temps, on continue à avoir un système d'aides d'Etat qui fait en quelque sorte des règles, comme s'il n'y avait pas de compétition à l'extérieur. Or, nos deux grands compétiteurs ont des systèmes d'aides d'Etat aujourd'hui complètement décorrélés des nôtres. Voilà, c'est la deuxième priorité. Elle va supposer un débat politique, industriel profond en Européens et à l’international. Je pense que vous avez un rôle très important à jouer parce qu’il y aura aussi des choix différents entre les pays européens. Plusieurs de vos collègues ont aussi des marchés quand ils regardent les Etats-Unis et la Chine et préfèrent sacrifier une partie du reste du tissu industriel européen pour sécuriser leurs marchés et avoir de bonnes relations plutôt que de dire les choses entre amis, c'est-à-dire en vérité. Je sais simplement une chose, c'est que nos compatriotes ont besoin qu'on défende leurs industries et leurs emplois, parce que sinon, il n'y a pas de stratégie possible. On ne peut pas avoir, en quelque sorte un sacrifié du contexte géopolitique actuel qui serait le tissu industriel et productif de notre continent. Ce sont les deux priorités, si je puis dire, préalables, mais qui sont importantes à évoquer. 
Maintenant que j’ai dit ça, comment allons-nous rentrer sur cette stratégie de décarbonation de l'industrie pour tenir ces 3 objectifs, ce cadre de référence que j'évoquais au début de mon propos ? En nous appuyant sur une stratégie européenne et en la déclinant au niveau français avec une méthode à laquelle je crois. La stratégie européenne, c'est celle que nous avons articulée à travers Fit for 55, la tarification carbone qui renforce le marché carbone sur les secteurs déjà couverts et l'étend à quelques autres comme les transports maritimes et routiers et le bâtiment, les mesures réglementaires sur les standards d'émissions de CO2 des véhicules, les obligations de déploiement d'infrastructures et obligations d'incorporation de carburants durables dans l'aviation et le maritime et puis, des mesures de soutien avec les fameux IPCEI qui vont encore trop lentement. J'ai entendu le message et j'en partage le constat. Avec le renforcement du Fonds d'innovation et de modernisation européen pour aider les entreprises avec les recettes et la tarification carbone et avec ce mécanisme d'ajustement carbone aux frontières qui est essentiel, parce que c'est celui qui nous permet de synchroniser nos efforts, avec les non-Européens. On a donc notre mécanisme, comme vous le savez, d'accompagnement et de distribution aux secteurs touchés de l’ETS et de crédits. Et puis, on a ensuite la mise en place de ce mécanisme d'ajustement aux frontières qui est le seul qui nous permet de tenir cet objectif avec, si je puis dire, des formes de clauses miroirs pour les autres espaces géographiques. Cette stratégie, elle est la bonne, elle donne de la visibilité. Elle doit s'accompagner, comme je le dis, pas simplement de règles, de contraintes et de rendez-vous, mais d'une stratégie massive, d'investissements publics et privés. C’est pour cela que derrière nous avons multiplié ces approches par taxonomie qui permettent d'aider à orienter les flux privés, et puis à des investissements massifs européens et nationaux. Et c'est aussi pour cela qu’il faut être très lucides et que l'Europe doit être au bon rythme et au diapason des besoins d'investissements industriels et de transition climatique quand elle regarde les autres plaques.
On ne pourrait pas être le seul espace du monde qui se dirait aujourd'hui : ma priorité, c'est la normalisation budgétaire en même temps que la normalisation monétaire, et les mêmes règles d'aides d'Etat que dans les années 90. Ça, je me battrai de toutes mes forces contre. C'est une stratégie ambitieuse, un cadre européen, mais derrière, une stratégie d'investissements massive et rapide, d’investissements publics et privés pour accompagner ces transitions. Nous, en plus de tout cela, nous allons beaucoup nous battre pour avoir plus d'investissements publics et privés pour accompagner nos projets et les avoir plus vite parce que la vitesse est clé, nous battre pour décliner un Buy European Act que j'évoquais en particulier sur tous les segments qui apparaissent. Le sujet des batteries en est un, mais il y en a d'autres qui vont arriver, et il faut mener ce combat et nous battre pour vraiment tenir ce mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, c’est-à-dire éviter tous les effets de fuite ou de bord et les biais de compétitivité qui pourraient naître de notre stratégie. Cette méthode, nous voulons la décliner au niveau français, et c'est l'objet de la réunion de ce jour en embarquant, si je puis dire, toutes les filières et tout le monde dans une approche qui, à mes yeux, doit être complètement partenariale, partagée et dans le cadre des trois objectifs de référence que j'ai donnés, mais en se donnant des rendez-vous réguliers et une forme de planification qui n'est pas une étatisation des choses. Cela, c'est se donner de la visibilité et joindre nos efforts pour qu'il y ait des synergies positives puisqu’aujourd'hui il y a déjà énormément de travaux qui sont faits, vous l'avez très bien dit. Il y a des stratégies d'entreprise, il y a des stratégies d'investisseur, il y a parfois des stratégies de secteur, il y a beaucoup d'hétérogénéité. On a maintenant besoin de caler tout ça dans une stratégie nationale avec des rendez-vous pour que ça aille beaucoup plus vite, et pour nous, pouvoir libérer et donner de la visibilité. Cette stratégie nationale, elle doit avoir un objectif, une méthode, et puis se décliner simplement. L'objectif, il a été rappelé par le ministre et par plusieurs d'entre vous, c'est de contribuer à la décarbonation de notre économie. Les émissions sur vos 50 sites, c'est environ 43 millions de tonnes de CO2. Il faut qu'on les baisse à horizon de 10 ans de 20 millions de tonnes de CO2. C'est le fameux chiffre qui repasse derrière, entre les pourcentages, c'est assez simple. Cela représente environ 5 % des émissions de la France en moins, c’est l’équivalent des émissions de 3 millions de Français. Cela veut dire qu’on a un vrai impact si on sait se concentrer sur ces sites. Ça vaut la peine de s'y mettre, et ça vaut la peine parce qu'on peut tenir nos trois objectifs, c’est-à-dire tenir nos objectifs climat, continuer à créer de l'emploi sur ces sites et même, à mon avis, comme on créera plus de valeur en rajouter, et réussir à tenir justement ce cap industriel crédible.
Ensuite, la méthode, en s'appuyant sur les instruments européens, c'est de se doter d'une vision globale avec les 3 objectifs que j'ai donnés et intégrés et donc d'une planification nationale, de vous donner de la visibilité pluriannuelle et ensuite d'avoir des clauses de rendez-vous très régulières pour pouvoir adapter. Parce qu’on sait où on veut aller, on connaît le cap. Maintenant, il y a beaucoup d'incertitudes technologiques. Il y aura — il faut l'espérer d’ailleurs — des ruptures technologiques. On fera, c’est immanquable des erreurs, peut-être technologiques, industrielles, politiques mais le tout, c'est de pouvoir les corriger très vite. Il faut donc savoir marier de la visibilité à un cadre d'ensemble avec de l'adaptabilité et donc des clauses de rendez-vous très régulières. Je pense que c'est l'intérêt de tout le monde, compte tenu des prix à la tonne de CO2 et de ce que j'évoquais à l'instant. 
La feuille de route, conformément aux engagements que j'avais pris en avril dernier à Marseille, c'est la planification écologique ; une Première ministre qui est directement en charge de cette innovation politico-administrative qui donne la vision, c'est-à-dire celle d'une France compétitive, durable, gérant ses ressources pour ne sacrifier ni sa prospérité ni les générations à venir, qui tient ce cap dont je rappelais les chiffres de décarbonation, et puis qui le décline secteur par secteur. Il va donc nous falloir maintenant préciser nos stratégies technologiques de décarbonation en les modulant filière par filière et site par site, bâtir un plan de financement de la transition et ensuite des indicateurs communs pour pouvoir les suivre. C’est ainsi que nous pourrons, si je puis dire, dérouler le plan d'ensemble conformément à la méthode que je viens d'évoquer. Ce que je souhaite, et les ministres compétents sont ici présents à mes côtés, la ministre en charge de l'Energie étant à l'Assemblée, c'est de pouvoir définir aujourd'hui avec vous des premiers engagements chiffrés, une première méthode, mais surtout des clauses de rendez-vous pour qu'on puisse maintenant scander dans le temps les choses. Forts de tout ce que vous avez su faire, du rôle du CNI, des comités de filières, et je remercie vraiment toutes celles et ceux qui y sont engagés puisque je sais que ça vient, à chaque fois en plus de votre temps dans vos entreprises et de vos engagements, et à l'instar de ce qui a été fait, des feuilles de route conclues en 2021 dans les filières : chimie, ciment, mines, métallurgie et quelques autres, nous avancerons conformément à nos grands objectifs nationaux. Je veux que d'ici six mois, toutes les feuilles de route, filière par filière et site par site, soient finalisées, revues à la hausse pour s'aligner avec nos engagements européens. 
Ensuite, on va mettre en place une planification par technologie. En effet — et ça a été très bien redit, à la fois par les industriels et les porteuses et porteurs de solutions — nous devons maîtriser même devenir leader des technologies indispensables. Et vous les avez très bien illustrés dans vos propos, nous avons les moyens, compte tenu de nos spécificités, de nos choix historiques en termes de recherche, recherche appliquée des choix aussi de nos grands industriels, de vraiment être leader européen, voire mondial des industries vertes, de ces industries de la décarbonation dont vous êtes, pour plusieurs d’entre vous, les représentants. Parmi elles, l’hydrogène et la capture du carbone en vue de sa réutilisation qui ont des effets d’échelle particulièrement forts et qui sont absolument clés, qui ont été rappelés et qui ont des effets de complémentarité très forts. L’objectif pour moi, tout en restant neutre technologiquement et c’est qu’il y ait une grande complémentarité entre ces approches technologiques, et c’est avoir une planification sur ces différents points. 
La première c’est donc l’hydrogène. Madame. La France a été l’un des pays au monde à se doter parmi les premiers d’un plan sur l’hydrogène en 2018. Cette stratégie ensuite, on a choisi de la renforcer pour faire de notre pays l’un des leaders du secteur et de la doter de 9 milliards d’euros avec l'ambition de faire de la France le leader de l'hydrogène décarboné. L'hydrogène pourrait nous permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 6,5 millions de tonnes de CO2 par an d'ici 2030, principalement dans les grands établissements industriels qui n'ont pas d'autres moyens pour réduire massivement leurs émissions. Vous l'avez très bien dit tout à l'heure, c'est à peu près la même réduction de carbone pour les mobilités lourdes qui serait possible à travers une stratégie hydrogène. Ce n'est pas simplement une stratégie industrielle. Notre enjeu est à cet égard, conformément à mes 3 objectifs, d'avoir une chaîne de valeur complète et donc de pouvoir évidemment distribuer, mais le produire et sécuriser la création de valeur au maximum grâce à l'hydrogène français. Nous avons d'ores et déjà investi 2,1 milliards d'euros pour construire 4 gigafactories d'électrolyseur. La capacité de production en projet en France chez John Cockerill, McPhy, GENVIA est de 2 gigawatts par an à horizon 2027, ce qui nous permettra non seulement de répondre aux besoins français, mais aussi de pouvoir exporter si tout cela est nominal de l'excédent. En termes de déploiement, plusieurs dizaines de sites de production d'hydrogène industriel sont à prévoir sur le territoire hors potentiels électrolyseurs de stations-service, ce qui veut dire que nous avons sur l'hydrogène d'ores et déjà su prendre les bons investissements. On les a consolidés sur France relance, dans France 2030, on a sécurisé des volumes et donc nous avons la possibilité vraiment de reconsolider une chaîne de valeur à cet égard. 
Dès aujourd'hui, je veux vous confirmer sur cette première technologie que 3 milliards d'euros sont réservés pour soutenir tout ou une partie des 22 projets qui ont été présélectionnés dans le cadre du projet européen : cimenterie, verrerie, usine d'engrais et plusieurs autres. En plus des projets IPCEI déjà évoqués, environ 4 milliards d'euros seront mobilisés pour soutenir la production d'hydrogène par électrolyse afin que nous puissions produire en France un hydrogène bas carbone soutenable économiquement. Pour aller plus loin, je souhaite que le Gouvernement renforce, là aussi, sous 6 mois notre stratégie nationale hydrogène en tenant compte de la nouvelle donne énergétique, des évolutions du cadre européen et en tirant d'ailleurs pleinement parti des atouts du mix énergétique français de manière à couvrir nos grandes plateformes industrielles d'ici la fin du quinquennat. Forts de ce qu'on a déjà fait, il faut maintenant accélérer et pouvoir aller beaucoup plus loin. 
Deuxième technologie sur laquelle je souhaite qu'on puisse planifier l'effort, c'est la capture et la séquestration du carbone pour sa réutilisation industrielle. La complémentarité de ces deux approches a d’ailleurs très bien été évoquée et beaucoup mieux que je ne le ferai. Des expérimentations sont menées sur la plateforme de Dunkerque avec des entreprises comme EQIOM ou Lhoist, lauréats français d'appels de la Commission européenne. Je pense qu’il est essentiel de préparer un déploiement de cette technologie à grande échelle, c'est la seule qui permet, vous l'avez très bien dit tout à l'heure, de décarboner des installations pour lesquelles aucune modification de méthode ou de fonctionnement n'est possible. C’est une complémentarité complète avec ce qu'on vient de rappeler. Je souhaite à cet égard que France 2030 puisse pleinement contribuer à cette stratégie, le faire vite car le temps de son déploiement sera très important. Je demande sur ce volet technologique que le Gouvernement, là aussi sous 6 mois, puisse vous présenter et prépare en intimité avec la recherche, les grands opérateurs publics et l'industrie, un plan sur ce sujet et débuter sa mise en œuvre pour justement l'intégrer pleinement dans les travaux de programmation de l'énergie. La programmation pluriannuelle doit pleinement intégrer cette solution technologique qui, d'ores et déjà, a commencé à être testée sur plusieurs sites. 
La troisième technologie critique c'est la priorisation de la biomasse pour les usages qui n'ont pas d'alternatives, comme les industries qui ont des besoins de chaleur haute température difficilement substituables. Vous l'avez parfaitement rappelé, c'est également une troisième technologie qui est complémentaire des deux premières. C'est là aussi l'illustration de ces 3 objectifs que j'évoquais, un enjeu de souveraineté. La biomasse sera essentielle pour tenir notre objectif de neutralité carbone et il est très clair que nous ne pouvons pas remplacer notre dépendance au pétrole ou au gaz par une dépendance à de la biomasse importée, qui plus est, de l'autre bout du monde. Ce serait absurde d'autant plus que nous avons les capacités pour la bâtir. 
Ceci vient s'inscrire dans la stratégie que nous portons avec le ministre sur toute une approche forestière intégrée et de valorisation. Vous l’avez parfaitement rappelé tout à l'heure, là aussi, la complémentarité avec les différents usages en aval. 
Mais notre stratégie forestière doit intégrer cette approche biomasse. Au-delà, il nous faut progresser sur le stockage de la chaleur, l'optimisation des procédés chimiques et métallurgiques pour arriver à faire sauter les verrous. 
Evidemment, nous devons également penser les matériaux et les composés chimiques décarbonés de demain. Ce qui veut dire que sur tous ces sujets, pour aller plus loin, nous investirons dans la recherche avec le CEA, le CNRS, l’IPFEN, l’INRAE sur la forêt, pour bâtir là aussi sous 6 mois, dans le cadre de notre plan forestier, cette stratégie biomasse au sens large. 
En plus des montants déjà évoqués de France 2030 et de ces stratégies, nous compléterons les programmes qui ont déjà été lancés dans le cadre de la loi pluriannuelle pour la recherche. Nous compléterons ces derniers de 200 millions d'euros investis dans les trois prochaines années pour accélérer la recherche sur l'ensemble de ces technologies et la recherche fondamentale et appliquée dont nous avons besoin. 
Car plusieurs acteurs émergents de ces technologies de décarbonation ont besoin là aussi d’une accélération des programmes qui ont déjà commencé, qui ont été intensifiés il y a 3 ans mais sur lesquels il nous faut porter là aussi un effort supplémentaire. 
Voilà le premier axe à mes yeux de cette stratégie et des objectifs que nous devons nous donner à 6 mois. C'est une planification par technologie. Celle-ci doit être complétée ensuite par une planification par grande zone industrialo-portuaire. 
Il faut compléter cette approche par technologies d'une approche territorialisée. 
Les émissions de l'industrie sont concentrées autour de grandes zones industrielles qui sont des chances et des fiertés pour le pays et qui sont des éléments d'attractivité. Il faut pouvoir les valoriser, y compris par des mécanismes d'incitation fiscale. On a entendu le message du président et du maire tout à l'heure. Je le partage. Au demeurant, oserais-je rappeler que c'est exactement ce qui a été fait sur les communes qui accueillent des capacités, en particulier de production nucléaire. Ça fonctionne très bien. Et je peux vous dire que les habitants de communes qui abritent des centrales nucléaires savent très bien qu'il y a une centrale nucléaire et ils en ont un retour financier tangible. C'est ce qu'il faut qu'on fasse mieux avec d'autres sites productifs et avec le renouvelable. Cela fait partie d'ailleurs de la stratégie que nous avons lancée sur le renouvelable. 
Donc, il y a évidemment beaucoup d'émissions industrielles qui sont concentrées sur ces zones industrialo-portuaires, en particulier Dunkerque, Fos-sur-Mer, mais aussi l'axe Seine. Il y a beaucoup d'industries, mais ce sont des hubs industriels que nous voulons faire devenir des hubs verts et nous en avons la capacité en optimisant bien davantage encore leurs infrastructures et leurs ressources consommées. 
Donc, ce qu'il nous faut faire maintenant, c'est planifier l'ensemble des stratégies qui sont mises en place. Beaucoup ont déjà commencé. Il y a eu un énorme travail qui a été fait, par exemple, de Dunkerque au Havre jusqu'à Marseille, d'électrification des ports : un travail extrêmement important. Mais il nous faut maintenant aller beaucoup plus vite et déployer des synergies, des logiques d'économie circulaire, de traitement des déchets, d'électrification des ports, d'intermodalité, est donc l'un des enjeux clés pour toutes ces zones d'émission. 
C'est aussi au-delà de l'électrification des ports, de la connexion avec le ferroviaire et avec le fluvial, qui est un point absolument clé si on veut décarboner les transports, la mobilité, la capacité à acheminer, la capacité à connecter nos ports comme points d'accès avec soit les terminaux logistiques, soit les autres points de production. 
Donc, c'est vraiment une stratégie industrielle portuaire et fluviale que nous voulons déployer pour bâtir des synergies entre ce qui est déjà fait et avec les grands centres productifs et les grands centres chimiques et industriels que nous pouvons avoir et qui sont très dépendants de ces zones d'accès, de Feyzin à Donges en passant par Tavaux ou Chalampé. Tout ceci est une stratégie très intégrée qui commence dans ses épicentres industrialo-portuaires. 
Les travaux en cours sur Dunkerque, Fos-sur-Mer et l'Axe Seine vont être élargis à d'autres zones industrielles pour prévoir tous les raccordements, la disponibilité des technologies que j'ai pu évoquer sur chacune de ces zones, et le défi qui est le nôtre, là aussi, sous 6 mois, de finaliser des stratégies. 
Les ministres ont commencé à réunir d'ailleurs plusieurs des élus et cela a été fait plus largement. Pour certains de ces espaces, la stratégie consiste à bâtir une vraie planification de ces grandes zones industrialo-portuaires et fluviales pour investir, accompagner les collectivités locales et les industries qui sont d'ores et déjà présentes et celles qui souhaitent s'y développer. 
Sur ce volet, vous l'avez compris, il y aura donc également une planification de nos investissements publics, et une volonté d'aller plus loin. Cet effort prioritaire sur les grandes filières et les grands sites, évidemment, ne nous fera pas oublier le reste du tissu industriel, qui sera complété par un plan d'ampleur pour accompagner toutes les entreprises industrielles vers la transition écologique, en particulier les PME. 
C'est pourquoi l'Etat, avec ses opérateurs, l'ADEME, Bpifrance et tous ses partenaires, en particulier les consulaires, se donne pour objectif d'accompagner 26 000 PME et ETI industrielles d'ici 5 ans sur une stratégie complète. Sous 3 mois les ministres présenteront un plan détaillant cette approche pour nos PME. 
Enfin, pour réussir cette planification sur les grandes technologies, sur les sites et les différentes catégories, il nous faudra débloquer, si je puis m'exprimer ainsi, plusieurs leviers s'intégrant pleinement dans le cadre de la stratégie européenne et nationale. 
Le premier levier, ce sont les moyens. Je l'ai évoqué tout à l'heure en parlant du fait que l'Europe avait besoin d'investir beaucoup plus, mais nous allons également consolider des investissements. Je veux ici vous dire que nous sommes aussi prêts à en faire de nouveaux à vos côtés, parce que je considère que c'est indispensable, et je pense que c'est du bon investissement public compte tenu de l'effet de levier qu'il a sur les investissements privés et les choix qui sont faits par les acteurs lorsque nous décidons de les accompagner. 
J'ai déjà parlé des moyens sur l'hydrogène tout à l'heure. À cela s'ajoutent plus de 5 milliards d'euros au sein de France 2030 qui seront dédiés pour décarboner notre industrie. En plus du plan hydrogène que j'évoquais, il y aura ces 5 milliards d'euros qui ont vocation à réduire, déjà à sécuriser, si je puis dire, la réduction de 10 millions de tonnes de CO2 d'ici 2030. 
Qu'est-ce que je veux dire par là ? C'est que nous avons déjà en quelque sorte sécurisé la moitié de l'effort avec les projets qui ont été identifiés. Et que là-dessus, nous avons 5 milliards d'euros qui sont fléchés. 4 milliards d'euros sur les grands projets de décarbonation profonde, qui seront répartis sur les meilleurs projets, et qui sont pour certains déjà en phase d'instruction et lancés avant la fin de l'année. 
Le principal critère, ce sera celui du coût par tonne de CO2 évité, mais avec aussi une cohérence des projets avec les stratégies de décarbonation de filières et les dynamiques territoriales que je viens de présenter à l'instant. L'idée c'est de pouvoir finir les instructions et lancer tout ça à la fin de l'année. 4 milliards sur ces grands projets de décarbonation profonde et un milliard d'euros de cette enveloppe France 2030 qui sera consacrée au déploiement des technologies bas carbone ciblées vers des acteurs de taille plus modeste, donc certaines de ETI, mais aussi des PME ou des acteurs émergents avec des solutions plus innovantes, des technologies d'efficacité énergétique, technologies bas carbone nouvelles. 
D'ores et déjà, l'appel à projets Industrie Zéro Fossiles que nous avons lancé le 13 juillet, soit quelques jours après la première coupure du gazoduc Nord Stream, permet de soutenir des projets. Nous allons l'accélérer, donc le compléter. Ensuite, je vais être très clair avec vous, ces moyens sont nécessaires mais probablement pas suffisants. 
Je reprends les calculs. Aujourd'hui, nous avons au fond sécurisé 10 millions de tonnes de CO2 de réduction. C'est bien, mais compte tenu de ce que je disais tout à l'heure et ce qui était rappelé par le ministre, ce n'est pas assez pour viser la division par deux à 10 ans et la neutralité carbone à terme. Il faudra aller plus loin. D'abord sur certains des sites déjà engagés avec les technologies dont j'ai parlé qu’il faudra pousser. Ensuite en engageant de nouveaux acteurs dans la démarche. Et donc ce sont les plans à 6 mois qui vont nous permettre d'instruire, de lancer de nouveaux projets et d'aller au-delà de cette dynamique. C'est notre intérêt commun compte tenu des augmentations du prix du carbone qui arrivent et je pense que notre objectif doit être de le faire le plus vite possible. 
C'est pourquoi, compte tenu de ce qui sera identifié dans vos stratégies, et si des projets et des sites sont identifiés d'ici à 18 mois, si vous doublez vos efforts et si on arrive à passer au fonds des 10 millions de tonnes de CO2 évités à 20 millions instruits, nous doublerons les moyens consacrés à cet enjeu et passerons l'enveloppe de 5 à 10 milliards d'euros d'accompagnement public. Parce qu'on a des effets de levier qui sont massifs sur ces projets de décarbonation. Au fond, c'est la logique de ces contrats de transition écologique. 
Nous avons aujourd'hui décidé d'investir ces 5 millions d'euros. Nous avons d'ores et déjà des projets pré identifiés qui permettent de faire la moitié de notre taux d'effort de la décennie. Construisons désormais avec nos stratégies par technologie, par filière et par grand site. L'autre part de l'effort, si je puis dire du côté de l'industrie des porteurs de solutions, ce que je veux ici prendre comme engagement, c'est que nous serons au rendez-vous de cet effort et nous doublerons là aussi l'accompagnement aux financements publics. C'est l'esprit de ces contrats de transition écologique que je souhaite que nous puissions finaliser. 
Le deuxième levier que nous avons, c'est l'énergie décarbonée. Vous l'avez évoqué, je serai très rapide sur ce point. Nous avons un historique qui est avantageux. Nous avons une stratégie présentée en février dernier à Belfort, qui repose sur trois piliers : sobriété, déploiement accéléré du renouvelable, déploiement accéléré du nucléaire. Là aussi, une planification qui a été à lancé avec d’ores et déjà des concertations et des investissements qui ont commencé et des textes qui sont en train de passer à l’Assemblée pour aller beaucoup plus vite en termes de rythme. Nous allons maintenant déployer plus largement. 
C’est la seule stratégie qui, compte tenu des études que nous avons menées entre 2018 et fin 2020, nous permet de sécuriser notre énergie compétitive et peu carbonée. Elle nous permettra surtout de faire face au changement des usages et à l'électrification de nos différents modes de production et de transport. Donc cette stratégie c’est celle qui va nous permettre d’ici à 2040 de baisser de 30 % notre consommation en même temps d’électrifier à marche forcée et donc de produire 40 % de plus d’électricité que celle que nous avons aujourd’hui de manière sûre, décarbonée, compétitive. C'est une force. Cette stratégie, on la complétera des avancées réglementaires que nous défendons à Bruxelles, comme la réforme du marché de l'électricité sur laquelle je revenais tout à l'heure. 
Troisième levier, ce sont les talents. Vous l'avez aussi très bien dit tout à l'heure. C’est là aussi où j'ai besoin de vous et dans le cadre de vos approches par filière et par technologie, de pouvoir préciser les besoins mais de pouvoir les planifier avec vous. Pourquoi ? Parce que cela a été rappelé tout à l'heure. Nous avons 70 000 postes à pourvoir dans l'industrie. 
Nous avons, ces dernières années, réussi à recréer de l'emploi industriel. Donc, il n’y a aucune fatalité et nous allons continuer à mener les réformes en ce moment même. Notamment la réforme de l'Assurance chômage pour continuer à encourager le retour vers l'emploi productif. Parce que tous les secteurs que vous représentez ici : l'agroalimentaire, le secteur agricole, le bâtiment, l'industrie, la chimie, recrute. Les derniers chiffres de l'Insee ont encore montré d'ailleurs que l'emploi salarié continue de consolider les chiffres. Donc on a besoin de continuer à réformer notre système d'Assurance chômage. Ce sera le premier pilier. 
Le deuxième, ce sera France Travail, réforme qui nous permettra de simplifier l'accompagnement des demandeurs d'emploi outre tous les mécanismes qui existent, en associant mieux les employeurs par bassin d'emploi et d'avoir une stratégie où on a besoin de vous, parce qu'il nous faut une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à l'échelle de nos régions et de nos bassins de vie et de travail. 
Là, le partenariat avec les régions et les métropoles sera absolument clé. Mais si on sait faire ce travail de programmation ensemble, on pourra cibler nos formations, mieux les évaluer et permettre d'accompagner nos demandeurs d'emploi qui sont parfois les plus loin du travail ou qui sont au chômage depuis le plus longtemps vers les offres disponibles.
Le levier, ce sera ensuite de consolider ce qu'on a fait tous ensemble sur l'apprentissage ces dernières années, qui est un vrai succès de tous vos secteurs, mais qu'on doit encore développer davantage parce qu'il y a du potentiel. Et puis évidemment de réussir la transformation de notre lycée professionnel qui est un point clé parce que tous les métiers qui sont les vôtres aujourd'hui, on a besoin de compétences et de talents. Il faut aller faire connaître ces métiers dès le collège, dans nos journées Avenir orientation qu'on va maintenant développer dès la cinquième, mais surtout nous aider à conduire cette réforme du lycée professionnel qui concerne un tiers de nos lycéens. Ceci doit nous permettre de mieux qualifier nos jeunes vers des métiers en tension aujourd'hui et surtout des besoins en compétences de demain. Ce qui n'est pas totalement le cas aujourd'hui quand on voit les sorties d'études soit en poursuite d'études, soit en accès à l'emploi. 
Donc c'est une réforme sur laquelle vous allez être profondément engagés, mais qui, en termes de gestion des compétences et des talents, est absolument clé pour réussi l'ensemble des réformes que nous évoquons. Ce qui veut dire que dans les planifications et les travaux à 6 mois que je souhaite, le levier talents doit être activé et on a besoin d'avoir une approche des besoins ainsi définie. 
Voilà ce que je voulais aujourd'hui partager avec vous. Au fond, je voulais ici partager un cadre de référence cohérent et tenir l'ensemble des besoins de la nation des premières échéances, avec un cap en termes de planification à la lumière des travaux faits ces derniers mois et des clauses de rendez-vous. Nous avons au fond un devoir d'ambition et de réussite pour le pays et notre continent. Nous aurons besoin de l'adapter de manière très régulière, compte tenu justement de l'innovation que nous portons. 
Alors, la prochaine étape, c'est donc la signature pour chacun des sites, dans un délai de 6 mois, d'un contrat de transition écologique précisant quand et comment nous allons réduire ensemble nos émissions. Et je dis ensemble parce que pour moi, ce contrat devra préciser les choix des technologies retenues, les investissements prévus, les aides que nous mettrons en place. C’est un travail que je demande aux ministres de l’Industrie et de l’Energie de piloter. 
La Première ministre, en charge de la planification écologique, garantira la signature de ces contrats à travers les conseils nationaux de l’industrie. C’est à 6 mois les grandes planifications sous l’autorité des ministres de la Transition et de l’Economie et de l’Industrie. 
Dès aujourd’hui, nous mettrons en ligne la carte de France des 50 sites avec les émissions passées, les progrès accomplis, les engagements pris et au fond, un suivi en transparence complet de notre stratégie collective de décarbonation. Il y aura donc ce rendez-vous à 6 mois. Il y aura un rendez-vous à un an qui nous permettra d'actualiser la stratégie qu’on commence aujourd'hui à bâtir. Il y aura une clause de revoyure à 18 mois pour qu'on regarde ensemble comment on accroît ces mécanismes d'accompagnement public que j'évoquais. Si nous sommes tous en capacité, ce que je souhaite, nous doublerons la mise, et donc, passerons de 10 à 20 millions de tonnes de CO2 évités à l'horizon de la décennie. 
Voilà ce que je voulais vous dire. J'ai commencé par un cadre de référence. J'ai rappelé les urgences du moment sur lesquelles vous pouvez compter sur le gouvernement et moi-même pour nous battre et accompagner la capacité productive et industrielle française. Je crois que nous avons tous ensemble commencer à poser les jalons d'une stratégie collective. 
Cette stratégie, on ne peut la réussir qu'ensemble, avec le maximum d'ambition, avec beaucoup de lucidité, en étant conscients aussi de la compétition internationale. Donc, je compte sur vous, comme vous pouvez compter sur le gouvernement pour vous accompagner dans cette ambition collective pour notre industrie, pour la nation et pour le climat. 

> [Discours à la COP 27]
Nous étions ensemble il y a un an à Glasgow où nous avons, ensemble, relevé nos ambitions et où nous avons fait le constat des avancées mais également pris plusieurs dispositions. Tout ce qui a été dit à Glasgow reste et doit rester valable parce que, même si notre monde n’est plus le même, le climat ne saurait être la variable d’ajustement de la guerre lancée par la Russie sur le sol ukrainien. 
En effet, l'agression de la Russie contre l'Ukraine a non seulement ramené la guerre sur le sol européen, mais elle a aussi plongé le monde entier dans une grave période d'incertitude, de tensions énergétiques, alimentaires, de difficultés ajoutées aux difficultés, en particulier pour nombre de pays du continent africain et du pourtour méditerranéen. Cette crise venant quelques mois après la pandémie, s'ajoutant aux autres crises, pourrait faire céder beaucoup en disant : « nous avons d'autres priorités, le climat pourrait attendre ». Mais dans le même temps, nous voyons nombre de nos Etats qui sont frappés par les conséquences mêmes du dérèglement climatique et qui, si besoin en était, nous démontrent une fois encore que l’urgence climatique est bien là. Elle n’est pas pour demain. Et donc, nous n’avons qu’une obligation, celle de continuer d’agir, d’agir sur l'atténuation, sur l’adaptation, sur la préparation aux crises et la réparation face aux crises et aux dérèglements, tout en vivant cette période de choc, de retour de la guerre et de ses conséquences sur notre sol. 
Pour ce faire, je voulais ici, après les chefs d’Etats et de gouvernements qui m’ont précédé et avant plusieurs autres, dire quelques mots simples. Le premier : nous ne sacrifierons pas nos engagements climatiques sous la menace énergétique de la Russie. Et donc, l’ensemble des engagements tenus par les pays doivent se poursuivre. Pour les pays les plus riches, en particulier les pays européens dont la France, ça a été le dépôt de nos stratégies nationales conformément à nos engagements ; ça doit être maintenant le respect de celles-ci. C’est une ligne d’action qui est le Fit for 55 et le plan européen de réduction de nos émissions à hauteur de 55 % de baisse pour 2030. C’est une stratégie qui va beaucoup reposer sur la sobriété énergétique, sur le développement accéléré des renouvelables et des solutions qui permettent de nous passer de manière durable des fossiles comme l'accélération du nucléaire. C’est une stratégie donc énergétique complète, des engagements et un changement de nos moyens de nous déplacer et de produire, etc. 
Le deuxième élément clé, c’est que nous devons continuer le combat de l'atténuation et que nous devons à la fois sortir nos économies du charbon, -c’est ce qui est au cœur de la stratégie européenne qui doit être pour tous les pays les plus riches-, mais on doit aider les émergents à le faire au plus vite. C’est un point clé si nous voulons réussir la stratégie d’ensemble et les accords de Paris. On doit tenir le cap de cette stratégie ; c’est pourquoi je crois tout particulièrement à ce que nous avons lancé ensemble autour de Glasgow, ces partenariats des JET-P, qui permettent de planifier cet effort pour les grands consommateurs et qui est véritablement clé pour cette stratégie d’atténuation. 
Nous avons fait un premier pas important avec l’Afrique du Sud : la France investira un milliard d’euros pour accompagner cette action sur ce chemin et aider l’Afrique du Sud avec une stratégie qui repose sur le renouvelable, le nucléaire, les économies d’énergie, pour sortir du charbon. Nous voulons intensifier cela : c’est ce que nous mènerons avec l’Indonésie, avec l’Inde, avec le Sénégal. Il est clair que nous devons aller plus loin et plus fort. La révolution énergétique est possible et elle passe par cette stratégie avec les émergents. Elle passe aussi par une action que nous voulons mener avec plusieurs autres pays. L’Inde a donné le la avec une stratégie très ambitieuse, le Kenya, comme le Rwanda, ont aussi ouvert des stratégies très ambitieuses sur ces matières en ayant véritablement des stratégies renouvelables accélérées, que nous continuerons d'accompagner très fortement parce que là aussi les énergies renouvelables sont de moins en moins chères, de plus en plus sûres et évidemment moins carbonées que les autres. Dans ce contexte que nous vivons, elles démontrent toute leur pertinence. 
Troisième grand message que je veux ici vous donner, c’est qu'au fond, nous ne devons pas oublier que cette bataille pour le climat, contre le dérèglement climatique, est de manière indissociable une bataille pour la biodiversité ; et que ces deux combats sont jumeaux. Je le dis avant le rendez-vous important de Montréal et après les One Planet Summit que nous avons tenus depuis le début de l'année 2021 sur ces sujets. Nous le savons, la nature est notre meilleure alliée pour atteindre les cibles de l'accord de Paris. Climat et biodiversité sont deux faces d'une même médaille et deux faces qui démontrent aussi que les pays qui sont vus souvent comme les plus pauvres, sont des solutions à la lutte contre le dérèglement climatique. Les pays qui ont des réserves de biodiversité, qu’elles soient marines ou terrestres, ont des réserves de puits de carbone absolument inestimables. Il nous faut les aider à les préserver ; il nous faut les aider à apporter ces solutions basées sur la nature. 
Je pense en particulier aux écosystèmes critiques, les forêts anciennes, les tourbières, les mangroves, les zones humides, qui rassemblent à la fois les plus grands stocks de carbone et les plus grandes richesses en biodiversité. Si ces écosystèmes sont détruits, de vastes réserves de carbone seront libérées, annihilant toute chance de tenir nos objectifs. Nous sommes déjà plus de 100 pays à avoir une cible de protection de 30 % de nos terres et de nos mers, - initiative que nous avions lancée ensemble début 2021 et que nous portons ensemble avec le Costa Rica-. Je souhaite que la COP15 sur la biodiversité dans moins de trois semaines confirme cette ambition et nous permette d'aller encore plus loin. Nous devons donc urgemment reconnaître à ces écosystèmes un statut particulier et proposer aux Etats qui les abritent des contrats politiques et financiers pour les aider à les préserver. 
Or, le paradoxe aujourd'hui, c'est qu'on accompagne l'amélioration des flux, mais on ne permet pas d'accompagner des Etats qui font le choix de préserver ces trésors de biodiversité et ces puits de carbone. C’est pourquoi nous avons ce matin lancé avec plusieurs Etats ici présents dont la Colombie, le Gabon, le Rwanda, plusieurs représentants des peuples autochtones, les Philippines, la Chine, les États-Unis et les Européens, une initiative pour s’inspirer de ce qu’on a fait avec les émetteurs émergents et ces programmes JET-P et mettre en place des programmes de préservation positive. Et donc, de faire des contrats pays par pays en travaillant avec les ONG, en particulier Conservation International, de pouvoir bâtir une méthode qui nous permettra de financer la préservation de ces espaces et d’avoir des contrats qui développeront une palette d’outils juridiques, politiques, financiers pour préserver ces écosystèmes. Nous avons lancé l’initiative de ces contrats ce matin. Le Gabon, la Colombie et les Philippines y ont déjà adhéré. Nous nous retrouvons à Libreville début 2023 pour adopter des plans d’action très concrets lors d'un One Forest Summit organisé conjointement avec le Président BONGO qui s'exprimait il y a quelques instants. 
C'est le même type d'initiatives que nous voulons mener pour protéger les océans avec une ligne de mire : la Conférence des Nations unies de 2025. Les océans doivent être ce qu'a été au fond l'espace il y a quelques années : c'est une nouvelle frontière pour la coopération et le multilatéralisme. Là aussi, sur ce sujet, nous devons tout faire pour préserver les solutions en matière climatique et la biodiversité dans nos océans. Je veux ici être très clair : la France sera au rendez-vous de ses engagements et fidèle à ce que j’ai déjà dit. C’est pourquoi la France soutient l’interdiction de toute exploitation des grands fonds marins. J’assume cette position et la porterai dans les enceintes internationales. Plus largement, nous avons lancé ce matin un groupe de haut niveau pour bâtir une méthodologie pour des crédits biodiversités et pour permettre là aussi à horizon premier trimestre 2023 d’avoir une méthode commune. 
Le dernier point, le quatrième que je souhaitais faire, c’est évidemment celui de la justice climatique. Nous avons pris des engagements et il y a aujourd’hui une confiance qui est en train de s’effriter - pour ne pas dire davantage - entre le Nord et le Sud. Ce que j’ai dit il y a quelques semaines à la tribune des Nations unies pour dire qu’il nous fallait éviter cette grande division du monde sur le sujet de la guerre, est tout aussi vrai sur le sujet du climat. Au fond, beaucoup de pays nous entendent parler de 100 milliards depuis Copenhague et se disent : « on ne voit pas l’argent arriver ». Nous devons aller au bout de la solidarité financière : on est à 82 milliards d’engagés. On doit, dans les tous prochains mois, aller aux 100 milliards et aider à convaincre les derniers pays riches qui n'ont pas pris tous leurs engagements. Mais surtout, on doit débourser beaucoup plus vite et trouver des mécanismes, qu'ils soient bilatéraux ou multilatéraux, pour être au rendez-vous de ces décaissements, pour que cet argent arrive vers le grand Sud, sinon la confiance s'effondrera. Et donc, les 100 milliards, très vite - on n’est qu'à 82 - mais surtout la réalité sur le terrain, beaucoup plus vite encore, pour être au rendez-vous. 
La deuxième chose, c'est qu'on doit être au rendez-vous, dans cette solidarité, de l'adaptation. La France s'y attelle en investissant chaque année six milliards d'euros, ce qui est notre juste part de ces efforts conformes à nos engagements de Copenhague et de Paris. Parmi ces six milliards, nous dédions deux milliards sur l'adaptation. Là aussi, tous les pays riches doivent être au rendez-vous de ces engagements et je tâcherai dans les prochaines semaines, avec plusieurs de mes camarades ici, d'aller convaincre celles et ceux qui ne sont pas encore là parce qu'il y a parfois des blocages politiques. Je veux saluer la bonne volonté de beaucoup de dirigeants qui sont ici présents dans cette salle, qui sont parfois bloqués dans leur propre pays et qui ne peuvent pas avancer aussi vite qu'ils le voudraient. 
Au-delà de ces chiffres, nous devons avoir des projets concrets avec les zones les plus touchées dans le cadre d'un partenariat qui fait vivre cette justice. C'est ce que nous avons voulu lancer avec la Grande muraille verte, du Sahel à la corne de l’Afrique. Elle produit des résultats. Nous avons eu un niveau record d’engagement dès le début de l’année 2021, avec près de dix-neuf milliards d’euros, mais surtout, on a déjà l’année dernière décaissé 2,5 milliards d’euros sur le terrain, avec des projets qui permettent à la fois d'atténuer le changement climatique, de répondre aux projets d'agriculture et d'agro foresterie et de lutter contre la désertification. Et qui donc, permettent de traiter du climat, de la biodiversité et qui apportent des opportunités économiques aux pays les plus fragiles, en donnant de la souveraineté alimentaire, en bâtissant de vraies filières de protéines végétales. Là aussi, ce dont nous avons besoin, c'est d'aller plus vite, de bâtir des partenariats plus efficaces encore avec les organisations non gouvernementales de terrain, avec les entrepreneuses et entrepreneurs du terrain, pour répondre à ce défi de la justice climatique. 
Mais nous devons aujourd'hui, je le disais, aller plus loin, plus loin que les 100 milliards, plus loin que ces initiatives déjà prises. Je finirai mon propos sur ce point. Nous avons besoin d'un grand choc de financements concessionnels. Il est au cœur du débat qu'avec raison, beaucoup ont mis sur la table, celui des pertes et préjudices. Je veux saluer le courage, la force de beaucoup de leaders africains, caribéens, pacifiques, latino-américains, qui ont porté ce débat en nous disant « on pourrait vous parler du passé, parce que la justice n'a pas toujours été au rendez-vous. Mais déjà, on veut parler avec vous de l'avenir ». Et ils ont raison. « Parce que non seulement, on a moins émis que vous par le passé, non seulement parfois, vous nous avez empêché de nous développer comme on voulait le faire, mais on va être touchés par les conséquences de ce qui arrive parfois plus vite que vous. Parce que nous sommes des petites îles vulnérables, parce que nous avons un trait de côte qui est plus bousculé, parce que nous avons des réalités géographiques qui nous rendent plus fragiles et vulnérables que vous ». Et ils ont raison. C'est un débat qui est juste. Mais surtout, tous les pays à revenu intermédiaire, certains émergents, les pays les plus pauvres ; ils nous ont tous vus, nous les pays les plus riches au moment de la pandémie, parce que nous avions un choc qui était un choc qui touchait tout le monde de manière au fond symétrique, et on a fait des choses exceptionnelles. Là, on a mobilisé des financements exceptionnels. Et ils nous disent, « mais nous, ce qui nous arrive est exceptionnel : la fin de l'eau sur notre sol, les bouleversements qui nous rendent la vie impossible. Et là, vous voulez nous expliquer qu'on revient au business as usual ». Et ils ont raison, ça ne peut pas être le business as usual. 
Donc, nous devons porter un choc : on a commencé à le lancer pendant la pandémie mais on on était déjà en retard, on est plus en retard encore. Nous devons donc nous battre pour être au rendez-vous des droits de tirage spéciaux et des 100 milliards de dollars au soutien des pays les plus pauvres, dont une grande partie ira vers le climat. Nous porterons au moment du G20 le passage de 20 à 30 % de réallocation - en tout cas, vous pouvez compter sur moi pour convaincre les derniers qui n'ont pas été là pour donner leur part, parfois à cause de ces blocages-. Mais nous avons aussi lancé l'idée avec la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, dont je veux saluer le courage, l'ambition, le caractère inspirant qu'on a vu tout à l'heure ici à cette tribune ; l'idée d'un groupe des sages de haut niveau qui devra nous faire des recommandations rapidement sur les financements innovants pour le climat. 
Donc, au printemps prochain - pas dans un an, deux ans, au printemps prochain-, nous avons demandé au FMI, à la Banque mondiale et à l'OCDE de nous proposer des solutions très concrètes pour activer ces mécanismes financiers innovants pour nous permettre de développer l'accès à des liquidités nouvelles, des capacités de prêts nouvelles, pour des pays, y compris des pays à revenu intermédiaire qui sont touchés par ces chocs, et pour ensemble aussi nous proposer des solutions qui prennent en compte la vulnérabilité climatique de beaucoup de pays. Pour mobiliser des financements exceptionnels privés, des financements exceptionnels publics et privés ; mais surtout pour nous tous, ensemble, changer nos règles, les règles de nos grandes banques internationales, de nos banques de développement, du FMI, de la Banque mondiale et de nos grands prêteurs. En disant « ce qu'on vous demande sur la dette, ce qu'on vous demande sur les remboursements, ce qu'on vous demande en termes de garanties, quand vous êtes frappés par un choc climatique, quand vous êtes la victime d'un accident climatique, on doit le suspendre et le prendre en compte ». C'est ça le sujet des pertes et préjudices. Nous devons, avec les émergents et avec les pays en développement, avec les pays à revenu intermédiaire, faire ce travail pour transformer complètement notre logique, sinon il sera trop tard. 
Le rendez-vous est pris en partenariat avec la Première ministre de la Barbade Mia Mottley. Nous porterons cette initiative pour que le printemps prochain, on ait ce groupe de haut niveau qui nous fasse ses propositions et comporte un changement de nos règles, de nos textes et de notre fonctionnement, dès les journées de printemps du FMI et de la Banque mondiale et de tous nos grands acteurs institutionnels et de nos investisseurs. C'est ça la mise en œuvre pratique. On ne peut pas attendre la prochaine COP : il faut que ce soit dans six mois. 
La mise en œuvre a commencé. Ne nous laissons pas ralentir, parce qu'au fond, toutes ces crises successives nous disent la même chose. Les injustices du monde dans lequel nous vivons sont devenues insoutenables. Les crises aggravent ces injustices et donc nous ne pouvons nous en sortir que par une recomposition profonde de nos mécanismes de solidarité public-privé et des règles qui sont les nôtres. C'est cela que nous devons changer. Rien de moins.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Dialoguer et construire ensemble, c’est pouvoir agir pour le plein-emploi. C’est ce que montre l’accord trouvé par les députés et sénateurs. Pour notre système d’assurance chômage. Pour l’accès à l’emploi. Pour mieux reconnaître les acquis de l’expérience.

> Le projet de loi de finances rectificative a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. Je continuerai à m’engager avec la même détermination pour construire et avancer ensemble, au service des Français.

> 50 ans après le procès de Bobigny, j’ai une pensée pour Gisèle Halimi et toutes les femmes qui ont ouvert la voie au droit à l’avortement. Alors que tant de femmes dans le monde sont encore privées de ce droit fondamental, nous continuerons le combat pour le garantir pour toutes.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> L’avenir de l’industrie française passe par la décarbonation. Réduire nos émissions de CO2 nous permettra de moderniser notre industrie, de développer de nouvelles filières industrielles et de garder notre compétitivité et notre avance technologique. Emmanuel Macron a annoncé un budget de 5 milliards €, qui pourra être porté à 10 milliards € si les industriels doublent leurs efforts, consacré à la décarbonation des sites industriels, en commençant par les 50 sites les plus polluants.
L'usine de Solvay, leader mondial du carbonate, est le parfait exemple de notre objectif. Elle a lancé le projet Dombasle Énergie qui vise à remplacer le charbon par des énergies plus propres. Cela garantira sa compétitivité et permettra de réduire de 50% ses émissions de CO2.

> [La finance climat internationale mobilisée par la France a fortement augmenté en  2021, pour atteindre 6,1 milliards d’euros] En termes de financement publics, la France joue pleinement son rôle et honore ses engagements, tant en termes de volume global de finance climat que de fléchage vers l’adaptation, dont le doublement collectif est attendu en 2025. Mais il faut aller plus loin et plus vite en mobilisant davantage les acteurs privés : le ministère de l’Economie et des Finances portera donc ce combat vers l’alignement de l’ensemble des flux financiers, publics comme privés. En effet, c’est à cette échelle et à cette échelle seulement que nous pourrons couvrir l’ensemble du coût de la transition climatique. Concrètement, il s’agit de mobiliser les autres sources de financement international telles que les banques de développement, et surtout mobiliser tous les acteurs financiers du secteur privé, comme nous le faisons en France et en Europe en nous dotant d’un cadre de déclaration et de suivi des flux extrêmement précis et exigeant.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Nous prenons le trafic de stupéfiants d'abord comme un trafic qui mérite les moyens des services de renseignement.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Il faut continuer à demander aux pays de prendre des engagements de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Il faut aussi trouver les moyens d'aider les pays moins développés.

> Le climat nécessite l’action de tous les États : le G7 appuie la création du Klub climat proposé par le Chancelier Scholz. Quant à l'eau, enjeu crucial, la France fait partie des 150 États soutenant la nomination par le secrétaire général de l’ONU d’un envoyé spécial sur l’eau.

> [La finance climat internationale mobilisée par la France a fortement augmenté en  2021, pour atteindre 6,1 milliards d’euros] Le financement de la lutte contre le changement climatique et de l'adaptation à ses effets sont au cœur de la politique de développement solidaire de la France. La France prend sa juste part de l’effort collectif, comme l’ont souligné plusieurs rapports de la société civile, avec un objectif clair et ambitieux : 6 milliards d’euros chaque année jusqu’en 2025. Avec 2,2 milliards d’euros annuels consacrés à l’adaptation, soit plus du tiers du montant, la France se montre également à l’écoute des besoins prioritaires des pays en développement, dont la plupart sont faiblement émetteurs de gaz à effet de serre tout en étant les premiers affectés par les impacts du changement climatique. Nous avons tenu parole, et nous continuerons de le faire.

> [Tensions dans la région des Grands lacs en Afrique] La France demande à tous les groupes armés de cesser les combats et soutient les efforts diplomatiques régionaux pour une désescalade.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> J'ai une grande vigilance et aucune naïveté. La Russie est source de désordre qui menace notre propre sécurité.

> [Budget de l'Armée] Ça  augmentera, bien sûr. Emmanuel Macron a rompu avec cette déflation massive des crédits militaires. Depuis 5 ans, on a réparé.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Arrêt de la baisse du chômage?] Les derniers chiffres pourraient le laisser penser : le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité s'est stabilisé au troisième trimestre 2022. Néanmoins, le marché du travail reste très mobile et les opportunités d'emplois nombreuses. Malgré un environnement très mouvant, nous avons constaté au troisième trimestre une augmentation du nombre d'embauches, en CDI et en CDD (de plus d'un mois hors intérim), en progression de 18% par rapport à la fin 2019. Donc ça me laisse penser qu'il y a des raisons d'être optimiste. Quand je dis ça, je regarde la réalité en face. On est dans un contexte inflationniste, de crise énergétique violente et d'incertitudes géopolitiques fortes. Les mois qui viennent ne seront pas tranquilles. Nous évoluons dans un environnement fait de phénomènes contradictoires. La France reste un pays où le taux de chômage (à 7,4%), est toujours plus élevé que la moyenne européenne. Mais il n'y a jamais eu autant de tensions sur les recrutements avec 60% des entreprises qui disent rencontrer des difficultés pour embaucher et 30% qui nous disent même être limitées dans leurs capacités de production en raison de la pénurie de main-d'œuvre. C'est une raison de plus pour garder le cap.  

> [Système d'assurance-chômage en France trop généreux?] Oui, par certains aspects, mais pas tous. Depuis la réforme de 2019, le niveau de l'allocation est revenu dans la moyenne européenne, avec un taux de remplacement par rapport aux revenus d'activité d'environ 57% du salaire brut. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas souhaité ouvrir la concertation autour du montant des indemnités. Notre système reste cependant généreux sur deux critères. Le premier est la durée d'affiliation nécessaire pour bénéficier de l'assurance-chômage. Le deuxième concerne la durée maximale d'indemnisation. C'est l'héritage du chômage de masse que nous avons connu pendant des décennies. Mais ce système ne fonctionne pas comme il devrait : il devrait plutôt faciliter l'accès à l'indemnisation chômage en période de vaches maigres et le rendre un peu plus difficile en période de vaches grasses. Et là, c'est exactement l'inverse. C'est pourquoi nous allons instaurer une modulation dans les règles d'indemnisation en fonction de la situation de l'économie.  
Il y a deux familles de critères que la concertation nous permettra de déterminer. La première concerne les critères permettant de qualifier la conjoncture du marché de l'emploi. Il nous faut des indicateurs réactifs à la conjoncture pour s'assurer que les règles seront protectrices quand le marché du travail est défavorable et incitatives lorsqu'il est défavorable.
Et puis cette concertation devra décider quels paramètres de l'assurance-chômage doivent être modulés. Devons-nous maintenir six mois d'activité sur les vingt-quatre derniers mois ? Faut-il augmenter le nombre de mois cotisés ? Je n'y suis pas spécialement favorable car beaucoup de jeunes actifs entrent dans l'emploi par un CDD, et que de manière assez spontanée, ce sont souvent des CDD de six mois. Mais est-ce qu'on peut imaginer passer de vingt-quatre à dix-huit mois pour définir la période de référence ? Enfin, la durée d'indemnisation peut être un bon candidat à la modulation. La durée maximale est aujourd'hui de deux ans. Elle pourrait diminuer quand la conjoncture est bonne et à l'inverse, augmenter en cas de crise.  

> [Réforme du RSA] C'est une des réformes les plus progressistes et, si j'ose dire, les plus de gauche du programme présidentiel. Parce que garantir un filet de sécurité à chacun, c'est essentiel, mais ça ne suffit pas : le RSA doit permettre de réinsérer vers l'emploi en incitant et en accompagnant. Or, regardons la réalité en face : les résultats en matière de réinsertion des bénéficiaires du RSA sont mauvais. Sept ans après la première inscription au RSA, 1 allocataire sur 10 seulement est en emploi stable. Cela s'explique par le fait que moins de 1 sur 2 bénéficie d'un accompagnement à visée professionnelle. Je le répète : il n'a jamais été question de conditionner le RSA à des heures de bénévolat en entreprises ou en collectivités locales.  Comme s'y est engagé le président de la République, nous allons commencer par expérimenter cet accompagnement intensif à l'échelle de bassins d'emploi. 43 départements nous ont dit être intéressés. Nous en choisirons une dizaine qui débuteront l'expérimentation dès janvier. 

> Sur un même bassin d'emploi, pas loin d'une douzaine d'acteurs interviennent. Donc, oui, il faut mettre de l'ordre et de la coordination. C'est l'objectif de France Travail qui est avant tout une méthode et non une superstructure qui conduirait à l'embolie. Avec deux principes très forts. Le premier : tout doit être fait autour de l'usager qu'il soit demandeur d'emploi, allocataire de minima sociaux ou entreprise, avec à chaque fois un interlocuteur unique. Le deuxième principe consiste à s'assurer de la qualité du diagnostic et de l'orientation. Aujourd'hui, cette phase de diagnostic est hétérogène et souvent trop rapide. 

> Entre 2019 et 2023, les ressources dont dispose Pôle emploi auront été renforcées de près de 1 milliard d'euros. Et Pôle emploi n'est pas le seul acteur, il y a les missions locales, les associations, des acteurs privés qui dans certains territoires sont redoutablement efficaces. 

> L'emploi des seniors conditionnera la réussite de la réforme des retraites. Si on augmente l'âge légal de départ, mais que personne ne joue le jeu du maintien dans l'emploi des seniors, on perdra en partie sur l'assurance-chômage ce que l'on a gagné sur le régime des retraites. Plusieurs syndicats nous incitent à aller vers un index pour mesurer l'engagement des entreprises pour l'emploi des seniors et la préparation des fins de carrières. Les organisations d'employeurs préconisent des diminutions de cotisations. Ces pistes doivent être explorées. Il faut travailler sur toute une palette d'outils : les transitions progressives entre l'activité et le départ à la retraite, le renforcement de l'accompagnement des demandeurs d'emploi des seniors, la lutte contre les discriminations et les stéréotypes liés à l'âge, et surtout l'accès des seniors à la formation. Aujourd'hui, l'accès des plus de 50 ans à la formation continue est deux fois inférieur à celui des moins de 50 ans. C'est un mauvais calcul. La prévention de l'usure professionnelle tout au long de la vie et l'amélioration des conditions de travail sont aussi des réponses essentielles pour relever le défi de l'emploi des seniors, au cœur de la concertation que je mène. (…)
Je ne suis pas véritablement partisan des mesures coercitives, parce que nous ne sommes pas en économie administrée. Je préfère faire le pari du dialogue social, en replaçant l'emploi des seniors au cœur de l'action des branches et des entreprises.  (…)
L'Etat ne relèvera pas ce défi tout seul. L'Etat peut poser des cadres, faciliter les choses, favoriser les transitions ou accompagner les formations. Mais les entreprises doivent aussi prendre leur part de cet effort ! Et ce que je dis là pour l'emploi des seniors est vrai sur les questions du partage de la valeur ou des politiques salariales.  

> Les idées que nous portons avec Gérald Darmanin n'ont pas pour objectif d'accroître ou de faciliter l'immigration en soi. Mais ce que nous souhaitons porter au débat, c'est une nouvelle approche, pragmatique et équilibrée, pour que le travail soit remis au coeur du processus d'intégration dans notre société. 
Accompagner mieux et former davantage pour permettre un accès rapide à l'emploi des migrants qui s'installent régulièrement sur notre territoire, c'est surtout ça que nous cherchons. Et reconnaître un droit au séjour pour ceux qui sont installés, intégrés en France et travaillent depuis longtemps dans des secteurs en forte pénurie de main-d'œuvre. Et il ne faut pas oublier l'autre aspect du débat : l'emploi de travailleurs clandestins doit être plus sévèrement sanctionné : nous entendons créer une nouvelle amende administrative, qui serait appliquée à l'employeur autant de fois qu'il serait constaté d'étrangers employés irrégulièrement. 

> Je ne pense pas que les quotas d'immigration soient l'outil le plus adapté à la situation de notre pays. Ils ne sont d'aucun effet pour lutter contre l'immigration irrégulière. Les pays qui les utilisent pour réguler les entrées n'ont pas la même situation géographique que la France. 

> Ceux qui se plaisent à décrire un paysage social éruptif, prérévolutionnaire, se trompent. D'abord parce qu'ils sont souvent déconnectés des Français. Moi, j'adore recevoir des leçons «de gauche populaire» par une partie de l'échiquier politique, qui ne connaît de la gauche que ce qu'ils en ont appris dans leurs manuels de sciences politiques dans leur grande école au cœur de Paris. Ensuite parce que les derniers mouvements de mobilisation, qu'ils soient politiques ou syndicaux, n'ont pas eu le succès attendu par leurs organisateurs, c'est même le moins qu'on puisse dire. Les Français savent très bien les difficultés que nous traversons et mesurent les efforts qui sont faits pour les protéger par rapport à nos voisins. Ils savent aussi qu'un certain nombre d'efforts seront nécessaires pour garantir la pérennité de notre protection sociale et financer de nouveaux droits.  

> Le plein-emploi est la mère des batailles. Mais j'ai d'autres combats à mener aussi dans ce ministère. Il y a un plancher de verre que je rêve de percer, c'est celui des accidents du travail. On a chaque année 540 000 à 550 000 accidents du travail par an, et parmi eux, plus de 600 sont mortels. Nous avons atteint une forme de plateau qui n'est pas acceptable et justifie une mobilisation générale.  

> La crise climatique implique de former massivement les salariés aux métiers de la transition écologique et d’aider à reconvertir les salariés dont les métiers sont transformés.

> [Assurance chômage] L’accord trouvé par les députés et les sénateurs est une bonne nouvelle pour notre objectif de plein emploi. Nous poursuivons les concertations avec les partenaires sociaux pour de nouvelles règles d’assurance chômage plus adaptées à la conjoncture.

> Le travail est un levier d’intégration. C’est le sens de notre réforme de l’immigration : mieux faire appliquer nos règles et nos décisions mais aussi mieux intégrer les étrangers présents sur notre territoire.

> [Titre de travail pour les métiers en tension] Est-ce qu'il s'agit de régularisations massives ? Non, il s'agit d'études au cas par cas en fonction de l'ancienneté sur le territoire et de l'occupation d'un emploi dans les métiers en tension.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Hausse du niveau, diminution des inégalités scolaires et amélioration du bien-être général des élèves : trois priorités pour une école plus heureuse, plus efficace pour la réussite de tous.

> Sur la laïcité, nous ne mettons pas la poussière sous le tapis. Nous publions les données mensuelles pour en faire un outil de pilotage, pas pour attiser les tensions.

> Non, l'égalité à l'école n'est pas un vestige du passé.

> L’école représente un espace spécifique par rapport au reste de la société, où on estime à juste titre que la transmission du savoir doit se faire indépendamment de tout prosélytisme religieux.

> C’est aujourd’hui la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Tous les jours, des élèves en sont victimes. Tous les jours, des jeunes, des associations et des professeurs se battent pour y mettre fin.

> Je le redis aux élèves qui sont harcelés à l'école : c'est inadmissible. Nous généralisons cette année le programme pHARe, pour que la peur change de camp.

> En formant les élèves au numérique dès le début du collège, le déploiement de l'attestation PIX en 6ème permet de lutter contre le cyber-harcèlement.

> La mixité scolaire est bonne non seulement pour les enfants venant de milieux défavorisés mais aussi pour les autres.

> Je fais de l'éducation à la sexualité une de mes priorités. Je m'engage pour que l'on puisse en mesurer les progrès : c'est indispensable.

> Dans les pays où l’éducation à la sexualité est bien enseignée, on a de bons résultats dans la lutte contre les stéréotypes.

> Aux Etats-Unis, c’est une guerre culturelle ancienne qui s’est accentuée avec Trump (...) Par contraste, en France, je me félicite que les programmes soient nationaux et neutres politiquement.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Nous réussirons la transition écologique en nous appuyant sur nos talents. Sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, nous allons investir 300M€ pour créer de nouvelles formations dans le domaine de la décarbonation de l’industrie ! Nos établissements d'ESR seront au rendez-vous.

> La France est à la hauteur de ses ambitions écologiques ! Pour accompagner la décarbonation de nos industries, Emmanuel Macron a annoncé un investissement de 200M€ afin d’accélérer la recherche sur l’hydrogène, la capture de carbone, le stockage de chaleur et la biomasse.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Le PLFR [projet de loi de finances rectificative] va permettre de financer les dispositifs ouverts pour accompagner nos agriculteurs dans les nombreuses crises, sanitaires, économiques et climatiques, auxquelles ils font face.
444 M€ seront ouverts pour financer les mesures d’indemnisation économique mises en œuvre pour faire face aux conséquences de la crise ukrainienne, de l’épidémie d’influenza aviaire, des épisodes de gel, grêle et sécheresse ainsi que pour financer le plan de soutien à la filière porcine.
L’État est au rendez-vous des engagements pris pour soutenir nos agricultrices et agriculteurs. Notre action déterminée se poursuit pour une agriculture plus forte et résiliente, et une souveraineté alimentaire retrouvée, amplifiée et pérennisée.

> Les innovations et solutions développées par les entreprises sont nombreuses pour répondre aux mutations que connait notre agriculture et lui permettre d'être plus performante, résiliente et pérenne.
L’État continuera d'accompagner les entreprises pleinement engagées dans le développement d'innovations ainsi que les agriculteurs afin qu'ils s'approprient ces outils. C'est tout l'objectif des dispositifs déployés dans le cadre de France 2030.

> Engagement pris, engagement tenu ! A compter du 1er janvier 2023, plus aucun poussin mâle destiné à la production des œufs coquille ne sera éliminé.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> L'aide publique [à l’industrie] est doublée à 10 milliards d'euros, mais cette aide est conditionnée à cette efficacité climatique. L'idée n'est pas de faire des chèques en blanc mais c'est de "conclure des accords avec l'industrie en disant, 'on a besoin d'une industrie en France, parce qu'on a besoin de produire en France et d'éviter d'importer des produits qui sont fabriqués au bout du monde de manière moins vertueuse pour l'environnement. Ce que nous disons aux entreprises, c'est que le niveau d’aide va dépendre de votre efficacité climatique. Et ça, ce sont ces contrats de transition écologique qu'on passe avec les grands industriels.

> [Décarbonation] On a un chemin qui est compliqué parce que la conjoncture n'est pas bonne, mais on a une détermination politique. (…) La décarbonation, c'est à la fois une obligation, et c'est une attente de plus en plus grande des consommateurs. (…)
Vous savez, même demain, pour trouver des jeunes ingénieurs, ça devient un élément qui est décisif en terme de compétitivité. Il y a le besoin de sens d'une génération qui est beaucoup plus attentive à ces questions climatiques, sur le fait d'avoir des grandes entreprises qui s'engagent pour la planète, pas seulement pour leur chiffre d'affaires.

> L’inflation est moins élevée en France que dans tous les pays qui nous entourent.

> [Coupe du monde de football] Ne pas donner trop d’écho à cette Coupe du monde, d’un point de vue politique, me semble être quelque chose de souhaitable.

> Ce qui est bon pour le climat peut aussi l’être pour le pouvoir d’achat.

> [Ecoterrorisme] Toutes ces actions violentes de dégradations qui sont faites pour choquer desservent la cause.

> [Changement climatique] On n'a pas le choix, il faut changer de braquet.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [La finance climat internationale mobilisée par la France a fortement augmenté en  2021, pour atteindre 6,1 milliards d’euros] Lutter contre le dérèglement climatique exige la mise en œuvre de moyens ambitieux. A ce titre, la France a tenu ses engagements de finance climat en apportant 6 milliards par an. Néanmoins, le rapport de l’OCDE sur l’engagement collectif de 100 milliards de la part des pays développés fait état de progrès insuffisants. Dans un esprit de solidarité et avec l’intention de rehausser l’ambition climatique globale, nous devons continuer à engager tous les acteurs, privés et publics, français et internationaux, à participer à cet effort. En tenant sa promesse d’engagement financier et en concrétisant dans la loi européenne notre ambition climatique lors de notre présidence de l’Union européenne, la France est prête à relever le défi d’une COP27 réussie en appelant tous les pays à relever l’ambition de leurs actions climatiques.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Face à des niveaux d’hospitalisation sans précédent depuis 10 ans, engendrés par l’épidémie de bronchiolite, j’ai activé aujourd’hui le plan ORSAN. Nous renforçons les moyens de chaque région pour soutenir les soignants et assurer la prise en charge des enfants et des familles.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Le gouvernement est prêt à accompagner financièrement des revalorisations salariales pour les professionnels de crèche. (…) 2,5 millions d'euros ont été débloqués pour créer un observatoire de la qualité de vie au travail et promouvoir ces métiers.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Dernier Conseil commun de la Fonction publique avant les élections professionnelles. L’occasion de revenir sur plusieurs décisions importantes.
J’ai partagé mes orientations en termes d’égalité salariale, de diversité et de lutte contre la discrimination à l’embauche, suite au rapport annuel de la fonction publique 2022.
Le décret sur le mécénat de compétences permettra de valoriser les compétences des agents publics et de renforcer le sens de leurs missions, en leur donnant la possibilité de travailler auprès d’associations d’intérêt général.
Avec le projet de décret expérimental permettant à un agent public volontaire de conduire un véhicule de transport scolaire en cumul de son activité, nous apportons une 1ère réponse aux difficultés de recrutement dans ce secteur, & aux inquiétudes exprimées par les élus locaux.
Enfin, le projet de décret relatif à la promotion à titre exceptionnel des sapeurs-pompiers vient saluer le mérite des plus engagés. Il permet aux fonctionnaires ayant fait acte de bravoure pendant leur service d’obtenir une reconnaissance particulière au titre de l'avancement.

 

Amélie Oudéa-Castéra (ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques)
> Charles de Gaulle, 1960: «Si la France brille à l’étranger par ses penseurs, ses savants, ses artistes, elle doit aussi rayonner par ses sportifs. Un pays doit être grand par la qualité de sa jeunesse et on ne saurait concevoir cette jeunesse sans un idéal sportif» Notre cap pour les JO de 2024.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Une transformation majeure face à la crise climatique, c'est la décarbonation de notre industrie. À très court terme. Le Président de la République a mis la barre très haut, l'Etat sera aux côtés de nos entreprises.

> Le Rassemblement national a voté contre :
- Le soutien à nos armées
- La ristourne sur le carburant
- L'aide pour ceux se chauffant au bois
- Les aides pour le chauffage des universités.

Pendant que l'extrême droite tente de bloquer le pays, nous avançons pour les Français.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> «La France, c'est tout à la fois, c'est tous les Français. La France, ce n'est pas la gauche, ce n'est pas la droite.» En ce 9 novembre [Jour de son décès], se souvenir des mots de sagesse du Général de Gaulle: œuvrer pour le dépassement politique, face aux intérêts partisans, c'est très actuel !

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Loi de finance rectificative] Un texte budgétaire adopté à l’Assemblée, c’est possible ! Un travail nourri avec majorité et oppositions, des mesures concrètes pour le quotidien des Français. Je salue la responsabilité du PS, de LR et de LIOT qui n’ont pas souhaité faire échouer ce texte par dogmatisme.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> La lutte contre les violences en ligne commence dans la salle de classe : avec le passeport numérique, nos enfants seront désormais sensibilisés dès la 6e au cyber-harcèlement et aux bons réflexes à adopter contre la haine en ligne.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Le dividende salarié, j’y crois dur comme fer. C’est une question de justice et d’égalité des chances. En période de pénurie de main d’œuvre, nous devons tout faire pour permettre aux entreprises de mieux partager la valeur avec les salariés.

> Il y a ceux qui font des prédications en disant que tout ira mal et puis il y a ceux qui agissent pour que ça aille mieux. Je sais que c’est dur pour beaucoup de familles. Notre souci permanent est de protéger le pouvoir d’achat des Français et donc de soutenir la consommation.

> Face au dérèglement climatique, nous avons tous un rôle à jouer. Les entreprises les premières. 26.000 PME et ETI seront accompagnées dans leur transition écologique et dans le déploiement de technologies bas carbone. Une enveloppe d’1 milliard d’euros leur sera consacrée.

> Préserver notre souveraineté industrielle et la compétitivité de nos PME c’est réussir le défi de la décarbonation. Le président l’a rappelé.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Non au harcèlement en ligne. Nous sommes mobilisés et nous sommes nombreux, au gouvernement comme dans la société, pour mettre fin au cyber-harcèlement.

 

Sonia Backès (secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> C'est très souvent le complotisme qui est à l’origine du phénomène sectaire. Parce que derrière ces dérives de plus en plus nombreuses il y a de véritables drames humains, j'entends adapter la réponse de l’État.

 

Chrysoula Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> [La finance climat internationale mobilisée par la France a fortement augmenté en  2021, pour atteindre 6,1 milliards d’euros] Derrière ces chiffres, la France appuie des projets concrets et co-construits avec les pays bénéficiaires : « partenariat pour une transition énergétique juste » avec l’Afrique du Sud pour accélérer la sortie du charbon, développement d’une agriculture résiliente au changement climatique au Sahel à travers la Grande Muraille Verte, ou encore préservation des puits de carbone naturels des forêts du bassin du Congo. 

 

Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Aujourd’hui encore, près d’un jeune sur dix est victime de harcèlement. C’est trop. Face à ces comportements et à ces injustices, nous devons tous agir et être responsables.

> Trop souvent bafouée, il est de notre devoir de défendre la laïcité.

> Renforcer l’esprit de résilience, la cohésion et la force morale de notre société. Grâce au Service national universel, au Service civique et aux Réserves L’engagement au service du bien commun, comme jalon du parcours de chaque femme et homme de ce pays, de chaque citoyen.

> La jeunesse est le visage de la France d’aujourd’hui et de demain. Miser sur la jeunesse c’est lui faire confiance et donner les meilleures chances à notre pays.

> Le SNU est avant tout un moment de cohésion et d’engagement pour les jeunes, au service de notre avenir commun. Grâce à leur volonté et à leur désir d’engagement, nous serons plus forts pour faire face aux défis de demain.

> Un jeune sur dix dit avoir envie de créer son entreprise. Soutenir ces jeunes et leur donner les moyens est ma priorité. Nous réfléchissons aux moyens de renforcer le cadre en faveur de la création d'entreprises par les jeunes.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> J’ai la détermination de porter une politique de l’eau ambitieuse et opérationnelle. Ce défi est immense, nous devrons être au rendez-vous.

> Ravie d'être intervenue à la rencontre des Comités de bassin pour rappeler les objectifs du Gouvernement sur la gestion de l'eau. L'occasion d'annoncer le futur lancement d'un plan d'action pour améliorer la gestion de l'eau, avec plusieurs chantiers:
- Enjeux de sobriété d'usages de l'eau
- Disponibilité de la ressource
- Conditions de partage
- Accès à l'eau potable
- Réutilisation des eaux usées.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Avec Perrine Goulet, présidente de la Délégation aux droits des enfants créée en septembre dernier, je réaffirme ma volonté de faire de ce sujet une priorité à l'Assemblée nationale. Le 16 novembre prochain aux cotés de l’UNICEF, les jeunes viendront faire entendre leur voix.

> Je crois que lorsqu'on siège nous devons faire attention car nous représentons ceux qui nous ont confiés un mandat. Je ne veux pas de police de la tenue mais le respect de l'institution et de nos concitoyens.

> Budget rectificatif, pouvoir d’achat, assurance chômage…l’Assemblée est au travail, les textes sont votés, les accords sont trouvés ! Nous avons l’impérieuse nécessité de bâtir des compromis, avec des apports de chaque groupe. C’est ce que les Français ont voulu.

> Oui, la France doit accueillir les migrants qui sont à bord de l'Ocean Viking. Vous savez, il y a le droit, mais il y a aussi ce que l'on doit faire en tant qu'être humain à l'égard d'autres êtres humains.

> Il va y avoir un vote. Mais en tant que petite fille d'immigrés juifs qui ont fuit le nazisme, oui je m'oppose au fait que le Rassemblement national puisse obtenir la présidence du groupe de travail sur l’antisémitisme à l'Assemblée!

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

> En cette journée de lutte contre le harcèlement scolaire, nous réaffirmons notre détermination à mettre fin à ce fléau

> Inscription de l'IVG dans notre Constitution : notre proposition de loi est adoptée en commission. Un pas historique ce matin à l'Assemblée nationale !

> Nous doublons le fonds de soutien militaire pour nos amis ukrainiens.

 

Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Je soutiens pleinement la réforme des règles économiques européennes présentée aujourd'hui par la Commission. Moins de dette. Plus d'investissements. Plus de réformes. C'est sur ces bases que Renew Europe veut construire une Europe plus souveraine et plus autonome.

 

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Proposition de loi visant à inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution] Le contexte national et surtout international fait planer une menace de plus en plus inquiétante sur le droit à l'avortement et exige cette protection supplémentaire.

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Antisémitisme] La répartition des groupes d'études de l'assemblée n'a pas été actée. Nous nous opposons à l'attribution du groupe sur l'antisémitisme au RN, comme l'a dit Sylvain Maillard en réunion intergroupes. Ce groupe a toujours fait partie de la majorité et doit le rester.

> La Commission des Lois de l’assemblée nationale vient d’adopter la proposition de loi constitutionnelle sur l’IVG. Prochaine étape: examen en séance. Notre majorité s’engage pour le droit des femmes.

> [Etats-Unis] Trump est toujours très populaire dans le parti républicain. De là à offrir une alternative en 24? Sa campagne de 16 proposait une vision radicale sur l’immigration, le commerce international, les alliances. Il semble désormais mû uniquement par un sentiment de vendetta personnel.

> [Etats-Unis] La dérive radicale et complotiste du Parti républicain, et la médiocrité de certains candidats, l’empêchent visiblement de bénéficier dans les urnes de l’inflation et de la montée de l’insécurité. Mauvaise nouvelle pour Trump.

> Le soutien à l’apprentissage est au cœur de notre stratégie pour lutter contre le chômage des jeunes.

 

● MoDem
Jean-Paul Matteï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Avec un quinquennat qui suit une présidentielle, il faut trouver une nouvelle organisation de la vie politique française.

> Avec la proportionnelle il me semble que la Nupes n’existerait pas et on aurait des courants et on trouverait plus facilement des compromis.

> [Interdiction de la corrida] Personnellement, je suis opposé à ce texte. Par prudence. Parce que je crois qu’il y a un bon compromis qui mêle tradition et respect des animaux.

> [Interdiction de la corrida] Notre groupe votera majoritairement contre. Il me semble qu’il y a des sujets plus importants en France.

> Est ce nécessaire d’avoir des règles pour être bien latéralisé? Ça me semble être le sens de l’engagement politique que d’être honnête!

> Mon groupe et moi, on veut co-construire, y compris sur la fiscalité.

> Il fait qu’on ait une réflexion sur la politique salariale, c’est une évidence.

> Je considère que les lois de finances sont des lois politiques, et donnent des marqueurs politiques (…). Les niches sont des choix politiques.

> [«Super-dividendes»] Je n’ai pas l’intention de mettre en difficulté le gouvernement. J’ai bien l’intention de légiférer. On a eu des réformes dynamiques, sur le prélèvement à la source, le retour des capitaux. (…)
C’était un amendement qui tenait compte des circonstances, à vocation pédagogique et qui envoyait un signe de solidarité. (…)
Je ne vais pas lâcher définitivement ce principe.Je ne pense pas que les investisseurs, soient crispés sur le fait d’être un peu plus fiscalisés. On peut avoir une réflexion sur la fiscalité du capital et du travail.

> Il faut qu’on trouve de nouvelles façons de travailler. Les 49-3 ont été indispensables, du fait des oppositions. Sur la  première partie, les débats ont été riches, même si on n’est pas allés au bout.

 

● Parti radical

> [Etats-Unis] La vague trumpiste n'a pas eu lieu. Le Parti radical se réjouit que les démocrates aient résisté aux complotistes et autres fanatiques. Il n'y a pas de fatalité populiste, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou en France.

 

Véronique Guillotin (sénatrice)
> [Déserts médicaux] La transformation du système pour remettre des médecins sur le territoire est longue. On ne peut pas faire que du court terme, il faudra aussi des réformes de fond.

> Plus de 84% du territoire est en zone sous-denses mais il n'y a aujourd'hui plus vraiment de zones sur-denses car 30% des médecins dans ces zones vont partir en retraite.

> Infirmiers de pratiques avancées (IPA), assistants médicaux, extension d’autorisation de vaccination, signature des certificats de décès par les infirmiers : il faut aller plus vite et accélérer cette dynamique sur les territoires.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Opinion: « Les COP successives nous obligent à voir l’insuffisance de notre action »]
La COP27 s’est ouverte le 6 novembre. Encore une, direz-vous et vous n’aurez pas tort. Ces grandes conférences internationales qui se succèdent, COP, G7, G20, sommets innombrables aux formats variés consacrés à autant de grandes causes finiraient par donner le tournis. Lutte contre le réchauffement climatique, protection des océans, de la biodiversité, soutien à l’Ukraine, au Liban, aux réfugiés syriens, les dirigeants de la planète se réunissent partout, tout le temps et c’est peu dire que l’efficacité de ces grands-messes interroge.
De déclarations solennelles en promesses de dons, d’engagements de papier en discours formatés, ces événements auxquels mes vies successives de diplomate puis de femme politique m’ont fait participer, je dois bien reconnaître que je ne m’y habitue pas vraiment. De combien de textes poussifs ont-ils accouché, quels compromis boiteux ont dû être faits pour concilier des intérêts et des visions antagonistes et surtout, qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, de la parole flamboyante aux résultats concrets !

Cent fois nous nous sommes engagés à un nouveau partenariat avec l’Afrique au bénéfice des jeunes générations. Cent fois nous avons redit que seul un règlement politique permettrait le retour des réfugiés en Syrie. Cent fois nous avons répété que notre planète brûle et que nous regardons ailleurs. Pour quels résultats ? Jusqu’à quel point avons-nous tenu les promesses que nous avions faites, combien de fois nous sommes-nous montrés incapables de remplir nos engagements et de traduire nos mots en actes ? Comment pouvons-nous être surpris que la parole publique ait tant perdu de poids quand nous en faisons collectivement un si mauvais usage ?
Lorsqu’on pense mobilisation internationale contre le dérèglement climatique, la COP21 sert de référence et fait d’autant plus notre fierté qu’elle s’est tenue à Paris. Pourtant les engagements qui y furent pris ne suffisaient pas à atteindre les objectifs qui y avaient été fixés. Pire encore, ces engagements ne sont pas tenus.
Au moment où s’ouvre la conférence de Charm El-Cheikh, le trafic aérien est reparti comme jamais, le plus gros paquebot jamais construit s’apprête à voguer sur les mers, partout le monde s’affole pour trouver du gaz et s’assurer qu’il ne coûtera pas trop cher, des centrales au charbon ont rouvert, des pays du Sud rêvent d’exploiter les ressources pétrolières dont ils disposent, les voitures électriques restent encore hors de portée de beaucoup et leur vente progresse peu, l’été fut caniculaire en Europe et le Pakistan l’a passé sous des inondations records. Greta Thunberg snobera la COP27 comme elle a snobé les précédentes. Et si c’était elle qui avait raison ?
Pourtant… Depuis que la planète a la fièvre, les COP successives servent de thermomètre et nous obligent à voir l’étendue de l’urgence climatique comme l’insuffisance de notre action collective. Chaque chef d’État, chaque dirigeant qui se rend à Charm El-Cheikh vient à la fois rendre des comptes et en demander. Cette année en particulier, les pays du Sud nous diront qu’ils n’en peuvent plus de subir les conséquences de notre inconséquence, que nous devons les aider bien davantage que les années passées.
Bien sûr, chaque dirigeant a appris sa partition, et on peut s’attendre à des tentatives répétées de greenwashing des uns et de reproches des autres. Mais au moment où la réalité du dérèglement climatique ne peut plus être niée par personne, cette confrontation à l’opinion publique et à celle de ses pairs est pour chaque chef de gouvernement un examen de passage qu’il ne pourra pas éternellement réussir en trichant.
Au-delà, la COP27 sera, comme les précédentes, l’occasion de faire progresser la compréhension des enjeux auprès des populations de tous les pays participants. La couverture médiatique de ce rituel reste forte et incite la presse à revenir sur l’urgence climatique et à la décrire sans détour. Le ferait-elle avec autant de systématique si ce rendez-vous n’était plus organisé ? Rien ne permet d’en être certain.
Enfin, chaque COP est bien plus qu’une rencontre entre représentants officiels de tous les pays du système des Nations unies, rencontre aux débats souvent difficiles et aux résultats souvent décevants. Elle réunit aussi des experts venus du monde entier dont les échanges sont un enrichissement considérable pour la connaissance des formes et des effets du changement climatique comme sur les solutions et les bonnes pratiques en matière d’atténuation et d’adaptation. Ces échanges à eux seuls sont irremplaçables et aucun expert, quelle que soit sa déception sur le manque d’audace des décisions officielles, ne voudrait supprimer la COP.
Il reste à retrouver l’élan de la COP21, à sortir de l’effet de bulle de ces événements internationaux qui durent quelques jours jusqu’à ce que le monde reprenne exactement comme avant, à surmonter le goût de la communication et la magie du verbe qui fait croire aux dirigeants les mieux intentionnés qu’ils ont agi dès lors qu’ils ont parlé. Et à chacun d’entre nous de comprendre que la lutte contre le dérèglement climatique est une lutte pour notre survie, l’affaire de tous et qu’il ne suffit pas de penser à ce que les autres devraient faire mais à choisir, résolument, d’agir pour notre planète, avec l’optimisme de la volonté.

> Il est temps de nous réveiller et de mener avec tous les moyens et les principes d’un État démocratique le combat de l’influence face aux acteurs de cette Guerre qu’on ne voit pas venir et dont je parle dans mon ouvrage. C’est le rôle des Armées, de la diplomatie et de chacun.

> « Nos intérêts vitaux ont une dimension européenne. Nos forces nucléaires contribuent, par leur existence propre, à la sécurité de la France et de l’Europe. » Emmanuel Macron confirme avec force, gravité et raison que la doctrine nucléaire qui est la sienne n’a pas varié.

> Une approche partenariale et intégrée entre développement, sécurité et aide à la bonne gouvernance est la seule qui soit susceptible de donner des résultats et de mettre à jour notre relation avec les pays africains qui le souhaitent, au plan bilatéral comme européen.

> Bernie Sanders pose une bonne question. Qui paye des militants anti-ukrainiens et s’ingère dans la démocratie américaine ? Evgueni Prigojine l’a reconnu lui-même : la Russie le fait et veut continuer à le faire.

> Il est heureux que cet homme n’ait plus de responsabilités. La guerre en Ukraine n’est dans l’intérêt de personne et il est temps que Vladimir Poutine le comprenne. Une défaite ukrainienne serait catastrophique pour nous mais le général de Villiers ne veut pas le reconnaître.

 

Pascal Canfin
> [Nouvelles règles budgétaires proposées par la Commission européenne] À l’évidence, les règles en vigueur n’étaient pas crédibles, a fortiori avec la dette Covid. Prenez par exemple la règle, pas la plus connue mais néanmoins déterminante, qui impose de réduire la dette des États de 1/20 chaque année. Pour la France, cela signifie une réduction de 3 points de PIB par an pendant vingt ans ; c’est extrêmement difficile. Cela impliquerait un excédent budgétaire massif, donc probablement une récession.
Il fallait aussi sortir de la logique où le seul point de référence, pour la dette, est le fameux seuil de 60 % du PIB. De nombreux pays en sont tellement loin que cette règle n’a plus aucun crédit. Il fallait un nouveau point de référence. La Commission propose pour les pays endettés à plus de 90 % de définir une trajectoire crédible pour revenir sous ce seuil dans un premier temps. Le seuil des 60 % devient un horizon plus lointain. La véritable référence est désormais le passage sous les 90 %, ce qui est plus réaliste à dix ou quinze ans. Rendre crédible les règles peut être vu positivement par les pays frugaux, au risque, sinon, de ne déboucher sur rien. L’alternative à la réforme, c’est la prolongation de la clause dérogatoire pour un an de plus après 2023. Autrement dit, l’absence de règles.

Les nouvelles règles sont plus différenciées, donc davantage applicables. La France est favorable à cette réforme et elle est claire sur ce point: si nous avons une monnaie commune, nous avons besoin de règles communes.

> Tout l’enjeu était de trouver un point d’équilibre entre les partisans d’une règle non différenciée et ceux qui voulaient sortir les investissements des règles. Ce que propose la Commission, c’est que la trajectoire varie en fonction des investissements dans des priorités européennes communes, comme la transition écologique, le numérique ou la défense européenne. Notre bataille, depuis le début, c’était d’avoir un traitement différencié de ces investissements d’intérêt commun.
La nouvelle règle est beaucoup plus souple. Aujourd’hui, il faudrait diminuer notre dette publique de 60 points de PIB sur vingt ans. Avec la proposition, cela devient 30 points sur quatorze ans, et même sur dix-sept ans. Mais, bien sûr, cette réforme seule ne suffit pas à garantir les investissements dont nous avons besoin. C’est pour cela que nous poussons également pour la création d’un Fonds souverain européen avec Thierry Breton et Paolo Gentiloni.

> Nous aurions pu soutenir à tout prix que les investissements soient retirés du calcul du déficit, mais cela aurait été trop loin pour certains pays. Les discussions ont été très bien menées par le commissaire Paolo Gentiloni, qui a atteint un point d’équilibre. Nous pouvons encore discuter des bornes, des paramètres, mais nous avons l’architecture générale de cette réforme que nous portons depuis plusieurs années. J’espère que l’Allemagne, qui fait beaucoup d’investissements extrabudgétaires - qui d’ailleurs posent des problèmes constitutionnels -, comprendra qu’il est dans son intérêt d’aller vite sur cette réforme.
On le voit bien sur l’énergie, tant qu’il n’y a pas d’accord franco-allemand, on n’avance pas. Il faudra aussi surveiller la réaction de pays comme les Pays-Bas, qui avaient défendu, au printemps dernier, une position commune proche de celle de la Commission, avec l’Espagne, ce qui est inhabituel. Je souhaite que l’on puisse parvenir à un accord franco-allemand d’ici la fin de l’année pour passer à une proposition législative début 2023.

 

Laurence Farreng
> L’industrie des jeux vidéo en Europe a un énorme potentiel de croissance, c’est le seul du secteur culturel qui avait progressé pendant la pandémie en 2020, à l’inverse des autres industries culturelles. Or, le secteur des jeux vidéo est aujourd’hui totalement sous les radars des politiques publiques. On y a pourtant de grosses entreprises comme Ubisoft, mais aussi 5 000 studios qui développent des talents très importants. Malheureusement, la culture est toujours le parent pauvre de l’Union européenne. Il y a un seul programme pour soutenir ce secteur avec Europe Créative qui est sous-dimensionné pour des industries culturelles ayant des spécificités sur leurs temps de développement et à la croisée des chemins entre les arts, l’audiovisuel et la technologie… (…)
Sur le plan européen, le cinéma et les industries audiovisuelles sont devant, mais c’est le secteur en plus forte progression des industries culturelles. Et en France, c’est la première industrie culturelle. Or, c’est un élément d’influence : grâce aux jeux vidéo produits en Europe, on véhicule notre histoire, des valeurs liées au respect et à la démocratie, à l’inclusion, etc. (…)
Ce secteur suscite les appétits internationaux avec de très grosses multinationales chinoises, japonaises ou américaines, comme Sony ou Microsoft. On a besoin de protéger nos entreprises européennes, qui sont des actifs culturels, pour éviter que nos grands succès soient rachetés et que nos talents aussi fuient le territoire. C’est un enjeu de souveraineté pour l’Europe.

 

 

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