Voici une sélection, ce 10 octobre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Penseur de l'écologie, de la modernité ou de la
religion, Bruno Latour était un esprit humaniste et pluriel, reconnu dans le
monde entier avant de l’être en France. Sa réflexion, ses écrits, continueront
de nous inspirer de nouveaux rapports au monde. Reconnaissance de la Nation.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Par notre histoire commune et nos défis futurs,
la France et l’Algérie sont liées. Renforcer et renouveler notre partenariat,
c'est le sens de ma visite et de mes échanges avec le Premier ministre.
> [Déclaration à l’issue du sommet d’Alger] Il s'agissait
de mon premier déplacement officiel à l'étranger depuis ma nomination comme
Première ministre, qu'il se déroule à Alger quelques semaines après la
rencontre de nos deux présidents est un signe fort. C’est la conscience de
notre histoire et des liens qui unissent nos deux peuples. C'est la preuve de
notre détermination à construire une relation renouvelée entre nos deux pays.
C'est une étape pour bâtir des coopérations plus denses encore entre la France
et l'Algérie.
C'est donc un honneur particulier d'être reçu ici pour conduire ce cinquième
Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien. Monsieur le Premier
ministre, au nom du Gouvernement français, je souhaite vous remercier de
l'accueil chaleureux et amical que vous avez réservé, que vous nous avez
réservé avec les membres de votre gouvernement qui étaient présents. Cette
atmosphère de confiance et de fraternité est à l'image de notre engagement dans
la mise en œuvre d'une relation renouvelée entre nos deux pays dans le sillage
de la rencontre historique entre le président Macron et son homologue, le
président Tebboune, en août dernier.
Ce cinquième CIHN est une opportunité inédite pour commencer
à traduire en actes la vision de nos chefs d'Etat. Il illustre, par sa
composition et la diversité des sujets traités, la richesse et la densité de
notre coopération, à l'image de la déclaration d'Alger pour un partenariat
renouvelé signé le 27 août. Le déplacement effectué ici en Algérie par 15
membres de mon Gouvernement témoigne de notre volonté conjointe de mettre
concrètement en œuvre cet engagement durable qui profitera en premier lieu aux
citoyens algériens et français.
C'est le sens des accords qui viennent d'être signés à l'issue de notre session
de travail. Notre volonté de donner corps à ce partenariat renouvelé s'est
déclinée autour de trois piliers.
Le premier, c'est l'économie, avec comme objectif de concrétiser les échanges
tenus avec les entrepreneurs lors de la visite du président de la République.
Ils aspirent, en Algérie comme en France, à développer le commerce,
l'innovation et à créer des emplois, source de richesse pour nos deux pays. Les
discussions sur ces sujets ont été intenses et productives et je suis ravi
d'annoncer la signature d'un protocole d'accord sur les micro-entreprises et
l'entreprenariat entre notre ministre des Petites et Moyennes entreprises et
votre ministre de L'économie, de la Connaissance, des Start-up et des
micro-entreprises.
Je suis convaincue que se dessine un véritable partenariat au profit de nos
deux peuples et que ce protocole d'accord constituera le socle de grandes
réussites à venir. Cette réussite sera aussi celle de la coopération
industrielle et technologique franco-algérienne grâce à la déclaration
d'intention signée à l'instant par les deux ministres de l'Economie. Cet accord
nous permettra de mettre des technologies de pointe au profit de nos deux pays.
Le deuxième pilier est celui de la mobilité, dont vous savez qu'il a beaucoup
été question ces derniers mois. Dans la lignée de la déclaration d'Alger, nos
échanges ont visé à mieux encadrer et organiser la circulation des personnes
entre nos deux pays. Nous avons évoqué les moyens d'encourager les mobilités
étudiantes, scientifiques, artistiques. Je pense aux programmes de résidence
d’artistes et bien sûr, économiques et je me réjouis de la signature d'une
déclaration d’intention sur le tourisme qui va nous permettre d'initier une
véritable coopération en la matière.
Le troisième pilier de notre coopération renouvelée me tient particulièrement à
cœur, c'est la jeunesse. Regarder vers l'avenir, c’est penser aux jeunes des
deux rives de la Méditerranée. Nos deux présidents se sont engagés à travailler
sur des projets concrets à leur service, notamment autour des coopérations
culturelles et éducatives.
Enfin, nous voulons ancrer ces initiatives dans la durée. Nous maintiendrons un
dialogue permanent au cours des prochains mois pour poursuivre nos discussions
et prolonger nos projets. Nous nous sommes entendus sur un calendrier resserré
de contacts entre les ministres et entre leurs représentants. Notre dialogue se
poursuivra également sur les défis globaux que nous affrontons, qu'il s'agisse
de l'énergie, du numérique, de la sécurité alimentaire, ou encore du changement
climatique.
Alors que l'agression russe en Ukraine a des conséquences pour le monde entier,
je crois aussi que notre coopération renouvelée doit être l'occasion d'un
engagement en faveur de la sécurité internationale et de la stabilité.
Monsieur le Premier ministre, je vous remercie sincèrement pour les échanges
riches et constructifs que nous avons pu avoir aujourd'hui. Ils sont à l'image
de ceux que nos deux Présidents avaient eu en août dernier. Cette visite à
Alger ancre une nouvelle dynamique et un cycle durable qui profitera à nos deux
peuples et leur jeunesse. C'est bien le sens des échanges et de ce CIHN.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Lettre aux policiers de la direction centrale de la police
judiciaire]
Vous connaissez mon attachement à notre police nationale. Depuis ma prise de
fonction, j’exprime chaque jour pour notre institution, pour les femmes et les
hommes qui la font vivre, respect et soutien. Vous avez vu les moyens
considérables, historiques, que nous avons obtenus grâce aux arbitrages rendus
par le Président de la République. (…)
Ce soutien et ce respect, ils s’adressent bien sûr aux agents de la Police
Judiciaire. Votre professionnalisme, votre excellence et votre engagement sans
faille au service de votre métier sont unanimement reconnus. Ils contribuent au
profond attachement de nos compatriotes pour la police nationale. Soyez en
remerciés. Ces dernières semaines, j’ai entendu les interrogations, les
craintes, les doutes qui s’expriment sur l’application de la réforme de la
police nationale à la police judiciaire, et par cette lettre je tiens à les
dissiper. (…)
Rappelons d’abord que la réforme de la police nationale, que son directeur
général conduit sous mon autorité et avec ma confiance, part d’un constat
largement partagé. Notre police est depuis longtemps mal organisée. Dans chaque
département, il existe plusieurs chefs de la police – jusqu’à quatre, un pour
chaque service : la sécurité publique, la police aux frontières, le
renseignement territorial et enfin la PJ. Cela conduit à ce que ces différents
services travaillent trop souvent en silos, générant une perte d’efficacité.
Les taux d’élucidation sont d’ailleurs en forte diminution. Ces taux en baisse
ne sont pas de la responsabilité de nos policiers, qui font un travail
remarquable partout sur le territoire, quels que soient leurs services, mais
bien à la mauvaise organisation de la police nationale.
D’autant plus qu’à côté de cela, la criminalité évolue : elle devient plus
internationale et s’appuie sur des moyens technologiques toujours plus
complexes à appréhender, reprend le ministre. Nous devons adapter notre
organisation en conséquence. (…)
L’objectif de la réforme de la police nationale est de décloisonner l’ensemble
des services de police au niveau national et au sein de chaque département,
afin de les faire mieux travailler ensemble, sous l’autorité d’un unique
directeur départemental de la police nationale (…) Cette meilleure organisation
pour une meilleure efficacité, nous le devons aux Français : la police n’a pas
été inventée pour le ministre, pour les directeurs ou pour les policiers
eux-mêmes. Elle a été inventée pour protéger nos compatriotes, et nous devons
sans cesse améliorer le service public de la sécurité que nous leur rendons (…)
Mais comme toute réforme – la dernière à propos de la police technique et
scientifique il y a 5 ans n’y a pas fait exception –, j’ai conscience qu’elle
bouscule des habitudes. Cela implique donc d’expliquer clairement ce que nous
allons faire. Loin de disparaître, la filière police judiciaire sera renforcée
et forte de près de 23 000 personnels, contre 5 600 agents aujourd’hui au sein
de la DCPJ. (…)
Aucun policier de PJ ne fera autre chose que ce qu’il fait aujourd’hui, sur son
lieu d’affectation actuel. Nous n’allons pas demander aux enquêteurs de PJ de
mener les enquêtes actuellement dévolues à la sécurité publique. Ils pourront
au contraire se concentrer sur ce qu’ils savent le mieux faire en bénéficiant
du soutien logistique et de gestion de la nouvelle direction départementale
(surveillances de gardes à vue, gestion administrative, etc.). (…)
La cartographie de l’actuelle Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ)
ne sera pas modifiée, si ce n’est pour la renforcer, en créant, par exemple, de
nouvelles antennes d’offices centraux. Pour le dire clairement : aucune antenne
PJ, aucun office ni aucun service ne sera supprimé. L’échelon zonal sera
toujours compétent pour la criminalité organisée ou les affaires liées à la probité
des élus. (…)
Les magistrats ont également exprimé des inquiétudes. Concernant le libre choix
du service enquêteur par le magistrat, les enquêtes continueront de s’effectuer
sous la direction du procureur de la République, et pendant la phase
d’instruction, du juge d’instruction. La réforme ne remettra nullement en
question cette règle fondamentale consacrée par l’article 12 du code de
procédure pénale. Une mission d’audit des réformes et expérimentations est en
cours. Elle est menée par les inspections du ministère de l’Intérieur – l’IGA
et l’IGPN –, mais aussi l’Inspection générale de la Justice (IGJ), que nous
avons cosaisie avec le garde des Sceaux sur la question de la relation avec
l’autorité judiciaire. Elles rendront leurs conclusions mi-décembre. (…)
Avec le Directeur général de la police nationale, nous discuterons ensuite avec
vos organisations syndicales nouvellement élues pour amender les textes en
fonction de leurs remarques. L’objectif est de finaliser la réforme au deuxième
semestre 2023, pas avant. D’ici-là, ma porte est ouverte, à l’écoute de toutes
les propositions.
> On peut vouloir réformer le pays, on peut vouloir aimer le travail et le courage, l'entreprise, et pour autant s'apercevoir qu'il y a des inégalités qui sont socialement inacceptables et qu'il y a des conditions ouvrières, pour parler comme les marxistes, qui sont inacceptables et que je pense c’est la clé du ressentiment d'une partie de la population qui se manifeste dans le vote extrême ou dans l'abstention, qui pousse parfois aux révoltes ou aux révolutions, encore plus que la sécurité et l'immigration. C'est la mauvaise répartition des richesses. (....) Philippe Séguin s'il avait été premier ministre ou président de la République, je pense qu'il aurait marqué profondément notre peuple et notre pays, car il développait beaucoup cette doctrine sociale. Et je crois qu'aujourd'hui, c'est possible. Le président de la République actuelle s'en inspire sur l'intéressement, sur le forfait social. C'est quand même très timide. Si je peux me permettre cette critique, je crois qu'il y a quelque chose à faire. Personne ne peut comprendre des écarts de salaires extrêmement importants qui existent. Les superprofits? Je ne suis pas pour cette taxation qui est absurde. Mais il y a une question de répartition des richesses dans notre pays. Insupportable! Je porte une loi immigration très bientôt je ferai un point d'honneur, indépendamment d'être dur avec l'immigration délinquante, à rétablir les droits pour les travailleurs immigrés qui sont exploités par certains patrons.
> J'ai eu des convictions politiques qui, évidemment, à l'épreuve des réalités, des faits, m’ont poussé à changer un certain nombre de positions. Je suis très inquiet de la radicalité qui touche l'islam sunnite. Et pourtant, je suis un de ceux qui, dans mon ex-famille politique, était le plus à l'écoute d'un certain nombre de sujets où j'ai toujours essayé de dire qu'il ne fallait pas être excessif. Mais je suis obligé de constater à Tourcoing, mais comme ailleurs – et d'ailleurs les musulmans en sont les premières victimes –, c'est que la radicalité l'emporte en ce moment sur l'islam sunnite et que ça pose un problème pas simplement à la France mais à l'ensemble du monde.
> Je pense que ce qu'a voulu faire le président de la République dans la loi séparatisme est le bon critère, notamment le fait que le financement étranger doit être déclaré et non pas caché, le fait que les valeurs de la République définissent l'égalité entre les femmes et les hommes. La reconnaissance de toutes les orientations sexuelles, par exemple, me paraît un critère qu'on n'avait pas défini auparavant et qu'il est important de définir. Et le fait que le religieux doit s'arrêter à la sphère religieuse et pas rentrer dans la sphère politique. Ce qui n'empêche pas que les religions aient évidemment des opinions exprimées sur la politique. La bioéthique en est un exemple, évidemment, mais elles doivent se limiter à ce débat de société.
> Moi, je suis un homme. Je n'ai jamais eu à connaître ce
qu'ont connu sans doute les femmes qui m'ont souvent dit «Tu n'es pas une
femme, tu ne sais pas ce que c'est». Est ce que j'ai changé de comportement?
Oui, sans aucun doute. Est ce que c'est l'âge? Est ce que c'est le fait d'avoir
des enfants? Est ce que c'est ce qui m'est arrivé aussi? On vous dit «tu as eu
un non-lieu». Il y a eu quatre réponses dans le même sens de la justice en
quatre ans. Mais ça vous fait poser des questions, évidemment, sur votre
comportement et sur votre rapport à l'autre. Pas simplement qu’aux femmes
d'ailleurs, à la façon dont vous parlez, à la façon dont vous vous comportez.
Je reste persuadé que c'est quand même à la justice de pouvoir trancher ces
litiges. La justice est toujours longue. Dans ma propre histoire, quatre ans,
c'est aussi long pour prouver l'innocence de quelqu'un. Et en même temps,
quatre ans, si la personne est responsable, c'est très long pour la victime
pour obtenir une réparation ou une sanction. Mais je ne pense pas que ce soit à
des gens en dehors de la justice, en dehors des procédures du contradictoire,
en dehors de la présomption d'innocence et de la libération de la parole. Là
encore, c'est un équilibre extrêmement difficile à peser. Je pense que la
société n'a pas encore réussi à la peser. Je ne pense pas que ce soit à autre
chose qu’à la justice de trancher. On a mis à peu près quatre à cinq siècles
pour obtenir une justice qui vaut ce qu'elle vaut, mais qui est quand même
l'une des plus avancées du monde. Je ne pense pas qu'il faille revenir en
arrière.
Il y a des gens qui ont appelé à ma démission. Je me rappelle extrêmement bien
que cela venait de partout et qui ne disent rien quatre ans après, quand les
décisions m'ont été favorables, ce qui est une présomption d'innocence dans ce
pays, je l'espère. On a vu qu'une main courante qui n'est pas le dépôt de
plainte pouvait poser la question la démission. Et on voit bien que dans
d'autres affaires, c’est une simple accusation lancée à la télévision comme ça
rapidement. Donc il faut faire attention que la société dans laquelle nous
vivons ne soit pas une société où quand on lance une accusation, quelle qu'elle
soit, contre quelqu'un mette fin à sa vie politique, économique,
journalistique. Tout le monde peut être concerné. Et évidemment, si ces
accusations venaient à vous empêcher d'exercer votre mandat et votre magistère,
ça pose une question évidente. Personnellement, je constate que les hommes et
les femmes politiques, quels que soient les gouvernements ou les majorités
auxquels ils appartiennent sont souvent particulièrement attaqués. C'est
d’ailleurs pour ça qu'on a inventé la Cour de justice de la République, pour
qu’il y ait quand même un filtre. On voit bien que ce filtre n'existe plus, que
la procédure n'est pas bonne. Et n'importe qui, un Etat étranger, une officine,
votre ennemi politique peut lancer contre vous des rumeurs extrêmement graves
pour mettre le doute et ruiner votre vie politique. François Fillon, le
problème n'est pas qu'il ait été mis en examen, c'est qu'il est allé au 20 h de
TF1 pour expliquer que s'il était mis en examen, il retirerait sa candidature puis
qu’il a été mis en examen et il ne l’a pas fait.
> Le clientélisme, c'est faire payer quelque chose contre quelque chose d'autre. Ce n'est pas du tout mon cas. Tout élu qui se respecte, fait des permanences, reçoit des personnes, essaie de résoudre leurs problèmes. Ma mère concierge qui est en même temps femme de ménage n’aurait jamais été voir, avant que je fasse de la politique, un député. Quand on va voir un député ou un maire, c'est qu'on a tout essayé. C'est que la mairie, au sens d'organisation du terme, n'a pas répondu. Ceux qui vous disent d'un point de vue un peu lointain, vous faites du clientélisme, n'aiment pas les gens, ne les reçoivent pas.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
< Tout est complexe mais rien n’est impossible parce que tout converge
vers le seul objectif que nous visons avec le président de la République et la
Première ministre : le plein-emploi. Pour y parvenir, il y a notamment la
réforme de l’assurance chômage et celle des retraites. Cette dernière doit
remplir deux buts : améliorer notre système pour financer de nouveaux droits,
le rendre plus juste, et l’équilibrer pour le rendre durable. Si nous
améliorions le régime sans assurer son équilibre financier, ce n’est pas
responsable. Si nous l’équilibrions sans l’améliorer, ce n’est pas juste.
> Nous avançons dans le cadre du mandat donné au
printemps par les Français au président de la République. Nous ouvrons mardi un
premier cycle de concertation sur les retraites, avec l’objectif d’avoir un
projet connu avant la fin de l’année, adopté par le Parlement à la fin de
l’hiver pour une mise en œuvre à l’été 2023. Mercredi, j’ai réuni les
partenaires sociaux qui ont salué le temps pris pour ces échanges, alors que
tout le monde pariait qu’il y aurait des chaises vides et des portes claquées…
Des organisations, dont la CFDT, ont demandé un débat transparent, sincère et
loyal. Je partage ce vœu, c’est pourquoi je veillerai à ne jamais prétendre
qu’un accord sur un ou plusieurs sujets signifie un soutien à la réforme dans
sa totalité. Il faut accepter que des désaccords perdurent, ce qui ne nous
empêche pas de trouver des points de convergence.
Nous discuterons pendant les prochaines semaines autour de trois thèmes.
D’abord, la prévention de l’usure professionnelle et l’emploi des seniors.
Ensuite, l’équité et la justice sociale avec l’amélioration des dispositifs de
solidarité et l’égalité entre femmes et hommes. C’est dans ce cadre que nous
aborderons les régimes spéciaux, en privilégiant une méthode progressive vers
la normalisation comme nous l’avons fait pour la SNCF : la réforme ne
concernera que les nouveaux salariés. Enfin, nous évoquerons l’équilibre du
système.
> [Taux d’emploi des séniors] Nos mauvais résultats
s’expliquent par plusieurs causes. D’abord, des dispositifs qui peuvent être
perçus comme des encouragements, pour les employeurs, à se séparer des seniors.
C’est le cas par exemple de la durée maximale d’indemnisation chômage, qui, à
partir de 55 ans, passe de vingt-quatre à trente-six mois. S’il est légitime
d’avoir des règles spécifiques, cette perspective peut être vue comme une voie
de délestage. Ensuite, nous partons à la retraite à un âge moyen moins élevé
que nos voisins européens, et cela joue aussi sur l’emploi des seniors. Enfin,
notre système économique n’a pas la culture de l’emploi des seniors. On
considère trop souvent que le temps de travail restant à un salarié de plus de
55 ans ne justifie pas un investissement dans sa formation. Cette question
rejoint d’ailleurs la lutte contre l’usure professionnelle. Les seniors
disposent de compétences qu’il leur faut transmettre aux plus jeunes. Certains
secteurs professionnels sont aujourd’hui confrontés à des difficultés de
recrutement, parce que ce point n’a pas été anticipé. (…)
Contre la pénibilité au travail, il faut une politique de réparation qui
englobe notamment les départs anticipés. Mais aussi investir massivement dans
la prévention, en améliorant les conditions de travail et en renforçant la
formation et les reconversions car certains métiers resteront toujours
pénibles. On pourrait aussi renforcer les droits à la formation de ces salariés
afin qu’ils puissent se réorienter. Dans ce domaine, l’État ne peut pas tout
faire : les entreprises et les branches professionnelles doivent aussi
résolument s'engager. (…)
La création d’un index professionnel de l’emploi des seniors, sur le modèle de
celui pour l’égalité femmes-hommes, fera partie des discussions. Tout comme des
mécanismes incitatifs, sous forme par exemple d’exonérations de cotisations
sociales, qui sont proposés par les organisations patronales. La meilleure
façon de maintenir les seniors dans l’emploi reste d’améliorer les conditions
de travail et de lutter contre les conséquences de l’usure professionnelle. (…)
Une des pistes pourrait être de permettre à un senior qui accepte un emploi
moins bien payé de conserver une partie de son indemnité chômage afin de
compenser le manque à gagner. Nous pourrons y travailler. Nous souhaitons
également favoriser la retraite progressive et le cumul emploi retraite pour
rendre plus facile la transition entre l’emploi et la retraite.
> Je n’ai jamais connu de réforme des retraites populaire
mais les Français ont parfaitement intégré qu’elle est nécessaire pour
préserver notre système. Cela ne veut pas dire qu’ils l’acceptent de bon cœur,
d’autant que, pour certains, le travail est une souffrance. Mais nous voulons
que notre système de retraite par répartition perdure, que les actifs actuels,
comme leurs enfants, leurs petits-enfants, aient une pension. Selon le rapport
du Conseil d’orientation des retraites, notre système sera déficitaire à
hauteur de 12,4 milliards en 2027 ; et 2027 c’est demain ! Nous avons donc
un impératif, et nous refusons d’augmenter les prélèvements obligatoires ou de
continuer à creuser notre dette. (…)
Nous entrons dans la discussion sur la base du mandat du président de la
République : 64 ans en 2027, 65 ans en 2031 avec un
rythme de quatre mois supplémentaires par an. Mais dès juillet, le président de
la République a dit que sur la question de l’âge, il n’y avait ni totem ni
tabou. Cela sera à concerter, mais il nous faut reculer l’âge moyen de départ.
Introduire une clause de revoyure peut être une façon de prendre date dans
l’avenir pour faire un point. Si certains connaissent d’autres moyens pour
équilibrer et améliorer notre système sans peser sur le niveau des pensions ou
sur le coût du travail, je les invite à nous dire lesquels !
> Je vais être très clair : pas un euro de cotisations retraite ne financera autre chose que les retraites. Si nous parvenons à équilibrer le régime, nos comptes publics s’en porteront mieux, la croissance économique sera plus forte. Et nos marges de manœuvre seront restaurées afin de financer d’autres priorités.
> [Loi sur l’assurance chômage] Ce texte répond à une
urgence : proroger les règles d’indemnisation qui prennent fin le 1er
novembre. Mais nous souhaitons aussi rendre notre système plus efficace en le
modulant selon la conjoncture économique. Dans la semaine du 17 octobre, je
réunirai les partenaires sociaux pour échanger avec eux sur les indicateurs qui
définiront ce qu’est une bonne ou une mauvaise situation économique, et sur les
critères de modulation. Nous enchaînerons au premier semestre 2023 avec une
négociation interprofessionnelle sur la gouvernance de l’assurance chômage, et
une autre sur le partage de la valeur, acceptée par tous, à l’exception de la
CGT.
J'ai fixé un principe : nous ne toucherons pas au montant des indemnités. On
peut en revanche s’interroger sur les conditions d’entrée dans le régime
– six mois travaillés sur vingt-quatre aujourd’hui – et sur la
durée d’indemnisation. Certains sous-entendent que jamais, nous ne protégerons
davantage les demandeurs d’emploi si le marché du travail se dégrade. Mais nous
l’avons déjà fait : en 2020, en plein confinement, nous avons prolongé
leurs droits. (…)
Je m’engage d’ores et déjà à ce que la situation spécifique des territoires
ultramarins, qui connaissent des réalités extrêmement différentes, soit prise
en compte. J’ai soutenu un amendement en ce sens à l’Assemblée.
> [Considérer le refus d’un CDI, après un CDD, comme une démission] Cette proposition me pose deux problèmes. Sur le fond, cela reviendrait à sanctionner des salariés qui sont allés au bout de leur engagement contractuel, leur CDD. Refuser un CDI est une liberté. Ensuite, techniquement, Pôle emploi n’a pas nécessairement les moyens de savoir si un demandeur d’emploi vient de refuser un CDI aux mêmes conditions que son CDD. En revanche, je comprends la colère des chefs d’entreprise qui croient devoir verser une prime de précarité à quelqu’un qui a refusé un CDI aux mêmes conditions que son CDD. Or selon le Code du travail, l’employeur n’est pas tenu de la payer. Avant l’examen au Sénat, je veux donc voir s’il est possible de mieux formuler cette disposition afin d’éviter de pénaliser l’employeur sans forcément modifier les droits à l’indemnité.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> À partir de l’étude du travail de laboratoire
des scientifiques, des réseaux de relations qui nous lient les uns aux autres
mais aussi à la nature, aux non-humains, Bruno Latour fut à la pointe des
réflexions sur les enjeux environnementaux.
Son œuvre immense est indispensable pour comprendre le nouveau régime
climatique qui est le nôtre. Un grand philosophe vient de disparaître.
Gratitude, admiration et tristesse m’assaillent aujourd’hui.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Pour lutter contre les violences sexuelles et
sexistes, nous devons développer une culture du consentement. Mon ministère et
l’association Sexe & consentement lancent aujourd’hui une campagne de
sensibilisation en ce sens : «Sans oui c’est interdit».
> Comment se construire lorsque l’on ne se sent pas en
sécurité ? Comment préparer son avenir dans un environnement d’enseignement dans
lequel nous pouvons nous sentir menacés ? Je n’ai pas la réponse à ces questions.
Pour une simple raison : je ne souhaite en aucune manière me projeter dans de
tels scénarios. Pourtant, le problème des violences sexistes et sexuelles est
bien présent et ne peut être laissé sans solutions.
La question qui se pose, face à ces sujets imminents, est la suivante : comment
agir concrètement ? Depuis plusieurs années, le ministère de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche est engagé avec les établissements, les
associations et l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de la
recherche (ESR) dans la prévention et la lutte contre les violences sexistes et
sexuelles (VSS). Il déploie des mesures depuis 2017, consolidées le 15 octobre
2021 dans un Plan national de lutte contre les VSS dans l’enseignement
supérieur et la recherche sur les cinq prochaines années (2021-2025).
Alors, qu’est-ce qui a été fait en un an ? Très concrètement, en l’espace d’une
année, déjà 16 des 21 mesures ont été réalisées ou sont en voie de réalisation.
Des formations et des campagnes de sensibilisation ont été mises en place pour
former les étudiants et les personnels, afin que chacun se saisisse de cet
enjeu. Parce que cette lutte doit s’armer d’outils, une fiche-réflexe de
signalement et une cartographie nationale des dispositifs de signalement ont
par exemple été mises en place pour trouver un soutien, une écoute, une
orientation adaptée.
Il s’agit aujourd’hui d’aller plus loin, de renforcer notre dispositif pour ne
rien laisser passer.
C’est le sens des mesures portées aujourd’hui : le doublement du budget
consacré par l’État à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en
2023. Le versement également de 1,2 million d’euros pour soutenir les projets
de 73 associations et établissements, car c’est avec leur expérience, leur
réseau, leurs actions de terrain que, collectivement, nous progressons dans ce
combat. Le déploiement enfin d’une campagne nationale de sensibilisation au
consentement, car nous ne parviendrons à des progrès durables qu’à travers un
changement profond de mentalités.
Parce que le consentement n’est pas une option, parce que sans oui c’est
interdit, mon engagement dans ce combat est et restera sans faille.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Quelle souveraineté alimentaire pour la France
au sein de l'Europe ? Cette question est majeure dans le contexte actuel de
crises qui touche notre pays et notre continent et doit nous interroger sur
notre capacité à assurer la pérennité de notre agriculture.
Notre action doit s’envisager à toutes les échelles ; locale, nationale,
européenne et mondiale ; tout en tenant compte du dérèglement climatique.
Mais assurer notre souveraineté alimentaire nécessite aussi une prise de
conscience collective. La pérennité de notre agriculture dépend de notre
capacité à rémunérer au juste prix nos agriculteurs. Et face à ce défi, chaque
consommateur a un rôle à jouer.
> Comme la France, l’Algérie est confrontée au dérèglement climatique, entraînant une multiplication des incendies et des épisodes de sécheresse. Notre action partagée va aussi se poursuivre pour la préservation de nos forêts et la gestion de la ressource en eau.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> [Carburant] Face à
la situation nous avons pris des mesures pour ouvrir les dépôts fermés le
week-end, autoriser la circulation des camions, libérer nos stocks stratégiques
et augmenter nos importations. Ces mesures permettront une amélioration de la
situation au fil de la semaine.
Nous faisons face à une ruée vers les stations-service au delà des
consommations habituelles de carburant, ce qui dégrade la situation. J’appelle
tous nos concitoyens à ne pas faire de stock pour que chacun puisse faire son
plein.
Je tiens à réaffirmer l’appel très ferme du gouvernement aux dirigeants et
aux organisations syndicales de Total et d’Esso. Une issue doit être trouvée
sans délai. Les Français ne doivent pas subir davantage les conséquences d’un
mouvement social. Ce conflit doit cesser.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Le projet de solidarité à la source, engagement du Président de la
République, vise à simplifier le système pour lutter contre ses deux plaies :
le non-recours et la fraude. En France, nous avons l’un des systèmes les plus
redistributifs de l’OCDE, c’est-à-dire qu’il est juste, mais il est illisible
et donc il crée autant de non-recours que de défiance. L’objectif est donc de
simplifier les démarches administratives pour pouvoir bénéficier d’une aide,
dans le même esprit que le prélèvement à la source avec une déclaration qui
serait préremplie. C’est un chantier de cinq ans, mais d’ici deux ans nous
pourrons déjà voir de premières réalisations.
Nous pouvons nous inspirer de bonnes pratiques dans d’autres pays européens,
nous regardons beaucoup par exemple du côté des pays du Nord. Mais, au risque
de paraître chauvin, le système de prestations sociales français est l’un des
plus protecteurs au monde. Il a montré son utilité pendant la crise sanitaire.
Il a maintenant besoin d’être réformé pour gagner en cohérence et en efficacité.
> Les systèmes de prestations sociales sont très différents d’un pays européen à l’autre. L’harmonisation progressive est un objectif, mais il faut tenir compte de l’histoire de chacun et des très grandes disparités de niveau de vie. Ce qui est intéressant c’est la convergence autour du socle européen des droits. Et il faut notamment le faire progresser sur des dimensions plus humanitaires, comme nous l’avons fait en nous battant pour maintenir l’aide alimentaire en Europe au service des plus pauvres. La présidence tchèque porte ces sujets de façon extrêmement importante, tout comme l’a fait la présidence française avant elle avec le salaire minimum européen.
> Un revenu minimum européen harmonisé n’aurait pas de sens. Les niveaux de vie sont trop différents entre les 27 Etats membres. Le salaire minimum européen voté sous PFUE est à mon sens la bonne réponse. Chaque pays européen doit permettre à ses citoyens de vivre correctement et lutter contre la pauvreté. C’est la base du socle européen des droits sociaux. Mais, je crois qu’il est plus utile de le faire via des prestations sociales incitatives à la reprise du travail plutôt que par un revenu minimum d’assistance.
> [Revenu minium pour tous en France] Le débat, nous l’avons eu, notamment dans le cadre de la large concertation organisée sur le revenu universel d’activité. Ce n’est pas le choix que nous faisons aujourd’hui. L’objectif c’est de permettre aux personnes de vivre grâce à leur travail et non grâce à l’assistance. Notre priorité est donc l’insertion par l’activité pour permettre aux personnes de vivre dignement. C’est aussi mon expérience à la Croix-Rouge qui m’en a convaincu.
> Chaque gouvernement européen a mis en place des mesures pour protéger les citoyens des conséquences de la guerre en Ukraine. Nous avons été les premiers à réagir, il y a près d’un an, avec les premières mesures de bouclier sur l’énergie. Nous avons pris des mesures dès cet été pour la revalorisation des prestations sociales, alors que l’Allemagne vient tout juste de présenter son plan anti-inflation. Ça serait intéressant que nous arrivions, en amont, à mieux partager nos solutions sur ces sujets-là pour concentrer nos efforts sur les ménages les plus modestes et lutter contre la pauvreté en Europe.
> Je suis favorable à ce qui marche donc je ne suis pas favorable à un retour de l’impôt sur la fortune. C’est un impôt symbolique, je peux le comprendre, mais il coûte plus cher qu’il ne rapporte : d’une part il a un taux de rendement assez faible, sans commune mesure avec les sommes redistribuées par notre système de protection sociale et d’autre part il fait fuir les grandes fortunes, et donc les investissements dans notre pays.
> L’inflation des prix de l’énergie en Europe, c’est l’occasion de changer nos habitudes de consommation afin d’être plus vertueux mais aussi de faire reculer la pauvreté. Aujourd’hui, ce sont les dépenses contraintes qui pèsent le plus sur les ménages : le logement, les transports et l’alimentation. Il faut protéger les personnes les plus fragiles notamment en les accompagnant dans la transition énergétique. Nos dispositifs comme Maprime rénov, ou la prime pour changer de véhicule, ont une forte dimension sociale : elles ciblent les plus fragiles, ceux qui sont le plus exposés aux hausses de prix de l’énergie La transition écologique doit être aussi une transition solidaire. Il faut que nous portions cette idée à un niveau européen.
> [Accessibilité aux biens et aux services des personnes handicapées] C’est une priorité qui doit être portée au plus haut niveau politique avec volontarisme et ambition. Comme l’a annoncé la Première ministre, nous allons notamment réactiver un réseau interministériel de référents handicap et nommer des préfets sur le territoire pour porter le déploiement de cette question de l’accessibilité universelle. L’accessibilité sera au cœur des priorités de la Conférence nationale du handicap pour revivifier cette dynamique et nous mettre en conformité avec l’ensemble des textes européens. Les Jeux olympiques en France en 2024 sont aussi une opportunité de mettre sur le devant de la scène la question de l’accessibilité.
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> « Il faut refuser, toujours et partout, que
sous couvert de justice, la mort soit la loi. » Ces mots de Robert
Badinter n'ont pas pris une ride dans un XXIème siècle où soufflent les vents
réactionnaires. Il y a 41 ans, l'abolition de la peine de mort rehaussait la
France.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Si l'Europe parle d'une seule voix, elle peut
avoir un impact sur les prix de l'énergie.
> Ce que nous voulons, à terme, c'est de décarboner intégralement le fonctionnement des data centers.
> Merci aux électrices et aux électeurs de la 2e circonscription des Yvelines pour leur confiance renouvelée ! Leur message est clair: l’action dans le rassemblement et le dialogue derrière Emmanuel Macron plutôt que le désordre et le rejet permanent du compromis.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> Il y aura une augmentation des péages au 1er
février 2023 (...) Mais pas des augmentations de 8%.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie
associative)
> On ne peut pas dire que le voile est un
embellissement de la femme et ensuite se prétendre porte-parole de celles qui
veulent l’enlever. Il y a une énorme hypocrisie de la part de nombreux
responsables et je ne vise pas particulièrement Sandrine
Rousseau
> [Violences sexistes] J’ai été
profondément choquée par les propos de Mélenchon qui dit que Quatennens est victime de «gifles politiques». Aujourd’hui, une
femme victime de violences conjugales et membre de LFI, qu’est-ce qu’elle doit
penser quand elle entend ça? Quand elle entend la personne pour qui elle a voté
à la présidentielle lui dire qu’en fait, c’est très difficile pour l’homme
auteur de violences. Qu’est-ce qu’elle entend? Elle entend: taisez-vous! Elle
entend qu’on n’a pas envie d’écouter les femmes.
C’est honteux de dire ça! J’ai de la peine pour les femmes victimes de
violences quand j’entends ça. Il fait reculer la cause et je ne suis pas sûre
qu’il rende service à Adrien Quatennens en s’exprimant sans cesse de cette
manière. C’est triste aussi pour les féministes qui sont sincèrement engagées
dans la Nupes.
Oui, frapper sa femme c’est grave, non ce n’est pas une affaire personnelle.
Là, on fait un recul de cinq ans, à une époque où il n’y avait pas de consensus
pour dire que frapper sa femme c’était grave.LFI s’enfonce dans l’antiféminisme. (…)
Les cellules d’écoute au sein de la Nupes étouffent la parole des victimes ou font des procès
staliniens. La justice se rend devant les tribunaux, je ne me prends pas pour
un procureur.
> [Recours au 49.3 pour faire adopter le budget 2023] Si les oppositions nous disent d’emblée que les débats ne les intéressent pas et qu’elles voteront contre, la question se pose.
> La reforme des retraites faisait partie du programme présidentiel. On ne débat plus de sa nécessité mais de ses paramètres. Je n’ai pas de totem sur l’âge de départ, mais trouver du consensus me semble absolument nécessaire.
> [Pénurie de carburant] Cela devrait s’améliorer dans la semaine ou les jours qui suivent. La méthode de «grève préventive» menée par la CGT interroge. La Première ministre souhaite avancer le calendrier des discussions salariales.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Notre premier envoi humanitaire par la mer pour
l’Ukraine via la Roumanie est arrivé ce matin au hub humanitaire de Suceava. il est réalisé via le
mécanisme européen de protection civile.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Bombarder aveuglément des femmes, des hommes et des enfants innocents,
c’est un crime de guerre. Justice doit être rendue au peuple ukrainien. Nous
veillerons à ce qu’elle le soit.
> Je n'avais pas mesuré à quel point, dans l'opinion publique, le fait qu'il y ait une première femme, cela porte, de façon extrêmement positive, encourageante (...) C'est très émouvant. Je suis sur un féminisme positif, et non-conflictuel. Je n'oppose jamais les hommes et les femmes, bien au contraire. Je n'aurais jamais été élue si des hommes n'avaient pas voté pour mo. Je trouve franchement que l'Assemblée, aujourd'hui, n'est plus un lieu sexiste, où ce combat doit être mené. (...) On ne peut pas dire que les choses n'ont pas bougé, il faut s'en satisfaire.
> [Réforme des retraites] prendre le temps de la concertation avec les groupes politiques et avec les partenaires sociaux (...), du travail approfondi pour une réforme globale. Je me félicite que le gouvernement puisse mettre en place une méthode qui permette de satisfaire à l'exigence de cette concertation et de ce dialogue, et en même temps à l'exigence de la réforme que nous devons conduire.
> [Budget 2023] Ce que je souhaite, c'est que le texte tienne compte des débats dans l'hémicycle, pas forcément à la virgule près, mais que ce ne soit pas non plus juste la copie du gouvernement. Je suis convaincue qu'il faut que la discussion ait lieu dans l'hémicycle, que nous essayions de parvenir à éviter le 49.3. Si le gouvernement constate que la voie du dialogue n'existe pas, il faudra qu'il en tire les conséquences. Nous ne pouvons pas échouer à faire adopter le budget de la France.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ce que l'on est en train de
vivre, d'abord personne ne l'aurait prévu il y a encore 6 mois. Cette espèce de
basculement de l'idée d'une armée surpuissante, une des plus puissantes armées
de terre de la planète s'attaquant à un pays de taille moyenne pour l'annexer,
et voir la résistance se constituer autour de l'idée nationale, la première
fois depuis longtemps en Ukraine, et voir que cette résistance finit par
avancer, finit par renverser le rapport de force, découvrir les faiblesses de
l'armée russe, tout cela est un basculement. (…)
Quelque chose se passe qui est très important, qui sera étudié, je n'en doute
pas, dans toutes les académies militaires stratégiques, quelque chose a
profondément changé et les images que l'on découvre et les décisions que
Poutine prend. Vous avez vu qu'il a changé le chef d'État-major ou en tout cas
le responsable militaire de cette attaque de cette opération, comme ils disent,
quelque chose est en train de changer. Et ce qui apparaît aujourd'hui, sur
chaque page que l'on tourne et que l'on lit, ce sont les faiblesses russes et
les faiblesses d'images que l'on ne pensait pas revoir qui ont 50, 60, 70, 80
ans avec les soldats russes dont on s'aperçoit qu'ils n'ont pas les équipements
minimaux, les chaussures, les chaussettes, enfin tout ce qui fait qu'une armée
peut agir, peut se montrer forte. Il n'y a pas cette guerre de légitimité, y
compris j'en suis sûr aux yeux des soldats russes et aux yeux des officiers
russes, il n'y a pas de légitimité.
> Est-ce qu’il faut prendre au sérieux les menaces de
Poutine ? Oui, il faut prendre au sérieux les menaces. On a vu à quel
point Poutine, en articulant des menaces contre la souveraineté ukrainienne,
alors que des esprits nombreux disaient : « jamais il n'attaquera,
vous n'y pensez pas, ce n'est même pas envisageable » et vous voyez les
visages en France.
Jamais le Président de la République n'a pensé qu'il n'attaquerait pas. Il a
toujours pensé que c'était un risque, mais vous connaissez les leaders
nombreux, de Mélenchon à Zemmour qui ont annoncé urbi et orbi qu'il n'y aurait
aucune attaque, que ce n'était même pas envisageable, que c'était de la
propagande américaine.
> L'Europe et la France ne vont pas s'immiscer dans les
affaires intérieures de la Russie, mais vous voyez bien qu’un tyran qui
déclenche une guerre pour conquérir le pays voisin et qui se fait repousser,
non seulement repousser, mais à bien des égards humilier dans cette
confrontation, celui-là se retrouve extrêmement fragile aux yeux de ses propres
partisans. Et c'est toujours de l'intérieur que viennent les
déstabilisations. Ce n'est pas de l'extérieur.
Je pense qu'affirmer que l'on devrait envisager des opérations extérieures
serait une très grave imprudence contreproductive, y compris pour tous ceux en
Russie qui se disent que Poutine, ce n'est pas l'avenir de la Russie et qu'il
les a entraînés dans une aventure qu'ils vont payer très cher.
> Il y a traditionnellement en France une vision
historiquement fondée, et que je ne rejette pas, qui est de dire que la Russie
est un partenaire de l'Union européenne. Et la Russie est, pour la France, un
partenaire historique. Nous avons, avec la Russie, partagé bien des enjeux
historiques au travers du millénaire qui vient de s'écouler.
Bien sûr que la Russie est, à bien des égards, européenne et bien sûr qu'un
jour on peut espérer que de nouvelles autorités russes seront pour les autorités
européennes, et singulièrement pour les autorités françaises, des partenaires
avec qui on pourra faire quelque chose.
Mais confondre ce destin historique et cette obligation de respect des liens
historiques avec Poutine, alors, c'est ne pas comprendre et ne pas voir que
Poutine est un dévoiement, que Poutine est et aura été pour la Russie ces
dernières années un malheur épouvantable car tout d'un coup, à la fois, il a
révélé les faiblesses et il a mis son pays dans une situation d'extrême fragilité,
ce qui est le lot des tyrans assez souvent ou le plus souvent ou même toujours
lorsqu'ils sont entraînés par ce que les Grecs appelaient hubris, c'est-à-dire
ne plus voir la réalité et ne plus imaginer le monde qu'au travers de sa propre
gloire.
> [Iran] Je trouve qu'il y a peu d'images aussi
émouvantes et aussi significatives que celles que nous découvrons avec cette
révolte des jeunes femmes qui brandissent leur voile enlevé comme un étendard
de liberté.
Je trouve que nous sommes profondément impliqués avec elles et, s'agissant des
femmes iraniennes, je n'oublie pas non plus les femmes Afghanes qui, elles, sont
encore dans leur prison, les femmes, les jeunes femmes, les jeunes filles et
les petites-filles qui sont empêchées de sortir, de faire des études par des
régimes fanatiques et dont le fanatisme est barbare. (…)
Ces deux pays-là sont aujourd'hui en première ligne et les femmes iraniennes
nous donnent une leçon de courage incroyable car elles sortent en sachant que
l'on peut les tuer, en sachant que le régime peut les tuer, mais elles
disent : « si on sort assez nombreuses, le régime ne sera pas assez
fort pour nous tuer toutes. »
> Ce combat entre ceux qui veulent que la loi de la
religion soit plus importante que toutes les autres lois et ceux qui au
contraire défendent, notamment à l'école, la loi des institutions et les
valeurs de la République supérieures à tout autre valeur que l'on peut personnellement
adopter, évidemment est toujours d'actualité
Et voir le combat des femmes en Iran, je suis persuadé que cela trouble
profondément un certain nombre de celles qui sont engagées dans ce dilemme-là.
> La laïcité est en danger tous les jours et le drame que
l'on a vécu avec l'assassinat de Samuel Paty et ce qu'a été l'émotion intense,
la vague d'émotion de la nation, y compris avec le très beau discours du
Président de la République, tout cela a contribué à faire un barrage de plus
aux attaques contre la laïcité. Pour nous, qui sommes citoyens, démocrates et
républicains, c'est une ligne de partage. Nous avons vécu ce jour-là jusqu’où
pouvait mener le drame, le fanatisme et l'absurdité. Tout cela conduit à la
haine.
Vous voyez bien nous sommes dans une société qui, à tous les tournants de la
route, se trouve menacée d'être jetée dans le fossé des détestations et des
haines. Et c'est un but en soi, qu'il y ait des courants philosophiques et
politiques qui disent : nous ne nous laisserons pas entraîner dans ce
chemin-là. Il se trouve cependant que, dans la nature humaine, il y a cela et
donc la vigilance armée, moralement armée, le réarmement moral en face de ce
genre de risque et de pente est quelque chose dont nous avons, vous et nous,
comme citoyens, la responsabilité.
> La France a, avec l'Arménie, des liens indéfectibles.
C'est l'histoire, et ce n'est pas seulement l'histoire c'est la présence de la
sensibilité arménienne dans la société française. C'est leur présence, leurs
vibrations, si je puis employer des mots comme cela, qui sont infiniment
précieuses, pas seulement pour l'Arménie, le souvenir arménien, mais pour notre
réalité nationale.
Leur engagement pour la France et notre engagement pour l'amitié avec
l'Arménie, pas seulement l'amitié, l'irréductible engagement pour que l'on
n'efface pas ce que leur histoire tragique a été.
> Le 49.3, c'est une arme institutionnelle classique. Tous ceux qui disent que le 49.3 est un abus sont à côté de la plaque institutionnelle. Y compris pour les retraites. Le 49.3 est une arme institutionnelle que les gouvernements ont à leur disposition lorsqu'ils n'ont pas de majorité et qu'ils savent cependant que, dans les oppositions, il n'y aura pas d'accord pour renverser le gouvernement, et donc pour aller à de nouvelles élections car le lien entre les deux en Vème République est automatique. Donc c'est une arme institutionnelle et je sais qu'ici ou là on dit que ce n'est pas possible, que c'est un abus, que c'est trop. (…) J’ai le souvenir que Michel Rocard avait utilisé des dizaines de fois le 49.3. Maintenant, on ne peut plus. C'est une arme. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi on l'avait limitée. Je n'ai pas voté cette réforme constitutionnelle pour deux ou trois raisons, mais celle-là en était une. Et donc le 49.3, oui, bien sûr, on peut l'utiliser.
> Je pense que le gouvernement et la majorité vont faire tout ce qu'ils peuvent pour trouver le plus d'accords possibles pour démontrer aux Français parce que ce qui compte dans cette affaire, ce n'est pas les partis politiques, ce n'est pas les oppositions, ce n'est pas les groupes politiques à l'Assemblée, ce sont les Français qui sont de l'autre côté de l'écran de télévision, qui sont les vrais juges de ce qui se passe, et notamment les vrais juges d’une question qui est essentielle et que l’on va retrouver, je suis sûr dans la suite de cet entretien, c'est la bonne foi. Est-ce que les Français entendent et sentent que, de la part des gouvernants, il y a une démarche de bonne foi ?
> [Dette] Je me suis battu toute la vie sur ce sujet-là.
Simplement, on a été dans une situation qui était plus accommodante, car on a
vécu pendant une grande période avec de l'argent à 0 % et avec
l'injonction de sauver les familles, les entreprises, notre économie et notre
vie sociale parce que le Covid pouvait tout d'un coup nous plonger dans une
crise énorme.
Hélas, nous sommes entrés dans une période d'inflation. On a oublié en France
depuis très longtemps ce que l'inflation pouvait être, on l'a oublié depuis le
milieu des années 70 et on découvre aujourd’hui à quel point l'inflation est
une course en avant qui fait une surenchère perpétuelle.
Un poison pour un certain nombre de Français, un poison, tout le monde le sait,
pour les épargnants, mais ce n'est pas l'essentiel. Un poison parce que c'est
un orage qui crée une instabilité concrète. Une instabilité complète pour tous
les décideurs économiques. (…)
Quand vous êtes un décideur économique, qu’est-ce qui vous fait prendre une
décision d'investissement par exemple, ou d'augmentation, ou de créer un
nouveau produit ? Qu'est-ce qui vous fait prendre cette décision ?
C'est ce que les économistes appellent les anticipations. Vous vous
dites : est-ce que demain cela va aller mieux qu'aujourd'hui ? Donc
si l'activité augmente, si j'investis, je vais gagner de l'argent. Et, là, on
ne sait plus et l'incertitude est le pire ennemi des décisions économiques et
d'une économie puissante.
> Je pense que la question des retraites n'est pas une
question uniquement budgétaire. La question des, retraites c'est un projet de
société. Tous ceux qui sont au travail ont une idée de la retraite. Elle peut
être différente. Par exemple, il y a des gens qui sont en pleine forme, il y a
des familles recomposées, il y a des jeunes enfants et il y a beaucoup de gens,
femmes et hommes, qui, se sentant en pleine forme et ayant ces charges-là, ont
l’envie de continuer à travailler. Ils rencontrent assez souvent un problème,
c'est que les entreprises ne gardent pas ceux qui sont le plus avancés en âge
parce qu'ils coûtent plus cher que des plus jeunes, et c'est une question
qu'Olivier Dussopt pose dans une interview ce matin, il est très juste de
poser cette question. Il y a des gens qui sont usés, il y a des femmes et des
hommes qui sont usés.
Je sais ce qu'est la vie de ces – j'allais dire de ces femmes et de ces hommes –
c'est plus souvent des femmes, qui ont la charge du soin, à ceux qui sont
dépendants, grabataires, qu'il faut lever, ce sont des personnes assez souvent
lourdes pour des constitutions frêles de la part de celles qui les aident. Moi,
je ne crois pas que l'on puisse mettre une norme unique sur des situations
différentes.. Je pense qu'il est très important de mettre sur la question des
retraites naturellement une incitation à travailler plus longtemps, et des
incitations favorables, positives, ressenties comme telles.
> On pourrait encourager les gens à travailler plus longtemps si on leur donnait, pendant qu’ils travaillent, les années qu'ils décident de prolonger, ou si on leur versait une partie de leur retraite, 10 % par exemple de la retraite ou 15 %. Cela pourrait changer beaucoup de choses, car le travail serait récompensé. Mais il faut changer la psychologie des entreprises il faut considérer que ce n'est pas parce que quelqu'un a plus de 60 ans, mettons, qu'il est une charge, car ce n’est pas vrai. Cela devrait être un atout et en particulier pour cette question de la transmission du savoir-faire, de la transmission de l'état d'esprit et un lien entre les générations.
> Quels sont les atouts du pays dans la situation si difficile où nous nous trouvons et dans la crise si menaçante qui est devant nous? J'ai dit il y a déjà plusieurs mois que c'était, pour moi, la crise la plus grave depuis la guerre. Nous n'y sommes pas entrés. Dans laquelle nous allons entrer, vraiment. Donc je suis très prudent sur cette affaire. Quels sont les atouts que la société française a en son sein ? Pour moi, l'atout principal, c'est le grand courant réformiste du pays. C'est-à-dire ceux qui, dans le monde politique, dans le monde syndical, dans le monde associatif, considèrent que ce n'est pas la violence, que ce n'est pas le renversement de nos cadres de vie qui sont la solution pour l'avenir. Tous ceux qui pensent qu'il faut faire évoluer les choses dans le sens de plus d'attention aux difficultés et dans le sens de plus d'ambition pour produire, pour imaginer, pour former, pour éduquer, c'est ceux-là qui sont les vrais alliés de la société française et des plus fragiles dans la société française. Et, dans ces courants-là, il y a évidemment le syndicalisme réformiste, il y a les courants politiques réformistes, il y a les courants associatifs réformistes.
> [Réforme des retraites] Il faut avancer, non pas seulement dans les négociations entre organisations et gouvernement, mais il faut avancer dans la prise de conscience de l'opinion publique. Et c'est pour moi probablement l'enjeu le plus important de ces trois mois de concertation.
> Lorsque je considère qu'un problème est essentiel, je
m'exprime publiquement pour que puisse se constituer une réflexion commune. Je
suis radicalement, je ne sais pas comment on peut dire, attaché à une idée
simple, c'est que nous sommes coresponsables de l'avenir. Je n’ai jamais pensé,
ou jamais accepté l'idée qu'il y avait des gens qui étaient au pouvoir, que
c'était eux qui étaient les patrons et les responsables et que, d’un autre
côté, il y avait des Français qui seraient en fait des sujets. Je n'ai jamais
accepté cette idée. L'idée qui est la mienne, c'est que nous sommes tous citoyens,
c'est-à-dire tous responsables de l'avenir, que nous soyons dans la majorité,
dans l'opposition ou ne sachant pas très bien où on se trouve dans ces
affrontements-là.
Nous sommes coresponsables et cette coresponsabilité-là, je suis pour qu’on
l’exerce. Je l'exerce comme un citoyen qui a des responsabilités politiques. Je
l'exerce comme un citoyen qui s'exprime, je l'exerce comme responsable des
institutions que me confie par exemple le Commissariat au Plan. Je l'exerce
quand on me demande d'être de ceux qui animent le Conseil de la Refondation. Je
les exerce sous toutes les manières, et comme élu local.
> [Grève dans les raffineries] Je crois qu'il y a une très grande émotion chez les Français, et que c'est une émotion qui grandit, à voir des salariés d'entreprise qui par ailleurs sont en très bonne santé financière user de cette épreuve de la grève comme vous dites préventive pour obtenir des avantages sociaux. Le pays est en suffisamment grande difficulté pour que chacun fasse face à ses responsabilités et que chacun réfléchisse en conscience et, si ce n’est pas le cas, si l’on était devant des situations d'irresponsabilité, alors le gouvernement serait fondé à prendre les mesures plus drastiques que vous avez évoquées comme la réquisition, par exemple.
> Tout ce qui pousse dans le pays aujourd’hui à la
radicalisation, à la violence, à la mise en accusation, à l'injure, y compris à
des violences physiques, tout cela, pour moi, est contraire à l'intérêt
national. (…)
On a une société qui est en très grande tension, la France est en très grande
tension. Vous avez deux sortes d'attitudes : il y a ceux qui passent leur
temps à mettre de l'huile sur le feu, à verser de l'essence sur les braises car
ils pensent que c'est dans ces affrontements et dans ces violences et dans la
dureté de ces luttes que se trouve un avenir quelconque. Et il y a ceux dont je
suis, qui pensent qu'une société ne peut pas se conduire dans l'explosion
permanente, dans les affrontements de tous les instants, dans les injures.
Regardez ce qui se passe à l'Assemblée Nationale, franchement, vous avez été
responsable de la chaîne de l'Assemblée Nationale. Moi, je voudrais que les
médias retransmettent la réalité des débats. Aujourd'hui, il faut que tous ceux
qui écoutent sachent ce qui s’y passe.
> [Assemblée nationale] Qu'est-ce qui se passe ? Les médias coupent les micros de l'hémicycle de manière que l'on n'entende pas les injures, les hurlements et les accusations. Si on les entendait, les Français seraient indignés de la manière dont on profite de leur vote pour dévoyer leur sentiment politique et je trouve que c'est vraiment aller à l'encontre de l'idée de la démocratie représentative.
Ce que je pense sur l'immigration : la première chose,
pourquoi est-ce que les lois successives que nous votons ne fonctionnent pas,
ne sont pas mises en application ? Avant de voter de nouvelles lois, je
rêve d'une République qui se dirait qu'elle doit d'abord faire fonctionner les
lois qu'elle a déjà votées qui, en effet, ne sont pas appliquées. Et pourquoi
en particulier y a-t-il un certain nombre de pays qui refusent de reprendre
leurs ressortissants lorsqu'ils sont en situation irrégulière ? On a fait
déjà des progrès sur la rapidité de traitement des dossiers, mais cela ne
suffit pas. Donc cela, c'est la première chose. Deuxièmement, la question qui,
au fond, est derrière ces affirmations c'est la question de l'intégration. Pour
moi, la question de l'intégration, elle se pose très précisément sur deux
sujets.
Le premier sujet, c'est la langue française, c'est-à-dire aussi l'apprentissage
des mœurs, des coutumes, de la manière de vivre en France et, le deuxième
sujet, c'est le travail. Alors, il est tout à fait exact qu'à la campagne il y
a énormément d'entreprises, par exemple agricoles, qui cherchent de la
main-d’œuvre, qui parfois la trouvent chez des personnes qui viennent de
l'étranger et qui ne réussissent pas à avoir les papiers et qui ne réussissent
pas à avoir les modes de transport qui leur permettent de se déplacer pour
venir travailler à la campagne, comme ils disent. Cela, c'est vrai, mais je ne
crois pas que l'on puisse faire d'affectation autoritaire ici ou là.
> Qu'il y ait des affrontements entre la Magistrature et le pouvoir, cela dure en France depuis des siècles et cela a été la cause, ou une des causes de l’effondrement de la monarchie, de l'ancien régime, donc ce n'est pas tout à fait neuf. M. Mitterrand disait : « faite attention parce que ce type d'affrontement a causé la mort de la monarchie, cela causera la mort de la République ». Je l'ai entendu de mes propres oreilles dire cela. Ma vision n'est pas exactement la même. Je vais vous dire la mienne. Pourquoi est-ce que je pense que c'est une autorité et pas un pouvoir ? Parce qu’un pouvoir, cela doit être élu. La légitimité d'un pouvoir, c'est ce que vous confient les citoyens. Il se trouve que les magistrats ne sont pas élus, qu'ils ont un fonctionnement interne et que, donc, ils ne peuvent pas être un pouvoir ou alors on décide par exemple de faire élire le Procureur général de la nation.
> [Candidature à la présidentielle de 2027] C'est très simple. Je suis, et vous aussi, un citoyen de plein exercice. Est-ce que j'ai jamais renoncé à exercer cette citoyenneté ? Non. Et j'exercerai autant que je le pourrai cette citoyenneté dans tous les rôles et tous les engagements qui font que la France, la société française, peut choisir un destin qui ressemblerait à ce que je crois, comme idéaliste si vous voulez. Je veux bien être taxé d'idéalisme. Comme idéaliste, je crois que la France va mal, je crois qu'elle pourrait aller très bien et donc je ferai tout ce que je peux dans toutes les échéances et toutes les fonctions nécessaires. (…) J'ai toujours été prêt, j'ai déjà été candidat trois fois
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général)
> Félicitations à Jean-Noël Barrot, largement réélu député des
Yvelines face à l'extrême gauche, distancée de 7 points de plus qu'en juin. La
victoire du terrain et des convictions mais aussi un message : notre pays a
besoin d'une majorité d'action. Pas d'une coalition des oppositions.
> Les acquis de la construction européenne précèdent souvent la gouvernance : l’euro sans gouvernance économique commune, la libre circulation sans les outils de contrôle politique, et aujourd’hui un marché commun de l’énergie sans politique énergétique commune.
> Après s’être surpris en deux ans à réagir efficacement aux crises, les Vingt-Sept peinent à s’entendre sur un paquet global pour baisser les factures d’énergie. Les solutions pourtant sont connues et le Parlement européen semble avoir une longueur d’avance.
Le Conseil européen de la semaine dernière n’a pas vraiment débouché. On connaît la maïeutique européenne. Elle a besoin de tensions, de négociations à trois bandes pour arriver à une conclusion. Il y a cependant un parfum de la crise des dettes souveraines de 2010, qui est en décalage avec les attentes des foyers européens.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Nous nous sommes présentés devant les Français
avec un projet et nous ferons la réforme des retraites. Pour ne pas baisser les
pensions, pour prendre en compte la pénibilité, pour favoriser l'emploi des
seniors. 66 ou 67 ans, ce n'est pas notre projet.
> Jean Luc Mélenchon nous demande maintenant de nous taire et continue à défendre un homme qui a frappé sa femme parce qu'il l'avait désigné en héritier politique. Frapper une fois sa femme, c'est une fois de trop.
> Soyons clairs : les oppositions ont toutes dit qu'elles ne voteraient pas le budget. Quoi qu'il se passe. Quels que soient les débats. Donc les oppositions nous disent : utilisez le 49-3 ! Nous tiendrons notre ligne : ni dette, ni impôt supplémentaires !
> Nous ne pouvons accepter des grèves préventives de la CGT : ce sont les Français qui en paient le prix ! Ils s'inquiètent de ne plus pouvoir aller travailler. Chacun doit prendre ses responsabilités au plus vite. Nous, nous réorganisons l'approvisionnement.
> Je ne crois pas que l'écologie passe systématiquement par une interdiction ou une taxe supplémentaire.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> La guerre d’Ukraine n’a pas commencé par
accident. Elle est le résultat d’une politique délibérément impérialiste de la
Russie de Vladimir Poutine. Elle s’arrêtera quand l’armée russe se sera retirée
d’Ukraine. N’en déplaise à Thierry Mariani, poutinophile sans remords.
> La guerre de Poutine est une guerre de lâches. Frapper des civils, indistinctement, pour faire peur et faire un exemple, parce que l’armée russe ne sait pas faire autre chose. Qui voudrait négocier avec un régime qui ne respecte rien ?
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