Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
François Bayrou
Haut-commissaire au Plan, secrétaire général du Conseil
national de la refondation, François Bayrou n’est sans doute pas dupe de ces
titres ronflants qu’Emmanuel Macron lui a attribué et qui sont autant de voies
de garage dans des «machins» à coquilles vides pour lui faire croire qu’il est
au cœur même du pouvoir macroniste.
D’autant que les seules fonctions qu’il estime digne de lui et de son rôle dans la majorité actuelle sont Premier ministre et, dans cinq ans, Président de la République…
Dès lors, pour forcer le destin et s’imposer dans un environnement plutôt hostile à ses ambitions, le président du Mouvement démocrate se doit d’exister à tous prix.
Cela passe par une utilisation des médias où il souffle le chaud (des hommages obséquieux à Macron) et le froid (des critiques adressées au gouvernement et à Renaissance).
C’est d’ailleurs dans ce dernier registre qu’il compte pour affirmer qu’il n’est pas qu’un simple affidé d’Emmanuel Macron mais qu’il est bien celui qui était là avant et celui qui veut être là après.
Il est d’autant plus tenté d’être un trublion que c’est dans ces moments-là qu’il acquiert une visibilité médiatique maximum comme viennent de le confirmer ses propos sur son opposition au passage en force de la réforme des retraites.
Cette stratégie n’est pas nouvelle, il l’a utilisée jusqu’à plus soif au cours du premier quinquennat sans résultats notables sur sa place au sein de la majorité présidentielle.
Se voulant le confident du Président de la République, ce qui permet d’affirmer que l’on est au cœur de la décision et que l’on est dépositaire de tous les secrets du pouvoir, tout en prenant des positions à la marge et parfois même en totale contradiction avec celles du gouvernement, il en espère le beurre et l’argent du beurre.
Pour l’instant, cela n’a guère été productif pour ses projets personnels et il a du se contenter de médailles en chocolat qu’il a tout de même acceptées pour ne pas être considéré comme un ennemi de l’intérieur par les macronistes – qui n’en pensent pas moins – ainsi que pour pouvoir grappiller toute exposition médiatique possible.
Evidemment, le leader du MoDem risque de se brûler les ailes et de compromettre définitivement son plan de carrière à être une fois dedans, une fois dehors.
D’autant que les Français ne comptent pas sur lui pour être à Matignon, ni pour succéder à Macron à l’Elysée – ils verraient plutôt Edouard Philippe du côte de la majorité présidentielle.
Reste qu’il n’a pas d’autres voies pour exister et espérer être un recours soit tout de suite, soit dans cinq ans.
Jean-François Borrou
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