François Bayrou |
2027 pourrait-elle être l’année de François Bayrou, celle où, enfin, se présentant pour la quatrième fois à l’élection présidentielle, il serait en mesure de l’emporter et de réaliser son seul rêve politique: s’installer à l’Elysée?
En tout cas, il l’espère même si son âge, sa popularité et le fait que son parti soit minoritaire dans la majorité présidentielle actuelle ne plaident pas en sa faveur.
De même que les inimitiés qu’une fois de plus il a créé dans son camp où nombre de membres de LaREM (future Renaissance), d’Horizons et d’Agir ne l’apprécient guère, surtout, n’ont aucune intention de se rallier à son panache blanc d’admirateur d’Henri IV…
Pourtant, dès 2017, en se ralliant, lui, à Emmanuel Macron, sa volonté de conquérir l’Elysée était déjà présente à son esprit même s’il ne savait pas si ce serait en 2022 ou 2027.
N’oublions jamais qu’il a toujours refusé de dire qu’il avait définitivement tiré un trait sur ses ambitions présidentielles.
Et qu’il a fort opportunément comparé son âge à celui de Joe Biden indiquant qu’en 2027 il serait plus jeune que le président américain lors de son accession à la Maison blanche…
De plus, il estime toujours qu’il est le plus légitime au Centre et même au sein de l’axe central pour revendiquer la succession de Macron et le leadership d’autant qu’il est convaincu que l’actuel président de la république est une sorte de clone de lui-même qui a réussi, en le copiant et en adoptant ses positions, à lui «piquer» sa place
D’où d’ailleurs son agressivité disproportionnée au début de la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017 avant de se résoudre, la mort dans l’âme, à la soutenir, contraint et forcé.
Comment aurait-il pu justifier d’être un opposant à celui qui partageait la plus grande partie de ses positions politiques et qui se proposait de faire gagner le Centre et dont le programme était largement centriste?
Tout son comportement depuis cinq ans atteste qu’il est dans les starting-blocks, des déclarations d’amour assez lunaire à Emmanuel Macron avec une emphase démesurée sur l’action de celui-ci à des critiques dures et parfois violentes contre le même Macron et ses partisans, voire à des menaces sur la solidité de l’union LaREM-MoDem.
Les unes pour rappeler qu’il est un fidèle qui ne peut être pris en flagrant délit de guérilla politicienne et les autres pour affirmer que lui c’est lui et moi c’est moi.
«Je suis fidèle mais libre et, surtout, j’existe et n’ai renoncé à rien», tel est le message que le président de Mouvement démocrate s’est ingénié à faire passer dans les médias lors du premier quinquennat macroniste et depuis que le second a commencé.
Reste à savoir s’il a une chance d’être en 2027 le candidat de l’axe central au second tour.
Il est évident que cinq années avant le scrutin, faire une telle prédiction, dsans un sens ou l’autre, est difficile tant la situation française et internationale est incertaine.
De même, personne ne sait si un nouveau Macron n’émergera pas et quelles seront les cotes de popularité de quelques uns de ses concurrents au sein de la majorité présidentielle comme Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Elisabeth Borne et quelques autres.
Mais il est tout aussi évident que François Bayrou est en course pour 2027 et que tout ce qu’il va faire ou dire sera influencé par l’objectif Elysée.
Le fait d’avoir accepté de présider le Conseil national de la refondation alors qu’il est déjà haut-commissaire au Plan, montre en tout cas qu’il espère que sa prise de hauteur plus ou moins contrainte et forcée, lui permettra d’acquérir les derniers attributs d’un candidat crédible à être le prochain chef de l’Etat.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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