Voici une sélection, ce 7 septembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Discours sur la situation énergétique en Europe] Je souhaitais faire
un point rapide sur la situation énergétique et économique pour notre pays et
pour l’Europe dans le contexte que nous connaissons, après avoir tenu un
Conseil de défense et de sécurité nationale sur, justement, l’énergie, et après
des coordinations intenses ces derniers jours, à la fois avec la Commission
européenne et avec l’Allemagne ; j’étais à l’instant avec le Chancelier Scholz
sur ce sujet.
En effet, depuis plusieurs mois, notre pays et notre continent ont été soumis
d’abord à une hausse des prix de l’énergie qui a été largement conduite par une
reprise de l’activité post-Covid19 très intense, situation qui a été ensuite
aggravée par la guerre lancée par la Russie en Ukraine et ce compte tenu de ce
que représente la Russie sur le marché des énergies fossiles, qu'il s'agisse du
gaz comme du pétrole. Début 2022, je vais ici rappeler la situation, 25 % de
toute l'énergie de l'Union européenne était du gaz et 50% de ce gaz venait de
la Russie. C'est la situation dont nous partons. Et donc, très clairement,
cette situation macroéconomique qui existe à partir de la fin de l'année 2021,
puis le déclenchement de la guerre, ont fait peser sur notre Europe une
situation inédite, où ce qui paraissait jusqu'alors être des évidences,
c'est-à-dire que nous ne manquerions pas de ces ressources fossiles et que nous
pourrions mener notre transition climatique au rythme où nous l'avions décidé,
a été remis en cause. Et donc, nous avons aujourd'hui un objectif qui est
d'abord de sécuriser la fourniture de gaz et, le plus vite possible,
d'accélérer notre transition pour pouvoir nous en passer et évidemment, dans ce
contexte et dans cet entre-temps, de maîtriser les prix et l'inflation qui en
découle. Je le dis dans un contexte où en un an de temps, les prix du gaz ont
été multipliés, sur le marché, par cinq ou six et les prix de l'électricité ont
atteint des niveaux qu'ils n'avaient jamais connus, avec des phénomènes
spéculatifs extrêmement importants.
Dès le début de la guerre, nous avons réagi en Européens. La France avait alors
la présidence du Conseil. C'est l'agenda de Versailles, dès le mois de mars
2022, qui a acté qu'il nous fallait au plus vite sortir de la dépendance au
charbon, au pétrole et au gaz russes, avec une stratégie qui consiste à
confirmer et accélérer notre agenda climatique. L'agenda, qu'on appelle en bon
français «Fit for 55», est cet agenda que nous avons porté durant la Présidence
française, en passant de nombreux textes. C'est celui qui nous permet
d'accélérer la sortie des énergies fossiles. Il prendra néanmoins, nous le
savons, plusieurs années, mais la situation actuelle le confirme et le
conforte, c'est-à-dire que c'est un agenda par lequel nous allons électrifier
nos usages, aller vers plus de renouvelables, de nucléaire, de sobriété
énergétique ; ces trois piliers qui fondent à la fois la stratégie européenne
et la stratégie française.
Le deuxième pilier est celui que j'évoquais : c'est d'accélérer les économies
d'énergies, je vais y revenir, qui lui, en plus de l'efficacité, est à court
terme.
Le troisième pilier, de contingences, a consisté dès le mois de mars à décider
de diversifier nos sources d’énergie, y compris fossiles, pour faire face à ce
risque géopolitique. Cette diversification a produit ses effets mais avec des
choix qui ont été faits dans certains pays de rouvrir des centrales à charbon,
avec les licences que nous nous sommes accordées de maintenir certaines
centrales thermiques que nous voulions fermer en France — et c'est ce que nous
avons permis par la loi —, avec l'ouverture de nouveaux terminaux gaziers —
plusieurs en Allemagne qui sont en train d’être finalisés le seront — et, à
moyen terme en France, un terminal au Havre qui nous permettra de recevoir plus
de gaz liquéfié. Nous avons surtout, dans la période, accéléré cette
diversification en allant chercher d'autres fournisseurs de gaz, ce qui a
permis en quelques mois de passer de 50 % que j'évoquais de gaz russe, à 9 %
aujourd'hui dans notre mix. Et puis, à côté de ça, de manière plus structurelle
évidemment, nous diversifions nos sources de production pour aller vers plus de
renouvelables et de nucléaire, ce qui, dans notre mix, est plus cohérent pour
sortir de cette dépendance.
Maintenant, au moment où nous nous parlons, nous avons, à court terme, deux
enjeux. Je pense à la question que se posent beaucoup de nos compatriotes :
comment être sûr qu'il n'y a pas de coupure et comment être sûr qu'on
maîtrisera au mieux les prix ? En effet, à court terme, notre volonté est de
faire face, évidemment, aux prochains mois et en particulier aux mois d'hiver,
et nous nous sommes préparés – c’est ce que j'ai demandé au Gouvernement, ce
qu'ont fait l'ensemble des services – à un scénario d'un hiver froid et à un
scénario dans lequel il y aurait une coupure complète du gaz russe. C'est
celui, je dirais, dont les hypothèses de départ seraient les plus adverses,
avec un objectif qui est le nôtre, qui est de n'avoir aucune coupure de gaz et
d’électricité et de préserver notre activité économique pour ne pas rentrer
dans une crise économique.
Pour faire face à cela, nous avons d'ores et déjà pris toutes les mesures que
j'évoquais : diversifier et nous protéger. Le premier élément, c'était stocker.
Stocker le gaz, puisqu’il peut se stocker pour, à la fois, être consommé par
les ménages ou pouvoir produire de l'électricité. Nous nous étions donné des
objectifs européens et français. L'objectif de 80% que nous nous étions donnés
en Européens est en train d'être atteint. A cet égard, l'Europe est en avance
de quelques semaines sur les objectifs qu'elle s'était donnés, ce qui a montré
une mobilisation de tous les pays. En France, nous sommes autour de 92%-93% de
stockage par rapport à nos capacités. Là aussi, nous sommes en avance sur les
objectifs que nous nous étions donnés, ce qui veut dire qu'on a tous réussi à
se mobiliser, à consommer un peu moins que prévu durant les dernières semaines
et surtout, à mobiliser des capacités pour stocker et préparer l'hiver.
Le deuxième élément clé de cette stratégie pour passer l'hiver, c'est de sauver
l'énergie que nous pouvons sauver : c'est la sobriété énergétique. Je veux
vraiment insister sur ce point parce que nous avons chacun un rôle à jouer en
la matière et il est très important. La meilleure énergie, c'est celle qu'on ne
consomme pas. Et donc, à cet égard, le Gouvernement a élaboré une première
série de mesures. Il en a préparé une série d’autres et nous avons – je vais
être simple, la Première ministre et les ministres entreront dans les prochains
jours et les prochaines semaines dans le détail. Mais notre objectif, c’est,
par ce biais-là, d’économiser environ 10% de ce qu’on consomme habituellement.
C’est faisable par une série de gestes simples, en étant d’abord dans une
logique volontariste, si je puis dire, et pas coercitive, en appelant à la
responsabilité de chacun et en partageant toutes les informations qui sont les
nôtres. On est déjà en train d’économiser de l’énergie par rapport à nos
comportements habituels parce qu’elle coûte un peu plus cher, il faut bien le
dire, et parce que tout le monde est en train d’intégrer cette nécessité. Mais
si nous nous mobilisons, et c’est bien un plan de mobilisation active auquel
j’appelle, nous pouvons atteindre cet objectif de 10% dans les consommations
publiques, dans les bâtiments tertiaires, chez les ménages et évidemment dans
tous les secteurs d’activité. Le Gouvernement va décliner, secteur par secteur,
ce plan, mais chacun d’entre vous a son rôle à jouer. Une bonne partie de cet
effort, c’est de baisser un peu la clim’ quand il fait chaud, ce qui est plutôt
le cas en ce moment, et c’est d’essayer de se caler sur une référence de
chauffage dès qu’il commencera à faire froid, autour de 19 degrés dans la pièce
pour maintenir la température ambiante. Si on fait ces petits efforts
collectifs, alors assez spontanément, le pays pourra atteindre ses objectifs de
sobriété. Le Gouvernement donc va décliner cet objectif. Pour moi, ce plan de
sobriété, c’est ce qui doit nous éviter d’aller vers quelque chose de plus
coercitif et qui serait, à ce moment-là, un plan de sobriété renforcée, voire
de rationnement, et qui, évidemment, nous protégera in fine des coupures.
Donc, vous le voyez, en quelques sortes, c’est par gradation. Le premier étage
de la mobilisation générale, c’est la sobriété volontaire. Et pour cela, il va
y avoir une déclinaison secteur par secteur, un travail de communication du
Gouvernement, et puis on va essayer aussi que chaque personne, que chacun de
nos compatriotes ait des outils. D’ores et déjà, j’invite chacun à regarder
Ecowatt, où vous avez de manière très concrète la situation énergétique du
pays, des conseils pour des gestes concrets et qui nous permet chacun d’être,
en quelques sortes, mobilisé. Donc vous voyez, pour faire face à ces
difficultés de court terme, il y a le stockage ; il y a ensuite sauver
l’énergie et ce plan de sobriété, en jouant sur la responsabilité de chacun là
où il est, des particuliers comme des secteurs économiques, du secteur
tertiaire et des administrations publiques.
Et puis, le troisième levier, c’est la solidarité européenne. Je veux insister
sur ce point parce que, à court terme, nous l’avons beaucoup travaillé, en
particulier en franco-allemand et je veux ici vous dire la coordination et la
solidarité franco-allemande qui va s’établir sur ce sujet, sur laquelle nous
travaillons depuis le début de la crise. Si je devais simplifier les choses,
l’Allemagne a besoin de notre gaz et nous, nous avons besoin de l’électricité
produite dans le reste de l’Europe et en particulier en Allemagne. Cela n’a
rien avoir avec le conflit en Russie, mais c’est lié à un phénomène
conjoncturel qui est que, aujourd’hui, le parc nucléaire installé en France est
face à des défis techniques qui ont conduit le superviseur de l’Autorité de
sûreté nucléaire à demander des travaux à EDF. Ce qui fait que nous avons plus
de centrales que prévu qui sont en maintenance. Ça vient s'ajouter à la
problématique que je viens d'expliquer, ce qui fait qu'on produit moins
d'électricité en franco-français que prévu et on a besoin de la solidarité
européenne. Et donc, au fond, nous allons contribuer à la solidarité européenne
en matière de gaz et bénéficier de la solidarité européenne en matière
d'électricité dans les semaines et les mois qui viennent. Ça va se traduire en
franco-allemand de manière très concrète : nous allons finaliser, dans les prochaines
semaines, les connexions gazières nécessaires pour pouvoir livrer du gaz à
l'Allemagne s'il y avait un besoin de solidarité, et à chaque fois qu'il y en
aura besoin. D'ores et déjà aujourd'hui, pour la première fois depuis très
longtemps, la France est exportatrice de gaz vers l'Est de l'Europe. Nous
allons renforcer cela, et nous mettre en situation d'être solidaires sur le
plan gazier avec l'Allemagne si l'hiver est difficile et que l'Allemagne en a
besoin. Les travaux ont été actés lors du conseil de vendredi. Ils se feront
dans les prochaines semaines et ils sont prêts pour l'hiver.
De la même manière, l'Allemagne s'est engagée à une solidarité électrique à
l'égard de la France, et donc se mettra en situation de produire davantage
d'électricité, et surtout nous apporter dans les situations de pics, sa
solidarité électrique en la matière. Cette solidarité franco-allemande, c'est
l'engagement que nous avons pris avec le Chancelier Scholz, c'est celle que
nous tiendrons dans les prochains mois, et qui s'inscrit plus largement dans
une solidarité européenne qui a été structurée par les communications de la
Commission européenne dès le début de l'été, qui a appelé à de la solidarité
entre les pays et à un plan de sobriété partout en Europe, tel que je viens de
le décliner. Ça, c'est pour passer l'hiver. Si nous faisons ce que je viens de
dire, et que nous nous mettons en situation, notre vision est que nous pouvons
regarder sereinement les choses. Et donc, en quelques sortes, les solutions
sont d'ores et déjà aujourd'hui dans nos mains si nous savons être au
rendez-vous de la sobriété et de la solidarité.
Ensuite, il y a la question des prix, évidemment, qui préoccupe beaucoup nos
compatriotes. Sur ce sujet, les mesures sont d'abord nationales, et ce sont des
mesures, en quelques sortes, de correction. La France les a pris, parmi les
premiers pays, dès octobre-novembre 2021. Nous avons mis en place des séries de
boucliers, face, en particulier, à l'envolée des prix de l'électricité et du
gaz. Nous avons aussi pris des dispositions par rapport au prix de l'essence
qui se sont accrues des dernières contributions que nous avons obtenues ces
dernières semaines, avec des effets concrets à la pompe ces jours-ci. En
quelques sorte, nous avons évité une hausse d'environ 50% à 70% des prix du gaz
et d'électricité pour nos compatriotes. Ce qui fait que la France est l'un des
pays qui a le plus protégé les ménages et les petites et moyennes entreprises
en Europe. Beaucoup de pays sont en train, aujourd'hui, de rejoindre nos
mesures, et c'est d'ailleurs le sens du plan qui a été annoncé hier par le
Gouvernement allemand, qui rejoint la logique de beaucoup de nos
dispositifs.
Tout ça fait qu'aujourd'hui, la France est parmi les pays qui ont les taux
d'inflation les plus faibles en Europe, parmi les taux les plus faibles de la
zone euro, et qu'aujourd'hui nous avons au maximum protégé les ménages et les
entreprises sur ce sujet. Néanmoins, nous le savons, dans les prochains mois,
il nous faudra encore mieux cibler et avoir une réponse plus structurelle pour
aider plutôt à la rénovation thermique et à l'électrification des pratiques et
cibler nos réponses pour accompagner les ménages.
Ceci doit s'accompagner de mesures européennes. La Commission est en train de
préparer le travail – j'ai eu l'occasion d'avoir plusieurs échanges avec la
présidente de la Commission – et au fond, nous avons un travail depuis
plusieurs mois en la matière. Je veux ici dire en tout cas la position de la
France quant aux grands axes qui semblent se dessiner. D'abord, nous sommes
favorables à des pratiques d'achats communs du gaz. Ceci permettrait à
l'Europe, en achetant groupés d'acheter moins cher. Donc, nous continuerons
d'agir, et je crois pouvoir dire que le Chancelier Scholz partage cette vision,
nous en avons parlé à un instant, d’agir concrètement en fonction de ce que
nous avons acté au niveau européen.
La deuxième chose, si la Commission venait à décider de mettre un plafond au
prix du gaz acheté à travers les gazoducs à la Russie, la France soutiendrait
une telle mesure. Il me paraît de nature à être cohérente avec notre politique
de sanctions et à réduire ces prix.
La troisième chose, c'est que nous défendons un mécanisme de contribution
européenne qui serait demandé donc aux opérateurs énergétiques pour ceux dont
les coûts de production sont très inférieurs au prix de vente sur le marché. Il
y a en effet des bénéfices indus qui sont faits par des opérateurs de marché
aujourd'hui, et la bonne approche c'est qu'une contribution leur soit demandée
au niveau européen. Cette contribution pourrait ensuite être reversée aux Etats
membres pour financer leurs mesures nationales ciblées. C'est l'approche que
nous soutenons et c'est l'approche que la France et l'Allemagne soutiennent.
Elle est la plus cohérente pour éviter les distorsions entre pays européens.
Elle est la plus juste et elle serait la plus efficace. Si une telle approche
ne pouvait aboutir au niveau européen, alors nous serions obligés de la
regarder au niveau national. D'ores et déjà, c'est ce que nous avons fait avec
certains opérateurs ces derniers mois, comme vous avez pu le remarquer. Il y a
en tout cas là aussi une convergence franco-allemande pour défendre un tel mécanisme
de contribution européenne si la Commission le proposait dans les prochains
jours.
Enfin, pour réduire la volatilité des prix, il nous paraît indispensable
d'avoir des mesures de lutte contre les pratiques spéculatives qui
permettraient de mieux encadrer les pratiques d'appels de marges et de
couverture sur les marchés qui ont conduit à l'envolée des prix et à la
démultiplication, en quelque sorte, des effets réels sur les marchés par
certains opérateurs. Nous souhaitons là-dessus avoir au moins un accord
franco-allemand, nous avons pris l'engagement tout à l'heure avec le Chancelier
Scholz, et notre souhait est qu'il puisse y avoir des mécanismes de contrôle de
ces opérations spéculatives au niveau européen.
Ça, c'est pour le volet prix à court terme. Et donc, je souhaite que la
Commission puisse parachever son travail dans les tout prochains jours, et je
veux ici redire tout le soutien de la France au travail de la Commission
européenne depuis le début de la crise et sur ces mesures.
A moyen terme, ça veut dire dans les prochains mois, il nous faut continuer à
avancer à marche forcée, d'abord pour produire davantage et produire davantage
de sources alternatives d'énergie et tout particulièrement d'électricité, en
France et en Europe. C'est pourquoi j'ai demandé au gouvernement de parachever
des textes législatifs pour permettre d'accélérer nos projets de production
d'énergies renouvelables et de nucléaire. Aujourd'hui, nos rythmes, quant aux
travaux pour permettre les capacités de production en renouvelable ou en
nucléaire montrent que nos projets sont trop lents. Je serai dès que possible à
Saint-Nazaire pour inaugurer le champ d'éoliennes en mer, ce que je devais
faire aujourd'hui mais que le temps n'a pas permis, ce qui me permet d'avoir le
privilège d'être devant vous et ce qui m'a permis d'échanger avec mon homologue
allemand. Mais imaginez que ce projet a été lancé par mon anté-prédécesseur.
Donc, face au défi qui est le nôtre aujourd'hui, on doit aller beaucoup plus
vite dans la production de ces énergies renouvelables, et donc simplifier les
choses drastiquement. Nous sommes en guerre, c'est un état de fait. L'énergie
fait partie des instruments de guerre utilisés par la Russie, et donc nous
devons absolument nous mettre en situation de produire plus vite des sources
alternatives d'électricité.
Le deuxième point, c'est d'accélérer l'électrification de nos pratiques et donc
d'aller beaucoup plus vite sur la rénovation thermique des bâtiments, sur la
conversion du parc automobile et sur l'installation comme modèle, aussi clé, de
transport d'énergie de l'hydrogène au niveau européen.
Puis le troisième élément à moyen terme, c'est de réformer le marché de
l'électricité. Aujourd'hui, vous le savez, ce marché au niveau européen a deux
défauts, et je souhaite que, en franco-allemand, nous puissions y travailler.
Il y a maintenant un accord franco-allemand sur ce sujet et nous avons une
vraie convergence de vue avec l'Italie aussi.
D'abord, nous devons parachever le réseau européen électrique et multiplier les
connexions électriques européennes pour que l'électricité puisse circuler de la
manière la plus efficace et rapide entre les pays.
Ensuite, le prix sur ce marché européen de l'électricité doit être formé de
manière beaucoup plus cohérente et en lien avec les coûts de production.
Aujourd'hui, le prix de l'électricité sur le marché européen est beaucoup trop
dépendant des contributions marginales, et en particulier celles du gaz, en
particulier en moments de pic. Ce qui pour des pays comme le nôtre et certains
autres, est aberrant et fait que vous avez un prix d'électricité qui est
déconnecté de la réalité des coûts de production. C'est ce qui fait d'ailleurs
que vous avez certains opérateurs qui, du coup, font des bénéfices excessifs.
Ce que la Commission européenne, je l'espère, s'apprête à corriger à court
terme. Donc à moyen terme, il ne faut pas que le marché européen ait en quelque
sorte cette distorsion, et donc il faut pouvoir le réformer. Voilà donc les
trois grands axes à moyen terme sur lesquels nous voulons avancer.
Voilà les quelques mots que je souhaitais donner, en quelque sorte les axes que
je souhaitais dresser pour vous expliquer quelle est la stratégie à la fois
française et européenne en la matière. Tout cela va donner lieu à la déclinaison
d'une stratégie que la Première ministre et les ministres compétents vont
expliquer. D'abord sur le plan de sobriété qui donnera lieu donc à une
présentation et surtout un échange avec l'ensemble des branches économiques,
puis donnera lieu à des engagements successifs. Puis, en parallèle de ça,
évidemment, la Première ministre aura aussi à lancer des exercices structurants
pour le pays : la stratégie nationale bas carbone, la programmation
pluriannuelle de l'énergie, qui seront dès cet automne lancés pour pouvoir
déboucher sur des exercices législatifs fin d'année, début d'année prochaine.
Nous aurons l'occasion d'y revenir de manière claire. Tout ça aussi au niveau
européen donnera lieu à des travaux de la Commission dans les prochains jours,
qui seront explicités dans le cadre du collège de la Commission. Et évidemment,
tout ça sera travaillé lors du prochain Conseil européen à Prague et nous
permettra d'avancer là aussi en Européens.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> Je viens d'inaugurer le
commissariat, le nouveau commissariat de Paris Centre, avec le ministre de
l'Intérieur Gérald Darmanin et le
préfet de police, Monsieur Laurent Nunez. Cette inauguration, elle intervient à la veille d'une journée importante
pour le Ministère de l'Intérieur avec la présentation en Conseil des ministres
de la loi de programmation du ministère
de l'Intérieur qui va définir les moyens à la fois budgétaires, humains,
matériels, et puis aussi des nouveaux outils juridiques pour le ministère de l'Intérieur sur les 5 ans qui
viennent.
Lors du quinquennat précédent, on a
réalisé un effort inédit pour renforcer la sécurité et lutter contre la délinquance,
avec le recrutement de 10.000 policiers
et gendarmes, avec un renforcement de la lutte contre les trafics de
stupéfiants qui a permis une baisse de 10% des points de deal en 2021, avec aussi un effort inédit sur la lutte contre
les violences conjugales avec la
formation de 150 000 policiers et gendarmes pour mieux accueillir les victimes.
Avec cette loi d'orientation et de
programmation du Ministère de l'Intérieur, on poursuit cet effort, et même, on
accélère puisque ce sont 15 milliards d'euros supplémentaires dont le ministère de l'Intérieur va bénéficier dans les
5 prochaines années.
Je vous annonce qu'on va recruter
8.500 policiers et gendarmes
supplémentaires, dont 3.000 dès l'année
prochaine, là encore, pour mieux assurer la sécurité des Français, mieux lutter
contre la délinquance. Et puis mettre en œuvre les priorités du président de la
République, avec le doublement de la présence des forces de l'ordre dans
l'espace public, avec la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie et
de 11 unités de forces mobiles, avec un renforcement de la lutte contre
la cybercriminalité et avec une action
aussi importante pour assurer la sécurité des grands événements, notamment les
unités de forces mobiles supplémentaires pour nous permettre que ces grands
événements sportifs se passent au mieux, en toute sécurité.
Je le redis, la sécurité, c'est une
priorité du président de la République, de mon Gouvernement, et on y consacre
les moyens nécessaires. (…)
On a gardé la partie
programmatique et les moyens qui
vont avec. C'est important pour le ministère de l'Intérieur d'avoir cette
visibilité sur ces moyens, et on s'est concentré sur des dispositions qui
vraiment renforcent les capacités pour lutter contre la délinquance, notamment
renforcer les capacités d'enquête. Et puis diverses dispositions aussi pour
faciliter les sanctions. Je pense par exemple à l'élargissement de l'amende
forfaitaire qui, aujourd'hui, s'applique pour les stupéfiants et qui pourra
être élargie à d'autres délits.
On a tiré les conséquences de la
situation à l'Assemblée nationale, qui nous amène à considérer qu'il faut
présenter des textes courts. Mais pour autant, les autres volets de la loi ont
vocation à être débattus ultérieurement. On ne renonce pas à ces différents
volets, et ils seront présentés soit sous forme de projet de loi, soit sous
forme de proposition de loi. Mais je pense que c'est important – vous avez vu, comme moi, le temps que l'examen
des textes prend avec l'Assemblée – d'avoir des textes courts et centrés sur un objet.
> Alors que s’ouvre le procès de l’attentat de Nice, mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Nous sommes et resterons avec eux. La justice et l'état de droit doivent toujours l'emporter sur le terrorisme islamiste. Nous continuerons à le combattre de toutes nos forces.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Nous continuerons à protéger nos compatriotes de la flambée des prix
de l'énergie. (…) On ne l'a jamais caché. Il y aura des hausses parce qu'il
faut que régulièrement on puisse ajuster les prix mais elles seront contenues. [Sans
le bouclier tarifaire] la facture d'électricité augmenterait en janvier 2023 de
120 euros par mois, je dis bien par mois. Et la facture de gaz de 180 euros par
mois. Ce serait insupportable! (…) Il y aura la même augmentation pour tout le
monde. Le prix du gaz et de l'électricité sera le plus contenu possible. Dans
la mesure de ce que nous permettent nos finances publiques. (…) S'il faut aller
au-delà, ça fera partie de la discussion avec les parlementaires au moment de
l'examen du budget.
> Nous poursuivrons la baisse des impôts avec un objectif stratégique, la réindustrialisation de notre nation.
> [Taxation des superprofits des énergéticiens] Ce que proposent le président de la République et le chancelier Scholz c'est un mécanisme de marché durable.
> L’Etat doit être exemplaire dans la baisse de la consommation d’énergie. Depuis 2019, le gouvernement a investi plus de 3,8 milliards € dans la rénovation énergétique de ses bâtiments. C’est un effort sans précédent.
> [Dispositif de soutien financier aux entreprises pénalisées par la forte hausse des coûts de l'énergie] Lorsqu'un dispositif ne marche pas, il faut le changer et ce dispositif ne fonctionne pas. Aujourd'hui, pour avoir accès à des mesures de soutien, à des subventions, il faut que vous ayez perdu sur un trimestre au moins 30% de votre chiffre d'affaires. C'est beaucoup trop compliqué. Désormais, toute entreprise – TPE, PME, commerçants – qui perd de l'argent à cause de l'augmentation du prix du gaz ou de l'électricité peut aller sur le site de la Direction générale des finances publiques pour dire «j'ai perdu de l'argent» (…) et cet argent perdu sera compensé financièrement pour pouvoir passer cette période difficile. (…) Ce dispositif simplifié concerne toute entreprise, dès le premier euro qui perd de l'argent sur un mois. Ce sera un dispositif ciblé destiné aux entreprises qui consomment beaucoup d'énergie. Pour en bénéficier, il faut que l'électricité ou le gaz représente 3% du chiffre d'affaires de la société.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Effort considérable pour la sécurité, car,
comme annoncé par Elisabeth Borne, nous allons créer dans les 5 prochaines années 8500 postes
de policiers et gendarmes supplémentaires, dont 3000 dès l’an prochain. Respect
intégral des engagements d’Emmanuel Macron pour la sécurité.
Grâce aux 1000 nouveaux policiers qui seront affectés à la Préfecture de Police
de Paris, nous renforcerons la lutte contre la délinquance et le trafic de
drogue. Ils contribueront également activement à la sécurité des Jeux
Olympiques.
Pour maintenir l’ordre public et préparer les Jeux Olympiques, nous créerons 11
nouvelles unités de force mobile, soit plus de 1000 policiers et gendarmes.
Nous redéploierons également les 7 UFM affectées à la Préfecture de police de
Paris.
Les effectifs de police seront très significativement renforcés dans les
métropoles de notre pays. Dès le mois d’octobre, les métropoles de Lyon,
Marseille, Lille, Nice, Toulouse et Rouen verront leurs effectifs de police
augmenter.
La lutte contre les violences
intra-familiales est au cœur de notre action. Nous doublerons le nombre
d’enquêteurs dédiés, soit plus de 2000 agents supplémentaires. Nous créerons
également 200 postes d’assistants sociaux pour accomplir les victimes.
Pour assurer la sécurité partout sur le
territoire national, notamment dans nos campagnes, nous créerons 200 nouvelles
brigades de Gendarmerie. Un effort inédit depuis plus de 20 ans.
J'ai réuni les responsables de la police judiciaire, avec le directeur général de la police nationale qui porte une réforme courageuse que nous soutenons complètement. Il s'agit de lutter pour que la police judiciaire soit plus forte - elle passera de 5 000 à 20 000 agents - et de mieux avoir des taux d'élucidation plus efficaces, plus nombreux qui ont tendance à baisser. Évidemment, nous le devons à nos concitoyens. Je referai cette réunion le mois prochain. Avec le directeur général, je me rendrai dans les services et, à la demande de la Première ministre et du président de la République j'écrirai demain à tous les policiers et les gendarmes. Ce sera l'occasion d'expliquer les moyens supplémentaires accordés.
> Au président de la Knesset, j’ai redit ce matin notre mobilisation pour lutter contre toutes les formes d’antisémitisme sur le territoire national et notre volonté de continuer à coopérer dans la lutte contre le terrorisme.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La relation bilatérale entre la Grèce et la France est exceptionnelle,
ses racines culturelles et civilisationnelles sont anciennes, elles sont
aujourd’hui profondes et solides dans tous les domaines. Le partenariat
stratégique signé par le président de la République, Emmanuel Macron et le
Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, il y a un an, a permis de
l’enrichir. En matière de défense, ce partenariat instaure une coopération
étroite entre nos forces armées qui bénéficiera à nos alliés, et je me réjouis
du choix grec d’équipements militaires français, qui promet une
interopérabilité accrue pour les années à venir. C’est une grande satisfaction
de constater que, face aux nombreux défis qui sont les nôtres, Paris et Athènes
partagent très souvent les mêmes approches et tendent toujours vers plus de
solidarité et plus d’unité, au sein de l’Union européenne. J’ai déjà pu en
discuter avec Nikos Dendias, à Paris, en juillet dernier, et nous étions
convenus de poursuivre nos échanges à Athènes.
> Je crois essentiel, dans le contexte de la guerre en
Ukraine, de renforcer le dialogue avec tous les pays qui peuvent jouer un rôle
utile dans cette crise, et la Turquie en fait incontestablement partie. C’est
le sens du déplacement que j’ai fait à Ankara et Istanbul, qui m’a aussi permis
d’aborder les sujets incontournables relatifs à la stabilité dans notre
voisinage commun, dont la Méditerranée orientale.
Sur certains sujets, l’attitude turque interroge et il est normal et utile,
avec un pays allié et voisin, d’entretenir un dialogue ouvert, qui permet de
parler de tout. Je tiens à redire, comme la France l’a déjà exprimé à de
nombreuses reprises, y compris par la voix du président de la République, que
la France est toujours très claire et solidaire dès qu’il s’agit des atteintes
à la souveraineté de la Grèce et cela ne changera pas.
> Lors de la présidence du Conseil de l’Union européenne,
la France a fait progresser la réponse européenne au phénomène migratoire – car
celle-ci ne peut être que commune aux 27 pays membres. Nous sommes déterminés à
agir sur plusieurs fronts : d’abord celui de la solidarité avec des
mesures pour soulager les États membres qui sont en première ligne en matière
d’accueil ; ensuite, celui d’une meilleure coopération menée avec les pays
d’origine et de transit ; et enfin celui d’une meilleure protection de nos
frontières, avec un filtrage obligatoire pour les demandeurs d’asile qui
entrent dans l’Union.
Nous devons aussi faire face lorsque des pays, comme la Biélorussie ou la
Turquie, vous avez raison, tentent d’utiliser les flux migratoires comme un
moyen de déstabiliser l’Union européenne. Nous sommes résolus à être d’une
totale fermeté face à ceux qui font de la misère humaine une arme politique.
> La France est favorable à une Europe plus souveraine,
une Europe qui protège ses citoyens, ses intérêts et ses valeurs. Durant notre
présidence, l’Europe a progressé en ce sens, et ce travail se poursuit sous
présidence tchèque. Il y a la même volonté de faire face ensemble à la crise
énergétique actuelle, en diversifiant nos sources d’approvisionnement, en
limitant notre consommation de gaz de façon coordonnée, et en accélérant la
transition verte. Vous avez raison, l’agression russe contre l’Ukraine a
entrainé une hausse des prix de l’énergie qui alimente l’inflation dans
l’ensemble des États membres de l’UE. Là encore, l’Europe est prête à agir
notamment en réformant en profondeur le marché de l’électricité, comme l’a
demandé le président de la République, Emmanuel Macron.
Nous sommes confrontés à une Russie qui fait de l’énergie, de l’alimentation et
de l’information des armes à part entière de sa stratégie d’agression.
Nous savons que la défense de nos valeurs et de nos principes, en temps de
guerre, peut avoir un prix mais elle correspond à notre intérêt profond.
Nous savons aussi que la guerre en Ukraine risque de s’installer dans le temps
long.
Dans tous les cas nous devons, entre Européens, préserver notre plus grand
atout qui est l’unité. C’est pourquoi nous devons rester solidaires, comme nous
l’avons fait dans le passé pour la Grèce, par exemple pendant la crise de
l’euro.
> Nous devons changer notre fusil d’épaule : réduire
notre dépendance énergétique, développer les énergies renouvelables et le
nucléaire. J’ajoute que le développement du renouvelable ou de l’hydrogène ne
doit pas créer de nouvelles dépendances. Nous soutenons donc prioritairement
les énergies renouvelables produites au sein de l’Union européenne et la Grèce
figure en bonne position dans ce contexte.
Il faut faire preuve de réalisme et de pragmatisme. Cette transition peut
prendre du temps et il est impossible de demander à l’ensemble de l’Europe de
ne plus utiliser de gaz d’un jour à l’autre, ce qui justifie notre stratégie de
diversification de nos approvisionnements pour réduire notre dépendance à
l’égard de la Russie le plus rapidement possible.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Le plan de sobriété est un plan de bon sens.
> Les Français qui n’ont pas été augmentés du tout, c’est assez rare. (…) Nous poussons aux négociations de branche pour que les niveaux de rémunération soient revus. (…) Nous avons fait un choix : celui du dialogue par branche.
> Le drame, c’est que nous ayons des emplois qui ne soient pas pourvus. Si les gens trouvent un emploi, ils seront payés, ils seront autonomes.
> [Chômage] Notre objectif, c’est 5%. Nous rencontrons une forme de stagnation avec un petit moins de 25 000 personnes en plus inscrites au chômage. Ça s’explique par un climat d’incertitude sur le front de l’énergie.
> [Réforme de l’assurance chômage]
Le principe est simple : quand les choses vont très bien, il faut que les
règles soient plus incitatives et quand les choses vont moins bien, il faut
qu’elles soient plus protectrices. (…)
Nous pouvons agir sur la durée maximale d’indemnisation, les conditions pour
être éligible à une indemnité mais pas sur le montant des indemnités. (…) Nous
souhaitons que les nouvelles règles soient les plus incitatives possibles.
> [Taxe sur les superprofits] Nous n’allons pas sanctionner des entreprises qui réalisent des profits parce qu’elles se développent. La meilleure solution, c’est une contribution des opérateurs d’énergie au niveau européen.
> La réforme des retraites reste une priorité du gouvernement. Notre système n’est pas juste et il faut l’améliorer. (…) Il n’y a pas de totem. Nous savons tous qu’il faut plus travailler.
> Il n’y a pas de grande démission en France. Entre 2017 et 2022, 1,5 millions d’emplois ont été créés. Au 1er semestre 2022, nous avons constaté 510 000 démissions mais pour changer d’emploi.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> La lutte contre le racisme a toujours fait
partie de mes combats. Hier en tant que professeur et aujourd'hui en tant que
ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. L'école est au cœur de
l'éducation au respect de l'autre et à la tolérance.
> L'école doit pleinement jouer son rôle dans l'éducation à de bonnes habitudes alimentaires.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Encourager l’installation de nouveaux
viticulteurs est essentiel pour préserver les savoir-faire et l’excellence de
nos productions. Le renouvellement des générations est central pour la
souveraineté.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Ne prenons pas le réveil écologique pour
acquis. Inlassablement notre mission est d’impulser une prise de conscience des
enjeux environnementaux. Les transports représentent près de 30% des émissions
de gaz a effet de serre.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Le plan sobriété se construit dans un esprit de justice sociale. Demander le
plus d’efforts aux plus gros acteurs, à commencer par l’Etat et les
entreprises, et aider les Français les plus modestes à sortir de la précarité
énergétique.
> Le plan sobriété que nous déployons a vocation à transformer nos habitudes dans la durée. C’est un levier indispensable pour la décarbonation de nos modes de vies. Objectif 40% de consommation d’énergie en moins d’ici 2050.
> Le plan sobriété avance. Nous avons réuni le secteur des transports qui représente 30% de notre consommation d’énergie. Je salue les opérateurs qui ont déjà annoncé et déployé des mesures de bon sens. Ces efforts se poursuivront dans les prochaines semaines.
> [Chauffage cet hiver] Mon objectif est que tous les Français soient à 19°C et ceux qui sont aujourd’hui à 15°C, je veux qu’ils soient à 19°C.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Ni complexité ni assistanat,
notre projet de solidarités à la source permet de garantir des aides
utiles à la protection et à l’insertion
des personnes afin qu’elles soient
bien versées à ceux qui en ont besoin pour lutter contre le non-recours et contre la fraude.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Notre couverture fibre est la meilleure
d’Europe. Désormais, nous devons garantir la qualité de service. J’ai invité
les acteurs concernés en leur donnant 3 semaines pour finaliser leurs
propositions. Elles seront mises en oeuvre avant la fin de l’année.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Pour faire avancer la sobriété énergétique, la
réponse ne peut être que collective. Nos entreprises les plus grandes comme les
plus petites devront continuer à réduire leur consommation. Un plan pour
accompagner nos PME en ce sens sera présenté prochainement.
> Cet été 32% des Français ont choisi une destination rurale. Preuve s’il en est que, du talent de nos artisans à la diversité des paysages, nos territoires ruraux attirent. Nous souhaitons y favoriser une meilleure attractivité de l’emploi et du tourisme.
> Notre volonté a toujours été la
même : ça doit être aux élus locaux de réguler, via le droit de l’urbanisme,
l’activité des dark stores dans leurs villes.
Nous proposerons aux élus de nous revoir très bientôt sur le sujet plus large
du quick commerce qui va bien au-delà du statut juridique des darkstores et des
dark kitchens. Nous entendons y associer tous les parlementaires intéressés.
> Le plan de résilience évolue.
Désormais toute entreprise, TPE, PME, commerce, qui perd de l’argent à cause de
l’augmentation des prix de l’énergie pourra être aidé financièrement par
l’Etat.
La seule condition pour pouvoir bénéficier de cette aide est que l’énergie ou
le gaz représente 3% du chiffre d’affaires de votre entreprise. Vous pourrez
bénéficier de ce dispositif jusqu’à fin décembre 2022, contre fin août
initialement.
> Le président l’a dit, en nous comportant de manière plus sobre collectivement, la solution est entre nos mains. Il ne peut y avoir de petits gestes de chacun sans mobilisation de tous. Je présenterai bientôt un plan pour la sobriété du secteur tertiaire.
Carole Grandjean
(ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> Le 6 septembre 2018, en tant que députée, je
m’engageais aux côtés de mes collègues de la majorité pour porter la loi pour
la liberté de choisir son avenir professionnel. 4 ans après, cette loi a
réformé le système de formation professionnelle et continue de porter ses
fruits
Parmi les changements majeurs :
- une nouvelle image pour l’apprentissage
- la garantie d’un accès gratuit à l’apprentissage pour
chaque jeune jusqu’à 30 ans
- la certification de la qualité des organismes de
formation
- la démocratisation du CPF.
Aujourd’hui, en tant que ministre de
l’Enseignement et de la Formation professionnels, je poursuis l’action
collective menée en 2018. Il reste de grands chantiers pour garantir à tous une
meilleure formation et agir en faveur du plein emploi: j’y consacre toute mon énergie.
> Nos efforts déployés en faveur de l’apprentissage portent leurs fruits dans tous les secteurs et sont excellents dans l’artisanat : 176.000 apprentis et +14% en 2021, c’est un record depuis 2010 !
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> La transition écologique et l’investissement
dans les transports appellent une mobilisation collective.
> La sobriété énergétique, ce n'est pas moins de trains.
> Le secteur du transport représente 30% de notre consommation d’énergie : il est donc une part essentielle de la solution pour la sobriété énergétique et la transition écologique ; il est pleinement mobilisé !
Olivier Klein
(ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Contre la hausse des prix, l’Etat agit. Lutter
contre les taudis énergétiques par le gel des loyers, c’est inciter à la
rénovation des logements: mieux isolés, cela permet de faire baisser les factures et
de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
> Un mot d’ordre pour tous les habitants des quartiers populaires : reconnaissance. La République doit reconnaître tous ses enfants comme des citoyens à part entière.
Agnès Firmin Le Bodo
(ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de
santé)
> L’intitulé du ministère parle pour lui, et plus encore sa création.
Parler de l’organisation territoriale et des professionnels de santé et en
faire un ministère montre la volonté marquée du président de la République,
Emmanuel Macron, et de la Première ministre, Élisabeth Borne. Aujourd’hui,
87 % de notre territoire est classé comme sous-dense. Environ
6 millions de Français n’ont pas de médecin référent. Ce sujet concerne la
santé de tous nos concitoyens. C’est un ministère que je considère comme un
ministère de défis. Et c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai accepté de
m’engager auprès de la Première ministre dans cette aventure. Certains
appellent ce ministère celui des « déserts médicaux » : c’est ma
mission première.
> Ce qu’on appelle la « conférence des parties
prenantes » sera le volet santé du Conseil national de la refondation. Le
président de la République a souhaité que les sujets importants (plein emploi,
école, santé, bien vieillir et transition écologique, ndlr) soient traités.
Nous allons articuler la conférence des parties prenantes dans cette grande
consultation de nos concitoyens, au sens large, car c’est aussi la consultation
des corps intermédiaires, des partis politiques, des syndicats, des
fédérations…
La méthode s’appuie sur beaucoup de rencontres. Je veux faire en sorte que ce
ministère devienne le ministère des élus. Je l’ai été, je le suis toujours. Je
sais à quel point il est important d’associer tout le monde à la construction
et à la co-construction des mesures que l’on prend. Répondre au besoin d’offre
de soins ne peut se faire que si nous associons les collectivités locales aux
décisions que nous prenons. Les solutions proposées dans la fameuse boîte à
outils que nous allons construire, elles dépendront aussi de l’implication et
de la volonté des collectivités locales à nous aider et nous accompagner pour
proposer des solutions. Il s’agit bien sûr de rencontrer les Ordres, les
syndicats, les professionnels, tous les services ici à Ségur. Et l’idée est de
pouvoir, à un moment ou un autre, faire travailler tout ce monde-là ensemble.
C’est tout cela que nous sommes en train de construire. Certaines collectivités
et certains maires commencent à intégrer le fait que le schéma du médecin
généraliste qui s’installe dans la commune va devenir plus compliqué. Un
médecin qui viendrait faire des consultations une journée par semaine, c’est un
schéma auquel nous allons devoir nous habituer. Nous sommes à un moment où la
prise de conscience qu’il va falloir travailler ensemble est collective. (…)
La prise de conscience est réelle chez les professionnels de santé. Les Ordres
travaillent ensemble et c’est quelque chose de plutôt nouveau. Nous devons
travailler sur comment accompagner l’évolution de chaque profession, dégager du
temps médical pour certains, donner de la reconnaissance à d’autres… Ce ne peut
être que des décisions co-construites. Il y a les mesures d’urgence, les
mesures du temps moyen et les mesures du temps long.
Il faut prendre des décisions assez rapidement. Car pour former un médecin, il
faut 10 ans. Il faut donc s’intéresser à la pyramide des âges à
5 ans, 10 ans, 15 ans. Mais pas seulement. Il faut s’intéresser
à l’évolution de la société. Le médecin d’aujourd’hui n’est pas le médecin de
famille d’il y a quelques années. Pour un médecin qui part en retraite
aujourd’hui, il en faut 2,2 voire 2,3. Mais entre-temps, les professions auront
aussi évolué, avec par exemple la création d’assistants médicaux, d’infirmiers
en pratique avancée (IPA), peut-être l’évolution d’autres métiers. Mais nos
concitoyens attendent aussi de nous des réponses urgentes, c’est ce que nous
sommes en train de co-construire pour proposer assez rapidement quelques
mesures qui permettront d’avancer et de répondre. Le rapport Braun a été un des
premiers instruments de cette boîte à outils.
> Il est important à mon sens que nous prenions cette
habitude d’évaluer les dispositifs et les mesures que nous adoptons. L’idée est
de regarder ce qui a fonctionné et ce qui a permis au système des urgences de
pouvoir tenir l’été. On nous avait annoncé une grande catastrophe. Je ne dis
pas que ça a été facile partout mais on voit bien que les mesures prises, la
coordination ville-hôpital, les expérimentations de services d’accès aux soins,
la volonté des médecins généralistes de ville à participer et à prendre leur
part dans ce dispositif ont permis de tenir. La campagne de communication
aussi, permettant de faire comprendre à nos concitoyens que le mot urgences a
un sens.
Je vous donne l’exemple du Havre : 30 % des appels au SAS ne
nécessitent pas de consultation médicale ! On appelle le 15. C’est
urgent ? On bascule dans l’urgence. Ce n’est pas urgent ? On bascule dans le
SAS, on a quelqu’un au téléphone. Et 30 % de ces appels ne nécessitent
même pas de consultation en ville. On voit bien que ce dispositif est
important. Il va falloir l’évaluer. Il n’est pas développé partout en France.
Il existe sous des formes différentes, là aussi. Il y a des endroits où ça
marche avec un autre dispositif qui ne s’appelle pas SAS. Laissons cette
liberté aux territoires. Ce qui est important, c’est que ce ministère puisse
s’assurer que tous les Français aient accès aux soins quand ils en ont besoin.
> Rien n’est tabou et tout doit être discuté. Et ce sera
sans doute l’un des sujets qui sera débattu pendant la conférence des parties
prenantes. D’ailleurs, je constate que tout le monde n’y met pas la même chose.
Il y a ceux qui sont pour l’obligation d’installation, ceux qui parlent des
augmentations des incitations à l’installation, ceux qui parlent de coercition,
ceux qui parlent de déconventionnement… Tout n’est pas égal dans les
propositions de nombreux parlementaires. Après, faut-il aller jusque-là
maintenant ?
C’est toujours compliqué, quand on est ministre et qu’on vient de dire qu’on va
co-construire, de donner son avis. Mon avis n’est que personnel. Je n’y suis
pas favorable. D’abord parce que je pense que c’est trop tard. Avec 87 %
du territoire en désert médical, je ne vois pas comment obliger à
s’installer sans déshabiller Pierre pour habiller Jacques. Au contraire, il
faut discuter avec chacun et voir ce que ça aurait comme incidence, et que
chacun comprenne bien ce qu’une obligation d’installation veut dire, ce que la
coercition signifie… N’a-t-on pas d’autres choses à essayer avant d’arriver à
ces solutions ? Ne peut-on pas imaginer, notamment dans le parcours d’études de
médecine, des formations qui se fassent dans ces déserts médicaux ou dans ces
hôpitaux de proximité ? Il y a la 4e année, la 1re année d’externat,
la 1re année d’internat. Je pense que nous pouvons essayer – et là,
avec une incitation à « aller vers » – plutôt des formations,
des années ou des mois à faire. Parce qu’on sait bien que lorsqu’on va quelque
part quand on est étudiant, si on rencontre l’âme sœur dans ce parcours-là, et
si on s’y plaît bien, on a plutôt tendance à rester.
> La crise sanitaire a été pour tous les professionnels de santé un accélérateur de l’exercice coordonné. Notamment sur la coordination des soins, les liens ville-hôpital, les coopérations public/privé, la complémentarité et la coordination. J’ai toujours pensé que nécessité faisait loi et que là, nous étions dans l’obligation pour certains de travailler ensemble. Des CPTS se sont créées naturellement. Et il faut garder cet état d’esprit : l’exercice coordonné est aussi une réponse aux besoins de soin de nos concitoyens.
> L’évaluation et le retour d’expérience que nous avons sur les assistants médicaux nous montrent que le bilan est plutôt positif. Il faut maintenant accélérer pour les développer, comme pour les infirmiers en pratique avancée. Sur les assistants médicaux, l’idée est de dégager du temps médical et soulager la contrainte administrative. Mais, en même temps qu’on fait ça, il faut ne pas ajouter d’autres contraintes en parallèle. Il faut dégager du vrai temps médical et être collectivement vigilants. Dans les discussions qu’on aura avec les médecins, il faudra parler de l’obligation à prendre de nouveaux patients. Certains patients sous affection de longue durée (ALD) n’ont pas de médecin traitant. Quand on regarde, par région, combien il y a de médecins généralistes et combien il y a de patients en ALD ou de plus de 80 ans sans médecin traitant, chacun pourrait faire un petit effort pour répondre à ce besoin. Les médecins qui ont choisi la médecine libérale ont choisi… la médecine libérale, ne l’oublions pas ! Je ne suis pas pour la contrainte à tous crins. Je pense que c’est quelque chose qui vient quand on n’arrive pas à travailler ensemble. Je suis pour le gagnant-gagnant.
> [Financement] Il n’y a pas une seule réponse car la problématique qui se pose pour un cabinet médical ne se pose pas forcément pour un autre. La réponse n’est pas la même selon qu’on exerce dans une maison de santé neuve, bien aménagée, ou dans un cabinet qui existe depuis vingt ans, où c’est compliqué pour la salle d’attente, la place de l’interne dans le cabinet, la façon dont ça va se passer quand on fera venir un assistant médical. C’est à nous et aux ARS, chevilles ouvrières, de faire ce travail de réponse au cas par cas, en faisant le lien avec les professionnels et les élus. C’est un travail énorme, mais on ne peut y arriver que comme ça.
> La sécurité des médecins est un sujet sur lequel nous
allons travailler. Au Havre, où il n’y a pas de service de SOS médecins
mais un service de garde organisé par les médecins généralistes, cela fait bien
longtemps que nous avons apporté une réponse à cette question. Au départ, ils
allaient eux-mêmes faire les consultations à domicile avec leur voiture. Après
quelques problèmes de sécurité, notamment des voitures dégradées, les médecins,
avec la collectivité locale – la ville et la communauté
d’agglomération – ont mis en place un système dans lequel chaque médecin
qui effectue un tour de garde est accompagné d’un chauffeur. Ce qui montre que
la collaboration entre généralistes et collectivités locales existe depuis très
longtemps chez nous.
Il y a la problématique des médecins, mais pas que… En prônant la vaccination
obligatoire pour les soignants quand j’étais élue, je l’ai vécu : j’ai été
menacée de mort. J’ai eu un pot de chrysanthèmes déposé devant mon officine…
J’ai déposé plainte au moins six fois lors de ma mandature pour des
problématiques de prises de position.
Il faut protéger ceux qui nous soignent, comme il faut protéger ceux qui nous
protègent. Cela passe aussi par le nécessaire apaisement de notre société,
devenue très radicale et brutale. Notre responsabilité collective, aussi pour
les médecins agressés, c’est de dénoncer et d’aller porter plainte. Et ce n’est
pas aisé. Il faut rendre le fait de porter plainte plus facile.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> La loi est claire : l’accès aux sites
pornographiques est interdit aux mineurs. Que les éditeurs de sites utilisent
leurs moyens financiers et techniques pour l’appliquer !
> Dans le champ des maltraitances,
il y a des montagnes à déplacer : le silence, les cloisons entre les services
et le secret professionnel.
Je veux faire tomber les silos et les silences. Les professionnels doivent se
parler, c’est urgent et c’est nécessaire ! Nos enfants sont victimes de ces
défaillances, je ne m’y résoudrai pas.
> Les enfants de
Noyelles-sous-Lens ont vécu un calvaire. Il faut décloisonner et consolider la
chaîne de signalement et d’accompagnement des enfants en danger. J’ai réuni ce
matin les services de l’État et du département pour comprendre ce qui s’est
passé.
En accord avec le président du département, sont mis en place :
- une enquête administrative conjointe avec les services compétents,
- un comité de suivi renforcé pour traiter les situations les plus graves, les
plus urgentes.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> L’Europe sociale est au cœur du projet
européen. Nous l’avons renforcée avec SURE, le soutien financier européen à
l’activité partielle, avec l’accord sur le salaire minimal. Plus, à suivre,
dans les prochains mois !
> Pour être plus agile et faire face aux défis futurs, l’UE doit réformer sa gouvernance ; revue du pacte de stabilité et de croissance, évolution des règles de vote en matière fiscale.
> Pour faire face aux défis qui l’attendent, l’UE doit rester unie, structurer un dialogue politique avec ses voisins grâce à la Communauté politique européenne et réinterroger sa gouvernance.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> L'Assemblée doit être plus ouverte vers
l'extérieur, les citoyens, la culture, la jeunesse et les territoires.
> L'Assemblée doit rassembler les Français, nous rassembler. C'est ça notre message politique. Il faut un dépassement des clivages. Nous devons réussir à aller chercher des compromis, du consensus.
> [La nouvelle méthode du travail parlementaire] Plus d'anticipation, de concertation, des textes plus courts, plus concentrés, avec des objets uniques et du temps pour les examiner en amont.
> Les organes de l'Assemblée fonctionnent. Le dialogue y règne, et nous arrivons à faire naître du consensus.
> Je trouve normal qu’il y ait de la vie dans l'hémicycle, ils représentent la France et je préfère ça à un hémicycle trop lisse qui écouterait religieusement les interventions.
> [Députés RN] Notre job à nous ce n’est pas de les exclure de facto des institutions lorsqu’ils ont été légitimement élus par les Français mais de les combattre sur le plan des idées.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> C'est grâce à cette limitation des tarifs, notamment, ceux du
carburant, que l'inflation en France est maintenue la plus basse de toute
l'Europe. Cela coûte très cher. Cela coûte 24 milliards d’euros, si j'ai
bien lu le chiffre. C'est donc un effort énorme demandé. Je pense que cette
limitation a été un bon choix du Gouvernement. Je pense qu'il est juste qu'on
la maintienne. Faut-il, à la marge, aménager en ciblant? C'est probablement
plus difficile à faire qu'on ne peut le dire ainsi au détour d'une phrase. Je
pense que le choix de rendre universel ce bouclier tarifaire a été bon.
> Je pense que l'on peut maîtriser sa dépense d'énergie sans changer fondamentalement les habitudes, simplement en faisant attention. Je prends souvent un exemple très bête : vous allez en voiture d'un point A à un point B, si vous décidez de lever un peu le pied, de changer de vitesse plus fréquemment pour suivre l'économie de la voiture, pour créer des habitudes de précaution, vous dépensiez 7 litres avant, vous dépenserez 6 litres après, vous irez du même point au même point à la même vitesse.
> J'ai souvent observé une possibilité d'économie de 10 à 15 % sans changer fondamentalement ses habitudes. Vous mettez un degré de moins en hiver dans les bureaux. Bon, cela va vous faire des économies. Il y a sûrement des domaines à explorer, que l'on n'a pas explorés en France et, au titre du Plan, je m'exprimerai assez vite sur ce sujet.
> L'équilibre des finances publiques doit être une préoccupation de chaque instant, mais on doit prendre en compte l'urgence. Quand on dit que la cohésion du pays, l'unité du pays, le fait que les conflits se détendent est absolument essentiel en période de crise, je pense que c'est vrai. Je vais vous dire ce que je crois. On est aujourd'hui en face d'une crise mondiale, pas d'une crise française, une crise mondiale qui va nous entraîner dans des difficultés qui, selon moi, seront très lourdes.
> Le train du monde était tiré par trois locomotives
principales : la Chine, les États‑Unis et l'Europe, avec l'Allemagne en
particulier. À cause de la guerre en Ukraine, de l'agression de la Russie sur
l'Ukraine, une crise mondiale s'est déclenchée ou a été aggravée. La Chine est
en panne, en difficulté. Les États-Unis ont une société qui est en explosion,
comme vous le voyez tous les jours et, chez nous, en Europe, l'Allemagne est en
difficulté à cause de sa dépendance au gaz russe. Tout cela va s'enchaîner,
s'emboîter pour faire une crise.
La France est l'un des pays les mieux placés ou pourrait être l'un des pays les
mieux placés, parce que c'est un pays très bien équipé, parce que nous avons
beaucoup de chances, à condition de résoudre des questions qui sont pendantes
et sur la table depuis longtemps : on a une crise de l'Éducation
nationale. On a une crise du rapport au travail. On a une crise, probablement,
du rapport entre la société et son administration.
Voilà trois crises qui font que nous ne pouvons pas avoir le plein
développement dont nous avons besoin. Ce sont ces crises-là, profondes, qu'il
nous faut aujourd'hui résoudre.
> En France, il y a une tradition qui veut que ce soit la
polémique, l'agressivité, l'injure qui dominent les débats. Vous prenez
l'Assemblée Nationale. Si les Français entendaient ce qu'il se passe dans
l'hémicycle de l'Assemblée Nationale, ils n'endentent pas, parce que les micros
sont coupés. Vous avez des débats qui sont devenus tellement violents et
insupportables par les injures échangées, que les chaînes de télévision pour
les retransmettre, sont obligées de couper les micros de l'hémicycle. Je pense
d'ailleurs que les Français en apprendraient davantage si vous laissiez les
micros ouverts.
Cette agressivité-là qui fait que l'on est contre tout a priori. Avant que ce
soit annoncé, on est contre. On considère que cela n'a pas de valeur. Il faut
essayer de comprendre ce que cela veut dire. Cela veut dire que les forces
politiques, les partis politiques qui sont installés, représentés au Parlement,
considèrent ‑ à mon avis, ils se trompent ‑ qu'ils doivent avoir le monopole de
la représentation.
> Personne n'a jamais dit que le Conseil de la refondation ferait la loi. La loi, c'est le Parlement, l'Assemblée Nationale, le Sénat, qui continueront à la voter. C'est le Gouvernement qui la proposera. C'est ainsi que toutes les démocraties fonctionnent dans le monde. Mais il y a des millions de Français et, je crois, l'immense majorité d'entre eux, qui sont préoccupés par cet avenir et par une question fondamentale : quel est le modèle que nous construisons?
> Il faudrait que tout le travail de réflexion, de
proposition sur l'avenir, demeure entre les mains de la représentation
officielle, institutionnelle de ceux qui sont au Parlement, de ceux qui sont
assis sur les bancs des deux hémicycles, c'est ne pas se rendre compte de la
profondeur des questions que les Français, nos compatriotes, nos concitoyens se
posent. Nous avons pendant longtemps porté le modèle français, un modèle qui
était proposé à l'Europe et au monde. Aujourd'hui, nous sommes peut-être le seul
pays qui peut à nouveau proposer un modèle. Encore faut-il que l'on en parle.(…)
Les forces politiques officielles disent : «on ne viendra pas, car
pourquoi d'autres seraient-ils amenés à parler que nous-mêmes? C'est nous qui
devons parler». Mais, en réalité, nous avons des centaines et des milliers de
demandes de Français, d'organisations, qui voudraient participer. ,Je pense
tout à fait nécessaire et légitime qu'ils aient le droit d'accès à cette
réflexion.
> Je pense que les citoyens ont le droit de participer à des événements de cet ordre où l'on parlera de leur avenir pendant longtemps. Vous disiez le Grand débat. Le Grand débat, c'était une rencontre qui durait des heures dans laquelle il y avait échange entre le Président de la République et les citoyens, mais le lendemain, on était passés à autre chose. Ce que nous allons organiser là, le Conseil national de la refondation, dans mon esprit et dans celui du Président de la République n'est pas du tout cela, c'est destiné à prendre le temps nécessaire pour conduire du constat à une idée de l'avenir.
> Je pense qu'il y a des textes de loi dans l'urgence
dont nous savons qu'ils seront naturellement discutés, mais le Conseil national
de la refondation s'intéresse au long terme. C'est pourquoi il est très cohérent
que ce soit le Plan, la toute petite organisation du Plan, qui en ait la
charge. Le Plan comme le Conseil national de la refondation, ses questions
sont : qu'allons-nous être dans 5 ans, 10 ans, 20 ans,
30 ans ? (…)
Ce sont des questions très importantes. Ce sont des questions civiques. Ce qui
est en jeu c'est notre vie pour les années qui viennent et nos raisons de
vivre. Je voudrais que l'on y ajoute cela "nos raisons de vivre pour les
années qui viennent". Que construit-on ? Qu'est-ce la France, si singulière
dans le monde, construit pour l'avenir ? Et cela, nous devons en discuter
ensemble y compris pour faire apparaître des questions qui, jusqu'à maintenant,
n'apparaissaient pas.
> Peut-on poser la question de la fin de vie ? Il y
a beaucoup de questions qui se posent à propos de la fin de vie, oui, mais
c'est une réflexion éthique. Je ne suis pas sûr que ce soit directement le
sujet du Conseil national de la refondation. Je pense que, pour les questions
éthiques qui engagent si profondément la conscience… Qu'est-ce chacun de nous
voit dans les yeux de ceux qui sont en train de souffrir ou de partir ?
Qu'est-ce cela engage de nous au plus profond des convictions philosophiques ou
personnelles, religieuses parfois ?
Beaucoup pensent qu'il faut bouger, mais je trouve que la réflexion doit être
approfondie sur la situation actuelle pour savoir si l'on pourrait la rendre
encore plus humaine et si, au fond, elle est améliorable.
> Au travers des 5 dernières années, on est dans la
6e année, la préoccupation la plus profonde d’Emmanuel Macron a toujours
été vers cet avenir de long terme.
Qu'est-ce qu'il se passe en France ? Qu'est-ce qu'il se passe dans une
société comme la nôtre ? Qu'est-ce qui fermente dans les
profondeurs ? Qu'est-ce, au fond, les Français attendent qu'ils ne savent
pas exprimer ?
Cela a toujours été son sujet. C'est pour cela qu'il a fait le Grand débat, par
exemple. Cela a toujours été une question lancinante pour lui.
Cette question n'a pas pu s'exprimer dans le débat public. Peut-être aurait-il
dû la poser dans le débat public ? Cela n'a pas pu s'exprimer.
On a là l'occasion d'essayer, je dis essayer, car je sais très bien ‑ si j'ose
dire, je suis payé pour savoir, non je ne suis pas payé ‑ je suis suffisamment
averti pour savoir que les forces qui refusent que l'on élargisse les questions
aux citoyens, aux grands courants philosophiques et associatifs du pays, ces
forces sont très puissantes.
C'est très difficile, mais je suis certain que c'est très nécessaire.
> Le Conseil national de la refondation n'est pas fait pour remplacer ou se substituer au Parlement. Je suis un défenseur du Parlement. C'est la première chose. Il y a des débats plus profonds et, parfois, il peut arriver que ces débats doivent être tranchés par référendum.
> Il est impossible de ne pas traiter la question des retraites. Si des responsables publics pensent qu'il suffit de ne rien faire, alors c'est qu'ils ne regardent pas la réalité ni les chiffres. De quoi sommes-nous menacés, en réalité ? À terme de quelques années, nous sommes menacés que l'on ne puisse plus payer les pensions. C'est cela, la vraie menace, le vrai risque. Peut-on accepter une perspective comme cela ? Non. On ne peut pas l'accepter. Il faut donc prendre à l'avance les précautions nécessaires pour que tout ceci s'organise.
> Si les sanctions étaient inefficaces comme l'opposition le dit, Vladimir Poutine chercherait-il des mesures de rétorsion comme couper le gaz, par exemple ? Certains disent : «mais, en réalité, ils s'en tirent très bien sans cela, le rouble…» La vérité est qu'évidemment ces sanctions sont dures. Pourquoi sont-elles dures ? Parce que ce qu'a fait Vladimir Poutine est inacceptable dans l'histoire du 20e et du 21e siècle. Nous avons connu le drame suprême de la guerre de 40, à cause d'annexions de cet ordre.
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> La notion de souveraineté est plurielle :
souveraineté française et européenne mais aussi économique, énergétique et
militaire. La guerre aux portes de l'Europe nous rappelle l'importance de notre
indépendance.
> Plein emploi et valeur du travail dans la société, souverainetés, choc climatique, renouveau démocratique : les députés Renaissance sont unis et mobilisés pour répondre à ces défis majeurs.
> Depuis 2017, notre poursuivons l'ambition de transformer notre pays et remettre au cœur la valeur du travail.
● Parti radical
> [Communiqué de presse: Projet de loi sécurité- La Sécurité des
Français en version 2.0 plus proche des territoires]
Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur
(Lopmi) est présenté aujourd’hui, en Conseil des ministres avant son passage au
Sénat, en première lecture, en octobre. Elle doit fixer les orientations de la
politique du gouvernement en matière de sécurité, avec une enveloppe de 15
milliards d’euros supplémentaires pour la durée du quinquennat.
Emmanuel Macron avait promis de « remettre du bleu » sur la voie publique.
C’est le premier objectif de cette Lopmi avec la création de 11 unités de
forces mobiles et 200 nouvelles brigades de gendarmerie.
Laurent Hénart, Président du Parti Radical, se félicite de la démarche de
concertation avec les élus locaux puisque des réunions doivent se tenir en
septembre entre élus ruraux et préfets pour décider des lieux d’implantation de
ces brigades.
De surcroît, on peut remarquer, notamment, le renforcement de la lutte contre
les violences faites aux femmes (avec le doublement à 4 000 du nombre
d’enquêteurs spécialisés dans les violences intrafamiliales).
L’objectif avéré est de doubler la présence des forces de l’ordre sur le
terrain d’ici 2030.
Pour rendre cette présence possible, notamment en évitant à nos forces de
sécurité intérieure des charges administratives indues, la Lopmi investit
massivement dans le numérique en lui consacrant 7,5 milliards d’euros : Lutte
contre la cybercriminalité, procédures pénales (enregistrement des plaintes,
auditions…) numérisées, le dispositif 17 cyber, un numéro d’urgence destiné à
prendre en charge les cyberattaques, renforcé par le recrutement de 1 500
cyberpatrouilleurs, sensibilisation des entreprises aux risques de la cybercriminalité,
etc.
Marc Mutti, Secrétaire national du Parti Radical chargé de la Sécurité, se
réjouit de la mise en place de cette loi de programmation que les Radicaux
appelaient de leurs vœux depuis des années : « elle permettra une orientation
pluriannuelle des dépenses de l’Etat à l’image de ce qui a été fait pour nos
Armées. C’est le moyen le plus efficace pour sanctuariser les investissements à
réaliser au sein de nos forces de sécurité intérieure dans toutes ses
composantes de la Police à la Protection civile.»
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> La crise de l’énergie est
surmontable au niveau européen. Sortir de notre dépendance aux fossiles russes,
accélérer la transition vers les énergies propres, protéger les plus fragiles:
nous en sommes capables et nous en avons besoin.
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