Trump n’est que la résultante d’un phénomène bien plus profond qui a toujours existé aux Etats-Unis depuis leur fondation et qui réapparait à périodes répétées, le populisme radical où se retrouvent des forces hétéroclites qui ont toutes le même objectif, détruire la démocratie libérale, honnie pour ses valeurs humanistes, au nom d’un peuple fantasmé et d’une Amérique idéalisée comme nation de pionniers de la Frontière où se mêlent relents religieux, racistes et exceptionnalistes qui se mélangent allègrement pour produire une vision étriquée du rêve américain.
Ce qui est inquiétant c’est la puissance actuelle de ce populisme radical qui s’est organisé en une coalition insurrectionnelle des haineux, des envieux et des factieux, manipulée par quelques agitateurs subversifs et organisations séditieuses, financée par de riches ultra-conservateurs dévoyés qui a gangréné petit à petit la démocratie américaine et qui instrumentalise les valeurs étasuniennes pour mieux les abattre.
Elle est le fruit de la réaction contre le libéralisme des années 1960, le mouvement des droits civiques pour les noirs, l’immigration hispanique venue d’Amérique latine et centrale et le modernisme progressiste au sens large mais aussi, paradoxalement par rapport à ceux qui le finance, le capitalisme débridé.
Ce mouvement était déjà présent dans les années 1960 avec Goldwater, a pris de l’importance sous l’ère Nixon et a connu son véritable envol avec Reagan, trois républicains dont deux présidents, ce qui n’est pas une pure coïncidence mais bien toute la résultante d’une stratégie pensée et voulue de ceux-ci pour agréger autour d’eux toute l’Amérique réactionnaire et obscurantiste, souvent ignare, sur les valeurs traditionnalistes de la droite dure.
Mais, que ce soit Nixon, Reagan et Bush, ils n’ont pas osé exciter ce mouvement de foule jusqu’à l’insoumission et la rébellion.
C’est ce qu’à fait Trump qui y a vu le seul moyen de conquérir la Maison blanche puis d’y rester quoi qu’il arrive, ce qu’il a tenté après sa défaite face à Joe Biden en 2020 en organisant un coup d’Etat le 6 janvier 2021.
Cette défaite n’a absolument pas porté un coup fatal ni même dur à cette coalition.
Sans doute que le seul moyen d’y parvenir c’est de n’avoir aucune faiblesse face aux meneurs, en premier lieu, Donald Trump.
Celui-ci doit être traduit devant la justice et condamné pour ses crimes à une peine d’enfermement.
Doivent le suivre en prison tous ceux qui l’ont aidé et qui, pour certains, sont des provocateurs de l’ultra-droite depuis des années.
Ces peines, si elles sont exemplaires et sévères éteindront certainement une grande partie de ce mouvement qui ne brille pas par le courage de ses membres comme le prouvent leurs comportements lorsqu’ils sont poursuivis pas la justice.
Restera, bien sûr, ces organisations séditieuses mais, là, comme dans d’autres démocraties, il est illusoire de penser les éliminer dans le court terme.
En revanche, les contrôler et les empêcher de nuire seront suffisant pour assurer la paix civile.
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