jeudi 22 septembre 2022

Actualités du Centre. Les centristes italiens ne gagneront pas les élections mais empêcheront peut-être le cataclysme de l’extrême-droite

Les deux partis centristes, Italia Viva et Azione(Action), unis dans Terzo Polo (Troisième pôle) ne vont pas permettre au Centre de gagner les élections générales de ce dimanche 25 septembre mais ils peuvent peut-être éviter le pire – même si cela ne semble pas être une réelle possibilité au vu des sondages –, la prise de pouvoir par l’extrême-droite, en l’occurrence l’alliance entre Forza Italia (droite radicale et populiste) de Silvio Berlusconi, la Ligue (extrême-droite) de Matteo Salvini et Frères d’Italie (extrême-droite) de Giorgia Meloni.

C’est cette dernière qui pourrait devenir la présidente du conseil italien avec son parti qui domine les deux autres (autour de 24%-25% des intentions de vote pour les Frères d’Italie, au-dessous de 10% pour Forza Italia et autour de 12%-13% pour la Ligue) dans une coalition qui tourne entre 45%-47% des intentions de vote pendant que celle de la Gauche ne dépasse pas les 30% des intentions de vote (avec le Parti démocrate autour de 21%-22%) alors que le Mouvement 5 étoiles, en grande difficulté n’attire plus qu’autour de 13% des intentions de vote.

Terzo Polo, lui, vient en quatrième position et n’attire qu’autour de 6%-7% des intentions de vote mais aura peut-être la clé de la formation d’un gouvernement, c’est en tout cas ce qu’espèrent les deux leaders, l’ancien président du conseil, Matteo Renzi (Italia Viva), et son ancien ministre, Carlo Calenda (Action).

Ceux-ci, en outre, se veulent les continuateurs du dernier gouvernement qui était présidé par Mario Draghi et qui avait redonné un certain lustre à la politique italienne avant d’être renversé à cause du Mouvement 5 étoile.

Matteo Renzi est d’ailleurs tout à fait explicite à ce sujet: «si vous ne voulez pas de Meloni au Palazzo Chigi [siège de la présidence du conseil], nous sommes le seul vote utile».

Et c’est en ce sens qu’il faut comprendre la déclaration de Calenda qui explique que «pour briser le populisme de droite et de gauche qui paralyse le pays, il faut une grande force républicaine et libérale qui mise sur la compétence et la capacité à mettre en œuvre des propositions».

Et d’ajouter que «l'Italie a besoin d'un grand parti libéral, populaire et réformiste».

L’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en Italie aurait sans doute de graves conséquences tant sur le plan intérieur qu’extérieur avec une possible instabilité dans l’Union européenne.

 

► Résumé du programme de Terzo Polo:

«L'Italie est un pays dont les énergies ont été trop longtemps réprimées et étouffées par des idéologies de toutes sortes et par le manque de méritocratie et d'égalité des chances. Les problèmes qui ont freiné notre développement ne proviennent ni de la présence insuffisante de l'État, ni de l'entrée dans la monnaie unique, comme semblent le penser les conservateurs, les souverainistes et les populistes de tous bords.
Dans les années 1950 et 1960, en mobilisant l'énergie et la volonté d'action d'une génération engagée dans la reconstruction d'un pays détruit par la guerre, nous sommes passés d'un pays essentiellement agricole à l'un des plus importants au monde. Puis, dans les années 1970, nous avons raté le défi suivant : celui d'investir les dividendes de cette croissance fougueuse et d'adopter des réformes structurelles pour jeter les bases d'un développement durable, dans un contexte international profondément modifié par les chocs pétroliers et l'instabilité monétaire. . Et nous avons continué avec l'inflation, la dévaluation et la dette publique.
De fausses solutions à court terme qui ont balayé les problèmes structurels qui s'accumulaient. Dans les années 90, l'entrée dans l'Union monétaire européenne nous a empêché d'utiliser ces mesures pour «se débrouiller», puis la poussière est sortie du tapis.
Ainsi, au cours des 30 dernières années, la productivité totale des facteurs (la mesure du ‘fonctionnement de notre économie’) est restée essentiellement stagnante, tout comme le revenu par habitant et les salaires réels. Les raisons sont claires : d'abord les conservatismes puis les populismes (de droite et de gauche) ont empêché l'Italie de mener les profondes réformes nécessaires pour relancer la croissance et profiter des opportunités de la mondialisation.
La preuve qu'une autre façon de gouverner est possible est donnée par l'expérience du gouvernement Renzi – avec Carlo Calenda comme ministre du Développement économique – dans lequel la pression fiscale a diminué d'environ deux points de pourcentage, la dette publique s'est stabilisée et des réformes ont été introduites. pour augmenter la productivité (Jobs Act, Industrie 4.0 et bien d'autres).
Le nôtre reste l'un des pays à la mobilité sociale la plus faible du monde occidental. Ce n'est pas seulement la richesse qui doit être redistribuée, mais les opportunités. La tâche de la politique est de mettre tout le monde sur la même ligne de départ et de laisser chacun déployer librement son potentiel.
Nul besoin d'inventer de nouveaux impôts, de rêver d'avoirs ou de se remplir la bouche de ‘redistribution des richesses’, il faut la combinaison indissociable de la méritocratie et de l'égalité des chances. Pas seulement cela, bien sûr. Ceux qui restent doivent être aidés, mais pas avec la logique de l'assistance parasitaire, mais avec la tentative inlassable de remettre tout le monde en ligne, et en tant que protagoniste.
Notre mission est donc claire : élargir les opportunités pour tous, en commençant par ceux qui n'en ont pas. Pour ce faire, nous proposons un large éventail de réformes radicales dans toutes les dimensions de notre vivre ensemble : du fonctionnement des institutions républicaines au secteur de la formation, du fonctionnement des marchés à l'Administration Publique, de la fiscalité à la justice. Partant du point de référence fondamental : la mise en œuvre «sans si et sans» du Plan national de relance et de résilience, qui est non seulement le programme de modernisation le plus ambitieux que notre pays ait jamais connu, mais qui est aussi une opportunité – si elle est bien gérée – de faire avancer l'intégration européenne dans les dimensions nécessaires pour faire de l'Europe le protagoniste de ce siècle.

Pour atteindre ces intentions, nous proposons un programme qui a trois objectifs généraux : favoriser une croissance économique inclusive et durable, élargir les opportunités pour tous et simplifier radicalement la vie des citoyens.»

 

 

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