Emmanuel Macron |
«Premièrement, rendre la France plus indépendante. Deuxièmement, gagner la bataille pour le climat. Troisièmement pour l’égalité des chances.»
Pour cela, il affirme:
«Je ferai tout pour que les compromis intelligents soient trouvés le long de ce
cap pour que nous sortions une nation plus forte et plus juste. C’est ça la
réponse de la France dans ce moment que nous vivons»
Et de rappeler la réalité du contexte politique après les
élections présidentielle et législatives:
«Les Français m’ont accordé leur confiance, et l’ont accordé
aux députés par une majorité relative. Qu'est-ce qu’ils nous ont dit? On veut
que vous travailliez ensemble. La responsabilité de la majorité, du
gouvernement, des forces d’opposition, c’est de trouver des compromis. Vous
allez voir qu’on va pouvoir avancer.»
La situation que doit affronter le Président de la république est de faire vivre son fameux «en même temps» dans un paysage morcelé où personne n’a le pouvoir d’agir seul.
C’est aussi une vision de la démocratie défendue par les centristes où les majorités d’idées sur des mesures et des réformes permettent d’avancer dans un consensus élargi au-delà des forces soutenant le pouvoir exécutif.
D’ailleurs, ce serait sans doute la normalité si la proportionnelle intégrale était mise en place pour les législatives.
Tout cela serait une sorte d’avancée démocratique… si la pratique politique française n’était pas celle de la confrontation et où le compromis est immédiatement assimilé à la compromission et le consensus au ralliement.
C’est un exercice pour le moins difficile – voire impossible – que va devoir accomplir Emmanuel Macron sans aucune assurance de succès comme on l’a vu avec le premier texte sur des mesures sanitaires pour lutter contre la covid19 et qui a permis aux deux extrêmes, LFI et RN, de voter ensemble et aux forces politiques traditionnelles de gauche et de droite de jouer l’irresponsabilité politicienne comme d’ailleurs elles le font depuis cinq années au Sénat, le dernier rapport de sa commission d’enquête sur les événements du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions de football le rappelant.
La tâche sera donc ardue mais intéressante à suivre parce qu’elle montrera si le macronisme et son dépassement politique par le «en même temps» vaut en-dehors d’une structure somme toute traditionnelle de la politique – En marche! puis LaREM puis Renaissance – et d’une alliance tout aussi classique avec le MoDem, Agir et aujourd’hui Horizons et le Parti radical.
Elle dira, surtout, si une culture du consensus peut voir le jour en France.
Si tel n’était pas le cas, alors il faudrait sans doute réfléchir aux conséquences désastreuses que pourrait avoir l’introduction de la proportionnelle sur la stabilité politique du pays.
Plus grave, cela démontrerait que la démocratie française est incapable de sortir de la logique de l’affrontement dans laquelle l’a enfermée la Constitution de la Ve république au motif de solidifier le pouvoir exécutif mais au détriment du débat politique constructif, c’est-à-dire profitable au pays.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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