mercredi 20 juillet 2022

La quotidienne centriste du 20 juillet 2022. Le Sénat, arme de la vengeance du PS et de LR contre Macron

Le Sénat est devenu depuis 2017 le bras armé de l’opposition au Président de la république et au Gouvernement.

Il ne s’agit même pas d’opposition républicaine mais d’un moyen de vengeance du PS, de LR et de leurs alliés après la victoire d’Emmanuel Macron et son installation à l’Elysée.

Pour bien comprendre ce basculement dans l’utilisation d’une institution de la république, branche du législatif, en instrument politicien, il faut se rappeler que la Gauche et la Droite ont estimé en 2017 que la victoire de Macron était, sinon illégitime, en tout cas, un hold-up de ce qui était jusque-là leur propriété, leur patrimoine.

En ayant fait sa campagne sur l’«ailleurs», surtout sur le «en même temps» avec le slogan «et de gauche, et de droite», sans être «ni de gauche, ni de droite», le nouveau venu dans l’arène politique avait réduit à la portion congrue le PS et avait empêché LR de récupérer la présidence du pays alors même que la situation politique ainsi que tous les sondages indiquaient très clairement que le prochain hôte de l’Elysée viendrait de la Droite.

Cette intrusion victorieuse a été vécue comme une transgression intolérable, une humiliation mais aussi comme un danger existentiel.

Si Emmanuel Macron réussissait son entreprise, alors PS et LR se disaient qu’ils disparaitraient et ne seraient plus que des objets d’étude historique.

Après le choc de la défaite et la sidération, les deux partis autrefois dominants ont organisé un affrontement frontal qui se voulait également un barrage à ce qui restait de leur pré-carré en espérant que les choses reviendraient «à la normale».

Pour cela, il ne fallait laisser aucun répit au pouvoir en place et utiliser tout ce qui pouvait l’affaiblir et/ou le compromettre.

Cette «sale guerre» avec une alliance improbable entre le PS et LR a commencé avec la soi-disant «affaire Benalla» du nom d’un membre de la sécurité du Président de la république qui se bagarra avec des manifestants.

Alors qu’il apparut très rapidement qu’Emmanuel Macron n’avait rien à voir avec les agissements de cette personne, l’opposition PS-LR s’empara de ce fait divers sans importance et le monta en épingle jusqu’à créer une commission d’enquête sénatoriale, la première de ce qui devait devenir des «commissions à charge» tant tous les travaux de celle-ci et de ses suivantes n’avaient qu’un but: se payer le Président de la république et son gouvernement.

Grâce à l’aide des médias de leurs camps respectifs, cette stratégie a été utilisée sans cesse pendant les cinq années du premier quinquennat – une des dernières commission sur la société McKinsey ayant été clairement une arme électorale pour empêcher la réélection de Macron – et a été immédiatement remise en route dès les premiers jours du second avec notamment la commission d’enquête sur les faits concernant la finale de la Champion league de football au Stade de France.

Car il faut bien comprendre qu’aucun rapport final de ces «commission à charge» n’a été favorable au gouvernement et à son action…

Ici, on n’est plus dans l’opposition républicaine mais bien dans une volonté d’éclabousser voire de calomnier dans une confrontation totale qui a d’ailleurs déjà été utilisée contre un autre homme politique qui bousculait les situations établies.

Ce fut ainsi le cas du Parti républicain aux Etats-Unis contre Barack Obama parce que celui-ci avait comme ambition de créer une nouvelle dynamique consensuelle qui pouvait directement l’impacter.

Et on se rappelle de cette formule utilisée par le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell, alors même que Barack Obama n’avait même pas commencé son mandat, d’en faire «le président d’un seul mandat».

Si l’on devait apprécier les résultats cette stratégie jusqu’au-boutiste, force est de reconnaître son échec sur les personnes visées tant aux Etats-Unis qu’en France où Obama et Macron ont été réélu.

En revanche, elle a été catastrophique pour la démocratie dans les deux pays, permettant une radicalisation des républicains aux Etats-Unis et l’arrivée de Trump à la Maison blanche ainsi que la montée des extrêmes populistes en France dont l’entrée en masse à l’Assemblée nationale est bien due, en partie, à cette minable vengeance du PS et de LR, minable parce qu’elle a d’abord considéré les intérêts de ces deux partis plutôt que ceux de la France.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

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