samedi 2 juillet 2022

La quotidienne centriste du 1er juillet 2022. Et si Bayrou se rendait compte qu’il ne servait à rien

On glose beaucoup sur l’attitude actuelle de François Bayrou qui s’estime, sans doute avec quelques raisons, être un peu floué par Emmanuel Macron et LaREM-Renaissance.

Ses dernières sorties médiatiques n’ont pas épargné le Président de la république et son parti ce qui a rappelé d’autres propos qu’il a tenus au cours du premier quinquennat et qui, chaque fois, marquaient un dépit et un mécontentement quant à la manière dont il s’estimait traité.

Le fond du problème est que le président du Mouvement démocrate s’est sans doute aperçu assez tôt qu’il ne servait peut-être à rien et sans doute à pas grand-chose.

Rappelons qu’il s’est toujours présenté comme celui qui avait fait élire Emmanuel Macron grâce à son ralliement obligé – qu’il appelle lui une alliance – alors même que les chiffres et les circonstances d’alors ne disent pas exactement la même chose.

Et que de cette affirmation qui est peut-être une conviction chez lui, il a attendu d’être honoré à la hauteur du service rendu.

Or, selon lui, cela ne s’est jamais produit ou sur une très courte période, juste après la première victoire d’Emmanuel Macron quand il s’est retrouvé ministre de la Justice (même s’il espérait être nommé premier ministre), poste dont il a du démissionner parce qu’il avait été mis en examen dans l’affaire des attachés parlementaires du MoDem au Parlement européen.

Ensuite, fort de sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, LaREM n’a pas beaucoup écouté François Bayrou, situation qui a peu changé lorsque la formation présidentielle l’a perdue au cours de la législature suite à des défections et des défaites lors d’élections partielles.

Sa nomination comme haut-commissaire au Plan s’est révélée être ce que beaucoup prédisait, un titre ronflant pour une coquille vide et les notes ainsi que les rapports produits par cet organisme n’ont jamais connu la notoriété mais plutôt le placard.

Restaient les fameuses conversations avec le Président de la république dont François Bayrou s’est toujours vanté sans que la réciproque soit vraie.

Mais on a bien compris que s’ils discutaient ensemble, Emmanuel Macron s’était très peu inspiré des propos du maire de Pau.

Peu utilisé lors de la présidentielle puis des législatives, ce dernier a vécu cette nouvelle mise à l’écart difficilement alors même qu’il ne cessait de se répandre en compliments sur Emmanuel Macron, l’homme et son action.

D’autant que le MoDem a été ridiculisé lors de la constitution du gouvernement d’Elisabeth Borne avec un seul ministre, placé en dixième position dans l’ordre protocolaire.

La question est de savoir si François Bayrou va avoir une quelconque utilité dans ce nouveau quinquennat ou s’il fera encore de la figuration.

En tout cas, c’est sans doute une forte interrogation de l’intéressé et son attitude montre qu’il ne se satisfera pas du sort qui lui est fait actuellement.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

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