Voici une sélection, ce 17 juin 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> L’Ukraine fait partie de la famille européenne.
Avec mes partenaires allemand, italien et roumain, en soutenant le statut de
candidat immédiat à l'adhésion à l'Union européenne de l'Ukraine, nous le
confirmons au Président Zelensky.
Dans les prochains jours, dès que la Commission européenne aura posé le cadre
de la discussion, nous devrons, à 27, prendre des décisions majeures et
historiques pour donner corps à nos promesses. Nous devons envoyer à l'Ukraine
un message fort, avoir un geste clair.
À court terme, pour échanger et bâtir avec l'Ukraine des réponses sur les
questions de sécurité, d’énergie, de mobilité, de renforcement des
infrastructures ou encore de jeunesse, nous aurons à trouver, en Européens, des
formes d'alliances nouvelles.
> La crise alimentaire mondiale que nous traversons est une conséquence directe de la guerre menée par la Russie. Nous appelons la Russie à accepter que les Nations unies organisent l’exportation des céréales en levant le blocus des ports ukrainiens.
> Le monde entier a été témoin des crimes de guerre commis sur le sol ukrainien. Pour que les auteurs de ces crimes soient tenus pour responsables et punis conformément au droit international, nous restons mobilisés. Pour collecter les preuves, nos experts sont en première ligne.
> Jusqu’au retour de la paix dans une Ukraine libre et indépendante, autant qu’il le faudra, nous resterons mobilisés. Soutien humanitaire, économique et militaire pour permettre aux soldats ukrainiens de faire la différence sur le terrain face aux attaques de l’armée russe.
> Irpin en Ukraine. Nous avons vu la ville dévastée et les stigmates de la barbarie. Et l’héroïsme, aussi, des Ukrainiennes et des Ukrainiens qui ont arrêté l'armée russe alors qu’elle descendait sur Kiev. L’Ukraine résiste. Elle doit pouvoir l'emporter.
> Au peuple moldave, aux habitants de Chișinău : merci pour votre accueil chaleureux. Nous allons œuvrer pour renforcer encore la relation de la France et de l’Union européenne avec la Moldavie. Nous avons tant en commun, et tant à faire ensemble ! À bientôt.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> La dette, les impôts, c'est le programme de
Jean-Luc Mélenchon. Notre programme est financé par la croissance, le plein
emploi et des réformes structurelles tout en baissant les impôts : c'est notre
marque de fabrique. Nous disons la vérité aux Français.
> J’entends les inquiétudes des Français quand j’échange avec eux. Nous allons très rapidement prendre des mesures pour protéger leur pouvoir d’achat : prolongement du bouclier tarifaire sur l’énergie ou encore aides pour compenser la hausse des prix de l’alimentaire.
> Non le plein emploi n'est pas une incantation ! Nous avons baissé le chômage malgré la crise sanitaire. Celui des jeunes est au plus bas depuis 40 ans. Nous voulons atteindre le plein emploi et nous y arriverons !
> Nous sommes sur le terrain pour nous battre jusqu’à la dernière minute! D’un côté, il y a notre projet : protéger les Français, créer des emplois et baisser les impôts. Et de l’autre un projet qu’il faut combattre : anti-républicain et dangereux pour notre économie.
> Mon gouvernement et moi-même sommes à l’action pour protéger les Français. Nous faisons face aux urgences et nous préparons l’avenir : canicule, pouvoir d'achat, lutte contre le réchauffement climatique.
> On se bat pour avoir une majorité solide, deux projets s'opposent : protéger les français ou les taxer.
> Nous sommes clairs, pas une voix pour l'extrême-droite ! Je n'ai pas de leçon à recevoir de Jean-Luc Mélenchon.
> Le Président Macron est dans son rôle d'être aux côtés de l'Ukraine avec nos partenaires allemand et italien.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> [Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon]
Monsieur Jean-Luc Mélenchon,
Vous m’interpellez à nouveau.
Je vous réponds à nouveau sur les questions économiques et financières qui nous
occupent.
Vous martelez encore que nous devrions faire 80 milliards d’euros d’économies
pour retrouver notre niveau de 3 % de déficit.
Je ne conteste pas les 3 % : c’est une règle européenne que nous devons
respecter. Elle fait notre force commune.
En revanche, je conteste votre chiffre de 80 milliards. Il est le vôtre, pas le
nôtre.
Je conteste également que nous manquions de clarté sur nos solutions pour faire
baisser les déficits et la dette publique. Elles sont connues et efficaces :
des réformes de structure, une vigilance sur chaque euro dépensé et de
l’investissement dans la croissance.
Nous refusons toute austérité, qui serait une erreur économique et une faute
politique. Nous voulons simplement faire preuve de responsabilité, ce qui est
un devoir. Cet esprit de responsabilité nous a permis de revenir sous la barre
des 3 % de déficit en 2018.
Avec cette méthode et de la détermination, nous retrouverons des finances publiques
solides. Cela reste un défi stratégique pour nous. Cela vous semble tout à fait
accessoire, comme le montre la multiplication de vos dépenses inconsidérées.
Voilà toute la différence entre vous et nous.
Vous martelez aussi depuis plusieurs jours l'idée que nous voudrions augmenter
la TVA : de quelle imagination fertile l’avez-vous tirée ? Quel esprit
complotiste vous l’a soufflée?
Pour la millième fois, je vous réponds : nous n’augmenterons pas davantage la
TVA demain que nous ne l’avons fait hier. N’attribuez pas au président de la
République et à notre majorité vos propres turpitudes : c’est vous qui voulez
augmenter massivement les impôts des Français.
Puis-je vous rappeler que nous avons baissé les impôts de 52 milliards d’euros
en cinq ans, quand vous proposez de les augmenter de 160 milliards d’euros ?
Puis-je vous rappeler que nous avons baissé l’impôt sur le revenu ? Engagé la
suppression de la taxe d’habitation ? Engagé la suppression de la redevance
pour l’audiovisuel public ? Baissé l’impôt sur les sociétés ?
Vous reconnaitrez un léger manque de bonne foi de votre part.
Votre bonne foi, je la reconnais cependant sur un point. Vous admettez que vous
allez augmenter les cotisations vieillesse pour financer votre projet de
retraite à 60 ans. C’est 1,25 point de cotisation en plus pour tous les
salariés d’ici 2027. Cela représente 20 euros en moins chaque mois pour une
personne au SMIC.
Faisons simple : vous voulez baisser les salaires de tous les Français.
La retraite à 60 ans est la garantie de lendemains qui déchantent pour tous nos
compatriotes, en particulier les plus modestes. Elle est le chemin le plus
direct vers le déclin de notre pays. En travaillant moins, nous nous
appauvrirons tous.
Il n’est pas compliqué de comprendre non plus qu’en bloquant tous les prix nous
irons droit à la pénurie et au rationnement.
Qui paiera sinon la note ?
Vous me dites que les départements d’Outre-mer pratiquent déjà le blocage des
prix. C’est faux. Les prix de l’essence sont réglementés mais évoluent en
fonction des cours pétroliers mondiaux. Les produits de la vie quotidienne sont
quant à eux protégés par le « bouclier qualité-prix ». Ce mécanisme, adapté à
la situation de territoires très dépendants des importations maritimes, serait
totalement inadapté à la métropole.
Je salue néanmoins votre hommage à la politique du gouvernement pour combattre
la vie chère dans les territoires d’Outre-mer.
Vous voyez, Monsieur Jean-Luc Mélenchon, que nous nous opposons sur des points
qui ne sont pas mineurs.
Ce sont bien deux conceptions de la vie économique, et pour tout dire deux
conceptions de la France, qui s’opposent. La vôtre est le fruit d’une idéologie
qui a échoué. La nôtre repose sur la clarté des choix, la constance des
décisions, la précision des faits.
Et les faits, comme l’a dit un homme que vous admirez certainement, sont têtus.
Les faits, les voici.
C’est le travail qui fait la richesse d’une nation. C’est la richesse d’une
nation qui fait sa capacité à protéger les plus faibles. C’est la protection
des plus faibles qui fait la justice.
Nous poursuivrons donc la baisse des impôts pour récompenser le travail. Nous
renforcerons la compétitivité de nos entreprises et nous simplifierons la vie
de nos entrepreneurs. Nous atteindrons le plein emploi, dont nous nous
approchons depuis cinq ans à force de réformes et de courage, et qui est le
remède le plus sûr aux maux de la France.
Vous le voyez : pas de mystères, pas de mesures cachées, mais simplement des
évidences et du bon sens.
Un dernier point enfin sur lequel nous aurions pu nous retrouver : l’urgence
absolue à accélérer la transition écologique.
Hélas, je regrette que sur ce sujet aussi, sans doute pour des considérations
électorales, votre idéologie ne l’emporte sur les faits. Plus personne de
sérieux ne prétend que nous pourrions réussir la transition énergétique en nous
passant de l’énergie nucléaire.
L’énergie nucléaire n’est pas la solution miracle. Mais avec le développement
des énergies renouvelables, la mise en place de solutions innovantes comme
l’hydrogène et avec une nécessaire sobriété, elle nous permettra d’accélérer
l’indispensable transition énergétique de la France. Je suis convaincu que vous
reviendrez un jour sur vos choix en la matière, comme il vous est arrivé par le
passé de revenir sur nombre de vos déclarations.
Et puisque c’est le futur qui nous intéresse, et qu’il se joue dimanche, je
profite de cet échange démocratique avec vous, Monsieur Jean-Luc Mélenchon,
pour appeler toutes celles et tous ceux qui croient dans les idées que je viens
de défendre à se mobiliser et à voter pour les candidats de la majorité
présidentielle.
> [Législatives] Nos résultats sont solides, mais doivent
être améliorés dimanche. J’appelle à la mobilisation de tous nos électeurs !
Une majorité pour le parti présidentiel à l’Assemblée nationale n’empêchera ni
le débat ni la discussion. En revanche, cela nous permettra de prendre des
décisions rapidement pour que les Français puissent tirer les bénéfices notre
action au plus vite. La deuxième leçon que je tire, c’est l’enracinement
toujours plus profond du Rassemblement national. C’est le vrai sujet. Face à la
montée de l’extrême droite, il est d’autant plus essentiel d’apporter des
réponses plus concrètes et plus rapides aux préoccupations d’un grand nombre de
nos compatriotes. L’abstention, enfin, très importante, doit nous amener à
repenser notre fonctionnement démocratique. Ce sera un des objets du Conseil
pour la refondation nationale qu’a proposé le président de la République, et
qui me paraît plus nécessaire que jamais.
> La Nupes fait un score décevant, puisque la gauche rassemblée n’améliore
pas ses résultats de 2017. Jean-Luc Mélenchon a raté son pari. Il n’aura pas la
majorité.
> [Pas de majorité absolue pour Macron] Des délais
beaucoup plus longs pour la décision politique. Voire pas de décision du tout.
Or, nos compatriotes ont besoin de décisions rapides et efficaces. Si nous
n’avions pas eu la majorité pendant la crise du Covid, nous aurions été
incapables de verser dans des délais rapides les aides du Fonds de solidarité
pour les commerçants, artisans et professions indépendantes, les prêts garantis
par l’État, ou l’activité partielle qui a sauvé du chômage des millions de nos
compatriotes. Nous aurions connu des blocages permanents à l’Assemblée nationale.
Nous sommes animés par un esprit de dialogue et de compromis. Nous voulons
trouver les meilleures solutions pour les Français. Mais à un moment donné, il
faut décider. La majorité relative, ce n’est pas plus de compromis, c’est plus
de marchandages. (…)
Je demande [aux électeurs] de prendre le temps de comparer les différents
projets. Et de regarder nos résultats. Avec nous, c’est moins de chômage. Plus
de créations d’emplois. Une France attractive dont la voix est davantage
respectée en Europe. Voilà nos résultats. Je leur demande de regarder ce que
nous comptons faire dès cet été pour les protéger contre l’inflation :
revalorisation des pensions de retraite et des minima sociaux, maintien du
plafonnement des prix de l’électricité et du gel des prix du gaz, augmentation
du point d’indice des fonctionnaires, indemnité alimentaire d’urgence,
prolongation de la remise de 18 centimes d’euros sur les prix des carburants…
Nous travaillons aussi sur un dispositif qui permettra de mieux protéger ceux
qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture pour aller travailler.
Nous poursuivrons la baisse des impôts, notamment avec la suppression de la
redevance audiovisuelle, quand Jean-Luc Mélenchon propose de les augmenter de
160 milliards. Nous proposons de défendre la nation française et de continuer
le renforcement de la lutte contre le séparatisme, quand Jean-Luc Mélenchon
propose d’abolir la loi contre le séparatisme. Nous proposons, face aux risques
de fragmentation de la zone euro, de faire bloc entre pays européens, alors que
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen proposent de faire sécession. Voilà les
choix fondamentaux qui se jouent dimanche.
> Les masques tombent sur ce sujet. Monsieur Mélenchon a enfin reconnu qu’il allait devoir augmenter les cotisations des salariés pour financer la retraite à 60 ans. Autrement dit, il va baisser les salaires de tous les Français. Et je suis convaincu que, demain, il baissera aussi les pensions des retraités parce qu’il n’arrivera pas à financer sa réforme. Voilà exactement tout ce à quoi nous nous opposons avec la plus totale détermination. Ni augmentation des cotisations, ni baisse des pensions. Jamais. Parce que c’est profondément injuste. Notre proposition est différente : encourager tous les Français à travailler davantage pour financer notre modèle social. Travailler tous, ça veut d’abord dire aller vers le plein emploi. C’est notre objectif stratégique. C’est aussi inciter à travailler plus longtemps. Cela n’exclut absolument pas de prendre en compte les situations différentes de chacun. Certains métiers sont plus durs, plus pénibles que d’autres. Il est évident que lorsqu’on a commencé à travailler à l’âge de 18 ou 19 ans, on a besoin de s’arrêter plus tôt. Je veux donc être clair : nous tiendrons compte de la pénibilité des métiers et des carrières longues.
> Nous avons changé de monde. Les décennies où l’argent pouvait être emprunté à taux bas, ou à taux négatif, sont finies. Nous entrons dans un monde où chaque euro va compter. J’avais dit, il y a quelques semaines, que le plus dur était devant nous. Nous y sommes et nous y serons encore pour quelques mois. Avec des prix élevés. Des tensions sur les matières premières. Une guerre en Ukraine qui déstabilise toute notre économie. Des difficultés économiques aux États-Unis et un marché chinois fermé. Voilà la réalité de la situation mondiale. Mais la politique que nous menons et l’action de la Banque centrale européenne devraient nous permettre de sortir de cette période de forte inflation d’ici la fin de l’année 2023. Je n’ai aucun doute sur la solidité de l’économie française. Les choix que nous avons faits de valorisation du travail, de soutien aux entreprises, de financement de l’innovation, de simplification de la vie des PME, nous permettront de retrouver une croissance plus forte, d’aller vers le plein-emploi et de financer la transition énergétique. Oui, nous sommes dans un moment difficile, mais la France a tous les atouts pour en sortir, et mieux que ses partenaires.
> [Plein emploi en France] À la fin du quinquennat ! Cela reste notre objectif. Où que j’aille en France, les patrons d’hôtels, de restaurants, les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, des chefs d’entreprise qui travaillent dans la distribution ou les responsables de l’industrie agroalimentaire me disent une seule chose : nous ne trouvons pas de salariés. Il y a en France un problème dans l’adéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. C’est bien la preuve qu’il y a encore des marges de manœuvre pour accélérer le retour à l’emploi de centaines de milliers de nos compatriotes. La réforme de l’assurance chômage montre, aujourd’hui, toute sa pertinence. Je rappelle là aussi que monsieur Mélenchon veut revenir sur l’idée des offres raisonnables d’emploi. La réalité de l’emploi aujourd’hui en France, c’est la pénurie de main-d’œuvre dans beaucoup de secteurs. Il faut donc continuer à former, à valoriser le travail et à mieux le rémunérer. Cela peut passer par des accords d’intéressement ou de participation, par la prime Macron défiscalisée ou par le dividende salarié proposé par le président de la République. Cela passe enfin, pour les entreprises qui le peuvent, par l’augmentation des salaires.
> Je ne crois pas à l’austérité. Elle a fait des dégâts considérables en Europe et elle a fait des dégâts considérables en Grèce en 2010. Responsabilité ne veut pas dire austérité. Il faut prendre un engagement, fixer un calendrier et se donner les moyens de le tenir. L’engagement et le calendrier ont été fixés par le président de République : revenir à 3 % de déficit en 2027. Les moyens d’y arriver, c’est la poursuite des réformes structurelles que nous avons entreprises, dont la réforme des retraites. C’est aussi moins dépenser pour mieux dépenser. Avec Gabriel Attal, nous ferons attention à ce que chaque euro d’argent public soit bien employé. Et nous allons continuer à investir pour transformer notre économie et améliorer notre croissance. Parce que la meilleure réponse à toutes les difficultés françaises, en particulier en termes de déficit et de dette, c’est le plein emploi. Cela crée des richesses, du travail, donc des salariés qui participent au financement de notre protection sociale par leurs cotisations. C’est la véritable solution. La plus solide et la plus durable.
> Notre détermination totale à lutter contre l’optimisation et l’évasion fiscales [est totale]. Les Français attendent de l’État qu’il soit intraitable en la matière. Nous l’avons été pendant cinq ans, et nous continuerons à l’être. D’autres multinationales ont déjà été sanctionnées, dont Google. Nous sommes un des premiers pays au monde à avoir mis en place une taxe sur les géants du digital et nous sommes en passe d’adopter l’impôt mondial minimum à 15 % sur les sociétés. Cela prend du temps, ce sont des procédures qui durent des années, mais notre main ne tremble pas quand il s’agit de récupérer, auprès des grandes multinationales, l’argent qu’elles doivent aux Français. Contrairement à ce que Jean-Luc Mélenchon ne cesse de répéter sur les estrades, nous ne sommes pas les complices de la finance internationale. Nous faisons respecter l’ordre public économique et les règles fiscales. Pour tous.
> Une majorité favorable au débat, à la discussion, à la concertation, bien sûr ! Mais la France a aussi besoin d’une majorité pour prendre des décisions claires et fortes.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Hausse massive des impôts, refus de rembourser
les dettes et sortie de l’Europe : M. Mélenchon porte le projet de la ruine des
classes moyennes, des petits épargnants, des retraités, des travailleurs…
Catherine Colonna
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> [Candidature de l’Ukraine à l’UE acceptée] Clarté
et cohérence: Dans ces circonstances historiques, l'Europe sera au rendez-vous,
en prenant en compte l'avis rendu par la Commission européenne au lendemain de
la visite en Ukraine
du Président Emmanuel Macron et de ses partenaires allemand, italien et roumain.
> Une journée importante à Kiev. Autour du Président Zelensky, quatre dirigeants européens se déclarent favorables à l'octroi du statut de candidat à l'Ukraine, statut à assortir d'une feuille de route.
> Traces de vies fracassées à Irpin, où le Président de la République s'est rendu avec le Chancelier allemand, le Président du Conseil des ministres italien et le Président roumain. Le courage du peuple ukrainien face à l'agression russe mérite d'être salué.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Entretien avec Kalle Laanet, mon homologue
estonien. La France est engagée aux côtés de l’Estonie
pour sécuriser le flanc oriental de l’Alliance,
notamment à travers la présence avancée renforcée de l’OTAN et la mission de
défense du ciel. L’Estonie est un partenaire précieux au Sahel.
> Rencontre avec mon homologue grec en marge de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN. La Grèce est un partenaire stratégique pour la France. Ensemble, nous avons un agenda méditerranéen à renforcer pour nos pays et pour l’Europe.
> L’efficacité de notre Alliance a été au cœur de nos discussions
de ce jour à l’OTAN:
- Contribution de la France à l’évolution de notre posture à travers notre
action en Roumanie ou en Pologne.
- Augmentation de nos crédits militaires depuis 2017: pour 2023, c’est +3Mds €.
> Notre engagement militaire dans la bande sahelo-saharienne pour lutter contre le terrorisme, auprès de nos partenaires africains, est total !
> L’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède permettra de renforcer la sécurité et la stabilité de la zone euro-atlantique. Nous sommes prêts à renforcer notre coopération en matière de défense avec la Finlande et la Suède, membres de l’UE, avec qui nous partageons les mêmes valeurs.
Marc
Fesneau (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Comité hebdo de
suivi des relations commerciales face au conflit en Ukraine Un message clair :
la hausse des coûts impose responsabilité et solidarité sur notre chaîne
alimentaire. Chaque acteur doit s'en saisir et accélérer. Désormais, il faut
passer de la parole aux actes.
Stanislas
Guerini (ministre de la Fonction publique)
> De quoi a-t-on besoin dans notre
pays ? D'agir avec efficacité, d'agir rapidement.
> Je veux m'adresser à toutes celles et ceux qui ne sont pas allés voter au premier tour, qui ont envie que notre pays puisse avancer, qui ne veulent pas d'une minorité de blocage. Je les appelle à aller voter.
> Une majorité à l’Assemblée nationale pour prendre des décisions attendues par nos concitoyens : dès juillet, la réindexation des retraites sur l’inflation, la hausse du point d’indice pour les fonctionnaires.
Olivia
Grégoire (Porte-parole du gouvernement)
> Mon message à tous les Français qui
s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat: la Nupes cherche à vous faire peur.
Ceux qui veulent augmenter les impôts, ce sont eux.
Depuis quelques jours, Faure et Mélenchon ont franchi un nouveau cap dans le mensonge. À votre micro,
je veux le redire très clairement : il n’a jamais été question d’augmenter la
TVA. Jamais.
Là où nous avons créé 1 million d’emplois et fait chuter
le chômage des jeunes, eux veulent multiplier les impôts et les taxes. Nous
avançons vers le plein emploi, ils travaillent à votre matraquage fiscal.
> Égalité des chances pour tous les enfants à l’école, défense des valeurs républicaines, unité européenne face aux crises, engagement inédit pour la planification écologique. La nouvelle génération nous regarde : mobilisation générale !
> Vous savez que l’Etat est l’employeur des fonctionnaires mais pas des salariés du secteur privé ? Allez expliquer à votre boucher qu’il va devoir augmenter les salaires de ses employés sans pouvoir toucher au prix de sa viande.
> Faire face, en Européens. Emmanuel Macron et ses homologues allemand, italien et roumain reçus par Zelensky. L’Histoire s’écrit au milieu des décombres d’Irpin et de Kiev : celle d’un peuple ukrainien courageux et héroïque. À ses côtés, l’Europe unie et rassemblée.
> Au pays de Mélenchon, le Président de la
République ne se rendrait pas auprès de nos soldats mobilisés et le
Gouvernement serait sur les plateaux TV plutôt qu’au travail pour protéger le
pouvoir d’achat des Français.
PS : Répétez après moi : «la première ministre».
> Qui va financer le monde imaginaire de Mélenchon? Son projet, c’est 160 milliards d’euros d’impôts en plus.
Clément
Beaune (ministre délégué chargé de l’Europe)
> Petit rappel avant dimanche, parmi
les «quelques détails» sur lesquels les partis de la Nupes ne sont pas d’accord :
- pour ou contre la sortie du nucléaire ?
- pour ou contre la sortie de l’OTAN ?
- pour ou contre la livraison d’armes à l’Ukraine?
> Échanger, convaincre, jusqu’au bout, pour un projet d’action européen, laïc, écologique et de protection. Pour 5 ans utiles, pas 5 ans bloqués.
> Je veux mobiliser pour notre projet, qui est un projet pour le plein emploi, l’Europe… Et je veux aussi dire ce qu’est le projet de LFI, un mensonge aujourd’hui donc une trahison pour demain.
> Nous n’avons jamais été complaisants à l’égard de la Russie. Jamais. Plein soutien à l’Ukraine.
Isabelle
Rome (ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de
la Diversité et de l’Egalité des chances)
> Sous la présidence française
du Conseil de l'UE, après dix ans de blocage, un accord
historique pour plus de femmes dans les conseils d'administration des
entreprises en Europe.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Le Président Emmanuel
Macron aux côtés d’Olaf
Scholzet Mario Draghi, réaffirme le soutien
inconditionnel de la France et de l’Europe au Président ukrainien Zelensky. Une France qui continuera après la présidence française de l’ UE à
peser de tout son poids dans une Europe souveraine et unie.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Visite du Président de la République en Ukraine] Elle était commandée
par l'urgence puisque le mandat de la France à la tête du conseil de l'Union
Européenne s'achève, dans 10 jours. Donc c'était évidemment important qu'en
tant que président du conseil de l'Union Européenne, le Président de la
République française y aille. Mais il ne pouvait pas y aller les mains vides.
Il ne pouvait pas y aller simplement pour rappeler, expliquer qu’on soutient
l’Ukraine. Tout le monde le sait et les Ukrainiens le savent mieux que personne
puisqu'on leur apporte du matériel pour résister.
Il y est allé d'abord avec le Chancelier allemand et le Président du Conseil
italien et il y est allé en apportant une nouvelle qui, pour les Ukrainiens,
est extrêmement importante. Ils ont reconnu ensemble à l'Ukraine, après des
consultations qui ont duré des semaines, le statut de candidat à l'Union
Européenne.
(…) Par ce voyage-là on est au cœur de l'essentiel, pas à côté de l'essentiel,
pas « périphériquement » comme Jean-François Copé le décrivait. Ce
que l'on va vivre dans les années qui viennent c'est marquer par des crises qui
sont des menaces, des nuages noirs à l'horizon comme on n'en a pas vus, pour
moi, depuis plus de 50 ans.
La première des crises, c'est ce qui se passe en Ukraine pour la première fois,
un pays, une superpuissance militaire, se jette sur son voisin, son parent, son
proche culturellement et humainement pour en faire une proie. Cela va
déstabiliser l'Europe complètement vous avez vu que les pays traditionnellement
neutres - la Finlande et la Suède - ont dit maintenant on ne peut plus être
neutre, il faut rentrer dans l'OTAN, et deuxièmement il y a l'inflation, la
France en est un peu plus préservée que les autres mais cette crise va être
majeure. Et effectivement ces deux crises se rencontrent sur un pays fracturé.
Donc la question c'est : à partir de cette élection, est-ce qu’il y a une
majorité cohérente pour le pays ?
Ces majorités cohérentes, il n'y en a que deux possibles aujourd'hui
numériquement, arithmétiquement, c'est en effet celle de la NUPES et celle qui
est regroupée autour d’Emmanuel Macron et cet enjeu-là, il sera dans les livres
d'histoire.
> Jean-Luc Mélenchon a été le défenseur de Poutine, un
des deux défenseurs de Poutine représentés à cette table. Franchement, sur
toutes les télévisions, sur tous les réseaux sociaux, vous avez le rappel des
éléments, Jean-Luc Mélenchon qui disait : « Écoutez-moi bien, je
m'engage : jamais Poutine n'attaquera l'Ukraine. » Il suffisait
d'aller sur les réseaux sociaux.
La vérité est très simple : Jean-Luc Mélenchon proposait même - et il
continue à proposer - que nous quittions l'OTAN pour faire une alliance avec
Poutine, avec la Chine, avec Cuba et avec un certain nombre de pays que nous
connaissons bien de ce point d'Amérique du Sud. »
La France insoumise, c'est un mouvement politique qui est
anti-européen depuis a jusqu’à z. Sans jamais aucune différence. Ils ont
demandé qu'on enlève le drapeau européen des bâtiments publics. Ils ont demandé
qu'on l'enlève de l'Assemblée nationale. Mme Panot, elle-même, a signé un
amendement qui est d'octobre 2017 alors qu’ils venaient d'être élus - j’ai
l'amendement si cela vous intéresse, mais je pense que vous accepterez de
reconnaître que c'est vrai - pour enlever le drapeau européen de l'Assemblée
nationale.
Pour que l'on mette à la place le drapeau des Nations Unies avec l'idée
qu'il fallait qu'il n'y ait que la France et la communauté mondiale face à face
et qu'il n'y ait aucune construction qui permette de gagner en effet de la
souveraineté parce que notre idée à nous, notre certitude, c'est qu'il ne peut
pas y avoir de souveraineté solitaire.
Quand on s'isole, on n’a ni les moyens, ni la capacité d'influence pour arriver
à faire changer les choses.
Alors, oui, heureusement, il y a des traités de libre-échange.
Nous sommes un grand pays exportateur : l'aéronautique, la chimie, les
parfums, l'agroalimentaire…
Heureusement que nous pouvons échanger avec nos voisins parce que vous croyez
que l'on pourrait supprimer ce que vous appelez le libre-échange - c'est-à-dire
les traités d’échange - sans que le voisin fasse la même chose ? Sans que
nos voisins nous disent : nous aussi nous fermerons les frontières ?
> Enlever le drapeau européen – ce que veut aussi Mme Le Pen - qu'est-ce cela veut dire pour les gens ? Quand on enlève le drapeau qui est le symbole de l'Europe, de nos bâtiments publics, cela veut dire que l'on sort de cette Union !
> La République c'est deux choses, ce sont des valeurs, c'est-à-dire le refus de voir la haine systématique introduite dans le débat public et c'est deuxièmement, pour moi, dire la vérité. Les illusions qui sont entretenues, les fantasmes que l'on essaie de faire naître, l'idée que l'on pourrait faire absolument n'importe quoi, ces idées-là, sont nuisibles à l'idéal républicain.
> Je vais prendre un exemple en matière de sécurité. En
matière de sécurité, la Nupes dit : il faut désarmer les policiers, il
faut que les polices municipales passent sous le contrôle du préfet, il faut
démanteler les BAC. Je m'arrête une seconde parce qu'on voit bien là que
Jean-Luc Mélenchon n'est pas maire.
Jean-François Copé et moi qui avons la chance et la responsabilité d'être
maires, nous savons une chose c'est que la BAC est l'instrument le plus
précieux quand on passe un certain nombre de bornes.
Quand vous luttez contre les trafics de drogues, quelques jours après vous avez
des caillassages des policiers, les pièges tendus, des cocktails Molotov. Dans
ce cas-là, qui vous envoyez ? Vous envoyez la Brigade anti-criminalité.
Quand il y a des suspicions de terrorisme, qui envoyez-vous ? Ceux qui
sont formés au sein de la police, pour ce sujet en attendant que le RAID arrive
par exemple, ce sont les BAC. Et cette volonté de désarmer ceux qui ont la
charge de défendre l'ordre, c'est en effet une manière de fragiliser la République.
> Ce que j'appelle extrême-droite, c'est d'introduire dans le débat public en France des notions de haine et d'irrespect du plus profond des choses qui est la responsabilité du Front National.
> Je ne peux pas laisser dire qu'aucun effort n'a été fait pour la police pendant ces 5 ans. Il y a une nouvelle étape de la politique de la ville, nous en bénéficions vous à Meaux et moi à Pau et c'est en effet des réaménagements de quartier. Mais je ne crois pas que ce soit essentiellement dans le béton que soit le problème des banlieues. Je pense qu'il y a des problèmes qui tiennent à des populations fragiles, à des interventions de l'école et Dieu sait que l'on a fait ce qu'il fallait en dédoublant les classes, à de l'installation en effet de la présence de surveillance : nous avons mis en place des caméras et cela marche ! On arrive à faire baisser la délinquance de 3 à 4 % par an depuis plusieurs années dans notre ville. On ne peut pas dire que rien n'a été fait et on ne peut pas dire non plus qu'il n'y a jamais aucun incident. Il y a des incidents et je suis d'accord avec vous pour dire que la police est en est en effet extrêmement surveillée.
> Les institutions sont parfaitement claires. C'est le Général de Gaulle qui les a définies une fois pour toutes au discours de Bayeux. Il a dit une phrase extrêmement simple : il appartiendra au Président de la République de former le gouvernement, on ne laissera pas former le gouvernement par des manœuvres parlementaires et le Président de la République formera le gouvernement en tenant compte des nuances de l'Assemblée nationale. Eh bien il me semble qu'à peu près tout est dit. Ce n'est pas le chantage que laissez présager pour excuser ou pour colorer la déclaration de candidatures de Jean-François Copé a faite, mais c'est une vision réaliste.
> Le programme de la NUPES : c'est très simple, il
n'est pas dangereux, il est dingue ! Pardon de parler aussi familièrement.
Annoncer que l'on va dépenser 250 milliards de plus par an ! Je sais
bien que l'on a depuis longtemps oublié ce que c'était un milliard.
1 milliard, c'est 1000 millions d'euros. 250 milliards c'est
250 000 millions d’euros tous les ans en plus de ce que nous
dépensons, nous qui sommes le pays qui avons la dépense publique la plus élevée
de tous les pays qui nous entourent.
Comment cela se finance ? Alors ils disent… La Nupes a trouvé une
martingale formidable ils ont dit on va mettre 250 milliards sur la table
et on aura 267 milliards d'impôts. Je voudrais que l'on m'explique juste
comment cela se passe.
La TVA par exemple. Si vous faites une grande différence, j'avais cru
comprendre que vous ne souhaitiez pas. Cela veut dire 2 choses : la
première c'est que vous reprenez de la main droite ce que vous donnez de la
main gauche et un peu plus, et la deuxième chose, c'est que oui cela va
enrichir quelqu'un, cela, c'est sûr : cela va enrichir la Chine, cela va
enrichir l'Extrême-Orient, tous ceux qui fabriquent les biens de consommation
qui vont être appelés par ces dépenses-là, parce qu'ils ont dit - c'est un
peu abstrait - de la politique de l'offre, c'est-à-dire : on ne continue
plus à dire qu'il faut inventer de nouveaux produits que l'on va fabriquer chez
nous on va passer à la politique de la demande, c'est-à-dire on va donner de
l'argent à tout le monde pour qu’ils achètent tous ce qu'ils veulent.
Cela n'existera pas. C'est un mensonge absolu. Ce n'est même pas un mensonge,
c'est une affabulation à laquelle on fait semblant d'apporter du crédit alors
que cela n'existe pas une seconde. Cela, cela a une conséquence simple c'est ce
qui c'est passer au Venezuela.
Où ils ont fait cette politique-là, savez-vous l'inflation qu'ils ont
eue ? 3 000 %… L'inflation va un peu mieux au Venezuela parce que
Maduro a dit : on va libéraliser. Ils ont libéralisé, l'inflation est tombée
à 120 %. Ce sont des chiffres que j'ai vérifiés ce matin.
> Sur cette affaire de blocage des prix, il se trouve que
j'ai rencontré un ami d'amis boulanger et ce qu'il dit est très simple. Il
dit : « J'entends dire que vous allez m'obliger à augmenter les
salaires de 20 % et que vous allez bloquer le prix de la baguette. Eh bien
si vous faites cela, je ferme la boulangerie » parce que la farine
augmente, si le coût du travail augmente et si on bloque le prix des produits,
c'est immédiat, cela fait une catastrophe économique. Cela s'est produit
absolument partout dans le monde, y compris chez Maduro, y compris au
Venezuela.
Petite anecdote si le Venezuela était aussi formidable que cela, j'ai regardé
avec curiosité le vote des Français vivant au Venezuela pour l'élection
présidentielle et Jean-Luc Mélenchon qui est le héros du Venezuela, il a fait
au Venezuela 6 %.
> [Changement climatique] C'est très simple pour lutter,
il faut baisser les émissions de gaz à effets de serre et le CO² en
particulier. Quel est le moyen pour la production d'électricité par
exemple ? Il faut du renouvelable et le seul moyen d'avoir du
renouvelable, c'est d'avoir à côté ce que l'on a perdu pilotable parce que
quand il n'y a pas de vent, il faut qu'il y ait tout de même de l'électricité,
quand il n'y a pas de soleil pour les cellules photovoltaïques, il faut quand
même de l'électricité.
La seule production d'électricité suffisante pilotable à un prix stable et sans
aucune émission de gaz à effets de serre c'est le nucléaire. Or précisément,
l'engagement du courant politique de Mme Panot c'est de supprimer le nucléaire,
c'est-à-dire la seule décision qui condamne à coup sûr à une catastrophe
climatique. La seule.
Par exemple vous dites il faut des éoliennes. J'ai vu une déclaration de vous
qui dit que, le ciment, c'est beaucoup d'émissions de gaz à effets de serre.
Vous savez combien il faut de tonnes de ciment, de béton, pour installer une
éolienne ?
Il faut 1000 tonnes de ciment pour faire le socle sur lequel on va fixer une
éolienne… 1000 tonnes par éolienne, c'est-à-dire 100 fois plus de ciment que
pour la même production d'électricité en centrale nucléaire c'est M. Jancovici
qui montre cela à juste titre.
Alors vous voyez bien que vous êtes en train de faire exactement le contraire
de ce que nous devons tous en responsabilité partagée faire pour faire baisser
les émissions de gaz à effets de serre.
> Je pense que le risque est immense et sous-estimé. Le premier risque c'est d'avoir le bazar universel maintenu pendant des mois et des années à ne pas pouvoir prendre une décision, à être constamment dans les invectives et les insultes à l'Assemblée comme on sait que cela se passe. Et le deuxième risque qui est réel, c'est de choisir des majorités où une majorité qui tout d'un coup nous entraîne dans une impasse dont nous ne sortirons pas parce que les crises du monde sont si lourdes qu'il n'est pas possible de choisir des chemins qui soient des chemins qui conduisent droit à la falaise. »
► Partis politiques
● LaREM (futur
Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Jusqu'au dernier moment de la campagne,
nous sommes sur le terrain pour convaincre de voter pour notre projet, le seul
qui promeut l'émancipation de chacun et qui défend notre territoire.
> Augmentation d’impôts, augmentation de taxes, augmentation de cotisations…c'est écrit en tout petit dans les conditions générales du bulletin Nupes.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> On peut hausser les épaules et se dire que Mélenchon a toujours été mauvais
perdant. On peut aussi se dire que contester qu’on a perdu, c’est ce qu’a fait
Donald Trump. Le populisme, ça ose tout. C’est à ça qu’on le reconnaît.
> Quand je vois la capacité de l’Ukraine à résister à l’invasion de la Russie, je doute peu de leur capacité à faire les réformes nécessaires pour adhérer à l’UE.
Bernard Guetta
> La réticence d’un grand nombre des capitales de l’Union à octroyer le
statut de pays candidat à l’Ukraine est dangereuse à quatre titres.
Je crains d’abord que la candidature de l’Ukraine ne vienne créer une ligne de
fracture entre les Etats membres sortis du bloc soviétique et les autres car
c’est dans les rangs des pays de l’ancien monde libre que la frilosité est la
plus grande alors que les capitales autrefois dominées par Moscou s’indignent
déjà du refus ou même des délais qui pourraient être opposés aux Ukrainiens.
Beaucoup plus qu’un moment de désaccord, cela pourrait constituer une rupture
de confiance entre deux camps s’accusant l’un l’autre et sans subtilités de
cécité munichoise ou de jusqu’auboutisme irresponsable.
Cela laisserait des traces et conforterait du même coup M. Poutine dans l’idée
qu’il pourrait tabler sur une désunion de l’Union.
On s’en passerait évidemment et le président russe, deuxième danger, pourrait
en être conduit à croire que certaines des capitales européennes, Paris et
Berlin pour ne pas les nommer, lui reconnaitraient au bout du compte un droit
de tutelle sur les pays sortis de l’Union Soviétique, une sorte de préséance de
la Russie dans son ancien empire.
Contrairement à ce qui s’entend parfois à Tallin ou Varsovie, ce n’est pas le
cas mais attention ! La frilosité de certaines des grandes capitales de
l’Union pourrait effectivement induire Vladimir Poutine en erreur en lui
faisant conclure, troisième danger, qu’il n’aurait finalement pas eu tort de se
lancer dans cette agression et qu’il peut maintenant la poursuivre. Attention,
oui, aux signaux qu’enverrait l’Union en refusant à l’Ukraine, à la fin du
mois, lors du dernier Conseil sous présidence française, le statut de pays
candidat car ce n’est pas cela qui freinerait l’effort de guerre de Vladimir
Poutine.
L’idée qu’il ne faudrait pas le provoquer ni même le froisser est absurde. La
seule chose qui puisse le freiner est un rapport de force militaire et
certainement pas un désir de ne pas humilier la Russie sur le champ de
bataille.
Et puis, quatrième danger, si nous refusions ce statut de pays candidat à
l’Ukraine, ce n’est pas la sécurité mais l’aventure que nous choisirions car en
nous divisant et en enhardissant M. Poutine, nous nous affaiblirions gravement.
Ma crainte est là que, devant l’immense difficulté d’un nouvel élargissement
non seulement à l’Ukraine mais également à la Moldavie, à la Géorgie et aux
Balkans occidentaux, nous préférions ne pas avoir l’audace de faire faire à
l’Union le bond politique qu’impose cette agression et que nous avions déjà
largement amorcé depuis la présidence Trump.
> Un refus d’octroyer à l’Ukraine le statut de pays
candidat pourrait effectivement figer les positions en identifiant les uns à la
volonté de favoriser un compromis négocié et les autres à l’ambition d’une
complète victoire militaire sur la Russie allant jusqu’à la reconquête de la
Crimée.
Si nous laissions la confiance se rompre entre les pays sortis du bloc
soviétique et les autres, nous pourrions vite en arriver à ce genre de
simplisme alors même que l’on trouve aujourd’hui, et en nombre, des gens parfaitement
réalistes en Pologne et dans les Pays baltes et que ni l’Allemagne, ni la
France ni l’Italie ne sont disposées à donner la moindre prime à l’agression.
Proche ou lointain, le jour où une négociation s’ouvrira, il ne s’agira pas de
faire prévaloir la supposée naïveté des uns ou la supposée lucidité historique
des autres mais de savoir quel sera le rapport de forces militaire auquel
Ukrainiens et Russes seront parvenus. Comme dans toute négociation de paix,
c’est ce qui déterminera les grandes lignes du règlement à venir mais les
Ukrainiens et les Démocraties qui se seront tenues à leurs côtés devront
également veiller à ne pas répéter deux erreurs historiques.
La première est celle que les vainqueurs de la Première guerre mondiale avaient
commise en imposant à l’Allemagne des conditions de paix tellement humiliantes
et ruineuses que le traité de Versailles a conduit à l’essor d’Hitler et à la
Deuxième Guerre mondiale. Quant à la deuxième, c’est celle de 1991, lorsque l’URSS
impose et que personne, pas plus les Russe que les Occidentaux, ne pense à
négocier des accords de stabilisation et de coopération sur le continent
européen.
Cette année-là, il aurait fallu inventer un nouvel ordre européen mais on ne
s’en est pas soucié parce que tout était allé trop vite, que les Occidentaux
n’avaient plus vraiment d’interlocuteur, que l’Europe centrale et les Pays
baltes ne pensaient qu’à entrer dans l’Alliance atlantique pour sauter de
l’autre côté d’un mur qui n’existait plus et que beaucoup des Russes et la
totalité de leurs nouveaux dirigeants considéraient tout simplement que la
merveille était les Etats-Unis, la demi-merveille l’Union européenne et qu’il
suffisait donc de suivre l’exemple des Démocraties dans le champ économique,
social, militaire et diplomatique pour que tout soit parfait.
Sous Boris Eltsine, la diplomatie russe était tout simplement alignée sur celle
des Etats-Unis. Inspiré des recommandations prodiguées au Chili du général
Pinochet par les néo-libéraux de l’Ecole de Chicago, le modèle économique
n’était même pas celui de Margaret Thatcher qui était une social-démocrate
comparée à l’équipe des privatisations et de la thérapie de choc russes.
Il est capital de bien voir ce qui a semé, en 1991, les graines de cette
nouvelle guerre. Nous ne nous sommes alors pas souciés de créer les conditions
de la stabilité en Europe. La transition économique a été d’une telle
sauvagerie sociale qu’elle a créé un rejet de la démocratie et de l’économie de
marché inqualifiable dont Vladimir Poutine et il n’est pas vrai que les
Occidentaux en soient plus responsables que les Russes qui avaient très
majoritairement préféré la rupture eltsinienne à l’évolutionnisme
gorbatchévien.
Le jour où l’on viendra à négocier il ne faudra pas plus oublier cette erreur
collective que celle de Versailles. Il faudra s’atteler à la construction d’une
stabilité européenne qui, pour le coup, ne passera pas par l’humiliation de la
Russie.
Tout cela implique, en attendant, d’être calme, de ne pas céder à l’hystérie
des diatribes et désirs de revanche et de ne surtout pas en venir à penser et
dire que les Russes seraient par leurs gènes, par nature, politiquement
passifs, favorables aux régimes autoritaires et que la preuve en serait qu’ils
ne descendent pas par centaines de milliers dans les rues pour protester contre
cette guerre.
Soyons modestes. Y avait-il des centaines de milliers de Français dans les rues
pendant l’occupation pour protester contre le régime de Vichy et la
collaboration ? Y a-t-il eu depuis Tian’anmen des dizaines de millions de
Chinois dans les rues pour protester contre Xi Jinping ? Y a-t-il eu des
millions d’Américains dans les rues pour protester contre les années Trump,
contre la séparation forcée des enfants et de leurs parents à la frontière
mexicaine ou contre la prise d’assaut du Capitole ?
Non. Les peuples descendent dans la rue lorsqu’un rapport de force le leur
permet ou leur paraît plus favorable qu’au pouvoir en place. Ce n’est
aujourd’hui pas le cas en Russie et cela ne veut pas dire que 80 % des
Russes approuveraient l’intervention en Ukraine.
Ils le disent aux sondeurs de l’Institut Levada dont les chiffres sont
certainement vrais mais qui, dans la Russie d’aujourd’hui, répondrait
honnêtement à un institut de sondage l’interrogeant sur la guerre
d’Ukraine ? Vous le feriez, vous ?
Bien sûr que non et moi-même, si j’étais Russe et qu’on venait me demander si
j’approuve Vladimir Poutine, je répondrais que, non, je ne l’approuve pas, que
je l’aime – que dis-je ? – que je l’adore !
Rappelons-nous aussi que pendant la guerre d’Algérie il a fallu attendre 1960
pour avoir en France des manifestations de masse contre la guerre d’Algérie
alors même que ses horreurs et l’institutionnalisation de la torture étaient
dénoncées par Le Monde, France Observateur, l’Express, Témoignage Chrétien, Europe
1, par une presse libre qui n’existe plus depuis longtemps en Russie.
Je ne dis pour autant pas que la majorité des Russes désapprouveraient cette
guerre mais ne pas désapprouver n’est pas approuver. Cette guerre vient de
commencer, tout pays en guerre fait d’abord front avec son armée et puis
souvenons-nous de ce que fut, durant la Perestroïka, l’enthousiasme des Russes
pour la liberté. J’étais alors correspondant du Monde à Moscou. J’ai vécu ces moments et je
peux vous dire que les Russes comme tous les hommes préfèrent la liberté à la
dictature, que les Russes n’ont rien de spécifique, que ce sont des hommes
comme les autres, qu’il n’y avait pas d’homo-sovieticus sous le régime
soviétique et que sous M. Poutine, les Russes ne sont pas non plus un peuple de
moutons bêlants.
> Je viens d’entendre l’un de mes collègues de la
Commission des affaires étrangères dénoncer en bloc le peuple russe. Aussi
choqué que j’en ai été, j’ai choisi de ne pas relever pour éviter une
empoignade autour d’un excès marginal qu’il fallait au contraire ignorer.
Peu après l’entrée des troupes russes en Ukraine, j’ai pu rapidement convaincre
les présidents des groupes PPE, Renew, S&D et The Left de cosigner une Adresse au peuple russe
disant que personne ne souhaitait conquérir un centimètre carré de territoire
russe, que personne ne menaçait la Fédération de Russie et que les peuples de
l’Union n’aspiraient qu’à parvenir un jour à des accords de stabilité, de
sécurité et de coopération économique permettant de faire de notre continent
commun – de notre « maison commune », dit Gorbatchev – un continent
de paix et de prospérité.
Cela reste l’idée dominante au Parlement comme à la Commission, au Conseil et
dans les États membres. Ni la Pologne ni les pays Baltes ne s’opposent à cette
idée. Il y a évidemment des vues différentes sur ce que devraient être le jour
venu, l’accord de paix et nos relations avec la Russie mais ces divergences
n’ont pas grande importance aujourd’hui puisque nous n’en sommes pas encore aux
négociations et que je crains que ce jour ne soit guère proche. Les termes du
débat changeront complètement le jour où on y sera.
> Je ne crois pas que ce soit une spécificité française que de vouloir trouver un terrain d’entente avec la Russie. J’étais il y a trois semaines à Berlin pour y sonder, avec un petit groupe de députés européens, la Chancellerie et le Bundestag sur le soutien à apporter à l’Ukraine. Le moins qu’on puisse dire est que la préoccupation de garder une ligne ouverte avec le Kremlin et Poutine personnellement était très forte et même trop forte à mes yeux. Il y a aussi une volonté de penser à l’après, de réfléchir aux conditions d’une négociation mais rien de tout cela ne relève d’une poutino-complaisance qui par ailleurs existe un peu partout, à des degrés divers, à la télévision italienne notamment, infiniment plus qu’en France.
> J’ai été terriblement gêné que le président de la
République déclare devant le Parlement européen, le 9 mai dernier, et le répète
ensuite dans son interview à la presse quotidienne régionale qu’il ne fallait
pas « humilier la Russie ». Je veux croire qu’il pensait là à la
nécessité de ne pas retomber dans la même erreur qu’avec l’Allemagne à la fin
de la Première Guerre mondiale. Je partage cet avis, je vous l’ai dit, mais
toute vérité n’est pas bonne à dire à tout moment. À l’heure où M. Poutine
porte la ruine, la mort et la désolation en Ukraine, ce n’était pas ce que le
chef d’Etat avait à marteler ainsi. C’est d’ailleurs si vrai qu’Emmanuel Macron
a entrepris depuis de rectifier le tir mais allons au fond de votre question.
Il y a oui, une intimité particulière dans la relation franco-russe car la
Révolution de 1789, l’empreinte culturelle de la France en Russie, la geste
gaullienne et la constante singularité de la diplomatie française dans le camp
occidental ont créé dans les milieux dirigeants et le peuple russes un lien
particulier avec la France. La Russie perçoit les Français comme des amis de
longue date qui l’étaient restés durant la Guerre froide et avec lesquels les
désaccords n’entament pas la confiance. Les Français ont également une
perception très positive de la Russie parce qu’ils s’y savent appréciés ;
que, géographiquement parlant, elle est l’allié de revers et que politiquement
parlant, De Gaulle a cultivé ce lien historique et culturel pour faire de la
France un pays que son appartenance au camp occidental n’empêchait pas
d’affirmer son indépendance.
Et puis De Gaulle n’a jamais cru ou accepté de croire à la pérennité de l’URSS.
Il parlait de la Russie lorsqu’il voulait être aimable avec le Kremlin, des
« Soviets »
quand il ne voulait pas l’être mais l’Union soviétique n’existait pas pour lui
et il était parallèlement convaincu que les pays d’Europe centrale, les « satellites » ou les
« démocraties
populaires », disait-on à l’époque, se détacheraient
progressivement de Moscou.
Il le pensait de la Pologne. Il le pensait de la Roumanie où il était en visite
officielle quand éclataient les premières grandes manifestations de 1968. De
Gaulle entretenait un lien spécial avec la Russie qui ne l’empêchait
aucunement, bien au contraire, d’aller encourager et flatter les volontés de
réaffirmation nationale de l’Europe centrale qui, de son côté, se servait de
lui et de son lien avec Moscou pour développer un lien avec les Occidentaux.
De Giscard à Hollande, tous ses successeurs ont joué la même carte et c’est
dans ce long et profond sillon que s’inscrit aujourd’hui la politique russe
d’Emmanuel Macron que ses longues conversations avec Vladimir Poutine
n’empêchent aucunement de très significativement armer l’Ukraine. Pas toujours
bien ajustée, la spécificité de la relation franco-russe ne relève, en un mot,
ni de la naïveté ni de la complaisance vis-à-vis de M. Poutine.
> Le problème est qu’Emmanuel Macron exprime au présent
et solennellement des préoccupations de long terme absolument légitimes mais restant,
pour l’instant, largement indicibles. Comme analyste, ancien correspondant à
Moscou et membre de la Commission des Affaires étrangères du Parlement
européen, je peux et dois dire qu’il ne faudra pas humilier la Russie en
répétant l’erreur du Traité de Versailles mais, comme président de la
République et président en exercice de l’Union européenne, Emmanuel Macron doit
avant tout dire que l’agression russe doit cesser et que l’intégrité
territoriale de l’Ukraine doit être intégralement respectée. Il le dit mais
cela ne retentit forcément pas aussi fort que le « ne pas humilier la
Russie » et je crains que le Président n’ait contribué à faire croître, en
Ukraine et dans les anciens pays communistes aujourd’hui membres de l’Union,
une méfiance vis-à-vis de la France et de l’Allemagne. C’est d’autant plus
regrettable que si ces pays regardent la France et l’Allemagne comme un
duopole, ils en veulent plus particulièrement à la France.
Pour eux, les Allemands sont des bourgeois frileux qui ne pensent qu’à leur
tranquillité et aux bilans de leurs industries. Ils s’en irritent, s’en
indignent, dénoncent l’Allemagne mais peuvent, au fond, la comprendre et cela
d’autant mieux que les Allemands tiennent compte des critiques qui leur sont
faites et finissent par évoluer, avec retard mais dans le bon sens.
Avec l’Allemagne, les anciens pays communistes ne considèrent pas avoir de
raisons de désespérer alors que les quelque cent heures de conversation
téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine les ont convaincus que
le problème avec les Français était historique et presque idéologique en raison
de cette singularité du lien franco-russe.
Alors même que la position de la France vis-à-vis de la Russie est en réalité
beaucoup plus ferme que celle de l’Allemagne, c’est à la France que les Baltes
ou les Polonais, les Roumains eux-mêmes, en veulent le plus. Ils se sentent
trahis par la France parce qu’ils attendaient plus du pays des Lumières, de la
Révolution, de Bonaparte et de De Gaulle. Or je crains qu’Emmanuel Macron ne
s’en soit longtemps pas assez rendu compte et c’est pour cela que j’en reviens
à mon propos initial : si la France, présidente du Conseil de l’Union
jusqu’à la fin du mois de juin, ne prenait pas clairement position au Conseil
des 22-23 juin sur l’octroi du statut de pays candidat à l’Ukraine, nous ne
ferions pas que contribuer à une division de l’Union. Nous nous tirerions aussi
une balle dans le pied en tant que Français.
> La proposition de communauté politique européenne d’Emmanuel
Macron est mal reçue car, dans les pays sortis du bloc soviétique, beaucoup
considèrent que son seul objectif serait de fermer la porte de l’Union
européenne à l’Ukraine, à la Moldavie et à la Géorgie. On le pense à tort. Je
ne crois pas que ce soit l’objectif du président de la République. Je crois
qu’Emmanuel Macron a exactement la même préoccupation que celle exprimée par
Enrico Letta lorsqu’il a relancé l’idée mitterrandienne de Confédération
européenne – d’une confédération entre l’Union européenne, l’ensemble à
constituer par les pays candidats et même, un jour lointain, lorsque ce serait
devenu possible, une Fédération de Russie démocratisée et débarrassée de toute
nostalgie impériale .
L’un et l’autre veulent tenir compte de la double injonction à laquelle est
confrontée l’Union : s’ouvrir à l’Ukraine pour lui affirmer notre
solidarité mais ne pour autant pas laisser de nouveaux élargissements paralyser
les institutions européennes.
Emmanuel Macron a d’ailleurs été parfaitement clair à Strasbourg le 9 mai.
L’Ukraine, a-t-il dit, est européenne et sa vocation est de rejoindre l’Union
européenne mais parce qu’il ne faut pas qu’elle reste dans le vide, pour
plusieurs décennies, entre le jour de sa déclaration de candidature et son
appartenance effective à l’Union, il est temps de créer cette « Communauté
politique européenne » qui jouerait, a-t-on compris, le rôle d’antichambre
à l’Union.
Ce n’est pas du tout un refus d’intégrer l’Ukraine à l’Union. C’est au
contraire une volonté d’organiser, structurer et mieux préparer sa future
adhésion et celle d’autres pays candidats mais cela pouvait difficilement ne
pas être mal compris et mal reçu par les pays d’Europe centrale et orientale
qui se souviennent que la France avait longtemps freiné le premier grand
élargissement aux anciens pays communistes en faisant valoir que « l’approfondissement »
devait précéder l’élargissement.
La France n’avait d’ailleurs pas tort mais raison. Nous aurions dû réinventer
l’Union avant de l’élargir mais comme cela ne s’est pas fait, le seul souvenir
lassé par cette position française est que l’entrée dans l’Union de pays sortis
du communisme ne soulève aucun enthousiasme à Paris. Les anciens pays
communistes ont aujourd’hui le sentiment que l’Histoire se répète. Certains de
leurs dirigeants, de leurs intellectuels et de leurs journaux considèrent même
et le disent que les Français rouleraint là pour le Kremlin.
C’est absurde et insultant mais c’est ainsi et je pense, pour ma part, qu’il
faut évidemment tenir compte de la double injonction fondant les propositions
d’Enrico Letta et d’Emmanuel Macron mais créer cette nécessaire antichambre au
sein même de l’Union, sous l’appellation commune d’Union européenne, afin de ne
laisser aucune place aux malentendus et aux soupçons et ne pas perdre de temps
à tenter de les lever.
Je crois autrement dit qu’il est temps d’organiser l’Union en cercles
concentriques, comme le disait Jacques Delors, et d’en faire ce que j’ai appelé
dans un papier publié par Le Monde, une « fusée à trois étages ».
Le premier réunirait les pays candidats dans une zone de libre-échange,
résurrection du Marché commun créé par le traité de Rome et donc dessinée par
le respect de l’état de droit, de la démocratie et de la Déclaration
universelle des droits de l’Homme. Ce serait très exactement, mais au sein de
l’Union, ce qu’Emmanuel Macron appelle la Communauté politique. Ce serait aussi
l’ensemble qu’Enrico Letta propose de confédérer à l’Union.
On tourne toujours là autour des mêmes nécessités de l’heure et le deuxième
étage de la fusée serait, lui, constitué par l’Union européenne telle qu’elle
existe aujourd’hui mais renforcée par la généralisation de l’adoption de l’euro
et la renonciation à tout dumping fiscal ou social.
Quant au troisième étage, il réunirait au sein d’une union politique, les pays
décidés, comme le disait Dominique de Villepin, à « aller plus loin plus vite »
dans la Défense commune, les investissements dans les industries du futur, la
défense commune et la politique étrangère commune sur les dossiers les plus
importants. Nous aurions ainsi un wagon de tête où pourraient se retrouver les
pays fondateurs et une demi-douzaine d’autres.
Entre ces trois étages il faudrait naturellement qu’il y ait des passerelles,
non seulement qu’on puisse passer de l’un à l’autre mais que l’on puisse
également envisager des coopérations limitées à un ou plusieurs objectifs. Nous
devons avancer, chercher et trouver ensemble, à 27, la meilleure des solutions
répondant en même temps à la nécessité politique de procéder à un nouvel
élargissement et d’empêcher qu’il ne paralyse l’Union ou ne dilue ses principes
fondateurs.
Rien ne sera ni simple ni évident mais l’essentiel, l’indispensable premier
pas, est qu’à la fin du mois nous donnions le statut de pays candidat à
l’Ukraine en déclarant en même temps le démarrage de la révolution
institutionnelle exigée par le passage de 27 à 35 membres.
Le ferons-nous ? En serons-nous capables ? Je le crois parce que je
l’espère et suis convaincu que, même minoritaire, c’est ce que la France
devrait plaider car c’est ce que l’union et parce que la France doit se laver
de tous soupçon, même des plus injustes, et pour une troisième raison encore.
C’est la République tchèque qui présidera le prochain semestre européen. Ses
dirigeants disent on ne peut plus clairement que si le statut de pays candidat
n’était pas donné à l’Ukraine à la fin juin, ils reprendraient le flambeau et
se battraient pour que cela soit fait dans les mois à venir.
Il n’y aurait aucune raison de ne pas les croire. Il n’y aurait pas non plus de
raison de douter qu’ils y parviendraient tant la présidente de la Commission
œuvre en ce sens et tant le Parlement européen veut que soit octroyé à
l’Ukraine ce statut de pays candidat. Je suis à cet égard frappé de la relative
facilité avec laquelle j’ai pu contribuer, en une seule semaine, à ce que les
présidents des grands groupes politiques du Parlement appellent les 27
dirigeants nationaux à ne pas refuser ce statut à l’Ukraine.
On y va de toute manière et je trouverais navrant que ce soit un pays
anciennement communiste qui finalement l’impose. Cela créerait et
approfondirait vite cette ligne de fracture entre les pays des deux anciens
blocs. Ce serait malsain, dangereux, alors même que c’est l’unité politique de
l’Union que nous avons à affirmer face à Vladimir Poutine.
> Je ne pense pas que le retour des Etats-Unis sur le
théâtre européen à la faveur de la guerre d’Ukraine signifie que le projet de
Défense européenne soit mort et que tout doive désormais se passer sous
direction américaine et dans le cadre de l’Alliance atlantique.
Je ne le pense pas pour deux raisons. La première est que les Etats-Unis n’ont
aucune envie de reprendre à eux seuls le fardeau de la protection des pays de
l’Union car ils ont assez à faire en Asie, face à la Chine. La deuxième raison
pour laquelle la Défense européenne est loin d’être mort-née est que même les
pays les plus atlantistes de l’Union ne peuvent plus ignorer que les Etats-Unis
s’éloignent de l’Europe depuis le second mandat de George Bush, que Donald
Trump n’avait fait qu’ajouter la brutalité de sa vulgarité à cette évolution et
qu’il a fallu que Vladimir Poutine envahisse l’Ukraine pour que les Américains
se réinvestissent, prudemment et temporairement, en Europe.
Ces pays savent aujourd’hui que nous ne pouvons pas risquer de nous retrouver
nus et que nous devons donc nous doter d’une Défense commune. Nous poursuivrons
sur cette route, j’en suis certain, car avant même l’agression russe, l’Union
était entrée dans le troisième moment de sa construction.
Après le Marché commun et la monnaie unique, nous en sommes aux débuts de
l’union politique et nous le devons à Donald Trump, à la pandémie et à Vladimir
Poutine, à ces trois plaies d’Egypte qui nous ont frappés coup sur coup.
Lorsque durant sa première campagne présidentielle, Donald Trump a déclaré que
si l’Estonie venait à être attaquée, il ne faudrait pas voler à son secours
avant d’avoir vérifié qu’elle était à jour de ses contributions à l’Alliance
atlantique, le ciel est tombé sur la tête des anciens pays communistes. On ne
pouvait plus compter sur les Etats-Unis ? Ces fichus Français avaient donc
raison avec leur Défense européenne ?
Eh bien oui, c’était le cas. Ils ont bien dû s’en convaincre. Un tabou est
tombé et, lorsque la Covid est apparue, la Commission n’a pas tardé à
comprendre qu’il fallait procéder à des achats groupés de vaccins pour ne pas
laisser les laboratoires nous imposer leurs conditions. Aucune disposition des
traités de le prévoyait mais nous avons agi, à la guerre comme à la guerre,
improvisé une politique et fait tomber un deuxième tabou.
Puis on s’est aperçu que nous devrions relancer nos économies. Emmanuel Macron
a convaincu Angela Merkel de la nécessité d’emprunter en commun pour relancer
en commun. A deux, ils ont convaincu les 25 autres et un troisième tabou, celui
de l’endettement de l’Union, est tombé avant que Vladimir Poutine ne nous
conduise à vider nos arsenaux pour permettre à la Commission d’armer l’Ukraine
en trois jours.
Nous avons ainsi brisé un quatrième tabou, celui de la fourniture d’armes à un
pays en guerre, d’une quasi entrée en guerre. Là encore, où sont les traités
qui le permettaient ? Il n’y en avait pas. Il n’y en a pas mais, nécessité
oblige, nous nous sommes donné les moyens d’aller au secours d’un pays ami victime
de l’agression d’une dictature et fait un quatrième bond dans l’union politique
sans que quiconque ne s’y oppose à la table des 27.
Nous nous sommes engagés sur la voie de l’autonomie stratégique – de « l’Europe puissance »
disait-on auparavant – parce que les événements et l’évolution du monde nous y
obligeaient. L’Union européenne parle désormais français et ce ne serait
vraiment pas le moment de caler en faisant la fausse manœuvre que serait le
refus d’octroi du statut de pays candidat à l’Ukraine.
> L’agression de M. Poutine contre l’Ukraine ne nous met
pas seulement au défi de réinventer l’Union mais aussi d’accélérer la conquête
de notre place politique sur la scène internationale du XXIème siècle. Il est
absolument absurde aujourd’hui de craindre une troisième guerre mondiale car
elle a déjà commencé, nous la vivons déjà, bien qu’elle soit très différente,
en tout cas jusqu’ici, de la Première et de la Deuxième guerre mondiale.
Celle-ci, la troisième, ne voit pas les principales puissances jeter leurs
troupes sur le champ de bataille. Seules les troupes russes et ukrainiennes
s’affrontent mais l’économie, la finance, l’alimentation, le commerce
international, tout est frappé, sur les cinq continents, par les répercussions directes
et indirectes de ce conflit.
Si un compromis fait bientôt taire les armes, nous en reviendrons à ce qui
devrait être nos grands objectifs géopolitiques.
Le premier est la mise en place d’un codéveloppement avec l’Afrique qui nous
permettrait de tarir les flots migratoires en nous attaquant à la misère de nos
voisins du sud et de considérablement réduire l’impact environnemental du
transport vers nos frontières des productions à bas coût.
Le deuxième est la transformation de l’Alliance atlantique en une alliance
entre égaux grâce au développement de la Défense européenne, pilier européen de
l’Otan.
Le troisième est la difficile mais indispensable conclusion d’accords de
sécurité et de coopération avec la Russie sans lesquels il n’y aura pas de
stabilité durable de notre continent commun.
Le quatrième, le plus délicat de tous, est d’endiguer en coordination avec les
Etats-Unis et les puissances asiatiques, la montée en puissance militaire de la
Chine tout en préservant des échanges commerciaux mutuellement profitables.
Rien de tout cela ne sera facile mais si la guerre d’Ukraine, hypothèse
malheureusement plausible, ne prend pas fin avant longtemps, nous aurons à
affirmer un front des Démocraties et à nous trouver de nouveaux alliés contre
M. Poutine. Nous devrons nous interroger sur un renforcement ou la redéfinition
de nos rapports avec les monarchies du Golfe ; avec l’Iran qu’il vaudrait
alors mieux avoir avec nous que contre nous et surtout, avant tout, avec la
Chine qui pourrait préférer tenter de construire un rapport stable et
commercialement nécessaire avec les Démocraties plutôt que de laisser libre
cours à l’aventurisme déstabilisateur de M. Poutine.
Dans ces deux grands cas de figure, nous aurons à souper avec plus d’un Diable,
à apprendre la realpolitik, ce contraire de la politique de l’irréel, et donc à
oublier beaucoup de nos principes dans nos relations avec d’autres. Nous aurons
autrement dit à pleinement accepter de devenir une puissance politique car si
nous ne réussissions pas cette mue, nous deviendrions au mieux une grosse
Suisse et au pire, une nouvelle Venise, ce musée menacé de submersion qui fut
autrefois une très grande puissance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.