Jusqu’à plus soif, les médias – qui semblent mesurer le courage dans l’attaque de ceux qui sont en difficultés –, multiplient leurs gros titres et leurs éditos vengeurs sur la «défaite» d’Emmanuel Macron aux législatives – rappelons qu’il ne se présentait pas à cette occasion! – et sur le casse-tête de devoir gouverner avec une majorité relative, le condamnant à trouver des majorités au coup par coup et de circonstances.
La culture politique française étant ce quelle est, la tâche du Président de la république sera sans doute peu aisée par rapport à ce que l’on peut voir dans nombre d’autres démocraties européennes où le compromis et le consensus font partie de régimes qui sont parlementaires et où la majorité absolue au Parlement n’est pas une règle pour le parti ou la coalition arrivée en tête des législatives.
Mais ce que l’on oublie trop souvent de pointer, c’est que cette situation issue du scrutin du 19 juin, est un véritable challenge pour les oppositions.
Généralement, celles-ci sont battues en même temps que le vainqueur obtient une majorité absolue depuis le début de la Ve république exception faite de 1988.
Dès lors elles vont s’opposer dans une attitude tout à la fois confortable et irresponsable qui leur permet de critiquer sans cesse l’action du gouvernement, de faire des propositions clientélistes et démagogiques et de mettre le plus possible des bâtons dans les roues du pouvoir en place.
Leur but: l’échec du gouvernement en place pour le remplacer lors des prochaines échéances électorales.
Mais pas cette fois-ci.
Ou alors elles démontreront qu’elles ne sont que des forces négatives qui sont incapables de prendre par à la gouvernance du pays.
En effet, ayant du pouvoir puisque la totalité des oppositions est bien majoritaire à l’Assemblée, elles ne peuvent se défausser en prétendant que de toute façon le gouvernement n’en fera qu’à sa guise.
En votant ou non les textes proposés par celui-ci, en proposant des mesures concrètes et applicables ou en faisant constamment de la surenchère irréalistes, les oppositions seront aussi exposées médiatiquement que la majorité présidentielle aux yeux des Français.
C’est évidemment un dilemme pour elles parce que cela les met dans une situation où leurs propositions seront jugées de la même manière que celles du gouvernement alors même qu’elles ne sont pas à la tête du pays.
On attend donc de voir avec intérêt quel sera le choix de chacune de ces oppositions.
On peut penser qu’il y aura de la retenue voire peut-être une possible collaboration au coup par coup avec des partis comme LR, le PS ou EELV.
En revanche, LFI et le RN sont partis pour une opposition frontale sauf que celle-ci peut se retourner contre eux et les montrer uniquement comme des forces négatives.
C’est bien à une heure de vérité que les oppositions sont conviées et elles jouent gros et, peut-être même, plus gros que la majorité présidentielle.
D’autant que le Président de la république dispose d’une arme redoutable: la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de blocage des oppositions…
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
C'est sur que l 'arme de la dissolution est une arme de dissuasion. Aucun parti ne voudra être responsable du blocage. En cas de dissolution aucun député n'est assuré de retrouver son siège et E. MACRON n'est pas assuré non plus d'obtenir une majorité absolue. Il peut aussi avoir encore moins de députés que maintenant.
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