jeudi 16 juin 2022

La quotidienne centriste du 16 juin 2022. Majorité relative et opposition responsable, une équation contredite par les comportements de LR et du PS

Si Ensemble remporte une majorité relative ce dimanche aux législatives, il lui faudra trouver sur certains textes un apport de voix venant de la Gauche ou de la Droite, voire de la Gauche et de la Droite ou encore une abstention de la Gauche e/ou de la Droite.

On sait évidemment que les extrêmes de gauche et de droite ne seront jamais au rendez-vous d’une opposition responsable qui étudiera les textes et les votera s’ils correspondent à l’intérêt du pays et/ou à ses convictions partisanes.

De même, si on peut supposer sans grand risque de se tromper que toute motion de censure contre le gouvernement de la majorité présidentielle sera votée, à la fois, par LFI et le RN de concert, on peut se dire que les voix des gauche et droite démocratiques ne se mélangeront pas avec celles-ci mais aussi entre elles.

En revanche, on peut supposer que le PS, EELV et LR ainsi qu’un certain nombre députés de gauche et de droite non-encartés seront au rendez-vous d’une opposition responsable et constructive

Telle d’ailleurs a été la configuration politique entre 1988 et 1993 quand la majorité d’alors fut relative pour les gouvernements de Michel Rocard, d’Edith Cresson et de Pierre Bérégovoy sous le deuxième septennat de François Mitterrand.

Or rien n’est moins sûr si l’on regarde ce qui s’est passé sous le précédent quinquennat d’Emmanuel Macron où l’opposition démocratique a été tout sauf responsable et constructive que ce soit l’Assemblée nationale et, surtout, au Sénat.

Ce qui s’est passé à la haute assemblée est d’ailleurs ce qui risque de se passer à la chambre des députés.

On a vu ainsi une improbable alliance entre le PS et LR pour refuser systématiquement tous les textes du gouvernement, sauf exception, pour refuser toute réforme des institutions, notamment la proportionnelle alors même que les sénateurs sont élus de la sorte, pour multiplier les commissions d’enquête politiciennes dont le seul but était de tenter de créer des affaires qui n’en étaient pas – la plus emblématique étant celle sur le comportement d’Alexandre Benalla –, pour se poser, avec une interprétation fallacieuse et éhontée de la Constitution, en opposition légitime au pouvoir en place.

Sans oublier les multiples interventions dont celle du président du Sénat, qui osait remettre en cause la légitimité du président de la république.

Au vu de ce que l’on peut appeler une fronde qui avait parfois des allures de sédition, on peut se demander si le PS et LR ne vont pas vouloir agir de même dans la prochaine Assemblée nationale au cas où Ensemble n’obtient pas la majorité absolue le 19 juin.

Dès lors, dans ce contexte de populisme démagogique qui touche également les partis démocratiques, on comprend pourquoi Emmanuel Macron s’est exprimé pour demander aux Français de lui donner une majorité absolue pour pouvoir gouverner.

Et pour la stabilité du pays, au vu de la manière dont le PS et LR ont agi pendant cinq ans, c’est sans doute le mieux qu’il puisse arriver.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

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