Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.
Vladimir Poutine & Emmanuel Macron
Macron aime le dialogue et la confrontation des opinions.
On l’a vu lors de cette campagne présidentielle où il n’hésite pas à aller au contact de ses opposants pour discuter avec eux et tenter de les convaincre ou, à tout le moins, d’exposer ses positions.
On l’avait déjà vu faire de même en 2017 et cette appétence pour la confrontation des idées et l’échange avait été confirmée pendant la période des grands débats et des conventions citoyennes où il pouvait demeurer pendant plus de sept heures d’affilées face à une assemblée de citoyens pour les écouter et leur expliquer ce qu’il souhaitait faire.
Cette pratique est identique au niveau international où il n’a jamais refusé le dialogue.
Dès sa prise de fonction, il a établi une relation de proximité avec Donald Trump qui avait gagné la présidentielle américaine et qui en a surpris plus d’un dans sa forme.
Car Il s’est affiché avec lui dans une sorte d’accointance «amicale» qui devait, espérait-il, amener le populiste extrémiste et démagogue installé à la Maison blanche à la raison et à prendre des positions et des décisions plus consensuelles et… réfléchies.
On sait ce qu’il en a été…
Même chose avec Vladimir Poutine qu’il a reçu en grande pompe au château de Versailles, dialogue qu’il a intensifié avant et pendant la première phase de l’invasion de celui-ci de l’Ukraine jusqu’aux massacres et crimes de guerre commis par sa soldatesque, en particulier à Bucha.
Mais, comme avec Trump, il n’a rien obtenu du despote du Kremlin.
Alors pourquoi cette obstination?
Certains y voient une naïveté, d’autres une sorte de confiance en soi teintée d’arrogance.
S’il y a un peu des deux, il faut chercher ailleurs la motivation première de maintenir des liens aussi proches que possibles avec des personnages qui sont des adversaires déclarés de la démocratie républicaine libérale et représentative que le président de la république a défendu sans aucune faiblesse depuis qu’il est au pouvoir.
On peut penser qu’Emmanuel Macron ne se fait pas d’illusions sur ce que sont ses interlocuteurs, leurs intentions et leurs desseins.
Dès lors, c’est bien cette foi dans le dialogue qui l’anime dans cette idée que l’on peut toujours trouver, à un moment donné, un terrain d’entente.
Ce n’est rien de moins que son projet politique global qui est de dépasser les clivages politiques pour établir un consensus ou, à tout le moins, un compromis lorsqu’il est impossible de parvenir à une solution commune.
Cependant, cette volonté qui est à saluer ne doit pas être assimilée à une faiblesse ou à un refus de prendre une position claire et nette.
Or c’est bien ce que l’on a pu reprocher à Emmanuel Macron dans sa relation avec Donald Trump et ce qu’on peut lui faire grief dans son dialogue avec Vladimir Poutine.
Car, à certains moments de l’Histoire, ceux qui sont les plus tragiques et les plus chargés de possibles basculements vers le néant, il faut être ferme pour éviter la survenance du mal.
Sans doute qu’Emmanuel Macron en est conscient mais qu’il ne peut se départir de cette foi dans l’échange qui n’est pas toujours compris et qui, avouons-le, est parfois incompréhensible malgré les bonnes intentions qu’elle recèle.
Aris de Hesselin
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